Les Sahraouis gagnent la bataille du Mans

Quasiment tous les représentants des 23 pays ont manifesté, avec ferveur et engagement, leur soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Le Mans (France)
De notre envoyé spécial

La 36e Conférence de la coordination des comités de soutien au peuple sahraoui s’est ouverte hier au palais des Congrès du Mans, malgré l’agitation parfois musclée des Marocains. Quelques dizaines de personnes chauffées à bloc ont littéralement assiégé le Palais abritant l’événement pour tenter de gâcher la fête aux Sahraouis. Les délégations étrangères, venues des quatre coins du monde, étaient ahuries face à ces meutes de protestataires marocaines qui menaçaient de défoncer le portail d’accès. Il a fallu faire appel aux brigades de la CRS française pour repousser les assauts incessants de cette bande de révoltés.

Le président Abdelaziz qui devait assister à l’ouverture des travaux a dû patienter dans son hôtel une bonne demi-heure, le temps que la police fasse le ménage devant le palais des Congrès. Finalement, en désespoir de cause, les Marocains qui avaient festoyé la veille sur le circuit des 24 Heures du Mans pour parasiter l’Eucoco, ont dû ranger leur attirail d’émeutiers et rentrer chez eux la tête baissée.

Eh oui ! le 36e Eucoco va se tenir et avec les compliments du maire de la ville Jean-Claude Boulard ! Plus de 518 participants issus de 23 pays ont répondu présents à l’appel de la coordination de Pierre Galland pour dire comme un seul homme : «Oui pour l’autodéterminations du peuple sahraoui.»

La salle des conférences pleine comme un œuf a résonné jusque tard dans la soirée aux clameurs des participants, tous acquis à la cause sahraouie. Des incidents ayant émaillé l’entrée des participants ont tout de suite été oubliés une fois les travaux entamés dans l’amphithéâtre du palais. Le président de l’Eucoco, Pierre Galland, si habitué à ces scènes de mauvais goût, n’a pas manqué de glisser un mot à l’assistance, histoire de ne pas s’apesantir sur une provocation ratée. «Vous devez savoir que ce n’est pas la première que les services marocains organisent un tel accueil ; cela dure depuis 36 ans !», affirme-t-il, le sourire en coin.

Pour autant, il a mis en garde les organisateurs d’interdire l’accès à tous ceux qui ne portent pas de badges. «Faites gaffe, les services marocains peuvent toujours faire irruption dans la salle pour provoquer des incidents et voir çà dans les journaux», précise-t-il. Et de conseiller aux participants : «Ne répondez pas à la provocation !» La parenthèse refermée, les travaux de l’Eucoco se déroulent avec des interventions aussi enflammées contre l’occupation marocaine qu’a été l’assaut des «envoyés spéciaux » de sa majesté. Quasiment tous les représentants des 23 pays ont manifesté, avec ferveur et engagement, leur soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Le délégué du Brésil était tellement percutant qu’il tapait des poings sur le pupitre tout en haussant le ton contre le Maroc.


Le député communiste de la Seine- Maritime, Jean-Paul Le Coq, à qui les Sahraouis doivent une fière chandelle d’avoir pu faire monter le président Abdelaziz à la tribune du palais Bourbon, a été bref, mais tonitruant, résumant la position française : «La France officielle n’est pas celle des droits de l’homme. C’est la France des affaires. La preuve : le secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme n’existe plus !». Et de révéler qu’en sa qualité de membre observateur du Conseil de l’Europe, le Maroc exerce un grand lobbying pour faire avorter toute résolution sur l’atteinte aux droits de l’homme dans les territoires occupés (du Sahara Occidental, ndds) avec la bénédiction de la France. La salle se lève pour saluer cet élu de gauche qui représente l’exception française.

Mais le clou de la soirée aura été l’intervention émouvante du président de l’Association internationale des juristes démocrates. Rolland Viel. Du haut de ses 85 ans, la voix tremblotante, ce vétéran de la cause sahraouie qui a fait le procès de l’occupant marocain, a raconté son voyage dans les camps des réfugiés à Tindouf en 1980, à l’invitation du Polisario pour participer à la célébration du 5e anniversaire de la création de la RASD. Moment d’intense émotion, le vieux briscard, sort un CD, un film qu’il a lui-même tourné à Tindouf, et l’offre en cadeau au président Abdelaziz… Les travaux de la première journée se sont terminés dans la sérénité et le maire du Mans, qui a généreusement offert un dîner aux séminaristes, en a profité pour renouveler son soutien à la cause sahraouie et dire sa fierté d’accueillir un tel événement.
Hassan Mali
El Watan, 31/10/2010

Les élus français se mobilisent

Un groupe d’élus français, toutes tendances politiques confondues, a lancé hier un appel à pétition pour rassembler le maximum de signatures pour adresser une lettre au président Nicolas Sarkozy.

