La sortie de crise au Sahel passe par une refondation de la relation franco-algérienne

Cette analyse reprend l’essentiel des éléments d’une intervention faite à Alger par Richard Labévière le 3 juin 2012 à l’initiative de l’Institut national des études de stratégie globale (INESG). Spécialiste des questions diplomatiques et expert du monde arabo-musulman, Richard Labévière [1] est rédacteur-en-chef du site espritcorsaire.com (Observatoire de la défense et de la sécurité). Cartes Hugues Dumont. Paris le 18 juin 2012.© 
Les derniers événements survenus dans la région sahélienne s’inscrivent dans l’arc traditionnel des crises méditerranéennes. A titre de rappel, on peut les formaliser à travers cinq dimensions constitutives d’une « zone grise » :
Premièrement, on finit toujours par revenir aux effets déstructurants du conflit israélo-palestinien dont le dernier avatar concerne les gisements gaziers disputés – dits du « Léviathan » – dans les eaux territoriales libanaises.
Deuxièmement, nous avons la question de Chypre qui met aux prises Turcs et Grecs depuis 1974 avec sa ligne verte qui coupe l’île en deux, la fameuse « ligne Attila ».
Troisièmement, la question du Sahara occidental qui n’est pas directement méditerranéen, mais qui bloque, qui empêche, l’émergence d’une Union du Maghreb unifié.
Quatrièmement, nous avons tous les flux du crime organisé, drogues, armes et êtres humains dont le port de Tanger constitue l’une des principales têtes de pont.
Enfin, cinquièmement, nous avons tous les produits dérivés des « mal nommées « révolutions arabes », en provenance de Tunisie, d’Égypte, du Yémen et de Libye.
Cette cinquième menace – service après-vente des dites révolutions arabes – fonctionne désormais comme le catalyseur de toutes les autres. Elle s’impose, en tout cas, comme la contradiction principale d’un espace méditerranéen plus que jamais problématique.
Le Sahel s’étend entre le Sahara au nord, les savanes du domaine soudanien au sud et d’est en ouest, de l’Atlantique à la mer Rouge
On assiste à un grand basculement « géographique » qui fait – qu’en termes sécuritaires – la région sahélienne est en train de basculer dans la Méditerranée en devenant la principale de nos préoccupations de proximité.
Par conséquent, il s’agit de se concentrer sur ce grand chambardement géographique et géopolitique, avant de revenir sur les sorties de crises possibles…
I) Trois niveaux de menaces
Il y a d’abord le triptyque criminalités/ rébellions/ et terrorisme sur lequel prospèrent trois géopolitiques morbides et anomiques qui se superposent – celle des États dits « faillis » permettant le développement de différentes formes de crime organisé ; celle des rébellions et des irrédentismes qui contestent les frontières stato-nationales et, enfin, celle du salafisme armé.
Ces trois géopolitiques prospèrent de manière « interactive ».
Il y a, ensuite, cette fameuse « coupure libyenne », convergence de deux dynamiques : les mal nommées « révolutions arabes » et la dernière guerre néo-coloniale de Benghazi, trop hâtivement baptisée « guerre humanitaire ».
Enfin, face à la nouvelle configuration de menaces qui s’est redéployée, notamment à la faveur du coup d’État survenu au Mali, il s’agira d’examiner quelques perspectives de gestion de crise, sinon de ripostes, face à cette « triple géopolitique morbide ».
A) Des difficultés d’affirmation d’une souveraineté nationale effective : [2]
Comme le suggère, notamment l’instrumentalisation par les trafiquants ou les salafistes de certains Touaregs et Harratines – ces Noirs arabisés de Mauritanie, d’origine esclave – et d’une jeunesse désœuvrée, les questions de sécurité au Sahel sont indissociables de celles liées à l’ordre social et économique, c’est-à-dire à la gouvernance politique locale.
La Mauritanie, le Mali et le Niger, en tant que Pays les moins avancés (PMA), ont des difficultés assez semblables à fournir des services de base à une population en rapide croissance et disséminée sur des territoires immenses. Chacun de ces trois États, avec près d’un million de Km2, dont la moitié nord est désertique, pourrait contenir trois fois le territoire de l’Allemagne.
Or, cette portion septentrionale où opèrent trafiquants, rebelles et terroristes, est précisément celle dont les habitants ont le moins de raisons d’être coopératifs avec leur gouvernement.
C’est justement ces populations qui ont le plus d’intérêts à tirer profit des opportunités matérielles offertes par les différents concurrents de l’État.
Parfois, comme au Mali et au Niger, la raison en est le clivage entre sédentaires du Sud et nomades du Nord. Dans la plupart des situations, il s’agit de la mutation de sociétés nomades avec son corollaire d’insatisfaction parmi une jeunesse désœuvrée. Partout, le sentiment de délaissement est palpable, comme le montra de manière anecdotique une levée de drapeaux maliens dans une petite ville des confins mauritaniens en 2007.

