La mémoire salie de Thomas More

En faillite politique et morale, le gouvernement marocain ne recule devant rien pour dénaturer la vraie nature du conflit qui l’opose au peuple sahraoui. Ses lobbyistes dépensent d’énormes sommes d’argent pour tromper l’opinion publique internationale.
Après avoir échoué chez les instances politiques, le Maroc cherche soutien chez des milieux académiques prêts à vendre leurs âmes au diable, qui n’ont aucun scrupule pour exécuter les basses oeuvres du régime de Rabat si le prix est alléchant.
Hôtel Renaissance, Bruxelles, 7 avril 2010, une conférence y est annoncée. L’institut Thomas More publie son rapport spécial sur la sécurité au Maghreb, intitulé « pour une sécurité durable au Maghreb, une chance pour la région, un engagement pour l’Union Européenne ». Comme par hasard, assistent à la présentation les ambassadeurs marocains à l’UE et en Belgique.
L’institut prétend avoir un siège à Paris et un autre à Bruxelles, mais les trois intervenants étaient tous de nationalité française et parmi eux une dame d’origine marocaine.
Parmi les présents, il n’y avait aucun invité songé représenter l’autre partie ou contester les arguments présentés par les conférenciers. Les membres de la délégation du Front Polisario à Bruxelles ont été empêchés d’y assister. Bref, l’ambiance était on ne peut plus cool.
Pour les conférenciers, le terme impartialité pour préserver la crédibilité de l’institut n’existait dans aucun dictionnaire. Toute la propagande du Makhzen contre le Front Polisario a été exposée sans aucune gêne. Par contre, en matière de connaissance du dossier, ils ont montré des déficiences impardonnables. Pour eux, le Maroc administre le Sahara Occidental depuis 1979, et pas depuis 1975, date de la célèbre Marche Verte.
Ils ont abordé le sujet de la sécurité dans la région sans pour autant parler des menaces que le Maroc ne cesse de proférer avec les cartes de la drogue, immigration et terrorisme. Et en tant que bons porte-paroles du gouvernement marocain, ils n’ont pas oublié de revendiquer l’ouverture des frontières si chère à Rabat. Les instructions et l’odeur de l’argent du roi Mohamed VI et de ses lobbyistes inondaient la salle.
Hier, c’était l’ESISC pour accuser le Front Polisario de mouvement terroriste. Aujourd’hui, c’est l’Institut Thomas More pour défendre la proposition d’autonomie.
Le rapport est un véritable faux en écriture qui salit la mémoire de Thomas More, un homme dont l’intégrité est irréprochable, lui qui avait sacrifié sa vie contre le despotisme et la corruption.

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