Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 29 octobre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

France

Le Secrétaire général condamne fermement l’attaque odieuse perpétrée aujourd’hui, 29 octobre, à la basilique Notre-Dame de Nice, au cours de laquelle plusieurs personnes ont été tuées. Il présente ses condoléances aux familles des victimes et réaffirme la solidarité des Nations Unies avec le peuple et le Gouvernement français.

De même, le Haut-représentant de l’Alliance des civilisations, Miguel Moratinos, a publié une déclaration dans laquelle il condamne fermement cette attaque barbare. Il a ajouté que de telles attaques odieuses visant des civils, y compris des fidèles, sont intolérables et totalement injustifiables – quel que soit le lieu où elles sont commises et quels qu’en soient leurs auteurs.

Conseil de sécurité

Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors de la réunion du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité. C’est aujourd’hui le vingtième anniversaire de la résolution 1325, qui appelle à l’adoption d’une perspective sexospécifique pour tenir compte des besoins particuliers des femmes et des filles pendant les conflits.

Le Secrétaire général a déclaré qu’aujourd’hui, la pandémie a un impact négatif disproportionné sur les femmes et les filles.

Il a ajouté qu’au fur et à mesure que nous nous remettons de la pandémie, nous sommes confrontés à un choix: continuer sur la voie de la militarisation croissante, des conflits et des pertes intergénérationnelles, ou travailler à une plus grande inclusion, égalité et prévention des conflits et des crises de toutes sortes.

« Pour les gouvernements et les institutions internationales partout dans le monde, l’égalité des sexes est l’un des moyens les plus sûrs de renforcer la cohésion sociale et la confiance, tout en incitant les gens à être des citoyens responsables et engagés », a-t-il déclaré.

Le Secrétaire général a souligné que nous ne pouvons pas attendre encore 20 ans pour mettre en œuvre le programme pour les femmes, la paix et la sécurité, et il a appelé les pays à travailler ensemble pour atteindre cet objectif.

CARICOM

Cet après-midi, le Secrétaire général s’exprimera en direct par vidéoconférence à la quarante et unième réunion ordinaire de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes, connue sous le nom de CARICOM.

Il entend se féliciter de leur leadership, qui a permis aux pays de la CARICOM de ne connaître que de faibles niveaux de cas de COVID-19, et de leurs efforts pour aider les personnes et les entreprises à rester à flot pendant la pandémie.

Le Secrétaire général soulignera aussi le soutien de l’ONU pour appuyer les efforts en faveur d’un vaccin sûr, à la disposition de tous dès que possible, et pour une série de mesures de secours pour les économies en développement, qui représente au moins 10% de l’économie mondiale.

Il entend aussi réitérer le soutien de l’ONU aux pays des Caraïbes non seulement dans leurs efforts de relèvement, mais aussi dans la lutte contre la crise climatique.

Colombie

Au cours de son voyage virtuel en Colombie, la Vice-Secrétaire générale a rencontré virtuellement, hier après-midi, la Vice-Présidente de la Colombie, Marta Lucía Ramírez, qui lui a parlé du premier cabinet de la région à avoir la parité entre les sexes, du plan d’intervention socioéconomique en relation avec la pandémie qui vise spécifiquement les femmes, et des efforts pour faire face aux niveaux croissants de violence sexiste.

Elle a également rencontré le conseiller présidentiel sur la stabilisation qui lui a fait part de l’élan pris dans la mise en œuvre des dispositions fortes relatives à l’égalité des sexes contenues dans l’accord de paix. La Vice-Secrétaire générale était accompagnée de la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Phumzile Mlambo Ngucka, et de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Pramila Patten.

Mme Amina Mohammed et sa délégation ont également rencontré des femmes défenseures des droits de l’homme ainsi que des bénéficiaires de projets qui facilitent l’accès à la justice transitionnelle et à l’autonomisation économique.

Cet après-midi, Mme Mohammed rencontra le Président Ivan Duque, ainsi que l’équipe de l’ONU en Colombie. Elle sera accompagnée de Rosemary DiCarlo, Chef du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix. Le Président de la Colombie et Mme Mohammed s’adresseront aux journalistes à 17 heures, au cours d’une rencontre avec la presse qui sera diffusée en direct sur la chaîne YouTube de la présidence colombienne (https://www.youtube.com/SIGCOLOMBIA).

Israël / Liban

S’appuyant sur les progrès réalisés à l’issue de leur réunion en date du 14 octobre, les représentants des gouvernements israélien et libanais ont eu hier et aujourd’hui des entretiens productifs, grâce à la médiation des États-Unis et à l’accueil du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban. Les États-Unis et le Bureau continuent d’espérer que ces négociations aboutiront à une résolution attendue depuis longtemps. Les parties se sont engagées à poursuivre les négociations le mois prochain.

Viet Nam

Au Viet Nam, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) affirme que le typhon Molave s’est abattu hier dans le centre du pays, faisant 15 victimes et 40 portés disparus. Près de 375 000 personnes ont été évacuées et des millions d’autres sont privées d’électricité.

On estime à 7,7 millions le nombre de personnes touchées dans le centre du Viet Nam par des inondations depuis le début du mois.

Avec ses partenaires, l’ONU soutient la réponse menée par le Gouvernement en distribuant des nécessaires de réparation à domicile, des ustensiles de cuisine, des trousses sanitaires d’urgence, des jeux d’ustensiles de ménage, de la nourriture, des produits pour purifier l’eau ainsi qu’une aide en espèces.

L’équipe de pays des Nations Unies prépare un plan de réponse et fournit un soutien dans la gestion de l’information, la couverture des évènements et la mobilisation des ressources.

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré aujourd’hui que cette dernière tempête portera le nombre d’enfants à risque à bien plus de 2,5 millions au Vietnam.

De nombreuses écoles de la région centrale du pays sont fermées depuis des semaines, une situation déjà entravée par la COVID-19. L’agence fournit une aide d’urgence, sous la forme d’eau, de nutrition, d’assainissement et d’assistance éducative.

Somalie

En Somalie, l’ONU a condamné fermement le meurtre de deux travailleurs humanitaires somaliens qui ont été tués plus tôt cette semaine à Mogadiscio par des terroristes présumés des Chabab.

