Enquête : L’Islam au quotidien dans les pays du Maghreb

L’Islam est abordé aujourd’hui par la majorité des médias et des écrivains-penseurs comme une idéologie plus que comme une religion.

Le coté religieux pratique se trouve le plus souvent –si non toujours- écarté au profit de ce que les journalistes et autres ‘‘spécialistes’’ appellent… les maux de l’Islam ; islamisme et djihadisme en tête.

Rares sont ceux qui sont allés voir du coté de la pratique de la religion par les croyants.

Comment est ce que les musulmans pratiquent leur Islam ?

Comment est ce que ces musulmans regardent certaines institutions de leur religion ?

Comment font-ils pour concilier profane et sacré ?

Si les réponses à ces questions semblent quelques fois évidentes pour les musulmans du Golf et du Moyen-Orient qui – à force de clichés – nous paraissent des religieux purs et durs pour qui le profane ne peut exister en dehors du religieux, le doute s’installe dès que l’on s’intéresse aux pays de l’Afrique du Nord et plus exactement du Maghreb.

Ainsi, l’Algérie qui a vécu des « années noires » de terrorisme islamiste, la Tunisie considérée comme le pays le plus laïc du monde arabe et le Maroc qui conduit actuellement une expérience de réformes religieuses (voir notre dossier) sont autant de terrains où il est fort intéressant d’étudier la pratique religieuse.

Le sujet vient d’être abordé par l’hebdomadaire Jeune Afrique qui a consacré dans son 2498ème numéro une enquête aux enseignements forts intéressants sur la pratique religieuse dans les pays du Maghreb.

Pour les trois pays (Maroc, Algérie, Tunisie), l’enseignement le plus important relevé par cette enquête est qu’entre ce que prévoit la religion et ce qui se fait dans la pratique, il peut y avoir des arrangements et même des … discordances.

Je vous invite à découvrir (durant quelques épisodes) comment se vit l’Islam au Maghreb. Vous découvrirez notamment que désormais, dans presque tous les domaines, les apparences comptent plus que tout autre chose. Tel est le cas -par exemple- du port du voile et de la fréquentation des mosquées les vendredis dans l’ensemble des pays du Maghreb.

Dans la première partie de l’enquête, nous allons découvrir une Tunisie qui semble s’éloigner d’une laïcité à la française pour se rapprocher de la sécularisation à l’anglo-saxonne.

Pour ce qui est de la deuxième partie, je vous invite à découvrir comment après (et malgré) les années noires du terrorisme islamiste, le religieux regagne de plus en plus l’espace public.

Et pour finir, je vous présenterai dans une troisième partie les statistiques de la pratique religieuse au Maroc. Retenez votre souffle, les chiffres qui nous parviennent du Maroc sont –le moins que l’on puisse dire- très révélateurs de l’état de la pratique religieuse dans nos pays.

Tunisie : laïcité à la française ou sécularisation à l’anglo-saxonne ?

« Le seul indicateur disponible pour mesurer la pratique religieuse est celui du nombre de mosquées, passé de 2390 en 1987 à 4483 en 2008. Malgré cette progression significative encouragée par l’Etat, qui nomme les imams, et d’après les statistiques compulsée par Jeune Afrique, la Tunisie demeure toutefois le pays Maghrébin qui a le plus d’habitants (2230) par lieu de culte comparativement au Maroc (800 habitants) et à l’Algérie (615 habitants avant la fermeture d’environ 40 000 lieux de prière dans les années 1990 pour raison de sécurité). Cette densité de population par mosquée est également supérieure à la France laïque, qui compte 1315 habitants par église. »

Ces chiffres -révélées par Jeune Afrique- montrent-ils le désintérêt des tunisiens de la pratique religieuse ?

Je ne le pense pas pour deux raisons :

1- Il est vrai que les mosquées durant les jours de la semaine sont moins remplis que les cafés de Tunis et de sa banlieue mais cela n’est pas à attribuer à la baisse de la pratique religieuse mais plutôt au fait que cette pratique s’individualise. Désormais, beaucoup sont ceux qui préfèrent accomplir leurs prières chez-eux. Il existe même des pratiquants qui n’ont jamais mis les pieds dans une mosquée.

2- Ce constat se vérifie si l’on fait la comparaison entre les fidèles quotidiens des mosquées et ceux du Vendredi. A l’occasion de la prière du Vendredi, toutes les mosquées sans exception affichent complet. Pour manque de place, certains se trouve même dans l’obligation de prier sur les trottoirs et rues adjacentes des mosquées.

Faut-il rappeler aussi que c’est le développement du nombre des pratiquants des vendredis (à coté du port du voile de plus en plus répondu) qui a fait dire à certains qu’il existerait un regain de religiosité en Tunisie.

Regain de religiosité ! Info ou intox ?

Mohamed Kerrou, sociologue tunisien spécialiste de l’islam, n’est pas tout à fait d’accord.

Pour lui « Il n’y a pas de retour du religieux. Ce sont plutôt les spécialistes qui font un ‘‘retour’’ pour mieux comprendre le phénomène et découvrent, en l’observant avec les instruments des sciences sociales, que ce n’est plus le même religieux. Dominent désormais le ritualisme et l’ostentation. Au fond, les gens ne sont pas plus pratiquants et sont plus préoccupés par la cherté de la vie que par l’angoisse métaphysique. Ils empruntent le langage religieux pour exprimer leur malaise social. »

Pour Mr Kerrou, le symbole même de ce regain de religiosité en Tunisie, le voile, n’a plus le sens religieux d’autre fois :

« Aujourd’hui, on n’est plus en présence du même voile, soutient Kerrou. Traditionnellement, il est censé dérober le visage et le corps au regard. Or on a actuellement des ‘‘couvre-chefs’’ de couleurs variées, portés avec des jeans, des robes, et, même … des strings. Ils montrent plus qu’ils ne cachent».

