Le parti veut criminaliser la trahison en amendant le code pénal.

Il le fait via une proposition de loi
LE PAM est mobilisé pour défendre la souveraineté nationale et particulièrement l’intégrité territoriale.
Des dispositions ont été prises et dévoilées lors d’une conférence de presse donnée hier par Mohamed Cheikh Biadillah, secrétaire général du parti et président de la Chambre des conseillers.
Ainsi, son groupe parlementaire au sein de la Chambre des représentants déposera une proposition de loi pour amender le code de procédures pénales pour criminaliser la «trahison de la nation» et les intelligences avec des Etats étrangers.
Jusqu’ici, ce délit est passible du tribunal militaire. L’idée du PAM est de l’introduire dans le code de procédures pénales pour permettre un jugement équitable au niveau d’un tribunal civil.
Cela est venu à la suite de l’affaire des 7 séparatistes qui avaient effectué un voyage en Algérie.
Dans le même mouvement, le parti invite la commission de l’Intérieur et celle des Affaires étrangères au Parlement à se réunir pour examiner les moyens de mettre en œuvre les 5 points contenus dans le dernier discours.
Rappelons que le Souverain a hissé les provinces du Sud en tête de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Elles devront être un laboratoire pour l’application de la décentralisation et la bonne gouvernance locale.
La refonte du Corcas et celle du mode de travail de l’Agence de développement du Sud étaient également au menu. Dernier point: les partis, les syndicats, les associations et les médias doivent jouer leurs rôles dans l’encadrement de la population pour «consolider les bases de la vraie citoyenneté».
Toujours au niveau du Parlement, le PAM compte aviser la Chambre des conseillers de la visite d’une délégation parlementaire algérienne dans les camps de Tindouf et conduite par le président de la commission des Affaires étrangères.
De même, des correspondances seront adressées aux ambassades accréditées à Rabat ayant des positions hostiles à la question de l’intégrité territoriale. Une protestation officielle sera remise à l’ambassade de Suède.
La liberté de presse n’est pas en reste. Le groupe parlementaire du PAM va saisir cette problématique d’actualité pour lui consacrer une journée de réflexion.
D’autres groupes parlementaires ont déjà donné leur accord. De même, la commission de déontologie du parti exposera ce mercredi ses recommandations sur les pratiques enregistrées de certains des élus du PAM au cours du processus électoral.
M. C., L’économiste .
Commentaire de  » Bruxellois, non peut être ? »
Le parti de l’ami du roi sert désormais de courroie de transmission à la mise en oeuvre parlementaire des décisions royales.
Si les textes que le PAM compte présenter au parlement et qui tendent à criminaliser les contacts avec le Polisario devaient être adoptés, El Harif et ses camarades d’Annahj Addimoqrati ( La voie démocratique ) ne terderont pas à regagner leurs cellules qu’ils ont occupées pour la plupart d’entre eux, durant les années de plolmb.
Et pour cause, les camarades marxistes léninistes de l’ex Ilal Amam ne cachent pas leur relations « fraternelles  » et militantes avec les dirigeants du Front Polisario.
Ils leur rendent visite et n’hésitent pas à les rencontrer tant en France qu’en Espagne.
Plus grave pour leur cas: ils réclament le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et donc au choix de son avenir.
Mais que fera t on avec les officiels qui rencontrent les dirigeants du Polisario en Autriche ou à Manhasset aux Etas Unis d’Amérique pour  » négocier  » ?
Ce qui est interdit pour certains sera t il permis aux autres. ?
En tout cas, le dossier du Sahara se trouve aujourd’hui dans une impasse totale. Chaque partie campant sur ses positions et ne désirant aucunement faire des concessions.
Un vrai désert des tartares

14 novembre 1975, une date macabre

Le 14 novembre 1975, l’Espagne en pleine période troublée au moment où agonisait Franco, et se décidait la succession, a signé avec le Maroc et la Mauritanie, en contrepartie d’avantages économiques apparaissant comme substantiels, un accord tripartite, dit accord de Madrid

