Burns mépriserait-il l’UA ?

William Burns nous répète à partir de Rabat que la proposition marocaine d’autonomie est la meilleure invention de l’homme après les vacances à Marrakech. Pourtant, il sait que cette proposition ne cesse d’être rejetée par le peuple sahraoui qui ne veut être le sujet de personne et qui veut, lui aussi, sa liberté et son indépendance, comme tous les peuples du Maghreb et d’ailleurs. Burns ne veut pas se rendre compte que le peuple sahraoui est distinct du peuple marocain et qu’au Sahara les deux nationalismes s’affrontent continuellement, comme le démontrent la tragédie de Gdeim Izik et, plus récemment, la «ratonnade» lancée par les colons marocains contre les quartiers sahraouis à Dakhla et qui fut plus destructrice encore. Burns rejetterait-il les plans de paix Afrique-ONU sur le Sahara occidental ? 

«La seule solution valable (au conflit du Sahara occidental) passe par l’organisation d’un référendum d’autodétermination, disait la commissaire aux affaires politiques de la Commission de l’Union africaine, Mme Julia Dolly Joiner, dimanche dernier à Tifariti. Et Tifariti c’est en territoire sahraoui, et ce n’est pas du tout controlé par le Maroc. Les services de l’état civil du royaume n’y ont jamais délivré un certificat de naissance, de décès ou un permis d’inhumer. Comme d’ailleurs dans le reste des territoires sahraouis avant leur invasion en 1975. Des détails qui prouvent qu’au Sahara occidental le Maroc est aujourd’hui un indu occupant. Burns ne semble pas vouloir tenir compte non plus des propos de Ban Ki-moon lorsqu’il exhortait, jeudi dernier, la communauté internationale à en finir «immédiatement et complètement» avec la décolonialisation qui perdure dans 16 territoires non autonomes à travers le monde, dont le Sahara occidental. 
De New York, Mohamed Loulichki, le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, nous parla alors d’une autodétermination qui s’exerce au «cas par cas». Une formule aussi claire que celle fournie chez nous pour expliquer qu’à Alger «les marches ne sont pas interdites mais ne sont pas autorisées». Le congrès du Polisario décidera avant la fin de 2011 «les idées et les stratégies à même de parvenir à l’objectif sacré», déclarait le président sahraoui. A ce qu’on sache, l’objectif sacré n’est pas du tout l’autonomie.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 
Le Jeune Indépendant, 02/03/2011

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