Maroc : Chaque société récolte ce qu’elle aura semé

On a beau chercher sur la pseudo encyclopédie en ligne Wikipedia pour tâcher d’y relever l’expression la plus exacte ou des éléments susceptibles de s’appliquer à la jeunesse marocaine qui essaie parfois de se mettre au diapason de la civilisation moderne. On ne trouve hélas pour ainsi dire dire un qualificatif désignant les jeunes de la génération actuelle de cette jeunesse marocaine, on trouve par ailleurs un vocable plus juste que le mot « inconscient ». Cette catégorie de jeunes, en tant que cordon ombilical qui relie le Maroc délabré d’hier au Maroc ouvert à l’espoir d’un renouveau pour demain, représente la couche de la population qui comprend le moins bien le rôle qu’elle doit jouer dans la vie. L’éducation moderne a rajouté une nouvelle dose à sa léthargie et a renforcé sa tendance à vivre dans son isolement le plus complet. Plus d’un se plaint que la civilisation moderne ne se nourrit d’aucun espoir et que toutes les actions sont vouées à l’échec. L’image pitoyable qu’ils donnent d’eux-mêmes ne représente sous aucun de ses aspects la civilisation moderne qui ne sera pas dévalorisée et qu’il sera possible aux Marocains de s’inspirer de ses aspects positifs. Si entre 1990 et 2009, le Maroc a bien changé vu de l’étranger montrant un pays en train de se libérer à petit pas d’une dictature. La réalité en est malheureusement toute différente. Les archaïsmes qui le commandent de l’intérieur sont toujours très présents. Une grande partie de la jeunesse est tiraillée entre deux mondes, obnubilée par le désir de foutre le camp ailleurs. Par ce fait elle fait l’objet de nombreuses critiques comme ici :
La jeunesse qui a poursuivi ses études en langue française a mal compris son rôle et n’a nullement rempli sa mission vis-à-vis de la vie marocaine. Elle est, en outre, et par delà tout ce qu’on peut lui reprocher, paresseuse, et se contente de son niveau de médiocrité. Elle ne ressent aucune souffrance et n’est aiguillonné par aucun espoir, n’aspire à aucune grandeur et est loin de penser à son prestige ou à celui de sa nation. C’est une jeunesse insouciante, incapable dubien comme du mal, sur laquelle aucun espoir ne doit être fondé. C’est ainsi qu’elle est hiérarchisée dans l’échelle de classification des hommes de ce pays. Se rendra-t-elle compte de la situation peu enviable dans laquelle elle s’est réfugiée?
Où faut il chercher des responsables ?
Dans ce cas, pourquoi les responsables politique font-il des reproches à cette jeunesse ? Pourquoi l’accuse-t-on de tous les maux ? Pourquoi ne lui fait-on pas confiance ? Pourquoi la ridiculise-t-on dans ses élans au lieu de l’encourager ? On ne le criera jamais assez fort : chaque société récolte ce qu’elle aura semé ! Les jeunes d’aujourd’hui formeront des élites du futur. Ils seront catalyseurs de l’éducation et de la réalité qu’on leur inculque. Spectateur attentifs mais passifs, ils apprennent en silence et agissent comme bon leur semble. Un proverbe arabe dit par ailleurs: Celui qui a perdu une chose ne peut prétendre la donner. On ne peut en effet exiger de la jeunesse d’être à la hauteur de ses responsabilités si on lui donne fréquemment le mauvais exemple. De même, on ne peut éternellement la duper. La puissance d’une nation ne dépend-t-elle pas de sa jeunesse, leurs centres d’intérêts, leurs participations et leurs implications dans presque tous les domaines? Ne doivent-il pas sentir l’identification à leurs pays, l’appartenance, la valorisation et l’acceptation ?
La jeunesse marocaine vit au quotidien l’humiliation de l’abandon et va inexorablement à la guerre pour la survie. Le pouvoir politique marocain n’est jamais à l’écoute de la jeunesse du pays. Le pouvoir politique ne donne pas suffisamment à celle-ci l’occasion d’exister pour elle-même, d’accéder à l’indispensable richesse culturelle, voir d’accéder à la critique ou pire encore à la réalisation individuelle de chaque individu. Au contraire, On préfère maintenir cette jeunesse dans la peur : la peur d’exprimer les choses, les sentiments, la peur également devant ceux qui croient détenir la véritéislamique, devant les parents, ses propres pulsions, les voisins, le gouvernement. La peur est vécue de tous les côtés : est-ce cette situation que doit vivre l’avenir de cette jeunesse ? La jeunesse marocaine ne s’intéresse pas globalement à la politique et les membres jeunes des partis politiques n’excèdent pas 2% comme nous signalent les différents organes de presse du pays.
