Comment Mohammed VI blanchit l’argent de la drogue en Afrique à travers sa banque

Un nouveau scandale secoue le Makhzen suite à la découverte par la police marseillaise, dans le sud-est de la France, d’un vaste réseau de blanchiment de la drogue produite au Maroc et vendue à travers le monde. Le rôle confirmé de la structure financière Attijariwafa Bank dans la dissimulation des fonds engrangés par le trafic de cannabis ne laisse aucune place au doute quant à l’implication personnelle du roi Mohammed VI dans ces activités criminelles.
Au départ, des douaniers français découvrent en juin 2015, dans une bourgade du Vaucluse, la somme rondelette de 300 000 euros en espèces à l’intérieur d’un véhicule. L’affaire est confiée à des enquêteurs de Marseille, membres d’une section spécialisée dans la délinquance financière. En coopération avec leurs confrères de plusieurs pays d’Europe, un travail de fourmi permet de remonter la filière aux ramifications importantes et dont le quartier général se situerait au sommet de l’Etat marocain.
La conférence de presse animée par le procureur de Marseille restera dans les annales de la justice française. Les 300 000 euros saisis à Monas, une année auparavant, ce n’est donc que de la petite monnaie. Selon l’AFP, Xavier Tarabeux, qui représente le ministère public, annonce le chiffre faramineux de 400 millions d’euros qui ont été blanchis sur ces quatre dernières années. Une partie aurait transité par la France où Attijariwafa Bank possède plusieurs agences.
Parce que si la presse française évoque une «Hawala (système traditionnel de paiement informel dans la culture arabe», les milieux initiés n’ignorent pas que la banque marocaine Attijariwafa Bank couvre un important flux financier, notamment en Afrique de l’Ouest qu’elle inonde de sa résine de cannabis. Malgré la bienveillance des autorités de ces pays et malgré le système de blanchiment efficace, les experts antiterroristes ont repéré, dès l’année 2012, les mécanismes frauduleux du financement de groupes terroristes proches du Makhzen tel le Mujao dont les mercenaires ont tenté d’infiltrer les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en même temps qu’ils ont investi le nord du Mali avant de disparaître dans la nature…
Aujourd’hui, tandis que des dizaines de personnes sont arrêtées en France, en Belgique et aux Pays-Bas, il faut s’attendre à une montée au créneau des relais de Mohammed VI pour tenter d’étouffer l’affaire d’Etat. A coups de gros millions ou de demeures somptueuses à Marrakech, dans les limites de corruptibilité des responsables européens chargés de l’enquête. A l’heure où les liens diaboliques entre les narcotrafiquants et les terroristes sont avérés dans le Sahel, on peut parier que les négociateurs du Makhzen y laisseront des plumes.
Maya Loucif

Menor de edad arrestado y torturado en el Sáhara Occidental

Jamal Essallami, un adolescente saharaui nacido el 10 de Octubre de 1999, fue interpelado el 27 de noviembre durante une sentada organizada por jóvenes saharauis para reivindicar el derecho a la autodeterminación.
Jamal se encontraba el domingo pasado en le barrio Maatalla, en El Aaiún, capital del Sáhara Occidental ocupada por Marruecos, en compañía de un grupo de jóvenes manifestantes cuando fue brutalmente detenido et encarcelado por las fuerzas de policía marroquíes.
En la carcel recibió los peores tratos y obligado, mediantes la tortura, a firmar una confesión redactada por la policía marroquí.
El denominado procurador del rey, puesto que designa el fiscal en la justicia marroquí, decidió inculparlo y será juzgado el 20 de Diciembre 2016 a pesar de que no cometió ningún acto de violencia y pesar de ser menor de edad.
Las organizaciones internacionales de derechos humanos, Amnesty Internaciona y Human Rights Watch son interpeladas para condenar las prácticas marroquíes y exigir la liberación de Jamal Essallami lo antes posible.

Pourquoi Mohammed VI a séché le XVI sommet de la Francophonie

Selon le journal News Mada, « la présence d’une lourde délégation marocaine conduite par le roi Mohammed VI a fait couler beaucoup d’encre au niveau de la presse ».
« L’arrivée du Roi du Maroc à la veille du Sommet de la Francophonie n’a pas échappé aux observateurs de la vie nationale, en faisant notamment le raccourci entre le rendez-vous et cette venue », ajoute le journal malgache.
Selon le site malgache, Madagascar Tribune, l’OIF avait programmé son discours dans la liste des orateurs, mais il a décidé de ne pas y participer malgré qu’il était le premier arrivé à la Grande Île.
Un membre de la délégation marocaine a répondu aux commentaires de la presse malgache prétendant que la visité a été entérinée entre les deux pays depuis quelques temps et n’a rien à voir avec le Sommet de la Francophonie.
«Il existe un certain amalgame au niveau de la presse entre la visite royale et le Sommet de la Francophonie. En vérité, il s’agit d’une visite strictement bilatérale et qui a été décidée de longue date», a-t-il déclaré. 
Par conséquent, le départ précipité du roi du Maroc, Mohammed VI, la veille du XVI Sommet de la Francophonie vise à convaincre les malgaches que Mohammed VI « a été en visite d’Etat, sur la trace de son grand-père exilé à Antsirabe lors de la colonisation ». Une réalité que certains sites proches du palais royal tentent de cacher en prétendant que le roi du Maroc a boudé le sommet pour protester contre la décision du sommet de ne pas accepter la demande adhésion de l’Arabie Saoudite.