Ainsi ces trois pays décidaient sur le futur du peuple sahraoui, ce dernier livré comme s’il s’agissait d’un troupeau d’animaux.  Les intentions des voisins étaient claires lors du discours du défunt roi Hassan II pour donner le feu vert à ce qu’ils ont appelé la Marche Verte. « Si tu rencontres un Espagnol, civil ou militaire, échange avec lui le salut et invite-le sous la tente à partager ton repas. S’il advient, cher peuple, que des agresseurs, autres qu’Espagnols, attentent à ta Marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger », avait dit le défunt Roi.
Aux espagnols, on offrait des dates et du lait, et aux sahraouis, des bombes de napalm et de phosphore de l’armée royale marocaine. Drôle d’amour pour une population qu’on considère comme des sujets du roi.
Le jour où cette marche a été lancée, des bus, des camions attendaient aux portes des usines, ou sur des lieux de travail. Les personnes ont été priées d’y monter pour aller manifester la revendication de cette région dans le Sud … Ces gens pensaient aller travailler, ils n’étaient pour la plupart pas au courant, et certains parmi eux se sont enrôlés pour rejoindre cette marche… C’est certain que ce n’était pas une revendication populaire, mais bien une organisation totalement préméditée.
Trente-quatre ans après, le discours du nouveau roi du Maroc, Mohamed VI, ressemble étrangement à celui de son père : Les menaces et les injures contre les sahraouis.
Les contradictions des gouvernants marocains sont flagrantes. D’un côté on parle d’une population sahraouie qui affirme son allégeance au roi et d’un autre côté on parle d’ennemis de l’intégrité territoriale.
La « marche verte » n’a pas jailli d’une inspiration populaire subite et spontanée. Trop de monde, trop organisée, une logistique impressionnante qui suppose d’avoir été préparée bien à l’avance. Aujourd’hui, le monarque a simplement peur que la vérité voit le jour, que le mythe de la Marche Vert s’effondre.
Le diplomate américain Martin Indyk indiquait dans une interview avec le Journal Hebdo que  « le roi Hassan II ne cessait de s’angoisser à propos du Sahara ». Mohamed VI a de meilleures raisons de s’angoisser davantage. Au niveau intérieur, des directeurs de journaux sont dans les géôles, d’autres poussés à la banqueroute, les ONG’s internationales ne cessent de condamner la situations des droits de l’homme au Maroc, la pauvreté et le chômage en hausse, corruption et fraude dans l’administration publique. Au niveau extérieur, toutes les cartes étant jouées, le lobby israélien est à la rescousse. Dans l’affaire du Sahara occidental, le droit à l’autodétermination reste à l’ordre du jour et la communauté internationale est lasse de ce conflit. N’en déplaise au pouvoir marocain, la seule solution est et restera le respect de la volonté des sahraouis.

Les menaces de Mohammed VI Contre qui ?

Par H.A.

