Maroc : Le prince Hicham Alaoui s’affiche avec sa mère à l’occasion de la présentation de son doctorat

A l’occasion de la présentation de sa thèse de doctorat « Islam et laïcité, le pacte démocratique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » à l’Université d’Harvard, Hicham Alaoui a profité pour s’afficher avec sa mère la Princesse Lamia Solh avec un texte dédicacé.

« Après le débat de ma thèse à l’Université d’Oxford le 28 janvier, la première chose que j’ai faite a été de me faire photographier avec ma mère la princesse Lamia Solh qui a cultive dans mon esprit l’amour de la connaissance et la science depuis mon enfance », a-t-il écrit.

« C’est à elle que le dédie ce travail académique et à toute ma famille, grands et petits et à tous les fans de la connaissance et l’investigation scientifique », ajoute Hicham Alaoui  qui a rappelé que sa tante Ouleya Solh a aussi étudié à la même université.

Selon lui, sa thèse actuelle est une étude qui tente de « concilier politique et religion ».

Pour rappel, Hicham Alaoui est le cousin germain du roi du Maroc Mohammed VI et petit-fils du premier roi du Maroc indépendant. Il est interdit d’entrée aux palais royaux du souverain en raison de sa position en faveur de l’établissement d’une monarchie parlementaire dans laquelle le roi règne sans gouverner.

Les autoproclamés opposants au Makhzen mène une campagne de dénigrement contre Hicham Alaoui télécommandée par le palais royal en vue de contenir son influence. En vain ! Son dernier poste sur Facebook a récolté en quelques heures plus de 12.000 « likes ». Il est le seul marocain qui peut aspirer à un tel score grâce à l’efficacité de son travail dans la défense de la voie démocratique au Maroc. Une popularité dont son jaloux les pseudo-démocrates marocains toujours prêts à dégainer sur tout ce qui bouge. A l’instar de leur Makhzen, ils portent la violence dans leur ADN.

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Divorce royal: Mohammed VI et Lalla Salma du Maroc brisent le silence

Par Yasmine Derbal

Rarement la vie privée de la famille royale marocaine aura autant fait couler d’encre. Depuis presque 2 ans, la princesse Lalla Salma n’apparaît plus aux côtés de son mari, le roi Mohammed VI, lors de ses sorties officielles, mais plus encore, ce qui inquiète l’opinion publique, ce sont les folles rumeurs relayés par nombres de médias.

Dans cet océan de désinformation, et faisant écho au déplacement en Grèce de la Princesse Lalla Salma, plusieurs médias étrangers s’étaient en effet saisis de l’occasion pour propager des informations visiblement non vérifiées et ne se référant pas à de sources officielles.

Dans le même temps, Le360.ma titrait “Quand le magazine Gala fantasme sur les vacances des enfants du roi,” citant des sources qui affirment que les vacances de Lalla Salma et Moulay El Hassan “se déroulent dans une très bonne ambiance familiale, empreinte de loisirs et de découvertes de la culture hellénique” allant même jusqu’à attribuer les rumeurs à “des sites, à la solde de la junte militaire algérienne”.

Mais dans la soirée du 20 juillet, le Palais établit un précédent en faisant intervenir son avocat. Une première. Le Roi Mohammed 6 et Lalla Salma, parents de deux adolescents, Moulay El Hassan, 16 ans, et Lalla Khadija, 12 ans ne sont pas contents et ils le font savoir à travers l’ambassadeur du Maroc à Paris Chakib Benmoussa et leur avocat Maître Éric Dupond-Moretti.

En cause : Des rumeurs malveillantes et amplifiées qui visent le Roi, la Princesse et leurs enfants. Le Roi Mohammed VI et la Princesse Lalla Salma, ont démenti toutes les rumeurs qui circulaient à propos de leurs altesses, en particulier celles qui faisaient croire que Lalla Salma serait interdite de voyager avec ses deux enfants Moulay El Hassan et Lalla Khadija. Faisant écho au déplacement en Grèce de la Princesse Lalla Salma, plusieurs médias étrangers s’étaient en effet saisis de l’occasion pour propager des informations visiblement non vérifiées et ne se référant pas à de sources officielles.

Le Palais qui n’a pas pour habitude de commenter les rumeurs ni de communiquer sur des suppositions s’est finalement résolu cette fois-ci à diffuser une mise au point tout en mettant en garde à demi mot ces médias lesquels seraient passibles de poursuite pour diffamation.

Sorti de son silence, l’ambassadeur du Maroc à Paris, Chakib Benmoussa, avait d’abord fait savoir que la Princesse Lalla Salma n’était pas encore rentrée de son voyage en Grèce et qu’elle se trouvait avec ses deux enfants Moulay El Hassan et Lalla Khadija, et ce, contrairement à ce qui a été dit jusqu’à maintenant dans toute la presse. (On la disait en effet voyageant seule avec son fils le Prince Moulay El Hassan).

Sont épinglés pour ces mauvaises rumeurs plusieurs sites étrangers dont certains médias français qui ont repris ces rumeurs sans les vérifier, une entorse s’il en est, à la déontologie journalistique qui rend compte d’un traitement peu sérieux et très léger de l’information. Éric Dupond-Moretti s’est adressé en particulier à Gala en lui faisant savoir que le Roi Mohammed VI du Maroc et la Princesse Lalla Salma sont « scandalisés » par les rumeurs qui les visent.

Ces rumeurs sont, dit-il, d’ailleurs « fermement et formellement démenties » et par le Roi et par la Princesse. S’agissant du parallèle établi avec Haya de Jordanie, pour Maître Dupond-Moretti cela « ne repose sur rien d’autre que le fait qu’il s’agit de deux princesses. »

L’avocat français, tout en appelant au respect de la famille royale marocaine, note que ces rumeurs relèvent de la diffamation. Cette mise au point a révélé que le palais royal reconnaît que Mohammed VI et Lalla Salma ont divorcé et que cette dernière garde son statut de princesse.

Yasmine Derbal

Source : L’Echo d’Algérie, 25 juillet 2019

Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, monarchie alaouite,

Maroc : Le régime, entre soumission et traîtrise

LE RÉGIME MONARCHIQUE MAROCAIN, ENTRE SOUMISSION ET TRAITRISE

Le Maroc est poursuivi par une terrible malédiction. L’image de ses dirigeants s’assombrit de jour en jour et ne révèle que soumission et trahison. Le texte qui suit est époustouflant à plus d’un titre, il révèle preuves à l’appui l’incroyable collaboration du père du roi marocain actuel avec toutes les forces ennemies des peuples arabes et musulmans. Hassan II (fils du Glaoui Haj Thami et non de Mohammed V, un vrai secret de polichinelle au Maroc) « éternellement lié à la France et à la colonie sioniste à Tel Aviv » était avant tout l’ennemi de son propre peuple, un peuple courageux et brave qui « subit » mensonge sur mensonge quant à la nature du Makhzen, système féodal par excellence, et de la « maison royale ».

Les révélations de l’article qui suit finiront par avoir, sans aucun doute, un effet dévastateur sur la continuité d’un régime illégal et illégitime à tous points de vue. Le peuple algérien montre la voie à son peuple frère marocain et très bientôt, sans le moindre doute, les frontières artificielles érigées par des dirigeants illégitimes, des deux côtés, sera abattu beaucoup plus rapidement qu’on ne pourrait le croire. Et tout cela n’a-t-il pas déjà commencé lorsque l’on observe les galeries des supporters des clubs marocains entonner des chansons de contestation politique dans les stades à la manière des supporters algériens…?

Hassan II, la grande imposture

Le Roi Hassan II du Maroc, « Président du Comité Al Qods » (Jérusalem), hôte du premier sommet islamique de l’époque contemporaine (Rabat 1969), apparaît rétrospectivement comme l‘un des grands traitres à la cause arabe et son long règne de 38 ans (Mars 1961-Juillet 1999) une vaste supercherie, si toutefois sont avérées les révélations contenues dans le livre du journaliste israélien Ronen Bergman «Rise and Kill First: The secret History of Israel’s targeted assassinations», ED. Penguin Random House.