Mineur emprisonné et torturé au Sahara Occidental

Jamal Essallami, enfant sahraoui né le 10 Octobre 1999, a été arrêté le 27 novembre 2016 lors d’un sit-in organisé par des jeunes pour revendiquer le droit à l’autodétermination.
Jamal se trouvait dimanche dans le quartier Maatalla de la ville d’El Aaiun, capital du Sahara Occidental occupée par le Maroc, en compagnie d’un groupe de jeunes manifestants lorsqu’il a été brutalement arrêté et emprisonné par les forces de police marocaines.
Le nommé procureur du roi a décidé de l’inculper. En prison, il a été victimes de graves actes de torture en vue de l’amener à signer une confession tissée par la police marocaine. Il sera jugé le 20 décembre 2016 malgré qu’il n’a commis aucun acte de violence et malgré son jeune âge.
Les organisations internationales des droits de l’homme, Amnesty International, Human Rights Watch, sont appelés à condamner les pratiques marocaines et exiger la libération de Jamal Essallami dans les plus brefs délais.

Camille Evrard : « Une armée sans méritocratie et sans exemplarité des chefs est vouée à s’effondrer sur elle-même »

Camille Evrard est docteure en histoire contemporaine, actuellement chercheure à l’université de Toulouse Jean Jaurès. Elle soutient en 2015 à la Sorbonne sa thèse sur la transition militaire à l’indépendance mauritanienne : « De l’armée coloniale à l’armée nationale en Mauritanie : une histoire militaire sahélo-saharienne, de la conquête à la guerre du Sahara occidental ». De passage à Nouakchott, pour une conférence à l’institut français de Mauritanie, le mardi 29 novembre, elle répond aux questions de Mozaikrim, par rapport aux grande étapes fondatrices d’une armée mauritanienne, bien plus complexes qu’on ne l’imagine, dans un contexte actuel où le révisionnisme ambiant d’une frange idéologique au pouvoir, en quête d’une identité glorieuse nouvelle, modifie allègrement les faits historiques, toujours têtus. Entretien sans langue de bois.
Comment est venue l’idée de ce sujet très particulier (géographiquement et historiquement) de ce sujet de thèse?

J’étais militante à l’association « Survie » de François-Xavier Verschave, au début des années 2000. C’est la première structure à dénoncer et théoriser l’univers de la Françafrique (néologisme inventé par François-Xavier Verschave – ndlr). A l’époque, Rafael Granvaud travaillait sur la coopération militaire entre la France et ses anciennes colonies. Et c’est François-Xavier qui suggère de faire quelques chose sur les relations militaires entre la France et l’Afrique. Vaste sujet ! Il me fallait un cas d’étude. Du coup, je vais dans les archives diplomatiques des indépendances au quai d’Orsay, en me disant que quelque chose s’en dégagerait.
A la même période je fais mon premier voyage en Afrique, au Sénégal, à Bakel, pour visiter ma soeur qui y oeuvrait dans un staff humanitaire. Et là, je découvre un vieux mauritanien qui me dit qu’il a fait la guerre au nord de la Mauritanie en 1958 (l’opération Ecouvillon – ndlr). Je ne savais rien de cela, et en creusant un peu, je trouve des tonnes d’informations dans les archives de l’armée française. Là mon cas d’étude était trouvé, d’autant plus que la Mauritanie est sous-étudiée dans le champ africaniste francophone, et sans doute mondial. Son histoire récente en fait un cas très particulier au moment des indépendances, même si ça se passe mécaniquement comme partout dans la sous-région. Dans les archives Foccart, on voit bien les chemises qui ont servi de chancelleries en chancelleries pour aller négocier les accords dans les différentes anciennes colonies françaises en Afrique, de 1956 à 1966. Ça c’était pour mon DEA.
Pour la thèse, j’ai choisi le sujet en constatant la pléthore d’études sur l’armée coloniale, mais aucune qui tirait le fil jusqu’aux indépendances et même après. Mon idée était donc de ne pas m’arrêter à cette barrière un peu factice de l’indépendance, mais de faire l’histoire globale de l’armée en Mauritanie. Le début de cette histoire était difficile à marquer : est-ce que c’est après la seconde guerre mondiale? Ou le début de la conquête? Finalement j’ai choisi la fin de la conquête.

Pourquoi ?

