La lengua arabe maltratada por "Mulay Rachid" en la ONU

La masacre a la cual el Principe Rachid El Alaoui, « Moulay Rachid », sometido el idioma árabe, oficial en Marruecos, ha eclipsado el mensaje que este príncipe alauita quería transmitir a la Asamblea General de la ONU. Al llegar a Nueva York el pasado viernes para hablar de Marruecos, del Sahara Occidental y de los derechos humanos, Su Alteza Rachid El Alaoui a masacrado con un discurso vacilante y lleno de traqueteo, y cometiendo muchos errores en la pronunciación de la santa lengua árabe.
Calificando el conflicto saharaui, que, sin embargo, lleva ya casi cuatro décadas, de « artificial », reiteró la necesidad de que el gobierno marroquí garantice « la soberanía nacional y la integridad territorial » frente a la pretensión de la determinación.
El hermano del rey Mohammed VI dijo que la oferta de autonomía ofrecida por Rabat al Polisario era « sincera y seria » y que había que encontrar una solución « realista y consensuada (…) y creíble ».
Desde luego, como la nueva Constitución que permitió que la tortura y la represión persistan en Marruecos.
« Moulay Rachid » también habló de la misión de la ONU en el Sáhara Occidental (MINURSO) con la que Marruecos colabora, según él. Pero se negó a « cualquier cambio que afecte a la naturaleza y el contenido » de la misión onusiense. Con eso, quería decir que ni hablar de que los derechos humanos sean supervisados por la MINURSO en el Sáhara.
Sabemos por qué, sobre todo desde el paso de Juan Méndez, el relator de la ONU sobre la tortura.
Por eso, cuando el Señor Hermano evocó la primavera árabe que « ha puesto en evidencia la voluntad de los pueblos para construir sociedades democráticas donde el respeto de los derechos humanos, la igualdad de oportunidades y la vida digna constituyen la nota dominante », algunos se habrán partido de risa.
Un pequeño detalle que no lo es, todo el mundo a notado la presencia en la delegación marroquí encabezada por el ministro de Asuntos Exteriores Othmani Saad-Eddine del consejero real Taib Fassi Fihri, que marca a paso el primero.
Convertido en su sombra, Fassi Fihri no pierde ninguna ocasión para aparecer en el gobierno de Benkirane.
Abdellatif Gueznaya
Demain
http://www.demainonline.com/?p=21615

La langue arabe malmenée par « Moulay Rachid » à l’ONU

Le massacre auquel le prince Rachid El Alaoui, « Moulay Rachid », a soumis la langue arabe, officielle au Maroc, a éclipsé le message que ce prince alaouite voulait faire passer devant l’Assemblée générale de l’ONU. Venant à New York, vendredi dernier, pour parler du Maroc, du Sahara occidental et des droits de l’homme, son altesse Rachid El Alaoui a massacré, par un discours hésitant et cahotant, et en commettant de nombreuses fautes de prononciation, la sainte langue arabe.
Qualifiant le conflit sahraoui, qui dure tout de même depuis quasiment quatre décades, d’ « artificiel », il a réitéré la nécessité de l’Etat marocain de garantir« la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale » face à la prétention de l’autodétermination.
Le frère du roi Mohamed VI a rappelé que l’offre d’autonomie offerte par Rabat au Polisario était « sincère et sérieuse » et qu’il fallait trouver une solution« réaliste et consensuelle (…) et crédible ».
Bien sûr, comme la nouvelle constitution qui a permis que la torture et la répression perdurent au Maroc.
« Moulay Rachid » a également parlé de la mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO) avec qui le Maroc collabore, selon lui. Mais il a refusé« une quelconque modification qui touche la nature et le contenu » de la mission onusienne. Il voulait dire par là qu’il n’était pas question que les droits de l’homme soient supervisés par la MINURSO au Sahara.
On sait pourquoi, surtout depuis le passage chez nous de Juan Mendez, le rapporteur de l’ONU sur la torture.
C’est pour cela que quand Monsieur frère a évoqué le printemps arabe qui « a mis en évidence la volonté des peuples pour édifier des sociétés démocratiques où le respect des droits de l’homme, l’égalité des chances et la vie digne constituent la note dominante », certains ont dû ricaner.
Petit détail qui n’en est pas un, tout le monde a remarqué la présence parmi la délégation marocaine dirigée par le ministre des affaires étrangères, Saâd-Eddine El Othmani, du conseiller royal Taïb Fassi Fihri, qui marque au pas le premier.
Devenu son ombre, Fassi Fihri ne rate aucune occasion pour se rappeler aux bons souvenirs du gouvernement Benkirane.
Abdellatif Gueznaya 
Demain Online, 29 sept 2012

L’Algérie refuse de se laisser entrainer dans le « bourbier » malien

Des sources autorisées affirment que le Mujao est connecté à l’un des plus grands réseaux de trafic de drogue dont les ramifications mènent au rif marocain. L’hostilité que ce groupe terroriste affiche vis-à-vis de l’Algérie s’explique en partie par la lutte implacable menée par les services de sécurité algériens contre les narcotrafiquants et les réseaux de contrebande. Les mêmes sources ajoutent que le Mujao ne constitue ni une excroissance ni une dissidence d’Aqmi, mais qu’il a été créé dans le but exclusif de harceler l’armée algérienne en vue de l’attirer par tous les moyens dans le « bourbier » malien. En déclarant que l’Algérie n’a pas les moyens d’intervenir militairement au Mali, Abdelkader Messahel ne fait qu’évacuer diplomatiquement cette hypothèse.

