Naufrage aux côtes du Maroc : 24 morts qui voulaient rejoindre le Portugal

Les migrants se sont embarqués sur Al Jadida. Il y a des enfants parmi les victimes mortelles

Le naufrage d’un bateau transportant des migrants a tué 24 personnes au large du Maroc dans les premières heures de samedi à dimanche, a rapporté la presse locale portugaise.

Les autorités portugaises estiment que le Portugal était la destination de ce navire.

Pour autant que TVI ait pu le vérifier, les migrants se sont embarqués à Al Jadida, la même ville d’où sont également arrivés 96 migrants qui ont atteint les plages d’Algarve. À mi-chemin du voyage, le navire a coulé, causant la mort de tout l’équipage, dont plusieurs enfants.

Cette nouvelle route d’immigration clandestine fait l’objet d’une enquête au Portugal.

Source : TVI24, 26 oct 2020

Tags : Maroc, Portugal, migration, immigration, naufrage, El Jadida,

France: l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière est loin d’être acquise

Après l’annonce des autorités françaises d’expulsion d’étrangers fichés pour radicalisation vers leurs pays d’origine, la décision semble d’ores et déjà se heurter à de multiples obstacles d’ordre juridique,politique et technique.

Pour cause, il y a parmi les personnes concernées par cette décision celles qui présentent des motifs légitimes, entre autres les liens familiaux et la guerre qui ronge certains pays.

« Sur les 231 personnes (dont 180 prisonniers qui doivent d’abord purger leur peine) pour lesquelles une mesure a été engagée mais qui ne s’est pas concrétisée par une expulsion, 50 personnes “présentent un motif légitime” qui justifie qu’elles restent à ce stade en France », a indiqué le ministre français de l’Intérieur.

Selon celui-ci, il ne peut pas y avoir d’expulsion de personnes originaires de pays en situation de guerre en vertu des conventions internationales signées par la France, indiquant qu’« il est difficile d’expulser vers la Libye ».

Parmi les étrangers susceptibles d’être expulsés, certains peuvent en effet faire valoir des liens familiaux en France, par exemple s’ils sont parents d’enfants français ou sont conjoints de Français.

A cela s’ajoute, estime le site français Vie publique, le refus de certains pays de coopérer avec les autorités hexagonales.

«Lorsque les personnes à renvoyer ne disposent pas d’un titre d’identité, l’État doit obtenir l’accord du pays d’origine, à travers l’émission d’un laissez-passer consulaire. Or, l’obtention de ce document, de surcroît dans des délais suffisants (c’est-à-dire avant la fin de la durée de rétention), n’est pas toujours évidente. D’autant plus que ces pays n’ont pas nécessairement intérêt à coopérer », a indiqué le site Vie publique.

« Le ministère de l’Intérieur reconnaît que les autorités russes, dont sont originaires les Tchétchènes, ne « sont pas enthousiastes » à l’idée de « voir revenir chez eux des délinquants, voire des fondamentalistes », a rapporté la presse française.

Le tueur du prof d’histoire-géographie le 16 octobre dernier est un jeune de 18 ans d’origine tchétchène.

Selon Beauvau, Gérald Darmanin tenterait de convaincre les officiels algériens à l’occasion de sa visite de deux jours, le 25 octobre prochain, d’accueillir les ressortissants algériens en situation irrégulière en France.

Rappelons que Gérald Darmanin avait annoncé l’expulsion de quelque 230 personnes fichées pour radicalisation à caractère terroriste vers l’Algérie, la Tunisie et le Maroc.

Echourouk Online, 20 oct 2020

Tags : France, migration, expulsion, rapatriement, Maroc, Algérie, Tunisie,

Les migrants de Grande Canarie dorment désormais dans des lits touristiques

Iles Canaries.- Plus de 8 200 migrants sont venus aux Canaries cette année, huit fois plus qu’en 2019. Alors que le flux de touristes se tarit, les migrants africains occupent leurs lits vides.

Les jeunes Africains vont et viennent à Vista Flor. Les touristes quittant en masse la Grande Canarie cet automne en raison de la couronne, le complexe d’appartements de Maspalomas est utilisé par quelque 500 invités inattendus: des migrants africains à la recherche d’une vie meilleure en Europe. Pour le moment, ils sont bloqués aux îles Canaries.