Pour ce faire, une délégation présente ici au Mans, a proposé et obtenu l’appui de l’Eucoco pour entamer la démarche. Cette initiative originale fait suite au séjour de 107 élus français, le 30 avril dernier, dans les camps de réfugiés sahraouis à Dakhla.
Dans un document rendu public hier, les initiateurs de la pétition soulignent qu’«aucun Etat dans le monde n’a reconnu la souveraineté du Maroc au Sahara occidental». Les élus français demandent au président Sarkozy de s’engager «pour la mise en œuvre des résolutions des Nations unies et l’application de la légalité internationale concernant les droits de l’homme au Sahara occidental».
Les pétitionnaires soulignent qu’il est «urgent de parvenir à une solution, de ce conflit, garantissant le libre choix des peuples». De la même manière que la France et l’Union européenne «se doivent de déployer tous leurs efforts pour parvenir à une paix durable dans cette partie de l’Afrique».
El Watan, 31/10/2010

Une tribune internationale pour la cause sahraouie

La 36ème conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (Eucoco) a débuté vendredi soir dans la ville française du Mans sous le thème «Autodétermination au Sahara occidental : droit inaliénable» en présence de plus de 450 participants, en provenance d’Afrique, d’Amérique latine, d’Europe et d’Asie.
Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, qui a assisté à l’ouverture de la conférence, a, dans son intervention, interpellé, une fois de plus, la communauté internationale sur «la situation hautement préoccupante des réfugiés sahraouis, qui ne cesse de se détériorer de jour en jour», rapporte l’APS. Il a également souligné que le blocage du processus de règlement du conflit du Sahara occidental «constitue une menace réelle à la paix dans la région et risque d’anéantir les efforts de l’ONU».
Mohamed Abdelaziz a, par ailleurs, saisi cette opportunité pour rendre un hommage appuyé à l’Algérie, «appréciant à sa juste valeur» sa solidarité et son soutien indéfectible à la cause sahraouie. «Nous ne pouvons qu’exprimer notre gratitude à l’Algérie qui n’a ménagé aucun effort pour défendre la cause du peuple sahraoui et lui exprimer son soutien indéfectible», a-t-il affirmé. Il a par ailleurs souligné que la situation de privation que vivent les réfugiés sahraouis «continue à nous alerter sur l’urgence d’un règlement juste et équitable, dans le cadre de la légalité internationale». Et de rappeler que, lors de la précédente conférence de l’Eucoco, le sujet préoccupant et dominant était le sort des sept prisonniers politiques, détenus dans les geôles marocaines.
Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, «le problème demeure entier et nous nous trouvons devant une situation flagrante de violation des droits de l’Homme qui a conduit des milliers de réfugiés sahraouis à fuir leur camps et se réfugier dans le désert pour échapper à la marginalisation et la pauvreté imposées par les forces d’occupation marocaines. Nous ne cesserons pas de lancer des appels à la communauté internationale pour desserrer l’étau en ouvrant le territoire aux observateurs et journalistes du monde entier pour dénoncer cette situation intenable». Il a également appelé à doter la Minurso, à l’image des autres missions de l’ONU, des prérogatives qui lui font défaut, lui permettant de surveiller le respect des droits humains dans les territoires occupés.
La nouvelle forme de résistance pacifique menée par le peuple sahraoui suscitera certainement des échos et engendrera un élan de solidarité internationale et un soutien juste à la cause sahraouie, a-t-il ajouté. Ouvrant les travaux de la conférence du Mans, le président de l’Eucoco, M. Pierre Galland, a évoqué la situation de plus de 20 000 Sahraouis qui observent un sit-in dans le camp de «l’indépendance» près d’El Ayoun pour dénoncer l’occupation de leur pays, le Sahara occidental, et protester contre la pauvreté et la marginalisation.
M. Galland a appelé la communauté internationale à prendre les mesures appropriées pour relayer l’appel des populations sahraouies qui, par dizaines de milliers, vivant dans la précarité la plus absolue, «ont donné une leçon de courage pacifique pour exiger que leurs droits soient respectés». Une délégation d’élus français qui prend part à ladite conférence a interpellé, de son côté, le président Sarkozy pour l’amener à s’engager dans la mise en œuvre des résolutions des Nations unies sur les droits de l’Homme au Sahara occidental.
«La France et l’Union européenne se doivent de déployer tous les efforts pour parvenir à une paix durable dans cette partie de l’Afrique», ont-ils relevé. Composée de 107 élus, la délégation s’est rendue le 30 avril dernier dans les camps de réfugiés sahraouis de Dakhla où elle a constaté la situation «alarmante» des réfugiés sahraouis.
La Tribune d’Algérie, 31/10/2010

Soutien renouvelé à la cause sahraouie et batterie de mesures contre la violation des droits humains

Le Mans (France), 31/10/2010 (SPS) La 36e conférence du comité de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) a pris fin dimanche par l’adoption d’une résolution finale plaidant pour un soutien renouvelé au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Réunis en quatre ateliers, les participants à cette conférence ont salué particulièrement « l’effort permanent », réalisé par le Comité algérien de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) pour son soutien aux revendications légitimes du peuple sahraoui.