On ne peut qu’être d’accord avec ce constat sur le nouveau Hijab, simplement, on ne peut nier, malgré cela, le fait que l’idée de porter ce ‘‘couvre-chef’’ vient (dans la majorité des cas) d’une volonté de se conformer à une obligation religieuse. Ce sentiment-là provient de l’omniprésence d’un discours religieux qui rend le port du voile obligatoire.

D’où le constat fait par certains selon lequel il existerait une influence orientale (à travers les chaînes satellitaires des émirs du Golf) sur les tunisiennes, et –partant- un regain de religiosité en Tunisie.

Au-delà du port du voile et de la controverse qui l’entoure (regain de religiosité ou pas), ce discours religieux oriental peut-il être menaçant pour la laïcité en Tunisie ?

« C’est de l’alarmisme déplacé, répond Kerrou. D’abord, la Tunisie n’a jamais été un pays laïc. Contrairement à ce qu’on écrit ici ou là, Habib Bourguiba était un musulman moderniste. Et le président Ben Ali puise dans l’héritage bourguibien en tenant compte de la tradition du pays. N’oubliez pas que l’Etat tunisien moderne n’a jamais été gouverné par des religieux, mais par des civils qui n’ont pas de conflit avec la religion du pays. C’est cela, la sécularisation au sens anglo-saxon du terme. Elle est tout simplement plus avancée ici qu’ailleurs dans la région».

Je ne suis pas d’accord pour dire que prendre garde des signes d’une religiosité poussée (à l’extrémisme) est de l’alarmisme déplacé.

Certes, il ne faut pas voir un islamiste intégriste djihadiste derrière chaque barbue ou chaque voilée, mais il ne faut pas oublier aussi que ceux qui observent une pratique religieuse fondamentaliste n’auront qu’un pas à faire pour se transformer de musulmans pieux à islamistes purs et durs.

Algérie : … et la religion investit l’espace public

Pour Malek Chebel, anthropologue algérien des religions, « le vendredi, les mosquées sont prise d’assaut. Mais, dans bien des cas, la frontière entre sincérité et comportement moutonnier n’est pas très nette».

Cette affirmation vaut pour les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) où les mosquées (spécialement les vendredis) ne désemplissent pas.

Seulement, si en Tunisie ou au Maroc cela n’a rien d’une situation exceptionnelle, en Algérie, une signification particulière peut être déduite de cet état des lieux et ce pour deux raisons.

a) Le pays a connu dans les années 1990 une décennie noire (dont les conséquences et certains aspects continuent jusqu’à nos jours) durant laquelle plus de 150.000 algériens (au bas mot) ont trouvé la mort.

Principal accusé dans cette tragédie : l’Islam politique et ses agents djihadistes.

Suite à ces évènements, nombreux étaient ceux qui pensaient que les Algériens finiraient par abandonner cet Islam qui a causé la mort de milliers d’entre eux.

Contrairement à ces attentes, et malgré un repli observé au cours de ces années noires, selon Jeune Afrique, la pratique religieuse et en particulier l’assiduité dans les mosquées serait en forte hausse.

b) L’Algérie, contrairement à ses voisins Marocain et Tunisien, se définit en quelque sorte comme république islamique. En effet « dans sa proclamation du 1er novembre 1954, le Front de Libération Nationale (FLN) appelait le peuple à se soulever et annonçait son objectif : ‘‘l’indépendance par la restauration d’un Etat Algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques.’’ L’Algérie n’est donc pas un Etat laïc, et l’islam est l’une des composantes de son identité».

Ces deux éléments combinés (d’une part un Etat qui se veut islamique et d’autre par une population traumatisée par un certain islam, celui des islamistes) font que les Algériens vivent aujourd’hui une situation paradoxale. Ainsi, « si les fidèles sont plus nombreux, les bars ne sont pas pour autant vides. Jeudi soir, premier jour du weekend, les boites de nuit de la capitale refusent du monde mais, le lendemain à midi, les rues adjacentes aux lieux de culte sont interdites à la circulation et livrées aux tapis de la grande prière du vendredi. »

Au delà de ce paradoxe –qui peut être considéré par certains comme l’incarnation même de la liberté et d’une société émancipée- le danger réside dans l’apparition de certains signes d’islamisation poussée de certaines institutions de la société algérienne :

1- C’est le cas pour ce qui est de « la création d’espaces réservés à la prière dans des endroits où la chose semblait impensable. Un exemple ? Les sièges de certaines rédactions de la presse francophone, fief de la résistance à l’intégrisme, en sont aujourd’hui dotés à la demande des… journalistes. »

2- C’est le cas aussi pour ce qui est du comportement de certains agents de l’ordre. En effet, selon certains témoignages, « les plus intolérants sont les forces de l’ordre (…) En période de menstruation, les femmes sont dispensées de Ramadan. Celles qui sont surprises entrain de manger en dehors de chez elles sont emmenées au poste de police où des ‘‘fliquettes’’ vérifient…les bandes hygiéniques ! Et gare si celles-ci sont immaculées. »

3- Plus inquiétant encore, la justice se radicalise et adopte une jurisprudence de plus en plus… islamisée. Ainsi, elle « a souvent la main lourde pour les contrevenants. Si à Bishra (500 km au sud-est d’Alger) la condamnation, le 29 septembre 2008, de six hommes accusés de ‘‘non respect d’un fondement de l’Iislam’’ à quatre ans de prison ferme a été annulée en appel, d’autres ‘‘briseurs de Ramadan’’ ont eu moins de chance et purgent encore leur peine avec des détenus de droit commun. Le code pénal prévoit un emprisonnement de trois à cinq ans pour quiconque dénigre les préceptes de l’Islam par voie d’écrit, de dessin ou de déclaration publique. C’est de l’interprétation de cet article de loi que découle la jurisprudence qui frappe désormais les non-jeuneurs. »

Une chose est sûr, malgré plusieurs décisions prises par les gouvernements algériens successifs et qui visent à monopoliser la gestion de la religion (formation et affectation des imams, gestion des mosquées, fermeture des lieux de culte après les prières…) il semble que « le spectre du djihadisme plane toujours sur le pays de Bouteflika. »

Maroc : l’Islam par les statistiques

Le Maroc est le seul pays arabes pour lequel nous disposons de statistiques sur les pratiques religieuses des marocains.