Parce que c’est le moment où on comprend que la colonisation du Sahara est une affaire de militaires. C’est le moment où les troupes françaises, du Maroc, de l’Algérie et de Dakar, se rejoignent à Tindouf et dans le nord mauritanien en 1934. Là j’avais mon point de départ, même si pour le mettre en contexte, je devais auparavant parler des combats de résistances, des Regueibat dans le Trab El Bidhan historique, mais également dans la vallée du Sénégal. C’est une histoire un peu fade à mon avis, même si c’est cette période qui préoccupe le plus les mauritaniens aujourd’hui (sourire).
Justement! On est en pleine actualité de poussées nationalistes, et révisionnistes par la même occasion, sur les « martyrs » de la résistance…
Cela a été vu de tous les temps : l’écriture d’un roman national nouveau. Parce qu’on connaît parfaitement bien ce pan de l’histoire mauritanienne. C’est parfaitement bien documenté. Mais pour une histoire totalement équilibrée, il y a en Mauritanie des individus plus compétents que moi pour sourcer les archives francophones et arabophones, pour raconter cette histoire, sans raconter une histoire rêvée d’un côté ou de l’autre.La thèse de Cheikhna Wagueye porte sur la résistance soninké du Fouta Toro, du 18ème au 20ème siècle. Il explique cela très bien. Il n’y a pas une tribu, une famille,une communauté qui a résisté plus que d’autres, même si il faut souligner que les Regueibat ont particulièrement donné du fil à retordre à la France coloniale jusque dans les années 50. Mais par exemple également, du début du 20ème siècle, à l’indépendance, il n’y a pas une famille qui n’a pas prêté allégeance à la France à un moment ou un autre où cela l’arrangeait.
Le problème c’est quand on veut faire, ou refaire une histoire où tout rentrerait dans les cases. Ce n’est pas possible : parce que si on commence à regarder les détails, on s’aperçoit que les choses sont toujours complexes. En plongeant récemment dans l’histoire des Dey Cherifs par exemple, à travers le témoignage d’un ancien goumier parachutiste qui en est issu, Ould Sabar, et les écrits de Pierre Bonte, on voit bien que les Dey Cherifs d’une fraction particulière, n’ont pas un statut particulier supérieur, mais en même temps, ils ont toujours porté les armes, et on voit bien qu’ils ont une fonction de régulation et de support des familles dominantes. Et il se trouve que chez eux, les français vont énormément recruter ! Pour autant ce n’est pas les soi-disant « grands guerriers descendants d’arabes ». On peut multiplier ce genre d’exemples pour nuancer cette question, dans tous les coins de la Mauritanie. En plongeant au niveau local, et tribal, on voit que certains à un moment donné soutenaient les français parce que cela leur apportait certains avantages. Pierre Bonte l’explique très bien, et le documente également, par rapport à son étude anthropologique de l’émirat de l’Adrar. On ne peut donc pas réécrire une histoire de la résistance d’un seul prisme, c’est impossible.

C’est une constante nationaliste universelle, l’écriture d’un « roman national nouveau »?

Oui. Même en France, ce n’est que récemment que l’on commence à parler de la Libération, et à quel point tout le monde s’est mal comporté; pareil pour la résistance française : elle n’est pas si héroïque que cela au vu de récentes archives libérées. Tout pays passe à un moment par cette crise identitaire sur son histoire et veut romancer des faits complexes, donc les simplifier. Le truc en Mauritanie, c’est que ça vient très tardivement et que ce n’est pas quelque chose qui va cimenter une nation qui se cherche encore.
Votre thèse commence donc à la fin de la conquête coloniale; elle se termine quand?
Ce qui me semblait être une vraie innovation pour cette thèse, c’était de faire l’histoire de l’armée nationale mauritanienne, à travers trois périodes-clés: des années 30 aux années 50. C’est là que prend forme ce que j’appelle le « mythe méhariste », c’est-à-dire cette histoire commune d’officiers français qui ont servi ici avec les tirailleurs d’un côté, et les goumiers de l’autre. C’est une relation très particulière qui structure et donne une couleur à l’armée coloniale dans le Sahel-Sahara qu’on ne trouve pas ailleurs.Ensuite cette transmission des prérogatives de l’armée à un moment de chaos complet, malgré tout ce qu’on a pu en dire, et qui couvre l’intervalle historique de 1955 à 1965. les autorités françaises ne savent pas trop comment gérer cette transmission, comment s’adapter à toutes ces réformes pour « l’outre-mer » (terme administratif pour les colonies -ndlr).En 1955 on commence à s’exciter sur les plans d’africanisation des cadres: l’institution militaire reconnaît qu’elle doit s’adapter avec la loi-cadre, mais comment faire quand tout cela se fait en catimini !? D’autant plus que dans la zone qui est la Mauritanie aujourd’hui, on n’a quasiment aucun cadre, et les africains sont limités dans les grades, à part ceux originaires des 4 communes du Sénégal. Mais le problème est qu’on a recruté des tirailleurs plus particulièrement dans certaines régions, et évidemment pas beaucoup en Mauritanie, ni au Niger. Et comme ils servent encore au moment des indépendances, il faut leur payer les réclams, et dans les pays où on a peu recruté, se pose la question de savoir comment on fait.Dans les pays biculturels, comme ici, au Mali ou au Niger, les goumiers n’avaient le statut de militaire régulier jusqu’en 1958, donc ils n’avaient pas la même formation, ils n’avaient pas les mêmes entraînements, les mêmes anciennetés etc.. C’est très confus au moment des indépendances.Donc comment créer les gardes nationales, les gendarmeries nationales, les polices et les armées nationales avec cette ratatouille ?! J’entends beaucoup « les armées nationales sont nées du transfert des armées coloniales aux pays ». Mais non ! C’est bien plus compliqué que cela.

Comment se comportent les élites locales à ce moment charnière?

