Un succès pour les Sahraouis

Le maintien par le SG de l’ONU de son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, est une autre étape qui marque l’avancée de la cause du peuple sahraoui. Cette décision particulièrement sensible est appuyée par ses propos directs soulignant que  » Les Nations unies n’avaient plus l’intention de modifier les termes de leur médiation, dont l’objectif est de promouvoir une solution politique au conflit acceptable par les deux parties « . Une ligne forte répondant aux termes de la Charte des Nations unies, qui stipule singulièrement le règlement des différends par des moyens  » pacifiques  » entre les belligérants et à s’abstenir de recourir à la menace ou l’emploi de la force. Tout ceci explique qu’il ne s’agit plus de  » noyer  » la question sahraouie dans un dédale de négociations procédurières en continu et sans résultats et d’aller droit au but pour que le conflit entre le Maroc et le Front Polisario s’achève. 
Ce qui apparaît aussi avec une évidence dans les propos de Ban Ki-moon, c’est sa détermination à préserver le droit indescriptible du peuple sahraoui à décider de son existence, de sa souveraineté et de son indépendance en même temps qu’ils constituent une réponse à la grande majorité de la communauté internationale qui ne cesse de prôner une solution pacifique de ce problème qui dure. A cet effet, la position de l’Algérie est particulièrement constante, ferme et convaincante, puisqu’elle tend à ce que les deux parties discutent ensemble pour parvenir à une sortie honorable, une paix juste et durable, si au contraire, cette voie ne serait pas suivie, il serait vain et loin de correspondre aux principes de l’ONU et continuera à paralyser largement la stabilité de la région. 
Il serait en tout cas intéressant que les Nations unies fassent toute la clarté sur la suite à donner aux revendications d’indépendance du peuple sahraoui et surtout de faire contrepoids à la timidité de la recherche de ce droit. Cette légitimité est un sujet à caution. Il revient aux Nations unies d’opter pour une plus grande rigueur utile et probablement plus pertinente pour arriver à éteindre ce conflit entre le Maroc et le Front Polisario. Un règlement, selon les grandes lignes de la Charte onusienne, serait d’un support immense à la fin des tensions, revitaliserait et réconcilierait l’unité du Grand Maghreb Arabe. 
La garantie onusienne d’un règlement négocié de ce conflit dissiperait toutes les ambiguïtés et apporterait à l’Union du Maghreb Arabe (UMA) les éléments politiques et économiques qui lui permettront d’avoir un poids qui attire l’attention.
B. Chellali.
Le Maghreb, 29 août 2012