Dans son discours à l´occasion du 34e anniversaire de la «Marche verte», du 6 novembre 1975, le roi Mohammed VI a annoncé à son peuple, sur un ton de menace, que le temps était venu d’«affronter avec toute la fermeté nécessaire les adversaires de l’intégrité territoriale» du Maroc.
Le monarque alaouite s’est dit, en outre, plus déterminé que jamais «à ne pas renoncer à un seul grain de sable» du territoire sahraoui que le Maroc occupe militairement, depuis plus de trois décennies.
Qui sont donc ces adversaires de l’«intégrité territoriale» du Maroc que le monarque alaouite menace sur un ton qui est celui des «veilles de guerre» pour être les auteurs d’un «plan de conspiration» contre son pays, en se gardant, toutefois, de les nommer ? Quelle forme prendra l’affrontement promis avec fermeté par le souverain alaouite ?
Débâcle de l’armée marocaine
La première cible, c’est bien sûr le Front Polisario qui lutte contre l’occupation militaire de son territoire par l’armée marocaine depuis 34 ans, et pour l’exercice de sont droit à l’autodétermination, internationalement reconnu. Une lutte armée d’abord qui a obligé les Forces armées royales, inaptes à ce genre d’exercice, à se retrancher derrière le «mur de sable» construit avec l’aide d’Israël et des Etats-Unis.
Une lutte politique ensuite, lorsque voyant son armée dans la débâcle totale – témoignage du commandant des FAR Mahdjoub dans son livre –, le regretté Hassan II, avait accepté le «Plan de règlement de Huston» de 1991, ouvrant la voie au processus référendaire.
Quelques années plus tard, le monde s’apercevra de la seconde manœuvre diabolique du roi Hassan II, après celle de la «Marche verte», pour éviter une reddition certaine de ses soldats, peu motivés face à la détermination de la guerrilla sahraouie.
Brahim Ghali, actuel ambassadeur de la Rasd, à l’époque ministre de la Défense sahraoui, est convaincu que «l’armée marocaine aurait été ébranlée» si les «Accords de Huston n’étaient pas intervenus à temps pour le salut du royaume alaouite.
Depuis cette date, le Front Polisario observe ses engagements internationaux et déplace le combat sur le terrain politique et diplomatique. Résolution après résolution, le Conseil de sécurité proclame le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. En vain.
L’axe Paris-Madrid
En face, ce n’est plus le Maroc, mais des puissances occidentales, à leur tête la France, qui n’a jamais renoncé à son vieux projet datant de l’ère Bugeaud d’un empire francophone allant du Maroc au Rwanda (livre de J.P Tuquoi, Majesté, je vous dois un service).
Pas question donc d’un Etat sahraoui hispanophone qui viendrait casser cette logique géostratégique qui a conduit l’armée française à intervenir militairement au Rwanda.
Par contre, il est difficile à la diplomatie du plus vieil et plus brutal empire colonial du monde de s’opposer à l’application du droit des peuples à l’autodétermination, consacré par la résolution 1514 de l’ONU, en décembre 1969, au plus fort de la guerre d’indépendance de l’Algérie.
Ce principe avait été rappelé d’abord à la France, mais aussi à d’autres puissances coloniales comme l’Espagne qui occupait le Sahara occidental.
En face du Front Polisario, il y a aussi l’Espagne gouvernée par les socialistes, depuis 2004. La diplomatie marocaine garde le profile bas devant les succès remportés par la cause sahraouie à l’ONU, avec l’adoption à l’unanimité du Plan Baker par le Conseil de sécurité, le 16 juillet 2002. Un plan qui suggère une phase transitoire de 5 ans avant l’organisation d’un référendum sur le choix des Sahraouis entre l’annexion de leur territoire au Maroc ou son indépendance.
Indépendance ? Le mot fait peur à la France qui encourage Rabat à camper sur sa position de rejet de toute solution acceptée par la communauté internationale.
Il faut donc torpiller le Plan Baker. Moratinos, le «vrai ministre des Affaires étrangères» du Maroc, selon la presse espagnole, s’en chargera aussitôt installé dans ses fonctions, en 2004. «Le Plan Baker n’est pas un texte sacré», affirmera-t-il.
Rabat comprend le message : il faut un autre plan. C’est Moratinos lui-même qui en sera l’inspirateur. Un «plan d’autonomie» marocain pour le Sahara occidental sur le modèle espagnol des régions. Un modèle qui, faut-il le rappeler, est contesté en Espagne même, à en juger par le nationalisme agissant dans le pays basque et en Catalogne. Ce modèle peut-il fonctionner sous un système monarchique féodal ?
Comme les FAR,la diplomatie marocaine est dans l’impasse
Plus qu’ailleurs dans le monde, la cause sahraouie jouit d’un soutien incontestable et durable. Par centaines, les organisations civiles organisent des campagnes de solidarité avec le peuple sahraoui, comme c’est le cas en ce moment à Cordoue.
