Un serpent ne donne pas de baisers

Les activistes sahraouis, qui avaient averti sur les atteintes physiques dont ils pouvaient faire l’objet à leur retour, furent pris d’assaut dès leur arrivée à l’aéroport d’El-Ayoun par des miliciens marocains qui usèrent d’objets contondants et de gros bâtons.


Chaque jour, le makhzen se dégote quelqu’un, prêt à témoigner de sa «démocratie». De témoins professionnels souvent issus des milieux juifistes et dont la conscience aguerrie se trouve à l’aise dans les «chahadat ezzour». Hier, c’était M. Joseph Daul, président du groupe du Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen qui était appelé à la rescousse pour essayer de vendre la bonne image d’une occupation qui a moult similitudes avec celle menée par le monstre israélien au Machrek. Au même moment où le Joseph chantait les «bienfaits» de la colonisation au Sahara occidental, les Marocains faisaient plus d’une vingtaine de blessés parmi les populations sahraouies dont des défenseurs des droits de l’homme, de retour au pays à l’issue de leur visite aux leurs, la semaine dernière, dans les camps de refugiés de la Hamada, près de Tindouf. Les activistes sahraouis, qui avaient averti sur les atteintes physiques dont ils pouvaient faire l’objet à leur retour, furent pris d’assaut dès leur arrivée à l’aéroport d’El-Ayoun par des miliciens marocains qui usèrent d’objets contondants et de gros bâtons. Une démocratie en nette évolution puisque en plus de la répression de ses forces régulières, Rabat recourt aux milices dont le recrutement s’effectue depuis un mois à Tan-Tan, au sud du Maroc, et à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental. Joseph Daul et consorts ignorent-ils la brutalité du makhzen ou bien taisent-ils ce qui est connu, c’est-à-dire que la démocratie au Maroc c’est aussi avantageux que le baiser du serpent ? Ignorent-ils qu’on y bafoue les droits de l’homme, que la Minurso est la seule parmi les forces onusiennes à ne pas les protéger, et qu’à l’ONU la France travaille de toutes ses forces à maintenir cette anomalie, en contradiction avec les valeurs dont elle se réclame ?
Une attitude en porte-à-faux de l’histoire et qui finira comme beurre au soleil. Comme dans le cas de Mme Aminatou Haider ! Car même en France où l’on prend de plus en plus conscience du rôle navrant que Paris tient dans l’affaire, les voix se font plus fortes pour garantir la protection des droits humains au Sahara occidental. Jusqu’à quand la France officielle maintiendra-t-elle sa préférence pour la protection des agresseurs des droits de l’homme ?

M. Z (mohamed_zaaf@yahoo.fr.)
Le Jeune Indépendant


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