Quand Rabat s’appuie sut Tel Aviv pour spolier la RASD

Sofiane Abi

Cherchant par tous les moyens à sortir de son isolement géopolitique, le Maroc est en train de de spolier les richesses naturelles des territoires occupés appartenant à la République arabe sahraouie démocratique, et ce en accentuant et multipliant les manœuvres pour créer une zone maritime offshore allant jusqu’à violer le droit du territoire maritime du Sahara occidental.

Le pays voisin est également en train de chercher une issue pour donner l’existence à un accord avec l’Union européenne et pour mettre en place une ligne de l’aviation civile dans le ciel sahraoui, allant même jusqu’à de proposer des avantages fiscaux afin d’attirer les Européens, au détriment des droits du peuple sahraoui, bafouant ainsi le droit international aérien de la RASD.

Complètement isolé, dans un contexte économique et financier des plus difficiles, le Maroc serait même prêt à normaliser ses relations diplomatiques et politiques avec l’entité sioniste. Le royaume marocain, étranglé, veut concrétiser un rapprochement avec Israël avec l’appui américain. Israël et les États-Unis ont discuté d’un accord trilatéral qui verrait les États-Unis reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental en contrepartie de mesures effectives prises par Rabat pour normaliser les relations avec l’Etat hébreu. En retour, le Maroc appuierait le deal du siècle, le projet décrié du président Donalad Trump pour le règlement de la question palestinienne.

Laâyoune, Smara, Tan-Tan, Boujdour, Dakhla, Erachidya, Guergarat, Bir Lahlou, Bir Anzerane, Bir Guendouz, Tifartiti, Tichla et Lagouira, des villes proprement sahraouies complètement occupées par le Maroc, connaissent aujourd’hui, un grand détournement de leurs richesses naturelles.
Et pour tenter de garder ces villes sahraouies, le royaume marocain utilise le sport, l’aviation civile, accorde des avantages fiscaux, et ce, bien entendu, en continuant les arrestations brutales et le torture des Sahraouis dans les prisons marocaines.

La zone maritime du Sahara occidental visée

En décembre 2019, les autorités marocaines ont mis en avant une législation pour définir et revendiquer des zones maritimes sur la côte du Sahara occidental occupé, bafouant ainsi le droit international maritime de la RASD depuis 1975.

Ces zones maritimes, appelées également offshore, se trouvent en pleine mer océanique où des plates-formes de forage pétrolier regorgent de richesses naturelles telles que le pétrole et le gaz de schiste mais également des richesses poissonneuses des plus importantes dans le monde, en sus d’autres sources de richesse considérables telles que le fer et le phosphate.
Le gouvernement sahraoui avait mis en garde contre les tentatives marocaines expansionnistes dans les zones maritimes du Sahara occidental, rappelant à la communauté internationale ainsi qu’aux personnes et sociétés intéressés que la zone océanique sahraouie est réglée en droit international depuis 1975. A l’image de la Cour internationale de Justice qui a conclu cette année, que « le Maroc n’a pas de territoire ou autre revendication du Sahara occidental ».

C’est pour cette raison, déclare le gouvernement sahraoui, que « se poursuit un processus d’autodétermination pour le peuple sahraoui en tant qu’habitants originels du Sahara occidental et c’est pourquoi aucun Etat-nation n’a reconnu la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ».

« Cet acte unilatéral marocain de revendication des zones maritimes du Sahara occidental est nul et non avenu, sa validité juridique ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit », souligne le gouvernement sahraoui, affirmant que « cet acte marocain d’expansionnisme n’affectera pas la nature du Sahara occidental en tant que territoire qui a droit à un processus de décolonisation approprié et à une indépendance totale ».

Le gouvernement sahraoui, explique que « la tentative du Maroc d’imposer un fait accompli à ses voisins échouera finalement, car le peuple sahraoui est déterminé à faire valoir ses droits et à mettre fin au colonialisme dans la région ».

Le gouvernement de la RASD rappelle que plusieurs cours et tribunaux ont, ces dernières années, affirmé que le Sahara occidental ne faisait pas partie du Maroc. En outre, La Cour de justice européenne a affirmé, elle aussi, à maintes reprises que le Sahara occidental est un territoire « distinct et séparé » du Maroc.