Ils fournissent au directeur Domingo Espino Hernández via la Croix-Rouge 45 euros par personne et par jour. « Cela peut sembler étrange, mais de cette façon je peux empêcher la faillite de mon entreprise. » Les migrants, à leur tour, sont agréablement surpris par l’accueil. «Je suis sur un bateau depuis des semaines. C’était l’enfer en mer, mais ici, je regarde lentement vers l’avenir », déclare Souleymane Sané, 24 ans, sénégalais, qui a quitté la Gambie le mois dernier, pour un complexe d’appartements appelé Vista Oasis.

Les complexes Vista Flor et Vista Oasis offrent une solution inventive, mais pas très structurelle, à deux problèmes inattendus auxquels les îles Canaries sont confrontées cette année. D’une part, l’épidémie de Covid-19 – un Allemand sur l’île de Gomera est devenu le premier patient corona d’Espagne – a entraîné une perte de milliards pour l’industrie du tourisme (15,1 millions de clients en 2019). D’autre part, une ancienne route des migrants de l’Afrique vers l’archipel a été mise en route pour diverses raisons. Plus de 8200 migrants sont venus dans les îles cette année, huit fois plus qu’en 2019. Grâce aux mesures corona, 700 migrants ont été amenés sur le continent jusqu’à présent.

Le nombre de bateaux augmente désormais si vite que les autorités locales craignent une répétition de «la crise migratoire» de 2006 lorsque 32 000 migrants ont atteint les îles Canaries. À l’époque, l’Espagne a réussi à arrêter le flux en apportant une aide à des pays comme la Mauritanie, le Sénégal et le Maroc sur différents fronts.

Ces accords ont souvent été édulcorés et un nouveau conflit a éclaté au Mali, entre autres, ce qui alimente le flux migratoire. En outre, la coopération entre l’Espagne et le Maroc pour fermer le détroit de Gibraltar – par lequel un nombre record de 60000 migrants sont venus en Europe en 2018 – se déroule si bien qu’en plus des Subsahariens, de jeunes Marocains choisissent également de traverser vers les îles Canaries. Les deux groupes sont méticuleusement séparés par les autorités espagnoles. Pour éviter la contamination par corona, mais aussi parce que les Marocains illégaux peuvent être renvoyés par l’Espagne sans trop de procédures. Les migrants nord-africains voient leur opportunité maintenant que le Maroc ne reprend personne à cause du virus corona.

Sous le radar

La plupart des migrants dans les cayucos ou pateras – surnoms respectivement de « pirogues » africaines et de « chaloupes » marocaines – sont ramassés en mer par les autorités espagnoles une fois à l’intérieur des eaux territoriales et débarqués à bord de grands navires. Parfois, un groupe parvient à rester sous le radar et à atteindre la plage par lui-même. Comme ce vendredi matin à Gran Canaria, où dix-neuf Marocains de la région de Marrakech ont mis les pieds au Castillo Romeral. La police nationale ne tarde pas à les arrêter et à s’en débarrasser. Tout d’abord, ils reçoivent des masques.

Frissonnants, les jeunes maghrébins, dont trois mineurs, attendent entre des tas de pierres. Leur bateau est désert sur la plage. Ils enveloppent leurs smartphones hors du plastique. Lorsqu’un des hommes allume une cigarette, l’un des agents prend immédiatement des mesures. Il est interdit de fumer à proximité d’autrui selon les mesures corona. Après une première bouffée rapide, le cul s’éteint. «Nous voulons aller à Barcelone ou à Madrid», explique Hamid El Araoui, 39 ans, dans un mélange de français et d’arabe, avant que la police ne l’emmène à Arguineguín en camionnette avec les autres.

La ville portuaire méridionale de Gran Canaria est, tout comme il y a quatorze ans, le premier lieu d’accueil des migrants. Ces derniers jours, les bateaux orange de Salvamento Marítimo ont largué des centaines de migrants sur le quai entièrement bouclé. Sous la direction de la Croix-Rouge, les Africains se livrent à une opération presque militaire dans laquelle les contrôles de santé et les tests corona sont la première priorité. La presse est maintenue à une distance appropriée.

Les tentes de la zone portuaire d’Arguineguín sont l’hébergement des migrants pendant les 72 premières heures. À intervalles réguliers, ils reçoivent des couvertures, de l’eau et de la nourriture en prévision de la prochaine étape. Les îles Canaries ne sont guère la destination de personne. Ces dernières années, l’arrivée de migrants a été si limitée que les migrants ont pu se rendre temporairement dans des centres d’accueil. Ces complexes sont trop petits et dépassés pour répondre à l’afflux soudain d’hommes du Mali, du Sénégal, de la Mauritanie, de la Gambie et du Maroc. Alors que le flot de touristes se tarissait en août, le refuge était inondé de migrants qui risquaient leur vie lors d’un voyage de plusieurs semaines en mer.