Les jeunes hommes comme pour les jeunes femmes sont désorientés que ce soit par ailleurs en ville ou à la campagne. les hommes ne sont plus les seuls à vouloir émigrer. De plus en plus de femmes quittent tout ce qu’elles ont pour tenter leur chances en Europe. Un tel phénomène était inimaginable il y a encore quelques années : une femme n’abandonnait jamais sa famille. Certaines rêvent d’épouser un étranger – en qui elles voient un soutien financier et un conjoint moins machiste, car les femmes ne partent pas seulement pour des raisons économiques : nombre d’entre elles fuient une société marocaine qui les cantonne au rang de mère et des lois qui les oppriment. L’identité socio-familale se disloque, petit à petit, au fil du temps et au cours des déceptions. Les parents éduquent leurs enfants, d’abord, suivant les notions de bien et de justice sans les préparer, réellement, à affronter la vie à l’extérieur de leur clan tribal ou familial. Il se rendent vite compte que la réalité est tout autre. S’ils sont assez forts et s’ils ont de la chance, ils s’adaptent sans trop de casse. Sinon, c’est l’Univers de ladélinquance et de la prostitution qui leur ouvre les bras. On leur apprend qu’avec des études de haut niveau et un diplôme, ils trouveront un travail répondant à leurs niveau de qualifications et aspirations. Or, ce n’est pas souvent le cas puisque le facteur de réussite professionnelle au Maroc dépend davantage de la fortune des parents, du petit coup de pouce, voire même de la corruption afin d’obtenir un emploi. Nombreux sont le jeunes qui s’évertuent à multiplier les exemples prouvant la supériorité de la civilisation moderne et la solidité de ses rouages. Mais les lauréats des écoles modernes se comptent par milliers, et ceux qui portent des idées rénovatrices dans les domaines des lettres, des sciences, de l’économie et des autres sciences humaines ne dépassent guère le niveau des chiffres unitaires.
Pour trouver un emploi, c’est la croix et la bannière. Nombreux jeunes rêvent de voyager vers ce monde lointain que vantent les publicités d’outre détroit de Gibraltar, là où la jeunesse est considéré comme le bien le plus précieux. Au Maroc, elle ne leur sert à rien. Les jeunes vivent les meilleures années de leur vie englués dans le chômage et l’ennui. Ils émigrent pour ne pas voir leurs rêves partir en fumée, pour échapper à un destin qui les condamne à un calendrier sans fin, où le week-end n’apporte aucune réjouissance, où le temps libre est un temps mort. Malheureusement, le chômage n’est que la manifestation d’un malaise beaucoup plus profond. Pour ces jeunes, bien souvent, trouver un travail ne résout rien, les conditions du travail ne répondent à leurs attentes, encore moins à leurs ambitions. L’obsession de tous ces jeunes n’est pas de trouver un emploi, mais de pouvoir se construire un avenir.
Au moment où les pays développés ont lancé des processus de conception et de mise en œuvre des politiques publiques ciblant les jeunes, d’autres pays, au contraire, ne disposent aujourd’hui d’aucune politique spécifique en faveur de la jeunesse. Par ailleurs, même pour ceux qui ont développé cette nouvelle forme de législation, cette dernière demeure souvent insuffisante et son approche ne lui permet pas de relever l’ensemble des défis auxquels se trouvent confronté les jeunes.
Donnons lui la possibilité de participer, d’apprendre, de s’épanouir. La balle est dans le camp, parents éducateurs et responsables. Quant à vous les jeunes, Nature et Culture est à votre service pour être un relai de vos aspirations et projets personnels ! Certains diront peut-être que la jeunesse doit se mettre au service de la société marocaine au milieu de laquelle elle vit, alors qu’elle ne sert même pas ses propres intérêts en tant que composante d’une communauté vivante, civilisée et consciente de sesdroits et de ses obligations.
Jeunes du Maroc

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