Sommet de l’UMA : Les réserves d’Alger

Ce n’est pas demain qu’un sommet des chefs d’Etat de l’UMA aura lieu. Le projet caressé par le président tunisien tourne court, en dépit de son enthousiasme et de ses convictions.
Ce sommet, qui devait avoir lieu avant la fin de ce trimestre dans la capitale tunisienne, pourrait être retardé de plusieurs mois. Des sources évoquent même que si un accord est arraché par les leaders maghrébins, la tenue du sommet ne pourra avoir lieu qu’au début de l’année prochaine. 
Ces mêmes sources estiment que l’Algérie avait émis des réserves quant à la proposition de Marzouki, tout en acceptant le principe d’une rencontre des cinq chefs d’Etat. L’analyse de la diplomatie algérienne sur la question démarre sur le postulat qu’il faudrait revoir complètement les mécanismes de fonctionnement des institutions de l’UMA, de même que les modalités d’adoption des accords communs, ou encore les obligations de ratification de ces accords par les parlements des cinq pays. Les diplomates algériens ont expliqué à leurs homologues tunisiens qu’il existe de grandes disparités dans ce type de ratification entre les pays. Sur une quarantaine de traités ou d’accords, en Algérie le Parlement en a adopté une trentaine, alors que les Libyens n’en ont adopté qu’une quinzaine. En tous les cas, mieux que les Marocains, qui n’ont adopté que six accords. Alors, à quoi cela peut-il bien servir que les gouvernements entament des pourparlers, négocient des détails, mobilisent des experts, obtiennent le quitus des chefs d’Etat, si les protocoles sont bloqués au niveau des parlements des années durant ? 
C’est justement cet état de fait qui a poussé Alger a lancé une série de propositions en vue de dynamiser les institutions de l’UMA et de relancer ses activités. L’une de ces propositions consiste à établir une feuille de route sectorielle, selon un calendrier précis, en allant par étapes vers un sommet. Ce dernier ne peut être que le couronnement du travail des experts et des politiques. Les chefs d’Etat, quant à eux, devront trancher sur des points d’achoppement, sur des dossiers délicats et parapher le protocole. Autre proposition émise, la révision de certains dispositifs et modes de fonctionnement de la plupart des institutions de l’UMA, notamment du fameux Parlement maghrébin, qui vit en vase clos, voire en crise interne, alors que d’autres structures sont en état comateux, pour ne pas dire mortes. Il faudra plusieurs mois d’actions, de rencontres et de réflexions pour que les gouvernements de la région puissent redynamiser ces institutions et relancer leurs activités. Seule une stratégie commune, issue d’une fine analyse et d’un diagnostic précis, est capable de ressusciter le projet d’intégration maghrébine, sur la base d’une coopération multiforme et globale. C’est justement ce point qui sera au centre des discussions qui auront lieu prochainement entre les cinq ministres des Affaires étrangères.
H. R.

Sommet de l’UMA : Les réserves d’Alger

Ce n’est pas demain qu’un sommet des chefs d’Etat de l’UMA aura lieu. Le projet caressé par le président tunisien tourne court, en dépit de son enthousiasme et de ses convictions.
Ce sommet, qui devait avoir lieu avant la fin de ce trimestre dans la capitale tunisienne, pourrait être retardé de plusieurs mois. Des sources évoquent même que si un accord est arraché par les leaders maghrébins, la tenue du sommet ne pourra avoir lieu qu’au début de l’année prochaine. 
Ces mêmes sources estiment que l’Algérie avait émis des réserves quant à la proposition de Marzouki, tout en acceptant le principe d’une rencontre des cinq chefs d’Etat. L’analyse de la diplomatie algérienne sur la question démarre sur le postulat qu’il faudrait revoir complètement les mécanismes de fonctionnement des institutions de l’UMA, de même que les modalités d’adoption des accords communs, ou encore les obligations de ratification de ces accords par les parlements des cinq pays. Les diplomates algériens ont expliqué à leurs homologues tunisiens qu’il existe de grandes disparités dans ce type de ratification entre les pays. Sur une quarantaine de traités ou d’accords, en Algérie le Parlement en a adopté une trentaine, alors que les Libyens n’en ont adopté qu’une quinzaine. En tous les cas, mieux que les Marocains, qui n’ont adopté que six accords. Alors, à quoi cela peut-il bien servir que les gouvernements entament des pourparlers, négocient des détails, mobilisent des experts, obtiennent le quitus des chefs d’Etat, si les protocoles sont bloqués au niveau des parlements des années durant ? 
C’est justement cet état de fait qui a poussé Alger a lancé une série de propositions en vue de dynamiser les institutions de l’UMA et de relancer ses activités. L’une de ces propositions consiste à établir une feuille de route sectorielle, selon un calendrier précis, en allant par étapes vers un sommet. Ce dernier ne peut être que le couronnement du travail des experts et des politiques. Les chefs d’Etat, quant à eux, devront trancher sur des points d’achoppement, sur des dossiers délicats et parapher le protocole. Autre proposition émise, la révision de certains dispositifs et modes de fonctionnement de la plupart des institutions de l’UMA, notamment du fameux Parlement maghrébin, qui vit en vase clos, voire en crise interne, alors que d’autres structures sont en état comateux, pour ne pas dire mortes. Il faudra plusieurs mois d’actions, de rencontres et de réflexions pour que les gouvernements de la région puissent redynamiser ces institutions et relancer leurs activités. Seule une stratégie commune, issue d’une fine analyse et d’un diagnostic précis, est capable de ressusciter le projet d’intégration maghrébine, sur la base d’une coopération multiforme et globale. C’est justement ce point qui sera au centre des discussions qui auront lieu prochainement entre les cinq ministres des Affaires étrangères.
H. R.