Ils se sont, par ailleurs, réjouis de la mise en place d’une conférence internationale latino-américaine de soutien au peuple sahraoui et se sont engagés à lui apporter sa collaboration pour couronner se travaux de résultats concrets.

Ils se sont, en outre, entendus sur les objectifs à poursuivre pour renforcer et diversifier l’action de solidarité et les méthodes de travail en vue d’accroître la capacité des militants et de leurs organisations pour contribuer à « la mise en œuvre des droits inaliénables du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ».

Les participants ont également chargé la Task Force de l’EUCOCO d’établir et de diffuser « dans les meilleurs délais », un calendrier et un programme commun de travail, coordonnés à l’échelle internationale. Les chapitres consacrés aux volets politique, à l’information et aux ressources humaines, se sont taillés la part du lion lors des travaux de cette conférence de solidarité.

L’atelier des droits de l’homme, s’appuyant sur des témoignages accablants de militants de droits de l’homme venus des territoires occupés et les témoignages poignants sur les visites des militants dans les campements de réfugiés, a décidé d’une batterie de mesures pour développer son plan d’action en faveur du respect des droits humains sahraouis.

Les témoignages apportés des territoires occupés sont d’autant plus accablants que les autorités marocaines empêchent aux observateurs et à la presse internationale l’accès aux campements des réfugiés.

Aux mois de novembre et décembre, un « programme d’urgence » en direction des territoires sahraouis occupés et, particulièrement, envers les « campements de l’indépendance », comprenant une délégation médicale, de parlementaires européens et de différents pays, a été dégagé.

Ce programme comprendra également des visites de représentants de différentes institutions, de journalistes, du mouvement solidaire, de membres de la Task Force et également de la société civile.

En appui à ces actions, un travail de « lobbying efficace » sera effectué en direction des Nations unies, l’Union européenne, la France, l’Espagne, à travers des lettres, des manifestations et de rencontres.

Les avocats sont, en outre, appelé à assurer l’accompagnement des procès des défenseurs sahraouis des droits de l’homme et des détenus politiques, en premier lieu le procès des 7 prisonniers politiques de Salé, le 5 novembre.

Un programme de lobby en direction du Conseil des droits de l’homme et en direction du Conseil de sécurité de l’Onu, avec l’exigence de mettre sur pied un mécanisme d’observation et de protection des droits de l’homme, y compris le droit à l’autodétermination, a également été approuvé.

Avec un groupe de juristes, les participants ont également entamé l’étude d’un arsenal juridique à la disposition du peuple sahraoui pour faire respecter les droits des populations sahraouis déplacées vers les « campements de l’indépendance ».

Au volet de l’information, les participants ont convenu qu’ »il faut se préparer à la guérilla de la communication » et être en mesure de rectifier les contre-vérités diffusées par la Maroc et être capable de promouvoir une information reflétant la réalité sahraouie.

Des propositions ont été retenues dans ce sens tel que l’appui aux visites de militants sahraouis et de défenseurs de droits de l’homme, venant des territoires occupés.

Le CNASPS a, dans ce cadre, réitéré son offre pour faciliter le voyage de ces militants vers l’Europe pour contribuer à diffuser l’information.

Au chapitre des ressources naturelles, les participants ont décidé qu’une action de dénonciation de l’accord d’association UE/Maroc et l’accord de pêche doit être menée en coopération avec le Western Sahara Resource Watch.

Les campements montés aux alentours de la ville d’El-Aaiun où vivent actuellement plus de 20.000 Sahraouis protestant, contre leur condition de vies, sont le « témoignage éloquent que les ressources naturelles du territoire ne bénéficient pas à la population sahraouie », ont enfin relevé les participants.(SPS)

Le Mans (France), 31/10/2010 (SPS) La 36e conférence du comité de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) a pris fin dimanche par l’adoption d’une résolution finale plaidant pour un soutien renouvelé au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Réunis en quatre ateliers, les participants à cette conférence ont salué particulièrement « l’effort permanent », réalisé par le Comité algérien de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) pour son soutien aux revendications légitimes du peuple sahraoui.

Ils se sont, par ailleurs, réjouis de la mise en place d’une conférence internationale latino-américaine de soutien au peuple sahraoui et se sont engagés à lui apporter sa collaboration pour couronner se travaux de résultats concrets.

Ils se sont, en outre, entendus sur les objectifs à poursuivre pour renforcer et diversifier l’action de solidarité et les méthodes de travail en vue d’accroître la capacité des militants et de leurs organisations pour contribuer à « la mise en œuvre des droits inaliénables du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ».

Les participants ont également chargé la Task Force de l’EUCOCO d’établir et de diffuser « dans les meilleurs délais », un calendrier et un programme commun de travail, coordonnés à l’échelle internationale. Les chapitres consacrés aux volets politique, à l’information et aux ressources humaines, se sont taillés la part du lion lors des travaux de cette conférence de solidarité.