Justement, les élites locales commencent à laisser voir leurs propres agendas, et compliquent encore plus la situation, rendant cette période de 55 à 65 encore plus cruciale : comment Mokhtar Ould Daddah et son équipe ont fait des choix sur les goumiers par exemple est très intéressant. L’exemple le plus évident : les français, surtout pendant les échauffourées dans le nord, à la fin des années 50, avaient besoin de recruter des partisans maures, des gens qui étaient là pour le nombre, mais surtout pour de l’action psychologique, car il fallait lutter contre la propagande marocaine de l’Istiqhlal. Donc on recrute plein de gens avec des contrats d’appointés, des précaires quoi ! Et des goumiers tribaux, c’est-à-dire des gens qui fonctionnent encore avec un chef traditionnel. Ils ont des prébendes, reçoivent de l’argent, des armes etc.. Pareil : qu’est-ce qu’on fait de ces gens-là à l’indépendance? Est-ce qu’on continue à entretenir des goumiers tribaux, alors que l’idée de Mokhtar Ould Daddah est de créer une nation. Pour le coup, il a vraiment essayé, et il prend la décision dès le début de 1960, avec son cabinet militaire tout récent, de démobiliser tous les goumiers tribaux, que l’état ne peut pas rémunérer, et qui sont fondés sur des statuts traditionnels éculés. Il fallait des gens désireux de s’engager pour la nation, d’où la création d’un nouveau corps armé. C’est un exemple de comment l’agenda mauritanien commence à être prééminent dans la formation de l’armée nationale.

Quelle est la troisième et dernière période-clé de votre étude de cas ?

Ce qui me semblait original dans cette thèse, c’était d’essayer, et je suis très humble sur ce que j’ai réussi à faire (sourire), de faire l’histoire de l’armée nationale mauritanienne. J’ai voulu aller jusqu’à la guerre du Sahara occidental, pour aller jusqu’à la déposition de Mokhtar Ould Daddah en 1978, mais aussi parce que c’est la première vraie guerre, le baptême de feu de cette armée nationale. J’ai fait avec des sources de seconde main, avec les entretiens que j’ai pu des survivants de cette période, des livres écrits sur la guerre au Sahara, surtout du point de vue Sahara-Maroc, mais rarement du point de vue de la Mauritanie, et quelques rares archives incomplètes. Après 1968 c’est plus compliqué les archives, autant en Mauritanie qu’en France.

Comment ça se fait que ce soit si compliqué en France ?

Ha ça c’est la loi sur les archives en France. Il y a 50 ans de délai à partir de la fin de l’évènement historique. Actuellement je peux facilement aller jusqu’en 1966, maintenant qu’on est en 2016, au-delà c’est presque impossible. Ça dépend de la sensibilité des sujets aussi. Ça fait 5 ans que je demande une dérogation pour les archives de l’opération Lamantin au Sahara occidental (quand les jaguars français aident en 1977 l’armée mauritanienne). C’est une opération extérieure donc ils sont très nerveux au niveau du ministère de la Défense (pour des raisons de secret-défense, une dérogation de ce ministère est nécessaire pour les événements récents – ndlr), sans raison à mon avis.

Vous abordez les questions de quotas communautaires dans votre thèse?

C’est presque un aveu d’échec de ma part, mais j’ai évacué cette question de proportions communautaires, entre maures, toucouleurs, haratines, soninkés etc… Mais c’est plus par défaut d’éléments qu’autre chose. Il n’y a aucune statistique fiable sur les statistiques civiles, donc vous pouvez aisément imaginer que c’est encore plus vide côté militaire!Pourtant, je pense que le moment de la guerre est crucial, car c’est là qu’on recrute à tour de bras. Il y a une évolution exponentielle du nombre d’engagés dans l’armée mauritanienne : on passe de 2.000 à 17.000 individus en 4 ans (de 1976 à 1979 – ndlr) ! On enrôle notamment beaucoup de Haratines à ce moment-là. Mais il y a eu tous les pans de la société mauritanienne qui y étaient représentés. J’ai vu des anciens gardes qui m’ont dit grosso modo : « on était jeunes, on n’avait pas vraiment de perspective, pas de boulot, la garde a été un choix qui s’est imposé ». Il y a donc sincèrement eu une vague d’élan patriotique mais également une grande partie pour qui c’était de l’alimentaire avant tout.

Comment l’institution de l’armée a absorbé cette évolution trop rapide du nombre d’engagés ?

L’évolution trop rapide des effectifs a désorganisé l’institution, déjà qu’elle n’était pas opérationnelle, n’ayant jamais mené une guerre. Cela a été très difficile. Il y avait des unités un peu fourre-tout qui n’avaient pas le même niveau d’instruction, et d’entraînement. Et il y a des histoires de maltraitances de chefs d’unité, pour des raisons purement raciales. Il y a un enjeu national à faire rigoureusement cette histoire, et cela demande une énorme campagne d’entretiens, avec tous les grades, des soldats aux officiers, en passant par les sous-officiers.

Durant cette « transmission » de prérogatives, avez-vous observé des traits de caractère propres à l’armée française dont l’armée mauritanienne aurait hérité ?

