Gouvernance : Argent planqué des présidents africains

20 milliards de dollars sur des comptes bancaires suisses – Alors que plusieurs pays du Sud sont le théâtre des «émeutes de la faim» qui s’amplifient, la question de la restitution des biens mal acquis de potentats africains se pose avec une nouvelle acuité. Des centaines de millions de dollars liés aux biens mal acquis par des dictateurs resteraient bloqués en Suisse. Leur restitution directe pourrait servir à l’aide alimentaire d’urgence.

Entre 100 et 180 milliards de dollars: ce serait la somme des magots détournés par des dictateurs ces dernières décennies. S’il fallait aussi tenir compte des détournements opérés par leurs proches, les chiffres dépasseraient 1000milliards, selon une estimation de Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

Où s’envole tout cet argent spolié aux populations locales principalement des pays du Sud, toujours «en développement»? En grande partie, vers les paradis fiscaux et des Etats qui soutiennent ces régimes corrompus. En France, par exemple, où des potentats africains comme Bokassa ou Eyadéma profitaient d’appuis politiques et d’amitiés en très haut lieu. En Suisse également, comme le montre un document de travail du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) qui a servi de base à une plainte collective déposée à Paris concernant les «biens mal acquis» (lire ci-dessous).

Le phénomène n’est pas nouveau. En Suisse, les affaires se sont succédées, défrayant la chronique: fonds Montesinos (Pérou), Marcos (Philippines), Mobutu (ex-Zaïre), Abacha (Nigeria)… Plus récemment, Hussein (Irak), Salinas (Mexique) ou Duvalier (Haïti): plus de 7 millions de dollars qui restent bloqués en Suisse malgré l’approche de la date butoir (31 août 2008), tandis que le pays est lui aussi, comme le Cameroun, secoué par les «émeutes de la faim»…

Au total, plus d’un milliard se trouverait toujours bloqué dans nos coffres, dans l’attente d’une décision judiciaire définitive. Qu’en est-il de tout ce patrimoine? Même en se concentrant sur la seule Afrique subsaharienne, la liste est édifiante. La disproportion entre les sommes recherchées et les sommes rendues, aussi. Le cas Abacha semble une exception.

Les miettes de Mobutu

Quatre à cinq milliards de dollars: c’était la fortune attribuée à Mobutu. Elle aurait pour une bonne moitié été planquée en Suisse. Seuls trois millions ont effectivement été restitués au nouveau gouvernement de Kinshasa, au terme d’une longue procédure. Et la villa de Mobutu à Savigny (Vaud), mise en vente. «Environ 8 millions de francs suisses restent gelés, montant confirmé par les autorités suisses à notre demande», nous précise à Bâle Max Mader, d’Action place financière suisse. Il souligne que le délai est fixé à fin 2008 pour la restitution de cette somme.

Pour le Mali, la Suisse a certes rendu 2,4 millions de dollars du dirigeant Moussa Traoré (chassé du pouvoir en 1991). C’est bien peu: sa fortune était estimée à un ou deux milliards, provenant en partie de centaines de kilos d’or enfouis dans des caisses métalliques et expédiées en Suisse. Pour la Côte d’Ivoire sous Houphouët-Boigny, qui avait une belle propriété à Cologny, la pêche au trésor en Suisse serait encore plus fabuleuse, a en jugé par la liste établie par le CCFD (voir ci-dessous).

Charles Taylor et ses diamants

Voyons le sinistre Charles Taylor (Liberia, 1989-1996), inculpé pour crimes de guerre et jugé en ce moment devant le Tribunal spécial des Nations unies pour la Sierra Leone (TSSL) à La Haye: sur les trois milliards amassés sur la vente, entre autres, de diamants du sang, de trafic d’armes et de bois tropicaux, seuls 2,1 millions ont été bloqués en Suisse…

Là aussi, des experts s’interrogent: on sait pourtant qu’en 2002, «25% des fonds en provenance d’Afrique et déposés dans les banques suisses étaient libériens. Monrovia y disposait ainsi de 3,8 milliards de dollars (placements faits par le gouvernement et fonds détournés). Une somme supérieure à celle placée par l’Afrique du Sud (2,4 milliards de dollars) ou le Nigeria (900 millions de dollars), selon les estimations de la Banque nationale suisse», explique Anne Kappès-Grangé, journaliste à la rubrique économique de Jeune Afrique.

Le Kenya engage des enquêteurs

Autre procédure actuellement en cours au niveau international: celle concernant les fonds d’Arap Moi (Kenya, 1978 et 2002, despote notoire dont la fortune était estimée à 3 milliards de dollars, qui a inspiré le célèbre romancier John Le Carré). Dès 2003, le nouveau gouvernement kenyan a fait appel à un cabinet d’enquêteurs américains, Kroll Associates, spécialistes des affaires de restitution d’avoirs illicites, pour retrouver le magot volé. «On retrouva des comptes bancaires d’Arap Moi à la Citibank et à l’Union bancaire privée en Suisse», note le rapport du CCFD. Interrogé sur ce cas à Berne, le porte-parole de l’Office fédéral de justice, Folco Galli, répond que pour Arap Moi, «rien n’est bloqué en Suisse».