La sortie de crise au Sahel passe par une refondation de la relation franco-algérienne

Cette analyse reprend l’essentiel des éléments d’une intervention faite à Alger par Richard Labévière le 3 juin 2012 à l’initiative de l’Institut national des études de stratégie globale (INESG). Spécialiste des questions diplomatiques et expert du monde arabo-musulman, Richard Labévière [1] est rédacteur-en-chef du site espritcorsaire.com (Observatoire de la défense et de la sécurité). Cartes Hugues Dumont. Paris le 18 juin 2012.© 
Les derniers événements survenus dans la région sahélienne s’inscrivent dans l’arc traditionnel des crises méditerranéennes. A titre de rappel, on peut les formaliser à travers cinq dimensions constitutives d’une « zone grise » :
Premièrement, on finit toujours par revenir aux effets déstructurants du conflit israélo-palestinien dont le dernier avatar concerne les gisements gaziers disputés – dits du « Léviathan » – dans les eaux territoriales libanaises.
Deuxièmement, nous avons la question de Chypre qui met aux prises Turcs et Grecs depuis 1974 avec sa ligne verte qui coupe l’île en deux, la fameuse « ligne Attila ».
Troisièmement, la question du Sahara occidental qui n’est pas directement méditerranéen, mais qui bloque, qui empêche, l’émergence d’une Union du Maghreb unifié.
Quatrièmement, nous avons tous les flux du crime organisé, drogues, armes et êtres humains dont le port de Tanger constitue l’une des principales têtes de pont.
Enfin, cinquièmement, nous avons tous les produits dérivés des « mal nommées « révolutions arabes », en provenance de Tunisie, d’Égypte, du Yémen et de Libye.
Cette cinquième menace – service après-vente des dites révolutions arabes – fonctionne désormais comme le catalyseur de toutes les autres. Elle s’impose, en tout cas, comme la contradiction principale d’un espace méditerranéen plus que jamais problématique.
Le Sahel s’étend entre le Sahara au nord, les savanes du domaine soudanien au sud et d’est en ouest, de l’Atlantique à la mer Rouge
On assiste à un grand basculement « géographique » qui fait – qu’en termes sécuritaires – la région sahélienne est en train de basculer dans la Méditerranée en devenant la principale de nos préoccupations de proximité.
Par conséquent, il s’agit de se concentrer sur ce grand chambardement géographique et géopolitique, avant de revenir sur les sorties de crises possibles…
I) Trois niveaux de menaces
Il y a d’abord le triptyque criminalités/ rébellions/ et terrorisme sur lequel prospèrent trois géopolitiques morbides et anomiques qui se superposent – celle des États dits « faillis » permettant le développement de différentes formes de crime organisé ; celle des rébellions et des irrédentismes qui contestent les frontières stato-nationales et, enfin, celle du salafisme armé.
Ces trois géopolitiques prospèrent de manière « interactive ».
Il y a, ensuite, cette fameuse « coupure libyenne », convergence de deux dynamiques : les mal nommées « révolutions arabes » et la dernière guerre néo-coloniale de Benghazi, trop hâtivement baptisée « guerre humanitaire ».
Enfin, face à la nouvelle configuration de menaces qui s’est redéployée, notamment à la faveur du coup d’État survenu au Mali, il s’agira d’examiner quelques perspectives de gestion de crise, sinon de ripostes, face à cette « triple géopolitique morbide ».
A) Des difficultés d’affirmation d’une souveraineté nationale effective : [2]
Comme le suggère, notamment l’instrumentalisation par les trafiquants ou les salafistes de certains Touaregs et Harratines – ces Noirs arabisés de Mauritanie, d’origine esclave – et d’une jeunesse désœuvrée, les questions de sécurité au Sahel sont indissociables de celles liées à l’ordre social et économique, c’est-à-dire à la gouvernance politique locale.
La Mauritanie, le Mali et le Niger, en tant que Pays les moins avancés (PMA), ont des difficultés assez semblables à fournir des services de base à une population en rapide croissance et disséminée sur des territoires immenses. Chacun de ces trois États, avec près d’un million de Km2, dont la moitié nord est désertique, pourrait contenir trois fois le territoire de l’Allemagne.
Or, cette portion septentrionale où opèrent trafiquants, rebelles et terroristes, est précisément celle dont les habitants ont le moins de raisons d’être coopératifs avec leur gouvernement.
C’est justement ces populations qui ont le plus d’intérêts à tirer profit des opportunités matérielles offertes par les différents concurrents de l’État.
Parfois, comme au Mali et au Niger, la raison en est le clivage entre sédentaires du Sud et nomades du Nord. Dans la plupart des situations, il s’agit de la mutation de sociétés nomades avec son corollaire d’insatisfaction parmi une jeunesse désœuvrée. Partout, le sentiment de délaissement est palpable, comme le montra de manière anecdotique une levée de drapeaux maliens dans une petite ville des confins mauritaniens en 2007.