Suspicion au sein de la population locale

Début septembre, Domingo Espino Hernández, avec d’autres entrepreneurs, a pris l’initiative de transformer son logement d’un paradis de vacances en un abri sobre. Cela n’a pas été sans lutte. Le plan a suscité la méfiance parmi les habitants et le maire de Maspalomas, Conchí Narváez, a tenté en vain de l’empêcher. Le Néerlandais Tom Smulders a joué le rôle de porte-parole important des entrepreneurs locaux, qui ont su convaincre les autorités régionales. «C’est bien sûr une très bonne solution. La population montre non seulement qu’elle se sent solidaire des migrants, mais elle aide en même temps les entrepreneurs dans le besoin », déclare le vice-président néerlandais de la Fédération de l’hôtellerie et du tourisme (FEHT) de Gran Canaria. « L’abri est maintenant si bon que le gouvernement national de Madrid considère les protocoles comme un modèle pour les autres. »

Il faut un certain temps pour s’habituer à Espino Hernández pour recevoir des visiteurs de différentes régions d’Afrique, qui, en raison de la crise corona, ne savent pas combien de temps attendre avant d’entamer une procédure d’asile sur le continent. Espino est heureux depuis longtemps que 480 des 800 lits soient désormais occupés. Comme une sorte de pater familias, l’Espagnol parcourt son complexe et veille sur ses hôtes. Outre un lit, il leur donne également trois repas par jour.

Néanmoins, Vista Flor a une apparence différente de ce qu’il était il y a quelques mois. «La piscine et les courts de tennis sont fermés», explique Espino. «Avant que vous ne le sachiez, des images circulent dans le monde de migrants en vacances. Et ce n’est bien sûr l’intention de personne. Mais pourquoi ne pas offrir aux personnes dans le besoin une solution humaine en ces temps difficiles? »

Source : NRC.NL, 19 oct 2020

Tags : Canaries, migration, pateras, subsahariens, Maspalomas, Vista Flor, Senegal, Maroc, Mauritanie,

Maroc : L’enfer des migrants subsahariens

Maroc – Rabat

Aux portes de l’Europe, l’enfer des migrants subsahariens

Dans la minuscule pièce, Florence découpe une pastèque. Le téléviseur crépite dans un coin, seule distraction du petit Emmanuel, 3 ans, étendu sur le matelas posé à même le sol. Une simple lucarne éclaire le foyer de cette famille nigériane. Aujourd’hui, Steeve, le père de famille a gagné 1,50 euros en mendiant depuis 6h du matin. “De quoi acheter un kilo de poisson”, lance-t-il sans grand enthousiasme. Ce couple nigérian a débarqué à Rabat en 2004 avec comme unique rêve, celui de rejoindre un pays européen pour une vie meilleure.

Dans un angle, Florence a soigneusement rangé ses bassines pour la vaisselle qu’elle a dissimulées derrière un rideau. Sur les murs, des photos du Christ. La température intérieure atteint facilement les 30°. “Malgré les 50 euros de loyer mensuel, le propriétaire ne veut pas qu’on utilise la lumière ni qu’on branche un ventilateur”, raconte Steeve. “Cela fait 3 ans que nous sommes là et nous n’avons aucun droit. Si seulement je pouvais travailler. C’est une situation très stressante pour moi, avec la peur d’être agressé ou d’être arrêté par la police”.

Comme ce jeune couple de migrants, ils sont entre 15 000 et 30 000 à se retrouver bloquer à Rabat, aux portes de l’Europe, avec des conditions de vie inacceptables. “Lorsqu’ils arrivent ici, ils n’ont plus d’argent pour continuer. Durant le voyage, ils doivent se débarrasser de tous leurs papiers. Ils n’existent plus. Au Maroc, ils n’ont aucun droit. Ils ne bénéficient d’aucune protection et se retrouvent à la merci de tous les abus et de toutes les violences possibles”, explique le coordinateur d’une ONG. 60 % d’entre eux ont entre 18 et 30 ans, 30% ont plus de 30 ans et 10% sont des mineurs. Ces migrants viennent principalement d’Afrique de l’Ouest ((Sénégal, Gambie, Mali, Guinée, Côte d’Ivoire) du Nigeria et de la RDC.