La RASD rappelle également qu’elle a promulgué une loi sur la souveraineté sahraouie sur sa zone maritime, comprenant une mer territoriale de 12 milles marins et une mer exclusive de 200 milles marins zone économique, en 2009.

Même dans le monde du sport, la Confédération africaine de football (CAF) a cédé devant les pressions du Maroc en acceptant la demande de la domiciliation de la coupe d’Afrique des nations de Futsal dans la ville occupée de Laayoune.

L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique, membre du secrétariat national du Front Polisario à Alger, Abdelkader Taleb Omar, avait affirmé, le 20 janvier passé, que la domiciliation de la coupe d’Afrique des nations de futsal dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune occupée constituait « une atteinte au droit international et une violation flagrante de la Charte constitutive de l’Union africaine (UA) ».

S’exprimant sur la chaîne Radio Algérie internationale (RAI), l’ambassadeur sahraoui avait précisé qu’une « telle attitude d’une institution ou d’une instance africaine est une atteinte au droit international et une violation flagrante à la Charte constitutive de l’UA, signée par le Maroc et l’Etat sahraoui qui est membre fondateur de l’UA ».

« Les Nations unies considèrent, à ce jour, le Sahara occidental comme un territoire non autonome. Son statut est examiné chaque année parmi les 17 territoires non encore décolonisés, d’autant que la présence de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) se veut une preuve manifeste que le Sahara occidental est une zone de conflit et soumise à la décolonisation et a ses caractéristiques et ses lois », a-t-il dit.

Il a affirmé que « l’aval donné par la CAF à la décision de la Fédération royale marocaine du football (FRMF) d’organiser la CAN 2020 de futsal dans la ville de Laâyoune occupée, au Sahara occidental, demeure une tentative de la part du régime marocain d’induire en erreur certaines parties qui ne se rendent pas compte des conséquences de cette démarche ».

Le Maroc est entré dans l’UA avec une feuille de route claire, celle reconnue au niveau international et qui ne comprend aucunement le Sahara occidental. « C’est pourquoi, a-t-il expliqué, cette démarche est une violation flagrante de la légalité internationale, ajoutant que le Sahara occidental usera de tous les mécanismes africains lui permettant de déposer plainte et contester cet acte préjudiciable ».

Le ciel sahraoui, l’autre cible marocaine

En décembre 2018, une décision du Tribunal de l’Union européenne (UE) avait jugé que l’accord sur l’aviation civile, conclu en janvier 2018 entre l’UE et le Maroc, est sans application au territoire du Sahara occidental et à son espace aérien.

Cette condamnation de la Commission européenne de la plus haute juridiction de l’Union européenne est une victoire majeure pour le peuple sahraoui.

D’ailleurs, le groupe des Verts au Parlement européen avait dénoncé, à maintes reprises, l’application illégale de l’accord aérien UE-Maroc aux territoires sahraouis occupés.

De nombreux eurodéputés avaient soutenu, en outre, que la décision du Tribunal européen aura des conséquences immédiates pour les transporteurs et les passagers de l’UE, notamment des îles Canaries, qui ne disposent d’aucune base légale pour effectuer des vols à destination et en provenance du Sahara occidental. Ils ont aussi affirmé que le comportement irresponsable de la Commission européenne va mettre la vie de l’UE en danger. Rabat a perdu ainsi plusieurs batailles devant la persistance et la grande volonté du peuple sahraoui à arracher sa liberté et son droit légitime et historique à sa terre natale, aujourd’hui colonisée par le Maroc.

Le Jeune Indépendant, 10 fév 2020

Tags : Maroc, Sahara Occidental, Israël, del du siècle, accord du siècle, Donald Trump, Netanyahu, Etats-Unis,

Le « plan de paix » de Trump assigne aux Palestiniens un rôle d’esclaves sécuritaires

Des lignes directes peuvent être observées entre « le Deal du siècle », les accords d’Oslo et leur mise en œuvre frauduleuse, qui a conduit à la création d’enclaves palestiniennes distinctes.

La métaphore humiliante – mais juste – de l’Autorité palestinienne en tant que « sous-traitant » des agences de sécurité israéliennes est révolue. Maintenant, elle doit laisser place à celle de « l’esclave de la sécurité d’Israël » : c’est ce que le plan nommé d’après Donald Trump exige du pseudo-Etat palestinien.