Sahara occidental : Le Maroc déjugé à nouveau par Ban Ki-moon

Les fils de Sion ne pourront rien pour le roi
Après avoir été longtemps chouchouté par certaines démocraties occidentales (C’est le cas notamment de la France et de l’Espagne), le Maroc s’est mis depuis peu à collectionner les camouflets diplomatiques dans le dossier du Sahara occidental. Et le dernier en date lui a été infligé par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.
Celui-ci ne s’est pas empêché, en effet, d’exprimer ouvertement ses divergences avec le Maroc sur la question. M. Ban Ki-moon n’a ainsi rien trouvé de mieux pour le faire que de réitérer sa confiance à l’américain Christopher Ross, personnalité dont Rabat réclamait justement la tête.
Ce n’est pas tout. Pour enfoncer le clou, le SG de l’ONU a nommé un allemand à la tête de la Minurso. Et pas n’importe lequel ! Il s’agit du très expérimenté Wolfgang Weisbrod-Weber. Celui-ci remplacera l’Egyptien Hany Abdelaziz dont la mission s’était terminé le 30 avril dernier. Diplomate chevronné, M. Weisbrod-Weber s’était distingué auparavant en dirigeant notamment la mission de l’ONU chargée de l’organisation du référendum qui a donné l’indépendance, en 1999, au Timor oriental. Cette élection historique avait permis de mettre fin à plus de 35 ans d’occupation indonésienne. Le Front Polisario a longtemps plaidé pour une transposition de ce modèle au Sahara.
La position de M. Ban Ki-moon a été exprimée lors d’un point de presse, vendredi à New-York, par Martin Nesirky, porte-parole du SG des Nations-Unies. Elle a été donnée en réponse à une question sur les critiques du chef de la diplomatie espagnole, José Margallo au travail du médiateur américain. Le jeudi 21 juin à Rabat, José Margallo a estimé qu’« il serait pertinent que l’émissaire spécial sur le dossier (Sahara, ndlr) s’intéresse aux thèmes centraux et non aux thèmes accessoires ».
Ne partageant nullement cette position, Martin Nesirky a rappelé que «le secrétaire général précise que durant les rounds de négociations informelles, son envoyé a donné diverses opportunités aux parties pour débattre de thèmes centraux mais jusqu’à présent les parties n’ont pas bougé de leurs positions initiales».
Algérie1, 29/06/2012

Sahara occidental : Le Maroc déjugé à nouveau par Ban Ki-moon

Les fils de Sion ne pourront rien pour le roi
Après avoir été longtemps chouchouté par certaines démocraties occidentales (C’est le cas notamment de la France et de l’Espagne), le Maroc s’est mis depuis peu à collectionner les camouflets diplomatiques dans le dossier du Sahara occidental. Et le dernier en date lui a été infligé par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.
Celui-ci ne s’est pas empêché, en effet, d’exprimer ouvertement ses divergences avec le Maroc sur la question. M. Ban Ki-moon n’a ainsi rien trouvé de mieux pour le faire que de réitérer sa confiance à l’américain Christopher Ross, personnalité dont Rabat réclamait justement la tête.
Ce n’est pas tout. Pour enfoncer le clou, le SG de l’ONU a nommé un allemand à la tête de la Minurso. Et pas n’importe lequel ! Il s’agit du très expérimenté Wolfgang Weisbrod-Weber. Celui-ci remplacera l’Egyptien Hany Abdelaziz dont la mission s’était terminé le 30 avril dernier. Diplomate chevronné, M. Weisbrod-Weber s’était distingué auparavant en dirigeant notamment la mission de l’ONU chargée de l’organisation du référendum qui a donné l’indépendance, en 1999, au Timor oriental. Cette élection historique avait permis de mettre fin à plus de 35 ans d’occupation indonésienne. Le Front Polisario a longtemps plaidé pour une transposition de ce modèle au Sahara.
La position de M. Ban Ki-moon a été exprimée lors d’un point de presse, vendredi à New-York, par Martin Nesirky, porte-parole du SG des Nations-Unies. Elle a été donnée en réponse à une question sur les critiques du chef de la diplomatie espagnole, José Margallo au travail du médiateur américain. Le jeudi 21 juin à Rabat, José Margallo a estimé qu’« il serait pertinent que l’émissaire spécial sur le dossier (Sahara, ndlr) s’intéresse aux thèmes centraux et non aux thèmes accessoires ».
Ne partageant nullement cette position, Martin Nesirky a rappelé que «le secrétaire général précise que durant les rounds de négociations informelles, son envoyé a donné diverses opportunités aux parties pour débattre de thèmes centraux mais jusqu’à présent les parties n’ont pas bougé de leurs positions initiales».
Algérie1, 29/06/2012