L’atelier des droits de l’homme, s’appuyant sur des témoignages accablants de militants de droits de l’homme venus des territoires occupés et les témoignages poignants sur les visites des militants dans les campements de réfugiés, a décidé d’une batterie de mesures pour développer son plan d’action en faveur du respect des droits humains sahraouis.

Les témoignages apportés des territoires occupés sont d’autant plus accablants que les autorités marocaines empêchent aux observateurs et à la presse internationale l’accès aux campements des réfugiés.

Aux mois de novembre et décembre, un « programme d’urgence » en direction des territoires sahraouis occupés et, particulièrement, envers les « campements de l’indépendance », comprenant une délégation médicale, de parlementaires européens et de différents pays, a été dégagé.

Ce programme comprendra également des visites de représentants de différentes institutions, de journalistes, du mouvement solidaire, de membres de la Task Force et également de la société civile.

En appui à ces actions, un travail de « lobbying efficace » sera effectué en direction des Nations unies, l’Union européenne, la France, l’Espagne, à travers des lettres, des manifestations et de rencontres.

Les avocats sont, en outre, appelé à assurer l’accompagnement des procès des défenseurs sahraouis des droits de l’homme et des détenus politiques, en premier lieu le procès des 7 prisonniers politiques de Salé, le 5 novembre.

Un programme de lobby en direction du Conseil des droits de l’homme et en direction du Conseil de sécurité de l’Onu, avec l’exigence de mettre sur pied un mécanisme d’observation et de protection des droits de l’homme, y compris le droit à l’autodétermination, a également été approuvé.

Avec un groupe de juristes, les participants ont également entamé l’étude d’un arsenal juridique à la disposition du peuple sahraoui pour faire respecter les droits des populations sahraouis déplacées vers les « campements de l’indépendance ».

Au volet de l’information, les participants ont convenu qu’ »il faut se préparer à la guérilla de la communication » et être en mesure de rectifier les contre-vérités diffusées par la Maroc et être capable de promouvoir une information reflétant la réalité sahraouie.

Des propositions ont été retenues dans ce sens tel que l’appui aux visites de militants sahraouis et de défenseurs de droits de l’homme, venant des territoires occupés.

Le CNASPS a, dans ce cadre, réitéré son offre pour faciliter le voyage de ces militants vers l’Europe pour contribuer à diffuser l’information.

Au chapitre des ressources naturelles, les participants ont décidé qu’une action de dénonciation de l’accord d’association UE/Maroc et l’accord de pêche doit être menée en coopération avec le Western Sahara Resource Watch.

Les campements montés aux alentours de la ville d’El-Aaiun où vivent actuellement plus de 20.000 Sahraouis protestant, contre leur condition de vies, sont le « témoignage éloquent que les ressources naturelles du territoire ne bénéficient pas à la population sahraouie », ont enfin relevé les participants.(SPS)

Sahara occidental : " La communauté internationale ne peut rester muette" (comités suisses)

Chahid El Hafed, 31/10/2010 (SPS) Les Sahraouis vivent dans les territoires occupés du Sahara occidental une pauvreté galopante et une répression sans pitié chaque fois qu’ils ont l’audace de manifester pacifiquement pour leurs droits, a indiqué un communiqué des comités suisses de soutien au peuple sahraoui, estimant que la communauté internationale « ne peut rester muette ».

Les Sahraouis sont sur leur terre et pourtant spoliés de leurs richesses qu’elles soient minières ou halieutiques, a regretté la même source.

« Leur patience est à bout, voici plus de trente ans qu’ils attendent que l’ONU tienne ses engagements: la décolonisation du Sahara Occidental, l’exercice du droit à l’autodétermination auquel ils ont droit, sans que la Minurso réagisse, a déploré le communiqué.

« Il fallait que le pire arrive et c’est arrivé le 24 octobre. L’armée marocaine a tiré pour empêcher l’arrivée d’eau et de nourriture dans les camps dressés par la population sahraouie hors des villes occupés du Sahara Occidental. Bilan : un jeune garçon de 14 ans mort, des adultes blessés », a constaté le communiqué.

Plusieurs milliers de Sahraouis ont décidé depuis quinze jours d’entrer dans une résistance active et pacifique. Leur objectif : crever le mur du silence et affirmer qu’il suffit qu’ils soient considérés comme activistes pour qu’ils n’aient plus de travail au Sahara Occidental ou qu’ils soient évacués vers le nord, a souligné la même source.

L’armée marocaine cerne les camps de toiles sahraouis, les hélicoptères survolent la zone. « Le pire est à craindre », a averti le communiqué. (SPS)

Le Maroc affirme que Mustapha Selma est blessé dans une tentative d’évasion : le Gouvernement sahraoui dément

Bir Lehlou (territoires libérés), 31/10/2010 (SPS) Le Gouvernement sahraoui a démenti les informations diffusées samedi par l’agence officielle marocaine (MAP), selon lesquelles le policier Mustapha Selma Ould Sidi Mouloud a été blessé par balle lors d’une tentative d’évasion, estimant de « dévier l’attention » de la gravité de la situation des campeurs de Gdeim Izik (dans les banlieux de la ville d’El Aaiun, capitale sahroauie occupée par le Maroc, ndds).