Trois marocains –Mohamed El Ayadi, historien, Hassan Rachik, anthropologue et Mohamed Tozzy, politologue- nous font découvrir un … autre Maroc.

Ce travail de recherche nous a été présenté par le politologue Mohamed Tozy dans une interview accordée à Hamid Barrada de Jeune Afrique.

Je vous propose ci-dessous les principaux enseignements de cette enquête :

* La prière :

– Les marocains prient massivement. Mais le rapport à la prière est changeant : on prie, on s’arrête, on reprend…

– Pour prier, la mosquée n’est pas le lieu principal des dévotions.

– 15 % des marocains n’ont jamais prié, soit environ 2 millions.

– 16 % seulement des hommes fréquentent les mosquées (2 % pour les femmes).

– Le Maroc compte 41 755 lieux de culte.

– 25 % seulement accomplissent à l’heure dite la prière de l’aube. Seuls 5 % d’entre eux se rendent à la mosquée pour le faire.

– La prière du vendredi ne mobilise régulièrement que la moitié des fidèles, alors que 37 % ne la font jamais.

* Le jeûne du Ramadan :

– 60 % considèrent comme non musulmans ceux qui ne font par le ramadan.

– 82 % sont contrte l’ouverture des cafés et restaurants pendant le ramadan.

* Les sources d’informations sur la religion :

– La télévision est la principale source d’information pour 40 % des marocains.

– 15 % s’informent auprès de leurs parents.

– 12 % s’informent des livres.

– 11 % s’informent des mosquées.

– 2 % s’informent de l’école.

– Pour les ruraux, ils sont plus de 50 % à déclarer que la mosquée est leur 1ère source d’information.

* Les écoles ou rites (madhib) de l’islam :

– 73 % ignorent leur existence.

– Sur les 24 % qui en connaissent l’existence, 16 % sont capables de les citer.

– 60 % ne connaissent pas les quatre Califes qui ont succédé au Prophète.

* Musique, cinéma, mixité et prêts bancaire :

– 3 % estiment que la musique est illicite (haram).

– 1 % considère le cinéma haram.

– Tous les marocains sont favorable à la mixité à l’école mais ils ne sont que 30 % à être favorable pour cette mixité sur les plages.

– 52 % pensent que le prêt bancaire ne pose aucun problème alors que 13 % seulement le considèrent illicite.

Que penser des marocains après ces statistiques. Je laisse la réponse à Mr Mohamed Tozy pour lequel « le Marocain n’agit pas en musulman dans toutes les situations. Il fait scrupuleusement ses cinq prières quotidiennes, il contracte un prêt bancaire, il apprécie le bordeaux, il regarde des films et peut même acceptes que sa fille épouse un chrétien ou un juif pour peu que celui-ci respecte les apparences. »

Vive l’hypocrisie ?!

« Erreur grossière de jugement ! On confond l’incontournable pragmatisme avec une attitude immorale. Ce n’est pas parce qu’on est profondément croyant qu’on doit s’interdire de prendre des libertés avec les règles et les dogmes ».

Parfaitement d’accord avec vous Mr Tozy !

Tous les extraits et citations présents dans cet article sont issus de l’enquête : « Etre musulman au Maghreb » publiée par Jeune Afrique dans son 2498ème numéro.

Source : Islamiqua, 2008-2009







Mauritanie : Campagne contre l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz

Selon l’agence Taqadoum de Communication, qui cite des sources bien informées, les agents de la Somelec, ont découvert un cas de fraude du courant,  dans la villa de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

« C’est à la suite d’un contrôle routinier visant à lutter contre les abonnés fictifs et auteurs de fraude du courant qui pullulent dans la capitale et à l’intérieur du pays, que les agents de la Somelec ont reconnu le domicile de l’ex Chef de l’Etat, qui figure parmi d’autre maisons luxueuses accusées d’avoir consommés des milliers de kilowatts de courant sans payer le moindre sou depuis des années », poursuite Taqadoum.

Dans le même sillage, l’Agence Tawary rapporte que la résidence privée de l’ancien président mauritanien dans la ville de Bénichaab est alimentée d’un réseau électrique frauduleux en provenance de la centrale de la ville, deuxième après Akjoujt, le chef lieu de l’Inchiri au nord du pays.

« Elle est approvisionnée avec un réseau de la moyenne tension dont les frais s’élèvent à 150 millions d’anciennes ouguiyas, précisent les sources précitées », ajoute la même source.

« A cela s’ajoutent le matériel, les frais d’installation qui sont estimés à 50 millions et la facture de la consommation évaluée approximativement à un montant de 190 millions MRO », conclue-t-elle.

Pour rappe, les sanctions appliquées à tout auteur de fraude de l’électricité, dans le règlement du ministère de tutelle sont très sévères.

Tags : Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, fraude, électricité,

Algérie : Les frontières de tous les trafics

Malgré un dispositif sécuritaire renforcé, l’Algérie face à de nouvelles menaces

Publié dans La Tribune le 31 – 07 – 2013

Par Hasna Yacoub

Les frontières algériennes sont devenues une passoire pour les contrebandiers.

Un phénomène qui représente désormais un problème tant sécuritaire qu’économique. Contrebande et trafics en tous genres prennent des proportions alarmantes dans la région frontalière, notamment avec la Tunisie et le Maroc et dernièrement la Libye. Il ne se passe d’ailleurs pas un jour sans que la presse ne rapporte une information liée au trafic et la contrebande. Tout passe : drogue, carburant, cheptel, produits alimentaires, pharmaceutiques, chimiques… Et ces derniers temps, vu l’instabilité politique et sécuritaire des pays voisins, le trafic d’armes s’est fortement développé.