Selon l’AFP, les algériens sont reconnaissables à leur teint plus clair

Terrorisme et désinformation 
La désinformation, voire l’intox fait souvent bon ménage avec le terrorisme, dont elle est souvent même l’une des forces de frappes. Mais là où le bas blesse c’est quand une grande agence d’information se prête à ce jeu malsain et croit voir des «jihadistes algériens» tout frais débarqués hier vendredi à Gao venus en renfort «aux islamistes qui contrôlent la ville après en avoir chassé deux jours plus tôt les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla)». 
Pour seule source de ce « scoop » repris allégrement et sans le moindre recoupement par des journaux électroniques, la « grande » AFP a recours a viel artifice d’agence de presse et cite de « sources concordantes», pour donner crédibilité et force à son affirmation. Mais là ou la désinformation atteint des sommets c’est lorsque l’agence de presse, porte voie de la France écrit : «Deux témoins ont affirmé avoir vu vendredi à Gao ces jihadistes algériens, reconnaissables à leur peau plus claire que celle des Maliens des communautés arabe ou touareg, et à leur tenue afghane. Ils étaient dans des véhicules pickup quasiment neufs, d’après ces témoins.» 
Ainsi nous autres algériens serions reconnaissables a notre teint plus clair. Nous sommes des blancs en somme. Mais en quoi un algérien serait-il plus reconnaissable à son teint clair qu’un marocain ou un mauritanien ? C’est dire le peu de sérieux avec lequel l’information en provenance du Sahel et véhiculé par des médias occidentaux autoproclamés «objectifs» et grands professionnels est sciemment orientée. Sciemment orientée contre l’Algérie que l’on veut voir coûte que coûte impliquée militairement dans le bourbier malien. C’est pourquoi il est malheureux et dangereux que des medias nationaux et notamment un site électronique en vogue, a qui il est vrai l’AFP consent des faveurs, se fassent le relais de cette propagande distillée contre Algérie.
M. B.
Le Courrier d’Algérie, 39/06/2012

Selon l’AFP, les algériens sont reconnaissables à leur teint plus clair

Terrorisme et désinformation 
La désinformation, voire l’intox fait souvent bon ménage avec le terrorisme, dont elle est souvent même l’une des forces de frappes. Mais là où le bas blesse c’est quand une grande agence d’information se prête à ce jeu malsain et croit voir des «jihadistes algériens» tout frais débarqués hier vendredi à Gao venus en renfort «aux islamistes qui contrôlent la ville après en avoir chassé deux jours plus tôt les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla)». 
Pour seule source de ce « scoop » repris allégrement et sans le moindre recoupement par des journaux électroniques, la « grande » AFP a recours a viel artifice d’agence de presse et cite de « sources concordantes», pour donner crédibilité et force à son affirmation. Mais là ou la désinformation atteint des sommets c’est lorsque l’agence de presse, porte voie de la France écrit : «Deux témoins ont affirmé avoir vu vendredi à Gao ces jihadistes algériens, reconnaissables à leur peau plus claire que celle des Maliens des communautés arabe ou touareg, et à leur tenue afghane. Ils étaient dans des véhicules pickup quasiment neufs, d’après ces témoins.» 
Ainsi nous autres algériens serions reconnaissables a notre teint plus clair. Nous sommes des blancs en somme. Mais en quoi un algérien serait-il plus reconnaissable à son teint clair qu’un marocain ou un mauritanien ? C’est dire le peu de sérieux avec lequel l’information en provenance du Sahel et véhiculé par des médias occidentaux autoproclamés «objectifs» et grands professionnels est sciemment orientée. Sciemment orientée contre l’Algérie que l’on veut voir coûte que coûte impliquée militairement dans le bourbier malien. C’est pourquoi il est malheureux et dangereux que des medias nationaux et notamment un site électronique en vogue, a qui il est vrai l’AFP consent des faveurs, se fassent le relais de cette propagande distillée contre Algérie.
M. B.
Le Courrier d’Algérie, 39/06/2012