Le Mali va très mal. Ce pays qui partage avec l’Algérie plus de 1300 kilomètres de frontières fait face depuis le printemps 2012 à une grave crise sécuritaire menaçant lourdement son intégrité territoriale. Le putsch du 22 mars qui a accéléré la partition de ce pays a vite mis en relief le profond malaise qui couvait non seulement à Bamako la capitale, mais un peu partout à travers un territoire deux fois plus grand que la France, l’ancienne puissance coloniale dont le rôle au Sahel apparaît aujourd’hui plus qu’ambigu dans la mesure où Paris entretient toujours le flou autour de ses réelles intentions. A la veille de son déplacement en Algérie, le ministre français des Affaires étrangères, qui a insisté sur l’urgence de « rétablir la légalité constitutionnelle au Sud », n’a pas écarté l’éventualité d’une intervention militaire étrangère dans le nord du Mali où les islamistes d’Ansar Eddine et d’Al Qaïda au Maghreb islamique, et les rebelles du mouvement Azawad, le MNLA, sont en train de sanctuariser cette région. Laurent Fabius a affirmé que « l’usage de la force était probable à un moment ou à un autre ». « A partir du moment où la légalité sera rétablie au Sud, il faut s’intéresser au Nord, c’est-à-dire qu’à un moment ou à un autre, il est probable qu’il y aura utilisation de la force », a estimé le chef de la diplomatie française avant d’ajouter qu’ « une telle intervention serait menée par des Africains avec un soutien international et que pour des raisons évidentes, la France ne peut pas être en première ligne afin d’éviter le risque d’une réaction contre le colonisateur français ».
Ces propos destinés essentiellement beaucoup plus à la consommation médiatique et dont le but est de préparer l’opinion publique internationale aux pires scénarios dissimulent mal les véritables enjeux géostratégiques d’un troisième millénaire aux allures « explosives ». Laurent Fabius a tenu à souligner que « le Mali, c’est une affaire extrêmement grave, car c’est la première fois que des terroristes se greffent sur des villes importantes et sont peut-être en situation de se greffer sur un Etat », mais s’est empêché de s’étaler sur la question des six otages français encore détenus par Al Qaïda au Maghreb islamique. « Nous avons toutes les raisons de penser qu’ils sont en vie », a-t-il déclaré lapidairement sans donner de précision sur ce que compte faire la France pour libérer ses ressortissants. Il est à rappeler que quatre des otages, employés du groupe nucléaire Areva et de son sous-traitant Satom, ont été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit dans le nord du Niger, avec trois autres personnes, libérées depuis. Deux autres ont été kidnappés le 24 novembre 2011 par des hommes armés dans leur hôtel à Hombori au nord du Mali et emmenés vers une destination inconnue. Il faut préciser ici que l’épineuse question des prises d’otages dans cette région n’est pas aussi simple comme le laissent croire les nombreux commentaires de presse qui lui sont consacrés. Les médias occidentaux qui se sont emparés de cette question n’ont jamais osé aller au-delà de l’aspect humanitaire et ne se sont jamais interrogés sur la véritable identité de « simples » ressortissants « audacieux » qui prennent le risque de se trouver dans des zones « dangereuses ». Ça fait des années maintenant que le Niger, le Mali et la Mauritanie ont été transformés en un terrain où évoluent des « individus » bénéficiant de différentes couvertures. A l’inverse de l’Algérie qui s’est toujours opposée au payement de rançons aux ravisseurs, la France n’a pas suivi cette ligne en n’hésitant pas à satisfaire certaines revendications des terroristes comme ce fut le cas pour le ressortissant français Pierre Carmatte, libéré en février 2010 en échange de quatre djihadistes qui étaient détenus au Mali.
 Aujourd’hui encore, il est curieux d’entendre des voix accuser l’Algérie de passivité et d’attentisme face à une situation qui menace d’embraser tout le Sahel. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’un observateur « averti » monte au créneau pour appeler l’Algérie à intervenir militairement au nord du Mali. « Je pense que seule l’Algérie pourrait changer la donne, même si elle prône «la solution politique» », déclare un spécialiste autoproclamé. «  Le pays qui comprend mieux la situation au Mali reste l’Algérie. Il est le seul de la région à être bien équipé. Alger doit intervenir militairement avant l’aggravation du danger. Il est vrai que l’Algérie refuse d’envoyer des troupes dans un pays étranger. Mais nous avons devant nous un problème qui concerne les deux pays. Il faut savoir que les salafistes d’AQMI sont Algériens et viennent d’Algérie. Ce sont aussi des opposants radicaux à Alger. L’armée algérienne peut les déloger de la région », affirme un autre « connaisseur » de la région. En même temps, des médias français se distinguent par des scoops dont l’authenticité reste à vérifier mais qui tendent à impliquer sournoisement l’Algérie dans un conflit qui ne la concerne pas, mais qui préoccupe sérieusement l’armée algérienne par sa proximité et ses éventuelles conséquences transfrontalières.
Selon des journaux et des chaînes de télévision françaises, le 3 avril dernier, la présence des émirs terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, Abou Zeid, Belmokhtar et Yahia Abou Al Hammam a été signalée à Tombouctou. TF1 avance même qu’Abou Zeid a été filmé à son insu par un habitant de la ville. Inimaginable ! « L’ennemi » numéro un de la France, l’homme le plus recherché par les services français, se laisse prendre comme un amateur ! Une nouvelle histoire qui sent la manipulation à des milliers de kilomètres à la ronde ! Selon un analyste français que l’on présente comme l’un des meilleurs spécialistes du Sahel, le dirigeant touareg d’Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali est considéré comme « l’homme des Algériens ». « Les Algériens le soutiendraient financièrement et militairement », affabule le mouvement Azawad qui le dit « piloté » par le DRS. Décidemment, on ne craint nullement le ridicule à Paris où des cercles influents font tout pour maintenir la confusion autour du véritable rôle que joue la France dans cette région considérée comme une chasse gardée de l’ancienne puissance occupante. Il ne manque plus que d’accuser nommément l’Algérie d’avoir exporté sciemment des groupes terroristes au Mali afin d’annexer la partie nord de ce pays, mais on omet de signaler ou de faire la moindre allusion aux rapports réels qui existent entre la France et le MNLA. Là aussi, il est fort instructif de constater que Paris qui s’est empressé de condamner le coup d’Etat du 22 mars n’a pas bougé le petit doigt pour dénoncer le coup de force du MNLA et sa proclamation unilatérale d’indépendance.