Barak Obama, un autre champion de la liberté des peuples

Le très bon modèle

Les braves gens doivent se perdre dans les méandres de la politique des Etats-Unis, concernant les droits de l’homme. Il s’agit de ceux-là, encore innombrables, qui croient que le monde est dirigé par des personnes qui leur veulent du bien et en lesquelles ils ont une confiance absolue. A leur décharge, on peut affirmer qu’il y a de quoi, quand ceux qui sont censés les informer et les éclairer ne leur disent rien de ce qui peut troubler leur sérénité. Par exemple, ils étaient nombreux à être contents quand Mme Hillary Clinton a dit à Alger que les peuples méritent de décider pour eux-mêmes. Sauf que ce n’est pas valable pour tous les peuples. Ce qu’elle n’a pas précisé. Ce n’est pas valable pour les Palestiniens, cela on le savait, on vient d’apprendre que les Sahraouis (le peuple du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds) sont aussi concernés. Ces derniers, il faut le rappeler, ont conclu un cessez-le-feu avec le Maroc, sous les auspices des Nations unies, afin que puisse être organisé, selon une résolution du Conseil de sécurité, un référendum d’autodétermination. Il y a vingt ans que le vote décisif devait avoir lieu et que le royaume du Makhzen refuse d’appliquer la légalité internationale, si chère à la cheftaine de la diplomatie de Barak Obama, autre champion de la liberté des peuples. Pour beaucoup moins que cela, nous savons ce qui est arrivé à l’Irak et à la Libye. 
Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a tenté de lui faire prendre conscience du problème sahraoui et de respecter les résolutions des Nations unies. Egale à elle-même, elle n’en a cure et informe froidement le monde que «la politique américaine concernant cette question est demeurée inchangée depuis des années et nous avons affirmé en de nombreuses occasions que la proposition marocaine est sérieuse et réaliste et répond aux aspirations du peuple sahraoui à vivre en paix». Elle est claire sur la question, le sous-colonialisme alaouite «répond aux aspirations du peuple sahraoui», qu’elle n’a pas consulté pour l’occasion. Pathétique, le ministre sahraoui avait pourtant un autre argument et des plus convaincants, il dit ceci : «Nous ne croyons pas à la faisabilité d’un Maghreb prospère et en paix, tant que le Maroc refuse de respecter les frontières de ses voisins et occupe une partie de notre pays… Nous voulons que Mme Clinton prenne conscience du problème sahraoui et que le peuple continuera à réclamer son droit à l’autodétermination». Cela coule de source pour toute personne sensée. Pas pour l’égérie pétaradante sur les libertés qui vient de démontrer le niveau d’estime qu’elle réserve à l’ONU et à l’opinion publique. Les colonialistes au petit pied n’ont pas raté le message, ils jubilent : «Aujourd’hui, on assiste à un réalisme politique, la communauté internationale prend au sérieux la proposition marocaine d’autonomie». Notons que pour eux c’est de «communauté internationale» qu’il s’agit et non d’une ministre d’un pays comme un autre. Pour ne rien laisser au hasard, la dame fait du marketing pour l’une des monarchies les plus archaïques qui soient, elle la propose comme «un très bon modèle pour d’autres pays». On aurait juste voulu qu’elle précise lesquels. 
Par Ahmed Halfaoui
Les Débats, 29/2/2012