Du côté de la frontière Ouest, de grandes quantités de résine de cannabis entrent depuis le Maroc. Durant les quatre premiers mois de l’année, près de 12 tonnes de kif traité ont été saisies par les groupes des gardes-frontière. A travers cette frontière et celle de l’Est, se pratique également le trafic des produits alimentaires et celui du carburant. Un trafic qui saigne le trésor public et ruine l’économie nationale. Le trafic de carburant n’est pas un fait nouveau dans la région ouest mais il s’est aggravé l’été dernier juste après l’annonce par le gouvernement marocain de la hausse des prix à la pompe. Du 1er janvier à la fin du mois de mai 2013, 1,63 million de litres
d’essence de contrebande en provenance d’Algérie ont été saisis au Maroc, contre 1,281 million de litres durant la même période de l’année 2012, selon le ministre des Finances marocain. Selon la même source, 1 120 véhicules utilisés pour le transport du carburant de contrebande ont également été saisis, contre 1 263 véhicules à fin mai 2012. Du côté algérien, le wali de Tlemcen a indiqué, il y a quelques temps que «l’Algérie a perdu 265 millions de litres de carburant en 2012, l’équivalent de 4 milliards de dinars». Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a affirmé pour sa part que «25% de la production de carburant en Algérie est gaspillée ou exportée illégalement». Et les 25% représentent en fait, comme le révèlera un peu plus tard, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi «plus de 1,5 milliard de litres qui sont détournés annuellement d’une façon illégale vers l’étranger». Toujours selon le ministre les 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d’une manière illégale représentent 1 milliard de dinars tout en précisant que cette quantité de carburant peut faire tourner 600 000 véhicules au delà des frontières du pays.

Le ministre de l’Energie et des Mines a soutenu que le gouvernement a pris des mesures fermes en collaboration avec les autorités locales des wilayas concernées par ce fléau pour combattre ce phénomène tout en soulignant que tout le monde doit s’y mettre.

M. Ould Kablia a annoncé dernièrement justement que «le gouvernement a tenu récemment une réunion pour examiner cette situation dans les wilayas frontalières où les locaux sont privés de carburant récupéré par les contrebandiers». Il a ajouté que «Tlemcen, wilaya frontalière du Maroc, consomme davantage d’essence qu’Alger, forte officiellement de plus de trois millions d’habitants». Le mois dernier, les autorités algériennes avaient commencé à rationner l’essence dans la région de Tlemcen en ordonnant aux stations de carburant d’en limiter la vente à 33 litres par véhicule de tourisme et 2 000 dinars par véhicule lourd. Mais ces mesures ne semblent pas avoir découragé les trafiquants qui achètent tout ce qu’ils peuvent comme carburant mettant ainsi la wilaya dans une situation de crise.

La pénurie du carburant à Tlemcen a alors amené les citoyens à manifester le mois dernier et à dénoncer les activités frauduleuses des «hallaba» (surnom donné aux contrebandiers de carburant). Les habitants de cette wilaya ont exigé des solutions urgentes au manque de carburant et la fin du «règne» des trafiquants d’essence et de gasoil vers le Maroc. En plus du Maroc, le carburant algérien alimente la Tunisie.

En effet, à la frontière qui nous sépare avec la Tunisie, le trafic de carburant s’est intensifié depuis la révolution du Jasmin. Près de 300 000 litres de carburant ont été récupérés par les gardes-frontière. Selon des chiffres rapportés par les médias, quelques 5 millions de litres de carburant sont «détournés» depuis l’Algérie vers la Tunisie.

L’autre trafic important, et des plus nuisibles pour la jeunesse algérienne, est celui de la drogue qui passe par la frontière algéro-marocaine. 65 tonnes de cannabis transitent chaque année depuis le Maroc vers l’Algérie, et ce, par la voie de la frontière qui sépare les deux pays. Mais la drogue ne fait pas que transiter par l’Algérie, les narcotrafiquants marocains, armés jusqu’aux dents, tentent chaque année de faire entrer des tonnes de drogue, et ce, dans le but d’inonder le marché algérien. En matière de chiffres, près de 1 000 tentatives d’infiltration de drogue sont enregistrées par an.
Face à cette grande menace, les autorités algériennes ont mobilisé des milliers de GGF sur cette bande frontalière.

Une présence très renforcée, avec un équipement très pointu mis en place pour contrôler cette frontière avec le Maroc. Mais cela n’empêche malheureusement pas le trafic. Depuis le début de l’année 2013, les services de sécurité, tous corps confondus, ont saisi près de 30 tonnes de cannabis ! En 2012, les services de sécurité ont saisi, au total, plus de 140 tonnes de kif traité aux quatre coins des frontières algériennes. L’année 2013 risque fort de connaître le même scénario, d’autant que 30 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en seulement quatre mois. La semaine dernière a été révélatrice d’une situation alarmante. A Tlemcen et Adrar, 12 tonnes de cannabis ont été interceptées par les gendarmes. Des saisies record dans un contexte délicat. Il est clair que les réseaux marocains de trafic de drogue agissent, désormais, avec une stratégie plus adaptée au contexte régional.

En plus des deux frontières Est et Ouest, l’Algérie est appelée à faire face à celle avec la Libye. En effet, depuis que ce pays voisin est entré en guerre civile, la frontière est devenue un véritable baril d’explosifs. Dans ce vaste désert, une grande circulation des trafiquants, des armes et des groupes armés est signalée. Face à cette nouvelle donne, les autorités algériennes ont mobilisé un important cordon sécuritaire. Des milliers de GGF sont stationnés sur plusieurs centaines de kilomètres afin de surveiller la frontière.

Lors d’un Conseil interministériel (CIM) consacré à la lutte contre la contrebande et présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, plusieurs mesures concrètes ont été prises pour renforcer le contrôle dans les zones frontalières concernées par ce fléau qui cause un déficit net de 1 milliard de DA/an à l’économie nationale. Il a ainsi été décidé de combiner les actions entre les Douanes et la Gendarmerie nationale sur les bandes frontalières. Il est annoncé que 3 000 nouveaux agents seront recrutés pour 79 nouveaux postes de douane et de surveillance (PDS) et recevront une formation paramilitaire.