États-Unis : l’OIT salue la réforme du système de santé, déclarée constitutionnelle

29 juin 2012 – Aux États-Unis, la loi réformant le système de santé, qui vient d’être déclarée constitutionnelle par la Cour suprême, peut grandement contribuer à étendre la couverture médicale, dont sont privés environ 30 millions de personnes dans ce pays, a estimé vendredi l’Organisation internationale du Travail (OIT).
« La nouvelle législation peut certainement aider les personnes qui n’ont pas accès à des soins de santé et va complètement dans le sens des efforts que l’OIT déploie pour universaliser la protection sociale », s’est félicitée le Dr Xenia Scheil-Adlung, Coordinatrice des politiques de santé au sein du Département de la sécurité sociale de l’OIT.
La décision que vient de prendre la Cour suprême des États-Unis pour valider la loi sur l’assurance-maladie du Président Barack Obama a suscité un débat public passionné dans tout le pays.
«Les États-Unis étaient à la traine par rapport à beaucoup d’autres pays en matière de couverture de santé de sécurité sociale, surtout en cette période où la crise économique n’a fait qu’accroître les besoins», a rappelé le Dr Scheil-Adlung.
L’assurance santé – qui est tout l’enjeu de cette nouvelle loi américaine – est le premier pilier de ce que l’OIT définit comme le « socle de protection sociale », c’est-à-dire un ensemble de droits fondamentaux que les États doivent garantir dans le domaine de la protection sociale.
L’OIT a récemment adopté une nouvelle recommandation internationale sur les socles de protection sociale. Le Dr Scheil-Adlung a par ailleurs estimé que la controverse soulevée par la loi sur le système de santé aux États-Unis est réalité une bonne chose.
« La nouvelle recommandation de l’OIT établit clairement que les besoins en matière de protection sociale doivent être déterminés au niveau national et doivent être discutés avec l’ensemble des parties concernées, y compris la société civile. Le débat actuel qui se déroule aux États-Unis autour de la protection sociale peut être bénéfique à cet égard », a-t-elle précisé.

Le roi Mohamed VI, lâché par ses amis occidentaux

Il semble que le pouvoir marocain fait marche arrière dans sa décision de retirer sa confiance en l’Envoyé Spécial de l’ONU au Sahara Occidental, M. Christopher Ross. C’est la conclusion à tirer de la déclaration du ministre marocain de la communication, Moustapha el Khalfi. 
Le Maroc insiste sur deux points essentiels: « la nécessité de trouver une solution politique consensuelle à la question du Sahara dans le cadre de l’ONU » et la nécessité pour l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU « de faire preuve de neutralité et d’impartialité », a-t-il dit dans une conférence de presse hier à Rabat. 
Rabat se trouve loin du discours d’il y a quelques jours, le 13 juin plus précisément. M. Ross « ne réunit plus les conditions nécessaires lui permettant d’assurer le succès des négociations sur le Sahara », avait indiqué Moustapha El Khalfi. « La décision du Maroc de lui retirer sa confiance a été dictée par le devoir de défendre et de préserver sa souveraineté nationale sur ses territoires », a-t-il ajouté. 
Les Etats-Unis ne dissimulent pas leur état d’âme concernant la décision marocaine de répudier l’Envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental. Un fait reconnu par le ministre des affaires étrangères marocain dans des déclarations relayées par la presse marocaine. 
La France, malgré la galopade royale du mois de mai dernier, ne s’est pas prononcé contre le diplomate américain. A l’Elysée, la réconciliation avec l’Algérie prédomine dans les discours officiels. Une réconciliation qui n’a aucune chance de se réaliser si Paris maintient ses positions sur le conflit du Sahara Occidental. 
En Espagne, le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères espagnol, Gonzalo de Benito, a indiqué mercredi que le gouvernement espagnol « apprécie » le travail accompli par Ross et que les commentaires que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a fait la semaine dernière au Maroc sur l’émissaire onusien ne doivent pas être interprétés comme une critique de son travail. « Nous ne devons pas prendre les propos du ministre comme une critique de Ross », a-t-il dit en affirmant que le gouvernement espagnol « soutient les efforts » à la fois de Ross et du Secrétaire général Ban Ki-moon. « Ce que nous voulons est une solution pour le Sahara dans le cadre de l’ONU», a souligné De Benito, qui a réitéré la reconnaissance de l’autodétermination du peuple sahraoui. 
Le Maroc accumule les revers et ne peut plus compter sur ses alliés pour contourner la légalité internationale. Et puis, le Printemps Arabe a fourni la preuve indéniable qu’il ne faut pas trop s’appuyer sur les amis occidentaux pour contourner le droit international ou repousser le choix des peuples. Et l’ONU semble décidée à faire respecter le choix du peuple sahraoui.