« Nous tenons à opposer un démenti formel à l’information publiée par l’agence gouvernementale marocaine d’information (MAP) qui vient de publier un dépêche faisant état d’une tentative d’évasion du policier Moustapha Ould Salma et serait blessé toujours selon la MAP », a indiqué un communiqué du ministère de l’information.

Pour le Gouvernement sahraoui, l’agence officielle marocaine « multiplie les mensonges et l’intox pour dévier l’attention de l’opinion publique interne et internationale de la situation grave dans les territoires occupés après l’assassinat inqualifiable dont , le jeune de 14 ans, Najem Elgarhi a été la victime et suite à l’exode massif des habitants des villes spoliées qui manifestent haut et fort leur rejet de la politique coloniale marocaine » a ajouté le communiqué.

Les autorités sahraouies avaient décide le 6 octobre dernier depuis la localité de Mhériz (territoires libérés) la libération de Moustapha Selma, à la demande des organisations internationales des droits de l’Homme défendant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Les autorités sahraouies entreprennent depuis cette date « des contacts avec des organisations internationales intéressées pour la mise en œuvre de cette décision », avait indiqué un communiqué publié le même jour, rappelle-t-on.

Moustapha Selma a été arrêté le 21 septembre dernier à Mheriz (territoires libérés du Sahara Occidental, ndds) pour répondre à plusieurs chefs d’accusations dont la principale est l’espionnage en faveur d’un pays en guerre avec la République sahraouie, rappelle-t-on.

Soutien au droit du peuple sahraoui à l’indépendance

Cette initiative pacifique est d’autant plus remarquable, qu’elle fait tâche d’huile et d’autres villes suivent l’exemple d’El-Ayoun pour fuir la répression marocaine. L’autre aspect de la gravité de la situation vécue par le peuple sahraoui, est que voilà des années que «nous plaidons pour que la Minurso prenne ses responsabilités devant la répression féroce imposée au peuple sahraoui, or elle vient de se voir interdire l’accès des campements de réfugiés» installés à quelques kilomètres de la ville sous occupation marocaine, Laâyoune. De plus, pour M. Galan, l’expression pacifique du peuple sahraoui qu’on entendait peu et qui s’est déclenchée en mai 2005 éclate aujourd’hui aux yeux de la communauté internationale interpellée plus qu’avant à faire valoir la force du droit sur la force coloniale.
A ce propos, le président de l’EUCOCO ne manquera pas de souligner qu’«il faut être aveugle et sourd pour ne pas vouloir comprendre le message de ce peuple dans son désir de mettre fin à la dégradation de sa situation politique, économique et sociale» par l’exercice de son droit à l’autodétermination.
Une politique d’oppression et de répression des autorités marocaines dans les territoires sahraouis encore sous son occupation, au moment ou Rabat invite ses hôtes étrangers à porter des témoignages pour voiler les pratiques propres à un système colonial. A ce propos, M.Galland dira : «On voit des gens continuer à se rendre, dans ces territoires, à l’appel des Marocains, pour constater de visu tout ce que le Maroc fait de «beau», et vous avez des gens qui se laissent apprêter et qui reviennent, comme ces sénateurs français, en disant que ce qu’ils ont vu là-bas est merveilleux et qu’ils n’ont pas vu de Sahraouis qui plaidaient la cause de l’indépendance». Et d’ajouter qu’«en effet, si on ne vous les montre pas, si vous n’allez pas voir qu’ils sont sous oppression, détenus dans des prisons, que vous ne vous rendez pas dans ces lieux de détention et que vous faites semblant de ne rien entendre, alors, vous pouvez toujours dire je peux témoigner sur tout ce qui est beau là-bas».
Aussi, pour le président d’Eucoco, «notre objectif est, donc, de faire appel à la communauté internationale, en particulier au secrétaire général de l’Onu, au Conseil de sécurité mais aussi à l’Union européenne qui, dans ses accords avec le Maroc, où la question des droits de l’homme est centrale, doit prendre acte de ce qui est en train de se passer dans les territoires sahraoui occupés». Et tout cela, a-t-il poursuivi, «au moment même où l’Union européenne doit renégocier ses accords de pêche avec le Maroc, accord fait sur le dos des Sahraouis» au vu de la violation du droit international par l’UE dans ses accords de pêche avec Rabat dans les eaux teritoriaux du Sahara Occidental. Evoquant le nombre de participants à cette conférence, il rappellera qu’ils sont plus de 400 personnes à y prendre part, venant d’Amérique latine d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Australie et qu’il est très intéressant d’assister à l’élargissement de la solidarité internationale autour du peuple sahraoui.
De son point de vue, c’est un signe que dans les opinions publiques aujourd’hui, il y a une «conscience réelle» et «quand les associations se mettent en route et révèlent ce qui se passent, les ONG relayent ces préoccupations» et que les Sahraouis ont toutes les raisons d’être déterminés à faire valoir leur droit. L’Onu étant là pour encadrer ce droit, «mais si à l’intérieur du Conseil de sécurité, vous n’avez pas toujours la majorité nécessaire, c’est à nous les peuples de continuer à leur rappeler ces réalités qu’il est de notre devoir de corriger», a souligné, M.Galland. Le président de l’EUCOCO s’agissant du blocus médiatique imposé par Rabat dans les territoires sahraouis occupés, il a estimé qu’un appel «doit effectivement être lancé» à la presse qui «doit comprendre aussi que son rôle est de défendre les valeurs universelles» conclut-il.
R. I.

