Algérie : Le FFS renoue avec le gouvernement

Fait notable, avant-hier à l’occasion de la visite du ministre de l’Industrie dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le FFS était représenté aux côtés du wali qui accueillait Ferhat Aït Ali Braham, par son 1er élu local, en l’occurrence M. Achir, P/APW par intérim qui a suppléé le titulaire du poste, élu lors du dernier congrès premier secrétaire du parti.

Par ce geste, les observateurs n’ont pas manqué d’y voir un apaisement du nouveau FFS envers les cercles officiels, sachant que jusque-là, en pareilles activités, l’assemblée se contentait de déléguer des représentants suppléants.

Source : Le Soir d’Algérie, 8 oct 2020

Tags : Algérie, FFS, gouvernement, transition, Consitution, Abdelmajid Tebboune, 

Algérie – De la bonne volonté

Alors que la crise politique aura bouclé son cinquième mois, les prémices d’un début de solution ne sont toujours pas visibles malgré les bonnes volontés exprimées depuis par les différents acteurs politiques.

La difficulté à trouver un début de solution qui ferait inéluctablement baisser la tension actuelle trouve sa cause dans la forme que prennent invariablement les différentes initiatives. Celles notamment émanant du pouvoir ou celles encouragées par ce dernier.

La sortie de Taleb Ibrahimi selon laquelle il n’acceptera pas de faire partie d’une quelconque commission de dialogue si elle n’est pas « indépendante et souveraine » vient replacer le curseur à l’endroit du véritable débat.

Aucune proposition de solution politique ou de plate-forme de dialogue, aussi sophistiquée soit-elle, ne saurait avoir de chance de réussite sans une posture sincère.

Cet appel au pouvoir de donner des gages réels de bonne volonté s’inscrit véritablement dans le bon sens. Celui de la recherche d’une voie qui ne souffrirait aucunement de fragilités qui pourraient lui être fatales en cours de route.

Il reste aujourd’hui évident que la crise de confiance ne peut être dépassée par des solutions de rafistolage juste valable à gagner du temps, voire à imposer le fait accompli.

Le refus des Algériens, qui continuent inlassablement à revendiquer le changement, d’accepter des solutions palliatives à la place de véritables ouvertures pérennes est une réalité indépassable en l’état.

Il s’agit d’opter pour des voies durables qui garantissent un minimum de confiance. Sans cela, toute approche est vouée inéluctablement à l’échec avant même son entame.

Les différentes initiatives en cours démontrent allègrement que les obstacles ne peuvent être levés sans une contrepartie franche. La voie la moins risquée pour l’intégrité du pays étant d’user d’un discours franc empreint de crédibilité. Sans cette bonne volonté, la crise algérienne aura encore de beaux jours devant elle.

Source : Reportersdz, 24 jui 2019

Tags : Algérie, transition, dialogue, Taleb Ibrahimi, crise, Hirak,

Algérie : Taleb Ibrahimi dit «oui» au dialogue national

par Yazid Alilat

L’ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Taleb Ibrahmi, dont le nom a été proposé à plusieurs reprises pour diriger une période de transition, a réagi positivement hier mardi à la publication d’une liste de 13 personnalités devant mener un dialogue national de sortie de crise politique.

La semaine dernière, mercredi 17 juillet, le Forum civil pour le changement avait proposé une liste de 13 personnalités nationales qui pourraient diriger son initiative de médiation et de dialogue. Cette liste est composée notamment de MM. Ahmed Taleb Ibrahimi, Mokdad Sifi, Karim Younes ou Mouloud Hamrouche.

Dans une réaction à cette initiative, M. Taleb Ibrahimi a remercié, dans une lettre adressée au Quotidien d’Oran, le Forum pour l’avoir inclus dans la liste des personnalités nationales chargées de mener le processus d’un dialogue inclusif de sortie de crise. Il explique dans cette lettre que « mon nom a figuré, sans avoir été consulté, sur la liste des noms proposés pour mettre en place une commission qui sera chargée de lancer et organiser le dialogue national en vue de sortir le pays de la situation d’impasse politique dans laquelle il se débat depuis l’annulation du 5e mandat ».

Il ajoute : « Etant de retour de l’étranger après une courte visite, et en remerciant toute personne qui m’a témoigné sa confiance, je considère que c’est là une reconnaissance explicite de la position à laquelle je n’ai jamais dérogé, et ce depuis que j’ai appelé au dialogue et à la concorde civile pour éviter au pays le drame des années 1990, une position à laquelle je tiens toujours ».