L’enquête de Kroll retrace pourtant la fortune exfiltrée vers une trentaine de pays –dont plusieurs centaines de millions vers la Suisse, via une dizaine d’établissements bancaires, dont certains situés à Genève. Un des principaux intermédiaires de cette époque: Gabriel Moussa Katri, aussi branché sur des réseaux nigérians. Il est alors décrit par les chargés d’investigation comme «l’un des plus importants blanchisseurs d’argent à Genève».

A ce jour, «seul le Royaume-Uni a ordonné en 2005 le gel de près d’un milliard de dollars volés dans les caisses de la Banque centrale du Kenya et transférés sur des comptes bancaires en Grande-Bretagne», poursuit le CCFD.

Togo: tel père, tel fils ?

Faute d’informations, le rapport du CCFD «sèche» aussi sur la fortune exfiltrée des anciens potentats africains qui ne font l’objet d’aucune procédure en cours, mais qui posent problème. «De forts soupçons existent sur des biens mal acquis au Tchad, Togo, Centrafrique, Cameroun…». Après 38 ans de règne et une fortune familiale estimée à quatre milliards de dollars, une enquête aurait pu être ouverte pour récupérer les comptes en Suisse et au Liechtenstein du général Gnassingbé Eyadéma (Togo).

Hélas, c’est un de ses fils qui lui a succédé au pouvoir, en avril 2005.I

Note : «Biens mal acquis… profitent trop souvent. La fortune des dictateurs et les complaisances occidentales», document de travail, direction des études et du plaidoyer, CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), Paris, mars 2007. Sur les biens mal acquis en Suisse, voir aussi l’ouvrage collectif de Dominique Froidevaux, Bernard Bertossa, Sébastien Guex, Edouard Dommen, Gérard Perroulaz et Gertrud Ochsner, La Suisse dans la constellation des paradis fiscaux, éditions d’En bas/COTMEC, Lausanne, 2002.

Sur plus d’un milliard placé en Suisse, les trois quarts ont été restitués. 7 millions sont toujours bloqués aujourd’hui, nous informe à Berne l’Office fédéral de justice.

Une vue aérienne de son ancienne demeure est disponible sur le site: www.swisscastles.ch.

Pour un apercu, lire: Xan Rice, «The looting of Kenya. Leak of secret report exposes corrupt web», The Guardian, 31 août 2007.

La France donne des idées à la Suisse

En portant plainte en mars 2007 pour «recel de détournement d’argent public » contre plusieurs chefs d’Etat africains et leurs familles, qui auraient acquis en France des biens immobiliers grâce à des détournements d’argent public dans leur pays, les associations Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora entendent dénoncer «un scandale qui n’a que trop duré». Leur action s’inscrit «dans un vaste mouvement international de plaidoyer impulsé notamment par des ONG et d es juristes, pour la saisie et la restitution de ces biens et avoirs mal-acquis», comme l’explique à Paris un porte-parole de Survie.

Les biens des dirigeants africains Omar Bongo (au pouvoir au Gabon depuis 41 ans) et Denis Sassou Nguesso (revenu au pouvoir au Congo-Brazzaville après avoir ordonné une répression meurtrière en 1997, qui s’est poursuivie les années suivantes) sont particulièrement visés par la plainte, la première du genre en France à concerner des despotes encore en exercice.

Après analyse du dossier, le Parquet de Paris annonce le 18 juin l’ouverture d’une enquête préliminaire, confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière. Depuis, cette enquête «a permis de confirmer intégralement l’ensemble des informations communiquées s’agissant du patrimoine immobilier acquis et utilisé par Denis Sassou Nguesso et Omar Bongo ainsi que par leurs familles», notent les ONG.

Le 23 novembre 2007, la plainte est classée sans suite, «en raison notamment du fait que les infractions dénoncées ne seraient pas suffisamment caractérisées». Une décision «consternante», selon les associations, qui ne vont pas en rester là. Avec une dizaine d’autres ONG, dont Global Witness et les sections françaises d’Oxfam, Secours catholique Caritas et Transparence International, elles ont lancé en décembre 2007 une pétition pour réclamer la restitution des biens mal acquis des dictateurs aux populations spoliées.

Le 10 avril dernier était encore organisée à Paris la «saisie symbolique» d’un hôtel particulier de la famille Bongo. Situé rue de la Baume, dans le 8ème arrondissement, ce bien immobilier vaut la bagatelle 18 million d’euros. L’action a été initiée par la Cellule françafrique, réseau dénonçant le soutien actif de la France à des potentats africains, en présence d’Odile Biyidi, présidente de Survie et de Marc Ona Essangui, de la société civile gabonaise.