Décidé à frapper fort, le gouvernement a annoncé la saisie systématique des véhicules à double réservoir pour lutter contre le trafic du carburant. Une autre bataille sera livrée au sein des stations-service où la présence des policiers et des gendarmes est vivement recommandée par le gouvernement. La décision du gouvernement de mettre un terme à la saignée de l’économie algérienne est venue à point car le pays perd énormément d’argent chaque année à cause de la contrebande. Mais pas seulement, aujourd’hui l’Algérie se retrouve entourée de pays instables et agités. Le pays est ainsi confronté à de multiples dangers dont le terrorisme -qui représente le noyau principal-, mais aussi le crime organisé, le trafic d’armes, le trafic humain, et surtout le trafic de cocaïne et de drogue.
Ce sont-là autant d’éléments qui se répercutent sur l’équilibre sécuritaire de l’Algérie. Il faut alors agir et rapidement.

H. Y.

Source

Tags : Maroc, Algérie, Libye, Tunisie, Mali, frontières, contrebande,

Quitter l’Algérie avec regrets

Il fallait bien que tout ait une fin, après douze ans j’étais devenu à moitié algérien à tel point que j’avais les cheveux frisés et une moustache. Je me demandais quand même ce que j’allais bien pouvoir regretter après avoir quitté ce pays d’adoption. En fait il ne m’a pas été difficile d’en faire une liste (mais non exhaustive) :

– La mer Méditerranée, tout d’abord, près de laquelle j’ai passé beaucoup de temps, dedans en chasse sous-Marine, en surface à la nage ou au-dessus en planche à voile.

– Le climat qui me permettait de rester en chemisette tout au long de l’année.

– Les paysages grandioses du Sud et les nombreuses missions que j’y ai effectué (un professeur de biologie ne fait pas de tourisme mais effectue des missions de terrain).

– Les étudiants, très attentifs, qui buvaient mes paroles lorsque je leur faisais cours ce qui était très agréable et très motivant, et que je n’ai malheureusement pas retrouvé en France.

– Les coopérants et les coopérantes de toutes nationalités, française, belges, béninois mais ex dahoméen, polonais, égyptiens, indien, corses, (hé oui, pays amis depuis les dernières régionales !) expatriés comme moi et avec lesquels j’ai vécu les multiples aventures que je vous ai racontées mais je crains d’en avoir oubliées quelques unes (n’hésitez pas à me le signaler).

– Quelques collègues algériens que je fréquente encore, surtout celui avec qui j’écris des ouvrages scientifiques à succès. Pour la plus part, ils ne m’ont pas oublié; je le vérifie à chaque fois que je rencontre l’un ou l’autre de mes anciens étudiants devenus universitaires, en visite à l’université du Maine.

– Les lacs salés ou sebkhas dans lesquels j’ai passé pas mal de temps à torturer une petite plante qui ne m’avait rien demandé, mais pour une bonne cause, la Science, mais du coup, elle est passée à la postérité et devrait me remercier.

– L’aventure qui est souvent au coin de la rue quand on est expat !

– Les souks surtout ceux du Maroc dans lesquels j’adorais fureter.

– Le couscous viandes à 3 dinars que je consommais au début de mon séjour dans les gargotes de Ville Nouvelle alors que ma femme prenait un couscous légumes à 1 dinar 50 afin de respecter les traditions locales.

– Les parties de tennis qui occupaient mes fins de journées.

– Les voyages en classe affaires sur Air France lors desquels j’ai souvent dégusté du caviar et du champagne millésimé (époque malheureusement révolue, maintenant sur Air Frances on a droit à un sandwich en pain tout mou pour ne pas faire de miettes, d’un autre coté il y a bien longtemps que je n’ai plus voyagé en classe affaire !).

– Ma jeunesse, bien sûr, alors pleine d’espoir et d’idéal, allant participer au développement d’une jeune université dans un jeune pays, mais vite déçu par la vie de tous les jours dans un pays en construction se voulant socialiste, mais s’inspirant un peu trop du régime soviétique.

En effet, en Algérie, dans les années 70 tout était centralisé et à la charge de l’état, les logements lui appartenait, les sociétés nationales très nombreuses et très inspirées du système soviétique contrôlaient toute l’économie, l’armée était une entreprise de travaux publics, l’unique banque était publique. La presque totalité des travailleurs étaient rémunérés par l’état; même les paysans ce qui pour eux n’était pas très stimulant et expliquait en partie les fréquentes pénuries de légumes.

Ce jeune pays, jadis grenier à blé de la France, avait des difficultés avec l’agriculture ce qu’avait bien repéré l’agronome René Dumont lors d’une sortie sur le terrain dans la région de Mostaganem. Pour l’anecdote accompagnant une délégation de l’ITA (institut de technologie agricole) il avait été le seul à prévoir des bottes pour aller dans les champs alors que tous les jeunes ingénieurs avec leurs chaussures cirées étaient restés sur la route goudronnée. À partir de cet événement, il avait émis des réserves sur l’avenir de l’agriculture en Algérie. La fonctionnarisation des fellahs lors de la construction intensive des villages socialistes voulue par le président Houari Boumediene n’a pas amélioré la situation.

Dans l’industrie la gestion était trop centralisée, le président appliquant le principe de l’industrie industrialisante des soviétiques, Il y avait une surproduction d’acier et pour l’utiliser on installait autour des immeubles des grilles massives ce qui n’était pas du meilleur effet d’un point de vue urbanistique. Seul la Sonatrach (le gaz et le pétrole) indépendante et état dans l’état, tirait son épingle du jeu grâce à ses grosses rentrées d’argent.