Conférence sur la décolonisation sahraouie : Cette réalité que l’Europe ne veut pas voir

Dans la ville française du Mans, accueillent les 450 participants d’Europe, d’Afrique, d’Asie et de l’Amérique Latine, le pas a été franchi.
L’«intenable statu quo», dénoncé par l’émissaire onusien Christopher Ross lors de la dernière tournée effectuée dans la région, n’a pas longtemps résisté au formidable élan de sympathie et de solidarité de l’autre Europe, celle des élus locaux et municipaux qui ont tout vu et vécu de si près la légitimité de la lutte sahraouie et la gestation d’un Etat assurant dans les pires conditions un fonctionnement démocratique des institutions nationales.

Dans les camps des réfugiés de Tindouf, la réalité du fait national sahraoui a subjugué les élus et forgé une perception nouvelle de la question de décolonisation inachevée dénaturée par la campagne systématique de désinformation de Rabat relayée par la presse française.
Mais, la présence du président  Mohamed Abdelaziz  au cœur même du symbole de la démocratie parlementaire, à l’invitation de la 36e conférence annuelle des la coordination des comités de soutien européen,  autorise à dire que le débat démocratique tend à restaurer une vision équilibrée aux antipodes des schémas désuets.
Au palais de Bourbon, dédié à la décolonisation du Sahara occidental, le fait parait utopique au regard de la position partiale et de l’alignement de l’Elysée sur les thèses édulcorées de l’occupant marocain, récemment réitéré par le ministre des Affaires étrangères Kouchner, et le Premier ministre Fillon.
La mise en garde sahraouie se légitime par l’idée selon laquelle « la France détient les clés de la paix et du règlement du conflit de par sa relation avec le Maroc et sa position prédominante au sein de l’Union européenne» les territoires occupés. Car, conforté dans sa dérive coloniale, le Maroc qui « veut une prédétermination » a fermé les portes à la solution légale référendaire en application des dispositions pertinentes de la charte de l’Onu et des résolutions du Conseil de sécurité.
La cause majeure : la « grande responsabilité » de l’Europe fermant les yeux  devant « la situation désolante de pillage des ressources naturelles du territoire et de violations flagrantes des droits  de l’homme. » « Nous voulons une autodétermination », a martelé le président sahraoui appelant à la protection internationale d’un peuple sans défense forcé à l’exode interne et externe et soumis à la dure loi du blocus et du génocide. Dans les 8.000 camps de la résistance, dressant les remparts de la résistance pacifique dans les villes occupées d’El Ayoune, de Smara et de Boujdour, les mythes sulfureux du « modèle de démocratie » et de la « marocanité des territoires du Sud » ont été fortement ébranlés par le combat de la dignité symbolisé par la Gandhi Sahraouie Aminatou Haïder présente en force dans l’enceinte parlementaire française.
La symbiose populaire, délivrant le message de la liberté, est la manifestation tangible de la légitimité et de la représentativité du Front Polisario désormais intronisé dans son statut d’interlocuteur incontournable.
Larbi Chaabouni.
Horizons, 30/10/2010

Pierre Galland : la conférence de l’EUCOCO se tient à un «moment particulier»

La conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) se tient à un “moment particulier”, où les populations sahraouies, excédées par les conditions qui leur sont imposées, ont pris l’initiative de vider les villes et installer des campements loin dans le désert (dans les territoires occupés du Sahara Occidental, ndds), a souligné hier M. Pierre Galland, président de l’EUCOCO. Cette initiative pacifique est d’autant plus remarquable, a-t-il dit, dans un entretien, qu’elle fait tâche d’huile et d’autres villes suivent l’exemple d’El-Ayoun pour fuir la répression marocaine.
L’autre aspect gravité de la situation vécue par le peuple sahraoui, c’est que voilà des années que “nous plaidons pour que la Minurso prenne ses responsabilités devant la répression féroce imposée au peuple sahraoui, or elle vient de se voir interdire l’accès des campements de réfugiés”. De plus, a-t-il ajouté, l’expression pacifique du peuple sahraoui qu’on entendait peu, éclate aujourd’hui aux yeux de la communauté internationale qui est interpellée et “il faut être aveugle et sourd pour ne pas vouloir comprendre le message de ce peuple dans son désir de mettre fin à la dégradation de sa situation politique, économique et sociale”.
Ce qui est grave, a-t-il ajouté, “c’est que dans le même temps, on voit des gens continuer à se rendre, dans ces territoires, à l’appel des Marocains, pour constater de visu tout ce que le Maroc fait de +beau+ et vous avez des gens qui se laissent appâter et qui reviennent, comme ces sénateurs français, en disant que ce qu’ils ont vu là-bas est merveilleux et qu’ils n’ont pas vu de Sahraouis qui plaidaient la cause de l’indépendance”. “En effet si on vous ne les montre pas, si vous n’allez pas voir qu’ils sont sous oppression, détenus dans des prisons, que vous ne vous rendez pas dans ces lieux de détention et que vous faite semblant de ne rien entendre alors vous pouvez toujours dire je peux témoigner sur tout ce qui est beau là-bas”, a-t-il dit.
“Notre objectif, a ajouté M. Galland  est donc de faire appel à la communauté internationale, en particulier au secrétaire général de l’Onu, au Conseil de sécurité mais aussi à l’Union européenne qui, dans ses accords avec le Maroc, où la question des droits de l’homme est centrale, doit prendre acte de ce qui est en train de se passer dans les territoires”. Et tout cela, a-t-il poursuivi, “au moment même où l’Union européenne doit renégocier ses accords de pêche avec le Maroc, accord fait sur le dos des Sahraouis, puisque l’Europe tolère que les pécheurs marocains et étrangers aillent sur les côtes sahraouies pour pêcher sans que les Sahraouis n’en bénéficient nullement”. “Il est c’est clair que nous sommes dans un contexte difficile, mais j’estime que ce peuple est d’un courage exceptionnel et mène son combat avec détermination et rappelle sans arrêt à la communauté internationale quelles sont ses responsabilités”, a estimé M. Galland.        
Evoquant le nombre de participants à cette conférence, il rappellera qu’ils sont plus de 400 personnes à y prendre part, venant d’Amérique latine d’Asie, d’Afrique et d’Australie et qu’il est très intéressant d’assister à l’élargissement de la solidarité internationale autour du peuple sahraoui. De son point de vue, c’est un signe que dans les opinions publiques aujourd’hui, il y a une “conscience réelle”. “Quand les associations se mettent en route et révèlent ce qui se passent, les ONG relayent ces préoccupations, je crois que les Sahraouis ont toutes les raisons d’être déterminés”, a-t-il ajouté. Rappelons-nous, a-t-il dit, combien il a fallu de temps pour mettre fin à l’apartheid et la situation des Palestiniens aujourd’hui n’est pas meilleure”.
Pour M. Galland, le courage des peuples est “déterminant” pour maintenir cette conception du vivre ensemble, qui doit être fondée sur le respect du droit international, l’Onu étant là pour encadrer ce droit. “Mais si à l’intérieur du Conseil de sécurité, vous n’avez pas toujours la majorité nécessaire, c’est à nous les peuples de continuer à leur rappeler ces réalités qu’il est de notre devoir de corriger”, a-t-il souligné. Sur le manque d’intérêt des médias sur la question sahraouie, il relève que la cause sahraouie est devenue une “cause largement oubliée”, car les médias aujourd’hui préfèrent, de son point de vue, aller vers l’événementiel. “Il  fallut 9 morts pour qu’on parle de la flottille partie briser le blocus imposé à la population de Ghaza”, a-t-il rappelé. “9 morts ont été le prix payé par ces jeunes pacifistes turcs pour qu’on parle de la question palestinienne. Et vous n’avez qu’à le constater, ils sont morts et que témoigne-t-on sur de Ghaza aujourd’hui”, s’est-il interrogé. “Le blocus est toujours là, les Palestiniens sont toujours pris dans un enfermement total”, a déploré M. Galland qui considère que “si aujourd’hui, les conflits ne sont pas couverts par les médias, c’est que beaucoup d’entre-deux, manquent de moyens financiers et préfèrent traiter avec ceux qui leur payent des voyages”.
“Aujourd’hui, vous pouvez vous rendre en Afghanistan ou en Irak, protégés par les armées occidentales. Vous allez avec l’armée française, américaine, vous les accompagnez et vous rapportez ce qu’ils veulent bien vous montrer”. Le président de l’EUCOCO a estimé qu’un appel “doit effectivement être lancé” à la presse qui “doit comprendre aussi que son rôle est de défendre les valeurs universelles”. “Je crains cependant que les moyens mis à la disposition des médias sont aujourd’hui en cause”, dans le désintérêt qu’ils manifestent devant les conflits. “De nos jours, a souligné M. Galland, les gens en Europe ne payent plus leur journal et il existe des journaux gratuits payés par les publicités ou des multinationales et qui communiquent dans le sens de ce que leur bailleurs de fonds les autorise à dire ou pas”. “Nous sommes donc là devant un conflit de conception de ce qu’est l’information et de ce que les grands médias publient ou pas”, a conclu M. Galland qui estime que “pour être un grand journaliste, il faut être doté d’un certain courage et il qu’il n’y a qu’à faire le décompte du nombre de journalistes enlevés ou détenus, pour confirmer ce constat”. “Exercer ce métier, c’est voir les risques accrus par rapport au passé, il faut le reconnaître”, a-t-il enfin admis.
Le Citoyen, 30/10/2010

Pour perpétuer son occupation du Sahara occidental : Jusqu’où peut aller Rabat ?