La Suisse est un lieu de séjour un lieu de séjour privilégié pour des potentats vieillissants qui souhaitent poursuivre leurs affaires au calme. Outre le secret bancaire et les connexions avec de nombreuses filiales de banques suisses établies dans les Caraïbes, certains en profitent pour se refaire une santé à la fameuse clinique privée de Genolier, surnommée «la clinique des chefs d’Etat africains», qui dispose même d’une suite présidentielle. Genève leur donne garantit aussi un accès aux organisations internationales.

C’est aussi à Genève, une des capitales du trading pétrolier et du commerce de cacao, qu’est établi le siège pour l’Afrique et le Moyen-Orient de beaucoup de multinationales anglo-saxonnes. C’est à Crans-Montana qui se tient en été un forum économique, sorte de «mini-Davos» dédié à l’Afrique et aux «pays émergents»…

Au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), on se veut rassurant: «La Suisse a un intérêt fondamental à ce que ces valeurs patrimoniales d’origine criminelle ne soient pas investies dans la place financière suisse. Elle s’est donc dotée d’un arsenal de lois et de procédures pour réprimer le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la corruption, grâce auquel elle peut lutter efficacement contre la criminalité financière des potentats».

A Genève, l’avocat François Membrez se montre très sceptique: «les dispositions suisses en matière de lutte contre le blanchiment sont insuffisantes pour limiter, voire empêcher l’arrivée du produit de la corruption politique. L’arsenal législatif est aussi insuffisant pour la restitution de ces fonds, on le voit actuellement avec les affaires Duvalier et Mobutu». A cela s’ajoute le manque de volonté politique.

La multiplication des cas peut faire douter de l’efficacité de nos autorités. Difficile d’avoir une vision claire de la situation: sur la somme des biens mal acquis actuellement bloqués en Suisse, on manque d’informations. Sur une fuite de capitaux estimée à 187 milliards de dollars entre 1970 et 1996 pour les seuls pays d’Afrique subsaharienne, 20 milliards seraient planqués sur des comptes bancaires suisses, selon des chiffres étonnants publiés dans The Economist en juillet 2005.

D’autres sources concordantes évaluent le total à plus d’un milliard. Un montant qui ne nous a été ni confirmé, ni démenti au DFAE. «Nous ne faisons pas de statistique là-dessus», nous répond Folco Galli, de l’Office fédéral de justice. Les autorités suisses ont-elle d’ailleurs bloqués des avoirs liés au clan Mugabe (Zimbabwe)? «Je n’ai jamais entendu quelque chose».

Plusieurs ONG suisses mènent des campagnes sur les «biens mal acquis»: à Bâle, Action place financière Suisse suit les développements concernant la fortune d’une douzaine de potentats. De son côté, la Déclaration de Berne s’est beaucoup investie dans l’affaire concernant des transferts douteux sur un compte bancaire à Genève de millions de dollars à la fin des années 1990, provenant de revenus pétroliers destinés au remboursement de la dette angolaise envers la Russie. Elle a encore dénoncé en février dernier «l’inertie du Procureur général (Daniel Zappelli, ndlr) et du Juge d’instruction du canton de Genève dans une enquête financière pendante depuis 2000».

François Membrez, vice-président du comité TRIAL, rappelle que si la justice genevoise avait agi à temps, elle aurait pu éviter que 500 millions de dollars liés au remboursement de la dette angolaise quittent subrepticement les banques suisses –dont UBS Genève– et «partent en fumée». Pour l’heure, le comité TRIAL s’occupe «principalement du dossier Duvalier et dans une moindre mesure, du dossier Mobutu», explique Sandrine Roth. GLE/DATAS

Note:

Lire le communiqué: http://www.asso-sherpa.org/Dossier%20Page%20index/CPbiensmalacquisfr.pdf.

La pétition est disponible en ligne: http://www.biensmalacquis.wb.st.

GILLES LABARTHE/DATAS

Source : Alliance pour la démocratie et le progrès, 14 juillet 2008

Tags : Afrique, France, détournement, pillage, vol, françafrique, Suisse, présidents africains,

Les Etats-Unis ressortent une vieille histoire d’espionnage pour avertir que les autres pays espionnent aussi

Le Washington Post réchauffe la vieille histoire de la société (suisse) crypto :

Pendant plus d’un demi-siècle, les gouvernements du monde entier ont fait confiance à une seule entreprise pour garder secrètes les communications de leurs espions, soldats et diplomates.

La société, Crypto AG, a obtenu son premier contrat pour la construction de machines de codage pour les troupes étatsuniennes pendant la Seconde Guerre mondiale. Riche en argent, elle est devenue un fabricant dominant de dispositifs de cryptage pendant des décennies, naviguant sur des vagues de technologie allant des engrenages mécaniques aux circuits électroniques et, enfin, aux puces de silicium et aux logiciels.

La firme suisse a gagné des millions de dollars en vendant du matériel à plus de 120 pays pendant une bonne partie du 21e siècle. Parmi ses clients figuraient l’Iran, les juntes militaires d’Amérique latine, les rivaux nucléaires de l’Inde et du Pakistan, et même le Vatican.