Depuis toujours, la France a considéré cette région comme son pré-carré. Il n’est donc pas impossible qu’elle cherche aujourd’hui à s’y redéployer en évitant bien-sûr de retomber dans les mêmes erreurs commises en Afghanistan. On accuse l’Algérie de velléités hégémoniques, mais on fait tout pour passer sous silence les accointances des Touaregs maliens de l’extérieur qui ont leurs entrées chez les Français et plus précisément auprès du ministère français des Affaires étrangères. En réalité, on s’obstine à faire une fixation sur le rôle supposé de l’Algérie qu’on qualifie d’obscur afin de camoufler les véritables stratégies qui se profilent à l’horizon et dont les acteurs sont pour la plupart des sous-traitants travaillant pour le compte des Français. La crise malienne n’est pas, bien évidemment, tombée du ciel. Certaines de ses causes sont certes liées à la situation interne du pays et aux différentes luttes d’influence qui y ont lieu, mais ce qu’il faut retenir aussi c’est qu’elles sont alimentées par des ingérences étrangères.
Classé hypocritement dans la catégorie des pays les moins avancés, alors qu’en vérité il s’agit de l’un des pays les plus pauvres du monde, le Mali abrite plusieurs ethnies qui ont toujours cohabité entre elles pacifiquement en trouvant le moyen d’exprimer une solidarité exemplaire dans le dénuement et toutes les crises qu’il a traversées avaient été traitées autour d’une table de négociation grâce à la contribution agissante de l’Algérie.  Depuis 1990, l’Algérie a toujours joué un rôle d’intermédiaire majeur et incontournable dans toutes les crises entre rebelles touaregs et gouvernement malien. Cela a été notamment le cas en 1990, 1994, 2007 et 2008. Les derniers accords entre les Touaregs et les autorités de Bamako, qui étaient en vigueur jusqu’à la reprise des affrontements en janvier dernier, ont d’ailleurs été signés à Alger en 2006. Il y a donc lieu de se demander pourquoi le MNLA a opté pour une solution radicale qui ne semble pas faire l’unanimité au sein même de la communauté touareg. Quels sont les facteurs qui ont favorisé la radicalisation du mouvement Azawad, et qui est d’abord ce Mohamed Ag Nejim, cet ancien colonel ayant activé sous le régime d’El Kadhafi et qui, après la chute de ce dernier, était rentré dans sa région d’origine à la tête d’un régiment de plus de 1000 hommes avec armes et bagages ? Que représente-t-il ? L’argument de la marginalisation des Touaregs qu’il avance pour justifier son action séparatiste est-il valable sur le plan juridique et constitutionnel ? Un groupe qui se présente sous le nom de Collectif des ressortissants du nord du Mali réagit en fustigeant les allégations de ce colonel. Dans une déclaration transmise à la presse, le Collectif n’hésite pas à dénoncer ce chef sécessionniste en livrant à l’opinion publique des chiffres qui indiquent que tous les nomades confondus, y compris les Touaregs, ne représentent que 11,61% des régions de Tombouctou, Gao et Kidal et seulement 0,92% de la population du Mali. Selon ce groupe, et du fait de la bonne entente entre communautés, « les populations sédentaires ont toujours accepté que les Touaregs occupent un leadership de premier plan dans la gestion des structures des collectivités territoriales au niveau des régions, des cercles et des communes dans le cadre de la décentralisation ». Le document en question souligne qu’au plan national, sur les 19 députés du nord, 8 sont sédentaires et 11 sont d’origine touarègue. Leur représentativité au niveau des institutions de la République est réelle et visible souvent au sommet de ces institutions (Haut Conseil des Collectivités territoriales, gouvernement, Assemblée nationale, etc.) ». Le Collectif des ressortissants du nord du Mali pousse plus loin son réquisitoire contre le mouvement séparatiste Azawad en affirmant que « des projets majeurs de désenclavement et de développement étaient en cours lorsque le MNLA et ses alliés terroristes ont choisi l’option d’attaquer le Mali ». « Il n’est pas dans notre intention de stigmatiser nos frères touaregs. Cet exercice nous est imposé par la désinformation qui circule concernant le prétendu désengagement de l’Etat des régions du nord et le supposé ostracisme qui frappe les communautés touarègues du Mali », précisent les rédacteurs du document avant de conclure que « de par sa violence, son ampleur et ses conséquences tant au Mali qu’à l’extérieur, la rébellion actuelle dépasse de très loin celles que le Mali a connues par intermittence depuis 1963 ». Ce document argumenté et riche en informations n’a pas encore fait l’objet de commentaires de la part de ceux qui prétendent contre toute logique connaître un pays qu’ils n’ont jamais visité. Et c’est très inquiétant dans la mesure où cela démontre à quel point c’est la désinformation qui domine des débats d’où sont occultées machiavéliquement les préoccupations essentielles de quelque 17 millions d’êtres humains pris en otages dans une guerre qui n’est pas la leur. Avant de pointer un doigt accusateur en direction de l’Algérie en spéculant sur les raisons de son « extrême prudence », certains cercles français auraient dû faire preuve d’un minimum d’objectivité en s’intéressant aux multiples connexions dont bénéficie le MNLA. Ce mouvement porteur d’un projet séparatiste est-il réellement représentatif d’une tendance lourde ou ne constitue-t-il que l’expression d’un rapport de forces internationales ? Cette question qui mérite une profonde réflexion se trouve curieusement évitée par la plupart des médias français. Pourquoi et dans quel but ?