Dans le temps, les officiels français défendaient becs et ongles, une idée colonialiste désormais écule, selon laquelle l’Algérie faisait partie intégrante de la France. En 1962 et après une lutte âpre et des sacrifices incommensurables, le peuple algérien avait démontré le contraire à cette puissance qui fut contrainte de se retirer de l’Algérie.
Aujourd’hui, nous vivons presque le même cas avec  la question du Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975, et qui contre toute logique, s’acharne à soutenir que ce territoire lui appartient et que le peuple sahraoui est partie intégrante du peuple marocain. Rabat refuse jusqu’à l’idée de consulter ce peuple par voie référendaire, s’il est marocain ou non, lui déniant jusqu’au plus élémentaire de ses droits, celui de décider de son librement, destin. Les autorités marocaines sont prêtes à tout pour faire accroire que le Sahara occidental est une province marocaine. Elles ne lésinent sur aucun moyen pour cela, alors que ce territoire a été déclaré par les lois internationales « non autonome » et qu’il fait l’objet annuellement, depuis son annexion par l’armée marocaine,  d’un vote de résolution par l’assemblée générale des Nations unies, réaffirmant ce statut.
Rabat s’est mis à dos son voisin l’Algérie, parce que notre pays refuse de reconnaître la marocanité du Sahara occidental avant les Sahraouis, premiers et derniers concernés par leur avenir. Pis, le régime marocain accuse Alger de monter des « plans hégémoniques » dans la région maghrébine, alors que cette pratique est son sport préféré. Récemment, le roi Mohamed VI, qui se soucie comme d’une guigne de la construction maghrébine, s’en est allé de son analyse à propos du gel de ce projet, en déclarant sans aucune retenue que « l’intégration souhaitée par les peuples de la région et dictée par l’esprit du temps se heurte à des plans hégémoniques et à des écueils politiques rendus pourtant obsolètes avec la fin de la guerre froide ».
Le roi affirme que l’Union du Maghreb Arabe « reste l’otage de calculs étriqués liés au conflit artificiel suscité autour du Sahara marocain ». Rabat se met subitement à se préoccuper de l’UMA, qu’il s’est employée (et le fait toujours) à torpiller. N’a-t-on pas au Maroc couru derrière une adhésion pleine et entière à l’Union européenne  et faute d’y parvenir, n’a-t-on pas fait des concessions souveraines pour obtenir le statut avancé de ce regroupement ? Dans ces conditions, qu’attendre de plus d’un régime qui avait accepté,  pour assouvir ses besoins expansionnistes, de partager en 1978, le Sahara occidental avec la Mauritanie ?  Qu’attendre d’un tel régime qui avait accepté de tenir un référendum en 1991 sur le devenir de ce territoire, après des négociations directes, à Rabat même avec les dirigeants du Polisario, avant de les diaboliser et renier tout engagement à ce sujet ? Qu’attendre d’un régime qui jette en prison pour longtemps, ses propres sujets qui osent s’exprimer sur les erreurs commises durant le conflit armé avec les indépendantistes du Polisario ? L’un d’eux, un ancien prisonnier de guerre du mouvement indépendantiste, croupit dans les geôles du roi, pour avoir adressé à ce sujet.
Il s’agit d’un militaire à la retraite qui en 2006, plaidait dans cette une lettre au roi Mohamed VI « l’amélioration de la situation de ses anciens compagnons d’armes », libérés par le Polisario sous les auspices du CICR. Il avait aussi dévoilé un « secret militaire » sur la guerre entre l’armée marocaine et l’armée de libération sahraouie. Rabat ne s’encombre d’aucun scrupule pour « punir » quiconque ose évoquer ce sujet en mal. Ainsi, il y a deux jours, ce sont les correspondants de la  chaîne Al Jazera qui ont vu leurs accréditations au Maroc, annulées. Cette fois-ci, ils n’ont pas entre autres, adhéré à la thèse marocaine sur ce qu’on appelle à Rabat, la question de « l’intégrité territoriale ». Ce reproche n’est pas  paru dans le communiqué officiel avalisant cette décision contre le staff de cette chaîne. Cependant, il n’est un secret pour personne aujourd’hui, que les autorités n’attendaient qu’un petit prétexte  pour sévir contre cette chaîne qui n’illustre plus des reportages sur le Maroc avec la carte de ce pays incluant le territoire sahraoui. Et le fait de reconnaître que ce territoire est encore non autonome relève pour le Makhzen, du crime de lèse-majesté.      
Salim Ouali
Le Citoyen, 30/10/2010