C’est la grosse question ! Ce que j’essaye de montrer dans la thèse c’est que je ne crois pas que cette question soit pertinente, car du point de vue des structures et de la culture militaire théorique, évidemment tout ça hérite de l’armée française, sauf que l’armée française au désert, est un certain type d’armée française ! On ne peut pas parler de modèle car l’armée française au Sahara s’est tellement adaptée au terrain, qu’elle est une autre, et totalement différente de l’armée métropolitaine, même si ses cadres sortent des écoles comme Saint-Cyr, de même que les premiers officiers mauritaniens issus des écoles françaises.
Mais en dehors de cette doctrine théorique partagée, cela n’a pas de consistance sur le terrain. J’ai rencontré des officiers et sous-officiers mauritaniens, sur cette question qui me disent que dans le cadre des coopérations militaires régionales auxquelles la Mauritanie participe, il y a une différence entre l’armée mauritanienne, et celle égyptienne ou algérienne, qui sont passées par la période soviétique. Ce ne sont pas du tout les mêmes cultures doctrinaires. Pourtant les mauritaniens, très vite, se sont formés au Maroc, au Soudan, en Irak, en Arabie Saoudite, en Algérie, essentiellement dans les pays arabes, après une période de coopération très étroite avec l’armée française jusqu’en 72, et après le retour des français pour la guerre au Sahara.
En parlant de doctrine et de formations dans les pays arabes, notamment l’Irak, abordez-vous la question de l’émergence du baathisme dans l’armée mauritanienne ?Pour le coup je n’ai eu en mains assez d’éléments pour le constater. C’est apparu probablement dans les années 80. Ce que je peux dire, c’est que comme la coopération franco-mauritanienne s’arrête au moment des grandes décisions de Mokhtar Ould Daddah sur l’ouguiya, sur la nationalisation de la MIFERMA, la Mauritanie est en 1972-73, un des premiers pays de l’ancien empire colonial français à manifester la volonté de renégocier les différents accords de coopération, dont ceux militaires. Presque automatiquement, la France réduit cette coopération militaire, que l’état mauritanien réclame à nouveau, relativement vite, au moment de la guerre du Sahara.
C’est logique que ce soit à partir de ce moment que la Mauritanie commence une coopération militaire avec d’autres pays, d’autant plus que le Maroc reconnaît en 1969 son existence. La ligue arabe suivra le mouvement dans la foulée. Mais je n’ai aucun élément matériel qui sous-tend cette supposition. J’ai parlé avec un ancien chef d’état-major sous la Transition d’Ely Ould Mohamed Vall, qui me raconte qu’il était parti faire l’école en Algérie, juste avant la crise avec Boumediene qui mène à la guerre au Sahara occidental.

En étudiant l’histoire de l’armée mauritanienne, peut-on évoquer son rôle, ou son manque d’implication dans la cohésion nationale ?

J’ai assisté récemment à un colloque sur les armées africaines à Paris. C’était surtout des politologues (grimace) qui essayaient de comprendre pourquoi globalement elles ne fonctionnaient pas et comment leur donner ce rôle unificateur. La question est mal posée à mon sens, ce que dit d’ailleurs aussi Marielle Debos à travers l’exemple tchadien (thèse en sciences politiques sur les combattants tchadiens : « Le métier des armes au Tchad, le gouvernement de l’entre-guerres » aux éditions Karthala -ndlr) en sociologie politique. Quand on parle avec les stratégistes ou politologues, qui font des études de sécurité, ils sont obsédés par cette question de l’échec patent des armées africaines, malgré les coopérations militaires.
Ce sont des questions légitimes, mais il me semble que le noeud du problème se situe plutôt dans la question de la cohésion de l’armée au niveau horizontal et vertical : d’abord pour le niveau horizontal, il s’agit de l’idée de l’unité nationale. Si toutes les communautés nationales ne sont pas représentées dans l’armée, sur toute la chaîne de commande, il y a un problème de représentativité. Ensuite, et c’est tout aussi crucial, pour une armée solide et efficace, comment la hiérarchie militaire fonctionne. On touche là au coeur de ce qui fait une armée de qualité. Si le soldat n’a pas confiance en son sous-officier, et si ce dernier n’a pas confiance en son officier, si personne ne s’identifie à son supérieur qu’il ne voit pas comme un modèle moral et de méritocratie, ça ne peut pas fonctionner! Or sur le terrain, ce que je constate, c’est que l’officier méprise les sous-officiers, qui méprisent à leur tour les soldats. La chaîne de commandement n’est pas huilée. Quand tu es sous-officier, tu sais que tu le resteras toute ta vie quoi que tu fasses, soit tu es fils d’une « bonne » famille et tu passes directement officier, sans aucun mérite. Si tu es engagé lambda tu resteras soldat toute ta vie. Or une armée sans MERITOCRATIE et sans EXEMPLARITE des chefs, est vouée à s’effondrer sur elle-même!
Une armée qui marche, est fondée sur l’idée que le chef est un autre soi-même, plus abouti car il a donné l’exemple, sa carrière parle pour lui, et il est là pour toi dans les moments difficiles, durant les entraînements, il en bave comme le soldat ! Il va courir 15 kilomètres avec les soldats. Ici on ne voit pas cela. Que l’on soit ou pas en situation de guerre, l’exemplarité du chef est la clé d’une armée assurée d’une chaîne de commandement qui marche. C’est la colonne vertébrale d’une armée, plus que la doctrine militaire, peu importe qu’elle soit d’influence française, irakienne ou autre. Et cela depuis le départ ça ne fonctionne pas.
Certains analyseraient la question en mettant en avant l’héritage colonial…
Oui on peut dire dans une certaine mesure que le système colonial a exacerbé la lecture dichotomique du pays, mais elle existait déjà. C’est sûr que les différents statuts sous la colonisation ont exacerbé des choses, mais malgré tout, les schismes liés à la féodalité des sociétés mauritaniennes étaient là. Peut-on imaginer même aujourd’hui dans ce pays, voir quelqu’un de la vallée, casté, qui commanderait une armée entière, avec la bénédiction de tous? Là il y a toute une imbrication sociologique que je ne maîtrise pas, mais la question se pose.

