Pourquoi le Maroc n’abrite pas l’AFRICOM
La force d’AFRICOM, annoncé en 2007 par le président Bush avait pour but de mettre en place un programme pour permettre aux pays du Maghreb et d’Afrique d’entraîner leurs troupes et d’effectuer des manœuvres communes. Selon les officiels américains, ce programme devrait aider les pays de cette région à contrer les menaces terroristes et le crime organisé. Le quartier général de l’AFRICOM a été installé à Naples, après Frankfurt.
Au moment où l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Libye, le Nigeria, défendaient l’idée que les mécanismes de l’Union africaine pour la prévention et la résolution des conflits sont les mieux appropriés pour gérer les problèmes de sécurité en Afrique, Mohammed VI mettait à profit leur refus d’accueillir le commandement de l’Africom. Pour réaliser cet objetif, la machine de propagande marocaine s’est mise en marche et avait accéléré le rythme, pour lancer son offre, à travers tous les médias marocains qui se sont fait échos de l’installation du QG de l’Africom à la ville de Tan-Tan en allant même jusqu’à diffuser des photos des GI’s américains en pleine opération dans cette ville du Far South marocain. On a pu voir ces images sur le site français Mecanopolis
L’administration USA avait décliné l’offre de son allié traditionnel, le Maroc, malgré que le royaume paraissait être une solution géographiquement et politiquement tentante. Nous pensions que c’était parce que les voisins – algériens, tunisiens et libyens, nouveaux et importants amis de la Maison Blanche dans sa « lutte contre la terreur », avaient fait savoir qu’ils considéreraient la sélection de Rabat comme «inamicale». Faux. La véritable raison vient d’être publié par RITIMO (Réseau d’information et de documentation pour le développement durable et la solidarité internationale) Selon ce site, le Maroc se serait porté volontaire pour héberger la force AFRICOM contre un soutien au plan marocain pour le Sahara Occidental. Le Maroc est prêt à pactiser avec le diable pour arriver à ses fins. Mais les Américains ne sont pas dupes. Washington, qui ne reconnaît que l’administration marocaine dans ce territoire, et non sa souveraineté en raison de la contestation du peuple sahraoui, a rejeté cette offre.
Cette politique de marchandage a donné ses fruits avec Bush Junior qui, en 2003 avait soutenu le plan Baker pour s’aligner, ensuite, au plan d’autonomie marocain proposé en 2007 en échange de l’acceptation d’abriter des centres de détention secrète de la CIA. Les services marocains avaient collaboré intensément avec leurs homologues américains de la CIA et du FBI qui, dans leur lutte contre le terrorisme, ont spécialement utilisé le siège de la DST à Temara comme lieu de détention temporaire où ils ont, selon de nombreux témoignages recueillis, notamment par des organisations internationales telles que Human Rights Watch ou Amnesty, délocalisé la torture de certains « terroristes présumés » d’Al Al-Qaïda. Il s’agit d’un programme intitulé « extraordinary renditions » dévoilé par la presse américaine en 2002, dont le but est de sous-traiter les interrogatoires musclés d’activistes islamistes par des services de renseignement de pays alliés peu regardants sur les principes des droits de l’Homme. Un ex- agent de la DST, qui venait de quitter ce service dans le cadre de l’opération de départ volontaire des fonctionnaires de l’Etat, assurait, sous couvert d’anonymat, avoir assisté à une opération de transfert de détenus à la base aérienne de Salé.Le nouveau président américain, Barack Obama, a ordonné la fermeture de Guantanamo et de toutes les prisons secrètes de la CIA dans le monde. Par conséquent, Obama, en refusant d’héberger l’AFRICOM au Maroc, il déclare ouvertement la rupture avec ces pratiques du passé et avec le traditionnel soutien américain aux thèses annexionnistes marocaines et au plan d’autonomie.
Le mouvement amazigh et le Sahara Occidental
Frontrières fermées, meilleure réponse à l’arrogance marocaine
Comunicado de la Asociacion de Saharauis de Bélgica
L’UPM, un an après
L’UPM vient de souffler sa première bougie, le premier anniversaire d’un bébé mort-né. Une initiative propulsée par le Chef d’Etat français, Nicolas Sarkozy, pour apparaître au grand jour comme un novateur, un fabricant de civilisation nouvelle, un visionnaire, un homme dont se souviendrait l’humanité.
