Maroc : La maladie du snobisme mine la résistance contre le Makhzen

Un peuple désuni sera toujours vaincu

Le snobisme est un comportement qui peut frapper n’importe quel commun des mortels, celui de croire que nos goûts (ou nos pensées) sont supérieurs aux autres. Pour Prouste, le snobisme est une maladie grave de l’âme, mais localisée et qui ne la gâte pas tout entière.

Les marocains semblent gravement atteints par cette malaldie. Au Maroc, certains gauchistes snobent d’autres, les arabes snobent les amazighs, les amazighs snobent les sahraouis, les « zefzafiens » snobent les républicains, et tout le monde snobe le prince Hicham El Alaoui. Un peuple conflictif dont le point faible le plus grave est la désunion causée par cette arrogance qui mine l’esprit de chacun. Ce peuple semble fonctionner en mode individualisé, comme si chacun était une entreprise personnel. Comme si son seul intérêt était focalisé sur son « égo», se passant du sort des autres.

Hicham El Alaoui mène un travail impeccable malgré les difficultés qu’il doit affronter: d’un côté, les manœuvres du Makhzen, et, d’un autre, la marginalisation des prétendus démocrates marocains qui lui demandent de renoncer à la fortune qu’il a hérité de son père. Une jalousie déguisée en revendications démocratiques. On dirait qu’ils veulent lui couper les ailes avec lesquelles il se bat contre son cousin germain.

Le résultat de ce snobisme est évident : le peuple est désuni. Une situation créée par le Makhzen et dont il profite. Il peut agir en toute liberté après avoir semé la désunion au sein de tous les milieux de l’opposition, qu’elle soit rifaine ou autre. Il récolte le fruit de son travail. Il sent qu’il peut frapper comme il veut, notamment dans le domaine dont il excelle : la répression. Sans aucune crainte et avec la certitude qu’il a le soutien de la France, ce qui le rend encore plus arrogant. Un peuple désuni sera toujours vaincu. Le Rif en est un bel exemple.

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Algérie: Clash à l’APN entre majorité et opposition

La déclaration de politique générale, présenté par le Premier ministre lundi dernier devant l’APN, a donné lieu à de vifs débats.

En effet, contexte politique oblige, il y avait vraiment de la tension. Les députés de l’opposition et leurs pairs de la majorité parlementaire se sont accrochés à maintes reprises et il en a failli de peu pour qu’ils en viennent aux mains.

Avant hier soir, un vif accrochage a opposé des députés de la majorité parlementaire à ceux du RCD. Mouad Bouchareb, le président de l’assemblée, n’a pas su calmer les esprits, loin s’en faut, car ses propos n’ont fait que raviver encore plus la colère des élus du RCD.

Tout a commencé lorsque le député du RCD, Yassine Aissiouane, apris la parole. « J’espère qu’on pourra avoir un peu de calme, nous ne sommes pas dans un poulailler. Les poules, taisez-vous! », a-t-il indiqué à l’adresse des députés de la majorité. Cela a été suffisant pour faire sortir les élus de la majorité de leurs gonds. « Tais-toi ! Tais-toi ! Ferme ta gueule ! » a ajouté le député du RCD à l’adresse des protestataires.

Intervenant, Bouchareb a aussitôt coupé le micro à l’intervenant. C’est alors la grande cohue tant les esprits se sont vraiment échauffés avec des échanges acerbes entre les deux parties et, n’était-ce l’intervention d’autres députés qui se sont interposés entre les deux camps, on aurait probablement assisté à un dérapage, ce qui aurait était une première à l’Assemblée. Le président de la Chambre Basse, qui cumule les bourdes, n’a pas agi dans le sens de l’apaisement en prenant partie pour les députés de son camp politique au lieu de s’élever au dessus de la mêlée.

« Les députés sont respectueux et ce n’est pas à vous de les traiter de poules. Je connais votre cinéma, ça fait 15 ans que je suis avec vous. Je vous connais bien ! », a-t-il lancé à l’adresse des du RCD.

« Tu nous connais et nous vous connaissons. Nous ne sommes des putschistes », lui a alors répliqué le député du RCD qui faisait allusion à la « destitution » de Said Bouhadja.

La veille cet incident une autre altercation a opposé le député Nouredine Aït Hamouda et des députés islamistes. Le fils du colonel Amirouche, qui affectionne la polémique et les joutes oratoires, a défendu la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghabrit, victime selon lui d’attaques répétées.

Cette attaque a fait réagir des députés islamistes qui ont, à leur tour, dit leurs vérités au député Aït Hammouda. Le contexte politique dominé par la question de l’élection présidentielle y est certainement pour beaucoup dans la multiplication de ces polémiques

Par : LAKHDARI BRAHIM

Le Midi Libre, 28 février 2019