Par rapport aux questions de méritocratie, de représentativité, et d’exemplarité que l’on vient d’évoquer, jusqu’à quel point ça a joué sur la déliquescence des armées africaines francophones, et mauritanienne en particulier ?

Ces points montrent qu’il y a eu une mauvaise gestion des ressources humaines et matérielles des armées. Les gens se gavent! Cette gabegie militaire a tout aggravé. En conclusion de ma thèse, jusqu’en 1978 notamment, date à laquelle s’arrête mon étude de l’armée mauritanienne, je me pose la question de savoir est-ce que l’avènement des régimes militaires a amélioré les conditions des vrais militaires? Pas du tout ! C’est un paradoxe incroyable. Les militaires, pas plus que Mokhtar Ould Daddah, n’ont pu gérer l’évolution exponentielle des effectifs des armées.
Je termine sur l’exécution de Ould Sidi et Ould Abdelkader par Haïdallah, lors du coup d’état de 1981, en insistant sur ce premier coup d’état avec du sang. Ça marque clairement la fin de l’esprit de corps en Mauritanie, même entre les chefs (Sidiya, Abdelkader et Haïdallah sont de la même génération et de la même promotion – ndlr). Après cela, l’armée ne pouvait pas bien aller, la vraie rupture de l’armée mauritanienne elle est bien là et pas en 1978. j’ai essayé d’accéder à des archives ici mais en vain.

Utrera será sede este sábado del Encuentro Provincial de Solidaridad con el Pueblo Saharaui

La Delegación Municipal de Solidaridad, que dirige la edil de IU Sandra Gómez, pone en marcha un Encuentro Provincial de Solidaridad con el Pueblo Saharaui bajo el lema ‘Sáhara en el Corazón’, el cual se desarrollará el este sábado 26 de noviembre en el Monasterio de Consolación que dará comienzo a las 10 de la mañana y concluirá a las 20 horas.
La jornada abordará la realidad y el día a día del pueblo saharaui desde todos los prismas, haciendo un recorrido histórico y político que ayude a los asistentes a comprender la situación institucional y de permanente tensión que se vive en los territorios ocupados, donde sistemáticamente se vulneran y violentan los derechos humanos sin que los medios de comunicación puedan tener acceso a lo que allí ocurre. Así, junto a diversas mesas redondas y debates, tendrán lugar diferentes exposiciones y visionados de documentales que ahondarán en esta cuestión. La sesión contará asimismo con la participación de diversas autoridades saharauis como el primer ministro de la RASD Abdelkader Taleb Omar, el delegado andaluz del Frente Polisario Abidin Bucharaya o el activista por los derechos saharauis Hassanna Aalia.
El acto tendrá también su lado lúdico-festivo, estando amenizado por la música del grupo saharaui Moakara, el cual cuenta con influencias reggae y afrobeat. Junto a esta actuación, tendrá lugar un almuerzo popular gratuito así como la degustación de pastas y té según la receta tradicional saharaui, todo ello aderezado de la cultura propia de este país africano. 
ACTIVIDADES DE LA JORNADA: 
• Inauguración del Encuentro Provincial a cargo de Autoridades Provinciales. 
• Entrega de material divulgativo relacionado con el Encuentro. 
• Jaima para el Té – Taller de Henna y Proyección de nuevos videos. 
• Exposición de fotográfica de Ana Escalera y de Carteles históricos. 
• Presentación del Libro “Cartas contra el Olvido” de ALICIA GISADO. 
• Mesa Redonda, JIRA BULAHI (Delegd. Saharaui para España), HASSANNA AALIA 
(Activistas Territorios Ocupados), ANA CAMACHO (Periodista y Profesora), etc. etc. 
• Almuerzo Solidario, ofrecido por el Ayuntamiento de Utrera. 
• Actividades para los más jóvenes: Payasos, Juegos, Entretenimiento, etc. 
• Talleres de FotoDibujo Colectivo “Mujeres saharauis”: A cargo de los artistas de 
ARTifariti; FICO GUZMAN y LONCHO GIL. 
• Taller de Vacaciones en Paz y Caravana 2017. 
• Concierto Solidario; a cargo de conocidos grupos, cantantes y artistas invitados.
Fuente: UTRERAWeb

GO : L’Arabie recalée…. en Francophonie

Le fric ne permet pas tout. Et même quand on en a assez pour pouvoir acheter cash l’amitié indélébile des pays comme la France ou le Sénégal, il se trouvera d’autres pays qui opposeront de la résistance. C’est ce qui vient d’arriver à l’Arabie Saoudite. A Tananarive où les pays de la Francophonie s’étaient réunis pour leur tour de famille biannuel, il y a eu beaucoup de gêne et d’embarras quand on a appris que les riches arabes de la peine voulaient intégrerl’Organisation.
Sa candidature a été purement et simplement rejetée par des pays comme le Canada, qui se sont même demandé s’il ne s’agissait pas d’une plaisanterie, en évoquant l’affaire de la famille de Raïf Badawi, ce bloggeur saoudien condamné à 1 000 coups de fouet et dix ans de prison, et actuellement justement réfugiée au Québec. Tandis que d’autres qui avaient pourtant admis le Qatar, une autre dictature islamique du golfe Persique, en 2012, ne savaient plus sur quel pied danser.

