A chacun son allégeance

Le référendum aura été en quelque sorte un acte de «renouvellement d’allégeance», disait le prince Moulay Hicham Ben Abdellah El Alaoui, cousin du roi Mohammed VI, mardi dernier à l’université de Malaga. Une interprétation pertinente qui éclaire sur les arrières-goûts d’un référendum constitutionnel aussi apprécié que le chanvre indien au royaume de Shamharouche. Sauf qu’on ne sait pas si le prince charmant incluait ou non dans ses pensées le Sahara occidental lorsqu’il pensait à cette allégeance. 
 
On ne sait pas s’il avait à l’esprit le Maroc dans ses frontières internationales telles que définies par le «Machin» ou le Grand Maroc dont les frontières sont aussi floues et aussi élastiques que celles du Grand Israël. Mais qu’importe, puisque les Sahraouis, les véritables propriétaires de la Seguia El Hamra wa Wadi Edhahab, disent que le référendum sur la Constitution du roi ne les concerne pas et qu’ils tiennent plus que jamais, eux, à un référendum d’autodétermination. 
 
A écouter le Makhzen, on pourrait croire que les Sahraouis seraient de zélés Marocains, alors que la réalité du terrain dit que la situation reste tendue dans les territoires sahraouis occupés, particulièrement à El Ayoun, qui connaît un déploiement sécuritaire inhabituel, confirmé de source médiatique marocaine. En envoyant de tels renforts, le souci du Makhzen n’était pas de garantir la sérénité de l’opération référendaire. L’objectif était d’empêcher un Gdeim Izik bis, l’acte II du «camp» qui avait donné en novembre dernier le la aux «printemps arabes». Les Sahraouis comptaient cette fois monter leur camp sur le littoral à Foum el Oued, dans la commune de Lamrissa, à 20 km d’El Ayoun. Un renouvellement d’allégeance au Polisario, comme dirait Moulay Hichem. Les véhicules se rendant vers ces lieux sont fouillés, les tentes à bord saisies et le camping interdit en dehors des endroits désignés. Bref, des trucs qui ne figurent pas dans les mesures de confiance de Christopher Ross, alors que la question des droits humains s’impose davantage dans les pourparlers. 
 
Que cela ne plaise pas aux «bienfaiteurs» d’en face n’y changera rien comme on le verra au prochain round de discussions informelles entre le Maroc et le Polisario en tant que «représentant unique et légitime du peuple sahraoui».
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr

Le Jeune Indépendant, 14/07/2011

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