Mais ce qu’aucun de ses clients n’a jamais su, c’est que Crypto AG était secrètement détenue par la CIA dans le cadre d’un partenariat hautement secret avec les services de renseignement ouest-allemands. Ces agences d’espionnage ont truqué les dispositifs de la société afin de pouvoir facilement casser les codes que les pays utilisaient pour envoyer des messages cryptés.

Cet arrangement, qui dure depuis des décennies et qui compte parmi les secrets les plus étroitement gardés de la guerre froide, est mis à nu dans un historique classifié et complet de l’opération, obtenu par le Washington Post et la ZDF, un radiodiffuseur public allemand, dans le cadre d’un projet de reportage commun.

Le fait que Crypto AG était une opération de la CIA/NSA/BND est connu depuis des décennies. On se demande pourquoi l’histoire de la CIA a maintenant été divulguée au Washington Post et à la chaîne de télévision publique allemande ZDF.

Scott Shane @ScottShaneNYT – 14:38 UTC – Feb 11, 2020

En 1995, à l’@baltimoresun, avec @TBowmanNPR, j’ai écrit une longue histoire sur les relations secrètes de la NSA avec Crypto AG, permettant aux États-Unis de lire les secrets de nombreux pays : lien. Maintenant @gregpmiller a l’histoire officielle de la CIA de ce projet qui dure depuis des décennies.

L’histoire de Greg est une lecture fascinante sur ce que nous avons décrit en 1995 comme l’une des grandes opérations de renseignement de la guerre froide, remplissant des détails que nous ne pouvions que deviner il y a 25 ans. Je suis heureux de voir que nous avons bien compris l’histoire.

Je me souviens très bien qu’à la fin de mon voyage en Suisse en 1995 pour retrouver d’anciens employés de Crypto AG, l’un d’eux a réussi à trouver un mémo de 1975 qui montrait qu’une mathématicienne de la NSA du nom de Nora Mackebee avait participé à une réunion de conception de la Crypto.

Deux ans après que Scott Shane ait divulgué l’histoire, Wayne Madsen l’a essentiellement plagiée pour écrire une histoire similaire pour un magazine d’amateurs de conspiration :

Sanho Tree @SanhoTree – 13:48 UTC – Feb 11, 2020

Pour mémoire, j’ai publié l’histoire de Crypto AG il y a 23 ans, lorsque j’étais rédacteur en chef de Covert Action Quarterly.

Si vous voulez comprendre pourquoi la communauté du renseignement étatsunien est si effrayée par Huawei, c’est parce qu’elle joue le même jeu depuis des décennies. Crypto AG : La pute de Troie de la NSA ?

Scott Shane @ScottShaneNYT – 15:05 UTC – Feb 11, 2020

Répondre à @SanhoTree
Et pour mémoire, l’histoire du CAQ de 1997 s’appuyait principalement sur l’histoire @baltimoresun que j’ai écrite avec @tbowman en 1995 : TRUQUER LE JEU

La société suisse Crypto AG est devenue inutile pour la NSA lorsque les gens sont passés à des ordinateurs standard pour chiffrer leurs informations et ont utilisé Internet pour les envoyer. Elle avait besoin d’autres sociétés qu’elle pouvait manipuler.

À cette époque, cet auteur était le directeur technique d’une grande société d’accès à Internet. Lorsque nous avons dû choisir une plateforme de pare-feu pour nos réseaux internes, nous avons discuté cyniquement pour savoir s’il était préférable d’acheter du matériel Cisco, pour être ensuite espionné par la NSA, ou d’acheter à la société israélienne Checkpoint qui avait probablement une porte dérobée du Mossad. (Nous avons acheté les deux et les avons empilés).

Le fait qu’un tel cynisme était tout à fait justifié est devenu évident lorsque Edward Snowden a révélé les machinations de la NSA. Peu de temps après, Juniper Networks, un fournisseur de gros équipements de backbone, a été découvert comme ayant au moins deux portes dérobées de la NSA dans son système d’exploitation. D’autres sociétés « occidentales » d’équipement de télécommunication ont été manipulées de la même manière :

Même les entreprises de pays neutres ne sont pas à l’abri des manipulations de la NSA. Un ancien employé de Crypto AG a confirmé que de hauts fonctionnaires étatsuniens ont approché des pays européens neutres et ont fait valoir que leur coopération était essentielle à la lutte contre les Soviétiques pendant la guerre froide. La NSA aurait reçu le soutien des sociétés de cryptographie Crypto AG et Gretag AG en Suisse, de Transvertex en Suède, de Nokia en Finlande, et même de sociétés nouvellement privatisées dans la Hongrie post-communiste. En 1970, selon un document secret des services de renseignement allemands du BND, fourni à l’auteur, les Allemands prévoyaient de « fusionner » les opérations de trois sociétés de cryptographie – Crypto AG, Grattner AG (une autre société de chiffrement suisse), et Ericsson de Suède.