M. Taleb Ibrahmi estime dans cette lettre que « toute approche sérieuse, qui doit être mise en œuvre afin d’écourter le chemin vers la paix et pour se débarrasser définitivement des pratiques de la corruption et de la dictature, doit d’abord reconnaître l’existence d’une crise de confiance profonde entre le peuple et ses gouvernants, laquelle a débouché sur la rupture du 22 février dernier ». « Cette rupture a fait naître une conscience chez les jeunes qui n’acceptent plus les solutions de replâtrage et les demi-solutions », relève-t-il, avant de souligner que « partant de cette vérité, le souhait du pouvoir de lancer un dialogue doit émaner d’une volonté politique véritable, qui dépasse les considérations de conjonctures et instantanées ». Mieux, selon lui, cette volonté politique doit prendre en compte « les revendications des forces politiques et sociales qui appellent à prendre des mesures concrètes pour apaiser la situation et pour rassurer ».

Auparavant, l’avocat Mustapha Bouchachi, également inclus dans cette liste, avait remercié lui aussi le Forum civil pour le changement, avant de souligner que « par principe, le dialogue reste la meilleure voie et le moyen civilisationnel pour une sortie de crise que vit l’Algérie ». De son côté, la moudjahida Djamila Bouhired, dont le nom a figuré dans la même liste, avait expliqué avoir appris avec « stupéfaction que mon nom figurait sur une liste de personnes chargées d’organiser un dialogue entre le pouvoir et le mouvement populaire ». Elle a ajouté dans un communiqué que « personne n’a demandé mon avis et je n’ai donné mon accord à personne », relevant que « je ne peux faire partie d’un groupe de personnes dont certaines ont servi le pouvoir ».

M. Taleb Ibrahimi estime par ailleurs que la commission de dialogue devant être mise en place «n’a aucune utilité dans le moment présent sauf si elle jouit d’une totale indépendance dans sa gestion et qu’elle est libre et souveraine dans ses décisions et cela afin qu’elle aide à bâtir un consensus national autour de la meilleure formule à même de concrétiser les revendications du Hirak populaire pour le changement radical ». Il a terminé sa déclaration en réitérant son soutien au Hirak et a appelé ses différentes composantes à poursuivre sur la même lancée et dans la voie pacifique. Avec cependant, « plus de vigilance et ce afin de sauvegarder son principal acquis, en l’occurrence l’unité des rangs jusqu’à la réalisation des objectifs légitimes ».

Après quelques réactions négatives, le Forum avait expliqué jeudi 18 juillet que Djamila Bouhired, Mouloud Hamrouche et Ahmed Taleb Ibrahimi n’ont pas été contactés pour faire partie de l’instance de médiation. «Nous précisons que nous avons pris attache avec de nombreuses personnalités nationales et obtenu leur accord pour participer à la démarche. Quant à la moudjahida Djamila Bouhired, Ahmed Taleb Ibrahimi et Mouloud Hamrouche, c’est le Forum qui a pris l’initiative d’inclure leurs noms directement dans la liste pour la symbolique qu’ils représentent, leur popularité, leur passé militant et leur poids politique », indique le Forum dans un communiqué. « Sans diminuer de la valeur des autres personnalités figurant dans la liste, nous estimons qu’il est inconcevable d’entamer le processus de dialogue sans ce genre d’hommes et de femmes. Nous saluons leurs positions, nous respectons leurs décisions et leurs avis et nous restons dans l’attente d’un signal de leur part. Quoi qu’il en soit, le processus de dialogue a pris la voie qui mène vers la sortie de crise », ajoute-t-on.

Les 13 personnalités nationales proposées par le Forum civil pour le changement sont : Djamila Bouhired, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi, Karim Younes, Mustapha Bouchachi, Fatiha Benabaou, Nacer Djabi, Smail Lalmas, Lies Merabet, Nafissa Hireche, Aicha Zinai et Islam Benaya.

Le Quotidien d’Oran, 24 jui 2019

Tags : Algérie, dialogue, transition, armée, Ahmed Taleb Ibrahimi,

Voici les personnalités proposées par le Forum civil pour le changement

Le Forum civil pour le changement a proposé, ce mercredi 17 juillet 2019, un certain nombre de personnalités pour mener le dialogue national inclusif, selon Echorouk News.

Il s’agit de la Moudjahida Djamila Bouhired, des anciens chefs de gouvernement Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi, de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb El Ibrahimi, de l’ancien président d’APN, Karim Younès, de l’académicien Nacer Djabi, de la spécialiste du droit constitutionnel Fatiha Benabbou, de l’avocat Me Mustapha Bouchaci, de l’activiste Islam Benatiya, du syndicaliste Lyes Merabet, de l’activiste Nafissa Lahrèche, l’économiste Smaïl Lalmas et de l’activiste Aicha Zeniai.

Il est utile de rappeler que le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah a appelé dans son discours, prononcé le 3 juillet dernier, à un “dialogue national inclusif qui sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale”.

Echourouk Online, 17 jui 2019

Tags : Algérie, dialogue, transition,

Dialogue national : Karim Younes confirme qu’il sera membre du panel de la Présidence

L’ex président de l’APN, Karim Younes va faire partie du panel des personnalités nationales devant mener le dialogue proposé par le président de l’Etat Abdelkader Bensalah dans son discours du 4 juillet dernier.