Barak Obama, un autre champion de la liberté des peuples

Le très bon modèle

Les braves gens doivent se perdre dans les méandres de la politique des Etats-Unis, concernant les droits de l’homme. Il s’agit de ceux-là, encore innombrables, qui croient que le monde est dirigé par des personnes qui leur veulent du bien et en lesquelles ils ont une confiance absolue. A leur décharge, on peut affirmer qu’il y a de quoi, quand ceux qui sont censés les informer et les éclairer ne leur disent rien de ce qui peut troubler leur sérénité. Par exemple, ils étaient nombreux à être contents quand Mme Hillary Clinton a dit à Alger que les peuples méritent de décider pour eux-mêmes. Sauf que ce n’est pas valable pour tous les peuples. Ce qu’elle n’a pas précisé. Ce n’est pas valable pour les Palestiniens, cela on le savait, on vient d’apprendre que les Sahraouis (le peuple du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975, ndds) sont aussi concernés. Ces derniers, il faut le rappeler, ont conclu un cessez-le-feu avec le Maroc, sous les auspices des Nations unies, afin que puisse être organisé, selon une résolution du Conseil de sécurité, un référendum d’autodétermination. Il y a vingt ans que le vote décisif devait avoir lieu et que le royaume du Makhzen refuse d’appliquer la légalité internationale, si chère à la cheftaine de la diplomatie de Barak Obama, autre champion de la liberté des peuples. Pour beaucoup moins que cela, nous savons ce qui est arrivé à l’Irak et à la Libye. 
Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a tenté de lui faire prendre conscience du problème sahraoui et de respecter les résolutions des Nations unies. Egale à elle-même, elle n’en a cure et informe froidement le monde que «la politique américaine concernant cette question est demeurée inchangée depuis des années et nous avons affirmé en de nombreuses occasions que la proposition marocaine est sérieuse et réaliste et répond aux aspirations du peuple sahraoui à vivre en paix». Elle est claire sur la question, le sous-colonialisme alaouite «répond aux aspirations du peuple sahraoui», qu’elle n’a pas consulté pour l’occasion. Pathétique, le ministre sahraoui avait pourtant un autre argument et des plus convaincants, il dit ceci : «Nous ne croyons pas à la faisabilité d’un Maghreb prospère et en paix, tant que le Maroc refuse de respecter les frontières de ses voisins et occupe une partie de notre pays… Nous voulons que Mme Clinton prenne conscience du problème sahraoui et que le peuple continuera à réclamer son droit à l’autodétermination». Cela coule de source pour toute personne sensée. Pas pour l’égérie pétaradante sur les libertés qui vient de démontrer le niveau d’estime qu’elle réserve à l’ONU et à l’opinion publique. Les colonialistes au petit pied n’ont pas raté le message, ils jubilent : «Aujourd’hui, on assiste à un réalisme politique, la communauté internationale prend au sérieux la proposition marocaine d’autonomie». Notons que pour eux c’est de «communauté internationale» qu’il s’agit et non d’une ministre d’un pays comme un autre. Pour ne rien laisser au hasard, la dame fait du marketing pour l’une des monarchies les plus archaïques qui soient, elle la propose comme «un très bon modèle pour d’autres pays». On aurait juste voulu qu’elle précise lesquels. 
Par Ahmed Halfaoui
Les Débats, 29/2/2012

Que fait l’ONU des « mesures de confiance » au Sahara Occidental occupé ?

C’est dans le cadre des mesures de confiance mises en place par le UNHCR pour permettre aux familles sahraouies déchirées par le conflit de se retrouver que M Lhrittani Lahcen est arrivé vendredi 24 février à El Aaiun occupée par un vol Tindouf El Aaiun affrété par l’ONU.

Une seule voiture de l’ONU a conduit M Lhrittani Lahcen vers sa famille, devant la maison de laquelle stationnaient plus de 40 véhicules de la police et des forces auxiliaires marocaines, et étaient déployés au moins 300 policiers. Ce déploiement paramilitaire n’est pas caché et les agents des Nations Unies l’ont parfaitement vu. Rien n’a été fait pour prévenir des violences qui ont suivi.
Cette force répressive est présente en très grand nombre dans les villes occupées du Sahara Occidental à chaque fois qu’un Sahraoui d’une certaine renommée retrouve sa famille pour les 5 jours des « visites familiales ».

Cette visite a été l’occasion pour les sahraouis d’affirmer et de crier ensemble leur identité, et leur lutte pour l’autodétermination, sur la voie de la décolonisation du pays.
Une heure après l’arrivée de M Lhrittani Lahcen, les 600 personnes invitées aux réjouissances ont été attaquées par la police. La tente de la réception a été dévastée et de nombreux sahraouis ont reçu des coups de matraque ou des pierres. Une vingtaine de blessés est à déplorer selon l’association ASVDH et d’autres sources nationales ou internationales.

Le Pacha, Mohamed Ennachtti et le chef de police, Youssef Maghfour (voir photos), étaient sur place et ont ordonné l’attaque.

L’ONU, à travers la Minurso ou le UNHCR a la mission de protéger les Sahraouis et elle ne le fait pas. Les agents de l’ONU assistent aux ballets des policiers marocains qui s’approvisionnent en pierre à la plage de Foum el Oued ou sur les bords de l’oued Saguia El Hamra, pour ensuite caillasser les sahraouis en toute occasion de manifestations pacifiques ou de réunions ou festivités privées.

La mission de l’ONU pour la mise en place du référendum est présente au Sahara Occidental occupé depuis le cessez-le-feu de 1991. Le vote n’a toujours pas eu lieu, et faute de mandat adéquat, les agents de l’ONU ne font rien pour protéger les Sahraouis. La Minurso semble même manipulée, contrôlée par les Marocains et avoir perdu son indépendance. Cela a été particulièrement visible lorsque ses agents ont été enfermés lors de l’attaque du campement de Gdaim Izil en novembre 2011, laissant le Maroc frapper, incarcérer, torturer et tuer les civils sahraouis sans témoins.