Les dirigeants arabes placés sur écoute sur ordre de Rabat

Réputé pour son sérieux, chroniqueur militaire de Yedioth Aharonoth et du New York Times, l’auteur soutient que les dirigeants arabes ont été placés sur écoute des services israéliens grâce à la connivence marocaine lors du Sommet arabe de Casablanca de septembre 1965. Du jamais vu même dans les fictions les plus satiriques, cette trahison dénote la désinvolture du monarque chérifien à l’égard de ses pairs et de son mépris pour la cause palestinienne.

La date n’est pas anodine. Scellé par la signature d’un pacte de solidarité et de coexistence pacifique entre régimes arabes, ce sommet s’est tenu en septembre 1965, au terme d’un été particulièrement brûlant au Maroc, marqué par la terrible répression de la révolte étudiante de Casablanca (23 mars 1965) qui fit officiellement 7 morts et 168 blessés. En fait 400 morts selon l’ambassade de France à Rabat.

Sentant le vent du boulet, le jeune monarque a eu la lumineuse idée de se tourner alors vers les Israéliens, comme garde fou aux débordements de son opposition interne et externe. Autrement dit, contre la volonté de son peuple, il s’allia aux ennemis du Monde arabe pour la survie de son trône, dans la pure tradition de la servitude coloniale. Un schéma identique sera observé 70 ans plus tard par le trône wahhabite, bradant la Palestine, par une alliance ouverte avec Israël.

Dans une sorte d’échange de bons procédés, Hassan II percevra le prix de sa forfaiture au plan arabe, un mois plus tard, par l’élimination d’un des espoirs de la renaissance arabe, Mehdi Ben Barka.

Figure mythique de l’opposition démocratique marocaine, l’ancien professeur de mathématiques d’Hassan II sera enlevé en octobre 1965 à Paris avec la complicité du Mossad, et carbonisé par des sbires marocains, un mois après la tenue du sommet de Casablanca.

Principal opposant socialiste au roi Hassan II et leader du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste, Mehdi Ben Barka a été enlevé le 29 octobre 1965 à Paris alors qu’il tentait, en sa qualité de «commis-voyageur de la révolution», de fédérer les mouvements révolutionnaires du tiers-monde en vue de la Conférence Tricontinentale devant se tenir en janvier 1966 à la Havane en vue de faire converger «les deux courants de la révolution mondiale: le courant surgi avec la révolution d’Octobre et celui de la révolution nationale libératrice». Pour l’historien René Galissot, «c’est dans cet élan révolutionnaire de la Tricontinentale que se trouve la cause profonde de l’enlèvement et de l’assassinat de Ben Barka».

La mise sur écoute des dirigeants arabes a permis aux Israéliens de prendre note de la stratégie de reconquête de la Palestine, comme des divergences inter arabes. La décision marocaine aura constitué «Le plus grand trésor stratégique d’Israël». Le journaliste israélien a estimé que cette information était «la raison principale qui a poussé Israël à prendre la décision de faire la guerre aux États arabes en Juin 1967», deux ans après le sommet de Casablanca, et qui a infligé une terrible défaite à l’Égypte, à la Syrie et à la Jordanie.

L’incendie criminel d’Al AqsaL’incendie de la Mosquée Al Aqsa par un illuminé israélien, en 1969, donne l’occasion au souverain chérifien de se refaire une virginité politique à l’occasion du sommet Islamique de Rabat, en 1969. Deux ans après la défaite de juin 1967, dont il en a été indirectement responsable, le «Commandeur des Croyants» va cumuler cette fonction spirituelle avec celle plus politique de président du «Comité Al Qods».

Le sommet islamique de Rabat a marqué, sur le plan idéologique, le début de l’instrumentalisation de l’Islam comme arme politique contre l’athéisme soviétique et le nationalisme arabe, et, sur le plan stratégique, le détournement du combat pour la libération de la Palestine, vers des contrées périphériques, à des milliers de km du champ de bataille de la Palestine, avec Al Qaida en Afghanistan et les djihadistes arabo afghans au Caucase et en Bosnie au Kosovo, avant d’être dirigé contre les pays arabes à structure républicaine (Libye, Syrie) à l’occasion du déclenchement de la séquence dite du «printemps arabe» et le surgissement de groupements terroristes islamistes Daech, Jabat An Nosra, Jaych al Islam, opérant, dans le sud de la Syrie, en coopération avec Israël.

Le Maroc figurera lors de cette séquence comme l’un des plus gros exportateurs du terrorisme islamique vers l’Europe occidentale (Attentat de Madrid 2004 qui a fait 200 morts, l’assassinat de Théo Van Gogh, les attentats de Bruxelles en 2015 et les attentats de Barcelone en 2017). Pour aller plus loin sur ce thème.

Nonobstant la coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël, Hassan II, fait rarissime dans les annales, devra faire face à deux séditions militaires, à son palais de Skhirat, le 10 juillet 1971, jour de son anniversaire, puis l’année suivante contre son propre Boeing par un groupe d’aviateurs ; indice d’un fort ressentiment à son égard, deux ans après son sacre de Rabat.

Au delà du rôle du Mossad dans l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, la vassalité du trône alaouite à l’égard de l’État Hébreu s’est concrétisée sous le règne de son successeur Mohammad VI avec le scandale du «Collier de la Reine» dans sa version tropicale ; un scandale qui titre son nom du bijou offert par l’épouse du Roi à Tzipi Livni, ancien ministre israélien des Affaires étrangères, dans la foulée de la destruction de la bande de Gaza (2007-2008), dont l’ancienne agent du Mossad en Europe en a été la coordonnatrice. Pour aller plus loin sur l’affaire du collier de la reine.

Le Maroc, pivot central du dispositif occidental en Afrique via le Safari Club

Alliance Safari club au KényaPivot central du dispositif occidental en Afrique, le Royaume fondera, en 1976, avec la France, l’Egypte, l’Iran et l’Arabie saoudite, le «Safari Club», se donnant ainsi l’illusion de «jouer dans la cour des grands». En pleine négociation de paix égypto-israélienne, il assumera le rôle de gendarme, non sur le champ de la confrontation israélo-arabe, mais à des milliers de kilomètres de là, non pour la récupération des Lieux Saints de l’Islam, mais pour le maintien au pouvoir d’un des dictateurs les plus corrompus de la planète le Zaïrois Mobutu, agent attitré des Américains dans la zone centrale de l’Afrique, l’assassin de Patrice Lumumba, le chef charismatique de l’Indépendance du Congo ex belge.

En soutien à Jonas Savimbi, l’agent de la CIA en Angola ; ou encore l’ivoirien Félix Houphouet Boigny, le principal pourvoyeur des djembés et des mallettes à une caste politico médiatique française vénale.

Le Maroc était représenté au sein de cette structure par le général Ahmad Dlimi, un des artisans de la liquidation de Mehdi Ben Barka, l’ancien lieutenant du général Mohamad Oufkir, l’homme des basses œuvres de la dynastie alaouite, tous les deux liquidés sans autre forme de procès sur ordre du Palais royal.

À propos du safari Club

La dynastie chérifienne a constamment justifié sa relation privilégiée avec Israël par la spécificité du judaïsme marocain. Cf sur ce point, l’analyse d’Abraham Sarfati, l’un des plus célèbres opposants marocain à Hassan II.

Il n’en demeure pas moins que le règne d’Hassan II, malgré les prosternations d’une presse française vénale, sera néanmoins qualifié de «Règne du Bagne et de la Terreur», dont le cas le plus illustre aura été le bagne de Tazmamart et l’arbitraire qui frappa notamment les Frères Bourequat.

Le Maroc, pourvoyeur de prostituées pour les pétromonarchies et refuge de la mafia israélienne

Un des principaux pourvoyeurs de la prostitution à destination du Golfe pétro monarchique, où près de vingt mille marocaines y font l’objet d’exploitations sexuelles, le Maroc passe de surcroît pour être un refuge pour la mafia israélienne. Le royaume aurait accueilli plusieurs anciens membres de la mafia israélienne, selon le quotidien israélien Haaretz, en date du vendredi 14 septembre 2012.