Au total ? Cette quête d’une nouvelle zone d’influence avec un statut de membre observateur, n’a pas été pas déclaréerecevable, et l’Arabie saoudite ne pourra pas entrer dans la grande famille de la francophonie. Du moins pas tout de suite, malgré le soutien de petits frères poids légers, comme le Maroc, le Sénégal, le Bénin et le Gabon.

Ce sera sans doute pour la prochaine fois.
Cébé

Comment Messahel a mis le Maroc échec et mat au Forum afro-arabe de Malabo

Derrière l’échec cuisant du Maroc et le succès éclatant du peuple sahraoui au dernier forum afro-arabe réuni à Malabo, en Guinée Equatoriale, il y a un certain Abdelkader Messahel. Les médias ont négligé le rôle central et efficace joué par le ministre algérien pour contrer les manœuvres du Makhzen. En effet, si le 4e Forum afro-arabe a pu mener à terme ses travaux, couronnés de succès, et, surtout, avec la participation de la République sahraouie, c’est grâce au travail titanesque accompli par Abdelkader Messahel. C’est un fait incontestable et il est légitime de le souligner avec fierté : notre ministre a mis en échec les manœuvres du Maroc et de certains de ses protecteurs du Golfe qui ont quitté le sommet en pensant qu’ils allaient produire un effet d’entraînement sur les autres pays, arabes et africains.
Ce qui s’est passé est connu. Sur les vingt et un membres que compte la Ligue arabe, les délégations de cinq monarchies, dont quatre du Golfe – Arabie Saoudite, Qatar, Emirats arabes unis et Bahreïn – et la Jordanie, se sont retrouvées seules à reprendre l’avion pour retourner dans leurs pays respectifs, laissant derrière elles quasiment l’ensemble des pays arabes et africains qui ont poursuivi leurs travaux dans un climat de sérénité, d’unité et de solidarité, conformément à leurs intérêts communs, uniquement.
Il n’y a aucune forfanterie nationaliste à le répéter. Ce résultat positif, le Forum afro-arabe le doit à Abdelkader Messahel qui a pu mobiliser, pendant 48 heures de travail laborieux de coulisses, les membres de l’Union Africaine pour faire échouer les manœuvres et le forcing des Marocains qui voulaient exclure la République sahraouie ou, à tout le moins, faire reporter le Sommet arabo-africain. Ce que notre ministre a accompli à Malabo est immense et on ne mesure pas encore l’ampleur et les conséquences de l’échec du Maroc qui vient de ruiner ses propres ambitions en ce qui concerne sa demande d’intégration à l’Union Africaine.
Loin d’être une opération arithmétique, l’adhésion du Maroc ne sera pas une simple formalité à la lumière de la tournure qu’ont prise les travaux de la réunion afro-arabe. Ce n’est que justice que de mettre le projecteur, une fois n’est pas coutume, sur ce combat homérique engagé par Abdelkader Messahel qui, en permettant à la diplomatie algérienne de remporter cette grande victoire, a parfaitement honoré son titre de ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, qui couvrent des espaces constitutifs de la profondeur naturelle de l’Algérie et l’essentiel de sa dimension géostratégique.
A un moment, la maladie a failli éloigner Abdelkader Messahel de ce qui est sa véritable vocation, le travail diplomatique sur le continent africain. On se rappelle, en effet, cette sorte d’intermède qui s’est placé dans sa carrière au sein du gouvernement avec sa nomination au poste de ministre de la Communication, un secteur où il n’a pas dû se sentir comme un intrus puisqu’il avait commencé son activité professionnelle en tant que journaliste. Heureusement pour l’Algérie, ce n’était que passager et il a pu reprendre sa place sur le front arabo-africain dont il maîtrise les arcanes dans leurs moindres détails.
En plus d’être très familier des relations interafricaines, il est également un parfait connaisseur de la question sahraouie. On peut dire qu’Abdelkader Messahel, diplomate aux qualités humaines reconnues par tous, aux convictions patriotiques réelles, et travailleur infatigable et intègre, mérite d’être considéré comme le «Monsieur Afrique» de l’Algérie.
Houari Achouri

