Sommet UE-Maroc : accords pour renforcer le néo-colonialisme et la dictature

La Confédération Générale du Travail de l’Andalousie, devant le sommet qui a lieu en Granada 7- 8 mars, entre l’Union Européenne et le Maroc, veut faire la déclaration suivante :

L’UE prétend développer l’accord bilatéral de zone de libre marché avec le Maroc, articulé à travers ce que a été le Processus de Barcelone et les politiques de l’Euromed, en intégrant chaque fois plus au Maroc sur le marché européen, ce qui signifie une seconde colonisation économique.

L’UE impose un modèle économique basé à la privatisation des services publics et la diminution des frais sociaux, la flexibilité et la précarité du marché du travail et le recul et l’annulation des droits syndicaux pour favoriser les délocalisations et la pénétration des entreprises européennes et multinationales. Les résultats de ce modèle dans un pays comme le Maroc où les droits syndicaux et la protection sociale sont minimales ou inexistantes, sont criminels. Exemple de ce modèle imposé, est le licenciement de 850 travailleurs des mines de Khouribga ou le licenciement de 550 travailleurs de Delphi Tanger simplement pour avoir créé un syndicat et exiger des droits reconnus par le code du travail marocain

L’Union Européenne non seulement ferme les yeux devant une situation de violation continue des droits des travailleurs, sans libertés syndicales, ni C.N.S.S., avec des journées de travail de 60 heures, sans contrôle de sécurité et hygiène… ( situation des ouvriers/ères agricoles, textil, tele marketing…), mais il la promeut et il se profite d’elle (par exemple, installation de la Renault dans la Zone Franche de Tanger).

L’UE promeut un modèle de développement déprédateur de l’environnement, avec des projets touristiques qui détruisent l’environnement comme la société espagnole FADESA en Saidia ou le projet de Larache.

L’UE permet et collabore avec la violation continue des droits humains par l’état marocain, en lui donnant le rôle de gendarme de l’Europe, en lui vendant des armes et du matériel répressif, en dissimulant que le Maroc a aujourd’hui une constitution antidémocratique qui place au roi au-dessus de la volonté populaire, un Parlement comparsa (rejeté par le peuple marocain avec une abstention supérieure à 70 %) et une justice au service du pouvoir. La Monarchie alauite est caractérisée par la répression des mouvements populaires comme Sidi Ifni, Sefrou, Tamassint, etc. ; par l’existence de nombreux prisonniers politiques, par la fermeture de périodiques et par le dédain des revendications populaires.

L’état marocain, continuateur de l’état colonial, nie les droits des peuples qui composent le Maroc, en niant sa diversité, en ne reconnaissant pas les droits du peuple amazigh, en essayant de lui arracher les terres communales et ses ressources naturelles, et maintient occupé par la force le territoire du Sahara Occidental en refusant de respecter le droit d’autodétermination du peuple saharaui.

L’état marocain maintient à une grande majorité de son peuple en situation de pauvreté, d’analphabétisme, absence de services éducatifs, sanitaires, sociaux, logement, etc., Spécialement dure c’est la situation des jeunes diplômés chômeurs qui combattent par un emploi digne, à travers l’ANDCM et d’autres associations. 4 diplômés en chômage de l’ANDCM (association qui fonctionne depuis 1992 sans être légalisé) de Taroudant ont mené une grève de faim de 52 jours, en exigeant de mettre en terme le clientelisme dans les embauches et en demande d’un poste de travail digne, devant l’indifférence des gouvernements « humanitaires » de l’UE et de l’état marocain.

Nous voulons aussi indiquer qu’on ne trouve pas dans l’agenda du sommet la reconnaissance de la dette historique du colonialisme européen (concrètement du français et de l’espagnol) avec le peuple marocain quant à l’occupation violente de son territoire et à l’exploitation de ses ressources naturelles et spécialement en ce qui concerne l’utilisation de gaz toxiques contre la population civile par l’armée espagnole dans la guerre du Rif. La monarchie alauite silence ce sujet parce qu’elle a été et est complice du colonialisme européen.

Depuis la CGT, nous appelons à soutenir les importantes luttes des travailleurs et du peuple marocain et spécialement, celle des 850 travailleurs licenciés des mines de phosphates de Khouribga qui sont 8 mois en lutte et celle des camarades de l’ANDCM, organisation jumelée avec la CGT. Notre solidarité totale avec la lutte de l’ANDCM de Taroudant.

– Par la solidarité avec les luttes de peuple marocain

– Par la libération de tous les prisonniers politiques marocains et sahraouis

– Par la reconnaissance des droits du peuple amazigh

– Par le respect à l’autodétermination du peuple saharaui

– Par le respect des libertés démocratiques et syndicales au Maroc

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