Gabriel Ben-Harush et Shalom Domrani, deux figures puissantes de la mafia israélienne, recherchées depuis des années par l’Interpol, figuraient parmi les noms cités par le journal. Pour aller plus loin sur ce sujet.

Ronen Bergman mentionne 2700 assassinats ciblés orchestrés par Israël ; soit en moyenne 40 opérations par an. Les Israéliens n’auront fait que reprendre les méthodes en vigueur en Palestine par les britanniques, notamment le général Orde Wingate, qui avait créé dans la décennie 1930 les «Special Night Squads», les «Escadrons Nocturnes Spéciaux» composés de combattants juifs chargés des raids contre les villages arabes en procédant à l’élimination des meneurs.

La France en a fait usage pendant la guerre d’Algérie et François Hollande a même admis que Paris y avait eu recours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les deux derniers présidents américains ont eu également recours aux «assassinats extrajudiciaires», George W. Bush jr, après les attentats terroristes du 11 Septembre 2001, et Barack Obama a ordonné plusieurs centaines d’exécutions ciblées par drones.

La connivence israélo-marocaine s’est poursuivie en dépit de la décapitation du leadership palestinien, par les Israéliens, et le recours aux assassinats «extra judiciaires» des deux principaux dirigeants du Hamas, Cheikh Ahmad Yassine et son successeur Abdel Aziz Rantissi. Une collision qui acte une forme de forfaiture de la part du pouvoir chérifien.

Le livre suggère aussi clairement qu’Israël a utilisé un poison radioactif pour tuer Yasser Arafat, le chef historique palestinien, ce que les dirigeants israéliens ont toujours nié. Bergman écrit que la mort d’Arafat en 2004 correspondait à un modèle et avait des partisans. Mais il évite d’affirmer clairement ce qui s’est passé, expliquant que la censure militaire israélienne l’empêche de révéler ce qu’il pourrait savoir.

Deux monuments ont été édifiés au Maroc pour immortaliser l’œuvre d’Hassan II : son mausolée à Rabat et la Mosquée de Casablanca, l’une des plus grandes du monde, qui porte son nom. Mais celui que la presse occidentale, particulièrement la presse française engourdie par la diplomatie de la Mamouniya, encensait comme un «Machiavel arabe doté de la baraka», se révélera être, à la lecture des révélations du livre de Ronen Bergman, un mauvais génie, une imposture.

Et les deux monuments édifiés à la gloire posthume du Commandeur des Croyants et Président du comité Al Qods, -mais néanmoins un des principaux artisans du bradage de la Palestine, au même titre que l’Arabie saoudite-, se perçoivent, rétrospectivement, comme les stigmates du règne hideux d’un parfait sous traitant de l’impérium israélo-occidental. D’un être maléfique. D’un souverain vil et servile.

Source : frontiereblog, 20 avril 2019

Tags : Maroc, Hassan II, monarchie alaouite, Israël, Mossad, Ben Barka,

Maroc – Constitution : on n’est pas sortis de l’auberge alaouite

Lors de son allocution de vendredi soir, le roi du Maroc a planté le décor de la nouvelle charte qui devrait parachever « la construction de l’Etat de droit et des institutions démocratiques ». Un discours historique ? Peut-être. Même si depuis l’avènement sur le trône de Mohamed VI, les « discours historiques » et les proclamations capitales ont eu tendance à se multiplier.

Une déclaration à un quotidien étranger informant que le conflit du Sahara était réglé, une allocution télévisée annonçant la prétendue découverte de pétrole dans le sud du pays, et maintenant l’annonce d’une nouvelle constitution et de lendemains qui chantent. Premier constat involontaire, après pratiquement 12 ans de règne (trois mandats présidentiels américains), on remarque qu’il est toujours question de « parachèvement » et de « construction » de la démocratie.

Des avancées, il y en a bien évidemment dans le nouveau texte constitutionnel. L’égalité homme-femme qui sera inscrite dans la loi, le renforcement des attributs de la cour des comptes (dont le dernier rapport nous a révélé qu’il y avait beaucoup de voleurs à la tête des administrations publiques) et la protection, voilée, de la liberté de conscience. Un joli pied de nez au Parti de la justice et du développement (PJD) d’Abdelillah Benkirane, l’ex-militant radical de la Chabiba islamiya devenu ces derniers mois, comme tant d’autres ex mordus des extrêmes, plus royaliste que le roi.

Le tamazight, la langue ancestrale des Marocains, devient langue officielle. Le souverain a mis fin au folklore de la langue « nationale », qui n’avait aucune validité juridique et n’était pas contraignante. Mais il y a tout de même un léger doute quant à sa mise en place. Le roi a prévenu que « son officialisation effective devra s’inscrire dans un processus graduel ». Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’il faudrait attendre qu’une nouvelle génération émerge des écoles bilingues où le tamazight, qui n’est toujours pas unifié linguistiquement, serait enseigné.

Autre avancée concrète, l’interdiction de la transhumance parlementaire. Cette pratique, qui était pourtant interdite, a bénéficié avant tout ces dernières années à un certain Fouad Ali El Himma, l’« ami du roi » et fondateur du « parti du roi », le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), qui a débauché pratiquement tous les parlementaires de sa formation politique.

En ce qui concerne la diaspora marocaine à l’étranger, le nouveau texte évoque généreusement une « représentation parlementaire » pour les Marocains de l’étranger, mais Mohamed VI a immédiatement souligné que celle-ci serait effective « dès que la formule démocratique y afférente aura muri ». C’est-à-dire qu’elle est renvoyée aux calendes grecques.

Par contre, la consécration dans le projet de constitution de « tous les droits de l’homme, notamment la présomption d’innocence, la garantie des conditions d’un procès équitable, la criminalisation de la torture, des disparitions forcées, de la détention arbitraire et de toutes les formes de discrimination et des pratiques humiliantes pour la dignité humaine », sonne évidemment faux.

Car comme Hassan II, mais dans une moindre mesure, Mohamed VI possède aussi son petit jardin secret (le centre de détention clandestin de Témara) et ses petites années de plomb faites de disparitions forcées, de séquestrations et de tortures, le tout dans une mer de « pratiques humiliantes ». Est-ce que c’est sûr qu’avec un nouveau texte on puisse changer de mentalité ? Pas si sûr.

La violente répression du mouvement du 20 février, qui a été la cause première de la mort de Kamal Ammari à Safi, a mis en évidence que les réflexes d’antan n’ont pas disparu. Pour preuve, quand Mohamed VI explique que la nouvelle constitution garantit « la liberté de la presse, d’expression et d’opinion, et le droit d’accès à l’information », il semble oublier qu’il vient d’envoyer en prison l’un de ses plus fidèles journalistes qui a eu le malheur de critiquer les méthodes de ses services secrets et a révélé une affaire de corruption impliquant son « ami » El Himma.

Quant aux nouveaux pouvoirs du premier ministre, s’ils sont réels, il faut dire sans ambages qu’on en attendait plus. Certes, le premier ministre, qui sera issu des urnes devient « chef du gouvernement » et aura des pouvoirs renforcés comme de proposer ses ministres et de mettre fin à leurs fonctions, ainsi que nommer par décret ses hauts fonctionnaires. Mais, le roi continue de présider le conseil des ministres dont les pouvoirs de décision sont autrement plus amples et plus importants que ceux du conseil de gouvernement.

Le roi garde aussi, mais ce n’est pas une surprise, la haute main sur les nominations dites sensibles. Ainsi, si le chef du gouvernement, qui n’aura aucune autorité sur l’élément militaire, paramilitaire ou policier pourra « choisir » les noms des walis, gouverneurs et ambassadeurs (c’est-à-dire les cadres issus des ministères de l’intérieur et des affaires étrangères) ces derniers devraient être « nommés » par le roi. Un nom qui déplait au souverain, dont on connait la rancune tenace, et c’est la trappe.