EM, Sahara Occidental occupé
Le 28 février 2012

APSO-INFO, 28/2/2012

Cachez-moi ce Mouvement du 20 février

par Kharroubi Habib
Dans les programmes officiels des visites de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton à Alger et à Rabat, il a été prévu qu’elle devait rencontrer des représentants des sociétés civiles algérienne et marocaine. 
A Alger, Mme Clinton s’est effectivement entretenue avec un groupe de citoyens qu’elle a présenté à la presse comme étant représentatif de la société civile algérienne. A Rabat, elle s’est abstenue de ce type de rencontre, sans que ni elle, ni des membres de sa délégation, ni l’ambassade américaine au Maroc n’explique le pourquoi de cet accroc à son programme officiel. Il faut croire que le mobile qui lui a fait faire l’impasse d’une rencontre avec des représentants de la société civile marocaine n’est pas avouable pour la VRP américaine de la démocratie dans le monde. A Rabat, une telle rencontre aurait été inconcevable sans la présence parmi les interlocuteurs de la secrétaire d’Etat de porte-parole du Mouvement du 20 février, à l’origine de la contestation citoyenne qui a contraint le monarque marocain à concéder des réformes politiques. 
En les recevant, Mme Clinton se serait vu exposer par eux une vision de la situation au Maroc qui aurait contredit celle que développe l’administration américaine, donnant à entendre que le Royaume a réussi la mue démocratique avec les réformes royales et les élections législatives organisées dans leur sillage. Son parti pris étant celui-ci, la secrétaire d’Etat américaine a, nous semble-t-il, jugé inutile une rencontre dont la crédibilité aux yeux de l’opinion marocaine ne pouvait s’imposer en l’absence de représentants du Mouvement du 20 février. 
L’entorse au programme a été aussi faite pour ne pas irriter le Palais royal pour qui le Mouvement du 20 février est la bête noire. Cela est plus que probable, car Hillary Clinton n’a pas dû être dans l’ignorance du déplaisir royal à voir des opposants aussi déterminés aux réformes octroyées par le Palais être conviés par elle lors de sa visite à Rabat. Pour le cas où elle se serait avisée de maintenir la rencontre, Mohammed VI a anticipé en se rendant absent du Royaume durant son séjour à Rabat. 
Ce qu’il faut retenir de cela, c’est que quand il s’agit du Maroc, Washington prend des gants et se soucie de ménager la susceptibilité de son souverain. A Alger, Hillary Clinton n’a pas fait dans le même registre, tout en sachant les autorités algériennes allergiques à ce que leurs hôtes étrangers rencontrent chez elles d’autres parties qu’elles. 
Le plus étrange que sa visite à Alger a donné à constater est que Mme Clinton a intronisé représentants de la société civile algérienne des personnes dont nul, y compris au sein de la presse nationale, n’a entendu parler auparavant. Bien sûr que du côté américain l’on récuse l’accusation d’ingérence qui peut être portée contre cette intronisation. Cela ne vide pas l’accusation de sa véracité. 
La visite à Alger de Mme Clinton s’est vendue officiellement comme démonstration du bon climat des relations algéro-américaines et du soutien accordé par Washington au processus des réformes politiques engagées en Algérie. Elle n’a pas pour autant masqué la réalité que le pouvoir algérien est sous haute et défiante surveillance américaine. Autant les Etats-Unis ont décidé de fermer les yeux sur l’inconsistance des réformes opérées au Maroc, autant ils se montreront censitaires du pouvoir algérien si ses réformes engendrent de la contestation, fût-elle animée par des forces au poids marginal dans la société algérienne. 

Que fait l’ONU des « mesures de confiance » au Sahara Occidental occupé ?

C’est dans le cadre des mesures de confiance mises en place par le UNHCR pour permettre aux familles sahraouies déchirées par le conflit de se retrouver que M Lhrittani Lahcen est arrivé vendredi 24 février à El Aaiun occupée par un vol Tindouf El Aaiun affrété par l’ONU.

Une seule voiture de l’ONU a conduit M Lhrittani Lahcen vers sa famille, devant la maison de laquelle stationnaient plus de 40 véhicules de la police et des forces auxiliaires marocaines, et étaient déployés au moins 300 policiers. Ce déploiement paramilitaire n’est pas caché et les agents des Nations Unies l’ont parfaitement vu. Rien n’a été fait pour prévenir des violences qui ont suivi.
Cette force répressive est présente en très grand nombre dans les villes occupées du Sahara Occidental à chaque fois qu’un Sahraoui d’une certaine renommée retrouve sa famille pour les 5 jours des « visites familiales ».

Cette visite a été l’occasion pour les sahraouis d’affirmer et de crier ensemble leur identité, et leur lutte pour l’autodétermination, sur la voie de la décolonisation du pays.
Une heure après l’arrivée de M Lhrittani Lahcen, les 600 personnes invitées aux réjouissances ont été attaquées par la police. La tente de la réception a été dévastée et de nombreux sahraouis ont reçu des coups de matraque ou des pierres. Une vingtaine de blessés est à déplorer selon l’association ASVDH et d’autres sources nationales ou internationales.

Le Pacha, Mohamed Ennachtti et le chef de police, Youssef Maghfour (voir photos), étaient sur place et ont ordonné l’attaque.

L’ONU, à travers la Minurso ou le UNHCR a la mission de protéger les Sahraouis et elle ne le fait pas. Les agents de l’ONU assistent aux ballets des policiers marocains qui s’approvisionnent en pierre à la plage de Foum el Oued ou sur les bords de l’oued Saguia El Hamra, pour ensuite caillasser les sahraouis en toute occasion de manifestations pacifiques ou de réunions ou festivités privées.