Alors pourquoi l’histoire prétendument secrète de la CIA d’une histoire déjà connue a-t-elle été divulguée à l’heure actuelle ? Et pourquoi a-t-elle également été divulguée à une chaîne de télévision allemande ?

Sanho Tree en donne la raison probable :

Si vous voulez comprendre pourquoi la communauté du renseignement étatsunien est si effrayée par Huawei, c’est parce qu’ils jouent le même jeu depuis des décennies.

L’histoire du WaPo elle-même établit également ce lien :

On retrouve également des échos de Crypto dans les soupçons qui tourbillonnent autour de sociétés modernes ayant des liens présumés avec des gouvernements étrangers, notamment la société russe anti-virus Kaspersky, une application de textos liée aux Émirats arabes unis et le géant chinois des télécommunications Huawei.

L’histoire réchauffée de Crypto AG est une subtile calomnie contre Huawei et Kapersky.

Les États-Unis veulent convaincre les pays européens de ne pas acheter de produits Huawei pour leurs réseaux 5G. Ils veulent leur rappeler que les produits de télécommunication peuvent être manipulés. Ils veulent faire craindre que la Chine utilise Huawei pour espionner les pays étrangers, tout comme les États-Unis ont utilisé Crypto AG.

C’est aussi la raison de ce récent titre trompeur de Reuters que l’histoire elle-même a démystifié :

Germany has proof that Huawei worked with Chinese intelligence: Handelsblatt (« L’Allemagne a la preuve que Huawei a travaillé avec les services secrets chinois : Handelsblatt »)

« A la fin de 2019, les Etats-Unis nous ont transmis des renseignements selon lesquels Huawei aurait coopéré avec les autorités de sécurité chinoises », selon un document confidentiel du ministère des Affaires étrangères, cité par le journal.

Les « renseignements étatsuniens » qui nous sont transmis pour manipuler quelqu’un ne sont bien sûr pas des « preuves » pour quoi que ce soit.

Les États-Unis font pression sur leurs alliés à un très haut niveau :

Le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré jeudi que le Parti communiste chinois était « la menace centrale de notre époque », alors même qu’il cherchait à évoquer les perspectives d’un accord commercial entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, ce qui a repoussé la pression étatsunienne visant à interdire à une entreprise chinoise l’accès aux futures infrastructures de télécommunications.

La critique cinglante du gouvernement chinois a été le langage le plus fort utilisé par Pompeo alors que l’administration Trump cherche à convaincre les alliés étatsuniens des risques que représente l’utilisation d’équipements de Huawei, un géant chinois de la technologie.

Une semaine après le message de panique de Pompeo, Trump a pris le téléphone pour convaincre Boris Johnson qui n’était pas impressionné :

Les relations précédemment étroites de Donald Trump avec le Premier ministre britannique Boris Johnson semblent sur le point de s’effondrer, suite aux nouvelles révélations que le président lui a faites au téléphone.

Le comportement de Trump lors de l’appel de la semaine dernière a été décrit par les officiels comme « apoplectique », et Johnson aurait maintenant mis en suspens les plans d’une visite imminente à Washington.

L’appel, qu’une source a décrit au Financial Times comme « très difficile », est arrivé après que Johnson ait défié Trump et ait accordé à la société de télécommunications chinoise Huawei les droits de développer le réseau 5G du Royaume-Uni.

La fureur de Trump a été déclenchée par le soutien de Johnson à Huawei malgré les multiples menaces de Trump et de ses alliés selon lesquelles les États-Unis retireraient leur coopération en matière de sécurité avec le Royaume-Uni si l’accord était conclu.

Les menaces de Trump auraient « irrité » le gouvernement britannique, Johnson étant frustré par le fait que le président n’ait pas proposé d’alternatives à l’accord.

Les produits Huawei sont assez bons, relativement bon marché et facilement disponibles. Ils sont tout aussi buggés que les produits des autres fournisseurs d’équipement. La véritable raison pour laquelle les États-Unis ne veulent pas que quiconque achète les produits Huawei est qu’ils sont la seule grande entreprise de réseau que les États-Unis ne peuvent pas convaincre de leur fournir des portes dérobées.

Les pays européens ne craignent pas la Chine, ni même l’espionnage chinois. Ils savent que les États-Unis font la même chose à une échelle beaucoup plus grande. Les Européens ne voient pas la Chine comme une menace et ils ne veulent pas être impliqués dans l’escalade des prises de bec entre les États-Unis et la Chine :
« De quel côté votre pays devrait-il se ranger dans un conflit entre les États-Unis et la Chine ? »

Les États-Unis réchauffent leurs propres histoires d’espionnage pour démasquer l’espionnage chinois présumé (Moon of Alabama)
Source

Les États-Unis viennent d’inculper quatre officiers militaires chinois pour le piratage d’Equifax en 2017, au cours duquel des millions d’adresses et de données financières ont été volées. L’ancien directeur général de la CIA, Michael Hayden, avait défendu ce type de piratage comme étant de l' »espionnage honorable » et Equifax avait rendu ridiculement facile l’accès à ses systèmes :

Cinq jours seulement après qu’Equifax ait rendu publique sa violation, KrebsOnSecurity a annoncé que le compte administratif d’un portail de règlement des litiges d’Equifax destiné aux consommateurs argentins était grand ouvert, protégé par la combinaison de mots de passe peut-être la plus facile à deviner : « admin/admin ».

