Louisa Hanoune aux Affaires étrangères…

Nous n’aurons pas besoin de fuites organisées pour découvrir ce qu’aurait dit Louisa Hanoune aux Américains, aux Français ou aux Allemands, au lendemain de la marche avortée de ce début de semaine. Son message a été rendu public et nos lecteurs ont été nombreux à s’en féliciter. Pas forcément parce qu’ils sont d’accord avec le programme politique du PT ou avec son appréciation de cette marche empêchée le 12 février dernier à Alger, mais tout simplement en raison d’une belle démonstration de franchise politique à l’adresse de pays étrangers qui profitent du moindre trouble en Algérie pour afficher de nouveau leur tendance insupportable à l’ingérence dans nos affaires intérieures. Louisa Hanoune n’a pas mâché ses mots, comme on dit dans le langage populaire, en rappelant quelques cas flagrants de piétinement des droits de l’homme par les gouvernements de ces grandes nations, toujours promptes à donner des cours magistraux de civilisation. Des lois d’exception américaines contre le terrorisme, qui ont conduit aux abus de Guantanamo, au traitement honteux réservé par la France à la présence des Roms sur son territoire, la mise au point diplomatique de la figure de proue du Parti des travailleurs a clairement énoncé ce que tout le monde sait désormais : les démocraties occidentales n’hésitent pas à transgresser les valeurs qu’elles utilisent comme moyen de pression quand cela les arrange. Il est toujours bon de le répéter tant que ces vérités ne tempéreront pas les déclarations des uns sur ce qui se passe chez les autres. Or, ceux qui ont aussi entendu l’exercice de style de notre ministre des Affaires étrangères, se sentant presque obligé de répondre à ces remarques désobligeantes – et surtout sans sincérité – de la part d’Obama et consorts, ont dû doublement apprécier ce coup de main opportun de Louisa Hanoune dans la riposte nécessaire de l’Algérie souveraine. Son assistance à une diplomatie en danger a été remarquable et nous rassure sur une relève prometteuse au ministère des Affaires étrangères, par exemple, quand la génération de Novembre sera trop âgée pour résister aux assauts incessants des donneurs de leçons. Une relève qui ne plaira ni à Kouchner, ni à ses successeurs, ni à ceux qui croient encore à l’ingérence.

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