Les deux hommes participaient à une campagne de vaccination contre la polio, organisée par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Ministère fédéral de la santé de la Somalie.

Les meurtres ont été perpétrés à un moment où 23 enfants ont été infectés par la polio en Somalie. Les travailleurs humanitaires s’efforcent de vacciner 1,65 million d’enfants contre la polio dans les régions du nord et du centre du pays, dont près d’un demi-million dans la capitale Mogadiscio.

Cette année, 191 attaques contre des opérations humanitaires ont été enregistrées, au cours desquelles 13 travailleurs humanitaires ont été tués, 12 autres blessés, 24 enlevés et 14 détenus ou arrêtés temporairement.

COVID-19 / Myanmar

Au Myanmar, l’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice résidente Ola Almgren, aide les autorités à faire face à la récente flambée des cas de COVID-19. Nous avons contribué à sécuriser près de 300 000 kits de test et plus de 260 000 articles de protection et d’hygiène, a indiqué le Porte-parole.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNCEF) ont produit des informations sur la COVID-19 en 90 langues, à destination de 16 millions de personnes.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont constaté que les personnes travaillant dans le secteur informel et les familles rurales ont été fortement touchées par la pandémie. Parallèlement, l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial fournissent une aide en espèces à plus d’un million de foyers, dont la moitié sont dirigés par des femmes, et visent également à atteindre les enfants et les personnes âgées.

Avec la fermeture des écoles, le Programme alimentaire mondial (PAM) livre chaque jour de la nourriture à 145 000 familles. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’UNICEF ont préparé des directives destinées à plus de 90 000 enseignants, élèves et familles, ainsi que du matériel scolaire pour étudier depuis le domicile.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a également distribué de l’eau et d’autres fournitures à près de 130 000 personnes retournant au Myanmar, qui ont perdu leur emploi à l’étranger.

COVID-19 / Éducation

Un rapport rendu public aujourd’hui par l’UNESCO et la Banque mondiale révèle que les écoliers des pays à revenu faible ou intermédiaire ont déjà perdu près de quatre mois de scolarité depuis le début de la pandémie, contre six semaines pour leurs homologues des pays à revenu élevé.

Biodiversité

Les futures pandémies émergeront plus souvent, se propageront plus rapidement et tueront plus de personnes que la COVID-19 à moins d’un changement déterminant dans l’approche globale de la lutte contre les maladies infectieuses. Tel est l’avertissement émis dans un nouveau rapport soutenu par l’ONU sur la biodiversité et les pandémies par 22 experts de premier plan du monde entier.

Le rapport, produit par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) estime qu’il existe jusqu’à 850 000 virus inconnus dans la nature susceptibles d’infecter des êtres humains. Leur coût économique, selon le rapport, représenterait 100 fois celui de la prévention.

Sénégal

Ce matin, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’est dite profondément attristée de la noyade d’au moins 140 personnes au large des côtes du Sénégal. Il s’agit du naufrage le plus meurtrier enregistré en 2020.

Des membres de la communauté locale ont déclaré à l’OIM que le navire, transportant environ 200 migrants, avait quitté Mbour, une ville côtière située dans l’ouest du Sénégal, le 24 octobre et tentait de rallier les îles Canaries. Le bateau a pris feu quelques heures après le départ et a chaviré près de Saint-Louis, sur la côte nord-ouest du Sénégal. Cinquante-neuf personnes ont été secourues. Les corps de 20 autres personnes ont été retrouvés, tandis que plus de 120 sont présumées décédées.

Le Gouvernement du Sénégal et l’OIM ont lancé une mission d’évaluation des besoins des survivants à Saint-Louis et pour fournir une assistance psychosociale immédiate.

L’OIM appelle à l’unité entre les gouvernements, les partenaires et la communauté internationale pour démanteler les réseaux de trafiquants et de contrebande qui profitent du désespoir de la jeunesse.

Avec ce tragique naufrage, au moins 414 personnes seraient mortes le long de cette route depuis le début de cette année. Ces données ont été compilées dans le cadre du Missing Migrants Project de l’OIM. En 2019, 210 décès avaient été enregistrés.

Point de presse demain

Demain, à 11 heures, le juge Abdulqawi A. Yusuf, Président de la Cour internationale de Justice (CIJ), donnera une visioconférence de presse aux côtés du Greffier de la Cour, Philippe Gautier. Le Président Yusuf parlera du rôle et de la compétence de la Cour, de ses dernières activités et méthodes de travail pendant la pandémie.

Tags : FRANCE, COLOMBIE, ISRAËL, LIBAN, VIET NAM, SOMALIE, MYANMAR, SÉNÉGAL, COVID-19, CONSEIL DE SÉCURITÉ,

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 4 mai 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)



Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général/Liberté de la presse

Il y a quelques instants, le Secrétaire général a participé au Dialogue de haut niveau en ligne sur la liberté de la presse et la lutte contre la désinformation dans le contexte de la pandémie de COVID-19, un évènement organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Il a souligné la pression croissante que les médias ont subie ces dernières années, de nombreux journalistes faisant actuellement face à des menaces, au harcèlement et à des agressions violentes. « Lorsque les journalistes sont attaqués, les sociétés dans leur ensemble en paient le prix », a-t-il déclaré, ajoutant qu’aucune démocratie ne peut fonctionner sans liberté de la presse.

Le Secrétaire général a également déclaré qu’avec la pandémie actuelle, nous assistons à une dangereuse recrudescence de désinformation, allant de conseils de santé nocifs à des discours haineux, en passant par des théories déchaînées de complot. Il a souligné que l’antidote est une information et une analyse fondées sur des faits. Et maintenant plus que jamais, a-t-il dit, nous avons besoin des médias pour documenter ce qui se passe, faire la distinction entre les faits et la fiction, et tenir les dirigeants responsables.

Riposte mondiale à la COVID-19

Le Secrétaire général a également pris la parole, un peu plus tôt ce matin, lors d’un événement en ligne destiné à recueillir des promesses de dons pour financer la riposte mondiale au Coronavirus. Il a remercié la Commission européenne et ses partenaires d’avoir accueilli la conférence, y voyant exactement le type de leadership dont le monde a besoin aujourd’hui.