Inculper des officiers militaires étrangers pour espionnage alors qu’ils ont simplement volé des serveurs à peine protégés est considéré comme offensant. Que feront les États-Unis lorsque la Chine fera de même ?

Chaque nation espionne. C’est l’un des plus vieux métiers du monde. Que les États-Unis fassent autant de bruit autour de l’espionnage chinois présumé alors qu’ils sont eux-mêmes les plus grands pécheurs est indigne.

Le Saker Francophone, 11 fév 2020

Tags : Etats-Unis, Allemagne, Suisse, Crypto, espionnage, Chine, 5G, 

 

Maroc : la famille d’Adel, victime du terrorisme d’État

En plein coeur du printemps marocain, Marrakech a été secoué par l’attentat du Café Argana. Les forces de police ont accusé Adel Othmani d’être derrière cette tuerie qui a fait 17 morts.

Lors de son audience Adel Othmani, le principal suspect dans l’attentat terroriste commis en avril dernier à Marrakech, a affirmé qu’il a été forcé sous la menace de la torture par les services de renseignements marocains à avouer qu’il était l’auteur de l’attentat. Adel Othmani affirme qu’il n’est pas impliqué dans l’attentat et qu’il n’a jamais visité Marrakech avant son arrestation.

Pire encore, Adel Othmani a accusé les services de renseignements marocains d’avoir perpétrés l’attentat de Marrakech et d’avoir rapidement arrêtés des suspects pour manipuler l’opinion marocaine et mettre fin aux manifestations pro-démocratie au Maroc.

Depuis, sa famille n’arrête pas manifester et dénocer un « terrorisme d’Etat » au Maroc. Une famille meurtrie par la douleur de l’injustice commise contre leur fils. Elle subit les dommages collatéraux. Ceux qui vivent l’enfermement d’un proche, voient se produire un véritable cataclysme dans leur vie.

Malgré son sentiment d’impuissance face au mépris qui lui était constamment témoigné, elle n’a jamais jetté l’éponge. Elle reconnaît que « c’est très dur, très éprouvant, extrêmement fatiguant et long. Mais elle est convaincue que son fils est innocent.  « Nous connaissons notre fils mieux que personne. C’est un homme droit, juste et aimant. Le voir ainsi traité a été pénible. Depuis le début de sa mise en détention, nous avons un sentiment d’impuissance devenu un supplice qui par moments a failli avoir raison de nous. Mais devant une telle injustice il fallait agir, dénoncer, manifester et ne surtout pas se taire », affirme ses proches.

Malheureusement, cette famille semble avoir été oublié par une société marocaine meurtrie par la violence aveugle du Makhzen. Encore une fois, les autorités marocaines ont fait usage de l’instrumentalisation de la menace terroriste pour s’en prendre à des citoyens suisses dont le seul crime a été de s’installer au Maroc et embrasser l’Islam.

Tags : Maroc, Adel Othmani, Café Argana, Printemps Arabe, terrorisme, Suisse, répression,

Maroc : simulacre de procès des assassins présumés des deux touristes scandinaves

La presse norvégienne rapporte point par point et dans les moindres détails cette parodie de procès de deux touristes scandinaves assassinées dans le haut Atlas qui se déroule dans un tribunal de Salé, au Maroc.

Les avocats ont exprimé leur consternation suite au déroulement du procès qui n’a pas respecté la moindre règle de crédibilité. Parmi leurs remarques, on dénombre :

La semaine dernière, certains prévenus dormaient pendant que d’autres rigolaient derrière un box en verre dans la grande salle d’audience. Jeudi, l’un d’eux était allongé sur l’un des bancs.

El Joud rigolait tout le temps. Lui et d’autres étaient irrespectueux envers le tribunal, mais le juge s’en fichait. C’était choquant, dit l’avocate suisse Ditisheim.

Des accusations absurdes et ridicules. Il n’y a pas eu d’enquête sérieuse à ce sujet. Aucun témoin n’a été entendu et aucun téléphone n’a été vérifié.