Même chose pour les responsables des« administrations de la sécurité intérieure et des institutions nationales stratégiques », en clair la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), la Direction générale de la sécurité du territoire (DGST ou DST, la principale police politique), et la Direction générale des études et de la documentation (DGED) dont l’actuel patron, Mohamed Yassine Mansouri, est un autre « ami du roi ». Il est plus que probable que les noms des titulaires de ces postes seront soufflés au premier ministre par le cabinet royal. Car la sécurité et les forces armées vont rester entre les mains du roi. « Etant entendu que la nomination à des postes militaires demeure de la compétence exclusive et régalienne du roi, chef suprême, chef d’Etat-major général des Forces armées royales » prévient-il.

Pour boucler la boucle, il y aura bien, comme l’avait annoncé Demain, un « Conseil supérieur de la sécurité », dont le but sera de coordonner les différents corps sécuritaires. En somme de contrôler la force armée. Au cas où…

L’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis des pouvoirs exécutif et législatif sera consacrée, dit-on. Mais n’est-ce pas le cas avec l’actuelle constitution ? Même chose pour la « pénalisation constitutionnelle » de toute ingérence de l’autorité, de l’argent ou de tout autre forme de pression, dans les affaires de justice, dont les principaux bénéficiaires ces dernières années ont été des proches du pouvoir. Et ceux qui s’y sont opposés ont été éloignés de leurs postes ou expulsés de la magistrature.

Demandez au juge Jaâfar Hassoun pourquoi il a été expulsé de la magistrature. Pour avoir informé un journaliste des prochaines nominations décidées par le conseil supérieur de la magistrature dont il était membre, pourrait nous répondre vigoureusement le ministre de la justice, Mohamed Naciri. Pour avoir été le premier juge marocain à avoir eu le courage de s’opposer au PAM dans une affaire d’élections truquées à Marrakech, devrait-on lui rétorquer.

Mais enfin, nous dira-t-on, le roi n’est plus sacré, c’est une extraordinaire avancée. Quelle divine surprise ! Il a fallu attendre 2011 pour que l’être marocain se rende compte enfin qu’un homme, tout roi qu’il est, ne peut être sacré. Ne peut être comparé à dieu. Disons alors que jusqu’en 2011 nous étions des arriérés consentants et qu’en 2011 nous nous sommes rendus compte que nous avons été des arriérés consentants.

Et pour ceux qui croient que nous sommes sortis de la monarchie exécutive dont l’un des fondements réside dans la religion, il faut signaler que Mohamed VI reste le « commandeur des croyants ». Ce n’est certes pas du Ali Khamenei, l’actuel guide suprême de la révolution islamique en Iran, pays avec lequel le Maroc a rompu ses relations pour marquer sa différence, mais cela lui ressemble fort.

Enfin, pour ne pas faire trop dans la critique, on ne peut que saluer la « constitutionnalisation du Conseil de la concurrence et de l’Instance nationale de la probité et de lutte contre la corruption », en espérant que ces deux organismes vont avoir maintenant suffisamment de courage pour s’opposer à la concurrence déloyale et hégémonique de la SNI (Société nationale d’investissement), dont le capital est détenu à plus de 60% par la famille royale et dont le principal dirigeant, Hassan Bouhamou, a été accusé de corruption devant un tribunal américain.

Dernière remarque. La preuve que les choses ne vont pas tellement changer avec la nouvelle charte a été faite vendredi dernier, tout de suite après le discours royal. Immédiatement après que le roi ait demandé solennellement à ses sujets de voter « oui » au référendum, des milliers de marocains, officiellement de manière spontanée, mais en réalité fortement encadrés par des fonctionnaires de l’administration caïdale et quelques partis politiques, se sont jetés dans la rue pour proclamer leur adhésion à un texte dont ils n’ont pourtant que sommairement pris connaissance.

Dans leur hâte à crier « vive le roi ! » et à proclamer éternelle fidélité à la monarchie, ces fidèles téléguidés ne s’étaient pas rendus compte que lors de son allocution télévisée le roi avait commis un léger lapsus en parlant de « constitution imposée ».

En résumé, et en trois quatre mots, c’est pas la nouvelle constitution qui va nous sortir de l’auberge alaouite.

Demain Online

Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, monarchie alaouite, palais royal,

Le roi du Maroc : « Oui aux juifs, non à ma sœur israélienne »

Dans le but d’arracher le soutien des Etats-Unis à ses ambitions expansionnistes au Sahara Occidental, le Maroc compte exclusivement sur ses relations avec les lobbies juifs.

Dans ce contexte, Rabat tente de projeter à l’extérieur une image d’un Maroc dont la communauté juive jouit d’un statu particulier. Une opération politique qui souvent se heurte avec la réalité : le roi du Maroc s’est autoproclamé « Commandeur des Croyants » et il tient aussi le titre de président du Comité Al-Qods. Mohammed VI tente de concilier les deux choses à la fois au risque de s’attirer les foudres des barbus qui gouvernent au Maroc depuis 2011 et qui refusent toute normalisation avec l’État Hébreu.

Dans le but d’attirer la sympathie de l’Occidental, le roi du Maroc a toujours nommé des citoyens marocains de confession juive dans des postes gouvernementaux. André Azoulay est conseiller royal depuis l’époque de Hassan II et Serge Berdugo est ambassadeur itinérant chargé de la communauté des juifs marocains vivant à l’étranger.

La monarchie marocaine compte sur ses relations avec les juifs pour sa survivance. Gràce à ces relations, Hassan II a pu éliminer son principal opposant à l’étranger, Mehdi Ben Barka, et construire au Sahara Occidental un mur de défense militaire de 2700 km de longueur.

En dépit des nombreux services rendus par Israël au roi du Maroc, l’amour proclamé à la cause juive est vite démentie par la réalité. A titre d’exemple, son histoire avec une dame israélienne qui a déclaré être sa demi-sœur.

Apparemment, dans les années 1950, parmi les nombreuses aventures sexuelles du prince Hassan il y avait Anita Benzaquen, nièce de Léon Benzaquen, figure de la communauté juive marocaine et futur ministre des PTT. De cette liaison, deux enfants sont nés : Hedva et Jacky. Ils ont émigré en Israël avec leur mère dans les années 1960.

Le 19 août 2008, le quotidien israélien Yedioth Aharonot publiait dans sa une un article sous le titre de « Le roi et moi » avec une image de Hedva portant la photo du roi défunt Hassan II pour illustrer la ressemblance entre père et fille. Dans l’article, Hedva raconte l’histoire de la romance de sa mère avec Hassan II et déclare ne rien demander sauf rencontrer son demi-frère Mohammed VI et le saluer. Pour tenter de donner suite à cette demande, Yedioth Aharonot a, contacté Badreddine Radi, un fonctionnaire du ministère de la Communication à Rabat. Après « 24 heures de réflexion », dit le quotidien israélien, M. Radi a répondu que le Maroc « ne donnera aucune réponse officielle à ce récit ».

Un épisode qui vient s’ajouter aux nombreuses histoires délirantes de la monarchie marocaine. On raconte que la mère de Hassan II était Abla Leglaouiya, une esclave qui appartenait au Pacha Legaloui. Il l’avait offerte en cadeau au roi Mohammed VI. Elle était déjà enceinte du prince Hassan.

Selon plusieurs récits, Hassan II était un cocu consentant. Apparemment, il était au courant d’une relation entre l’une de ses femmes, Lalla Latifa, la « mère des princes », et son garde de corps Mohamed Mediouri. De cette relation seraint né l’actuel roi du Maroc Mohammed VI. Juste après la mort de Hassan II, Mediouri a épousé Lalla Latifa. Mohammed VI n’était pas d’accors avec ce mariage et les a condamnés à vivre en France, loin des rumeurs sur leur liaison.

Mohammed VI, pour sa part, a épousé Lalla Salma, fille des Bennani, une famille d’origine juive convertie à l’Islam. Elle a largement contribué à améliorer l’image de la monarchie marocaine mais elle a fini par quitter le foyer conjugal royal à cause de l’homosexualité de Mohammed VI et sa grave maladie appelée Sarcoïdose.