C’est le concerné lui-même qui l’annonce aujourd’hui mardi via sa page Facebook, révélant dans un texte adressé : «A mes contacts habituels : vérités et transparence », avoir été officiellement approché pour faire partie d’un «processus de médiation».

«Des échos des milieux politiques laissent penser que La Présidence de l’Etat semble avoir entendu le message de la volonté du peuple», croit savoir Karim Younes, qui évoque par ailleurs des «préalables intangibles sont avancés sans quoi rien ne pourra se faire».

«Aussi, ma présence au sein de cette instance de médiation, en gestation étant vivement souhaitée par ailleurs…

Puis-je alors me dérober de ce que l’on ne peut considérer que comme un devoir national ? » s’interroge l’ex ministre de la formation professionnelle, qui annonce ainsi sa décision de s’engager au sein de ce panel.

Karim Younes qui partage sa décision avec ses «amis» sur Facebook, les invite aussi à lui faire à part de leur remarques et conseils pour «parachever la réflexion».

«C’est pourquoi, j’ai pris la résolution de faire appel à mes contacts habituels pour parachever la réflexion et m’aider à suivre une démarche qui pourrait être bénéfique pour tous.

Il rappelle avoir «maintes fois rappelé à tous ceux qui m’ont approché pour m’entretenir de l’initiation d’un processus souverain de médiation, que le cadre du dialogue recherché entre les enfants de la patrie, doit, impérativement, s’inscrire dans l’esprit des revendications légitimes des millions d’Algériennes et d’Algériens qui sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère et leur désir de changement, sans quoi tout est voué à l’échec».

L’ex 3ème personnage de l’Etat précise que ces personnalités, parmi elles, des «scientifiques, des constitutionnalistes de renom, des hommes de droit, des femmes et des hommes de la société civile, partagent, avec moi, cette conviction et en font même une condition sine qua non».

Un devoir national

Et d’ajouter : «L’approche de ces hommes et femmes de cœur consiste à donner un sens aux revendications, plusieurs fois réitérées par les manifestants à travers la révolution pacifique, déclenchée par la population algérienne en février 2019, galvanisée par les jeunes dans les stades par leurs prises de conscience d’où est sorti l’hymne de cette révolution «El Casa d’El Mouradia», tout autant que la jeunesse estudiantine».

Karim Younes précise en outre que ces personnalités n’ont aucunement la prétention de représenter le Hirak.

«Inutile de préciser qu’il n’est pas dans leurs intentions d’être les représentants du mouvement ni avoir la prétention de s’autoproclamer ses porte-paroles, car ce serait démontrer un manque de discernement politique et de patriotisme», lit-on sur sa page Facebook.

La mission de ce panel de ces personnalités «soucieuses de l’avenir de notre pays», «d’essayer de matérialiser ces revendications en les défendant auprès des autorités, auxquelles incombe la responsabilité de donner suite» assure Karim Younes.

Pour lui, son souci primordial et celui de ses homologues de la commission de médiation, est de «partager une cause commune afin d’apporter leurs concours pour assurer les convergences nécessaires, un regard objectif et crédible aux contributions des hommes politiques, des différentes associations et autres ligues de la société civile».

Il rassure enfin que «l’écho des millions de poitrines qui battent le pavé depuis maintenant près de cinq mois demeure la source d’inspiration de leur démarche en vue de définir une voie argumentée basée avant tout sur l’intérêt de la nation».

Algérie1, 16 jui 2019

Tags : Algérie, transition, dialogue, Karim Younes,

Algérie : Comment Ouyahia, Sellal et consorts vivent leur détention

COMMENT OUYAHIA, SELLAL ET CONSORTS VIVENT LEUR DÉTENTION

Les mystères d’El-Harrach

Le séjour carcéral des anciens ministres et hauts responsables détenus à la prison d’El-Harrach est l’un de ces «mystères» que les Algériens tentent continuellement de percer depuis un moment. Aux interrogations qui reviennent de manière régulière sur les réseaux sociaux, s’ajoutent des déplacements que certains n’hésitent pas à entreprendre jusqu’aux portes du pénitencier pour tenter d’en savoir plus. En prison, la vie d’Ouyahia, Sellal, et des autres célèbres locataires ne diffère pas réellement des autres prévenus.

Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Les langues, ne pouvant rester indéfiniment liées, ont fini par laisser filtrer des informations qui éclairent sur bien des points. «En prison, tous les détenus passent leur journée de la même manière, quels que soient la fonction qu’ils ont exercée, leur ancien statut ou les crimes pour lesquels ils ont été condamnés ou sont en passe de l’être», font savoir plusieurs avocats interrogés dans ce cadre.

La sensibilité de la situation, le respect dû aux clients et à leurs familles interdisent, cependant, à ces derniers de dévoiler leur identité. Mais rien ne les empêche de contribuer à éclairer l’opinion sur la manière dont sont détenues les principales personnalités qui ont dirigé l’Algérie vingt ans durant et le processus qui a transformé la sinistre prison en véritable lieu d’attraction.