Les Algériens qui ne se sont jamais posé la question du choix de leurs interlocuteurs, contrairement aux allégations avancées par des pseudo-intellectuels en mal de publicité, détiennent toutes les réponses. S’ils ont refusé de cautionner dès le départ une action séparatiste de l’ampleur de celle qu’a menée le MNLA, c’est parce qu’ils ont toujours rejeté la fragmentation du Mali et non en raison d’une quelconque crainte de « contagion ». D’ailleurs, ils viennent d’affirmer par la voix du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines qu’ils privilégient la voie du dialogue autant avec le MNLA qu’avec Ansar Eddine. « On peut négocier avec le MNLA et avec Ansar Eddine », a indiqué Abdelkader Messahel, dans un entretien publié le 13 juillet 2012 par l’hebdomadaire Jeune Afrique sur son site internet. « Les membres d’Ansar Eddine ne sont pas des salafistes, on oublie trop souvent que le mouvement a une composante touarègue, et on aurait tort d’exclure Iyad Ag Ghali, son chef. N’a‑t-il pas autrefois été l’un des négociateurs du Pacte national ? C’est un interlocuteur comme les autres », a notamment déclaré Messahel qui vient d’écarter toute idée d’une intervention africaine dirigée par l’Algérie. « L’Algérie n’a pas les moyens. Il faut que cela soit clair », a-t-il dit. Cette déclaration constitue une réponse franche aux propos des ministres français des Affaires étrangères et de la Défense. Jean-Yves le Drian qui, emboîtant le pas à Laurent Fabius, a déclaré : « Je suis comme Laurent Fabius : ma principale préoccupation aujourd’hui, c’est la situation au Sahel, pour les populations et pour notre propre sécurité. Il faut que la France intervienne pour que les Africains prennent leur destin en main (…) Il faut que les Africains assurent une présence militaire. » L’Algérie, qui a mené des consultations avec les pays membres du Conseil de sécurité, n’est pas de cet avis, car pour elle cette approche ne pourrait aboutir qu’à une afghanisation du Mali. De leur côté, les Américains ont fait savoir aux pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest que Washington ne cautionnera aucune intervention militaire étrangère dans le nord du Mali, et que si cette option est maintenue, elle devrait se limiter au sud et à la réinstauration de l’autorité de l’Etat malien.
Pour rappel, la Cédéao a déjà fixé aux Maliens une sorte d’ultimatum jusqu’au 31 juillet afin de mettre en place un gouvernement d’union nationale. Un objectif qui paraît pour le moment impossible au vu des divergences et des interférences qui parasitent une classe politique malienne traversée par toutes sortes de contradictions et de conflits. Lorsque d’anciens responsables politiques maliens expriment publiquement que « l’Etat-nation tel que conçu au Mali est un concept qui n’est plus viable et qu’il n’est pas certain que le gouvernement malien, même stable, puisse développer les régions nord », toutes les craintes concernant l’intégrité territoriale de ce pays paraissent justifiées.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le Mali, considéré comme la troisième réserve  d’or dans le continent après l’Afrique du sud et le Ghana, est menacé d’implosion au moment où seules les multinationales arrivent à tirer profit de cette richesse en imposant à la main-d’œuvre malienne des méthodes de travail que l’on peut assimiler au régime de l’apartheid. Son territoire est désormais coupé en deux par des groupes de brigands qui ont réussi à se renforcer en hommes et en armes à l’ombre du chaos libyen, et sa population est condamnée à subir le diktat des islamistes et des réseaux mafieux qui ont fait de Tombouctou une plaque tournante du trafic de cocaïne provenant d’Amérique du sud et destinée au marché européen via le Maroc.
A propos de ce dernier pays, des sources fiables accusent les services marocains d’être derrière le groupe terroriste dénommé Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest, Mujao dirigé par le mauritanien Hamada Ould Khaïrou. Ce groupe, qui s’est distingué depuis sa création par son hostilité extrême à l’encontre de l’Algérie, est responsable de la prise d’otages de Tindouf en octobre 2011 qui a ciblé des travailleurs humanitaires. Les trois Européens travaillaient pour des ONG humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Ils ont été enlevés par des terroristes venus du Mali. Les criminels étaient à bord d’un véhicule de type 4×4. Ils ont attaqué le lieu d’accueil des invités étrangers. Un des otages et un garde sahraoui ont été blessés lors d’un échange de tirs avec les ravisseurs.
Le 3 mars 2012, le même groupe de sanguinaires fera parler de lui en attaquant une brigade de la gendarmerie nationale à Tamanrasset causant la mort du kamikaze et faisant 23 blessés parmi les gendarmes. Le 5 avril de la même année, le Mujao prend d’assaut le consulat d’Algérie à Gao et procède à l’enlèvement du consul et six de ses collaborateurs. Des terroristes portant des ceintures bourrées d’explosifs brûlent le drapeau algérien et le remplacent par leur étendard noir ; le même emblème qui avait été porté dans les villes libyennes de Benghazi et Derna. Cette dernière localité est réputée pour être un bastion fort des mouvements extrémistes. La moitié des kamikazes qui se sont fait exploser en Irak sont originaires de cette ville.
Le 29 juin 2012, le Mujao cible le groupement régional de la gendarmerie à Ouargla. L’attentat a causé la mort d’un lieutenant en plus du kamikaze dont le cadavre a été déchiqueté par la déflagration de plus de 1000 kg d’explosifs et que les services spécialisés ont réussi à identifier en un temps record. Des sources autorisées affirment que le Mujao est connecté à l’un des plus grands réseaux de trafic de drogue dont les ramifications mènent au rif marocain. L’hostilité que ce groupe terroriste affiche vis-à-vis de l’Algérie s’explique en partie par la lutte implacable menée par les services de sécurité algériens contre les narcotrafiquants et les réseaux de contrebande. Les mêmes sources ajoutent que le Mujao ne constitue ni une excroissance ni une dissidence d’Aqmi, mais qu’il a été créé dans le but exclusif de harceler l’armée algérienne en vue de l’attirer par tous les moyens dans le « bourbier » malien. En déclarant que l’Algérie n’a pas les moyens d’intervenir militairement au Mali, Abdelkader Messahel ne fait qu’évacuer diplomatiquement cette hypothèse. L’Algérie est certes un « acteur traditionnel et historique » dans le règlement du conflit malien, puisqu’elle a été de tous les accords depuis 1990. Elle possède en quelque sorte une « légitimité historique et une expérience politique importante dans la gestion du dossier touareg, mais pas de la façon que souhaitent certaines parties occidentales ou leurs sous-traitants africains. L’Algérie est une puissance régionale incontestable et l’ANP est en mesure, matériellement et humainement, de relever n’importe quel défi sécuritaire, mais le principe de non-ingérence constitue aussi l’un des fondements immuables de sa politique étrangère. Dans ce genre de situation, l’ambigüité n’a jamais été algérienne.
Par Mohamed Mebarki 