Le président Abdelaziz est invité, régulièrement et officiellement, dans toutes les communautés autonomes d’Espagne. Aux Asturies, après l’Extremadura, il avertit que «la patience des Sahraouis a des limites». Le roi du Maroc a-t-il répondu, indirectement, par la menace à la menace des dirigeants sahraouis de reprendre les armes si la situation d’impasse entretenue par la France et l’Espagne persistait ?
C’est vraisemblablement vrai. D’autant que le plan d’autonomie du roi Mohammed VI ne semble pas avoir fait recette, en dehors de la zone d’influence de l’axe Paris-Madrid. Le président Obama a dit – dans un message l’été dernier au roi du Maroc – qu’il faisait confiance au représentant de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a ignoré dès le départ le plan marocain et remis d’actualité celui de son compatriote James Baker.
La diplomatie marocaine est dans l’impasse. Voilà le pourquoi de l’énervement de Mohammed VI. Le Maroc est désavoué, une fois de plus, le mois dernier, par la VIe commission de l’ONU qui a réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et dénoncé les violations des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole.
Le comité de décolonisation devant lequel la société espagnole s’est présentée en masse a parlé aussi le langage des organisations humanitaires internationales, entre autres Amnesty International et Humans Rights ou des parlementaires européens qui ont publié, en même temps au début de l’année, des rapports très accablants pour le Maroc. Le roi s’énerve donc et menace. Plus ou moins directement le Front Polisario. Mais indirectement aussi l’Algérie.
Le «droit de suite» du défunt Hassan II
Le langage employé par Mohammed VI rappelle quelque part celui de son défunt père qui avait menacé d’exercer son «droit de suite» contre la guérilla sahraouie… en territoire algérien. Un bluff bien sûr, car on voit mal une armée sur la défensive face à une jeune guérilla, se lancer dans une aventure pareille.
Mais c’est quand même une menace directe qu’un Etat est tenu de prendre au sérieux. Une menace quand même contre un voisin et frère, souverain, dont le seul tort est de rester fidèle à ses principes.
Ni plus ni moins que le reste de la communauté internationale qui ne cède ni aux pressions de Paris ni prend au sérieux les «bons sentiments» de l’Espagne de vouloir du bien pour les réfugiés de Tindouf. Des camps d’où reviennent chaque mois des délégations de parlementaires et de membres de la société civile internationale, espagnols surtout.
Un conflit qui remonte à 1870
L’«Oscar du cinéma», l’Espagnol Javier Bardem, vient de rentrer de Tindouf. Il estime «difficile de rentrer chez soi après avoir séjourné dans les camps de réfugiés».
Son témoignage a ému les milieux intellectuels dont l’historien Felipe Fernandez Armesto, professeur à l’université de Boston, qui avoue dans une tribune publiée vendredi par le journal El Mundo, avoir mauvaise conscience d’avoir été rappelé par d’autres intellectuels à la réalité d’un «colonialisme historiquement injustifiable».
Le professeur espagnol cite certaines conclusions de ses travaux de recherche sur une période qui remonte à 1870. A cette date, écrit-il, le Royaume-Uni qui voulait connaître les limites territoriales du Maroc pour pouvoir ouvrir une route commerciale vers le sud avait interrogé, en 1879, les chefs de tribus du Sahara occidental sur la nature de leurs liens avec le sultan marocain. Voici leur réponse écrite :
«Nous n’avons aucun lien avec lui ni faisons aucun mouvement avec lui, et nous n’appartenons pas à son ensemble régional.» Les «titres historiques» que le Maroc a fait valoir pour justifier l’occupation du territoire du Sahara occidental, à la faveur du complot des Accords de Madrid du 14 novembre 1975 – dont c’est bientôt l’anniversaire – sont donc, historiquement, des faux.
La Cour internationale de justice (CIJ) avait, d’ailleurs, dans son avis rendu à la question de l’Assemblée générale de l’ONU sur la nature des liens entre l’ensemble marocain et les Sahraouis, déclaré que ces liens, s’ils existaient, «n’étaient pas de nature à empêcher l’application de la résolution 1514».
Sur cette base juridique donc, sur celle des vrais arguments historiques des tribus sahraouies, ainsi que sur celle de la légitimité de la lutte du peuple sahraoui, l’avis du professeur Felipe Fernandez Armesto est sans appel : le Sahara occidental n’a jamais appartenu au Maroc.
Un constat qui énerve le roi du Maroc dénoncé, vigoureusement, ces dernières semaines en particulier, pour avoir ordonné l’arrestation, le 8 octobre, des huit indépendantistes sahraouis, par l’ensemble de la société civile espagnole et occidentale. Mohammed VI donne l’impression d’avoir perdu son self-contrôle.
Même s’il excelle dans le bluff comme son père dont il ne semble pas avoir hérité, cependant, d’une certaine intelligence d’homme d’Etat au point de faire dans la menace. Une menace sur fond de panique que l’Algérie peut, à juste raison, considérer qu’elle est dirigée aussi contre elle pour son soutien à la cause sahraouie.