Tout commence le 3 avril dernier. Intercepté, la veille, aux frontières algéro-tunisiennes, Ali Haddad est placé sous mandat de dépôt par le procureur du tribunal de Bir-Mourad-Raïs et conduit en fin de journée à El-Harrach où des prisonniers, surexcités, attendaient son arrivée. Ces derniers ont appris la nouvelle par la presse à laquelle ils ont droit quotidiennement, mais aussi par l’ENTV, unique chaîne de télévision autorisée et placée dans «la grande salle» où tous peuvent suivre le journal télévisé. La situation étant ce quelle était à cette époque, elle offre aux détenus des nouvelles qui les informent de l’arrivée d’un célèbre pensionnaire. A son arrivée, l’ancien patron du FCE et oligarque réputé être très proche du cercle présidentiel qui vient de s’écrouler, passe naturellement les étapes obligatoires auprès de l’administration pénitentiaire. Des affaires personnelles lui ont été récupérées, deux jours auparavant auprès de sa famille, par les éléments qui enquêtaient à son sujet.

Le soir de son arrivée, Ali Haddad est conduit dans une aile de la prison isolée du reste des détenus. Le fait, nous dit-on, répond à des mesures de sécurité prises par le responsable de la prison que tous les avocats, interrogés dans ce cadre, qualifient «d’homme qui connaît bien son métier, qui sait préserver la dignité des détenus et respecter la présomption d’innocence».

Haddad arrive, cependant, en prison atterré par sa nouvelle condition. Des sources concordantes affirment que ce dernier refuse de s’alimenter le lendemain. Il refuse de se présenter au grand réfectoire. Un plateau lui est acheminé par des gardiens qui ont déjà eu à faire la même chose avec d’autres détenus moins célèbres le jour de leur arrivée. Le lendemain, le régime change.

Haddad est sommé de se rendre lui-même à la cantine pour s’alimenter. «Il fait chaque jour la queue avec tous les autres prisonniers», nous dit-on. D’autres oligarques et hommes d’affaires connus ne tardent pas à le rejoindre en prison. Le 24 avril, les frères Kouninef et Issad Rebrab arrivent à leur tour à El-Harrach.

Les détenus de droit commun n’en reviennent pas. Ils célèbrent l’évènement par des chants et des slogans. Les trois frères sont séparés. L’un d’eux est conduit dans la cellule où se trouve Haddad tandis que les deux autres sont placés avec le patron de Cevital. Quelques semaines plus tard, une nouvelle arrivée importante a lieu. Abdelhamid Melzi, directeur général de Club-des-Pins, homme d’affaires très proche des hautes sphères, est placé sous mandat de dépôt. Il est placé avec Rebrab.

En prison, le directeur du pénitencier tente de gérer au mieux la situation. «Ce sont des personnalités, il est naturel qu’ils attirent l’attention sur eux. Tous ceux qui ont accès à la prison, familles des détenus, parfois avocats, veulent savoir comment se déroule leur vie là-dedans. Il est normal que le directeur de la prison ait été amené à prendre des mesures pour éviter des situations fâcheuses», déclarent à ce sujet plusieurs avocats. L’une de ces mesures a consisté à fixer des horaires de «parloir» différents de ceux des autres prisonniers.

Au cours des premières semaines, et lorsque le nombre de ces détenus était encore peu important, ces séances de «parloir» avaient lieu de 12 h à 14 h , apprend-on, «mais la situation a changé depuis qu’ils sont nombreux là-dedans. La majorité passe au même moment que le reste des détenus». Par «majorité», nos sources désignent les hommes d’affaires et autres hauts cadres arrêtés dans le cadre de la lutte anticorruption. «Leur nombre ne permet plus de les laisser séjourner dans une aile isolée, ils se trouvent dans les grandes salles où l’on compte plus de soixante personnes.» Les deux P-dg de banques, BNA et CPA, récemment placés en détention provisoire, figurent sur la liste des concernés.

Seuls les anciens ministres sont maintenus «dans de petites cellules où ils sont regroupés à trois ou quatre», nous dit-on, sans fournir d’indication sur la nature des regroupements effectués. Seule information à avoir filtré : «Abdelmalek Sellal ne se trouve pas dans la même cellule que Ahmed Ouyahia.» Un avocat témoigne : «Je l’ai récemment vu parlant à son avocat au parloir, j’ai demandé à le saluer car c’est une ancienne connaissance, les gardiens ont refusé, c’est très strict, le directeur de la prison tient à ce que l’ordre règne.» A l’heure des repas, pas de différence, cependant. Ouyahia, Sellal, Djamel Ould Abbès, Amara Benyounès et Saïd Barkat vont avec les autres, «ici, il n’y a pas de cuisine spéciale ou de lieu retiré où ils pourraient s’isoler pour manger.