Medelci, le printemps arabe et la question du Sahara occidental

Dans un entretien au journal égyptien Al Ahram, le ministre des affaires étrangères Mourad Medelci a établi un lien entre les événements dits du printemps arabe et la question du Sahara occidental, exprimant son optimisme quant à l’avenir de la région du Maghreb.
« Les changements enregistrés sur le plan international et dans la région arabe nous laissent optimistes quant à l’avenir, vu que les régimes commencent à s’orienter vers une véritable démocratie et l’économie libre, ce qui nous incite à œuvrer avec force à la concrétisation de l’intégration maghrébine, dont nous avons besoin au même titre que le monde arabe » a estimé le chef de la diplomatie algérienne.
Cette déclaration a été faite en réponse à une question du journaliste d’Al Ahram concernant l’impact de la question sahraouie sur les relations inter-maghrébines, et à laquelle Medelci a réitéré la position de l’Algérie, affirmant qu’il « n’existe aucun lien entre l’UMA et la question sahraouie » et que « le problème sahraoui n’a pas empêché le lancement d’une réflexion autour de l’édification du grand Maghreb, l’intégration et le renforcement des relations ».
Et pour étayer ses dires, le ministre des affaires étrangères a rappelé que la réunion des ministres des affaires étrangères des pays de l’UMA, le 9 juillet dernier à Alger, visait la mise en place d’une stratégie maghrébine unifiée de lutte contre le terrorisme. « Les parties concernées œuvrent sérieusement à combattre ce phénomène » a précisé Medelci, ajoutant que « toute la région est mobilisée pour lutter contre le terrorisme ».
« L’Algérie n’est pas partie prenante dans le conflit du Sahara Occidental et nous attendons depuis longtemps que les deux parties au conflit du Sahara occidental (Maroc et Front Polisario) règlent leurs problèmes dans le cadre de l’ONU et parviennent à une solution mutuellement acceptable », a tenu en outre à rappeler l’interlocuteur d’Al Ahram.
Medelci a par ailleurs souhaité qu’une solution arabe soit trouvée pour la Syrie, avant d’évoquer les relations bilatérales « encourageantes » entre l’Algérie et l’Egypte. « Des efforts positifs ont été consentis au cours des dix dernières années. Bien que la coopération bilatérale n’a pas atteint un niveau appréciable, ce dernier demeure toutefois encourageant par rapport à la période précédente » a-t-il estimé.

Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source

Cher Bourreau…

C’est un peu la lettre de la victime à son bourreau que cette missive politique du président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, adressée hier au président français François Hollande. Une lettre à la texture pathétique, mêlant appel de détresse au rappel d’un mensonge historique appelé MINURSO, Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental… Alors qu’il n’y a jamais eu de consultation électorale depuis le déploiement en 1991 de cet organe onusien neutralisé par la duplicité de la politique étrangère française notamment ! Qu’attendre du nouveau président français après tant d’années de compromission de son pays avec le royaume chérifien dans ce conflit. Qu’attendre de la part d’une ex-métropole qui n’a jamais su établir des relations dignes de l’ère postcoloniale avec les Etats de son empire africain perdu ? Il n’y a malheureusement pas grandchose à espérer de Paris quand Madrid, qui occupa jadis le territoire légitimement revendiqué par les Sahraouis, parvient à prendre plus de recul par rapport à ses intérêts que la France. Une France qui continue de salir son image en abusant du droit de veto au Conseil de sécurité pour protéger l’occupant tortionnaire marocain de toutes sanctions ou de surveillance internationale contre ses exactions avérées ? 
Il est à craindre que, comme dans un thriller de série B, la victime s’en soit remis à un flic voyou, un de ces ripoux complices du criminel dont elle aurait voulu se plaindre. A moins qu’une prise de conscience salutaire de l’opinion publique française pousse le gouvernement français à rééquilibrer sa position dans un contentieux où elle est devenue partie au lieu de conserver un rôle d’arbitrage inhérent aux médiateurs naturels. Cela s’est passé de la sorte en Espagne, ce qui explique selon certains analystes le bicéphalisme chronique des autorités espagnoles quant à la question sahraouie. 
En attendant que la France en arrive à cette sage modération, qui devrait profiter à la fois aux Sahraouis et aux Marocains empêtrés dans une crise que leur violence militaire ne peut pas étouffer, le président Mohamed Abdelaziz devra peut-être adresser ses lettres de vérité au peuple français. C’est peut-être ce qu’il a déjà fait par cette missive devenue ouverte puisque rendue publique, avec une teneur pédagogique au sujet de la grandeur de la diplomatie française à faire rougir les profs de sciences politiques parisiens. 
N. M.
Le Jeune Indépendant, 18 sept 2012