Pour la plupart, le périple s’est déroulé dans la souffrance avec des violences sexuelles et physiques, dans l’enfer des camions surchargés traversant le désert algérien, sans eau ni nourriture. « Le trajet a été épouvantable. Nous avons beaucoup marché, même les enfants. Nous avons dû payer sans arrêt pour franchir les frontières. C’est une véritable mafia », explique Bienvenu qui a quitté la RDC en 2004 avec sa femme. « Nous avons mis plus de 2 ans pour arriver ici en passant par le Cameroun, le Nigeria, le Bénin… Mais chez nous, il y a la guerre, la famine, tout ». Le couple a obtenu le statut de réfugié via la représentation internationale du HCR basé à Rabat. Seul problème… les autorités marocaines ne reconnaissent pas ce bureau destiné à favoriser l’enregistrement des demandeurs d’Asile, la reconnaissance et l’installation des réfugiés au Maroc.

Pourtant, le Maroc a signé les Conventions de Genève de 1951 relatives à la protection des réfugiés. « En un an et demi, le HCR n’a reconnu que 600 réfugiés avec un taux de reconnaissance de 16%. Ce statut est principalement attribué aux Ivoiriens, Congolais, Sierra Leonais et Libériens. Le récépissé remis aux réfugiés n’a, pour l’instant, aucune valeur aux yeux des autorités marocaines. Il ne leur donne pas droit à une carte de séjour et ne permet donc pas d’accéder au marché du travail ou aux soins », précise le coordinateur. « Tant que le HCR et le statut de réfugié ne sont pas reconnus par le Maroc, le bureau international de Genève devrait assurer une assistance financière mensuelle aux réfugiés. Et la Communauté internationale devrait doter le bureau du HCR de Rabat des moyens politiques et financiers suffisants pour assurer tant la protection juridique que l’assistance de ces réfugiés, et plus particulièrement des mineurs non accompagnés ».

En attendant, le Maroc a renforcé le dispositif de surveillance des frontières avec des ratissages autour des enclaves tout en laissant les migrants en ville. « Les politiques publiques européennes et des Etats membres en matière d’immigration s’inscrivent fortement en coopération avec les pays frontaliers de l’espace Schengen dans le cadre du « bon voisinage ». Elles consistent à vouloir réguler les flux migratoires et lutter contre l’immigration clandestine en «externalisant» le contrôle des frontières et les procédures d’asile vers les pays limitrophes. L’Algérie et le Maroc se renvoient la responsabilité. L’action policière se concentre sur les zones de frontières. L’Union européenne envoie de l’argent au ministère de l’Intérieur marocain mais ces fonds ne redescendent pas forcément aux policiers qui n’ont pas les moyens de procéder aux arrestations. Cette coopération policière avec l’Europe existe mais le problème reste celui de la corruption », constate le coordinateur.

Résultat, les migrants, réfugiés ou non, vivent dans la plus grande précarité, victimes de violences et de discriminations. « J’ai pris un bateau pour rejoindre les Canaries et il a chaviré noyant une quinzaine de personnes sous mes yeux. J’ai été récupéré et depuis je lutte pour survivre. Il y a un mois, un Marocain m’a agressé pour me voler. Il m’a tailladé le visage et le corps à coups de couteau et m’a brisé un tibia. Personne n’a bougé. Les gens regardaient », raconte Jimmy, un Nigérian.

Libres de leur mouvement, au bon vouloir des autorités, les migrants mendient dans les rues et survivent dans des bidonvilles entassés dans de minuscules chambres. De véritables taudis où les nattes et les matelas se succèdent au milieu des cafards, de la crasse et de la chaleur. La gale est une maladie courante de même que la tuberculose et les troubles mentaux. Sans espoir, sans avenir, les migrants de Rabat se débattent dans ce climat de violence, rejetés par une bonne partie de la population marocaine en se disant « j’avais un rêve, je suis maintenant dans une prison libre ».

* Le nom de l’ONG et celui du coordinateur ne sont pas publiés afin de ne pas nuire à leur action sur le terrain.

Tags : Maroc, migration, subsahariens, africains, racisme, répression,

Algérie : Tamanrasset, terre de transit ou d’exil.

Aux portes de l’Afrique sub-saharienne, à 2 000 km de l’Europe, la ville algérienne de Tamanrasset vit au rythme des candidats à l’émigration qui s’y côtoient et partagent les mêmes rêves, parfois les mêmes désespoirs

C’est le printemps à Tamanrasset, ville du sud de l’Algérie, proche du Niger et du Mali. Les touristes européens quittent la ville à l’approche des chaleurs. Les camions dont descendent chaque jour des immigrés venus de toute l’Afrique sub-saharienne, eux, ne connaissent pas de saison.