Les gardiens veillent toutefois à maintenir les autres prisonniers dans le calme». «Au début, et surtout à l’arrivée d’Ouyahia, les détenus étaient surexcités, ils criaient ; tapaient sur tout ce qu’ils trouvaient, passaient la moitié de la nuit à faire la fête, juraient d’empêcher l’ancien Premier ministre de dormir, puis les gardiens sont intervenus pour stopper tout cela pour éviter tout dérapage», nous dit-on. «La vie est, si l’on peut dire, redevenue normale, ou presque pour les prisonniers. Pour les autres, c’est la vie carcérale qui commence et ce système a été mis en place par ces responsables aujourd’hui incarcérés, du moins rien n’a été fait pour l’alléger, et ils le subissent.» L’une des contraintes : les traditionnels couffins des prisonniers ne sont acheminés que par quinzaine «alors qu’auparavant, les détenus y avaient droit chaque semaine».

Selon les informations que nous avons pu obtenir, les anciens ministres incarcérés n’auraient, cependant, pas le droit de recevoir ce fameux couffin «pour des raisons de sécurité». «On nous a dit qu’ils ne recevaient rien de l’extérieur, que c’est strictement interdit les concernant, la situation politique du pays est très délicate et il ne s’agit pas d’aller au-devant des problèmes.» Pour parer à «ces problèmes», le volet des soins médicaux figure également parmi les aspects primordiaux sur lequel l’accent est mis.
La maladie dont souffre Ouyahia n’étant un secret pour personne, il est de ce fait «souvent conduit à l’infirmerie. On dit qu’il y séjourne aussi parfois en raison de son état». Il n’est pas le seul. D’autres pensionnaires âgés ou suivant des traitements «sont eux aussi souvent à l’infirmerie, l’équipe médicale doit être carrément débordée».

Récemment, une demande introduite par la défense de Ouyahia pour une prise en charge médicale externe a été rejetée, «il se soignera en prison comme le reste de la population carcérale», nous confie-t-on.

A. C.

Le Soir d’Algérie, 14 jui 2019

Tags : Algérie, transition, Hirak, Ouyahia, Sellal, El Harrache,

Algérie: Le business de la démocratie

Face à l’offre de dialogue pour en finir avec la crise institutionnelle, force est de constater que les partis politiques ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains acceptent le principe et affichent une grande disponibilité à s’inscrire dans le plan présenté par Bensalah, d’autres estiment nécessaire la réunion de préalables, alors que d’autres encore rejettent totalement l’offre et y voient une manœuvre du système pour se redéployer. Cette diversité d’opinion et de positionnement pourrait être vue comme un enrichissement, sauf que l’Algérie est, présentement un pays sans président élu.

Sans revenir sur les conséquences dramatiques d’un foisonnement partisan stérile, l’on rappellera simplement que le coup de frein apporté à « l’industrie des partis » n’a pas suscité beaucoup de commentaire au sein de la société. C’était quelques personnes, sans doute intéressées, qui criaient au scandale, accusant les autorités d’atteinte aux droits politiques des Algériens. Ces milieux évoquaient avec insistance « le verrouillage politique » et dénonçaient le pouvoir en place qui, selon eux, s’appropriait la scène partisane, la dessinant à son image et excluant tout ce qui ne cadre pas avec l’idée qu’il voudrait propager au sein de la société.

Toutes les voix discordantes appartenaient à des individus en attente de création de parti politique et bloqué net par le gel décidé par l’Etat tout au long de la première décennie du troisième millénaire. S’il existe parmi ces contestataires des personnalités honnêtes et désireuses de participer au développement du pays à travers leur contribution au plan politique, il existe également dans le lot des individus, dont l’objectif est autrement plus pécuniaire. L’on a, en effet, découvert qu’une formation politique est un investissement rentable. Un congrès constitutif juridiquement et administrativement conforme ouvre la possibilité de parrainer des listes de candidature. C’est justement à ce niveau que se fait l’essentiel du business.

Le foisonnement partisan, que nous vivons ces temps-ci, a, durant des années, participé de cette logique mercantile et a eu pour principale conséquence un survoltage inutile du paysage politique national. Inutile, parce que la révolution pacifique s’est faite en dehors de cette sphère. Et aujourd’hui, chaque formation veut appliquer son propre agenda à la révolution pacifique. C’est dire que nos leaders politiques n’ont rien retenu de l’histoire récente du pays.

Par Nabil.G

Ouest Tribune, 14 jui 2019

Tags : Algérie, dialogue, armée, Gaïd Salah, transition,

Algérie : L’ANP maintient le cap

Attachement aux solutions constitutionnelles : L’ANP maintient le cap

L’attachement aux solutions légales et constitutionnelles conduisant à l’organisation de l’élection présidentielle, dans les plus brefs délais, permettra à l’Algérie de surmonter la crise conjoncturelle qu’elle traverse, souligne la revue El-Djeich dans sondernier numéro.