Le Secrétaire général a souligné à quel point des mesures de santé publique globales et coordonnées sont essentielles pour ralentir la transmission et sauver des vies, mais il a averti que même les pays qui ont pris de telles mesures restent en danger. Il a noté que le virus est susceptible de frapper de nombreux pays qui sont les moins en mesure de faire face. Dans un monde interconnecté, il a souligné que personne n’est à l’abri du danger jusqu’à ce que tout le monde le soit.

Le Secrétaire général a également souligné que les nouveaux diagnostics, thérapies et vaccins contre la COVID-19 doivent être considérés comme des biens publics mondiaux disponibles et abordables pour tous. Pour un monde exempt de COVID-19, il faudra déployer l’effort de santé publique le plus énorme de l’histoire. Il a ajouté qu’avec l’événement et les engagements pris d’aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie dans la mobilisation des ressources pour cette entreprise vitale.

Le Secrétaire général s’est également félicité des généreuses contributions annoncées aujourd’hui en vue de l’objectif initial de 7,5 milliards d’euros. Il a toutefois ajouté que, pour pouvoir aider tout le monde, partout, il faudra probablement cinq fois ce montant.

Liban

À New York, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban, Ján Kubiš, a fait un exposé devant le Conseil de sécurité au cours d’une séance de consultations sur la situation dans le pays. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a également informé les membres du Conseil des travaux de la Force de maintien de la paix de l’ONU sur le terrain, la FINUL. À l’issue des consultations, il est possible que le Président du Conseil de sécurité, le Représentant permanent Sven Jurgenson, lise une déclaration à la presse.

COVID-19/Afrique orientale et australe 

 L’UNICEF a déclaré aujourd’hui que plus de 127 millions d’enfants en Afrique orientale et australe, qui devaient retourner à l’école cette semaine, resteront chez eux en raison de la menace posée par le virus. 

Dans cette région du monde, un foyer sur cinq a accès à Internet et 84% de la population rurale n’ont pas d’électricité.

L’UNICEF et ses partenaires travaillent sans relâche pour appuyer l’apprentissage par le biais de la radio, de SMS et de documents imprimés.

Cependant, même avec les mesures d’apprentissage alternatives déployées par les gouvernements, ainsi que par l’UNICEF et ses partenaires, des dizaines de millions d’enfants ne pourront pas en bénéficier. Ces enfants sont souvent parmi les plus marginalisés et les plus vulnérables. Ils dépendent largement des écoles pour leur éducation, leur santé, leur sécurité et leur alimentation.

L’UNICEF a souligné que les gouvernements, les entreprises et les parents doivent œuvrer ensemble afin de garantir des moyens inclusifs et réalistes pour atteindre tous les enfants.

COVID-19/Service aérien

Le Programme alimentaire mondial (PAM) veille à faciliter la logistique de la riposte à la pandémie, en fournissant des services aériens à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et à la communauté humanitaire internationale.

Aujourd’hui, le PAM a annoncé que les Émirats arabes unis (EAU) consacreront à cette fin une flotte de trois appareils jusqu’à la fin de l’année. Cela devrait permettre l’acheminement de cargaisons et de personnels essentiels là où les besoins sont les plus pressants.

Dans les mois à venir, cette flotte aidera au transport de millions d’articles médicaux et de milliers de tonnes de cargaisons humanitaires vers les communautés vulnérables et les travailleurs qui sont en première ligne dans plus de 100 pays.

Les trois appareils feront des rotations entre les Émirats arabes unis et des lieux clefs en Europe, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.

Dans le cadre de l’appel humanitaire mondial, le PAM a été mandaté de fournir des services humanitaires communs, pour le financement desquels un premier appel de 350 millions de dollars a été lancé.

COVID-19/Somalie  

 En Somalie, l’ONU et ses partenaires soutiennent la réponse du Gouvernement au virus. Le Coordonnateur humanitaire a provisoirement alloué des fonds du Fonds humanitaire pour la Somalie à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l’achat de ventilateurs. Des fonds ont également été alloués au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour fournir des générateurs au principal centre de traitement de la COVID-19 à Mogadiscio. 

  En outre, les agences de l’ONU ont alloué 2,6 millions de dollars pour les réponses liées au virus dans le pays.  Dans ce cadre, l’ONU fournit des kits d’hygiène et des équipements de protection individuelle (EPI) au personnel médical qui fournit des services de santé à 30 000 réfugiés et demandeurs d’asile. 

  L’ONU atteint également des dizaines de milliers de personnes avec des articles d’hygiène essentiels, de l’eau potable distribuée par camion-citerne et du matériel de sensibilisation. 

 L’ONU et ses partenaires continuent de répondre aux situations d’urgence liées aux conflits et aux catastrophes naturelles en Somalie, notamment les inondations et les criquets pèlerins. Rien qu’en mars, 623 000 personnes ont pu bénéficier d’une aide vitale. 

COVID-19/Ghana  

Au Ghana, la Coordonnatrice résidente par intérim, Mme Sylvia Lopez-Ekra, et l’équipe de pays de l’ONU ont réorganisé les ressources existantes pour soutenir la réponse du Gouvernement à la pandémie et à ses impacts sanitaires, économiques et socioéconomiques.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait don de fournitures de laboratoire et de matériels d’analyse.  Elle a également déployé un expert technique de son bureau régional pour l’Afrique afin d’appuyer la coordination et l’assistance au Ministère de la santé et au centre des opérations d’urgence. 

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) travaille avec le Gouvernement du Ghana pour mesurer l’impact du virus sur l’économie et préparer un plan, avec l’équipe de l’ONU, pour améliorer les moyens de subsistance. 

Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a aidé à mettre en place une permanence téléphonique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour répondre à la violence sexiste. Le Programme alimentaire mondial (PAM) aide le Gouvernement à surveiller les prix des denrées alimentaires. 

Pour sa part, l’UNICEF travaille avec des partenaires pour ouvrir des laboratoires de dépistage au niveau sous-national, tout en collaborant avec le Gouvernement pour avancer les paiements de 322 000 ménages. 

COVID-19/Cameroun

Au Cameroun, ou plus de 2 000 cas de COVID-19 ont été confirmés, la Coordonnatrice résidente, Mme Allegra Baiocchi, et l’équipe de pays de l’ONU appuient le Gouvernement depuis avant la détection du premier cas dans le pays.