La population manquait cruellement de logements aussi l’Algérie était un vaste chantier mais qui manquait de ciment et pourtant une grande cimenterie très moderne avait été construite près d’Oran par une société française dont je fréquentais quelques cadres. Malheureusement trop sophistiquée elle était souvent en panne, heureusement pour sauver la mise des responsables, sur le même site, l’ancienne cimenterie reliquat de la colonisation avait été conservée et fonctionnait toujours produisant l’essentiel du ciment mais en quantité bien insuffisante.

Toutefois l’Algérie, grâce aux revenus gaziers et pétroliers, nourrissait sa population en soutenant le prix des produits alimentaires de première nécessité comme la farine, l’huile, le beurre, la semoule, le sucre ou le café. Par contre d’un point de vue nutritionnel, ce n’est pas excellent.

Dans la cité populaire des Amandiers, où j’ai vécu les trois premières années de mon séjour, le père de famille algérien achetait chaque jour chez le « soussi » (l’épicier) autant de « tipana » (baguettes de pain) qu’il avait d’enfants, 100 g d’olives pimentées et deux ou trois litres de lait reconstitué; un tipana sur lequel l’enfant frottait son olive, un verre de lait et c’était le repas pour la journée. Le dimanche, pardon le vendredi, le père allait acheter chez le boucher de la cité (un peu escroc) quelques dizaines de grammes de poulet que cet honnête commerçant pesait avec précision en le plaçant sur du papier très épais si bien que le père de famille payait surtout du papier. Ce petit morceau de poulet était ensuite placé dans le couscous, ainsi les enfants avaient le goût de la viande mais c’était le père qui la mangeait. 30 ans après, l’Algérie continue à soutenir le prix de ces produits, ce qui crée un trafic important avec les pays voisins où ils sont beaucoup plus chers. C’est ce que m’ont expliqué mes collègues nutritionnistes lors de mon dernier séjour. Logés ensuite en centre ville dans un appartement mal orienté (il fallait se pencher pour voir la mer), j’ai perdu le contact avec cette population miséreuse, mais j’espère que depuis leur situation c’est améliorée.

Cette fois c’est terminé pour l’Algérie mais pas totalement avec le Maghreb où je suis retourné professionnellement de temps en temps mais dans les deux pays voisins, le Maroc et la Tunisie donc des anecdotes à venir. Mais tout d’abord, mon intégration à l’université du Maine, ce sera la saison 3 dès la semaine prochaine.

Source : PRGG, 12 mars 2016

Tags : Algérie, Maroc, Tunisie, Maroc, Maghreb,

Human Rights Watch salue le rapatriement des enfants des terroristes de Daech par la Tunisie

Pour l’organisation des droits de l’Homme cette démarche permettrait de protéger les enfants

Meher Hajbı

AA – Tunis

Human Rights Watch a estimé, jeudi, que le rapatriement des six enfants des terroristes de Daech par la Tunisie constitue une démarche vers la protection des droits de ces enfants.

Dans un communiqué rendu public jeudi, l’organisation a expliqué que les autorités tunisiennes devraient tout mettre en œuvre pour accélérer le retour de plus de 36 autres enfants toujours bloqués en Libye, ainsi que les 160 autres enfants qui seraient également détenus dans des camps et des prisons en Syrie et en Irak ».

Pour Human Rights Watch, les femmes détenues avec leurs enfants, ainsi que les hommes soupçonnés d’appartenir à Daech, pourraient faire l’objet d’une enquête et être jugés dans le cadre des normes de procès équitable après leur retour.

En effet, le 24 janvier, le président tunisien Kaïs Saïed a ordonné de suivre le dossier des enfants bloqués en Libye et de faciliter leur retour au pays après avoir reçu 6 orphelins récupérés de Libye.

La Présidence de la République accorde au dossier du retour des enfants bloqués une importance particulière. Le président Saïed avait convenu, lors de sa rencontre avec le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen, Fayez al-Sarraj, d’assurer le retour rapide de ces enfants. (Anadolou)

Tags : Tunisie, Daech, Daesh, ISIS, Etat Islamique, EI, terrorisme, Syrie,

Maroc-Algérie : La belle et le bête

Nous sommes au mois de décembre 2014. Le hacker Chris Coleman sévit contre le Makhzen qui multiplie les sorties de panique. Dans des déclarations faites au quotidien Algérie Patriotique, un responsable algérien qui a requis l’anonymat a affirmé que le Maroc « qui a des problèmes avec tous ses voisins, l’Espagne, la France, l’Algérie et la Mauritanie, devrait prendre enfin conscience que l’essence expansionniste de sa politique va finir par en faire un pestiféré au niveau de la région ».

Cinq ans après, les indices de cette prophétie commencent à se profiler à l’horizon. Les autorités marocaines n’arrivent pas á digérer ce qu’il se passe. Tous les milliards dépensés en lobbying pour devenir un pestiféré ! C’est pour déprimer !

Alors qu’il s’attendait à voir l’Algérie plonger dans une nouvelle décennie noire, l’État terroriste du Maroc s’aperçoit que son voisin de l’Est, en plus d’éviter tout dérapage dans les réponses aux manifestants du peuple algérien, Alger a pris des mesures inimaginables au pays de Mohammed VI : les piliers de la corruption se trouvent tous en prison et le feuilleton de la lutte contre la corruption n’a fait que commencer.

La réaction des autorités marocaines contre la conférence de Berlin exprime le désarroi du régime de Rabat en découvrant que son lobbying, son chantage à la migration et au terrorisme n’ont rien donné si ce n’est salir l’image du Maroc et faire de lui l’indésirable de la région. C’est à l’Algérie que la Tunisie, la Libye et la Mauritanie ont demandé de rapatrier leurs ressortissants de la Chine. A bon entendeur, salut !