« C’est là une position de principe qui ne saurait, en aucun cas, être remise en cause et uneoption nécessaire qu’impose une des règles essentielles de la démocratie. Une démarche qui balisera la voie à l’édification de l’Algérie de demain sur des fondements solides, la conduira vers des horizons plus sûrs et qui démontrera, en même temps, ce que le Haut commandementde l’ANP n’a eu de cesse d’affirmer, à savoir, qu’il ne nourrissait aucune ambition politique, contrairement aux assertions tendancieuses et mensongères de certaines voix », souligne l’éditorial du dernier numéro de la revue de l’ANP.

L’éditorial relève, en outre, que « l’ANP continuera d’avancer sur la voie qui mènera à la concrétisation de la volonté populaire, conformément à l’engagementqu’elle a pris d’oeuvrer, à ce que la crise que traverse le pays soit surmontée afin de renouer avec le processus électoral, et s’en remettre aux urnes pour l’élection d’un président de la République et de barrer ainsi la route à ceux qui revendiquent une période de transition qui constitue, à n’en pas douter, un choix aventureux qui n’a d’autre finalité que d’ébranler la stabilité du pays et de le plonger dans des futilités, sources de déviations et d’égarements, dont il serait difficile d’en sortir ».

« Les réalisations concrétisées jusqu’à présent par notre Commandement, qu’il s’agisse de la lutte contre la corruption, d’accompagner le peuple, du respect de la Constitution, ou d’encouragement du dialogue entre toutes les parties, est en lui-même un acte patriotique grandiose qui reflète le souci de l’institution militaire, de son Commandement et de tous les hommes sincères, de barrer la route à tous les +Don Quichotte+ chargés de la mission de proposer des solutions importées et de concrétiser des agendas néfastes enrobés dans des terminologies et expressions douteuses. C’est le voeu de la bande, de ses têtes et de tous ceux qui leur vouent allégeance », indique la revue.

Pour El-Djeich, c’est ainsi que se traduit « le souci de l’institution militaire de l’impératif de respecter la Constitution du pays et d’appliquer les lois en vigueur, pour barrer la voie à tous les opportunistes, arrivistes et traitres qui tentent de brouiller les efforts des fidèles fils de l’Algérie et les empêcher de servir leur patrie, car servir la patrie signifie, incontestablement, l’impératif de faire face aux ennemis de la nation ». La revue cite, dans ce sens, les propos soulignés par le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, lors de sa dernière visite à l’Académie militaire de Cherchell, à savoir « les malveillants ne craignent que les hommes de bonne volonté ».

« En effet, ne font peur aux corrompus que les gens honnêtes, l’alignement du peuple autour de son armée ainsi que la confiance qu’il voue aux héritiers de la glorieuse ALN », estime El-Djeich, ajoutant que « cette réalité fait peur aux forces du mal, aux agitateurs de l’ombre et les rappelle à leur véritable dimension de groupe de voleurs et de mafieux sans aucun honneur ni dignité, prêts à vendre leur pays pour concrétiser des intérêts étroits et satisfaire leurs maîtres et mentors ». Pour la revue, « notre armée ne craint ni ces méthodes ni ces comportements, encore moins les tours de passe-passe tant qu’elle jouit du soutien du peuple qui a confiance en sa démarche ».

Par : RAYAN NASSIM

Le Midi Libre, 13 jui 2019

Tags : Algérie, armée, ANP, dialogue, Gaïd Salah, transition, constitution,

Algérie : Le rond-point

par El Yazid Dib

L’on ne tourne pas en rond pour rien. L’on cherche l’issue, le bon chemin, la bonne destination. Cependant les indications sont nombreuses, le plus souvent pernicieuses. Chacun exhibe sa carte, sa propre géographie. Sa feuille de route. Et si l’on remettait tout ça à une consultation générale ?

Tous au nom de la liberté disent des choses au moment où les autres au nom de cette même liberté disent le contraire. L’on se réunit là pour vilipender ceux qui se réunissent ailleurs. Le ridicule c’est que ce beau monde ne cache pas son ardeur déclarative d’aimer son prochain, de respecter son avis tout en lui déniant le droit de dire ce qui lui parait bienveillant. En fait la pensée unique rode toujours dans la tête de ceux qui vantent les vertus de la démocratie.

Ces derniers temps, à la faveur d’un mouvement, d’un hirak ou d’une révolution, c’est selon ; plusieurs manifestations au non d’une liberté d’expression, de comportement ou d’être ont été brandies. Du politique à ce qui s’apparente à l’identitaire, de la centralité des revendications à la disparition de tous ; tout est exposé le vendredi. Rien ne semble pour autant réussir à réunir un semblant de consensus ou sur une personne ou sur une démarche. Dans la mouvance il y a du pêle-mêle. Personne n’est bon, digne et représentatif. Ceux qui furent dans l’opposition façadière durant l’ère maintenant maudite, ceux qui viennent d’embarquer ou ceux que l’on extirpe des annales de l’histoire, aucun n’arrive à créer autour de lui un soupçon d’authenticité. Loin cependant de penser générer une unanimité qui reste d’ailleurs antinomique et chimérique. Pourtant l’on doit bien, un jour ou l’autre avoir un président de la république, un gouvernement, des walis, des députés et bien d’autres cadres.