Tamanrasset est une porte d’entrée pour des milliers de candidats africains à la migration vers l’Europe. « Je me sens chez moi ici à Tam. Mes compatriotes et tous les autres Africains me font oublier l’exil, explique Oulatara, un jeune ivoirien. Je préfère patienter ici que d’aller errer au nord de l’Algérie où je risque le refoulement à tout moment. »

Tam, comme l’appellent ses habitants de passage, abrite des immigrés africains légaux et illégaux. Les clandestins ont plus de chance de s’y fondre dans la masse, mais aussi d’y trouver un logement moins cher que dans les villes du nord du pays, où la législation oblige le propriétaire à déclarer à la police l’identité des locataires. Ce n’est pas le cas à Tam où les « villages africains » se sont formés et continuent à être rythmés par la clandestinité. Ce sont des ghettos où même les forces de sécurité n’osent pas pénétrer.

Proche d’une bande frontalière de 1 550 km, la région de Tamanrasset reste le passage privilégié des candidats à l’exil. 2 000 à 3 000 personnes franchissent illégalement les frontières sud de l’Algérie chaque année, selon la Gendarmerie nationale. Mais beaucoup d’autres entrent sur le sol algérien munis de visas de trois mois. À leur expiration, la plupart d’entre eux n’ont pas encore réussi à quitter Tam. Parmi ces clandestins, les Maliens et les Nigériens sont de loin les plus nombreux, mais il y a aussi d’autres Africains et – phénomène apparu ces deux dernières années – des Asiatiques (d’Inde et du Bangladesh) qui tentent de s’introduire par là en Europe.

La vie en transit

À Guetâa El Oued, Tahaggart, Imechouane, « villages africains » édifiés dans Tamanrasset, la cohabitation entre immigrés n’est pas idéale. Dans ces ghettos, les rapports de force s’établissent en fonction des nationalités, de l’ancienneté, de l’importance de la communauté. Les Maliens et les Nigériens ne se plaignent pas de leur vie ici. Les liens historiques, la proximité géographique de leur pays d’origine et le fait qu’ils soient les seuls à disposer de consulats en Algérie facilitent leur vie quotidienne. L’intégration est plus difficile pour les immigrés issus de pays anglophones. Souvent organisés en clans, ils sont vite pointés du doigt dans des affaires liées à des vols et des agressions. Ces villages dans la ville sont au fil des années devenus des lieux où tout se négocie : passeports, argent, travail au noir, femmes pour des travaux de ménage ou pour la prostitution, enfants à adopter, etc.

Aux premières lueurs de l’aube, des centaines de clandestins se postent aux carrefours, à la sortie de la ville. Ils guettent camions et camionnettes pour dénicher un travail occasionnel qui leur permette de survivre. Des entrepreneurs, mais aussi des particuliers, y passent prendre de la main-d’œuvre bon marché et corvéable à souhait, en raison de sa précarité. Le transit par Tam peut durer des semaines, des mois voire des années.

Certains se résolvent à demander des papiers d’identité algériens ou des titres de séjour leur permettant de travailler en toute légalité, alors que la grande majorité végète dans la clandestinité et la précarité. Les ateliers de confection sont devenus le monopole des Nigériens et des Maliens. Les autres ont le choix entre les ateliers de mécanique, de soudure ou les chantiers de construction.

Refoulement, pas rapatriement

Alhassane, la vingtaine à peine entamée, arrive du nord du Cameroun. Il jure qu’il n’y retournera pas, même si on le refoule cent fois : « Tout le village a cotisé pour me payer le voyage. Ils attendent que je m’établisse en Europe et que je commence à leur envoyer de l’argent. Je préfère mourir qu’y retourner les mains vides. »

En Algérie, les refoulements sont fréquents tout autant que les possibilités de retraverser la frontière dans l’autre sens. En 2005, les services de la gendarmerie locale ont eu à traiter 1 603 affaires liées à l’immigration clandestine, impliquant 2 229 personnes sans compter celles qui passent à travers les mailles du filet et continuent leur traversée du désert pour gagner le Nord. La tendance n’a pas fléchi en 2006. La majorité des gens interpellés sont refoulés à la frontière, mais pas rapatriés. Les opérations de refoulement sont coûteuses et supportées pour le moment par le Trésor public algérien.