Madagascar : Mohammed VI bat en retraite

Alors que toute la communauté francophone attendait son discours, Mohammed VI a quitté bredouille l’île de Madagascar avec la queue entre les jambes, chassé par les commentaires de la presse malgache sur sa visite.
Selon le site Zinfos974, « Mohammed VI n’ayant pas assisté au sommet de la Francophonie, de nombreuses spéculations ont circulé sur son absence. Certains commentaires sur les réseaux sociaux évoquent un départ précipité de la délégation marocaine pour des motifs diplomatiques. Le souverain était toutefois représenté au Sommet de la Francophonie par Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères et de la coopération ».
« C’est le grand absent sur la photo de famille de ce XVIe sommet de la francophonie. Mohamed VI, arrivé pour une visite d’Etat à Madagascar était attendu par les organisateurs. Prévu dans les listes des orateurs. Il n’est finalement pas venu. Selon nos informations, le souverain Marocain a quitté Madagascar dès la nuit de vendredi à samedi », a écrit RFI, sous le titre de « Mohamed VI évite le sommet de la Francophonie« .
Pour sa part, TV-5 Monde, sous le titre de « Francophonie: XVIème sommet, une absence remarquée », évoquait l’bsence du roi du Maroc dans les termes suivants : « La cérémonie officielle d’ouverture du 16ème Sommet de la Francophonie a eu lieu ce matin à Madagascar… Les chefs d’état des 80 pays membres ou observateurs de la francophonie sont réunis en ce moment même, parmi lesquels François Hollande. Au programme de ce Sommet, notamment le développement durable et la lutte contre la radicalisation dans l’espace francophone. Tout de même une absence remarquée ce matin, celle de Mohammed VI, le roi du Maroc ».
« Autre absence remarquée, celle de Mohamed VI, roi du Maroc. Bien que présent à Madagascar dans le cadre de sa tournée de lobbying pour réintégrer l’Union africaine, le souverain marocain ne s’est pas présenté au sommet. Le discours qu’il devait prononcer à la cérémonie d’ouverture n’a jamais été tenu », commente le site Africanews.

Sur la Question de la Justice Climatique, Qui est mis à l’écart ?

Par : Catherine Constantinides
Lorsque nous parlons de justice climatique, la première chose qui vient à l’esprit est le sort des petits États insulaires, qui contribuent peu au réchauffement planétaire, mais souffrent de ses plus graves impacts. 
Ou peut-être nous pensons à des pays vulnérables au climat tels que le Pakistan, où des millions de personnes risquent de se déplacer en raison d’inondations sévères.
Mais avec la dernière tranche des négociations climatiques de l’ONU en cours à Marrakech, n’oubliez pas le peuple du Sahara occidental juste à côté.
Le Maroc est devenu un acteur clé de la politique climatique internationale après avoir assumé la présidence de la Conférence des Nations Unies sur le climat cette année, connue sous le nom de COP22.
Il est troublant et ironique qu’une responsabilité aussi importante ait été confiée à un pays qui a démontré à maintes reprises son profond mépris pour le droit international et les Nations Unies et qui demeure une puissance d’occupation brutale.
Au cas où tous ceux qui sont impliqués dans la politique climatique internationale – journalistes, diplomates, acteurs de la société civile – oublient : en dépit d’une opinion de la Cour internationale de Justice en 1975 qui juge que le Maroc n’a aucune revendication valable sur le territoire du Sahara occidental, le Maroc a illégalement occupé le territoire, Situé au sud de sa frontière sud, pendant quarante ans.
Un but admirable, mais le fait que le Maroc accorde activement de nouveaux contrats d’exploration pétrolière à des sociétés étrangères pour forer illégalement à terre et en mer au Sahara occidental remet en question ses véritables intentions.
Déjà, une partie du développement énergétique du Maroc prend lieu au Sahara Occidental. L’énergie produite au Sahara Occidental – sans le consentement de son peuple – est exportée vers le Maroc. Le palais royal réglemente le marché énergétique marocain et reçoit d’importants contrats énergétiques sur le territoire occupé.
Cela contrevient à l’avis juridique de 2002 de l’ONU qui affirme que les activités d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental ne peuvent être menées que conformément aux intérêts et aux souhaits du peuple du Sahara occidental.
Le Maroc n’a pas consulté les populations du Sahara Occidental sur ses projets d’énergie verte sur leur territoire, et le peuple du Sahara occidental n’en profitera pas non plus. Tout simplement: les actes du Maroc violent le droit international. Si on ne le met pas sous contrôle, cela renforcera l’occupation et endommagera le processus de paix. 
Les Sahraouis n’ont aucun intérêt à perturber la coopération internationale essentielle et urgente nécessaire pour faire face à la crise climatique. Mais il est impératif que tous les acteurs de la politique climatique internationale comprennent qu’aucun pays ne mérite moins l’honneur et la responsabilité de guider ces négociations cruciales que le Maroc: un pays qui a unilatéralement expulsé le personnel de maintien de la paix de l’ONU et refuse à maintes reprises de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
Lors de la COP22 à Marrakech, la communauté internationale ne doit pas permettre au Maroc de balayer les injustices du Sahara occidental sous le tapis. Les pays responsables, les journalistes et les membres de la société civile peuvent profiter de cette occasion pour faire savoir qu’ils ne tolèrent pas le comportement du Maroc.
Le Maroc ne commencera à agir en tant que partenaire international responsable des Nations Unies que face à une forte pression internationale. D’abord, en acceptant de revenir aux négociations directes avec le Front Polisario, le représentant internationalement reconnu du peuple sahraoui, pour organiser un référendum aussitôt que possible.
En tant que militante du climat, j’ai consacré une grande partie de ma vie à la poursuite d’un avenir sécurisé pour tout le monde. La lutte contre le changement climatique est le défi le plus important de notre temps, mais il ne doit pas être utilisé comme un écran de fumée pour masquer les injustices perpétrées contre les peuples les plus marginalisés du monde.
Traduit par : Khalil Asmar