Les bousculades dans l’événement forcent la création de conviction du pour ou du contre. Les positions des uns et des autres peuvent certes exprimer dans leur diversité une bonne santé de l’état des lieux et d’esprit. Les tenants de telle ou telle position, réflexion, approche, démarche, projection ne laissent nulle tolérance pour pouvoir arriver à un minima consensuel. Ils se chamaillent, ils se tordent le cou, ils sont loin des méninges profondes de cette Algérie aussi profonde que ses crises. A l’une d’elles viennent s’ajouter les humeurs et les recentrages, les racolages et les enrôlements. L’on sent que tout le monde, des créateurs d’avis aux procréateurs de décisions ; sont semble-t-il sommés de s’introduire dans l’une ou l’autre opinion. Alors que dans le principe, l’heure reste à se réinscrire davantage dans cet amour national perdu et qui s’évapore au sein des luttes précaires lesquelles auront un jour ou l’autre une place à l’ombre de l’histoire. A l’instar des péripéties subies dans la chair de ceux tous disparus qui, victimes ou bourreaux, les ont allaitées.

L’hémorragie des scandales et affaires de détournement, de corruption, d’enrichissement illégal et autres griefs malheureux qui se débitent n’arrange que les diagnostics maladifs et hostiles à une guérison terminale. Le pays est en pleine convulsion. Si la nation est malade, son corps social traumatisé, ses coffres vidés, ses poches troués c’est que les soubresauts cycliques qui secouent toute la maison n’ont pu trouver la légendaire contre-attaque d’un peuple ayant vu le pire. Certains sont en prison et pas des moindres, ce sont ceux qui nous ont longtemps gouvernés, d’autres courent toujours. L’essentiel est déjà dans l’installation de ce principe d’absence de l’impunité. Tout un chacun demeure justiciable. La justice doit fonctionner en fonction de la loi et non d’une conjoncture. Loin de satisfaire une opinion avide de justice, elle doit satisfaire l’exigence légale.

Si la bonne rétribution par la grâce d’un baril pétrolier mis à contribution savait faire boucher les luettes et clouer les becs ; la sécheresse économique qui se pointe n’irait qu’en tarissant le confort et la quiétude de tous les indices. Que ceux qui manient les volants, tentent de tracer la bonne feuille route, de choisir le meilleur chemin, d’éviter les péages et les pannes onéreuses et d’aimer surtout dans leur conduite les passagers à bord en les rassurant de la bonne destination. Ne pas parler au chauffeur, ne pas gêner la circulation, préparer sa monnaie en la vérifiant, oblitérer son ticket, laisser la place aux sièges à priorité n’est-ce pas là des règles du voyager-ensemble ? Sauf qu’à son tour le staff conducteur demeure autant tenu par la rigueur et le respect du contrat de transport. Entre une transition et une élection ; la voie est toute indiquée. Le pays se suffit déjà à ses peines, évitons lui l’aventurisme et les longs tunnels. Il est vrai que l’on ne peut refaire un lifting systémique sans faire passer toutes les pièces usagées dans le broyeur de l’histoire. Et lorsque le mal est si profond, comme il l’est ; la seule issue reste la rupture totale. Pas de renouvellement, juste le tout nouveau. Difficile équation opératoire, mais…

L’Algérie est un pays que se partage tout le peuple. Les clans naissent de l’accumulation des enjeux et se disloquent de la disparition des intérêts réciproques. Ils crèchent là où la concurrence est prise pour rivalité et le brio pour une escroquerie. Un ministre quel que soit son verbe, reste une institution, un investisseur reste un créateur de richesse quelle que soit sa fortune. Ainsi le verbe infinitif ou incisif peut, sans la vouloir exciter une conflagration. Pourvu que ce ministre ou le gouvernement à qui il appartient ne soit pas illégitime, honni et blackboulé. Tel en est le cas.

Lorsque le peuple voulait son indépendance, il l’a eue. Lorsqu’il persiste à vouloir sa liberté, il tergiverse et lui fait-on prendre la sécurité comme une antinomie. La liberté est indissociable de la sécurité. Les deux sont des produits sociaux très chers qu’il faudrait chérir davantage. Penser à sauvegarder des libertés individuelles et collectives dans un pays où il était interdit de penser à contre-courant du pouvoir est en soi un combat continuel. Au souvenir frustrant qu’en ces temps là, la liberté se confinait exclusivement dans un pack d’importation ou s’assimilait à un produit impérialiste. Ayant dépassé les premiers balbutiements libertaires, la passion de les accentuer s’est aiguisée au fur et à mesure de l’évolution de la lutte pour le pouvoir. La liberté de ce jour ne peut se limiter à une simple expression sans écho. Elle est multiple et plurielle. En quoi une banderole, un slogan, un sit-in puisse-t-il embarrasser des niveaux supérieurs ? Sauf si cela touche les fondements de la nation, tente de briser l’unité nationale ou menace la sécurité territoriale. La loi doit être aussi juste que forte.