Le Maroc devient une terre d’accueil pour les mafieux israéliens

Les mafieux israéliens ont-ils trouvé refuge au Maroc? C’est en tout cas ce que pense le gouvernement israélien, rapporte le quotidien national Haaretz le 14 septembre.
D’ailleurs depuis juillet dernier, des hommes se présentant comme des membres des services de renseignement marocains sillonnent des synagogues à Casablanca et Marrakech.
Là-bas, ils interrogent les membres de la communauté juive sur certains ressortissants israéliens. Et pas n’importe lesquels: Gabriel Ben-Harush et Shalom Domrani, deux figures puissantes de la mafia israélienne, recherchés depuis des années par Interpol, détaille le site marocain Yabiladi.
«Ils ont posé des questions générales sur ces personnes», a déclaré l’un des leaders de la communauté juive marocaine, interrogé par la police. «Je n’avais rien à leur dire», a-t-il ajouté.
Selon le journal israélien, Gabriel Ben-Harush a bel et bien posé ses valises à Casablanca. Il avait d’abord fui aux Etats-Unis avant de trouver refuge au Maroc.
Quant à Shalom Domrani, il aurait troqué sa veste de mafieux contre celle d’homme d’affaires au Maroc. «Il est venu pour faire du business. En Israël, la police ne le laisse pas tranquille et il a besoin de nourrir sa famille», a fait savoir un de ses associés.
Et ils ne seraient pas les seuls à s’exiler au Maroc. D’autres professionnels du crime organisé ont cédé au chant des sirènes du royaume. «Maintenant, le Maroc est devenu la nouvelle destination des criminels», a indiqué un homme d’affaires israélien.
Ce n’est pas un choix anodin. Il est en effet difficile pour les autorités israéliennes de mettre la main sur eux: il n’existe aucun accord ou traité d’extradition avec le Maroc. Une vraie aubaine pour ces mafieux qui peuvent couler des jours heureux sans être inquiétés. (SlateAfrique)

Les îlots espagnols pour le Maroc en échange d’une frontière civilisée pour Ceuta et Melilla