Sahara occidental : continuite ou changement de la politique francaise ?

En France comme dans de nombreux pays en Europe et dans le monde, le peuple sahraoui bénéficie d’une solidarité active qui s’exprime sous diverses formes : projets de coopération ; accueil d’enfants sahraouis ; parrainage de prisonniers politiques sahraouis ; envoi d’avocats aux procès des militants sahraouis ; missions civiles d’observation ; interventions et délégations ; manifestations de soutien.
Mais ce travail militant pour la solidarité avec le peuple sahraoui n’a pas eu d’écho suffisant dans les médias et son impact a été trop faible sur les positions du gouvernement français qui constitue actuellement le principal obstacle à une solution au conflit.
DE GISCARD A SARKOZY
Quelques semaines après son entrée en fonction, Nicolas Sarkozy avait déclaré à des journalistes : « Il n’y a pas l’ombre d’une brouille avec le Maroc. Sur le fond, il n’y a pas de changement de la position de la France sur le Sahara ». Effectivement, « même s’il n’a pas été un familier du Royaume comme tant d’autres responsables français », d’après un journal marocain, Nicolas Sarkozy a suivi la voie tracée par son prédécesseur Jacques Chirac. Allié inconditionnel du royaume et de son souverain, « Chirac El Alaoui », surnom donné par le journal espagnol « El Pais », avait fait des relations entre la France et le Maroc une affaire de famille comme l’avait souligné le journaliste Jean-Pierre Tuquoi dans son livre « Majesté, je dois beaucoup à votre père… ».
De façon plus ou moins avouée, les gouvernements français successifs ont toujours soutenu le Maroc. Dans les déclarations publiques, ils affirmaient leur soutien au droit international et leur respect des résolutions des Nations Unies auxquelles la France ne manquait pas de souscrire comme membre permanent du Conseil de sécurité. Mais, en même temps, les autorités françaises agissaient en sous-main comme porte-parole des positions marocaines. Aux Nations Unies, le dossier du Sahara occidental a toujours été sous-traité par la diplomatie française. C’est elle qui a exigé, dès l’accord de cessez-le-feu en 1991, que la solution au conflit ne soit pas imposée aux deux parties mais soit « mutuellement acceptable ». Cette contrainte a laissé la possibilité au Maroc de bloquer toute solution politique qui ne lui plaisait pas. Et il ne s’en est pas privé !
Pendant sa présidence, Nicolas Sarkozy a voulu faire légitimer le fait accompli de l’occupation marocaine du Sahara occidental en essayant de mettre le projet marocain d’autonomie au cœur des négociations entre le Maroc et le Front Polisario qui ont démarré en juin 2007 sous l’égide des Nations Unies. Ces négociations n’ont toujours pas abouti car le Maroc a multiplié les manœuvres d’obstruction et refusé le référendum d’autodétermination avec le soutien du gouvernement français dont l’Ambassadeur au Maroc avait déclaré : » Pour nous, la proposition marocaine d’autonomie, sérieuse et crédible, est celle qui doit nous permettre d’aboutir à un règlement de cette affaire ». Avec leur projet d’autonomie, les autorités marocaines veulent s’arroger le droit de décider du sort du Sahara occidental en lieu et place du peuple sahraoui.
Le gouvernement français a laissé piller en toute impunité les ressources naturelles du Sahara occidental occupé. Il a accepté l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc bien qu’il inclue, en toute illégalité, les eaux territoriales sahraouies. C’est en résistant aux pressions des gouvernements français et espagnol que le Parlement européen a rejeté en décembre 2011 la prolongation de cet accord. Bien qu’il se fût engagé comme candidat à « promouvoir les libertés et les droits de l’homme sur la scène internationale », Nicolas Sarkozy a gardé une vision très sélective des droits de l’Homme. La France était si peu soucieuse de défendre les droits de l’Homme au Sahara occidental que, depuis le déclenchement du soulèvement populaire de mai 2005 et même après le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre 2010, elle a empêché l’extension du mandat de la mission des Nations Unies (Minurso) à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental. Quelles sont les raisons du soutien inconditionnel des gouvernements français successifs ? De nombreux arguments ont été avancés : empêcher la fragilisation de la monarchie marocaine ; faire barrage à l’influence de l’Algérie dans la région ; maintenir le Maroc dans l’orbite de la France pour contrer l’influence grandissante des Etats-Unis en Afrique … Comme ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy était soucieux de défendre les intérêts commerciaux et financiers des firmes installées au Maroc ou exportatrices. Effectivement, la France est le premier partenaire commercial du Maroc, le premier créancier public et le premier investisseur étranger (industrie, banques, immobilier, tourisme). Une grande partie de l’économie marocaine est sous le contrôle de capitaux français, notamment dans l’hôtellerie, l’automobile (avec l’implantation d’une usine de montage à Tanger), les télécommunications, sans oublier les ventes d’armes.
D’autres pays comparables, comme par exemple la Tunisie de Ben Ali, ont eu ce même type de relations commerciales avec la France. Mais, avec le Maroc, il y a un plus, comme l’a souligné Jean-Pierre Tuquoi : « La défense des intérêts industriels français n’implique pas forcément le traitement de faveur dont bénéficie le Maroc. Ce dernier doit beaucoup aux compromissions individuelles (…) Le Maroc est le pays où les ministres français se rendent le plus fréquemment (…), le royaume est un lieu de pèlerinage obligé pour les membres du gouvernement français quelle que soit la couleur politique ». Les relations entre la France et le Maroc sont plus qu’une affaire de famille mais il faut reconnaître que ce sont des relations vraiment « singulières ».