L’Union européenne avait pourtant promis, à Oran, l’an dernier, d’aider les pays nord-africains dans la lutte contre l’immigration clandestine. Mais les fonds tardent à être débloqués. En raison des coûts, le choix de la destination du refoulé s’impose : 398 km séparent Tamanrasset du poste d’Ain-Guezzam (frontalier avec le Niger) et 508 km de celui de Tin-Zaouatine (avec le Mali). Selon la prépondérance des Maliens ou des Nigériens dans le lot des personnes, les clandestins seront refoulés à l’un ou l’autre endroit. À contresens de leur rêve…

Source : Blog de Said Bouamama, 2006

Tags : Algérie, Tamanrasset, Migration, subsahariens,


L’interminable « invasion » marocaine (média espagnol)

L ‘«invasion» marocaine qui ne s’arrête pas

Ces derniers jours, nous continuons de voir comment des dizaines de Marocains arrivent dans notre ville par la mer, soit à la nage, soit à bord de différents types de bateaux.

Et ils le font en sachant que plus tard ils restent à Ceuta du fait qu’ils ne peuvent pas être renvoyés dans leur pays d’origine en raison de la fermeture de la frontière avec le Maroc puisque ce pays, parmi de nombreuses autres excuses, refuse d’admettre ces personnes à travers le passage de la frontière.

Nous ne savons pas si c’est une nouvelle « stratégie » marocaine pour étouffer notre ville ou si les Marocains le font en fuyant la misère qui envahit de nombreuses régions de ce pays. En tout cas, Ceuta est une fois de plus celle lésée par cette « invasion » de Marocains illégaux.

Le gouvernement national doit prendre acte de ce qui se passe et promouvoir des mesures drastiques car, sinon, Ceuta deviendra un deuxième Maroc.

Tags : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, migration, coronavirus, covid 19, frontières,

Maroc : Le racisme anti-noir implicitement institutionnalisé

Lors de son premier séjours au Maroc invité par le roi Hassan II, Nelson Mandela, l’icone mondial de la lutte contre le racisme et l’Apartheid, a découvert le visage raciste du Maroc envers la race noire. Il a exprimé son indignation en voyant la Garde Royale composée d’anciens esclaves noirs affranchis qui vivent, jusqu’à présent dans la cité connue sous le nom de Touarga. Mandela a découvert que le racisme est inscrit dans le patrimoine du Makhzen.

Si les marocains adorent brandir le slogan de « premier pays à avoir reconnu les Etats-Unis d’Amérique », ils cachent un passé rempli d’histoire de marchandage d’esclaves destinés au Nouveau Monde. On dit même que la mère du roi Hassan II était une esclave affranchi du nom de « Abla » qui a été offerte en cadeau à son père Mohammed V par umn de ses Pachas du nom de Leglaoui.

Au Maroc, on utilise le mot à connotation péjoratif de « azzi » en référence à l’homme noir. Mais le racisme anti-noir a été mise à nu par la présence des migrants africains sur le sol marocain où les violences contre eux se répètent incessament dans toutes les villes marocaines.

En vue de dissimuler son racisme, le régime marocain incite la population à s’en prendre aux migrants africains. Nombreuses attaques à la machette et au couteau ont eu lieu à Tanger et Rabat. A cela s’ajoute, le traitement que leur réservent la police et la gendarmerie.

La majorité de ces migrants son originaires du Sénégal, Côte d’Ivoire et Guinée Conakry. Les marocains peuvent continuer à agir ainsi puisque les dirigeants africains ne risquent pas de défendre les leurs tant que Rabat remplit leurs poches.

Tags : Maroc, Afrique, africains, subsahariens, migration, racisme anti-noir, Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry,

Maroc-Portugal: une nouvelle route d’immigration clandestine

Cynthia de Benito

Lisbonne, 7 octobre (EFE) .- Le Portugal commence à supposer qu’il existe une nouvelle route d’immigration clandestine pour entrer en Europe qui la concerne directement et qui part à 700 kilomètres au sud de son territoire, sur la côte du Maroc, d’où le flux de migrants est soutenu depuis décembre dernier.

Jusqu’à 97 personnes ont atteint la côte portugaise de l’Algarve au cours de six voyages détectés par les autorités depuis la fin de 2019. On sait qu’elles partent d’El Jadida, située à 700 kilomètres de là. Le trajet dure entre 40 et 50 heures.

Telles sont quelques-unes des conclusions de plusieurs organismes portugais qui enquêtent sur les arrivées depuis des mois: le Service des étrangers et des frontières (SEF), la Garde nationale républicaine (GNR) et la marine.