L’Espagne a tout intérêt à remettre à son voisin ses rochers volcaniques tout au long de la côte marocaine, mais en contrepartie elle doit obtenir un assainissement de la relation de ces deux villes avec leur environnement marocain.
Depuis quelques dizaines d’années l’Espagne savait que les îlots qu’elle possède tout au long de la côte méditerranéenne du Maroc n’avaient plus aucune valeur stratégique. Elle sait depuis cet été qu’ils sont en plus vulnérables.
Au début du mois de mai les premiers rafiots bourrés d’immigrés ont sillonné les eaux de l’archipel de Chafarinas, à 50 kilomètres à l’est de Melilla, et à partir de la mi-août d’autres subsahariens, arrivés en bateau ou à la nage, ont débarque sur l’archipel d’Al Hoceima, à 90 kilomètres à l’ouest de Melilla et à un jet de pierre de la côte marocaine. Qui plus est, à la fin de ce mois une petite poignée de nationalistes marocains est rentrée à la course sur le Rocher de Vélez de la Gomera, à 130 kilomètres à l’ouest de Melilla, pour y enfoncer le drapeau du royaume.
Face à un flot d’immigrés ou à une marche de nationalistes marocains ces anciens présides sont indéfendables par l’armée espagnole, qui y maintien de petites garnisons, ou même par la Garde Civile (Gendarmerie espagnole), plus apte à combattre l’immigration irrégulière. Le ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernández Díaz, voulait d’ailleurs l’envoyer à Chafarinas en juillet mais une protestation marocaine l’a incité à y renoncer. C’est déjà un début de cession de souveraineté.
Ces rochers volcaniques sont à la merci des sautes d’humeur des autorités marocaines qui peuvent regarder ailleurs quand les immigrés irréguliers cherchent à les atteindre. Même si le Maroc a mis le paquet pour faire échouer les assauts d’immigrants subsahariens sur Melilla cet été, il a été négligent du côté d’Al Hoceima.
Certains le soupçonnent même en Espagne, sans en apporter la preuve, d’avoir délibérément laissé que surgisse un problème migratoire, pour aider ensuite Madrid à le résoudre et présenter l’addition lors du prochain sommet bilatéral prévu pour le mois d’octobre. Après tout, rappellent-ils, le roi Mohamed VI avait déjà taquiné le gouvernement conservateur espagnol, en juillet 2002, en envoyant une poignée demokhazni (forces auxiliaires) prendre possession d’un autre îlot, Persil, que les marocains appellent Leila ou Tourah. Ils y sont restés six jours avant d’être délogés par les bérets verts espagnols.
Il fut un temps ou les voyageurs espagnols pouvaient visiter ces îlots et profiter de la beauté du paysage, mais ce n’est plus le cas depuis longtemps. Il est d’ailleurs impossible d’y effectuer un investissement touristique pour y construire, par exemple, un hôtel. Qui plus est tous ces lopins de terre sont juridiquement dans les limbes comme le souligne le professeur de droit international public Alejandro del Valle. Ils n’appartiennent à aucune région, à aucune province de l’Espagne. Ils n’ont finalement qu’une petite valeur sentimentale pour ceux qui y ont accompli leur service militaire.
Autant s’en débarrasser et les remettre au Maroc pour épargner un peu, en temps de crise économique, et surtout pour supprimer un élément de friction avec le voisin du sud qui les revendique. Cette idée a déjà effleuré nombre de gouvernements espagnols au XVIII et XIX siècles comme vient de le rappeler dansEL PAÍS María Rosa de Madariaga, spécialiste de l’histoire des relations entre l’Espagne et le Maroc. Au XXème le général Franco y songea aussi, quand il remit au Maroc Sidi Ifni, en 1969. Vingt ans plus tard Narcís Serra, alors ministre de Défense, s’apprêtait à faire une proposition dans ce sens quand un accroc avec Rabat, un de plus, l’en dissuada.
Même parmi le noyau dur des collaborateurs de José María Aznar, le président espagnol qui chassa manu militari les marocains de Persil, certains étaient dans le fond partisans de faire cadeau au Maroc de ces îlots devenus à leurs yeux encombrants. S’ils ne l’ont pas fait, m’expliquaient-ils à posteriori, c’est pour ne pas créer un précédent, pour ne pas faire croire à Rabat que ce serait là un premier pas avant que l’Espagne ne leur remette Ceuta et Melilla.
Ces deux villes sont espagnoles non pas parce-que l’Espagne s’y est installée depuis plus de cinq siècles mais parce-ce que la grande majorité de leurs 160.000 habitants veut être espagnole. Elle le veut pour toutes sortes de raisons à commencer parce-que l’obtention d’un passeport européen, avec lequel il est bien plus facile de voyager ou de s’installer en Europe, o parce qu’ils y vivent en démocratie. Les partis politiques musulmans, qui a Ceuta et Melilla sont dans l’opposition, ne prônent pas le rattachement au Maroc. Il y a eu, dans le temps, des petites formations qui ont demandé la « décolonisation » de ces villes. Elles n’ont recueilli que quelques centaines de voix avant de disparaître. Si un jour elles resurgissaient et qu’elles gagnaient les élections il serait difficile au Gouvernement espagnol de faire la sourde oreille.
Ces arguments sur le choix pro espagnol des populations des deux villes devraient obliger Madrid à tirer une conclusion douloureuse à propos de Gibraltar. Aussi longtemps que les llanitos, comme on appelle populairement les habitants du Rocher, ne veulent pas être espagnols, ils resteront britanniques.
Offrir au Maroc les îlots, mais en échange de quoi ? D’une normalisation de la relation entre Ceuta et Melilla et leur environnement marocain, de leur insertion dans le tissu économique du nord du Maroc autrement qu’à travers le trabendo (contrebande) dont le chiffre d’affaires atteint, selon les estimations espagnoles, un milliard d’euros par an ; presqu’un milliard et demi d’après les Douanes marocaines.
Assainir la relation des deux villes avec leur entourage signifie d’abord que les frontières terrestres, les plus transitées d’Afrique, puissent être franchies rapidement et non pas en trois heures comme ce fut le cas à Melilla cet été. Ces frontières sont une honte pour les deux pays mais plus encore pour le Maroc. Leurs premières victimes sont, en effet, les immigrés marocains qui rentrent au pays pour les vacances ou les femmes marocaines dont la contrebande est leur maigre gagne-pain. Chargées avec leur balluchon, entassées les unes sur les autres aux points de passage, frappées par les mokhazi, il y a de temps en temps parmi elles des blessées voire même morts.
Assainir la relation cela veut aussi dire que Ceuta puisse disposer d’une frontière commerciale, dont jouit Melilla à la demande de Rabat, pour qu’elle exporte et importe légalement des marchandises du Maroc. Rabat ne peut se plaindre, à juste titre, de la fermeture de la frontière algérienne depuis 1994, et maintenir partiellement close sa frontière avec Ceuta, avec l’Europe. Il n’est, par ailleurs, pas concevable que les autorités marocaines envisagent de construire un nouvel aéroport pour mieux desservir Tanger et Tétouan sans qu’elles tiennent compte de Ceuta. La France, l’Allemagne et la Suisse exploitent en commun l’aéroport de Bâle-Mulhouse-Fribourg. Et la Suisse n’est même pas membre de l’Union Européenne ! C’est cela la coopération transfrontalière comme on la pratique en Europe et comme on devrait la pratiquer en Afrique du Nord.
Il fut un temps, jusqu’en 1958, ou un train reliait Tétouan à Ceuta et des bus qui partaient de cette ville sillonnaient tout le nord du Maroc. Jusqu’en 1969, Melilla partageait son aéroport avec Nador. En débarquant le passager avait le choix entre se rendre au Maroc ou en Espagne. C’est à cela qu’il faut revenir avec un accord précis couché sur papier. Tout le monde en profitera.
Mohamed VI acceptera-t-il ce que certains considéreront au Maroc comme un recouvrement partiel, incomplet des « territoires occupés » ? Probablement. Son grand-père, Mohamed V, est l’artisan de l’indépendance du Royaume, de la conquête de Tarfaya. Son père Hassan II a élargi les limites du pays en absorbant Sidi Ifni, le Sahara. Lui est le seul roi qui n’a pas gagné un seul lopin de terre. Il a essayé à Persil mais il a échoué. Les îlots espagnols lui fournissent une occasion rêvée de suivre la tradition dynastique à l’heure où les turbulences économiques et sociales se profilent sur le Maroc.
Par Ignacio Cembrero
Orilla Sur, 12/09/2012

Prisonniers politiques sahraouis : Le président Abdelaziz appelle l’ONU à une intervention "urgente"