« Le Deal du siècle » piège les dirigeants palestiniens dans les sections sur la « sécurité », simplement parce qu’elles sont basées sur la logique de la coordination de la sécurité avec Israël à laquelle les dirigeants de l’Autorité Palestinienne (AP), notamment le Président Mahmoud Abbas, ont adhéré pendant de nombreuses années, et ce ouvertement.

Les dirigeants de l’AP ont justifié cela comme une mesure vitale pour progresser vers un État indépendant, sur la base de leur interprétation naïvement positive des accords d’Oslo au début et d’un raisonnement sans fondement plus tard. Cette persévérance est précisément ce qui a permis aux hauts responsables du Fatah et à leurs associés de devenir une nomenklatura (une classe restreinte qui lègue son statut dominant et ses privilèges à ses enfants) et de mener une vie confortable – dans certains cas avec ostentation – sous la botte israélienne et avec le patronage d’Israël.

Mises à part les tactiques diplomatiques habituelles et les critiques envers les institutions des États arabes, musulmans et neutres, cette nomenklatura n’a pas de plan solide en réserve contre les dangers immédiats et à long terme du plan Trump. Les services de sécurité palestiniens ont été formés pour opérer contre leur propre peuple, pas pour le défendre contre les attaques des colons ou les raids nocturnes de l’armée. Même si c’est une société qui n’est pas très forte pour garder les secrets, il est difficile d’obtenir beaucoup d’informations des Palestiniens sur les détails de la coopération sécuritaire entre l’AP et Israël (rappelons que le Hamas a accusé l’AP d’aider Israël à assassiner les cadres de la Résistance), mais le désir de l’establishment sécuritaire israélien de la préserver montre à quel point il l’apprécie.

La nomenklatura et la coordination sur les questions de sécurité vont de pair et sont interdépendantes. La nomenklatura s’est tellement habituée à son style de vie qu’il est difficile d’imaginer qu’elle y renonce. Et même si elle essayait de le faire, il est difficile de voir comment elle pourrait regagner la confiance de la population palestinienne – qui a maintenant été complètement brisée –, même si Abbas a ordonné l’arrêt de toute coopération en matière de sécurité aujourd’hui. Et le fait même qu’il soit sincère est loin d’être une certitude. Dans les cercles de sécurité israéliens, qui sont en contact constant avec les Palestiniens, le sentiment est qu’il ne fera rien de tel, et que ce ne sont que de vaines rodomontades.

Rétablir la confiance du public palestinien dans son leadership revient à passer de la « coordination sur les questions de sécurité » à un plan de « rébellion civile non armée » (semblable à ce qui a été proposé il y a quelques années par Qadura Fares, membre du Fatah poussé à la marge par Abbas). Il est également essentiel de rétablir cette confiance pour espérer mettre un terme aux appels à la lutte armée qui couvent dans des organisations comme le Hamas, le Jihad Islamique et le Front populaire de libération de la Palestine, ainsi que parmi les partisans du Fatah et la jeunesse.

Les dirigeants palestiniens qui veulent bloquer le plan Trump doivent convaincre leur peuple qu’il ne doit pas se contenter d’une réponse pavlovienne d’attaques armées contre des Israéliens (armés et non armés). Après tout, l’expérience des 20 dernières années montre que les actions armées facilitent simplement la poursuite des saisies de terres colonialistes par Israël et affaiblissent le peuple dépossédé.*

Mais lorsque les gens sont frustrés, désespérés et sceptiques quant aux motivations de leurs dirigeants, il est plus facile pour quelques individus de déclencher une bombe près d’une source que les colons ont l’intention de voler aux Palestiniens que de conduire 20 000 personnes à des pique-niques de masse tous les vendredis près des sources des villages palestiniens que les colonies ont accaparé – avec l’aide de l’administration civile israélienne.