Une dépêche de l’AFP signale que le conseiller spécial du président Sarkozy, M. Henri Guaino a déclaré lundi que « le président de la République va relancer puissamment cette Union pour la Méditerranée. On n’a pas fait l’Europe en un jour, c’est difficile, c’est une entreprise difficile on le savait dès le départ », a-t-il souligné sur RTL. « On savait qu’au Moyen-Orient, il y avait des drames, des tragédies, des guerres, des conflits, le Sahara occidental, l’affaire de Chypre, évidement la question du Moyen-Orient ».
« C’est pour ça qu’il fallait faire l’Union, c’est pour cela que c’est un combat permanent », a souligné le conseiller spécial du président Sarkozy. « Malgré la crise de Gaza, toutes les épreuves, personne n’a voulu sortir de l’Union pour Méditerranée, aucun des membres ».
Henri Guaino a reconnu qu’avec l’intervention israélienne à Gaza en janvier, « il était assez difficile de mettre autour de la table des ministres palestiniens, des ministres arabes et un ministre israélien », donc « les choses étaient bloquées sur le plan politique ». « En revanche beaucoup de projets ont été mis en oeuvre, beaucoup de gens (…) ont continué de travailler, et nous avons réussi à remettre en route les réunions ».
« Les choses reprennent leur cours normal, on ne va pas avec l’Union pour la Méditerranée résoudre miraculeusement la tragédie du Moyen-Orient mais on va y contribuer », a-t-il assuré. « On va contribuer à établir en faisant travailler les peuples ensemble, plus de compréhension, plus de respect ».
« Cela fait un an que l’Union pour la Méditerranée a été portée sur les fonds baptismaux, elle a traversé des obstacles considérables : le plus beau bilan est que l’Union est encore vivante et que beaucoup de gens continuent à y croire », a conclu Henri Guaino.
« On ne va pas régler le problème israélo-palestinien, de Chypre ou du Sahara occidental uniquement en parlant de la dépollution de la Méditerranée. Mais ça peut contribuer à faire progresser la cause de la paix et du développement », était la réponse du M. Henri Guaino, conseiller spécial de l’Élysée aux bilans mitigés dressés des experts sur l’organisation créée en juillet 2008 dans le but de donner une nouvelle vie au dialogue euro-méditerranéen de Barcelone lancé en 1995. Elle vise à convertir l’espace méditerranéen en zone de paix par le biais de projets concrets, en particulier sur l’environnement ou le transport. Pas un mot sur l’aspect humain, l’encouragement d’initiatives pour créer un climat de paix, de fraternité et de solidarité dont ont besoin les peuples de la région. On a voulu parler argent et éviter les points essentiels pour la construction de toute entité régionale, ce qui a fait que les acquis soit inexistants sur les plans politiques,sécuritaire et économiques.
L’UPM ne pouvait pas marcher parce qu’elle était prématurée, mal montée, une enveloppe sans âme et la présence d’un Israël et d’un Maroc toujours aussi belliqueux dans la famille méditerranéenne n’est pas faite pour y faire régner l’harmonie. L’histoire de l’offensive israélienne sur Gaza en était la première preuve. Le dossier du Sahara Occidental empoisonne, depuis plus de 34 ans, les relations inter maghrébines et empêche toute réouverture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc et la concrétisation d’une Union du Maghreb Arabe, qui, à cause de cela, est restée une fiction.
A l’origine du pessimisme de Jean Robert Henry, directeur de recherches au CNRS, c’est, de prime abord, l’échec du processus de Barcelone. Le projet d’Union pour la Méditerranée n’étant que le prolongement du processus de 1995, il est clair que l’échec en sera le résultat. « Les pays de l’Union européenne ont omis de définir, dès le départ, le cadre de cette coopération qu’ils proposent à leur partenaires, notamment dans les dimensions humaine, culturelle et même sociale », ajoute-t-il. « C’est cela qui fait, en conséquence, que les initiatives et les projets lancés dans le cadre de ce partenariat n’arrivent pas à atteindre les objectifs escomptés ». Beaucoup ont tenté une évaluation du processus de Barcelone, inscrite entre le constat d’échec et une satisfaction mesurée, mais le consensus était présent pour dire que 13 ans après l’instauration du processus, les attentes sont les mêmes et peu de chose a changé.