Au Sahara Occidental, le Maroc a perdu son pari contre Christopher Ross

Rabat, 28 août. – Selon les analystes, le gouvernement marocain a perdu son bras de fer contre l’ONU en recusant l’Envoyé Personnel du Secrétaire général, l’Américain Christopher Ross.
Le week-end passé, Ban a confirmé Ross dans ses fonctions et a appelé le Roi Mohamed VI du Maroc pour «réaffirmer que son Envoyé Personnel et son nouveau Représentant Spécial (l’allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, nommé en Juin) rempliront dans les limites du cadre précis, tel que fixé par le Conseil de Sécurité, leurs mandats relatifs à l’avancement du processus de règlement et ce faisant et à la contribution à l’instauration des relations bilatérales escomptées avec l’Algérie ».
Au mois de mai, le gouvernement marocain a annoncé qu’il «retirait sa confiance » en Ross pour « comportement déséquilibré et partial» (suppose contraire aux thèses de Rabat), et depuis lors, les médias marocains s’en doutait son remplacement par une figure de renommée internationale , ce pourquoi ils avaient donné des noms tels que Colin Powell, de nationalité américaine aussi.
Bien que les porte-paroles du Secrétaire général ont bien précisé, à plusieurs reprises, que Ban soutenait Ross, le gouvernement marocain a continué de critiquer le diplomate, mais l’appel du secrétaire général a mis fin, d’une fois pour toutes, la polémique.
« C’est une gifle pour le Maroc », selon des déclarations faites à EFE par Ali Nouzla, directeur du portail Lakome.com et l’un des rares journalistes qui ont couvert l’affaire au-delà des interprétations de caractere nationaliste.
« Retirer la confiance à Ross sans avoir consulté les partenaires internationaux du Maroc ni les forces intérieures du pays était une maladresse et nous continuons à en payer le prix», a rappelé Nouzla.
Une interprétation similaire est partagée par le professeur et politologue Larbi Benotmane, qui n’hésite pas à parler d ‘«une grande défaite diplomatique » pour son pays, qui dans le « l’affaire Ross » a eu « un comportement amateur, alimenté par auto-intoxication excessive».
Benotmane considère que le gouvernement marocain « n’a pas mesuré les conséquences » en récusant Ross, qu’il considère comme un homme politique de «l’establishment» américain, ce qui veut dire que Rabat a retourné contre lui l’un de ses alliés théoriques, les États-Unis .
Une des principales plaintes marocaines contre Ross est son insistance sur l’attachement à l’indépendance de la mission de l’ONU au Sahara (la MINURSO, qui, selon lui, a fait preuve de laxisme quand il s’agit de réclamer sa neutralité) et son eventuelle tentative de faire en sorte que cette mission ait un mandat sur des questions relatives aux droits de l’homme.
Le gouvernement marocain considère que sa souveraineté sur le territoire qu’il occupe au Sahara Occidental est totale et n’acceptera aucune atteinte ni permettra qu’un organisme non-marocain puisse avoir une quelconque autorité en dehors de celle du gouvernement.
Bien qu’il n’y a aucune visite annoncée de Ross dans la région, reste à savoir comment il sera reçu à Rabat dans son prochain voyage, après tout cet imbroglio diplomatique.
Hier, l’agence officielle marocaine MAP reprenait une interview avec le ministre délégué aux Affaires étrangères, Youssef Amrani, dans laquelle il a rappelé que le Maroc « a besoin d’un nouveau médiateur de l’ONU », mais a été contraint de rappeler plus tard, même á deux reprises, que l’interview a été réalisée en Juillet, c’est à dire bien avant l’appel de Ban Ki-moon au roi Mohamed VI.
Le professeur Benotmane considère que l’actuel ministre des affaires étrangères, l’islamiste Saadedín Otmani, n’est pas l’homme qu’il faut pour sortir de cette « impasse » diplomatique, même si ce n’est pas celui qui l’a créé, mais probablement un proche de l’ environnement du roi Mohamed VI.
Pendant ce temps, un autre acteur américain, même si cést un organisme non gouvernemental tel que le Centre pour la Justice et les Droits de l’Homme de la Fondation Kennedy, a également soulevé l’ire des médias et des organisations pro marocains suite á la mission envoyée au territoire sahraoui pour enquêter sur le respect des droits de l’homme.
Bien que la délégation a assuré avoir rencontré, pendant trois jours, «un large spectre» de la société sahraouie (autant de signe indépendantiste que pro-marocains), a été la cible ponctuellement repris par les médias offieciels pour son alignement supposé « avec la thèse des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume « , selon la version de l’agence officielle de presse, MAP.
La informacion.com, 28 août 2012