Ses observations, publiées cette semaine par le journal portugais Diário de Notícias, ont ébranlé le Portugal, où le gouvernement a nié à plusieurs reprises qu’il s’agit d’une nouvelle route, bien que les associations de défense des droits des migrants soulignent Efe que c’était un secret de polichinelle.

DÉBIT SOUTENU

La première patera enregistrée par les autorités est arrivée le 11 décembre 2019 dans la région de Monte Gordo, avec huit citoyens marocains, un nombre qui a augmenté jusqu’à atteindre son maximum le 15 septembre, lorsque 28 migrants ont débarqué dans la chose portugaise. .

Les voyages sont fréquents depuis le début du mois de juin, le mois où trois bateaux sont arrivés et la situation en Algarve a commencé à résonner dans le reste du Portugal.

« Je ne dramatise pas ce que je considère comme très discuté », a alors déclaré le ministre de l’Intérieur (équivalent à l’Intérieur), Eduardo Cabrita, qui a demandé « de ne pas se faire ridiculiser ».

«Il faut avoir une certaine dimension du ridicule quand on compare les 7 500 arrivées en Espagne (produites) depuis janvier», a-t-il comparé.

Mais bien que les effectifs portugais soient bien inférieurs à ceux de l’Espagne voisine, ils ont réussi à dépasser la capacité en Algarve, où des dizaines de migrants marocains ont été hébergés dans une caserne de l’armée et même dans une prison en raison du manque d’espace dans les installations. du SEF.

Cela s’est produit avec 24 des 28 Marocains arrivés en septembre, qui ont été emmenés au quartier général de l’armée à Tavira, c’était la première fois que les installations des forces armées portugaises étaient utilisées pour recevoir des migrants.

21 autres personnes qui ont débarqué en juillet ont été transférées à la prison de Linhó à Cascais, à trente kilomètres de Lisbonne.

UN TROISIÈME DES MIGRANTS, DISPARU

Sur un total de 97 migrants marocains arrivés illégalement au Portugal, 37 sont portés disparus, selon les comptes de Diário de Notícias.

Certains sont évadés des centres où ils se trouvaient, d’autres ont été libérés dans l’attente d’une décision judiciaire sur leur situation et maintenant ils ne savent pas où ils se trouvent. Déjà en juillet, le syndicat SEF avait averti que cette mesure équivalait à une « évasion sûre », qui, selon les médias locaux, les conduisait dans des villes espagnoles comme Malaga ou Séville.

La dernière évasion a eu lieu le premier jour, lorsque 17 migrants sont arrivés dans le dernier bateau, qui ont été isolés parce que deux étaient séropositifs pour le COVID-19, ont fui la caserne militaire où ils étaient mis en quarantaine.

L’un d’eux est toujours porté disparu.

« LE PORTUGAL NE VEUT PAS ÊTRE SUR LA LISTE NOIRE »

« La route est reconnue dans le monde entier. Seul le gouvernement ne veut pas la reconnaître », assure à Efe Timóteo Macedo, président de Solidariedade Imigrante, une association à but non lucratif qui soutient les migrants depuis des années.

Macedo assure ne pas être « surpris » par les données publiées cette semaine, qui montrent « une nouvelle route de la traite des êtres humains » et regrette qu’au Portugal il y ait ce qu’il appelle « deux bâtons de mesure.

« Un pour tous ceux qui traversent la Méditerranée en Grèce, ou dans n’importe quel pays autre que le Portugal. Là, le Portugal est prêt, avec une politique de charité, à les aider », et un autre pour les Marocains.

C’est, pense-t-il, un problème d’image.

« (Le gouvernement portugais) ne veut pas être sur la liste noire de pays comme l’Italie ou l’Espagne, pays où arrive l’immigration », dit-il.

La vérité est que la question a déjà été spécifiquement abordée par Lisbonne et Rabat.

Début août, les ministres de l’Intérieur des deux pays ont organisé une visioconférence au cours de laquelle ils se sont adressés aux arrivées par bateau sur la côte portugaise et ont discuté des possibilités d’améliorer la coopération entre les services frontaliers respectifs.

Une coopération qui, selon un communiqué du ministère portugais, s’inscrit à la fois au niveau bilatéral et «entre le Maroc et l’Union européenne».