Méthodes dictatoriales

En tant qu’ « esclave de la sécurité » d’Israël, la future entité palestinienne est également obligée par le plan Trump d’instituer le type d’oppression dictatoriale familière dans certains États arabes. Selon la section très détaillée sur la sécurité, lors des négociations que le plan prévoit de mener entre Israël et les Palestiniens, « les parties, en consultation avec les États-Unis, s’efforceront de créer des mesures initiales acceptables concernant des critères de sécurité acceptables pour l’État d’Israël et en aucun cas moins rigoureux que les paramètres utilisés par le Royaume hachémite de Jordanie ou la République arabe d’Égypte (selon ceux qui sont les plus stricts). »

Certaines de ces méthodes dictatoriales sont déjà utilisées en Cisjordanie et à Gaza. Elles ne garantissent pas tant la sécurité que le statut privilégié des nomenklaturas (y compris celle du Hamas).

Le récit trompeur d’Israël est visible dans à ligne du plan. Si le plan parvenait un jour sur une autre planète, les lecteurs y concluraient qu’Israël est un pays faible et persécuté qui a la chance d’avoir la protection de la plus grande superpuissance morale du monde, tandis que les Palestiniens seraient à l’origine de tous les problèmes (d’accord, l’Iran aussi), et qu’ils concoctent sans relâche des complots terroristes sans aucune raison. Les lecteurs extra-Terrestres concluraient également que les Palestiniens ont beaucoup d’armes dangereuses et sophistiquées pour menacer le petit Israël sans défense et malheureux.

Le plan, bien sûr, ne reconnaît pas l’existence de l’occupation, sans parler de la nature colonialiste de l’État d’Israël qui a dépossédé le peuple palestinien de sa patrie.

Mais le plan des exigences de sécurité imposées aux Palestiniens – un plan qui est tellement direct et explicite que cela en devient écœurant – ne reflète pas seulement la « vision » de droite de Benjamin Netanyahou. Il est naïvement erroné de considérer le soutien de Benny Gantz et d’Ehud Barak au plan comme rien d’autre qu’une manœuvre électorale. Comme Barak l’a dit dans Haaretz, le plan « satisfait tous les besoins de sécurité d’Israël ».

Comme son prédécesseur Yitzhak Rabin (qui s’attendait à ce que l’AP ne soit pas entravée par la Haute Cour et le groupe de défense des droits B’Tselem), Barak a également exprimé son espoir ou son attente, à la fin des années 90, que les dirigeants palestiniens sauraient opprimer efficacement leur propre peuple. Le soutien de Gantz et Barak au projet de Trump est authentique : l’annexe sur la sécurité du plan Trump reflète ce à quoi plusieurs générations de responsables de la sécurité israéliens – qui sont également devenus des dirigeants politiques civils – ont œuvré.

Rabin et Peres ne soutenaient pas le droit palestinien à l’autodétermination au point de devenir un État indépendant. Le deuxième paragraphe du plan Trump, intitulé « Oslo », rappelle que Rabin « envisageait que Jérusalem demeure unie sous la domination israélienne, avec l’incorporation à Israël des parties de la Cisjordanie ayant de grandes populations juives et de la vallée du Jourdain ; le reste la Cisjordanie, avec Gaza, deviendrait soumise à l’autonomie civile palestinienne dans ce qui serait, selon ses mots, ‘moins qu’un État’. La vision de Rabin était la base sur laquelle la Knesset a approuvé les accords d’Oslo, et elle n’a pas été rejetée par la direction palestinienne à l’époque. » Ici, l’auteur du plan Trump dit la vérité.

Contrairement à la légende, les accords d’Oslo n’ont pas fait d’un « Etat » le point final des étapes graduelles du plan. Le mot « occupation » n’était pas non plus mentionné dans les documents de « paix » de Peres et Rabin.

En fait, dans la lettre humiliante que Yasser Arafat a été contraint d’écrire à Yitzhak Rabin (le 9 septembre 1993), il a promis que les Palestiniens renonceraient à l’usage « de la terreur et d’autres actions violentes » (propos se référant au soulèvement populaire de la première Intifada). C’est comme si la source du problème n’était pas la violence des armes et la bureaucratie du régime d’occupation israélien, mais plutôt la réponse palestinienne. En échange de cette humiliation, Rabin a déclaré qu’Israël reconnaissait l’OLP comme le représentant du peuple palestinien.

La différence d’aujourd’hui est qu’il y a 27 ans, de nombreux partisans du Parti travailliste et du parti Meretz reconnaissaient le caractère dangereux et immoral de l’occupation et soutenaient la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël. Comme les Palestiniens, ils voulaient croire à la « dynamique » positive des accords d’Oslo et considéraient le document comme une marche vers un État palestinien authentique. Pendant trop longtemps, ils ont ignoré les nombreuses preuves contenues dans les accords et le processus de mise en œuvre, qui indiquaient on ne peut plus clairement que le contraire était vrai.