La mission de l’ONU pour la mise en place du référendum est présente au Sahara Occidental occupé depuis le cessez-le-feu de 1991. Le vote n’a toujours pas eu lieu, et faute de mandat adéquat, les agents de l’ONU ne font rien pour protéger les Sahraouis. La Minurso semble même manipulée, contrôlée par les Marocains et avoir perdu son indépendance. Cela a été particulièrement visible lorsque ses agents ont été enfermés lors de l’attaque du campement de Gdaim Izil en novembre 2011, laissant le Maroc frapper, incarcérer, torturer et tuer les civils sahraouis sans témoins.


EM, Sahara Occidental occupé
Le 28 février 2012

APSO-INFO, 28/2/2012

Cachez-moi ce Mouvement du 20 février

par Kharroubi Habib
Dans les programmes officiels des visites de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton à Alger et à Rabat, il a été prévu qu’elle devait rencontrer des représentants des sociétés civiles algérienne et marocaine. 
A Alger, Mme Clinton s’est effectivement entretenue avec un groupe de citoyens qu’elle a présenté à la presse comme étant représentatif de la société civile algérienne. A Rabat, elle s’est abstenue de ce type de rencontre, sans que ni elle, ni des membres de sa délégation, ni l’ambassade américaine au Maroc n’explique le pourquoi de cet accroc à son programme officiel. Il faut croire que le mobile qui lui a fait faire l’impasse d’une rencontre avec des représentants de la société civile marocaine n’est pas avouable pour la VRP américaine de la démocratie dans le monde. A Rabat, une telle rencontre aurait été inconcevable sans la présence parmi les interlocuteurs de la secrétaire d’Etat de porte-parole du Mouvement du 20 février, à l’origine de la contestation citoyenne qui a contraint le monarque marocain à concéder des réformes politiques. 
En les recevant, Mme Clinton se serait vu exposer par eux une vision de la situation au Maroc qui aurait contredit celle que développe l’administration américaine, donnant à entendre que le Royaume a réussi la mue démocratique avec les réformes royales et les élections législatives organisées dans leur sillage. Son parti pris étant celui-ci, la secrétaire d’Etat américaine a, nous semble-t-il, jugé inutile une rencontre dont la crédibilité aux yeux de l’opinion marocaine ne pouvait s’imposer en l’absence de représentants du Mouvement du 20 février. 
L’entorse au programme a été aussi faite pour ne pas irriter le Palais royal pour qui le Mouvement du 20 février est la bête noire. Cela est plus que probable, car Hillary Clinton n’a pas dû être dans l’ignorance du déplaisir royal à voir des opposants aussi déterminés aux réformes octroyées par le Palais être conviés par elle lors de sa visite à Rabat. Pour le cas où elle se serait avisée de maintenir la rencontre, Mohammed VI a anticipé en se rendant absent du Royaume durant son séjour à Rabat. 
Ce qu’il faut retenir de cela, c’est que quand il s’agit du Maroc, Washington prend des gants et se soucie de ménager la susceptibilité de son souverain. A Alger, Hillary Clinton n’a pas fait dans le même registre, tout en sachant les autorités algériennes allergiques à ce que leurs hôtes étrangers rencontrent chez elles d’autres parties qu’elles. 
Le plus étrange que sa visite à Alger a donné à constater est que Mme Clinton a intronisé représentants de la société civile algérienne des personnes dont nul, y compris au sein de la presse nationale, n’a entendu parler auparavant. Bien sûr que du côté américain l’on récuse l’accusation d’ingérence qui peut être portée contre cette intronisation. Cela ne vide pas l’accusation de sa véracité. 
La visite à Alger de Mme Clinton s’est vendue officiellement comme démonstration du bon climat des relations algéro-américaines et du soutien accordé par Washington au processus des réformes politiques engagées en Algérie. Elle n’a pas pour autant masqué la réalité que le pouvoir algérien est sous haute et défiante surveillance américaine. Autant les Etats-Unis ont décidé de fermer les yeux sur l’inconsistance des réformes opérées au Maroc, autant ils se montreront censitaires du pouvoir algérien si ses réformes engendrent de la contestation, fût-elle animée par des forces au poids marginal dans la société algérienne. 

Libye : Le poste frontalier de « Ras Jedir » à nouveau aux mains des insurgés

Le poste frontalier de  » Ras Jedir  » entre la Tunisie et la Libye est à nouveau aux mains des insurgés, du coté libyen suite au retrait, aujourd’hui de la police militaire libyenne deux jours seulement après la prise de contrôle de ce point de passage, indiquent des sources sécuritaires tunisiennes.
De violents affrontements avaient opposé les deux parties, dans la nuit de lundi à mardi, pour prendre le contrôle de ce passage stratégique en utilisant de grandes quantités d’armes lourdes et légères,  » entravant  » ainsi la circulation des biens et des personnes au niveau de ce poste frontalier situé à 600 km au sud-est de la capitale tunisienne.
De violents combats ont éclaté tard dans la nuit de lundi à mardi et se sont poursuivis mardi à l’aube lorsque des groupes armés ont attaqué des policiers libyens qui assuraient le contrôle de la zone frontalière à  » Ras Jedir « , précisent les mêmes sources. Dans ce contexte, des sources de la police tunisienne ont souligné la nécessité de mobiliser des renforts sécuritaires, du coté tunisien, pour  » assurer la protection nécessaire au travail frontalier « .
Les autorités tunisiennes ont pris toutes les mesures sécuritaires nécessaires à la protection du territoire tunisien alors que le poste frontalier en question a été fermé à la circulation de personnes et de marchandises, a indiqué la Télévision tunisienne citant une source sécuritaire.
Les autorités tunisiennes avaient déployé récemment des renforts militaires et sécuritaires le long des frontières avec la Libye (140 km) pour barrer la route aux éléments destructeurs liés à des organisations terroristes, précisent les même sources.Le poste frontalier de Ras Jedir a connu ces derniers mois des problèmes sécuritaires, qui avaient poussé les autorités tunisiennes à le fermer à plusieurs reprises.
Algérie-plus, 28/2/2012