Pour ce qui est des besoins de santé immédiats, 14 entités de l’ONU ont élaboré un plan de prévention et de réponse pour appuyer les initiatives nationales avec un déficit de financement de 15,5 millions de dollars.

L’ONU aide au recrutement d’agents de santé, fournit des véhicules pour la recherche des contacts, appuie la fourniture de tests et fournit des équipements médicaux ainsi que des équipements de protection individuelle.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et le Fonds mondial appuient l’achat d’équipements médicaux, y compris de ventilateurs.

ONU-femmes travaille avec des dirigeants religieux et des organisations féminines et de jeunesse, tandis que l’UNICEF et les autorités locales installent des stations de lavage des mains et fournissent des masques aux groupes vulnérables.

COVID-19/Burkina Faso, Mali et Ouest du Niger

Dans le centre du Sahel, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) fait état d’une détérioration sans précédent de la situation dans les zones frontalières entre le Mali, le Burkina Faso et l’ouest du Niger, également connues sous le nom de zone des trois frontières.

Outre l’insécurité, la pandémie de COVID-19 se propage rapidement dans la région qui compte certains des systèmes de santé les plus fragiles au monde.

Plus de trois millions de personnes souffrent à présent d’un grave niveau d’insécurité alimentaire et le nombre de déplacés continue d’augmenter. Un million deux cent mille personnes sont à présent déplacées, quatre fois de plus que l’an dernier, et il y a également 107 000 réfugiés.

L’augmentation de la violence armée contraint non seulement les personnes à fuir leur foyer, mais alors que les écoles et les centres de santé sont pris pour cible, les communautés vulnérables se voient privées des services essentiels.

Le risque de transmission du virus est également aggravé dans les zones à forte densité de population, notamment les sites de déplacement qui n’ont pas un accès adéquat en matière d’abris, d’eau propre, d’hygiène et d’assainissement de base.

Cette année, 7,5 millions de personnes dans les régions affectées ont besoin d’une aide d’urgence. L’ONU et ses partenaires humanitaires demeurent sur le terrain pour livrer une aide vitale mais des ressources urgentes sont nécessaires. À compter de la fin du mois d’avril, seul 12% des 988 millions de dollars nécessaires pour financier la réponse humanitaire avaient été reçus.

Le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) a alloué 42 millions de dollars aux pays du centre du Sahel depuis le début de l’année, principalement pour fournir vivres et nutrition, eau, hygiène et assainissement, abris, protection et santé.

Au Burkina Faso, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a condamné les violences perpétrées à l’encontre de réfugiés maliens, faisant 32 blessés. L’incident s’est déroulé au courant du week-end dans le camp de réfugiés de Mentao qui abrite quelque 6 500 réfugiés à proximité de la frontière du Burkina Faso avec le Mali.

Tous les blessés reçoivent actuellement des soins dans des centres de santé. Le HCR a réclamé une enquête urgente sur cet incident.

Contribution financière

La Chine a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 88 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

Tags : Afrique, Liban, Somalie, Ghana, Cameroun, Burkina Faso, Mali, Niger, Sahel,


The New York Times : « A coups d’armes, d’argent et de terrorisme, les états du Golfe se déchirent pour le pouvoir en Somalie. »

Ronen Bergman & David D. Kirkpatrick

Traduction : DKE

« Le port de Bosaso est dirigé par une compagnie émiratie. Une récente attaque qui y a eu lieu pourrait avoir été diligentée afin de faire progresser les intérêts qataris et de mettre dehors les émiratis.

A la suite de l’explosion d’une voiture piégée dans la rue du tribunal très fréquentée de la ville portuaire de Bosaso au nord de la Somalie, les chaînes locales ont attribué cet attentat à un groupe de militants islamistes agissant en représailles aux frappes américaines. Au moins 8 personnes ont été blessées et une branche locale du groupe État Islamique [Daesh] a revendiqué l’attentat.

Quoiqu’il en soit, cet attentat pourrait être aussi un élément dans un autre conflit bien différent : celui qui oppose les richissimes monarchies du golfe dans leur course à la mainmise et aux profits sur la région de la corne de l’Afrique.

Durant ces deux dernières années, la Somalie déchirée par la guerre est devenue l’enjeu d’un champ de batailles central avec à la fois les EAU et le Qatar qui déversent des armes et des conseillers militaires et mènent une course aux contrats afin de prendre possession des ports et de l’exploitation des ressources minières.

Dans un enregistrement audio que le New York Times s’est procuré, on peut y entendre un riche homme d’affaires proche de l’émir du Qatar dire à l’ambassadeur du Qatar en Somalie, que les jihadistes ont commis cet attentat afin d’avancer les pions qataris au détriment des intérêts des EAU.

«Nous savons qui se cache derrière les meurtres et les attaques à la bombe» dit Khalifa Kayed al-Muhanadi (خليفة كايد المهندي) dans son coup de fil du 18 mai, soit une semaine après l’attentat.

Cette violence est faite pour que «les larbins de Dubaï se sauvent de là et ne renouvellent pas leurs contrats et ça me permettra de récupérer les contrats pour Doha».

Si cela est avéré, ces preuves offrent un regard nouveau sur le potentiel destructeur de la compétition entre les états du Golfe qui attisent les luttes intérieures en Afrique de l’Est.

«La Somalie est l’exemple le plus frappant du potentiel de déstabilisation orchestré par cette rivalité entre les royaumes du Golfe» déclare Zach Vertin universitaire à la Brookings Institution et ex-diplomate dans la région. «Le Golfe voit tous ces pays comme des clients. Tout repose pour eux sur le contrôle de l’espace : planter son drapeau, verrouiller le territoire et toutes les relations avant qu’un rival le fasse».

La ruée pour le pouvoir en Somalie et sur la corne de l’Afrique, est d’une certaine façon une extension de la Guerre Froide qui s’exacerbe dans la région depuis le début des printemps arabes il y a 8 ans environ. Les EAU et la Turquie se sont opposés aux soulèvements et aux partis islamistes qui en prenaient la tête et ont accusé le Qatar de soutenir les manifestants.

