«Lorsque fleurira… le sel»

L’histoire nous dit bien que les îles Canaries faisaient partie de notre Afrique et que les Guanches, leurs habitants, sont comme nous d’origine berbère.

Miguel Angel Moratinos le chef de la diplomatie espagnole, envisagerait une initiative de bons offices visant à la réouverture des frontières algéro-marocaines, nous dit sérieusement une source médiatique marocaine, citant des « sources informées ». M. Moratinos annoncera sa téméraire mission à l’occasion du prochain rendez-vous des « 5+5 » à Malte le 15 avril prochain, précise-t-on. Ainsi, Madrid semble se faire autant de mouron sinon plus que Rabat sur la question des frontières. Comme quoi « c’est la poule qui pond et c’est le coq qui a mal au c… », comme on dit. La réouverture des frontières, suggère-t-on, créera un climat bénéfique au Maghreb et à ses relations avec l’UE, ce qui devrait faciliter la solution du conflit du Sahara occidental, nous assure-t-on. Ce serait placer la charrue avant les bœufs, pourrait dire Abdelaziz Belkhadem, lui qui affirmait à l’occasion du récent congrès du FLN que le Maghreb ne saurait s’édifier sur le cadavre sahraoui. Le Maghreb se doit d’offrir une place à tous ses peuples, disait avant lui Noureddine Yazid Zerhouni. Or, aujourd’hui, on nous dit que les Sahraouis qui se veulent des citoyens républicains ne peuvent être sujets « marocains » ou « traîtres ». A Alger, on dit plutôt que les Sahraouis sont libres de choisir ce qu’ils veulent être et qu’une autonomie non acceptée mais imposée n’est qu’une fumisterie vouée fatalement à l’échec. Une formule produite par des sorciers stagiaires et qui est en mesure de générer d’autres problèmes moins maîtrisables mais dont les conséquences sont capables de compliquer davantage leur quotidien aux Maghrébins. Une formule voulue par les seuls tenants du fait accompli et rejetée par la partie victime, ce qui a mené directement à l’impasse et aux aveux d’impuissance de Christopher Ross et donc de l’ONU. Pourquoi donc les Algériens joueraient-ils aux pompiers lorsqu’en face on s’entête, on exhibe ses crocs et on s’acharne à mimer Israël pour remonter à reculons l’histoire? L’histoire nous dit bien que les îles Canaries faisaient partie de notre Afrique et que les Guanches, leurs habitants, sont comme nous d’origine berbère. Cela nous ouvre-t-il pour autant le droit de leur dénier la nationalité qu’ils portent librement aujourd’hui et de revendiquer le peuple guanche ainsi que son sol?

Le Jeune Independant
, 28/03/2010

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