LE CHANGEMENT, CE N’EST PAS ENCORE MAINTENANT
Après une campagne électorale qui a fait l’impasse sur les enjeux internationaux, François Hollande a été élu Président de la République en mettant en avant le slogan « Le changement, c’est maintenant ». Dans son discours d’investiture, il a déclaré : » La France respectera tous les peuples, elle sera partout fidèle à la vocation qui est la sienne, défendre la liberté des peuples, l’honneur des opprimés ». Le peuple sahraoui, opprimé et colonisé, qui défend sa liberté et sa dignité, attend donc un changement de la politique française concernant la question sahraouie. Au vu de la campagne électorale et des positions du Parti socialiste, dont François Hollande a été longtemps premier secrétaire, on est en droit de s’interroger sur la volonté du nouveau président.
Changera-t-il de cap ou continuera-t-il la même politique que ses prédécesseurs ? La diversité des points de vue au sein du Parti socialiste laisse la porte ouverte aux deux possibilités. L’Internationale socialiste (dont le Front Polisario est membre observateur depuis juin 2008) réaffirme régulièrement « son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ». Fidèle à cette position, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale (avant de devenir Premier Ministre), écrivait le 8 juin 2010 à une association de soutien à la cause sahraouie : » Le PS soutient les efforts accomplis par le secrétaire général de l’ONU pour organiser un référendum d’autodétermination (…) Ce différend international concerne l’expression du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Malheureusement, on entend trop souvent un autre son de cloche chez d’autres responsables socialistes et pas des moindres. Au cours de sa visite au Maroc en mars 2012, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a déclaré à la télévision marocaine : « Nous avons toujours appuyé l’initiative marocaine d’autonomie et nous continuerons à le faire si on est au pouvoir .Le Conseil de sécurité devrait travailler sur cette proposition pour résoudre la question du Sahara ».
Conduisant en avril 2012 une délégation de parlementaires européens dans les territoires occupés, le député socialisteGilles Pargneaux a déclaré à l’agence de presse marocaine Map : »Notre visite est l’occasion pour réaffirmer un avis favorable concernant le statut d’autonomie du Sahara ». Le site slateafrique a publié le 10 février 2012 un article d’Ali Amar sous le titre « Comment le Maroc courtise François Hollande » (Ali Amar est l’auteur avec Jean-Pierre Tuquoi du livre »Paris Marrakech : luxe, pouvoirs et réseaux » ). On y apprend que Manuel Valls, directeur de communication du candidat socialiste avant d’être nommé ministre de l’Intérieur, a été décoré par le roi Mohamed VI du Wissam Alaouite, la légion d’honneur marocaine, « une médaille qui vaut caution pour celui qui la porte à son revers ».
Avec Pierre Moscovici et Najat Vallaud-Belkacem (qui a été longtemps membre du Conseil des Marocains de l’étranger), Manuel Valls défend les thèses marocaines auprès de François Hollande. Ils ont sans doute servi de relais au roi du Maroc qui a réussi à être reçu par François Hollande le 24 mai à l’Elysée. Le clan pro marocain a gagné une première manche puisque le porte-parole du ministre des affaires étrangères a réaffirmé le 18 mai : « La France réitère son appui au plan d’autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’un solution dans le cadre des Nations Unies ». C’est au mot près la déclaration du porte-parole de l’ancien ministre des Affaires étrangères en date du 25 avril… 
Renseignements pris, le porte-parole est le même sous Juppé et sous Fabius !
LE CHANGEMENT PASSERA PAR LA MOBILISATION
Comme on le voit, les résistances à un changement de politique vis-à-vis du Maroc sont très fortes dans l’équipe de François Hollande. Il est donc nécessaire de poursuivre et renforcer la mobilisation auprès du gouvernement et des élus à tous les niveaux. Avec l’objectif d’obtenir du gouvernement français un engagement ferme pour l’application du droit international avec un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, pour la libération des prisonniers politiques sahraouis et la défense des droits de l’Homme au Sahara occidental qui doit être incluse dans le mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental.
Les résultats obtenus au Parlement européen avec le rejet en décembre 2011 de la prolongation de l’accord de pêche UE-Maroc et le soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui réaffirmé le 18 avril 2012 constituent un encouragement et un point d’appui pour de nouvelles campagnes d’information et de sensibilisation et des actions (délégations, rassemblements…) pour infléchir la position du gouvernement français et briser le silence des principaux médias qui font preuve de bienveillance, pour ne pas dire de complaisance, à l’égard du Maroc.
Tenant compte de ses liens politiques et commerciaux privilégiés avec le Maroc, la France peut exercer des pressions sur le Maroc pour qu’il respecte ses engagements et accepte le référendum d’autodétermination. Si le gouvernement français continue à empêcher l’application du droit international, il portera la responsabilité de l’utilisation d’autres moyens d’action par le peuple sahraoui comme la reprise de la lutte armée. Le gouvernement français doit s’engager et s’impliquer plus activement dans les instances internationales pour la mise en œuvre du référendum d’autodétermination permettant enfin au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir.
Jean Paul Le Marec 
juin 2012
Source : Rouge Midi, 29/06/2012