Il y a deux ans, les EAU, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et d’autres états alliés ont rompu toute relations commerciales ou diplomatiques avec le Qatar dans l’espoir de mettre la pression sur ce royaume et de décrédibiliser sa politique.

La Somalie est un pays à la pauvreté endémique, mais ses immenses territoires côtiers offrent un accès à un marché grandissant et une zone d’influence sur les couloirs maritimes qui vont vers le Golfe Persique. C’est un émirati qui est à la tête du port de Bosaso.

Interrogés sur l’enregistrement téléphonique, l’ambassadeur et le gouvernement du Qatar n’ont pas réfuté son authenticité mais ont déclaré qu’il s’agissait d’une conversation privée entre un ambassadeur et un homme d’affaires et pas avec un membre du gouvernement.

«La politique extérieure du Qatar a toujours reposé sur le désir de créer des relations prospères et stables, nous n’intervenons pas dans les affaires internes des états souverains», telle est la déclaration officielle du bureau des Communications qataries dans un communiqué officiel au Times. «Ceux qui font ce genre d’actions, ne le font pas au nom de notre gouvernement».

Cependant, après la révélation de l’enregistrement de la conversation par un service secret étranger, l’ambassadeur n’a pas nié ni démenti que le Qatar ait pu jouer un rôle dans l’attentat.

«Nos amis étaient derrière cette attaque» a affirmé M. Al Muhanadi, homme d’affaires à l’ambassadeur.

L’ambassadeur Hassan bin Hamza a répondu à cela : «c’est pour cela qu’il y a des attentats dans cette régions, pour les faire partir».

M. Al Muhanadi est connu pour sa proximité avec l’émir Hamad al-Thani. Il existe des photos d’eux ensemble et de nouveaux rapports provenant de services secrets font état d’échanges de textos et de mails ainsi que de voyages effectués ensemble.

Dans une courte interview au NY Times, l’ambassadeur a nié connaître M. Al Muhanadi et a raccroché.

Tandis que lors d’une autre interview M Al Muhanadi avait déclaré qu’il était un «camarade de classe de l’ambassadeur». Rajoutant «je suis un homme d’affaires à la retraite, je ne représente plus mon gouvernement».

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait parlé «d’amis» derrière les attentats, il a répondu «tous les somaliens sont nos amis».

Si l’attentat de Bosaso était fait pour faire déguerpir les émiratis, ça n’était pas la première attaque dirigée contre eux.

En février, deux assaillants déguisés en pécheurs avaient tué le directeur d’une entreprise émirati travaillant à la gestion du port. La compagnie P&O avait déclaré que trois autres employés avaient été blessés dans l’attaque. Cette attentat avait été revendiqué par Al Shababs et dans leur revendication ils avaient déclaré que c’était «parce qu’un émirati occupait le port de Bosaso. Nous l’avions averti, mais il ne nous a pas écoutés, il occupe illégalement la Somalie» a déclaré un porte-parole d’Al Shababs à l’agence Reuters.

Dans l’enregistrement téléphonique, M. Al Muhanadi fait référence aux contrats gouvernementaux avec DP World, la principale entreprise affrétée pour gérer le port de Bosaso ainsi qu’une ville d’une province de Somaliland. Il dit «un des membres de la famille du président est avec moi» et rajoute que les contrats seront transférés au Qatar.

Les Shababs affiliés à Al-Qaïda et au Groupe EI en Somalie, sont considérés comme des ennemis de premiers plans par le gouvernement somalien. Les EAU ont exercé des opérations contre ces deux groupes et il n’est pas clair encore de comprendre pourquoi ces groupes seraient affiliés au Qatar qui a également apporté son soutien au gouvernement somalien.

Le Qatar a nié soutenir les Shababs ou tout autre groupe terroriste. Le président Trump a déjà accusé le Qatar de financer le terrorisme mais a qualifié «d’ami» l’émir al Thani et le ministre du budget et l’a remercié de son investissement financier dans le contre-terrorisme.

Les officiels américains, déclarent que les accusations contre le Qatar sont à géométrie variables, et reconnaissent que les monarchies du Golfe ont lancé des alliances tactiques avec des groupes terroristes et en même temps luttent pour faire cesser les dons d’argent d’individus riches à des associations terroristes.

De nombreux états du Golfe sont des partenaires militaires étroits des USA et le Qatar est une base arrière précieuse.

De tous les états du Golfe, c’est les EAU qui ont montré le plus d’agressivité afin d’accroître leur influence sur la corne de l’Afrique. Les émiratis ont envoyé des troupes de mercenaires et des commandos en Somalie et ce, depuis 2012 déjà afin de combattre la piraterie côtière et ont étendu leurs opérations aériennes afin de combattre les Shababs et d’autres groupes terroristes. Avec le temps, les émiratis ont établi une douzaine de ports commerciaux et de bases militaires autour d’un golfe d’Aden et de la corne de l’Afrique, avec notamment l’énorme base située à Assab en Erythrée qui est une base arrière pour les lancements d’attaques vers le Yémen.

En 2011, durant la famine qui a touché la Somalie, la Turquie et d’autres alliés du Qatar ont apporté une importante aide humanitaire et ont ensuite investi commercialement dans la région. Ils ont également établi une base militaire et un camp d’entraînement à Mogadiscio en 2017.

Dans un premier temps, le gouvernement somalien a tenté de garder une neutralité dans cette guerre intra arabes.

Mais en avril 2018, les autorités somaliennes ont saisi 9.6 millions de dollars en cash dans l’avion privé d’un émirati à l’aéroport de Mogadiscio. Les émiratis ont déclaré que cet argent était destiné à payer le salaire de soldats et policiers privés somaliens qu’ils entraînaient. Les somaliens les ont accusés en revanche d’utiliser cet argent afin d’accroître leur influence pour déstabiliser le pays.

La Somalie a exigé des excuses auxquelles les EAU ont répondu en cessant toute coopération avec la Somalie qu’ils ont accusée de se rapprocher de la Turquie et du Qatar. Les émiratis accordant alors leur soutien à deux provinces indépendantistes du Somaliland et à la province semi autonome du Puntland où se situe Bosaso.