Tags : Maroc, Mohammed VI, Monarchie alaouite, Hedva Selaa, lobby juif, Hassan II, Anita Benzaquen,

L’opinion publique sur l’autorité religieuse du roi du Maroc

Dans quelle mesure les Marocains perçoivent-ils favorablement le leadership étatique en matière de religion ou voient-ils le chef de l’Etat, le roi Mohammed VI, comme une source d’autorité religieuse?

ANNELLE SHELINE examine ces questions dans le présent numéro, rédigé dans le cadre d’une étude de deux ans du Centre pour le Moyen-Orient sur l’autorité religieuse au Moyen-Orient.

Le Maroc s’est efforcé ces dernières années de s’ériger en rempart contre l’extrémisme religieux: le gouvernement forme des femmes à servir de guides religieux, ou «mourchidates», pour lutter contre les messages violents; Depuis son lancement en 2015, le Centre de formation des imams a reçu des centaines d’imams d’Europe et d’Afrique pour étudier l’islam marocain. en 2016, en réponse aux atrocités de l’Etat islamique contre les Yazidis, le roi du Maroc a réuni des leaders musulmans réputés pour publier la Déclaration de Marrakech sur les droits que l’Islam garantit aux non-musulmans.

De telles initiatives ont contribué à la réputation internationale du Maroc en tant que bastion de la tolérance religieuse sous l’égide de l’État.

Mais dans quelle mesure les Marocains perçoivent-ils favorablement ce leadership étatique dans la religion ou voient-ils le chef de l’Etat, le roi Mohammed VI, comme une source d’autorité religieuse? Selon un sondage d’opinion mené par le Baker Institute en décembre 2017, les autorités marocaines les répondants considèrent le roi comme un chef religieux. Les conclusions corroborent la revendication du roi sur le titre de «commandant des croyants» et semble donc affirmer sa capacité à utiliser des justifications religieuses pour lutter contre la violence religieuse.

Le roi Mohammed VI et les institutions religieuses de l’État affirment que le Maroc embrasse une combinaison de trois traditions islamiques: la branche maliki de la jurisprudence sunnite, la doctrine Ash ofari du rationalisme et la tradition soufie de l’Imam Junayd1. forme spécifiquement marocaine d’islam qui inocule le royaume contre l’extrémisme. Un des éléments les plus significatifs de l’islam marocain est la figure du commandant des fidèles ou «Amir al-Mu’mine», un statut détenu par le roi du Maroc qui prétend être un héritier du prophète Mahomet. La figure du commandant des fidèles est unique au Maroc; Aucun autre chef d’État musulman contemporain ne détient un titre similaire.

Article intégral (en anglais)

Tags : Maroc, Mohammed VI, monarchie alaouite, commandeur des croyants,

Bou Hamara, le faux sultan du Maroc

Tout le monde sait que notre prince bien-aimé, Léopold II, a attiré son regard colonial sur le Congo, mais il s’intéressait également au Maroc. Il a utilisé une figure de marionnette pour cela: Bou Hamara.

Lisez l’histoire de Bou Hamara, le faux sultan du Maroc.

À la fin du XIXe siècle, le sultanat marocain est dans le chaos. La position dominante des sultans au pouvoir de la dynastie Alaoui s’affaiblit et entre régulièrement en conflit avec des seigneurs de la guerre rebelles des montagnes du Rif, dans le nord du Maroc. Au niveau international, la légitimité du sultan s’érode constamment et de nombreux pays européens attirent avec enthousiasme le Maroc en tant que possible zone coloniale.

À la mort du sultan Hassan Ier en 1894, aucun héritier puissant n’est prêt et la position du Maroc en tant que sultanat autonome est compromise. Le fils mineur Abdel Aziz devient un sultan, assisté initialement d’un grand grand vizir. Mais quand cela aussi meurt, Abdel Aziz, désespérément inexpérimenté, vient lui-même à la barre du rugissant sultanat.

C’est dans ce contexte très instable que Bou Hamara se fait entendre pour la première fois. Né sous le nom de Jilali ben Driss Zirhouni al-Youssefi, cet étudiant en ingénierie intelligent parvient à faire son chemin jusqu’au secrétaire de Moulay Omar, frère du sultan. Cependant, il est reconnu coupable de fraude et disparaît – temporairement – de la scène politique.

Pendant ce temps, le roi belge Léopold II s’intéresse à l’Afrique du Nord. Il s’était lui-même rendu au Maroc à trois reprises en 1862, en 1897 et en 1900. Pour tenter de réclamer une partie du gâteau marocain, il fit appel à un aventurier français, Gabriel Delbrel, comme confident à la cour marocaine.

Le sultan Adel Aziz est accusé d’avoir été manipulé par les puissances coloniales européennes. Et soudain, Bou Hamara se présente à nouveau. En tant que sorte de messie, assis sur un âne (= sens littéral de son surnom de Bou Hamara), il apparaît dans des villages.

Il prétend guérir les gens grâce à l’imposition des mains et répand la rumeur qu’il n’est nul autre que Moulay Mohammed, le frère aîné du sultan, qui a été écarté et a mené une vie cachée, mais était connu du peuple. Bou Hamara prétend donc être le véritable sultan, le prince perdu qui finit par revendiquer sa position légitime après des années de secret. Le message se fait entendre et un village après l’autre se joint. Bou Hamara acquiert progressivement son deuxième surnom, celui de le rogui, qui signifie « prétendant au trône ».

Au départ, le sultan Abdel Aziz s’est laissé engager, mais lorsque Bou Hamara et ses partisans réussissent à s’emparer de la ville de Taza, le sultan doit intervenir. Il laisse son frère, le vrai Moulay Mohammed, apparaître sur un marché dans l’espoir de discréditer Bou Hamara. Mais l’acte de présence de Mahomet dégénère en une hystérie de masse qui tourne au profit du prétendant au faux trône, Bou Hamara, et ne fait que contribuer à son mystère.

L’engagement actif de la Belgique au Maroc contraste avec l’attitude officielle de notre pays lors de la Convention d’Algésiras sur le problème marocain, qui s’est tenue en avril 1906. Fidèle à la directive officielle, la Belgique doit adopter une position neutre et ne peut pas profiter de la convention. Entre-temps, des rumeurs circulent selon lesquelles le drapeau tricolore belge flotte sur le territoire marocain et Léopold II conclut des accords avec Bou Hamara concernant des livraisons d’armes et des concessions minières.

À l’apogée de sa puissance, Bou Hamara domine une région du Rif de 900 km de large, deux fois plus grande que la Belgique. Il a plus de 20 000 combattants. Bien qu’il doive abandonner la ville de Taza au fil du temps, Bou Hamara continue de contrôler une partie importante de l’arrière-pays marocain.

Nouveau sultan

Insatisfait de la convention internationale – lire: l’ingérence étrangère – en 1908, Abdelhafid, frère du sultan, écarta l’impuissant Abdel Aziz. Le tout nouveau sultan Abdelhafid décide de mettre fin au mouvement rebelle Bou Hamara. Lui-même n’envoie pas de troupes, mais mobilise le clan Ait Waryaghar, le groupe de Berbères le plus important du nord du Maroc. Ils réussissent à capturer le faux prétendant du trône. Pris au piège dans une cage à singe, Bou Hamara est emmené à Fès.

Ce clan Ait Waryaghar deviendra plus tard un acteur crucial du Rif. Dans les années 1920, leur chef Adb-El-Krim a contesté avec succès les puissances coloniales avec sa République du Rif pendant quelques années.

Bou Hamara est condamné à mort à Fès le 10 septembre 1909. Pendant que le sultan et son harem regardent – ou du moins la presse sensationnelle le dit – Bou Hamara est jeté devant les lions dans le zoo du palais. Les bêtes le blessent, mais quand elles sont nourries, elles ne le dévorent pas. Un serviteur doit le tuer avec un poignard. Selon une autre version, il est abattu. Enfin, son corps est brûlé.

