Des invisibles sur le devant de la scène

La révolte arabe est une avalanche de dignité qui a commencé à se répandre dans les déserts, les rues, les places, les palmiers, les souks et les mosquées. Ceux qui n’avaient pas peur, les puissants, commencer à trembler, ceux qui se croyaient à l’abri de leur propre peuple, réfugiés dans le sang du peuple.

Ils étaient invisibles et maintenant les yeux du monde sont braqués sur eux. Ce monde qui se vantait de démocrate se retrouve maintenant confus, indécis, sans savoir quoi dire, quoi faire. Certains avancent la peur des « dangers » radicaux au moment où la peur est de celui qui est différent mais qui a les mêmes sentiments, les mêmes aspirations de liberté, de démocratie.

C’est le langage de celui qui se réveillent tous les jours, coule un bain chaud, brosse ses cheveux et mange trois repas chauds par jour en ne pensant qu’à l’endroit où il ira passer ses prochaines vacances.

C’est vraiment dommage que cette avalanche de dignité ne traverse pas la Méditérranée pour se répandre dans le Vieux Continent pour mettre fin à cet aveuglement qui empêche de voir les souffrances d’autrui.

Ce même aveuglement qui fait que les médias français répètent à l’unisson qu’il n’y a pas de calendrier pour cette révolte. Que le Maroc, à titre d’exemple, est à l’abri parce que « le roi Mohamed VI a déjà fait sa révolution ».  Pourtant, les faits sont là : le 20 février, une date qui a parcouru tous les blogs, sites, pages facebook, twitter… Une date qui pour les jeunes marocains assoiffés de liberté et d’émancipation constitue le début d’une nouvelle ère, une date qui rentrera, par la grande porte, dans l’histoire du Maroc contemporain.

Celui qui ne voit pas cela est non seulement aveugle, sourd et muet, mais cruel aussi, il aura montré que la technologie Facebook et Twitter a plus de coeur qu’un être humain. Cette technologie qui a aidé à raviver l’envie de vivre avec la tête en haut et de se battre pour son droit. Cependant, cette technologie n’est pas le déclencheur de cette révolution. Celle-ci n’est pas née de la révolution technologique, mais de ce bouillon constitué de pauvreté, répression, mécontententement et ce réveil soudain contre la peur dont la Tunisie est le digne précurseur.

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