Des conditions draconiennes

Un élément de preuve était et reste la vallée du Jourdain. Le nombre de Palestiniens là-bas (environ 80 000, y compris à Jéricho) est à peu près le même qu’en 1967, après que des centaines de milliers de personnes ont fui et ont été expulsées pendant la guerre des six-Jours. En d’autres termes, les nombreuses étapes mises en œuvre par Israël pratiquement depuis le début, inspirées du plan Allon, ont atteint leur objectif et empêché que la communauté palestinienne se reconstitue.

Ces mesures ont été mises en œuvre avant les accords d’Oslo et affinées par la suite : désigner de vastes régions comme zones de tir militaires ou réserves naturelles, bloquer l’accès aux terres agricoles près du Jourdain, saisir les sources d’eau et assécher les sources utilisées par les Palestiniens, harceler les bergers et les agriculteurs, confisquer et tuer les moutons, prononcer des interdictions de construire, empêcher les connexions aux réseaux d’eau et d’électricité, et souvent démolir les bâtiments résidentiels et les infrastructures.

À tout cela, ces dernières années, s’est ajoutée la violence croissante des avant-postes de bergers israéliens (colonies sauvages) qui, avec l’aide de l’armée israélienne, chassent les Palestiniens de leurs terres. Peu de gens pourraient résister à ces conditions draconiennes, si bien que contrairement au reste de la Cisjordanie, le nombre de Palestiniens dans la vallée du Jourdain a en fait diminué.

La vallée du Jourdain est riche en eau, et les forages israéliens y détournent une grande partie des réserves d’eau vers les colons et leur agriculture d’exportation intensive ; cela se fait au détriment de l’eau potable pour les Palestiniens et de leur agriculture. Mais malgré les incitations financières, les Israéliens ne sont pas très enclins à vivre dans la chaleur extrême de la vallée du Jourdain, de sorte que leur nombre là-bas (environ 11 000) n’a pas beaucoup augmenté non plus. L’annexion de la vallée du Jourdain au prétexte de considérations sécuritaires permettrait à Israël de détourner de grandes quantités d’eau – équivalant à près d’un tiers de la quantité consommée par tous les Palestiniens de Cisjordanie – au profit d’autres Israéliens.

Bien qu’il s’agisse du plan Trump, « le Deal du siècle » n’est pas stupide. Il manifeste effectivement de l’ignorance et un mépris caractéristique pour les faits, il parle d’une manière néocolonialiste condescendante de la « croissance », rappelant les rapports des agences internationales de développement. Et cela montre beaucoup d’astuce – comme les déclarations soigneusement parsemées çà et là sur la façon dont il sera bon pour la Jordanie et toute la région qu’Israël contrôle la vallée du Jourdain et protège ainsi le royaume hachémite des éléments hostiles.

Des lignes directes peuvent être observées entre le plan Trump et les accords d’Oslo et leur mise en œuvre frauduleuse, qui a conduit à la création d’enclaves palestiniennes dans l’immensité de

la zone C de la Cisjordanie, et pour laquelle, avant même Trump, Israël avait promis de créer une « contiguïté des transports ». Pour exactement cette raison, ce serait une erreur de rejeter le plan de Trump comme une simple aide amicale à Netanyahou ou quelque chose de forcément voué à l’échec. Tout comme les accords d’Oslo, « le Deal du siècle » pourrait réussir précisément parce qu’il correspond si parfaitement au projet colonialiste israélien.

NdT

Je récuse ce paragraphe : la résistance armée est le seule voie pour libérer la Palestine, à condition d’être sérieuse et non un simple moyen d’obtenir des concessions ; la Résistance a échoué jusque-là car elle n’était pas exclusive, le Hamas aspirant à remplacer le Fatah dans son rôle de sous-traitant d’Israël ; le Hezbollah a montré la voie à suivre.

