Sommes-nous des sujets de sa Majesté ?

Il y a cinq jours, le premier ministre Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf et le ministre de la santé Cheikh Ould Horma inauguraient un scanner d’imagerie par résonance magnétique (IRM), à l’hôpital de Nouakchott. Tout le gouvernement était là, y compris des ministres dont le rapport à l’évènement n’est pas évidement, comme celui de la défense ou celle des affaires étrangères.

Le premier ministre présente l’appareil : l’outil va permettre, à la Mauritanie, de ne plus dépendre de l’étranger pour effectuer des diagnostics ; déjà, le pays disposait, auparavant, de compétences humaines et lui manquait surtout les moyens matériels.

Ould Horma abonde dans le même sens ; s’ensuit la présentation d’une vingtaine de médecins mauritaniens, « les meilleurs » de leurs catégorie ; grâce à eux, la machine va permettre, aux malades, d’obtenir l’optimum de soins, sans recourir aux praticiens et hôpitaux de l’étranger.

L’assistance se disperse en supputant l’identité du futur responsable de la gestion du scanner. Si personne ne pouvait prédire de nom de l’heureux élu, tous s’accordaient à la conclusion qu’après les discours des autorités sur la compétence de nos médecins, le poste reviendrait à mauritanien.

Deux jours après l’évènement, le ministère de la santé annonce le nom de l’heureuse élue, une marocaine spécialement embauchée pour ce poste. Son salaire atteint 1 million 500 mille ouguiyas par mois, pratiquement le double des émoluments d’un ministre.

Le contrat prévoit, également, le payement, par la Mauritanie, d’un billet aller retour Nouakchott-Casablanca, au moins une fois tous les deux mois en plus d’une série d’avantages en nature : maison et véhicule de fonction, charges afférentes (eau, électricité, carburant, téléphone… etc).

Lors d’un appel lancé il y a de cela quelques semaines, le ministre Ould Horma demandait, aux médecins mauritaniens établis à l’étranger, de revenir exercer chez eux ; il leur promettait des salaires intéressants.

Après la sujétion affichée par le Président Ould Abdel Aziz envers le Maroc et l’amalgame de Ould Horma entre les médecins des deux pays, il convient de rappeler, à l’un et l’autre, que la Mauritanie n’est pas (pas encore?) la 17ème Wilaya du Royaume Chérifien, un voisin, de poids, auquel nous lie une histoire féconde mais de qui notre raison de vivre nous dicte de se distinguer, toujours. La leçon vaut, à titre préventif, pour notre ministre des affaires étrangères, Naha Mint Moknass.

En diplomatie, la confusion des préférences privées et de la doctrine d’un État mène sûrement à la fusion ; les mauritaniens ne se sont pas encore prononcés sur le rattachement à la Couronne Alaouite, laquelle, d’ailleurs, se passerait bien d’un tel boulet.

Sourcce : Taqadoumy

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