Mon client n’a pas été autorisé à s’expliquer librement. On veut le condamner à 20 ans de prison et on ne le laisse pas s’expliquer. Le juge ne l’a pas laissé parler, il l’a autorisé à répondre simplement aux question, dit Ditisheim, l’avocate suisse qui défend l’Hispano-Suisse Kevin Zoller Guervos…

L’avocat marocain de cet homme, Saad Sahli, affirme que les accusations portées contre son client sont basées sur ce que les autres accusés ont dit à la police et non sur ce qu’ils ont déclaré devant le tribunal, où plusieurs parmi eux ont changé la version des faits…

« Si le tribunal devait juger cet homme sur la base des rapports de police, au lieu des témoignages, nous n’aurions pas eu besoin de ce procès », a déclaré l’avocat…

Tags : Maroc, touristes scandinaves, terrorisme, Daech, Estado Islámico, ISIS,

Plusieurs négociants suisses d’engrais impliqués dans des violations des droits humains au Maroc

Berne/Lausanne, le 5 juin 2019. Le Groupe marocain OCP pollue l’air avec ses usines d’engrais, nuisant ainsi à la santé de ses salariés et des populations. Selon un nouveau rapport de SWISSAID, Pain pour le prochain et Action de Carême, au moins onze négociants suisses de matières premières ont des relations d’affaires avec l’OCP et sont donc impliqués dans des violations des droits humains et des pollutions environnementales au Maroc. Cela montre bien l’urgence de l’initiative pour des multinationales responsables, sur laquelle le Conseil national se prononcera de nouveau la semaine prochaine.

Sur la côte atlantique marocaine, les usines d’engrais de l’OCP (Office Chérifien des Phosphates) à Safi et Jorf Lasfar émettent de grandes quantités de poussières fines et de polluants atmosphériques, tel que le fluorure d’hydrogène. Cette pollution a des conséquences sanitaires dramatiques pour les employés et la population à proximité des usines où le phosphate du Maroc est transformé en engrais.

Selon un nouveau rapport de Pain pour le prochain, SWISSAID et Action de Carême, de nombreux employés des deux usines souffrent de maladies respiratoires et de cancer. Des rapports de syndicats font état de nombreux cas de décès. Des mesures de la qualité de l’air effectuées à proximité de l’usine OCP de Safi ont montré des valeurs alarmantes : l’exposition aux particules fines (PM2,5) sont 6 à 16 fois supérieure à la valeur quotidienne recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La population aux alentours des deux usines de phosphate est également durement touchée par la pollution de l’environnement. De nombreuses personnes interrogées souffrent d’irritation des yeux, de maladies respiratoires ou de fluorose dentaire. Les enfants des villages proches de l’usine de Jorf Lasfar ont rapporté qu’ils doivent se couvrir le nez avec un chiffon sur le chemin de l’école à cause de l’odeur suffocante.

Les négociants suisses de matières premières impliqués

L’OCP est le premier producteur mondial de roche phosphatée et le deuxième producteur mondial d’engrais phosphatés. Il dispose d’une filiale à Genève, Saftco SA, qui a commercialisé plus de 300’000 tonnes d’engrais en 2017. Le rapport montre qu’en plus de Saftco, au moins dix autres négociants suisses de matières premières entretiennent des relations commerciales avec l’OCP. Aucune de ces sociétés ne semble avoir procédé à une diligence raisonnable de leur fournisseur marocain en matière de respect des normes environnementales et des droits humains.

Or, c’est précisément ce que suggère le guide publié l’année dernière par le SECO et le DFAE pour la mise en œuvre des Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme pour le secteur du négoce. Avec quelque 570 entreprises, la Suisse est l’une des principales plateformes du négoce de matières premières au monde. Cela montre une fois de plus que les mesures volontaires des entreprises ne suffisent pas à prévenir les violations des droits humains et les atteintes à l’environnement.

SWISSAID, Pain pour le prochain et Action de Carême, demandent à l’OCP et aux négociants suisses d’engrais de procéder à une diligence raisonnable complète et de prendre les mesures nécessaires pour prévenir les violations des droits humains. C’est justement ce que prévoit l’initiative pour des multinationales responsables, qui oblige les entreprises suisses à respecter également à l’étranger les droits humains et les normes environnementales. L’initiative et un contre-projet seront discutés au Conseil national la semaine prochaine. Si le contre-projet n’est pas adopté, l’initiative sera soumise au vote en 2020.

Rapport, résumé du rapport, communiqué de presse et photos à télécharger:

voir-et-agir.ch/medias

Complément d’information :

Marc Ummel, SWISSAID, ummel@swissaid.ch, +41 79 694 4921
Yvan Maillard Ardenti, Pain pour le prochain, maillard@bfa-ppp.ch, +41 79 489 3824

Source : Pain Pour Le Prochain

Tags : Maroc, engrais, suisse, phosphate, pollution,

Maroc : La suisse jette deux de ses ressortissants aux chiens

La justice des Pays Bas et de la Belgique s’est opposé à la déportation au Maroc d’anciens terroristes qui ont purgé leur peines parce qu’au Maroc ils risquent d’être torturés et  les condamnations de la justice marocaine sont basées sur des confessions obtenues par la force.

C’est un fait connu, le système judiciaire marocain souffre de manque d’indépendance et continue d’être un obstacle face aux efforts de réforme et développement du pays. Les juges n’ont pas la moindre indépendance du Ministère de Justice, et les responsables du ministère utilisent l’intervention directe, les expectatives dans la carrière et la pression politique pour influer sur les décisions. Il est souvent manipulé par le pouvoir à des fins politiques et géopolitiques. Si dans certains pays, le pouvoir utilise  l’armée ou la police pour contrôler les politiques, au Maroc, il utilise le système judiciaire. C’était le cas dans le dernier procès des activistes rifains qui ont pris des peines de 20 ans pour avoir revendiqué un hôpital d’oncologie et une université dans la ville d’Al Hoceima.

