Les rêves d’hégémonie marocaines ébranlés à jamais

Il ne faut pas sous-estimer les ambitions des politiciens marocains, ambitions héritées de la défunte guerre froide qui ne rêvent que de gloire, n’ambitionnent que le triomphe, et dont la carrière dépend des succès militaires et des avantages matériels que leurs victoires apporteront à leur alliés pour s’imposer en tant que puissance régionale et devenir leur protégé comme c’est le cas d’Israel au Proche Orient. La classe politique, persuadée de la vocation régionale de Rabat, de sa majestas, est unanimement interventionniste. Le territoire du Sahara Occidental est certes, désertique, mais très riche en phosphate. Il regorge aussi d’autres minerais tels que le fer, le titane, et des pierres précieuses. La façade atlantique est l’une des plus poissonneuses du monde et la présence des ressources pétrolières au large de cette dernière est probable. Dans cette optique, Pour le Maroc, l’intégration du Sahara serait un apport économique de grande importance.


Mais la guerre menée par le Front polisario a permis de contrecarrer les ambitions régionales du Maroc en l’obligeant à livrer une longue bataille au Sahara qui a épuisé toutes ses économies malgré les aides matérielles des EU et de la France, et le peuple sahraoui s’est avéré un adversaire qui a converti certains de ses rêves en cauchemars jusqu’au point que le président du Comité Al-qods soit obligé de demander l’intervention des israéliens pour la construction du mur de la honte. Peut-être même que certains fonds destinés à Al Qods ont été déviés pour pouvoir l’achever.

L’indépendance de la RASD permettrait peut-être à l’Algérie (qui n’a jamais revendiqué ce territoire) d’obtenir l’accès à la côte atlantique mais elle aura surtout garanti l’inviolabilité du principe des frontières héritées du colonialisme qui constituent une véritable bombe à retardement. Si jamais ce principe n’est pas appliquée à la lettre, toutes les entités submergeraient en une seule guerre panafricaine. Il n’y a pas une seule tribu africaine qui ne soit divisée entre trois, quatre voire cinq pays limitrophes.

Ces velléités du Maroc pour s’affirmer dans la région grâce aux atouts qui lui offrirait les ressources du Sahara Occidental le pousse à voir en Algérie son ennemi stratégique après sa victoire contre le terrorisme. Cette victoire qui a chamboulé la balance des forces jusqu’à l’élever au rang de première puissance régionale. C’est à ce moment-là qu’interviennent, comme dans les épisodes classiques de la guerre froide, les puissances alliés de l’adversaire qui ne veulent d’autre que lui grâce à sa soumission et sa discipline, toujours prêt à offrir des morceaux de sa terre pour leurs bases après que l’Algérie ait refusé. Alors, il faut affaiblir l’Algérie sur la scène internationale avec une éventuelle liste dite noire signée par un président noir et un hybride français qui refuse de reconnaître les méfaits du colonialisme.

Pourtant aucun terroriste algérien ne figurait parmi les 19 auteurs des attentats commis aux Etats-Unis, et pareilles remarques devraient être faites à propos des attentats commis à Londres et à Madrid. Pourtant, les Algériens – tous les Algériens – sont considérés comme de potentiels terroristes lors des passages des frontières américaines et françaises. La présomption de culpabilité est tout à fait gommée devant celle de l’innocence. Le GSPC a beau affirmer qu’il représente Al-Qaïda dans tout le Maghreb, mais ce ne sont que les Algériens qui sont présumés terroristes lors du franchissement de ces mêmes frontières. L’affiliation du GSPC à Al-Qaïda est-elle crédible ? Pourquoi ne pas considérer qu’il s’agit d’une annonce suscitée, provoquée, programmée par celui qui, dans l’espace géopolitique auquel les autorités algériennes ne cessent pas de déclarer leur appartenance, nous considère comme son ennemi stratégique ? Si cette hypothèse peut recéler des éléments de sa validation – et peut-être que cela est plausible -, alors, nous comprenons pourquoi le président de la République avait réfuté toute existence sur le territoire national d’une internationale terroriste. D’abord, il s’agit d’affaiblir l’Algérie sur la scène internationale ; elle qui sûrement doit quand-même gêner la réalisation d’un dessein poursuivi dans la région. Il s’agirait également de créer un environnement international défavorable à l’Algérie qui sera considérée comme le foyer du terrorisme et comme incapable d’éradiquer celui-ci. Il s’agirait, alors, de placer notre pays dans la catégorie des cibles internationales dans le contexte où la guerre contre Al-Qaïda recommande de pourchasser celle-ci où qu’elle soit.


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