Mohamed VI : Un roi éclairé

« Grâce à la monarchie, le Maroc a conservé sa stabilité. » Cela semble être l’avis partagé par de nombreux marocains, ayant vécu ou non sous le règne de Hassan II. Selon les penseurs occidentaux et les comparses du régime, le Maroc a besoin d’une certaine stabilité qui sera en mesure de rassurer le monde, et l’Europe en particulier, contre la menace intégriste, le trafic de drogue et l’immigration clandestine. 
Qu’importe si’ après avoir rassuré les « pays démocratiques », la monarchie marocaine a dû bannir la presse indépendante. Le rôle d’un « roi éclairé » est peut-être aussi de décider de ce qui peut être lu « sans quoi on risque de menacer la stabilité du pays ». La vie est tellement plus simple avec le roi, les gens n’ont plus besoin de réfléchir parce qu’il sait ce qui est bon pour son peuple. C’est pourquoi un « roi éclairé »  a parfaitement le droit de protéger la population contre elle-même. Celle-ci pense que pour sortir de la misère, il faut absolument vivre sous le joug de la dictature. La société marocaine est devenue, involontairement, disciple de la realpolitik. Le problème, c’est que cette realpolitik est marquée par une croissance exponentielle de la misère depuis l’apparition du roi Mohamed V sur la lune. 
En matière de corruption, le Maroc est au sommet du podium. Mohamed VI n’est pas innocent en ce qui concerne les détournements de fonds et l’appauvrissement de son peuple. Une enquête récente a démontré que la fortune personnelle du roi Mohamed VI (bien à l’abri sur les comptes des banques occidentales) se compte en milliards de dollars. Ce n’est pas qu’il est corrompu, non… seulement qu’en gros, toute l’économie du pays a fini par lui appartenir. Et puis, s’octroyer un budget de pharaon, ça nécessite de faire des économies ailleurs. Sur l’éducation, sur la santé, sur le travail ou encore sur l’alimentation. 
Son peuple aura de plus en plus de difficultés à se nourrir pour assurer ses frais personnels, pour sa sécurité, ses tenues vestimentaires, ses longs voyages, ainsi que pour ses voitures de luxe qu’il n’hésite pas à embarquer dans un avion militaire pour les expédier en Angleterre pour être réparés, alors que ses concitoyens ont à peine de quoi survivre. 
La chrysalide se mue en vampire pour la déchéance du peuple. Sans plus de considération pour ceux qui le vénèrent, il bafoue leurs espérances, ignore ses promesses et il s’engraisse comme une vermine sur une escarre, avec les mêmes travers: dépenses somptuaires, paranoïa du complot, asservissement du peuple, mainmise sur la justice, renforcement des forces de l’ordre et ruine de l’enseignement. 
Si le Maroc n’a pas connu une période de terreur comme celle que l’Algérie a traversée, c’est dû à la nature même du régime makhzénien : à la violence ordinaire menée par les forces de répression succède une atmosphère d’abattement, de résignation (ponctuée par de nombreuses émeutes qui ne sont pas médiatiquement couvertes), et surtout, une stratégie d’entretien de faux espoir, de rêves et d’illusions. L’annexion du Sahara Occidental un autre moyen de fantasme pour la société marocaine. La façade démocratique est maintenue par les soins d’une nuée de serviteurs à gages dont une partie est occupée en permanence à brosser les revers et les basquets des habits de cour. 
L’Etat qui se prétend, de façon absurde, un rempart contre le terrorisme, est lui-même le sanctuaire des islamistes qui sont derrière de nombreuses opérations terroristes en Europe. Les assassins les plus répugnants, des tyrans détrônés, ont immédiatement trouvé refuge au Maroc où ils ont été soignés dans le plus grand luxe avec l’argent tiré des contribuables marocains. Le dernier en date, le Capitaine Dadis Camara, qui porte sur son uniforme militaire le sang de plus de 158 civils guinéens. Sans oublier la longue liste de tortionnaires « nationaux » qui ont semé la terreur pendant le règne de Hassan II, tels que Benhachem, Laanigri, Bennani… et qui continuent de jouir d’une impunité totale.

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