La consécration des libertés est une entité totale. L’exclusion, l’exil forcé ou le refuge politique ne doivent pas s’élever comme ritournelle à une opposition en mal d’ancrage sociétal. L’on n’a jamais vu un français ou un américain affichant nettement son opposition au pouvoir agir à partir d’un Etat étranger. Il le fait de chez lui, avec les siens et sans « la main étrangère ». Tant que l’on a des « opposants » ou des détenteurs d’avis contraires installés ailleurs car interdits de séjour chez eux ; l’on est loin de la liberté d’opinion et de ses connexes expressions. Cependant certains aigris, à contre courant de l’évolution des choses s’empressent à tirer sur tout ce qui bouge. Rien ne leur plait, rien n’arrive à se situer dans leur fil de raisonnement. Bouteflika n’était pas bon, ceux qui lui sont contre le sont aussi. C’est une pathologie chronique de ne rien positiver. L’envers de l’envers.

Renforcer la liberté est un attribut d’un Etat fort qui ne craint pas de sévir là où celle-ci est menacée. La rétrécir par contre, en avoir la trouille à fleur de peau ou en être frétillant ne sera qu’une résistance précaire face à un besoin instinctif et biologique. Car l’histoire qui devra se faire aura à retenir ce rétrécissement comme une honte à dégueuler le jour du bris de chaines. Que de pans historiques dans l’évolution des pays n’aient pas eu à rougir de certains hommes ayant pour raison de survie escamoter les libertés populaires. Laisser-faire dans la règle, laisser-dire dans l’éthique, canaliser le tout dans un contrat social agrée est loin des actions tendant à gadgétiser la démocratie par des libertés à menu fretin.

Il ne peut y avoir de liberté lorsque la liberté des autres est menacée. Ni encore quand les fondements de la nation sont mis à défi où des entêtements sont pris pour une liberté d’expression. Les guerres d’appartenance à telle ethnie, langue, région ne peuvent donner lieu à des espacements de respect ou d’acceptation. L’Algérie est une, indivisible, diversement multiple. Y a-t-il un problème ? Dépeçons-le et prenons la bonne voie. Celle des urnes.

Le Quotidien d’Oran

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Algérie : Mises en garde

Le discours tenu par Ahmed Gaïd Salah hier au Cercle national de l’Armée à Beni-Messous se veut une réaffirmation de la feuille de route des autorités.
Son soutien à l’approche présentée récemment par le chef de l’Etat a été au rendez-vous.

Il a néanmoins haussé le ton contre les «supplétifs et les inféodés de la bande» qui mènent « des campagnes aux objectifs bien connus, pour remettre en cause toute action qu’entreprend l’institution militaire ».
Des mises en garde ont été proclamées aussi à l’adresse des « cercles hostiles à l’Algérie » tout en spécifiant que «réclamer un Etat civil et non militaire» est un slogan mensonger.

Il justifie d’ailleurs la position de celle qui fut une grande muette par la remise en cause de toute action qu’elle entreprend en actionnant une jeunesse désorientée. Les porteurs de drapeaux autres que l’emblème national sont aussi pointés du doigt, et « ont failli envers le peuple et la patrie ».

Gaïd Salah ne manquera pas aussi de dénoncer, encore une fois, « la bande » et exprimera tout son soutien à la justice, et qualifiera la corruption généralisée comme une autre forme de colonialisme.

Droit dans ses bottes, Gaïd Salah ne change pas de cap maintenant la voie de la présidentielle dans les plus brefs délais pour rester dans l’option constitutionnelle maintes fois défondue par les autorités.

Par ailleurs, il est loisible de constater que les préalables posés avant toute amorce de dialogue, comme la libération des détenus politiques et les porteurs de l’emblème amazigh, aussi bien par l’ensemble de la classe politique tout courant confendu n’ont pas été évoqués dans le discours du vice-ministre de la Défense.

« L’intérêt suprême de la patrie » nécessite « la fédération des efforts de tous les hommes de bonne volonté parmi les enfants de l’Algérie… afin de préparer la manière effective et sérieuse de la tenue des prochaines élections présidentielles », soulignera Gaïd Salah sans ambages, et surtout en adressant des messages non voilés « aux cercles hostiles à l’Algérie ».

En définitive, l’option du pouvoir est toujours de vigueur, selon laquelle il n’y aura pas de période de transition, mais des élections présidentielles, avec la précision que l’Armée ne peut « rester à l’écart » des décisions qui engagent l’avenir de la nation.

Reporters, 11 jui 2019

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