Ban Ki-moon siffle l’échec au roi

par Salem Ferdi
Le «retrait de confiance » du Maroc à l’encontre de l’émissaire de l’ONU pour le Sahara Occidental, le diplomate américain Christopher Ross, tourne à la bérézina diplomatique. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réaffirmé, samedi, au Roi du Maroc en personne, son soutien à son émissaire. Ce soutien, il l’avait déjà clamé le 17 mai dernier, immédiatement après l’annonce par le Maroc de son « retrait de confiance » à l’envoyé spécial coupable, à ses yeux, de trop s’occuper des droits de l’homme au Sahara Occidental. Rabat n’a pas apprécié le rapport de l’ONU présenté le 24 avril au Conseil de sécurité qui consignait un certain nombre de faits. Il mettait en avance les contrôles mis en place par le Maroc pour entraver l’accès des « interlocuteurs locaux» au quartier général de la Minurso à Laayoune, le fait que les communications du QG de la Minurso avec New York (ONU) «aient été compromises occasionnellement», le recours aux « tribunaux militaires ou spéciaux pour juger des civils» sahraouis soupçonnés de violence. Une résolution du Conseil de sécurité avait validé ce rapport en critiquant le comportement de Rabat envers les Casques bleus de l’ONU dans la région et demandait au Maroc «d’améliorer la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental». Des constats qui ne justifient pas, selon Ban Ki-Moon, les accusations marocaines contre Christopher Ross d’avoir des positions de «déséquilibrées» et de «partiales».
UNE FERMETE QUI MENE A L’IMPASSE
Le gouvernement marocain avait affirmé que les «comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par le Conseil de sécurité». Le Front Polisario avait dénoncé une attitude «arbitraire» et «infondée» du Maroc qui « veut s’arroger sans vergogne le droit de dicter au secrétaire général de l’ONU, le contenu de ses rapports». La fermeté de Ban Ki-Moon a rapidement mis Rabat dans une situation d’impasse. Il y a deux semaines, le chef de la diplomatie marocain, Saad-Eddine Al-Othmani tentait de faire bonne figure en laissant entendre que le secrétaire général de l’ONU, avait besoin d’un «peu de temps» pour admettre la décision marocaine. La réponse est donc venue, transmise directement au roi Mohamed VI à l’occasion d’un entretien téléphonique : les Nations Unies n’ont pas « l’intention de modifier les termes de leur médiation, dont l’objectif est de promouvoir une solution politique au conflit, acceptable par les deux parties». Le communiqué de l’ONU enfonce résolument le clou en indiquant que M.Ban a également «réaffirmé que son émissaire personnel et son nouveau représentant spécial (pour le «Sahara occidental») rempliraient leurs mandats respectifs, en faisant avancer le processus de négociation, en s’efforçant d’améliorer encore les relations algéro-marocaines, et en supervisant les activités de maintien de la paix» dans la région, conformément aux résolutions de l’ONU. Ban Ki-Moon a eu beau saluer «contribution importante» du Maroc aux efforts de paix de l’ONU, c’est tout simplement une douche froide pour le Roi. L’échec diplomatique est patent. C’est un échec du Roi Mohamed VI puisqu’une telle décision de «retrait de confiance» ne pouvait en aucun être prise sans son aval. 
TRANSFORMER L’ECHEC DU ROI EN CELUI… DU VIZIR
La diplomatie marocaine semble avoir trop compté sur sa capacité à persuader les «amis» occidentaux de soutenir sa démarche. Le calcul a été totalement erroné, s’agissant des Etats-Unis qui ont soutenu avec force l’américain Christopher Ross. Paris a été plus «conforme» aux attentes du Maroc en appelant à «un règlement rapide du différend» entre Rabat et l’ONU tout en réitérant «son appui au plan d’autonomie marocain». Mais les efforts de Paris pour faire avaliser par l’ONU et les Etats-Unis le «caprice royal» ont été vains. Il semble que la diplomatie marocaine a trop présumé de la capacité du gouvernement français à faire avaliser cette grosse couleuvre. La balle est désormais dans le camp de Rabat qui devra se contraindre à accepter Christopher Ross ou maintenir une situation de crise larvée avec l’ONU. Il ne fait pas de doute que la décision, irréfléchie, de retirer la confiance à l’émissaire de l’ONU est venue du Roi. On le voit mal après ce message clair de Ban Ki-Moon s’entêter dans une attitude de rejet, sachant que Paris n’est plus d’aucun secours dans cette affaire. Le recul du Roi pourrait s’exprimer par le renvoi du ministre des affaires étrangères. Histoire d’essayer de transformer l’échec du Roi en celui… du vizir.

Que fera le Maroc ?