Le roi Mohamed VI, lâché par ses amis occidentaux

Il semble que le pouvoir marocain fait marche arrière dans sa décision de retirer sa confiance en l’Envoyé Spécial de l’ONU au Sahara Occidental, M. Christopher Ross. C’est la conclusion à tirer de la déclaration du ministre marocain de la communication, Moustapha el Khalfi. 
Le Maroc insiste sur deux points essentiels: « la nécessité de trouver une solution politique consensuelle à la question du Sahara dans le cadre de l’ONU » et la nécessité pour l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU « de faire preuve de neutralité et d’impartialité », a-t-il dit dans une conférence de presse hier à Rabat. 
Rabat se trouve loin du discours d’il y a quelques jours, le 13 juin plus précisément. M. Ross « ne réunit plus les conditions nécessaires lui permettant d’assurer le succès des négociations sur le Sahara », avait indiqué Moustapha El Khalfi. « La décision du Maroc de lui retirer sa confiance a été dictée par le devoir de défendre et de préserver sa souveraineté nationale sur ses territoires », a-t-il ajouté. 
Les Etats-Unis ne dissimulent pas leur état d’âme concernant la décision marocaine de répudier l’Envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental. Un fait reconnu par le ministre des affaires étrangères marocain dans des déclarations relayées par la presse marocaine. 
La France, malgré la galopade royale du mois de mai dernier, ne s’est pas prononcé contre le diplomate américain. A l’Elysée, la réconciliation avec l’Algérie prédomine dans les discours officiels. Une réconciliation qui n’a aucune chance de se réaliser si Paris maintient ses positions sur le conflit du Sahara Occidental. 
En Espagne, le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères espagnol, Gonzalo de Benito, a indiqué mercredi que le gouvernement espagnol « apprécie » le travail accompli par Ross et que les commentaires que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a fait la semaine dernière au Maroc sur l’émissaire onusien ne doivent pas être interprétés comme une critique de son travail. « Nous ne devons pas prendre les propos du ministre comme une critique de Ross », a-t-il dit en affirmant que le gouvernement espagnol « soutient les efforts » à la fois de Ross et du Secrétaire général Ban Ki-moon. « Ce que nous voulons est une solution pour le Sahara dans le cadre de l’ONU», a souligné De Benito, qui a réitéré la reconnaissance de l’autodétermination du peuple sahraoui. 
Le Maroc accumule les revers et ne peut plus compter sur ses alliés pour contourner la légalité internationale. Et puis, le Printemps Arabe a fourni la preuve indéniable qu’il ne faut pas trop s’appuyer sur les amis occidentaux pour contourner le droit international ou repousser le choix des peuples. Et l’ONU semble décidée à faire respecter le choix du peuple sahraoui.