La compagnie émiratie DP World a annoncé en 2017, qu’elle venait d’investir 336 M$ dans un contrat de 30 ans qui lui donnait la gestion et l’extension du port de Bosaso et s’est engagé à investir 440 M$ l’an dernier afin de développer un port au Somaliland.

La Qatar s’est rapidement placé pour capitaliser sur la rupture de relations entre les EAU et le gouvernement somalien et pour consolider de nouveaux liens. Le mois qui a suivi la rupture diplomatique les officiels qataris ont annoncé qu’ils investissaient 385m$ dans des infrastructures et dans l’éducation en Somalie, de même qu’ils ont déclaré apporter une assistance humanitaire. En janvier, ils ont également dit qu’ils fournissaient 68 véhicules blindés afin de soutenir la lutte contre les Shababs et autres groupes terroristes.

Les Shababs quant à eux ont combattu contre les deux camps dans la guerre intra-arabes. Ils ont attaqué la Turquie qui a apporté un soutien militaire au gouvernement somalien. En mai, ils ont lancé une attaque à la voiture piégée contre un chantier turc déclarant qu’il s’agissait d’un camp d’entraînement militaire à Mogadiscio. Ils ont attaqué en 2013, l’ambassade de Turquie faisant 3 morts et 9 blessés.

Si cela est confirmé, la conversation de l’homme d’affaires qatari M. Al Muhanadi signifierait que le Qatar a pour le moins tactiquement toléré les attentats à Bosaso même si les groupes terroristes sont combattus par le gouvernement somalien. Un ex officiel du Département de la Défense a déclaré qu’il ne serait pas surpris que le Qatar joue sur deux tableaux tirant un avantage des deux situations.

Tricia bacon, une spécialiste de la Somalie à l’Université de Washington et une analyste du contre-terrorisme a suggéré l’idée que le Qatar n’a pas besoin de nouer des relations très étroites avec les Shababs afin d’enrôler des extrémistes locaux pour des actions limitées, «en tant qu’agents locaux pour mener des actions et déjouer les plans des émirats».

Le gouvernement du Qatar a déclaré qu’il enquêterait sur la conversation téléphonique de M. Al Muhanadi avec l’ambassadeur. «Nous ferons tout notre possible mais nous réitérons l’idée que ces propos ne représentent nos principes. La Somalie représente un partenaire important mais nous n’intervenons pas dans ses affaires internes».

Lors de l’entretien téléphonique Al Muhanadi accuse également les émiratis d’être responsables de désordres en Somalie : «j’ai parlé de nos amis au petit peuple de Somalie, ils savent que les émiratis sont responsables de toutes ces destructions.» »

Lire l’article en anglais, ici 

Source : Ecrire sans censures

La Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en garde contre des invasions de Criquets pèlerins au Yémen et dans la Corne de l’Afrique

Les dégâts causés aux cultures par de mauvaises conditions climatiques à l’origine de la multiplication et de la propagation des Criquets pèlerins

ROME, Italie, 25 juillet 2019/ — La saison estivale de reproduction des Criquets pèlerins, amplifiée par de fortes pluies, peut représenter une grave menace pour les zones de production agricole au Yémen, au Soudan, en Erythrée et dans certaines parties de l’Ethiopie et du Nord de la Somalie lors des trois prochains mois, a averti aujourd’hui la FAO. Cela pourrait également avoir des répercussions négatives sur les rendements saisonniers agricoles et sur les économies locales, en affectant la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations dans les pays concernés.

Cette année, des opérations de contrôle intensives sur le terrain et par voie aérienne ont été effectuées en Iran (sur 712 000 hectares), en Arabie Saoudite (sur 219 000 hectares) et au Soudan (sur 105 000 hectares) et ont permis de réduire la présence de Criquets pèlerins. Néanmoins, ces opérations n’ont pas réussi à empêcher complètement la formation d’essaims et le déplacement de ces derniers vers les zones traditionnelles de reproduction estivales au Yémen, au Soudan, dans la Corne de l’Afrique et le long de la frontière indo-pakistanaise.

Il existe un risque modéré, voire élevé que la situation des Criquets pèlerins s’aggrave dans l’intérieur du territoire yéménite et sur le littoral du pays, ainsi qu’à l’intérieur du territoire soudanais, ce qui aurait pour effet de former des essaims qui menaceraient la production agricole d’ici la fin de l’été. Ce phénomène serait suivi par des augmentations d’essaims le long de la mer Rouge, au cours de la prochaine saison hivernale débutant en Novembre.

Le Yémen, pays touché actuellement par la pire crise humanitaire au monde, est le plus concerné et à risque d’une infestation généralisée de bandes larvaires et de fortes pluies pouvant entraîner des formations d’essaims, et ce, dès cette semaine, ce qui pourrait avoir pour effet de voir émerger une autre génération de reproducteurs d’ici la fin du mois d’août, si les conditions climatiques demeurent favorables à la reproduction des criquets.

Au pire des cas, en automne, les essaims de criquets pourraient migrer du Yémen vers la Corne de l’Afrique pour finalement atteindre le Kenya d’ici la fin de l’année, à moins que des mesures préventives de contrôle ne soient prises de manière urgente dans la région. La dernière invasion de Criquets pèlerins au Kenya remonte à 2007 et des opérations de contrôle aériennes ont été nécessaires afin de reprendre le contrôle de la situation.

Au Nord-Est de la Somalie, des essaims matures de criquets ont été signalés à divers endroits ces dernières semaines. Ces derniers ont provoqué des dégâts majeurs sur les cultures. Des bandes larvaires sont maintenant en train de se former le long de la côte Nord-Ouest et probablement sur la côte Nord-Est à partir des œufs laissés par les essaims. Cette situation pourrait donner lieu à la création de nouveaux essaims d’ici la fin août.

Des phénomènes semblables devraient apparaître dans l’Est de l’Ethiopie, lorsque des groupes de criquets adultes vont avoir l’occasion de partir de la région Amhara au Nord du pays vers les zones de reproduction estivales à l’Ouest de l’Erythrée et à l’intérieur du territoire soudanais.

Au Soudan justement, nombreuses sont les populations adultes de criquets à être présentes dans la Vallée du Nil, tandis que des populations adultes sont apparues récemment et de manière dispersée sur la côte de la mer Rouge et au Nord du Kordofan, là où les reproductions estivales ont lieu.