par Yazid Alilat
Non! Le compteur pour une complète et définitive décolonisation du Sahara Occidental est toujours en marche. Et plus que jamais d’actualité. C’est ce que vient de confirmer officiellement le SG de l’ONU, M. Ban Ki Moon, personnellement au souverain marocain, en maintenant à son poste son envoyé spécial pour le Sahara Occidental. En dépit des sournoiseries diplomatiques marocaines, la communauté internationale, Washington et l’ONU n’ont pas vraiment apprécié que M. Christopher Ross, un diplomate de haute voltige et fort respecté au département d’Etat, soit viré comme un ‘’malotru » par le Maroc, qui n’avait pas digéré son rapport sur la situation des droits de l’homme dans ce territoire occupé par Rabat.
La réaction de M. Ban, en maintenant sa confiance à son envoyé spécial pour le Sahara Occidental, est un peu une riposte en quelque sorte des Etats-Unis, qui n’avaient pas également accepté cette impertinence de Rabat, ni sa propension à penser qu’occuper un territoire et asservir tout un peuple doit être cautionné par la communauté internationale. Et puis, ‘’virer » un envoyé spécial de l’ONU n’est pas dans les habitudes diplomatiques, ni dans les bonnes mœurs des gens civilisés. Et, à Rabat, depuis l’annonce du retrait de confiance à Christopher Ross en mai dernier, on se laissait penser que cette façon d’agir, propre au royaume chérifien, qui se croit au dessus des lois internationales, ou super protégé par quelques pays européens nostalgiques d’empires révolus, a même amené certains à penser, que le SG de l’ONU allait courber l’échine et baiser la main du Roi. Et proposer, comme le laisser penser la presse marocaine, Colin Powell par là, ou un émissaire européen ici, du genre d’un Peter Van Walsum, un diplomate de piètre envergure qui avait été, lui par contre, viré par le SG de l’époque, Kofi Annan, pour avoir épousé les thèses marocaines. Van Walsum n’avait rien, moins que dit que ‘’l’indépendance du Sahara Occidental n’est pas un objectif réaliste » et que ‘’le Front Polisario devrait y renoncer ». Et, comme le dit si bien un diplomate marocain, ‘’on ne peut rien imposer à personne », Ross ne sera pas ‘’dégommé », et aucun Etat ne peut dicter sa politique au SG de l’ONU. Du moins dans ce cas précis. En maintenant à son poste son envoyé personnel, Ban Ki Moon donne par ailleurs une leçon de diplomatie au Maroc et, par delà, l’invite à collaborer plus sérieusement avec les instances onusiennes pour un réglement définitif et rapide du dernier dossier de décolonsiation en Afrique. Sur un autre front, le Maroc a appris à ses dépens que tous ses alliés politiques dans le dossier sahraoui peuvent se retourner contre lui, dés lors que leurs intérêts sont directement menacés, ou, dans le cas de l’affaire Ross, foulés aux pieds. Rabat a ainsi eu son caquet rabaissé, et d’une manière plutôt moins blessante que ce qui a été réservé au diplomate américain par la gent politique au Maroc, accusé de partialité et de partis pris, au moment où il n’avait que rapporté le plus fidèlement possible ce qui se passe vraiment dans les territoires sahraouis occupés, et au delà même des violations graves des droits de l’homme. Parmi les nombreux griefs reprochés à la partie marocaine dans son rapport de situation, M. Ross avait notamment rapporté que le principe de neutralité de la MINURSO «est, depuis de nombreuses années, compromis par le Maroc». Le même rapport avait également noté que la confidentialité des communications entre le quartier général de la MINURSO et New York (siège de l’organisation onusienne) était «compromise». Il faut comprendre ainsi que les services de sécurité marocains rendaient ‘’difficiles » ces communications. Et saborder en quelques sortes son propre travail. Le piège s’est refermé sur son auteur. Question: que fera le Maroc ?
Le Quotidien d’Oran, 27 août 2012

Maroc/ après une année de polémique…les marocains s’inclinent au Roi

Jamais un acte d’allégeance du chef du gouvernement au roi, n’a été autant au cœur d’un débat que cette année, au Maroc. La position d’Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, sera également très suivie au cours de cet évènement puisque qu’il avait appelé à sa « révision », en 2011, alors qu’il était chef de l’opposition. 

Cette année, cet acte est au cœur d’une polémique entre ses partisans, ses détracteurs et ceux qui souhaitent simplement un allégement de cette tradition. Cette année, les festivités de la Béia verront la participation de ministres du PJD. Une première. 

En octobre 2011, un mois avant les législatives anticipées du 25 novembre, Abdelilah Benkirane, pourtant un fervent monarchiste, avait appelé lors d’une émission sur Al Oula, à « réviser » cet évènement qui n’est plus « en phase avec le 21ème siècle ». 