Tags : Algérie, Maroc, Libye, Mauritanie, Maghreb, Tunisie, terrorisme, coronavirus,

Un représentant spécial de l’ONU espère que la conférence de Berlin mettra fin au conflit en cours en Libye

TRIPOLI, 15 janvier (Xinhua) — Mercredi, le Représentant spécial des Nations Unies en Libye, Ghassan Salamé, a exprimé l’espoir que la prochaine conférence de Berlin sur la Libye mettra fin au conflit armé en cours dans la capitale Tripoli et ses environs et permettra aux civils déplacés de rentrer chez eux en toute sécurité.

M. Salamé a fait ses remarques lors de la visite d’une école locale à Tripoli qui sert d’abri temporaire à des civils déplacés à cause des combats en cours.

« Soulignant la volonté des agences humanitaires des Nations Unies d’intensifier leurs efforts pour apporter le soutien nécessaire aux personnes déplacées dans leur pays, M. Salamé a exprimé l’espoir que la conférence de Berlin conduise à un cessez-le-feu durable, permettant à toutes les personnes déplacées de rentrer chez elles en toute sécurité », a déclaré la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL).

L’armée libyenne établie dans l’est du pays mène une campagne militaire, depuis avril 2019, à Tripoli et autour de la ville, pour essayer de prendre le contrôle de la capitale et de renverser le gouvernement rival soutenu par l’ONU.

Les combats ont tué et blessé des milliers de personnes et ont forcé plus de 120 000 civils à fuir leurs foyers.

Lors d’une réunion avec le Premier ministre Fayez al-Sarraj, soutenu par l’ONU, mercredi à Tripoli, M. Salamé et Mme Stephanie T. Williams, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU chargée des affaires politiques en Libye, ont discuté des derniers développements, notamment du cessez-le-feu et des préparatifs en cours pour la prochaine conférence de Berlin.

Tags : Libye, conférence de Berlin, ONU, Tripoli, Turquie,

L’Algérie protège ses voisins contre la menace terroriste

La chaine radio franco-marocaine Médi1 est connue pour ses manipulations et ses pernicieuses allégations à l’égard de l’Algérie. Au plus fort des années du terrorisme, elle s’est quotidiennement attelée à entretenir le fameux « qui-tue-qui » en privilégiant bien sûr toutes les pistes qui accablaient l’armée algérienne et en disculpant les terroristes islamistes présentés comme défendant une chapelle dépossédée de sa victoire électorale.

Dans les années 2000, on a greffé à la radio une chaine de télé portant le même nom Médi1 TV et cultivant le même brouillage des cartes. Il y a quelques jours, cette chaine annonçait dans son JT que « 7 militaires algériens ont été tués dans le massif de Bouira ». Sans autre explication, l’information en est restée là. Pas un mot sur les 14 terroristes éliminés par l’ANP et dont l’opération encerclement a fait l’objet de cette expédition.

Ainsi à suivre cette chaine, nous avons l’impression que le Maroc se tire une balle dans le pied. D’abord parce le terrorisme des années 90 en Algérie n’est plus de mise et qu’il a atteint de nombreux pays en Europe et ailleurs dans d’autres régions du monde. Si le phénomène a été neutralisé en Algérie, c’est grâce à la longue expérience de ses services de sécurité et aussi à la résistance de sa population.

Hormis quelques poches aisément repérables, le pays a été nettoyé de toute nuisance terroriste. Or cette sécurité effective arrange les pays limitrophes qui voient en l’Algérie un véritable rempart qui protège leurs frontières. C’est dire que la Tunisie, le Mali et aussi le Maroc sont protégées par…l’armée algérienne qui, en cas de relâchement, seront perméables à toutes les nébuleuses terroristes en provenance du Moyen-Orient et qui veulent élargir leur champ d’action macabre au Maghreb.

Au lieu de faire dans la désinformation et la manipulation, le Makhzen et ses médias feraient bien de soutenir la lutte antiterroriste qui se déroule au pays voisin. C’est dans leur intérêt.

Tags : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie,

L’Algérie : puissance régionale incontournable dans la crise libyenne

El-Serraj reçu par Tebboune: La crise libyenne s’invite à Alger

La détérioration de la situation générale en Libye était hier au centre d’entretiens à Alger qui plaide pour une solution pacifique au conflit, exclusivement inter-libyenne.

Le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Fayez El-Serraj, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Taher Siala, et du ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, a effectué hier une visite d’une journée à Alger. Il a été reçu par le président Tebboune au siège de la présidence de la République. Le responsable libyen a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum et le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Kamel Beldjoud. Selon un communiqué de la présidence de la République, la rencontre entre Tebboune et El-Serraj «s’inscrit dans le cadre des concertations permanentes entretenues avec les frères libyens et permettra d’échanger les vues sur l’aggravation de la situation en Libye et d’explorer les voies susceptibles de surpasser cette conjoncture difficile».

Dans le même contexte, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, dont le pays a décidé d’envoyer des troupes en Libye pour soutenir le GNA, était attendu hier à Alger pour une visite officielle de deux jours, selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

Initiatives algériennes

Jeudi dernier, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait indiqué que l’Algérie prendra «dans les prochains jours» plusieurs initiatives en faveur d’une solution pacifique à la crise Libyenne, réitérant le rejet de l’Algérie de la présence de toute force étrangère, quelle qu’elle soit, dans ce pays voisin. «L’Algérie prendra dans les prochaines jours plusieurs initiatives en faveur d’une solution pacifique à la crise libyenne, une solution exclusivement inter-libyenne», avait-il déclaré en marge de l’envoi d’aides humanitaires en Libye, ajoutant que l’Algérie «n’accepte la présence d’aucune force étrangère, quelle qu’elle soit, dans ce pays». Après avoir rappelé la position de l’Algérie concernant la non-ingérence dans les affaires internes des Etats, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé que «la voie des armes ne peut guère être la solution, laquelle réside dans la concertation entre tous les Libyens, avec l’aide de l’ensemble des pays voisins et en particulier l’Algérie».

