Sahara Occidental : Ban Ki-moon, défaillant ou complice ?

M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo)
Alors qu’il est interpellé tous les jours, de toute part, sur les incessants viols des droits humains par les forces d’occupation au Sahara occidental, Ban Ki-moon s’arrange pour… regarder ailleurs. Le secrétaire général de l’ONU a voulu omettre dans son rapport la petite phrase pour recommander au Conseil de sécurité d’élargir les prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme là où leur violation est dûment établie, c’est-à-dire dans les territoires que le Maroc occupe par la force depuis bientôt 35 ans. Une recommandation simple et que la raison approuve, d’autant que l’UE insistait à Grenade auprès du Maroc pour qu’il s’améliore précisément sur cette question, maintenant qu’il est mis sur les mêmes rails qu’Israël. Dans son rapport, Ban Ki-moon aborda les droits de l’homme, mais, contrairement aux attentes, tortionnaires et victimes furent renvoyés dos-à-dos sans tenir aucunement compte des plaintes et des accusations répétitives à travers les cinq continents contre des injustices qu’on ne retrouve plus qu’en Palestine. Dans son rapport, le SG notait bravement : «Chacune des parties accuse l’autre de violations commises à l’encontre des Sahraouis dans le territoire et les camps de réfugiés et toutes deux nient les accusations portées contre elles.» Il constate, mais ne recommande rien. Il se contente d’évoquer les dépassements infligés aux Sahraouis et qu’il laisse supposer dans les deux camps. M. Ban Ki-moon sait-il moins que nous comment Paris s’était démené en 2006 pour bloquer la publication d’un rapport européen navrant pour le Maroc avant d’empêcher, en avril 2009, l’extension des prérogatives de la MINURSO à la protection des civils sahraouis dans les villes occupées ? Pourtant, le Polisario lui avait tendu la perche quand il proposa de faire surveiller les droits de l’homme partout, aussi bien dans les territoires occupés que dans les camps de refugiés sous son contrôle. Il est vrai que «celui qui n’a pas de paille dans le ventre ne craint pas le feu», comme nous dit le proverbe. Rien n’y fit, et Ban Ki-moon se cramponna à sa «neutralité négative», livrant ainsi pieds et poings liés les civils sahraouis à la brutalité du makhzen. En aucun cas, il ne pourra dire «je ne savais pas», et de ce fait, il devient complice !

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