Depuis cette date, de l’eau a coulé sous les ponts. Benkirane n’est plus le leader de l’opposition mais le chef du gouvernement, connu beaucoup plus pour ses revirements que pour ses réalisations.

Par ailleurs, des sources médiatiques arabes ont rapporté sur le site d’Information Israélien « Mâarif » qu’une délégation juive a prévu de se rendre mardi au Maroc deuxième jour de l’Aid au Maroc, précisément à la ville de Titouane où ils effectueront leur pèlerinage. Rapportant sur le journal londonien Al-Arab, le journal israélien Mâarif a indiqué que le Roi Mohamed VI  a convié les chefs de l’Union Internationale des Juifs marocain à célébrer l’anniversaire annuel de l’accession au trône  et que le chef de la délégation juif a transmis un message de félicitation du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au roi marocain Mohamed VI. Netanyahu a également appelé les hommes du pouvoir marocain à sauvegarder les relations entre les deux pays et protéger les sites et biens des juifs marocains.

Numidia News, 22 août 2012

Après un sit-in de 60 jours contre les agressions marocaines L’état de santé des femmes sahraouies se détériore

L’état de santé des citoyennes sahraouies se détériore après un sit-in de 60 jours pour protester contre les conditions de vie difficiles et les agressions corporelles et verbales dont elles ont fait l’objet lors de leur manifestation protestataire dans la ville de Tan Tan, rapporte jeudi l’agence de presse sahraouie (SPS). 

Malgré la solidarité affichée par les citoyens sahraouis et la société civile à l’égard de ces femmes, les autorités marocaines continuent d’ignorer leurs revendications, indique la même source précisant que les éléments de la gendarmerie marocaine avaient refusé d’appeler une ambulance pour le transport de la citoyenne sahraouie Sakina al Bilal qui s’était évanouie du fait de la forte chaleur. 
Aussi, le détenu politique sahraoui Yahia Mohamed El Hafedh Izi, âgé de 47 ans, a entamé mercredi une grève de la faim illimitée dans la prison de Ait Melloul au Maroc, a rapporté jeudi l’agence de presse sahraouie (SPS). Cette grève de la faim, la troisième du genre, intervient suite à l’interdiction de l’administration de la prison du droit de visite à des proches et amis du détenu, aux pressions exercées dans l’enceinte de la prison outre l’interdiction de rencontrer d’autres détenus politiques sahraouis et le retard mis quant à l’examen du recours introduit pour la révision du verdict inique prononcé à son encontre par le tribunal de l’occupation marocaine, a indiqué la même source. 
Le détenu politique Yahia Mohamed Al Hafedh, membre du rassemblement des défenseurs sahraouis des droits de l’homme, a été arrêté en mars 2008 à Tan Tan, Sud du Maroc, et écopé d’une peine de 15 ans de prison ferme pour sa position à l’égard de la question du Sahara Occidental et son militantisme.

SUJETS PAS CITOYENS !