l’entêtement, signe d’échec politique

Dans un discours de « célébration », transformé en mise en garde contre les « adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc », le roi Mohammed VI s’en prend vertement, et en usant de propos peu amènes, à l’Algérie qu’il accuse de vouloir « contrarier la dynamique de négociation sur le projet d’autonomie marocain ». Empruntant un ton de menace et affichant une mine sévère, le roi du Maroc, qui s’exprimait lors d’un discours à l’occasion du 34e anniversaire de l’invasion marocaine du Sahara occidental, baptisée « Marche verte » par le Maroc, qualifie l’Algérie d’« adversaire » et l’accuse d’« hypothéquer les relations bilatérales ».  
Enfin, comme de coutume, le souverain marocain ne s’est pas privé de pointer son doigt accusateur en direction de l’Algérie, qu’il rend pour responsable de tous les maux et problèmes que vit le Maroc. M6, le petit dictateur qui deviendra grand ?
Un conflit que pas moins de 12 membres du Congrès américain ont évoqué hier dans un message au roi Mohammed VI. «Après plus de 30 ans, le conflit du Sahara occidental n’est toujours pas résolu, en dépit des nombreuses négociations (…) Nous nous adressons à vous pour vous exprimer notre préoccupation quant à l’arrestation de sept activistes sahraouis des droits de l’homme le 8 octobre 2009 à l’aéroport Mohamed-V de Casablanca à leur retour des camps de réfugiés sahraouis.» 
D’un autre côté, il y a cette reconnaissance de la RASD, il y a quelques jours, par le congrès du Parti socio-démocrate suédois considéré comme la force politique la plus influente du pays. Ensuite il y a eu, ce même mercredi 4 novembre où l’ambassadeur a été convoqué, la remise d’un prix au profit d’un militant sahraoui des droits de l’homme à Stockholm. Le prix suédois «Per Anger» 2009 doit être décerné à Brahim Dahane, détenu dans les prisons marocaines pour ses efforts dans la défense des droits de l’homme au Sahara occidental, selon un communiqué de la Commission internationale de juristes qui a décerné le prix. Il faut savoir que la distinction prend un caractère politique officiel car son attribution est supervisée par le gouvernement suédois. D’ailleurs, c’est la ministre de la Culture Lena Adelsohn Liljeroth qui devra le remettre symboliquement, puisque son lauréat croupit de nouveau dans les geôles du royaume alaouite, lors d’une cérémonie prévue pour le 16 novembre. Deux événements se déroulant certes bien loin d’El-Ayoun ou de Dakhla, mais qui n’ont pas dû plaire au Palais, habitué à une réserve complice de la part de nombreux pays d’Europe, dont la France, sur le dossier de la décolonisation du Sahara occidental.
C’est donc dans un contexte de soutien actif partagé de plus en plus par de nouvelles parties à travers le monde que les Marocains tentent leur énième diversion dans la provocation d’un incident diplomatique avec la Suède, alors qu’elle préside l’Union européenne jusqu’à la fin du mois de décembre. Quant à l’évocation de l’Algérie dans cette offensive marocaine, il semblerait qu’Alger opte encore une fois pour le silence face aux ruades d’un colonisateur de toute façon démasqué. Comme dit le proverbe sahraoui : « Le silence est la meilleure réponse aux canailles ». 
Les méthodes de provoction sont fort bien connues. Il y a deux mois, nous avons vécu la même situation loros de la partcipation de la délégation du Front Polisario aux festivités de conmémoration de la Revolution Libyenne. 

LA CNT SOLIDAIRE DES MINEURS MAROCAINS DE L’OCP

Depuis début septembre 850 mineurs de l’OCP (entreprise étatique qui extrait du phosphate), dans la région de Khouribga, sont en grève. Ce mouvement est la conséquence de leurs licenciements secs pour leur refus d’accepter les nouvelles conditions de travail au sein de l’entreprise. 

En effet, la Direction de l’OCP entend revenir sur des acquis sociaux (CDI, salaire, sécurité sociale). Or ces droits, les mineurs les ont conquis dans le passé au prix de luttes souvent très dures. Parmi cette remise en cause, il y a entres autres l’idée de systématiser des CDD (contrats à la semaine) et de diviser les salaires par deux.
Le mouvement de grève est soutenu au Maroc par nombres d’organisations dont l’ANDCM (Association nationale des diplômés chômeurs marocains), l’AMDH (Asoociation marocaine des Droits de l’Homme) et le syndicat UMT.
Comme cela arrive souvent au Maroc, ce qui prouve que le Maroc de Mohamed VI n’est pas très éloigné de la réalité des « années de plomb » du Maroc des années 80 et de Hassan II, la seule réponse est la politique de la matraque. La police attaque systématiquement tous les rassemblements de soutien. Les leaders syndicaux de l’OCP sont emprisonnés et torturés. Quatre d’entres eux passeront d’ailleurs en procès en novembre pour atteinte « à l’ordre public ». 
La CNT en tant qu’organisation se réclamant de la lutte des classes et de l’internationalisme entend apporter tout son soutien aux mineurs en grève de l’OCP.
La CNT fait d’ailleurs partie du Comité de soutien aux mineurs.
La CNT exige :
- La réintégration des 850 mineurs licenciés abusivement ;
- Le respect des droits syndicaux au sein de l’OCP et ses filiales ;
- La libération immédiate des syndicalistes inculpés.
Afin de contribuer au succès de la lutte légitime des mineurs contre l’arrogance des riches, la CNT multiplie les actions de solidarité (collages, rassemblements devant les consulats, diffusions de tracts etc.) à Nîmes, Lyon, Marseille, Dijon, Nanterre, Limoges, Orléans, Brest, Grenoble et Nantes.
D’autres sont prévues dans les semaines à venir. Les photos de ces actions sont consultables sur :