À la mort de Bou Hamara, le rêve marocain de Léopold II prend également fin. Les projets que le roi de Belgique avait prévus se retrouvent dans la partie inférieure de l’office royal et il ne se concentre désormais plus que sur son autre projet: Congo-Etat Libre.

Histoire oubliée

L’affaire se poursuit au Maroc. Le nationalisme dans le Rif – la région berbère au nord du Maroc – est toujours vivant et tourne régulièrement la tête. Maintenant que le printemps arabe a également trouvé un second souffle dans le Rif, le drapeau de la République ddu Rif, par exemple, flotte fièrement pendant les manifestations.

L’histoire de Bou Hamara montre également que les nombreux Belges ayant des racines dans le nord-est du Maroc étaient déjà connectés à l’histoire de la Belgique beaucoup plus tôt qu’ils ne l’auraient soupçonné. Bien avant que leurs parents ou leurs grands-parents aient quitté la maison pendant la période de migration de travail d’après-guerre, l’un des nombreux projets impérialistes de Léopold avait déjà écrit une page oubliée de l’histoire commune belgo-marocaine.

Remerciement

Ce Canvas Curiosa a vu le jour grâce aux suggestions et aux informations de Gert Huskens, doctorant en histoire à l’ULB et à UGent. Il travaille pour le projet Pyramids & Progress.

Source : canvas.be, 19 vr 2019

Tags : Maroc, protectorat, Rif, Hirak, Bouhmara, monarchie alaouite,

Lalla Salma du Maroc dans la presse internationale

Lalla Salma, tuée ou enfermée?

50plusser.nl, 16/03/2019

En fait, il n’y a que deux explications possibles que la princesse Lalla Salma n’a pas entendues dans le monde depuis deux ans: elle a été assassinée par son mari, le roi du Maroc, Mohammed VI, ou par lui dans son palais ou peut-être emprisonné ailleurs.

Et en réalité, c’est comme avec la pédérastie de Michael Jackson, tout le monde « savait » à ce sujet, ou pratiquement personne n’aurait exclu qu’il y avait des avances sexuelles de MJ parmi les enfants avec qui il partageait à plusieurs reprises le lit.

Et nous savons tous que Lalla Salma est capturée ou tuée.

Willem-Alexander et Maxima savaient que récemment rendu visite à Mohammed, Meghan et Harry le savaient, tout le peuple marocain le savait, mais exactement comme pour la pédérastie de MJ, peu importe.
Pendant combien de temps continuerons-nous à dire / penser: «ça ne fait rien»?

Et quelles seront les réactions quand il s’agira de révéler le destin malheureux de Lalla Salma, de sorte que personne ne soit informé de tout ce qu’elle a vécu pendant tout ce temps?

Après x ans, nous aurons l’occasion de voir un documentaire de 4 heures sur ce sujet, dont nous pourrons parler avec étonnement pendant des semaines, alors que nous savons tous maintenant que depuis 2 ans, quelque chose de terrible doit être arrivé à Lalla Salma. ..

Quelle créature merveilleuse l’homme est ..

La Princesse Lalla Salma s’engage pour la première fois depuis deux ans

Royal Central, 13/04/2019

Après presque deux ans d’absence, de nombreuses rumeurs concernant le divorce et la confusion qui règne quant à son sort, la princesse Lalla Salma du Maroc a pris un engagement, même s’il n’était pas officiel.

La princesse, qui s’était engagée pour la dernière fois fin 2017, était mercredi matin dans la ville de Beni Mellal, dans l’intérieur du Maroc, pour rendre visite au centre d’oncologie Beni Mellal lors d’une visite non officielle. Le centre d’oncologie a confirmé la présence de la princesse Lalla Salma au Royal Central en précisant qu’elle était arrivée à midi.

Des témoins ont rapporté que la princesse avait passé environ deux heures au centre à rendre visite à des patients et à s’entretenir avec le personnel de l’hôpital. Elle était encerclée par une forte sécurité et serait partie de Marrakech.

Le grand mystère du Maroc: où est allée la femme du roi Mohammed VI?
Ce week-end, Meghan Markle et le prince Harry se rendent au Maroc.

Vogue.nl, 23 février 2019

Aujourd’hui, le prince Harry et Meghan Markle, une femme très enceinte, arrivent au Maroc. Ce n’est pas sans controverse, car la sécurité de la famille royale est à craindre parce que le pays est ravagé par les émeutes. Un plan de sortie a déjà été mis en place pour cela, si la menace devenait trop grande pour le couple. Ce n’est pas la seule chose qui éclipse leur visite. Car la question se pose à nouveau: où est allée la femme du roi, la princesse Lalla Salma? On dirait qu’elle a disparu de rien il y a deux ans. C’est ce qu’on appelle « le grand mystère du Maroc ».

Disparition

La princesse Lalla Salma n’a pas été vue depuis deux ans, même lors d’importantes occasions royales. Salma est née en tant que fille civile qui a travaillé comme informaticienne. Ce n’était pas un choix évident qu’elle soit devenue l’épouse du roi marocain, mais Mohammed VI l’a quand même choisie. Il a également rompu avec la tradition voulant que la femme du roi ne soit pas présente en public. Elle avait déjà été vue lors de l’inauguration de Willem-Alexander. Elle a également travaillé pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La princesse (aujourd’hui âgée de 40 ans) est aimée par le peuple marocain et elle est connue pour son style. Elle a souvent fait son apparition dans la couture française et porte fièrement son bouquet de boucles rouges. En 2014, elle a même été élue «la femme la plus inspirante du monde arabe». Malheureusement, elle n’a pas été vue depuis 2017.

Les médias marocains n’en parlent pas, mais les journaux espagnols le font. Par exemple, des histoires circulent selon lesquelles le couple est divorcé depuis que le roi a dû subir une opération du cœur à Paris.

Remarquablement, elle n’était pas présente au moment où le reste de la famille était sur son lit de malade. Il est permis de se marier au Maroc, mais c’est une perte de visage pour la famille royale. C’est tabou d’en parler. « Lorsque la question sur son divorce a été posée à un porte-parole, ils se sont sentis vraiment gênés », a déclaré le roi Willem-Alexander. Alors que Salma s’entend généralement bien avec d’autres membres de la famille royale, comme la reine Letizia d’Espagne, elle risque de ne plus en voir aucune. La question est donc de savoir si Meghan Markle la rencontrera. Il semblerait que Salma ait une maison sur l’île grecque de Kéa. Il est vrai que la question est complètement silencieuse dans son propre pays. Bien que le roi ne soit certainement pas considéré comme un dictateur au Maroc, il est populaire. Nous nous demanderons si Salma apparaîtra soudainement lors de la visite mouvementée des Britanniques.

PRINCESS LALLA SALMA
Dans la cage dorée

gala.de, 15/04/2019

Pour la première fois, la princesse Lalla Salma s’est montrée dans son pays pour la première fois. Comment vit la princesse marocaine aujourd’hui?

La scène est paisible: la princesse Lalla Salma, 40 ans, est assise avec sa fille Lalla Khadija, 12 ans, dans un café situé sur la plus célèbre place d’Afrique du Nord, la place Djemaa el Fna à Marrakech. Ils boivent du thé et discutent. Une sortie mère-fille normale, pourrait-on dire.

La princesse Lalla Salma surprise en public

Mais rien n’est normal, c’est une petite sensation. Parce que la princesse n’a pas été vue en public dans leur pays d’origine depuis fin 2017. En conséquence, beaucoup d’attention lui a apporté cette apparence. Pendant un an et demi, Lalla Salma était introuvable. Même pour des œuvres de bienfaisance pour sa fondation contre le cancer, elle est restée à l’écart sans raison apparente. Des rumeurs circulaient selon lesquelles la princesse serait retenue captive dans un lieu secret, prétendant être le roi Mohammed VI. du Maroc, 55 ans ont voulu se séparer. En fait, les anciens couples royaux sont maintenant divorcés. Cependant, Lalla Salma est à peine libre avec elle. Elle vit avec sa fille près de la capitale marocaine Rabat. Bien que l’informaticien diplômé soit parfois vu faire du shopping là-bas. De temps en temps elle va aussi au cinéma « Atlas » ou dîne au restaurant, mais c’est une liberté par tranches: chaque fois qu’elle veut quitter la maison, elle a besoin de la permission de son ex-mari se détourna d’elle devant le roi et ses deux enfants sont tout ce qui reste de Lalla Salma.