El rey depredador

Éric Laurent es el periodista francés que más frecuentó al difunto rey Hassan II, con el que escribió un libro de conversaciones. Catherine Graciet es la periodista francesa que en el libro La régente de Carthage (La regenta de Cartago) desmenuzaba la fortuna, lograda gracias a prácticas corruptas, del dictador tunecino Ben Ali y de su esposa Leila Trabelsi. Juntos, Laurent y Graciet acaban de escribir Le roi prédateur. Main basse sur le Maroc (El rey depredador. Apoderarse de Marruecos) que, publicado por Le Seuil, saldrá a la venta en Francia el 1 de marzo. A lo largo de sus 216 páginas, sus autores desgranan el rápido incremento de la fortuna de Mohamed VI hasta convertirse, en 2008, en el séptimo monarca más rico del mundo, superando a los emires de Qatar y Kuwait. La fórmula es sencilla: « En Marruecos es el pueblo el que, cada día que Dios nos da, enriquece al rey comprándole productos de sus empresas », que gozan con frecuencia de una situación de monopolio. Fuentes anónimas y algún conocido exbanquero aportan sus testimonios.
En la clasificación especialmente dedicada a los monarcas [por la revista Forbes en 2009], el rey de Marruecos, Mohamed VI, hizo una sorprendente aparición en el séptimo puesto, con una fortuna evaluada en 2.500 millones de dólares. Adelantaba a sus rivales aparentemente provistos con más riquezas como el emir de Qatar, cuyo subsuelo rebosa de gas y petróleo, o el de Kuwait, cuya fortuna es, según Forbes, seis veces inferior a la del soberano marroquí.
En 2009, la crisis financiera golpeó con fuerza al conjunto de las rentas, incluidas las de los más adinerados. Sin embargo, Mohamed VI, cuya fortuna se duplicó en cinco años, parecía misteriosamente librarse de esta suerte porque Forbes le colocó en cabeza de las personalidades que incrementaron su patrimonio en 2008.
En su informe sobre desarrollo humano elaborado por el Programa de la Naciones Unidas para el Desarrollo, que abarca el periodo 2007-2008, Marruecos está en el puesto 126º (sobre 177 Estados). El índice de pobreza del país alcanza el 18,1%. Peor aún, más de cinco millones de marroquíes viven con 10 dírhams al día, es decir, un poco menos de un euro, y el sueldo mínimo legal no rebasa los 55 dírhams (5 euros) al día.
La clasificación establecida por Forbes solo dejaba entrever púdicamente la amplitud de una fortuna real en verdad muy superior. Y, sobre todo, callaba o ignoraba los métodos puestos en práctica para acumular tal riqueza. Vinculaba la fortuna del rey con el incremento del precio del fosfato, del que Marruecos es uno de los primeros exportadores mundial. Al razonar así se equivocaba de época.
El país reviste toda la apariencia de un sistema económico normal y, desde algunos aspectos, hasta sofisticado: bancos, empresas, sector privado etcétera. Es una realidad de la que hay que hablar en pasado. El sector económico marroquí se asemeja a un pueblo de Potemkin que esconde la depredación real.
El rey es, desde hace algún tiempo, el primer banquero, asegurador, exportador y agricultor de su país. Controla también el sector agroalimentario, la gran distribución comercial y la energía. El enriquecimiento desenfrenado del soberano y de algunas personas a sus servicios puede, sin embargo, tener consecuencias políticas incalculables cuando la población está siendo golpeada de lleno por una crisis que la empobrece y fragiliza a las clases medias. (…)
Una rápida comparación con otras monarquías, empezando por las constitucionales, permite comprender que estamos en las antípodas de cualquier ética democrática. ¿Cabe imaginar a la reina de Inglaterra o al rey de España en la cima de las más importantes entidades financieras, industriales y agrícolas de su país que operan en situación de monopolio sin apenas disimularlo?
Atento a sus intereses, Hassan II siempre se preocupó de que la familia real, empezando por él mismo, disfrute de sustanciales rentas financieras. Omnipresente en el ámbito político, se desinteresaba fundamentalmente de los asuntos económicos. Su heredero sigue siendo un auténtico enigma político: inexistente en la escena internacional, con frecuencia ausente de la escena nacional, nunca ha aceptado ser entrevistado por un periodista marroquí, nunca concedió una conferencia de prensa y parece desinteresarse de la política como de su país. Es, en cambio, hiperactivo a la hora de controlar sus negocios. Parece ver en Marruecos un mercado cautivo sometido a su voluntad. (…)
Esta depredación autárquica pone de manifiesto una sorprendente ceguera cuando la Historia se ha puesto en movimiento en el mundo árabe. La denuncia de la corrupción ha estado en el corazón de los eslóganes coreados por los pueblos que acabaron con los regímenes autoritarios de Túnez, Egipto y Libia. Las manifestaciones que se desarrollan en Marruecos estos últimos tiempos señalan con su nombre a dos íntimos colaboradores del rey [Mounir Majidi, secretario particular de Mohamed VI y Fouad Alí el Himma, amigo de colegio] y estrategas de su adueñamiento de la economía y de la política del reino.