Tlaxcala, 4 fév 2020

Tags : Palestine, Etats-Unis, Israël, Donald Trump, Netanyahu, deal du siècle, Proche Orient,

COLLUSION MAROC-ISRAËL : Netanyahou veut amener Trump à violer la légalité internationale au Sahara occidental

La collusion entre le Maroc et Israël et les États-Unis se révèle désormais au grand jour. Il est vrai que dans sa veine tentative de «légitimer» son occupation coloniale du Sahara occidental, la diplomatie du makhzen et son médiocre exécutant, le MAE marocain, ne va pas chercher très loin et singe les coups fourrés de l’entité sioniste.

Mais cette fois et selon le site d’information us Axios qui reprend des informations de la chaîne sioniste Channel 13, le Maroc va plus loin et aurait poussé Netanyahou à conclure un accord trilatéral qui verrait les États-Unis reconnaître la «souveraineté» marocaine sur le Sahara occidental en contrepartie d’une normalisation de ses relations avec Rabat. Selon la même source, ce serait un «accomplissement diplomatique majeur pour le roi du Maroc, Mohammed VI, et un coup de pouce pour le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou – qui obtiendrait ainsi la possibilité de se rendre officiellement au Maroc. Pour Israël et un Netanyahou aux abois qui cherche les coups d’éclat pour se faire élire et éviter ainsi l’inculpation pour corruption, ce nouveau coup pourrait également faire progresser l’objectif de l’administration Trump de rapprocher Israël et les États arabes. Mais et il y a un mais de taille, l’on voit mal l’administration américaine laisser Trump s’embarquer dans une nouvelle aventure diplomatique alors que «l’accord du siècle» est en train d’être enterré y compris en Israël, jusqu’au sein du Likoud le parti de Netanyahou.

D’ailleurs et selon Axios, pousser à la «reconnaissance» par les États-Unis d’une «souveraineté» fantôme et tirer un trait sur des centaines de résolutions avalisées par Washington et appelant à la décolonisation du Sahara occidental. Ce serait «d’une mesure très controversée qui va à l’encontre du consensus international», du fait que le Sahara occidental est pour l’ONU un territoire «non autonome» dont la décolonisation est tracée par la résolution 1514 sur le droit à l’autodétermination. D’après Axios les contacts entre Netanyahou et les Marocains ont «commencé à s’intensifier après une réunion secrète avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita en marge de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2018 ».

Cette rencontre a été le résultat une voie de communication établie entre Bourita, et le conseiller de Netanyahou pour la sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat avec l’aide de l’homme d’affaires Yariv Elbaz, homme d’affaires juif marocain dans l’agro-alimentaire au Maroc (patron du fonds Ycap avec 1,2 milliard d’euros) et proche collaborateur de Jared Kushner, le gendre furieusement prosioniste de Trump. La question d’une normalisation entre Rabat et Tel Aviv avait été envisagée en novembre 2019 lors de la visite du secrétaire d’État Pompeo au Maroc. Une visite retardée de 24 heures par le Secrétaire d’État US qui s’était rendu à Lisbonne pour rencontrer Nétanyahou en stand bye, dans l’attente de se rendre dans la capitale marocaine. Mais finalement sans doute effrayé par son audace et par les conséquences de son geste alors qu’il préside le comité El Quods, il s’est dérobé et s’est rendu au Gabon. Du coup la visite de Pompeo a fait un flop et n’a duré que quelques heures, le Secrétaire d’État US omettant soigneusement d’évoquer la question du Sahara occidental. Tout comme la diplomatie spectacle et marketing du sioniste Netanyahou qui est prêt à tout pour sauver sa petite personne fait pschitt régulièrement, celle de Bourita suit le même chemin.

D’ailleurs et selon un site d’info marocain proche du palais qui cite «observateur avisé» si l’information a tout pour être solide venant d’un média très introduit à Washington, cela ne veut pas dire que ce plan se mettra en œuvre, Israël cherche en effet activement, à travers ses relais, à établir des liens avec les États arabes les moins belliqueux à son encontre, pour ne pas dire qui lui sont franchement favorables D’autant que ces informations sortent au moment où une tournée en Afrique, à la veille du sommet de l’UA, de Netanyahou qui tente d’arracher une normalisation des relations entre Israël et le Soudan. Un pays qui a précisément été dépecé par l’action de l’entité sioniste et ses relais.

Mokhtar Bendib

Le Courrier d’Algérie, 5 fév 2020

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