Maroc : les neuf accusés de l’attentat de Marrakech nient les faits

Des proches des victimes de l’attentat de Marrakech lors de l’ouverture du procès des accusés.

Les neuf accusés dans l’attentat de Marrakech au Maroc, qui a coûté la mort à 17 personnes, ont tous nié leur implication dans ce drame, lors de l’audience au tribunal de Salé jeudi.
Cinq mois après les attentats de Marrakech au Maroc, qui ont provoqué la mort de 17 personnes le 28 avril, les neuf accusés ont tous nié leur implication lors de l’audience devant le tribunal de Salé jeudi.
Le procès, reporté à trois reprises, a repris en présence de tous les prévenus, de leurs familles ainsi que des proches des victimes, françaises pour la plupart.
Adil-Atmani, principal accusé qui avait reconnu les faits quelques jours après le drame, s’était rétracté lors de la première audience, en proclamant devant le tribunal son « innocence ». L’homme, qui travaillait dans un commerce de chaussures à Safi, au sud de Casablanca, a cette-fois ci été dépeint par des proches voisins comme un homme pieu mais querelleur.
Il aurait été vu le jour de l’attentat, d’après des témoins, vêtu d’une perruque et de lunettes de soleil. Adil-Atmani se serait servi d’un gros sac à dos chargé d’explosifs, actionnés quelques minutes après avoir quitté le café Argan, au cœur de la place Jamâa El Fna à Marrakech.
Au lendemain de l’attentat, le ministère de l’Intérieur avait indiqué que le principal prévenu, « est fortement imprégné de l’idéologie jihadiste » et « exprime ouvertement son allégeance pour Al-Qaïda ». Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait par ailleurs nié toute implication dans l’attentat.
Adil Atmani voulait « accomplir le Jihad »

Un autre suspect, Mohamed Njim qui comparaissait librement jeudi, a reconnu qu’Adil Atmani lui avait  fait part de son intention de mener une guerre au nom de l’islam. « Nous nous sommes rencontrés en 2007 en Turquie. Al-Atmani m’a dit qu’il voulait aller en Tchétchénie pour y accomplir le Jihad et moi je suis retourné en Grèce », a-t-il expliqué.
« J’ai rencontré Al-Atmani en Libye où nous avons fait la connaissance de trois touristes français. Notre groupe de cinq personnes s’est par la suite rendu en Mauritanie », a pour sa part déclaré Hakim Dah, un autre suspect. Niant avoir participé à l’attentat, il a en outre dénoncé « les conditions de sa détention ».
Le prévenu a également avoué s’être rendu, outre la Mauritanie et la Libye, au Mali et en Algérie, mais non pas pour préparer un attentat. Il dit s’être reconverti dans la capitale mauritanienne dans « le commerce des téléphones portables ». Quant à son « voyage en Libye », interrogé par le juge, Hakim Dah a répondu : « j’ai émigré clandestinement dans ce pays pour trouver un emploi ».
Quant à Abdessamad El Battar, un imam à Safi ( dans le sud-ouest marocain), accusé lui aussi d’être impliqué dans cet attentat, a reconnu avoir voyagé en 2007 en Mauritanie pour « faire des études islamiques ».
Tour à tour, les autres accusés interrogés par le juge également nié leur implication dans cet attentat perpétré sur la célèbre place de Jamâa El Fna, qui a porté un préjudice énorme au tourisme marocain et étranger à Marrakech.
Le procès doit reprendre le 6 octobre. Accusés d’avoir « porter gravement atteinte à l’ordre public, assassinat avec préméditation (..) et appartenance à un groupe religieux interdit », tous les prévenus risquent la peine capitale.
(Avec AFP)

Photo : AFP

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