En un universo tan escrupulosamente codificado y endulzado como el de Marruecos esos ataques apuntan, en realidad, a la persona del soberano porque atacarle frontalmente sería un sacrilegio. (…)
La renta anual per cápita en Marruecos era en 2009 de 4.950 dólares, la mitad de la de los tunecinos y argelinos. Este país pobre con un Estado débil es, sin embargo, una fuente inagotable de satisfacción para el rey. Al apropiarse de la mayor parte de la economía del país incrementa una fortuna personal ya de por sí inmensa mientras que el modesto presupuesto del Estado se hace cargo de todos sus gastos. Regla número uno: el soberano y su familia no pagan ningún impuesto. Regla número dos: sobre este asunto la opacidad y el silencio son la norma y esta generosísima “cobertura social” otorgada al monarca y a los que se le son cercanos no se discute. (…)
Mohamed VI recibe cada mes 40.000 dólares de salario por ser rey (…), es decir, el doble del presidente estadounidense o del francés. Las pensiones y salarios reales, que ascienden anualmente a 2,5 millones de euros, incluyen los emolumentos girados al hermano del rey así como a sus hermanas y a los príncipes afines. No se sabe ni palabra del desglose de esa partida. Todos los miembros de la familia real ingresan, además, sus emolumentos, abonados por el Estado marroquí, por sus actividades oficiales, en general bastante modestas. La generosidad del contribuyente marroquí, cuya colaboración se solicita, sirve, a su vez, a costear la del rey. Bajo la rúbrica de “subvenciones del rey y de la corte” se otorgan al soberano 31 millones de euros (310 millones de dírhams) para que los redistribuya, según su antojo, como donaciones o subvenciones. Es una cantidad cuya utilización se escapa a cualquier control, aunque se sabe que en tiempos de Hassan II servía, en parte, de fondo de reptiles para asegurarse los favores de algunas personalidades políticas, marroquíes o extranjeras y recompensar, por su fidelidad, a esa extraña tribu francesa de “amigos de Marruecos” compuesta por periodistas, académicos, médicos, abogados, exresponsables de servicios secretos… (…)
Los gastos de los 12 palacios reales repartidos a través del país, a los que se añaden una treintena de residencias en las que trabajan más de 1.200 personas, también corren por cuenta del Tesoro público, que desembolsa un millón de dólares al día. De esos 12 palacios el actual rey solo utiliza regularmente tres o cuatro y muchos de ellos nunca recibieron su visita. Aun así se les mantiene con el mismo esmero vigilante. Jardineros, limpiadoras, cocineros se apresuran todos ellos como si el rey fuese a aparecer en cualquier instante aunque se sepa que en ese mismo momento se encuentra en la otra punta del país o que viaja al extranjero.
Los asalariados empleados por palacio cuestan cada año unos 70 millones de dólares al presupuesto del Estado. Forman una estructura piramidal que empieza por los más humildes servidores del rey hasta la cúpula compuesta por el gabinete real (300 empleados permanentes), la secretaría particular del rey, el gabinete militar, la biblioteca, el Colegio Real, varias clínicas y el equipo de mantenimiento del mausoleo de Mohamed V en el que están enterrados el primer rey y su sucesor, Hassan II.
El parque automovilístico dispone, por su parte, de un presupuesto de seis millones de euros dedicados a renovar los vehículos utilitarios, y también al mantenimiento de los coches de lujo que pertenecen al soberano. En tiempos de Hassan II el huésped de palacio se sorprendía al descubrir numerosos vehículos Rolls Royce, Cadillac, Bentley y demás modelos de lujo cuidadosamente alineados en los garajes reales. Su sucesor no dudó, por su parte, en fletar un avión militar marroquí para transportar a su Aston Martin DB 7 hasta la sede del fabricante en Inglaterra para que pudiese ser reparado con la mayor rapidez. Él es además un cliente privilegiado de Ferrari, una marca de la que ha comprado numerosos modelos.
Sus caprichos vestimentarios tienen también un coste para el presupuesto del Estado: dos millones de euros al año. (…) Se hizo confeccionar, por un sastre londinense, un abrigo de lana cuya factura ascendió a 35.000 libras esterlinas. Un millón de dólares es, por último, la partida para cuidados y alimentación de los animales que viven en palacio.
Otro capítulo costoso en la ley presupuestaria: los desplazamientos al extranjero del rey y de su corte que en 2008 ascendían a 380 millones de dírhams (38 millones de euros). (…) El Boeing de su majestad exhibe un lujo ostentatorio y ha sido equipado con un dormitorio, un despacho que sirve a la vez de sala de reuniones, aparatos de musculación y un equipo de música estéreo de último grito. (…) Al rey le acompañan además entre 250 y 300 personas que embarcan en un Boeing 747 y dos Boeing 737-400 a los que hay que añadir tres Hercules C-130 para los muebles y el equipaje. En los viajes de tres semanas y 60 horas de vuelos semanales la factura supera los tres millones de dólares. (…) Sus viajes oficiales al extranjero casi siempre se prolongan con unas vacaciones.