Les sahraouis, eux, estiment que le processus de Barcelone aurait pu avoir un succès à la mesure de son ambition s’il avait été construit sur la paix au Maghreb et sur le succès d’une coopération au niveau de l’UMA. La résolution des deux conflits, du Sahara Occidental dans le Maghreb et israélo-palestinien au Machrek (Proche Orient, en arabe), fera que l’UPM sorte réellement de ses limbes pour jouer un rôle géopolitique stabilisateur entre les civilisations des deux rives du Mare Nostrum. Mais la position française de blocage au niveau du Conseil de Sécurité a empêché que ce conflit vieux de 34 ans voie une sortie juste et équitable. On dirait que le soutien français aux thèses annexionnistes marocaines sur le Sahara Occidental est gardé comme un moyen de pression pour amener le Président Bouteflika à réviser sa position sur, entre autres, le dossier de la repentance pour les crimes commis en Algérie pendant la guerre d’indépendance.
Las traiciones al pueblo saharaui, un culebron sin fin
L’ONU doit réparer les injustices commises contre le peuple sahraoui
Barack Obama se pronuncia sobre el Sahara Occidental
Lettre ouverte au Président Barack Obama
Monsieur le Président,
Votre élection est un formidable message d’espoir partout dans le monde. Elle a été saluée par ceux qui vous aiment, ceux qui vous craignent et ceux qui ne vous portent pas dans leur coeur. Nous devons reconnaître que cela n’arrive pas tous les jours.
Le changement que vous incarnez rayonne à la mesure de l’influence et des responsabilités qu’exercent les États Unis d’Amérique sur la scène internationale.
L’Association des Sahraouis de Belgique a enregistré avec intérêt la lettre que vous avez envoyée au roi du Maroc, Mohamed VI, publiée par l’agence de presse Maghreb Arabe Presse, et dans laquelle vous déclarez « réaliser l’importance que revêt la question du Sahara occidental » pour le roi Mohamed VI, son « Royaume et toutes les populations qui ont souffert à cause de ce conflit ».
Nous ne pouvons qu’espérer que vous réalisez aussi l’importance que revêt le Sahara Occidental pour son peuple qui lutte depuis plus de 36 pour le droit légitime de l’autodétermination et le droit d’être maître de son destin, de son territoire et de ses ressources naturelles.
Fortement endolori et lourdement meurtri par des décennies de guerre et de la plus sanglante des répressions et des violations des droits de l’homme, le peuple sahraoui, se saisit, avec déférence, de cette occasion pour vous adresser cette lettre ouverte, aux fins d’attirer votre particulière attention quant aux atrocités dont ce peuple est victime dans les villes du Sahara Occidental sous contrôle marocain, à savoir les détentions arbitraires, la torture, le viol… Une situation contraire à la conception du nouveau leadership américain que vous prônez. Comment comprendre, Monsieur le Président, le silence effrayant de la nouvelle administration américaine devant les atrocités commises contre un peuple pacifique et respecté de tous les peuples de la région?
Monsieur le Président,
Le Maghreb représente une région vitale pour les intérêts américains. Les peuples de cette région en sont conscients et attendent votre intervention pour ouvrir la voie à une nouvelle ère de paix, de fraternité et de développement durable.
Vous savez pertinemment qu’il ne peut y avoir de résolution heureuse de ce conflit, si l’on ne respecte pas la volonté du peuple sahraoui à fonder son propre Etat et jouir librement de ses richesses. Cependant, sans une intervention du gouvernement des Etats-Unis en faveur du peuple sahraoui opprimé, l’espoir de voir le Royaume du Maroc respecter ses engagements, dans les prochaines rencontres informelles avec les autorités sahraouies, est faible.
Monsieur le Président,
On peut tuer un rêve, imposer au peuple sahraoui ce qu’il n’a pas choisi, mais les conséquences seront regrettables, porteuses de tensions inutiles et de freins au progrès. Des conséquences trop néfastes pour les populations de la région et du bassin méditerranéen.
Au cours de toute votre campagne présidentielle, les mots « changement et espoir » ont été la marque de vos déclarations. Justement, c’est l’espoir qui a empêché le peuple sahraoui de reprendre les opérations militaires pour imposer ses choix, et c’est cet espoir qui fait que cet honorable peuple compte sur vous pour faire respecter ses droits reconnus formellement par la communauté internationale.
Association des Sahraouis de Belgique
Bruxelles, 4 juillet 2009