Avoir un bouc émissaire, c’est très confortable

L’agression marocaine contre le peuple de l’ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental, est contre les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies qui condamne toute agression et toute action violente contre un autre pays ou peuple. Parmi ces principes se trouve le droit légitime des peuples de disposer d’eux-mêmes. A cela s’ajoute que cette agression est non seulement injustifiée mais cruellement démesurée. Un sentiment partagé par tous les pays, les observateurs et les responsables politiques du monde. Mais le régime marocain ne s’attendait pas à ce que le peuple sahraoui s’oppose à cette agression en la rendant infructueuse et couronnée d’un échec total jusqu’au point de mettre à sac le régime agresseur.

Aujourd’hui, le peuple marocain peine à cicatriser ses blessures de la guerre absurde contre les sahraouis. La libération de plus de 2000 prisonniers de guerre marocains est la preuve de l’extrême violence de cette guerre et l’échec cuissant de l’aventure militaire de la monarchie alaouite au Sahara.

Avec cet échec, les amères désillusions et la cuissante défaite militaire et diplomatique sue le dossier du Sahara Occidental, l’aggravation du malaise social et du chômage qui frappe les jeunes, la montée de la pauvreté, les ravages de la corruption sur l’économie du Maroc, le monde s’écroule sous les yeux des responsables marocains,.

Un régime n’est écouté que s’il est fort de l’aval de sa propre société. Cela rend difficile la tâche de reconnaître devant le peuple marocain que l’entreprise du Sahara est une agression injuste et injustifiée contre un peuple qui revendique ses droits. Alors, il faut trouver un bouc émissaire pour purifier ses fautes. Ce bouc émissaire est l’Algérie.

Si l’ennemi est l’Algérie, pourquoi Rabat ne refuse pas de s’asseoir avec les dirigeants du Front Polisario pour négocier? Pourquoi la communauté internationale ne demande pas à l’Algérie de négocier avec le Maroc une solution pour le problème du Sahara Occidental?

L’usage de la tactique du bouc émissaire vise à orienter la diversion de tous les marocains et leur faire oublier les déboires de leur régime, une diversion qui joue sur le fragile imaginaire marocain, pour empêcher le peuple de voir l’absurdité de cette agression, ses répercussions sur la réputation du Maroc dans le monde, la défaite cuissante de l’armée marocain face aux téméraires combattants sahraouis, le déficit de vision politique des autorités de Rabat et le manque de stratégie diplomatique au niveau régional.

Les Marocains s’adonnent avec délectation à la culture du bouc-émissaire qui dispense de poser les vraies questions et donc d’avoir le courage d’aller vers les vraies réponses. C’est la soumission à une injection, l’acceptation de l’inacceptable, l’obéissance à une autorité même quand celle-ci impose des méthodes de nature à détruire la vie et l’éthique. Cette soumission est largement exploitée par le régime pour intensifier sa propagande. En plus du sempiternel argument de l’intégrité territoriale, les prédateurs de Rabat rabâchent que le Maroc est désormais démocratique ou en train de l’être grâce à la farce jouée par l’intronisation de Mohamed VI. Une simulation de transition qui n’a pas atteint les objectifs qui lui ont été assignés.Le citoyen marocain en paie les conséquences, mais il regardera toujours vers l’Algérie pour la désigner coupable de tous ses maux.


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