Un ingeniero marroquí, Ahmed Bensedik, se ha dedicado a hacer una rápida comparación a partir de datos oficiales. En 2009, el producto nacional bruto de Marruecos ascendía a 90.000 millones de dólares y el de Francia a 2.750.000. Pese a esta diferencia sobrecogedora de riqueza, el presupuesto del palacio real, del que se hace cargo el Estado marroquí, alcanza los 228 millones de euros, mientras que el del Elíseo [presidencia francesa] asciende a 112,6 millones. La cantidad asignada a Mohamed VI duplica la concedida al presidente de la República Francesa. Esta diferencia, ya de por sí significativa cuando se pone en relación con el PNB de cada uno de los dos países, pone de relieve que la monarquía marroquí cuesta al presupuesto del Estado 60 veces más que la presidencia francesa.
Se puede hacer otra comparación reveladora, que muestra hasta qué punto el futuro es incierto en un país en el que, según Naciones Unidas, el 51% de la población tiene menos de 25 años. Si se suman los presupuestos de cuatro ministerios —Transportes y Fomento, Juventud y Deportes, Cultura y Vivienda, y Urbanismo— se llega a 2.260 millones de dírhams (226 millones de euros). El resultado de esa suma es inferior al del presupuesto del palacio real (…).
En 2008 (…), 380 millones de dírhams (38 millones de euros) han sido desembolsados para los desplazamientos del rey dentro y fuera del país. Cuando decide instalarse durante unos días en la capital de una región, la policía y la gendarmería llevan hasta allí a miles de hombres para vigilar la zona. Si el soberano no posee ningún palacio en las cercanías, las más bonitas residencias son requisadas para facilitar su estancia y la de su numeroso séquito formado por consejeros, ministros y demás cortesanos. Convoyes procedentes de Rabat o de Marraquech transportan el mobiliario, la vajilla, las cocinas y también a los cocineros y demás personal de servicio. (…)
Esta aparente bondad real tiene efectos limitados: el entorno del rey, las autoridades de la región tratan ante todo de darle satisfacción, aunque sea haciendo trampa. Tras la inauguración, en el sur, de un flamante hospital, el establecimiento fue cerrado después de la visita del rey. Todavía no se había encargado el material médico y el que se le mostró fue alquilado con tal motivo. (…)
Los amigos más íntimos entre los íntimos son Mohamed Rochdi Chraibi, originario de Ouazazate, en el sur del reino, y Fouad Alí el Himma, que viene de la región de Marraquech. Ambos son hijos de familias modestas y son perfectamente conscientes de la oportunidad que les ha sido bridada. El Himma y Chraibi se comportan como eternos rivales, cuyas disputas verbales acaban, en alguna ocasión, violentamente. (…) Más retorcido y más rápido a la hora de manipular al rey montando oscuras intrigas contra sus rivales, Fouad Alí el Himma logró finalmente imponerse como el más cercano compañero de Mohamed VI [desde que ambos eran alumnos del Colegio Real]. Durante el verano de 2011 logró colocar fuera de circuito, es verdad que temporalmente, a un enésimo rival, Mohamed Moatassim, consejero real apreciado y afamado jurista. Fue imprudente y cometió el error de dar rienda libre a su hiel sobre el Partido Autenticidad y Modernidad (PAM) en una línea telefónica interceptada. El PAM fue creado, a partir de cero, por Mohamed VI y lo pilotaba El Himma para hacer frente a los islamistas del Partido de la Justicia y del Desarrollo.
Durante un cursillo de varios años en el Ministerio del Interior, entonces dirigido por Driss Basri, Fouad Alí el Himma se aficionó por la información secreta. No parece que dejase un recuerdo extraordinario a su antiguo mentor que no le quería especialmente y decía de él, cuando ya estaba exiliado en París, que “no era un trabajador asiduo porque prefería irse de juerga con el príncipe heredero” [el futuro rey Mohamed VI]. (…)
Tan impopular como Fouad Alí el Himma, y precedido además de la mala reputación de ser un hombre sin escrúpulos, Mounir Majidi, secretario particular de Mohamed VI, gestiona la inmensa fortuna del monarca. A diferencia de su rival, El Himma, Majidi no procede del Colegio Real sino de otra banda igual de importante a ojos del rey: la de su adorado primo Naoufel Osman, fallecido prematuramente por enfermedad en 1992. (…) Mounir Majidi tiembla, sin embargo, de miedo ante el menor cambio de humor del patrón cuyas furias son legendarias. Y no solo a causa de las correcciones físicas que de vez en cuando inflige. (…).
Fouad Alí el Himma y el grupo del Colegio Real, Mounir Majidi y la banda de Naoufel… Desde principios de la década pasada los amigos de su majestad acaparan todos los puestos clave del reino, excepto aquellos del área exclusivamente militar.
El Pais, 26/2/2012