«Pousse-toi que je m’y mette» ?

L’Algérie freine l’action sécuritaire dans la bande du Sahel, nous rapporte le plus sérieusement du monde un grande agence en voie de MAPemisation. Nous servir ce genre de sottise, c’est comme nous dire que la Tour Eiffel s’est coiffée d’un croissant et chantait Kassaman chaque shabbat dans la langue d’Ahmadinedjad. La même source a réussi le tour de force de faire dire à un tas de gens – il n’y manquait que le classique chauffeur de taxi – que c’est Alger qui empêche le système de défense des pays du champ de se mettre à l’aise. N’est-il pas réconfortant de voir d’honorables correspondants s’inquiéter du cas de notre région martyre, avec le même dévouement que celui de leur demi-compatriote BHL ? Sauf que les Algériens sont le contraire de BHL ; ils répugnent à jouer à Zorro dans le voisinage. Nos djounoud ne peuvent faire, par exemple, ce que font les héritiers de Bigeard. En aucun cas ils ne violeront le territoire d’un pays réputé souverain en l’absence de son président. Le «droit à l’ingérence» n’a pas la cote chez nous. La RADP a d’autres principes, d’autres valeurs, elle dont les lois interdisent formellement à ses ressortissants de s’impliquer dans les conflits armés hors de ses frontières. Mais, sait-on jamais, peut-être que la Constitution le permettra une fois amendée comme on l’envisage dans le cadre des réformes. Bizarrement on culpabilise les Algériens parce qu’ils refusent de faire ce qu’ils ne veulent pas qu’on leur fasse ! Mais quelles sont donc les forces qui gagneraient à disqualifier l’Algérie dans la zone sahélo-saharienne lorsque l’on sait que l’action commune des gouvernements des pays du champ gagne en harmonie ? Un diplomate présenté comme nigérien, anonyme bien sûr, nous met quand même sur une piste intéressante. «Nos Etats continueront à développer leurs relations sécuritaires, d’un côté avec l’Algérie, de l’autre avec d’autres pays, également incontournables, comme le Maroc et la France», disait-il. Bizarre, les Etats-Unis qui viennent d’abriter une rencontre sur le Sahel ne figurent pas parmi les «incontournables». Ce qui est assez significatif. Mais qui douterait vraiment des immenses efforts d’Alger pour sécuriser la région du Sahel, la développer et la tenir loin de la nocivité des BHL et autres visiteurs incongrus. M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 24/11/2011

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