Son fils souffre de sa relation tendue

Le fils souffre particulièrement des relations tendues de ses parents. Le prince héritier Moulay Hassan va à l’école à Marrakech et rend visite à sa mère le week-end. Il veut être pilote. Ses notes auraient beaucoup empiré, plus encore que celles de sa fille. En tant qu’héritier du trône, Moulay Hassan devait déjà accompagner son père lors de plusieurs voyages à l’étranger et lors de rendez-vous publics – et remplacer la mère. Même la jeune femme âgée de 12 ans, Lalla Khadija, intervient parfois en tant que Première Dame. Beaucoup de responsabilité pour les deux enfants.

Traduction automatique

Tags: Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, monarchie alaouite,

Maroc : La monarchie, «une créature» de la France

Par Orilio Leaks

La monarchie, «une créature» de la France. Qui gouverne le Maroc ? Depuis que la bande de régime au service des envahisseurs se sont emparés, par la terreur, du pouvoir – avec l’aide des puissances coloniales occupantes, ce sont les étrangers qui directement ou indirectement gouvernent notre pays!

La seule forme « d’alternance » du pouvoir que nous avons connu, jusqu’à présent, est l’alternance entre colonialisme et le néo-colonialisme. Quand la dynastie des ancêtres de Mohamed VI s’est sentie sérieusement menacée par la révolution du peuple marocain, en 1911 et 1912, elle a fait appel à l’envahisseur étranger pour la protéger.

C’est de là quarante ans de la résistance du peuple marocain, le colonialisme qui se sentait incapable et menacé, a fait appel à son tour à la dynastie alaouite pour protéger les intérêts essentiels du colonialisme sous forme d’un néo-colonialisme plus masqué et camouflé !

C’est ainsi, qu’en 1956, le sultan Mohamed V a joué le rôle d’un véritable « Cheval de Troie » des occupants. Et c’est ainsi que la révolution de la résistance marocaine a été avortée en faisant appel à la même dynastie qui avait livré le Maroc aux occupants en 1911 !

Souvenons nous que lorsque les Français occupèrent Fez, notre capitale d’alors le 21 mai 1911, la France avait déjà les mains totalement libres au Maroc. Le Sultan Hafid qui s’appelait, lui-même, « le victorieux » reçut son ami F.Weisberger, l’envoyé spécial du journal « Le Temps », pour lui expliquer et lui faire répéter que « le plus français des Marocains, c’était moi » !

Le « commandeur des croyants » ajouta : « Mon désir le plus sincère est de marcher la main dans la main avec la France, mais je suis entouré de gens malfaisants qui ont intérêt à me brouiller avec la France » [sans doute les Rifains et le peuple marocain en armes contre l’invasion]. « J’apprécie à leur juste valeur les services que me rend votre mission militaire. »

C’était en Mars 1911. Et ce n’était pas un lapsus, quelques mois plus tard Hafid « le victorieux » recevait le même Weisberger (voir Le temps du 24/12/1911), son inspirateur et haut-parleur préféré, pour lui dire combien il était décidé à aller jusqu’au bout de sa collaboration avec les français. Il commença par faire l’éloge le plus dithyrambique du commandant Mangin. Normal : Mangin l’avait sauvé du désastre puis du ridicule.

La grande fête de l’Aïd El Kebir ; de cette année-là, avait été complètement boycottée par ses sujets : le mechouar de son palais aurait été vide, si Mangin ne l’avait fait occuper par les troupes « new-look » formées par les occupants et dont les beaux uniformes tout neufs avaient été fournis par la mission militaire française, tout exprès pour la circonstance. L’armée française s’occupait même du décor et fournissait des figurants mal salariés.

Hafid « le victorieux » tenait absolument à ce que la France sache combien il lui était infiniment reconnaissant. Il termina l’entretien (publié dans le Temps le 24/12/1911) en disant : « Je suis fermement décidé à profiter du précieux concours de votre mission militaire pour réorganiser mon armée, réorganisation qui est elle-même la base de toute réforme fiscale. Je réussirai, si la France veut bien m’y aider. »

Ces déclarations du Sultan Hafid sont très révélatrices du qui et du comment le Maroc a toujours été gouverné sous le pouvoir de la dynastie actuelle !

Cela s’est passé au début du 20ème siècle. Mais avec ce qui ce nous arrive actuellement, cent ans après, et au début de ce 21ème siècle, nous montre que l’histoire se répète pour les peuples et les pays qui n’en tirent pas les leçons adéquates !

Le Sultan « Hafid » d’hier est le « Karzaï » d’aujourd’hui, le « Abbas », le « Allaoui », le « Malki », le « Séniora », le « Moubarak », le « Ben Ali »… de la Palestine, au Liban, de l’Afghanistan en Iraq et de la Somalie au Darfour en attendant le tour du Maghreb.

Les tyrans arabes, les occupants d’aujourd’hui ayant réussi pour l’affaiblir à diviser le monde arabo-islamique en des petites entités, ils visent maintenant à diviser ces petits Etats en de micro-entités faciles à dominer, manipuler et dévorer !

Tags : Maroc, Makhzen, monarchie marocaine, monarchie alaouite, Moulay Hafid, protectorat français,

Le Maroc vu par le site Bibliomonde

Le roi Mohammed VI est le chef de l’État marocain depuis le 23 juillet 1999. C’est le 18e souverain de la dynastie alaouite (ou Alawite) qui règne sur le Maroc depuis 1666. Il a succédé à son père, Hassan II, monté sur le trône en 1961. Les souverains marocains portent le titre de « roi » depuis 1957, dans le passé, ils étaient « sultan ». La succession au trône est héréditaire, mais a fait l’objet de plusieurs manipulations entre 1907 et 1955 du fait de l’occupation française.

Le roi du Maroc

Il cumule fonction politique et fonction religieuse ce qui lui confère des pouvoirs très étendus sur lesquels Hassan II s’était appuyé pour instaurer une véritable dictature. Dès son premier discours, Mohammed V a annoncé qu’il ne renoncerait à aucune de ses prérogatives.

– il règne et gouverne : l’essentiel du pouvoir politique demeure entre ses mains. Il nomme et révoque le Premier ministre, peut dissoudre les assemblées, peut suspendre la constitution… Il est aussi le chef des armées. Le pouvoir royal s’inscrit dans un cadre parlementaire très largement formel : les conseillers du roi forment un véritable gouvernement parallèle qui n’a aucun compte à rendre. Depuis 2001, il dispose du relais de « super walis » qu’il a nommé dans les grandes régions (voir la fiche). Beaucoup de responsables marocains souhaite une révision de la Constitution dont l’article 19 attribue au roi l’essentiel du pouvoir exécutif.

– il est le chef spirituel des Marocains musulmans : la dynastie alaouite affirme descendre du prophète. En 1962, Hassan II avait fait inscrire le titre de « commandeur des croyants », accordé au roi du Maroc, dans la constitution marocaine (voir la fiche).

Le style du nouveau roi et surtout le contraste avec l’attitude méprisante et féodale de son père, ont maintenu une certaine popularité dont il jouit depuis son accession au trône. La vie du palais et les pouvoirs dont il dispose reste néanmoins d’une opacité totale. La presse, sous peine de censure, n’a pas le droit d’émettre la moindre critique à son égard.

La cérémonie d’allégeance voit chaque 24 juillet (le 4 mars à l’époque d’Hassan II) tous les responsables du royaume venir s’incliner devant la personne du roi. Cette cérémonie traditionnelle qu’Hassan II avait transformé en grande fête au cérémonial grandiose est perçu comme le ciment de la nation.