Des créatures dangereuses

Après être devenus aériens, des essaims regroupant plus de dix millions de criquets peuvent parcourir jusqu’à 150km par jour, le vent aidant. Les Criquets pèlerins (Schistocerca gregaria) ont une durée de vie d’environ trois mois et un Criquet pèlerin femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs. Un Criquet pèlerin adulte consomme une quantité de nourriture fraîche équivalente à son propre poids chaque jour – soit près de deux grammes par jour. Un tout petit essaim consomme la même quantité de nourriture en une journée que près de 35 000 personnes.

Il est nécessaire d’agir de manière urgente afin de prévenir la propagation des criquets et de sauver les cultures

Des opérations de contrôle urgentes des Criquets pèlerins sont indispensables afin de protéger les cultures et d’atténuer les risques d’invasions au Yémen et d’empêcher les essaims de criquets d’envahir les pays voisins.

Au Yémen, les opérations de contrôle sont freinées par l’insécurité qui prévaut dans les zones de reproduction des criquets et par le manque d’équipements et de fonds opérationnels. Afin de remédier partiellement à la situation, la FAO a pu mobiliser 100 000 dollars grâce au soutien de la Belgique à travers le Fonds spécial pour les activités d’urgence et le relèvement (SFERA) et 200 000 dollars issus de ses propres ressources afin de mettre en œuvre une campagne anti-criquets. La FAO travaille déjà à mettre en place des mesures urgentes afin de renforcer les opérations de surveillance et de contrôle dans les zones de reproduction.

L’agence onusienne a également commencé à acquérir de l’équipement supplémentaire en vue de renforcer les capacités du Ministère de l’agriculture, afin de mieux contrôler les populations de criquets dans les zones infestées. De plus, la FAO a lancé un appel général en direction de la communauté internationale.

Les premiers bénéficiaires sont les agriculteurs, les éleveurs de bétail et les populations nomades vivant dans les zones infestées. L’objectif étant de protéger leurs moyens d’existence et d’empêcher les éventuels dégâts que pourraient causer des invasions de criquets plus importantes sur leurs productions agricoles et leurs pâturages. Cette initiative bénéficierait à près de 100 000 personnes dans les provinces de Lahij, de Shabwah, d’Hadramout, d’Abyan, de Sana’a et d’Al-Hodeidah en sauvant leurs cultures, ce qui aurait pour effet de réduire les pertes agricoles et par conséquent de réduire le taux de faim et de pauvreté dans les zones rurales déjà impactées par le conflit en cours.

Si le Soudan est mieux équipé et préparé que certains autres pays de la région, la situation politique actuelle du pays peut jouer en sa défaveur et diminuer l’efficacité des opérations mises en œuvre cet été. Les capacités en Erythrée, en Ethiopie et dans le Nord de la Somalie sont également relativement limitées.

Etant donné la gravité de la situation actuelle des criquets, tous les pays se doivent de surveiller les conditions de leurs champs en organisant régulièrement des inspections sur le terrain et en prenant les mesures de contrôle nécessaires lorsque des invasions importantes de criquets sont détectées.

La FAO propose un Service d’information sur le Criquet pèlerin, qui reçoit et analyse les données provenant des pays affectés par les criquets afin d’évaluer la situation actuelle des criquets, de fournir des prévisions et, lorsque nécessaire, d’émettre des avertissements et des alertes destinées à tenir au courant la communauté internationale des développements et menaces liés aux criquets.

Tags : Afrique, crickets, Erythrée, Ethiopie, Somalie, FAO,

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du SG de l’ONU: 17 juin 2019

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 juin 2019

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Nigéria

Le Secrétaire général condamne le triple attentat-suicide perpétré le 16 juin dans le village de Konduga, de l’État de Borno, dans le nord-est du Nigéria.

Le Secrétaire général présente ses sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au Gouvernement et au peuple du Nigéria. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés et espère que les auteurs de ces attaques seront rapidement traduits en justice.

Le Secrétaire général réitère la solidarité des Nations Unies avec le Gouvernement du Nigéria dans sa lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Il renouvelle aussi l’engagement des Nations Unies à continuer d’appuyer les efforts régionaux de lutte contre le terrorisme.

Kenya/Somalie

Le Secrétaire général condamne l’attaque perpétrée hier dans le comté de Wajir, au Kenya, au cours de laquelle huit policiers ont perdu la vie et d’autres ont été blessés lorsque leur véhicule a heurté un engin explosif improvisé. L’attaque intervient après l’enlèvement de trois policiers réservistes dans le même comté vendredi dernier, lequel enlèvement a été revendiqué par les Chabab.

Le Secrétaire général condamne aussi le meurtre d’au moins huit personnes alors que d’autres ont été blessées par l’explosion d’une voiture à un point de contrôle de Mogadiscio, en Somalie. Cet acte a également été revendiqué par les Chabab.

Le Secrétaire général présente ses condoléances aux familles des victimes et aux Gouvernements et aux peuples du Kenya et de la Somalie. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Le Secrétaire général exprime la solidarité des Nations Unies avec les Gouvernements du Kenya et de la Somalie dans leurs efforts de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Droit de la mer

Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors de la réunion commémorant le vingt-cinquième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

M. Guterres a déclaré qu’il était essentiel de disposer d’un corpus de droit international bien défini établissant les droits et obligations des États en ce qui concerne les mers et les océans à un moment où ces espaces subissent une pression sans précédent.

Le Secrétaire général a encouragé les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention et exhorté tous les États parties à s’attaquer pleinement à la mise en œuvre de la Convention avec un engagement et une vigueur renouvelés.

« Soyons la génération qui brisera le cycle du déclin continu de nos océans et garantira leur conservation et leur utilisation durable, au profit des générations actuelles et futures », a-t-il déclaré.

Yémen

L’Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a informé ce matin le Conseil de sécurité, depuis Amman, par visioconférence, des récents développements sur le terrain. À Hodeïda, la réduction de la violence a généralement été respectée depuis six mois, après l’entrée en vigueur de l’Accord de Stockholm en décembre. Et ce, en dépit des retards pris dans la mise en œuvre de ce même accord en raison d’un certain nombre de défis et de frustrations qui allaient de pair avec. M. Griffiths a ajouté que, au cours des derniers mois, des membres du Comité de coordination du redéploiement des deux parties ont continué à s’engager de manière constructive auprès du général de corps d’armée Michael Lollesgaard s’agissant des première et deuxième phases du redéploiement.