par M. Saadoune
Au Maroc, ce ne sont pas seulement les «dangereux révolutionnaires» du Mouvement du 20 février qui estiment que le protocole royal de l’allégeance (beia ou moubayaa) est aussi suranné qu’humiliant pour les citoyens marocains. Même dans les monarchies absolutistes du monde arabe, le pouvoir n’a pas besoin de ces signes humiliants de génuflexions, de prosternations collectives pour s’affirmer. Pour eux, ce protocole d’un autre âge n’a pas sa place sous un monarque qui officiellement fait profession de foi de «réforme».
Les appels à l’abolition de ce protocole se sont multipliés ces dernières années. Certains ont appelé prudemment à son «assouplissement» pour ne pas froisser le Palais. La plupart ont en ligne de mire le «baisemain» qui est devenu, par exemple dans les forums internet, un incessant objet de moquerie contre les Marocains dans les pugilats absurdes qui les opposent aux internautes algériens. Le baisemain n’est plus en théorie une obligation, il est laissé à l’appréciation du sujet qui est «libre» de le faire ou de s’abstenir. Mais comme il n’y a pas d’abrogation officielle de cette pratique, il est clair que cela n’incite pas ceux dont la carrière dépend de la bienveillance royale à s’abstenir.
La cérémonie d’allégeance rassemble tout ce que compte comme responsables au Maroc dont le chef du gouvernement Benkirane. Cette année, la cérémonie d’allégeance n’a pas eu lieu le 31 juillet, comme il est de coutume. Elle a été reportée, pour «cause de Ramadhan», au 22 août. Ce retard a donné lieu à des spéculations sur une éventuelle réforme. Elle a aussi donné lieu à des polémiques entre ceux qui estiment que la cérémonie d’allégeance donne une image passéiste du Maroc et ceux qui s’y disent attachés. La révision purement cosmétique de la Constitution – en dépit des applaudissements hypocrites des Occidentaux – n’augurait en tout cas pas une révision ou une remise en cause d’un protocole destiné à affirmer, de manière constante et régulièrement, l’assujettissement des acteurs au sein de l’Etat et de la société. D’ailleurs, le ministre des Affaires religieuses Ahmed Taoufik a tenu avec insistance à faire référence au Prophète. Cette cérémonie où le roi, à cheval, protégé par une ombrelle, reçoit cette allégeance «renvoie indubitablement au symbole de l’arbre sous lequel le prophète Sidna Mohammed (prière et paix soient sur lui) avait reçu la beia, tel que rapporté dans le Saint Coran», a-t-il déclaré.
La réponse royale est venue également sous le style d’un commentaire en «bois» du directeur de l’agence MAP soulignant que la tenue de la cérémonie était une «réponse claire et sans ambiguïté» de la monarchie. «Le Maroc ne cédera rien face aux sirènes d’un changement qui ne correspond pas aux aspirations et aux intérêts réels d’une nation profondément attachée à ses institutions… Il ne cédera rien non plus face aux injonctions de groupes minoritaires qui veulent imposer leur point de vue à la majorité. Le processus de transition politique au Maroc vers la démocratie est conduit au Maroc sous le leadership de la monarchie et non pas en confrontation ou en concurrence avec elle». Le roi, ajoute-t-il, est «l’acteur, prépondérant et légitime, qui organise le changement et garantit la transition et pas l’inverse». Le message est dénué d’ambiguïté en effet. Les Marocains devront continuer de lutter pour sortir de l’assujettissement à la citoyenneté.
Le Quotidien d´Oran, 24 août 2012

"Qui a opéré le rapt de Tindouf ?"

S’il reste un seul qui coince dans le gosier des marocains, ce serait celui du combat légitime du Front Polisario. Aussi, l’entretien donné par Mohamed Lamine Bouahli, dirigeant du Front Polisario et chef d’une brigade militaire, à un quotidien espagnol à grand tirage, ABC, en l’occurrence, a tout pour mettre le Makhzen sens dessus-dessous. Alors que Mohamed Lamine précise que le combat du Polisario reste attaché au droit international, qui reconnaît la justesse de sa cause, reconnaissant que peut-être deux ou trois pasteurs nomades peuvent avoir eu une relation avec AQMI et le Mujao pour le rapt des trois humanitaires du camp de réfugiés de Hassi Rabouni, près de Tindouf, le Makhzen reprend l’entretien à son compte et affirme que certains des membres du Front sont directement connectés à Al Qaïda. 
Pour le dirigeant militaire du Front, Mohamed Lamine Bouahli, « il s’agit de nomades n’agissant point dans les camps du Polisario ». Le Makhzen commente dans les journaux qui lui sont proches, la veille de l’Aïd, que « les trois travailleurs humanitaires espagnols et italiens, avaient été enlevés de l’intérieur du camp de Rabouni, à quelques encablures du siège du Polisario », et l’événement donc ne saurait être le fait de nomades isolés. Leur libération des mains du Mujao, qui les avait réceptionnés, remis à lui par des chefs du Polisario, avait été possible après que le gouvernement de Mariano Rajoy ait versé une rançon de 15 millions d’euros. Pour Rabat, « s’en était suivie la décision de Madrid de retirer tous ses travailleurs humanitaires disséminés dans les camps algériens auprès des sahraouis, mesure prise, suite à une mise en garde transmise à l’Espagne, par les services de renseignement US, qui avaient intercepté une télécommunication entre un membre du Polisario et un membre du Mujao, l’avertissant de l’imminence d’un nouvel arrivage de douze otages occidentaux qui allaient être enlevés dans les camps par les membres du Polisario et remis au Mujao ». 
En cherchant à lier le combat du Polisario à celui d’AQMI, le Makhzen fait amalgame et se perd dans une rhétorique douteuse, mais en choisissant le camp de Hassi Rabouni, près de Tindouf, pour terrain de combat, le Makhzen s’attaque directement à l’Algérie. Le Sahara occidental reste la dernière colonie en Afrique. Ce constat discrédite déjà largement le Maroc. Les artifices dont ils use à longueur de temps n’y changeront rien. L’Algérie reste attachée aux résolutions de l’ONU et au droit international. L’enlèvement de Hassi Rabouni n’a pas livré encore tous ses secrets.Tout comme la création de la Djamaât Tawhid wal Djihad en Afrique de l’Ouest, auteur du rapt en question. C’est une organisation qui a été mise sur pied avec un seul et unique objectif, immuable et opérationnel depuis près d’une année déjà : frapper l’Algérie.
F. O.
Le Courrier d’Algérie, 21 AOUT 2012