Début du déploiement de soldats turcs en Libye

Dimanche soir, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé le début du déploiement de soldats turcs en Libye. «La mission de nos soldats là-bas est la coordination (…) Nos soldats sont en train d’être déployés progressivement», a-t-il déclaré sur la chaîne CNN Turk. Ce déploiement intervient après le vote par les députés turcs d’une motion permettant à Erdogan d’envoyer des militaires en Libye pour soutenir le GNA, basé à Tripoli, contre les forces de Khalifa Haftar soutenu par les Emirats arabes unis et l’Egypte, alliés des Saoudiens. Le président turc a affirmé que l’objectif de son pays n’est «pas de combattre» mais de «soutenir le gouvernement légitime et d’éviter une tragédie humanitaire». Et d’expliquer que «la Turquie n’engagera pas ses propres soldats dans des combats mais des officiers supérieurs turcs seront chargés de la coordination au sein de la force combattante, la faisant bénéficier de leur expérience et de leurs informations, en soutien au GNA». Cette «force combattante» sera composée de «différentes unités», a-t-il indiqué sans préciser qui seront les combattants ni d’où ils viendront.

Hier, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé à une solution politique en Libye. «Les derniers événements en Libye indiquent qu’une escalade de la violence autour de Tripoli pourrait être imminente», a déclaré le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères dans un communiqué. «Aujourd’hui il est plus urgent que jamais de travailler véritablement à une solution politique à la crise en Libye. L’Union européenne appelle toutes les parties à s’engager dans un processus politique sous l’égide des Nations unies», a ajouté M. Borrell, alors qu’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU devait se tenir hier sur la Libye à la demande de la Russie.

Dans un appel téléphonique à Tebboune: Merkel invite l’Algérie à la conférence de Berlin sur la Libye

Le Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a reçu hier un appel téléphonique de la chancelière allemande Angela Merkel, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi 6 janvier, un appel téléphonique de la chancelière allemande, Angela Merkel qui a duré près d’une demi heure», lit-on dans le communiqué. «A l’entame de leur entretien téléphonique, Mme Merkel a adressé ses chaleureuses félicitations au Président de la République suite à son élection à la magistrature suprême», indique-t-on de même source, ajoutant que «la chancelière allemande a également présenté, suite au décès du Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, ses condoléances au Président de la République, au peuple algérien ainsi qu’à la famille du défunt». Les deux parties ont, ensuite, «passé en revue le développement des relations bilatérales convenant de leur donner un nouveau souffle dans divers domaines, particulièrement le domaine économique», selon le communiqué, soulignant qu’au «plan extérieur, le Président et la Chancelière allemande ont procédé à un échange d’analyses sur la situation en Libye et les perspectives d’instauration de la paix dans ce pays frère». Le Président Tebboune et la chancelière allemande Angela Merkel ont noté, à ce titre, «une convergence des vues concernant l’impératif de trouver une solution politique à la crise libyenne, cesser le conflit armé et mettre un terme aux ingérences militaires étrangères».

A ce propos, «Mme Merkel a adressé officiellement une invitation à l’Algérie en vue d’assister à la Conférence internationale sur la Libye prévue à Berlin», ajoute le communiqué de la présidence de la République. La Chancelière allemande a également adressé une invitation au Président de la République, M. Tebboune, pour effectuer une visite officielle en Allemagne, a noté la même source, relevant que cette invitation a été acceptée par le Président de la République, la date de cette visite devant être arrêtée ultérieurement d’un commun accord.

Le Quotidien d’Oran, 7 jan 2020

Tags : Algérie, Libye, Turquie, Haftar, Emirats Arabes Unis, EAU, Qatar, Egypte, Tripoli,

Marruecos intenta estrangular Ceuta y Melilla económicamente

Según la web Orient XXI, intenta estrangular económicamente las ciudades españolas de Ceuta y Melilla para que se conviertan en una carga más difícil todavía para el gobierno español.

« Más allá de las razones económicas presentadas por Marruecos, los diplomáticos europeos que siguen de cerca el Magreb sospechan que Rabat intenta que estas dos ciudades se conviertan aún más en una carga para el Estado español — ya están muy subvencionadas — con la esperanza de que acabe por abandonándolas », indica la web.

Según la misma fuente, « Melilla pertenece a España desde 1497 y Ceuta, que estaba bajo dominio portugués, se convirtió en española en 1580, en una época en la que Marruecos no existía, según los historiadores españoles — lo cual es cuestionado por sus colegas marroquíes. Al igual que el rey Hassan II reivindicaba en cada ocasión, en especial en su discurso del trono, la soberanía marroquí sobre estos enclaves, su hijo Mohamed VI guarda silencio desde 2007. Prefirió hacer hincapié en el desarrollo del norte de su reino, especialmente de las zonas circundantes de Ceuta y Melilla, evitando invitar a estas dos ciudades a insertarse en el nuevo tejido económico que emerge ».

« Si la clase política en Madrid apenas reacciona, añade, aumenta la inquietud en Ceuta, y más aún en Melilla, que se siente más vulnerable. La oposición de derecha es la que más se mueve. Fernando Gutiérrez Díaz de otazu, diputado del Partido Popular de la ciudad, denunció una vez más en agosto de 2019 la actitud «hostil» de Marruecos, que se pregunta si trata de hacer la vida «insostenible» a su población mayoritariamente musulmana, pero españolaº, según el Observatorio andalusi, un centro de estudios que depende de la Conferencia Islámica de España ».

Orient XXI precisa que « en Ceuta, los musulmanes se acercan a la mayoría. La extrema derecha de Vox, que tuvo buenos resultados electorales en la primavera en Ceuta, pide sin pestañear que España adopte medidas de represalia. Su líder local en Melilla, Jesús Delgado, un médico, exige que impida la entrada a cualquier ambulancia procedente de Marruecos y que las mujeres marroquíes puedan dar a luz en el hospital público de la ciudad ». « Más de la mitad de los partos que se producen en el país son obra de mujeres marroquíes no residentes que han cruzado la frontera. Una gran proporción de marroquíes también son atendidos en situaciones de emergencia », concluye.

Tags : España, Marruecos, Ceuta, Melilla,