Dans une lettre, adressée avant-hier au secrétaire général de l’ONU, le président Abdelaziz a regretté que le gouvernement marocain ait annoncé la date du 24 octobre 2012, pour le procès des 23 prisonniers politiques sahraouis dans la prison de Salé, devant le tribunal militaire, a rapporté, hier, l’agence d’information sahraouie (SPS). 
Qualifiant la décision de traduire des civils et des militants des droits de l’homme devant un tribunal militaire d' »injuste  » et de  » contraire aux principes du droit international humanitaire « , M.Abdelaziz a estimé qu’il s’agit de « développements dangereux qui reflètent le mépris du gouvernement marocain de la légitimité internationale, des valeurs et idéaux de l’humanité « . 
Ces militants des Droits de l’Homme ont « simplement exprimé leur attachement au droit inalliable du peuple sahraoui à l’autodétermination, reconnu par la communauté internationale et réaffirmé par les différentes résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-il fait valoir. Dans la même lettre, le président Abdelaziz a dénoncé « la détérioration de la situation des prisonniers politiques sahraouis, constamment exposés aux différentes formes de torture physique et psychologiques et contraints à signer des procès verbaux préparés à l’avance ». 
Le secrétaire général du Front Polisario a réitéré la nécessité de la mise en place d’un mécanisme onusien pour la surveillance et la protection des Droits de l’Homme au Sahara occidental, pour permettre à la Minurso (Mission des Nations unies) de remplir ses fonctions, à savoir l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple Sahraoui et la protection et la surveillance des Droits de l’Homme. Il a également appelé la communauté internationale à « exercer toutes les pressions et sanctions nécessaires » contre le gouvernement marocain, pour qu’il se conforme aux exigences de la légitimité internationale et mette fin au pillage des richesses naturelles du peuple sahraoui. M.Abdelaziz a demandé à l’ONU de démanteler le mur de la honte (divisant le Sahara occidental en deux) et divulguer le sort de plus de 651 disparus sahraouis, aux mains du Maroc depuis son occupation illégale du Sahara occidental le 31 octobre 1975. 
Le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination 
De son côté, le Parlement européen (PE) a réaffirmé hier à Strasbourg le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers un « référendum démocratique », conformément aux résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental. Dans une résolution sur « le Rapport annuel du conseil au Parlement européen, sur la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne », présentée par Elmar Brok, président de la Commission des Affaires étrangères (AFET), le PE « réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que son droit de décider sur le statut du Sahara occidental, à travers un referendum démocratique, en conformité avec les résolutions pertinentes des Nations Unies. 
Après avoir rappelé sa résolution du 25 novembre 2010, dans laquelle elle exprimait le soutien aux efforts de la communauté internationale au Sahara Occidental, l’instance européenne exhorte, dans un nouveau texte adopté en plénière, « le Maroc et le Front Polisario de poursuivre les négociations, pour une solution pacifique et durable du conflit du Sahara occidental ». L’adoption de cette nouvelle résolution du PE intervient au lendemain d’un débat à Strasbourg sur la politique extérieure et la sécurité de l’Union européenne, en présence notamment de Catherine Ashton, qui intervenait en sa qualité de vice-présidente de la Commission européenne. 
Pour le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati, cette position  » dénote de l’intérêt qu’accorde le PE à la question du Sahara occidental « .  » Elle dénote aussi l’attachement de cette importante institution européenne à une solution pacifique et définitive (de la question sahraouie), à travers un referendum juste et libre, en conformité avec le droit international ». 
Cela conforte, selon le responsable de la Rasd en Europe, le peuple sahraoui dans ses revendications légitimes à l’autodétermination et à la liberté. Le libre choix par le peuple sahraoui de son destin est au centre de la problématique du Sahara occidental ».
 
Une délégation sahraouie conduite par Sidati, également membre du Secrétariat national du Front Polisario et Omar Mih, délégué du Front pour l’Italie, était présente à Strasbourg où elle a eu des contacts avec des membres de différents groupes politiques, lesquels ont exprimé leur sympathie avec la cause sahraouie et souligné l’importance de la résolution qui vient d’être adoptée par le PE.

La mort de Makhloufi, un tournant pour AQMI

Selon une information confirmée par Sanda Abou Mohamed, membre du groupe islamique radical Ansar Dine, Nabil Makhloufi, alias Alqama Nabil, est mort, dimanche, dans un accident de voiture près de la ville de Gao.
Nommé «émir du Sahara», il est le commandant des opérations dans la partie sud des territoires contrôlés par Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Les analystes s’interrogent sur son ventuel successeur et si le groupe connaîtra un affaiblissement au cours des prochains mois, en attendant l’apparition d’un nouveau leader. Il est aussi interessant de savoir comment réagira Ansar Eddine une région où règne le désordre et la confusion et où il est difficile de savoir qui contrôle quoi et quels sont les groupes islamiques en dehors de ceux existants au Mali qui pourraient exercer des représailles si les pays occidentaux décidaient d’intervenir.
Le nord du Mali a été un foyer de tension depuis que la région a été reprise par la rébellion touaregue. Samedi un site d’information mauritanien privé, Sahara Media, a publié une vidéo de quatre otages français suppliant le président français François Hollande de négocier leur libération avec les ravisseurs. Les otages ont été enlevés il ya deux ans par les membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Niger et transférés dans le nord du Mali

La mort de Makhloufi, un tournant pour AQMI

Selon une information confirmée par Sanda Abou Mohamed, membre du groupe islamique radical Ansar Dine, Nabil Makhloufi, alias Alqama Nabil, est mort, dimanche, dans un accident de voiture près de la ville de Gao.
Nommé «émir du Sahara», il est le commandant des opérations dans la partie sud des territoires contrôlés par Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Les analystes s’interrogent sur son ventuel successeur et si le groupe connaîtra un affaiblissement au cours des prochains mois, en attendant l’apparition d’un nouveau leader. Il est aussi interessant de savoir comment réagira Ansar Eddine une région où règne le désordre et la confusion et où il est difficile de savoir qui contrôle quoi et quels sont les groupes islamiques en dehors de ceux existants au Mali qui pourraient exercer des représailles si les pays occidentaux décidaient d’intervenir.
Le nord du Mali a été un foyer de tension depuis que la région a été reprise par la rébellion touaregue. Samedi un site d’information mauritanien privé, Sahara Media, a publié une vidéo de quatre otages français suppliant le président français François Hollande de négocier leur libération avec les ravisseurs. Les otages ont été enlevés il ya deux ans par les membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Niger et transférés dans le nord du Mali