Les deux pays travaillent également sur un accord pour la migration légale. EFE

Source : La Vanguardia, 7 oct 2020

Tags : Maroc, Portugal, migration, 

Italie-Maroc : (les migrants irréguliers sont un danger (Di Maio)

MIGRANTS: LES FLUX IRRÉGULIERS CONSTITUENT UN DANGER, DIT DI MAIO À LA RÉUNION DU MINISTRE DU MAROC

ROME – Ce que le gouvernement cache aux Italiens, ouvrant des ports et des portes à des migrants clandestins et peut-être infectés, a été explicitement dit lors de rencontres bilatérales avec les pays d’origine des migrants.

«Les flux migratoires irréguliers constituent une menace sérieuse pour la stabilité de nos pays et de toute la région. Un effort commun et partagé est donc nécessaire pour y faire face ». Le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio a déclaré cela à l’issue d’une réunion à la Farnesina avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

Di Maio a souligné qu’il « s’est déclaré satisfait de la collaboration existant entre les deux pays dans le domaine de la migration » et a rappelé que « l’Italie ne manquera jamais aux autorités marocaines de coopérer pleinement dans la lutte contre les réseaux criminels et de traite des êtres humains, travaillant également au sein de la communauté pour obtenir un plus grand soutien politique et économique de l’UE aux pays d’Afrique du Nord, dont le Maroc ».

Source: Firenze Post, 8 oct 2020

Tags : Italie, Maroc, migration, coronavirus, covid 19, 

L’Occident vu par un ancien colonisé

Je republie ce magnifique texte, plein de vérités en marg du débat sur le séparatisme musulman,

qui m’a été envoyé par une chère personne. Merci à elle !

Quand ils font la guerre, elle devient mondiale.

Quand ils ont une opinion, elle est internationale.

Quand ils s’expriment, ils le font au nom de la communauté internationale.

Quant à leurs valeurs, elles sont universelles.

Quand ils ont une crise, elle est mondiale.

Quand ils parlent d’eux c’est une langue.

Quand ce sont les autres c’est forcément des dialectes.

Leurs fruits ont des noms du genre pomme, abricots, pèche. Ceux de l’Afrique sont exotiques, sauvages.

Ils se sont installés de force en Amérique, au Canada, en Australie, en Afrique du sud, Amérique du sud et ils nous traitent d’immigrés.

Lamentable !

Quand ils viennent chez nous ils disent qu’ils sont expatriés et quand c’est nous qui allons chez eux ils nous traitent d’immigrés. Mesquinerie quand tu nous tiens.

Ils disent d’eux qu’ils sont en situation irrégulière dans un autre pays.

Et quand il s’agit de nous, ils disent que nous sommes des sans papiers, des clandestins.

Quand ils s’attaquent à l’occupant, ce sont des résistants.

Et quand nous on s’attaque à l’occupant, nous sommes des terroristes.

Ils sont les seuls à pouvoir se doter des bombes atomiques et bizarrement ce sont les autres qui fabriquent et utilisent des « armes de destruction massive »

Quand ils les combattaient il y’a à peine un demi siècle, on les appelait homosexuel, pédé.

Et maintenant qu’ils les acceptent on les appelle gays.

Quand ils croient en Dieu, le monde entier doit croire en Dieu.

Et maintenant qu’ils n’y croient plus, le monde entier devrait accepter le mariage entre deux personnes de même sexe. Croire en Dieu est devenu ringard’.

Quand on se met tout nu avec un cache sexe, nous sommes des sauvages.

Et quand c’est eux, ils font du naturisme.

Quand nos femmes se voilent, nous les opprimons. Quand les leurs se voilent, ce sont des saintes (sœurs).

Quand ils y régnaient, on parlait de noble art.

Depuis que nous les terrassons, on parle de boxe tout court.

Quand ils nous prêtent de l’argent, ils parlent d’aide. Quand ils viennent nous piller, ils nous parlent de partenariat ou d’accord de partenariat.

Quand ce sont eux qui le font, c’est du lobbying.

Quand c’est nous, c’est de la corruption, du clientélisme, du népotisme.

Ils traitent nos scarifications (marque de reconnaissance ethnique) de sauvage. Aujourd’hui ils pratiquent le tatouage à outrance et c’est devenu de l’art.

Ils disent chez eux que la femme est plus libre, mais ils oublient que le corps de la femme se vend en vitrine à Amsterdam et aujourd’hui pour une pub de yaourt on a droit à un sein nu. Quel culot !!

Saluons l’homme Blanc comme il se salue lui-même dans le miroir.

Pas pour notre salut, mais pour celui de son nombril.

Source : Mediapart

Tags : Occident, Tiers Monde, Afrique, colonisation, lobbying, spoliation, pillage, homme blanc, noir, esclavage, migration, émigrés, expatriés,