Question à l’Assemblée Nationale : La position de la France sur le Sahara Occidental

De M. André Gerin ( Gauche démocrate et républicaine – Rhône )
Question publiée au JO le : 17/05/2011 page : 4913
Ministère interrogé > Affaires étrangères et européennes
M. André Gerin attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la résolution que vient d’adopter le conseil de sécurité des Nations-unies prolongeant, pour un an, le mandat de la mission de l’ONU (Minurso) au Sahara occidental et mentionnant, pour la première fois, les droits de l’Homme. Alors que les soulèvements des peuples arabes ont fait chuter des dictateurs en Tunisie et en Egypte, que d’autres chancellent, le Maroc continue d’occuper le Sahara occidental et de contester le droit à l’autodétermination des sahraouis.
Ce grand mouvement des peuples arabes a commencé en octobre 2010 au Sahara occidental quand 20 000 sahraouis ont quitté la ville d’El Aaiun pour installer à Gdeim Iik, un camp de 8 000 tentes pour protester contre l’occupation de leur territoire et défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux.
Depuis l’assaut meurtrier des forces d’occupation marocaines le 8 novembre contre le camp de Gdeim Iik, les manifestations se succèdent dans les territoires occupés, notamment à l’initiative des familles de prisonniers politiques sahraouis. Ces manifestations, toujours pacifiques, sont réprimées avec de nombreux blessés et de nouvelles arrestations. Un camp de protestation de Sahraouis à Akindelf a été démantelé le 26 mars, une manifestation d’étudiants sahraouis, soutenus par des étudiants marocains, à Marrakech a été violemment réprimée le 27 mars.
Actuellement, plus de 150 militants sahraouis sont détenus, 20 d’entre eux pour la plupart responsables d’associations sahraouies des droits de l’Homme, sont poursuivis devant le tribunal militaire et risquent de lourdes peines de prisons. Certains sont en isolement total, sans journaux, ni radio, ni livres, ni courrier. Jusqu’à présent, la France a apporté son soutien indéfectible au Maroc dans sa négation des droits du peuple sahraoui.
Aujourd’hui, cette attitude est à contresens de l’histoire, comme fut celle qui consista à soutenir, au-delà de la raison, le despote tunisien Ben Ali. Il souhaite savoir ce qu’il compte entreprendre en direction des autorités marocaines pour le respect de l’autodétermination du peuple sahraoui.
SaharaDoc, 31/05/2011

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