Les machinations politiques et mises en scène visaient les politiques et journalistes en particulier. Des enjeux géo-politiques ont poussé le pouvoir marocain à ajouter une nouvelle victime : des ressortissants européens.

Dans le cadre de l’instrumentalisation de la menace terroriste, deux ressortissants suisses ont été emprisonnés. L’un d’eux vient d’être condamné à 10 ans de prison sur la base d’un récit qui n’est accompagné d’aucune preuve matérielle.

Le jeune suisse, Nicholas P., va passer 10 ans de prison dans des conditions épouvantables : mauvaise nourriture, hygiène précaire, au milieu de dangereux criminels… pour la simple raison d’avoir été lâché par son pays natal, la Suisse.

Ce jeune n’a rien fait. Par conséquent, sa place n’est pas en prison au Maroc. Dix ans de prison risquent de ramollir son cerveau, détruire à jamais sa vie, écraser son moral et périr sous l’effet de la dépression et l’angoisse, et finira, probablement, par se donner la mort.

Son pays d’origine doit exiger la vision de son dossier et l’évaluation des preuves qui ont conduit à sa condamnation. C’est la moindre des choses.

Tags : Maroc, Suisse, terrorisme, instrumentalisation, menace terroriste, touristes scandinaves,

Genève: Terre-Sainte de Bouteflika et un joyaux des Caciques du pouvoir Algérien

L’avenir de l’Algérie se jouera-t-elle en Suisse comme à l’accoutumée ? Les Algériens ont -ils conscience des enjeux de cette présence en Suisse, du chef de l’Etat et quel rôle auront à jouer, ces forces occultes des palais et des chancelleries occidentales, favorable à une reconduction tacite du chef de l’état. Des partenaires étrangers favorable à l’extérnalisation du régime déjà en place, contre quel profit? Contre quel cage, la communauté international a préférée le silence contre une prise de position, et ce malgrés que les évènements qui secoue l’Algérie, se deroulent face et à la porte de l’Europe ? Cependant, une multitudes de questions et beaucoups d’enjeux, qu’il faudrait d’abord en tenir compte et leurs trouver chemin !

L’Algérie, un Etat pivot du continent Africain et grand fournisseur de gaz dans le monde. Un pays riche qui ne passera pas inapercue et sans grand danger. Incontestablement, le président Algérien au pouvoir depuis 1999 et âgé de 85 ans, se trouve belle et bien depuis dimanhe passé à Genève, pour des contrôles selon la présidence Algériènne. Son état de santé réel reste un mystère, tant aux Algériens qu’aux journalistes étrangers. Autant dire,un secret d’Etat, que ce soit pour Alger que sur les abords du Lac Léman. A la question se savoir plus sur l’état de santé du président, les hopitaux universitaires de Genève, comme d’autres cliniques de la région, se refugient, selon l’éthique de la profession: « derrière le secret médical ».

Au huitième étage des hopitaux universitaires de Genève (HUG), deux paravents masquent le bout du couloir. Dérrière, un imposant garde du corps. Le président Algérien, Abdelazziz Bouteflika, s’y trouve bien là, dans cette chambre du fond! Le personnel médical se retranche dérrière le secret médical, et le service de communication, ne veut pas s’éxprimer sur le sujet. » S’il se trouve aux HUG, c’est que son état de santé est vraiment problématique » selon certains observateurs proche du dossier. Toutefois, il semble que ce même service, ne recoit que les personnes en phase critique ou finale.

De plus, nous savons que ses medecins traitants se trouvent à la Clinique Genolier, qu’il fréquente régulièrment, selon de source proche du service ou est logé actuellement le président. Cette nouvelle contredirait donc l’agence de presse officielle algérienne, selon laquelle: » le président Bouteflika est présent à Genève pour efféctuer ses contrôles médicaux périodiques ».

L’ancien ministre du trésor Algérien Monsieur Ali Benouari, aujord’hui opposant au régime et installé à Genève, pense quand à lui, que le conseil constitutionnel ne validera pas la candidature d’Abdelazziz Bouteflika. « Aucun médecin ne peut signé l’attestation de capacité du président » dit-il. Il est aujord’hui temps que son entourage comprenne, que l’heure de la retraite a sonné autant pour le president Bouteflika, que pour son chef d’etat major des armées et bien d’autres personnalités. A l’image de Bensalah endormit, recemment en pleine réunion des pays arabes.

Certes le pouvoir a peu de temps pour profiler un candidat de substitution. Mais s’il persiste à vouloir imposer une réelection du patient Genevois, c’est bien lui (pouvoir) qui sera le premier responsable du Chaos et de l’instabilité de toute la région.

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Tags: Algérie, Bouteflika, Genève, Suisse, présidentielles 2019,