Panique à Rabat

Court d’arguments pour légitimer son occupation du Sahara Occidental, le Maroc ainsi que ses lobbies utilise, depuis quelques années, le terrorisme comme arme pour semer la peur au sein de la communauté internationale. 
Hier, le jour même de l’ouverture de la 64e session de l’Assemblée Générale et pendant que le président algérien Bouteflika prenait la parole pour défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, l’agence de presse marocaine MAP annonçait le démantèlement d’un réseau de recruteurs pour Al Qaïda dans les frontières entre le la Mauritanie et le Sahara Occidental. 
Les débats onusiens ont semé la panique à Rabat qui ne trouve d’autre moyen que propager cette panique à travers une menace terroriste imaginaire. 
Le Maroc essaie d’utiliser le problème du terrorisme en vue d’éterniser son occupation du Sahara Occidental, objectif qui n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. 
De toute évidence, la répétition des communiqués médiatiques de Rabat sur des prétendus réseaux islamistes démantelés dans les villes du Sahara Occidental et ailleurs visent à susciter au sein de la communauté internationale la peur d’un peuple pacifique qui se bat pour ses droits légitimes et qui n’a jamais fait usage du terrorisme pour se défendre. 
 Le Maroc est allé loin dans son objectif d’instrumentalisation de la lutte antiterroriste jusqu’à en créer toute une diversité de noms d’organisations islamistes que le monde ignore entièrement. La liste des noms de mouvements intégristes s’est enrichie avec « l’apport marocain ». Ainsi, on a entendu parler, après Al Qaida et Al Qaida au Maghreb Islamisque, de Takfir Wal Hijra, Salafia Jihadia, Ansar Al Mehdi (créée pour emprisonner le défenseur des droits de l’homme du Rif) Jound Allah, Addaawa wa Tabligh, Al Moujahidoun, Jamaat almourabitine aljoudoud…Même en Algérie, il n’y a pas eu autat de noms lors de la l’abominable décennie de terreur traversée dans les années 1990. 
Si cette mouvance se trouve au Maroc, pourquoi commet-t-elle ses attentats en Algérie et au Mali, et non au Maroc ?
Cela sent la manipulation dans le but d’incruster dans la pensée que la communauté internationale ne peut se passer des services de sécurité marocains pour sa propre sécurité et, en diabolisant la population sahraouie, légitimer la guerre contre le peuple sahraoui, qui permettra aux seigneurs féodaux de la monarchie de faire main basse sur les ressources naturelles de la région, et réaliser son hégémonie sur la région.
Certes, il ne faut pas sous-estimer la mouvance terroriste, mais les Etats qui utilisent les mots d’ordre antiterroriste à des fins politiques transforment le problème en bavardage, ce qui est pire encore que l’inefficacité des services secrets. Nous y perdons tous à long terme. Cela réduit l’efficacité de l’activité antiterroriste dans le monde entier et constitue une preuve irréfutable de la volonté des autorités de Rabat de se passer de la sécurité et la stabilité dans le Maghreb et le bassin méditerranéen pour affirmer l’annexion du territoire du Sahara Occidental.
Malheureusement, l’UMA n’est pas possible en l’absence de toute volonté de la part du Maroc d’en finir avec les litiges frontaliers. C’est à se demander si ses dirigeants ne se seraient-ils pas acclimatés à l’ambiance de tension qui règne depuis plus de trois décennies ?
La dépêche de la MAP est un indice que l’espoir de diaboliser les sahraouis aux yeux de la communauté internationale n’est pas mort. Après, tout on dit que l’espoir ne meurt jamais et qu’il est un sentiment qui ne meurt qu’avec l’homme. Le gouvernement marocain en est un exemple vivant.

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