L’Envoyé spécial s’est déclaré préoccupé par l’escalade récente des combats au Yémen ainsi que par les récentes attaques de drones à l’aéroport d’Abha. Dans le contexte de tensions régionales plus larges, a-t-il observé, les risques pour le processus politique n’ont jamais paru plus aigus. M. Griffiths a appelé à l’adoption de mesures visant à désamorcer les tensions au profit du peuple yéménite et de la sécurité régionale.

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, a, quant à lui, déclaré aux membres du Conseil de sécurité que les événements survenus au Yémen au cours des dernières années ont été récurrents, comme une boucle temporelle. La situation sur le terrain, a-t-il noté, n’a que très peu évolué depuis 2016. Mais à la suite des combats, 24 millions de personnes ont besoin d’aide et 10 millions de nourriture. M. David Beasley, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, a également pris la parole au cours de cette séance.

République démocratique du Congo (RDC)

La Mission de l’Organisation des Nations Unies République démocratique du Congo (MONUSCO) est préoccupée des informations faisant état de violences dans la province de l’Ituri (territoire de Djugu), qui ont entraîné la mort de dizaines de personnes. Des pillages, des incendies de villages et des déplacements forcés de populations ont également été signalés.

Afin de soutenir les efforts déployés par la RDC pour faire face à la détérioration de la situation sécuritaire, la MONUSCO a renforcé sa présence dans la région avec le déploiement de trois bases militaires temporaires dans les territoires de Djugu et de Mahagi.

La Mission a également déployé des équipes sur le terrain pour évaluer la situation et engagé les communautés et les autorités à contribuer à prévenir de nouvelles attaques et à stabiliser la situation.

Soudan

La Coordonnatrice des opérations humanitaires au Soudan, Mme Gwi-Yeop Son, est gravement préoccupée de la détérioration de la situation humanitaire, et des informations faisant état de violence intercommunautaire dans des régions du Darfour, y compris les derniers affrontements à Zalingei dans le Darfour central, qui ont fait 17 morts et causé la destruction de 100 logements.

Mme Son a souligné l’importance d’une intervention humanitaire sans entrave, fondée sur des principes, et rapide dans tout le Soudan. Elle a appelé les autorités à faciliter les importations et la distribution de l’aide, y compris les médicaments, et à garantir la liberté de mouvement des travailleurs humanitaires à l’intérieur du pays.

Elle a ajouté qu’un demi-million de personnes risquent d’être touchées à Khartoum et au Darfour si les médicaments ne sont pas importés en temps utile, et 250 000 mères d’être privées de soins maternels.

La Coordonnatrice a aussi mis en exergue la nécessité de respecter le droit international humanitaire, y compris la protection des centres sanitaires, le personnel de santé et les autres acteurs humanitaires. L’ONU et ses partenaires prêtent assistance à 4,4 millions de nécessiteux à travers tout le Soudan.

Chine

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les pluies diluviennes et les inondations qui se sont abattues la semaine dernière sur six provinces du sud et du centre de la Chine ont touché plus de six millions de personnes. Au moins 88 personnes ont été tuées avant le 16 juin et 388 000 personnes évacuées. L’ONU présente ses condoléances au Gouvernement et au peuple chinois pour ces pertes humaines.

Venezuela

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a dépêché des équipes supplémentaires, ce week-end, à la frontière entre le Pérou et l’Équateur pour aider les autorités à gérer le nombre sans précédent de réfugiés et de migrants vénézuélien arrivant au Pérou.

Vendredi, plus de 8 000 Vénézuéliens ont traversé la frontière dans la ville péruvienne de Tumbes, le plus grand nombre jamais enregistré en une journée. Le nombre total de réfugiés et de migrants vénézuéliens au Pérou serait de 800 000.

Le HCR a indiqué qu’il prête une assistance humanitaire et médicale sur le terrain ainsi que des informations et des soutiens juridiques aux réfugiés et aux migrants des deux côtés de la frontière. L’agence réitère son appel à la communauté internationale à intensifier son appui aux pays comme la Colombie, l’Équateur et le Pérou qui ont accueilli la grande majorité des quatre millions de réfugiés et de migrants du Venezuela.

Désertification

La Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse est célébrée aujourd’hui. Le thème cette année est « Construisons l’avenir ensemble. »

Dans son message, le Secrétaire général indique que « la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse présentent un grave danger pour des millions d’habitants de la planète et en particulier les femmes et les enfants ». Il a ajouté qu’il nous faut protéger la terre, la restaurer et en faire un meilleur usage pour réduire la migration forcée, améliorer la sécurité alimentaire et stimuler la croissance économique. « C’est ainsi que nous pourrons faire face à l’urgence climatique mondiale. »

La principale célébration se déroule en Turquie. Cette année marque aussi le vingt-cinquième anniversaire de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Population

La population mondiale devrait croître de deux milliards de personnes au cours des 30 prochaines années, selon le rapport sur les perspectives de la population mondiale de 2019, publié aujourd’hui par le Département des affaires économiques et sociales.

Neuf pays devraient concentrer plus de la moitié de la croissance estimée d’ici à 2050. Il s’agit de l’Inde, du Nigéria, du Pakistan, de la République démocratique du Congo, de l’Éthiopie, de la Tanzanie, de l’Indonésie, de l’Égypte et des États-Unis.

Le rapport confirme également que la population mondiale vieillit en raison d’une espérance de vie plus longue et de taux de fécondité plus bas. Entre 2019 et 2050, la population devrait baisser de 1% ou davantage dans 55 pays ou régions.

Conférence de presse

Demain à 12 h 30, le Secrétaire général et le Conseiller spécial pour la prévention du génocide, M. Adama Dieng, s’adresseront à la presse à la sortie du Conseil économique et social (ECOSOC), à l’issue de la réunion informelle sur la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies contre les discours de haine, qui se tiendra à 11 heures.

Source : ONU PRESS

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