Un Youm Kippour au Maghreb ?

Moïchan Med Lamine, jeune sahraoui assassiné à Dakhla
De Rome, Abdelkader Omar, le Premier ministre de la RASD (République arabe sahraouie démocratique, membre fondateur de l’UA, déjà reconnue par quelque 80 Etats) avertissait à son tour, dimanche dernier, sur les risques d’un embrasement dans la région, en raison de l’entêtement du Maroc à faire barrage à la solution référendaire au Sahara occidental. «Les Sahraouis et surtout les jeunes, sont aujourd’hui exaspérés et frustrés par le fait que le règlement de leur question sacrée est dans l’impasse, à cause des tergiversations et de l’entêtement du Maroc», affirmait-il à l’agence nationale APS. «Il est par conséquent à craindre que cet état de fait ne conduise à l’irréparable qui ne manquerait sans doute pas d’avoir des conséquences négatives sur la stabilité et la sécurité de la région méditerranéenne dans son ensemble», ajoutait-il dans une implacable logique. L’avertissement n’est pas nouveau et tous les dirigeants sahraouis qui ont compétence de parler au nom du Polisario et de la RASD l’ont déjà dit et redit maintes fois. Comme faisait Anouar Sadate à l’époque face à Israël. Aujourd’hui, le Maroc réagit comme l’Israël d’hier, qui avait érigé la ligne Barlev et s’était cru à l’abri derrière. Le Maroc a, lui aussi, monté en bon colonialiste sa ligne Barlev avec l’aide d’Israël et de ses comparses d’Occident. Cela lui procure ce sentiment illusoire d’invulnérabilité ce qui le renforce dans son intransigeance. Le moment venu, le soldat égyptien a pulvérisé la ligne Barlev, comme le combattant du Polisario défoncera le moment venu sa contrefaçon. «Tout problème a une solution», proclame la règle. Ceci dit, on doit reconnaître qu’il est quelque peu injuste de faire porter la responsabilité du blocage au seul Maroc. La France entrave toute initiative visant au règlement de la question sahraouie, affirmait hier à El Ahrar, M. Hadj Mohamed Tahar, figure discrète de notre diplomatie dans ses moments de gloire. Et tout nous pousse à le croire, même si, récemment, l’ambassadeur de France déclarait ingénument depuis Relizane qu’»il n’y a pas de soutien prononcé de la France pour le Maroc». Chirac ne parlait-il pas de provinces marocains du Sud, en évoquant les territoires sahraouis occupés, avant qu’on ne se rende compte recemment que chez lui ça n’allait pas à la tête. 
M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 27/09/2011

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