Lavrov compare le problème iranien avec le conflit du Sahara Occidental

Nucléaire iranien : problème pas plus dangereux que beaucoup d’autres (Lavrov)

Le problème du programme nucléaire iranien n’est pas plus dangereux que beaucoup d’autres problèmes internationaux, a estimé samedi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans une interview accordée à la chaîne d’information en continu Sky News Arabia.

Les divergences qui persistent entre les Six médiateurs pour le dossier nucléaire iranien (Russie, USA, Royaume-Uni, France, Chine et Allemagne) et l’Iran sont très graves, mais je ne dirais pas qu’elles sont plus graves que les divergences dans les règlements palestino-israélien et arabo-israélien ou les divergences sur le Sahara Occidental et les problèmes liés à la création d’une zone libre d’armes de destruction massives au Proche-Orient, a fait remarquer le ministre.

 Interrogé sur les menaces militaires d’Israël à l’égard de l’Iran, M.Lavrov a déclaré ne pas croire que l’on puisse par la force parvenir à une résolution stable et à long terme du problème.

Khaled Nezzar révèle comment Hassan II a voulu se servir de Layada

La huitième partie des entretiens accordés par le général-major Khaled Nezzar à la chaîne algérienne de télévision privée En Nahar, comporte, notamment, les péripéties qui ont conduit à l’arrestation du chef du GIA, Abdelhak Layada. D’abord sa localisation dans un hôtel à Oujda, au Maroc, où il s’était enfui, puis les laborieuses discussions avec les responsables marocains pour obtenir son extradition vers notre pays. Le général Nezzar revient sur son entrevue avec le roi Hassan II à la demande de ce dernier, l’objet étant le sort de Layada, avec en toile de fond, l’affaire du Sahara Occidental. 
L’intention des Marocains était d’utiliser la «carte» Layada pour faire pression sur l’Algérie à propos du Sahara Occidental. Le roi renonça vite à cette sorte de marchandage devant la fermeté du général Nezzar sur ce point mais aussi en prenant connaissance d’informations données par l’Algérie sur l’activité terroriste au Maroc. Le général Nezzar commence par rappeler que Layada était responsable du GIA à Alger et qu’il était localisé et sous contrôle des services des renseignements algériens. Puis, soudainement, Layada a disparu. «Trois ou quatre jours après, nos services l’on localisé Oujda, dans un hôtel où nous avons confirmé sa présence», raconte le général Nezzar. «Il y avait, souligne-t-il, deux voies pour le récupérer : soit par nos propres moyens et sans que les Marocains le sachent – c’était possible -, ou en informant les Marocains. 
Nous avons préféré prendre contact avec les Marocains et c’est moi-même qui l’ait fait en appelant au téléphone Driss Basri (ministre marocain de l’Intérieur à l’époque, aujourd’hui décédé, ndlr) avec qui j’ai parlé en faisant allusion à un problème de sécurité concernant les deux pays». Après cette conversation téléphonique, le général Smaïn s’est déplacé au Maroc pour évoquer le cas Layada. «De plus, ajoute le général Nezzar, nos services ont découvert qu’il y avait sur le territoire marocain deux dépôts d’où partaient des armes qui entraient en Algérie». 
