Deux hommes qui inspirent confiance

Par Mohamed Mahamud Embarec

Depuis 34 ans, la population sahraouie et l’ensemble des pays de la région n’ont pas connu le goût de la stabilité, la liberté et le développement durable. Depuis 34 ans, les résolutions de l’ONU se succèdent, l’une derrière l’autre, d’une façon répétitive tel un mouvement mécanique automatisé. Depuis 34 ans, les secrétaires généraux se succèdent à la tête de l’instance internationale, chacun avec son équipe d’experts, représentants et envoyés spéciaux.

La trahison de Javier Perez de Cuellar, en 1991, fut récompensée par Rabat d’une fonction honorifique (avec rémunération adéquate) auprès de l’Omnium Nord Africain, le holding de la famille royale marocaine. Bouthrous Ghali a épousé les thèses marocaines en échange de la promesse française de lui octroyer le poste de secrétaire général de la Francophonie. Koffi Annan a fini par s’éloigner du plan de son propre représentant, James Baker, dont le plan de règlement a été approuvé par unanimité dans le Conseil de Sécurité.

L’arrivée de Ban Ki-moon et le renvoi de Peter Van Walsum constitue la preuve du retour de l’ONU à la légalité internationale. Le nouveau secrétaire général agira à partir de sa conviction que le problème du Sahara Occidental est un problème de décolonisation et sa seule issue est un référendum d’autodétermination acclamé fort et haut par toutes les résolutions de l’ONU. Au moment où il désignait Christopher Ross pour la nouvelle fonction, dans une déclaration de presse organisée le 07/10/2008, Ban Ki-moon s’engageait devant la communauté internationale : « Là encore, vous avez mon engagement sur la question du Sahara Occidental qui est une de mes priorités ».

Le dossier du Sahara Occidental vient de passer entre les mains d’un homme dont les compétences ne sont ignorées par personne.

Je ne blâme aucun sahraoui de se méfier d’un fonctionnaire onusien après tant de désillusions, mais l’arrivée de Ban Ki-moon et Christopher Ross constituent une lueur d’espoir pour ce peuple condamné à vivre dans l’exode depuis 34 ans.

Malgré l’opposition initiale du Maroc contraire à sa désignation, cet homme, avec sa clairvoyance, sa diplomatie de choc a commencé son tour dans la région à Rabat.

J’ai été impressionné par sa façon d’être comme homme, la fluidité de son arabe et son charisme. Il n’a pas fait des déclarations fracassantes et ses paroles sont minutieusement étudiées.

J’ai trouvé réconfortant le fait qu’il ait mentionné une solution basée sur le principe d’autodétermination et je suis convaincu que c’est l’homme qu’il nous fallait pour sortir de cette galère dans laquelle le Maroc a mis la communauté internationale entière, et je suis convaincu aussi qu’il sait dans quelle galère il s’embarque, comme je suis convaincu qu’il n’y a aucun problème sans issue si les parties concernées acceptent de s’y engager avec sincérité et détermination.

L’homme de choc a pris en main un dossier, certes, épineux, mais on le voyait confiant quand il répondait aux questions et de la façon dont il a entamé ses contacts avec le Maroc et le Front Polisario.

Personne n’ignore qu’il connaît à fond le dossier. Il mérite d’obtenir sa chance comme tout le monde. Qu’on lui donne la chance de faire ses preuves et on pourra le juger par la suite, selon les gestes qui seront posés mais attendons avant de juger. Mais n’est-ce pas la confiance un des piliers essentiels pour entamer tout processus de paix? Eh bien, moi, ces deux hommes, Ban Ki-moon et Christopher Ross m’inspirent confiance.

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