Quand le général Smaïn a donné aux responsables marocains toutes ces informations, Driss Basri a contacté le général Nezzar pour lui dire que le roi souhaitait le voir. «Dans quel but ?», se sont interrogés les responsables algériens. La question du Sahara Occidental est apparue comme le principal motif de cette demande du roi de rencontrer le général Nezzar, «ou alors voulait-il faire la connaissance des officiers de l’ANP qui étaient en face de son armée à Tindouf ?», s’est interrogé l’ancien ministre de la Défense. Le général Nezzar est donc allé voir le roi : «Il m’a reçu durant deux heures dans son bureau dont j’ai retenu la simplicité de l’ameublement, local, de fabrication marocaine», raconte-t-il. Il relève que «le roi a commencé par dire que la sécurité est un tout, allusion au Sahara Occidental». «On en a beaucoup parlé, j’étais préparé à cette discussion», ajoute-t-il. Le général Nezzar rassure le roi : «Notre génération ne fera jamais la guerre au Maroc, un pays voisin, qui nous a aidés durant la lutte armée pour l’Indépendance». 
La position algérienne sur le Sahara Occidental exposée par le général n’avait pas l’air de plaire au roi : «Il se leva, mettant fin brusquement à la discussion», raconte le général Nezzar. Hassan II accompagna son hôte jusqu’à la villa où devait être pris le repas. «En marchant, je lui ai dit que ce type (Layada) n’était qu’un tôlier et qu’il fallait nous le livrer», poursuit le général dans son entretien à En Nahar TV. Le roi a, alors, appelé Driss Basri pour lui donner ses instructions. «Je suis resté avec Driss Basri et lui ai rappelé les instructions du roi. Il m’a répondu que le cas Layada n’était pas facile. Je suis alors rentré au pays. Quinze jours plus tard, je fus informé que Layada n’était pas en prison mais dans une villa. J’ai appelé Driss Basri au téléphone pour le lui dire, il répondit que c’était un problème humanitaire et qu’il fallait que Layada contacte sa famille. En même temps, je voulais lui signifier que nous savions ce qui se passait chez eux». 
De passage à Alger, Boutros Ghali (ex-secrétaire général de l’ONU) fit part verbalement au général Nezzar d’un message du roi : «Patience, vous recevrez votre amana (allusion à Layada)». Effectivement, poursuit le général Nezzar, «trois mois plus tard, le parlement décida de livrer Layada à l’Algérie». Le roi voulait exploiter la «carte» Layada pour une sorte de chantage sur le Sahara Occidental, mais d’autres données l’en ont dissuadé, notamment l’existence de dépôts d’armes utilisés par les terroristes et l’implication de Marocains complices d’Algériens dans l’envoi d’armes vers l’Algérie.
A propos du Sahara Occidental

La construction par les Marocains du mur (avec des mines, des obstacles électrifiés et divers moyens électroniques) a été, selon le général Nezzar, «le grand tournant qui nous a mis dans la situation actuelle». «Le problème du Sahara Occidental, estime-t-il, aurait peut-être été réglé à ce moment-là». Le Maroc ne pouvait pas construire le mur sans avoir eu recours aux forces qui étaient dirigées contre l’Algérie. Alors, poursuit le général Nezzar, «le roi a mis en œuvre ce que nous avons appelé la politique de charme pour pouvoir déplacer ces forces en évitant de créer des risques sur son flanc nord». «Nous étions, dit-il, opposés à la construction du mur par le Maroc. Pour cela, il y avait des actions à mener. Nous avons demandé des renforts. Chadli était venu à Béchar et nous lui avons présenté notre démarche qu’il a acceptée. Il nous a envoyé les renforts demandés, mais cette démarche n’a finalement pas été appliquée». Il rappelle qu’au début du conflit entre le Maroc et le Front Polisario, le Maroc ne maîtrisait pas la situation et les Sahraouis étaient plus forts au point de réussir à faire un grand nombre de prisonniers marocains.
Ramdane O. 
Algérie Patriotique, 18 août 2012