La monarchie marocaine demeure le tabou absolu en matière de liberté d’expression en dépit de l’arrivé d’un nouveau monarque sur le trône. Au printemps 2003, le journaliste Ali Lmrabet a été condamné à 3 ans de prison ferme pour « outrage au roi » (concrètement, il s’était étonné que, lors des débats au Parlement sur la loi de finance, le budget consacré au Palais soit voté sans discussion. À cela, il faut ajouter la publication d’un entretien avec un républicain marocain dans le journal, aujourd’hui interdit, qu’il dirigeait).

Le Palais

« Les proches collaborateurs du roi sont montrés du doigt. Hassan II était entouré d’une poignée de conseillers politiques de premier ordre. Rien de tel avec son fils. Le mythe des « quadra », ces jeunes gens à la tête bien faite passée par le collège royal et épris de modernité, a fait long feu. Aucun de ceux qui gravitent autour du roi ne s’est imposé par la vigueur de ses analyse, le courage de ses prises de position. L’unique ambition des « sabra de M 6 » semble se résumer à plaire au monarque, à le flatter et à prévenir ses moindres désirs. L’amateurisme de la « garde rapprochée de M 6 » a fait ressurgir quelques-uns des anciens conseillers du roi défunt. Entre ces rescapés et la nouvelle génération, des conflits nourrissent une impression de flou et de désordre au sein du Palais. Les responsabilités qu’ils sont censés se partager sont diffuses, mal définies. Quiconque détient une parcelle de pouvoir en use et en abuse pour son propre compte davantage qu’au profit de la collectivité. » (Jean-Pierre Tuquoi, Le Dernier roi)

La famille royale

Le roi Mohamed VI, un fils, l’ordre dynastique comprend :

2) Moulay Hassan, fils de Mohammed VI.

3) Moulay Rachid, le frère cadet du roi.

4) Moulay Hicham Ben Abdellah, cousin du roi (né en 1964), mais qui n’appartient pas au premier cercle des intimes du souverain. Sans doute parle-t-il trop de démocratie ?
Il a été, en 2000, le collaborateur de Bernard Kouchner au Kosovo. Il ne cesse de dénoncer l’immobilisme du pouvoir actuel.

Parmi les autres membres de la famille ayant un rôle officiel ou semi-officiel :

La Princesse Lalla Meriem, l’une des trois sœurs du roi (née en 1962) que Hassan II avait marié à Fouad Fillali, patron de l’ONA, dont elle a divorcé en 1997.

Le 21 mars 2002, le roi Mohamed VI a épousé Salma Lalla Bennani, jeune ingénieur en informatique de 24 ans vivant à Fès, la cousine d’un proche du roi. Elle porte désormais, le titre de « princesse », celui de « reine » n’existant pas au Maroc.

Leur fils, Moulay Hassan (futur Hassan III) est né le 8 mai 2003. Une fille, prénomée Khadidja, est née en mars 2006.

L’article 20 de la Constitution marocaine de 1996 stipule que « la couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se transmettent de père en fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de Sa majesté, à moins que le roi ne désigne de son vivant un successeur parmi ses fils autre que son fils aîné ». « Le roi est mineur jusqu’à 16 ans accomplis », prévoit l’article 21.

La dynastie

C’est un peu par hasard si la branche de la famille Alaouite (ou Alawite) à laquelle appartient Mohammed VI règne sur le Maroc. Au cours du XXe siècle, l’ordre de succession dynastique a été plusieurs fois modifié par les autorités françaises en fonction de ses intérêts (voir chronologie).

Au début de ce siècle, le sultan en titre s’appelait Moulay-Abd-el-Aziz. Il a régné de 1894 à 1907, date de sa destitution par les Français qui craignaient qu’il ne se tourne vers les Anglais. Il a été remplacé par son frère, Moulay Hafiz,.

À son tour, le sultan Moulay Hafiz, jugé trop germanophile, a été remplacé en 1912 par un autre de ses frères, Moulay Youssef.

À la mort de Moulay Youssef, en 1927, c’est le troisième de ses fils qui est choisi par Paris pour lui succéder, au détriment des deux premiers. Il régnera sous le nom de Mohammed V.

Mohammed V et ses descendants ont, à leur tour, failli perdre leurs droits sur le trône. En 1953, en raison de sa position indépendantiste Mohammed V a été destitué et déporté avec ses enfants à Madagascar. Paris avait mis à sa place un cousin, Ben Arafa, jugé beaucoup plus docile. Contrairement aux interventions précédentes, ce renversement dynastique provoque une véritable indignation parmi la population marocaine largement acquise à l’idée d’indépendance nationale.

Finalement, alors que la guerre a éclaté dans l’Algérie voisine, Mohammed V a été autorisé à rentrer en 1955 et a retrouvé son trône. Ben Arafa, détrôné, finira sa vie en exil à Nice où il est mort en 1976. Le Maroc a obtenu son indépendance en 1956. En 1961, Mohamed V a succombé à une hémorragie au cours d’une opération bénigne. Sa succession fut la première depuis 1894 à ne faire l’objet d’aucune intervention étrangère. C’est son fils aîné, Hassan II, qui monte sur le trône pour un long règne de 38 ans (jusqu’en 1999).

La fortune du roi du Maroc

Le roi du Maroc est un des hommes les plus riches du monde alors qu’en 1956, son grand-père ne possédait aucune fortune notable. L’essentiel de cette immense fortune a été accumulé par Hassan II, père du roi actuel en ponctionnant l’économie marocaine. Elle est en grande partie investie à l’étranger.

Dans les années 1990, un opposant au régime, Abdelmoumern Diouri, en avait dressé un inventaire (contesté par le Palais) : quelque 10 milliards de francs déposés dans une vingtaine de banques française, américaine et suisse. Au Maroc, une vingtaine de palais, plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles (confisquées en 1963 aux colons français), le groupe ONA (Omnium nord-africain) présent dans tous les secteurs de l’économie… À l’étranger, plusieurs immeubles à Paris et à New-York, de nombreux pied-à-terre luxueux aux États-Unis et en France, notamment le château d’Armainvilliers (Seine-et-Marne) deux cents pièces et quatre cents hectares de parc… un portefeuille boursier considérable comprenant des titre américains et européens… Des rumeurs ont circulé sur les bénéfices que Hassan II aurait tiré du commerce du haschisch, cultivé au Nord du pays, mais sur ce trafic, rien n’a pu être prouvé.

En janvier 2000, Cheikh Yassine, le chef islamiste, exhortait le nouveau roi à « racheter et dépasser les crimes de son père » en rapatriant la fortune amassée par Hassan II pour alléger la dette extérieure du pays. Le jeune « roi des pauvres » s’est contenter d’interdire la publication de la lettre du vieux cheikh.

On notera que le terme de makhzen qui qualifie l’administration centrale sur laquelle s’appuyaient les sultans, aujourd’hui le roi, a donné en français le mot de « magazin ». C’est d’ailleurs le sens d’origine du mot arabe. À chaque changement de dynastie, la prise du pouvoir s’accompagnait du pillage des richesses des soumis et de leur accumulation dans les entrepôts royaux. Sur ce plan, comme sur bien d’autres, Hassan II a régné dans selon des traditions séculaires. Avec néanmoins une différence notable : ses richesses accumulées aux dépens au pays ont été placées en grande partie à l’étranger car Hassan II n’a jamais été très sûr de terminer sa vie sur son trône.

« Grâce à Tel Quel, les Marocains savent que le salaire du roi est de 36 000 euros mensuels (432 000 annuels), « ce qui reste relativement raisonnable comparé aux hauts salaires des chefs d’entreprises publiques », note le journal. Cette rémunération (dont on ignore si elle est soumise à impôt) s’accompagne toutefois « d’à-côtés budgétaires » de 170 000 euros, qui englobent les pensions versées au roi et à ses frères et soeurs. Le palais, lui, est un gros employeur avec pas moins de 1 100 postes budgétaires (dont 300 permanents au cabinet royal) pour une masse salariale annuelle d’environ 68 millions d’euros. Les rémunérations des conseillers royaux sont alignées sur celles des membres du gouvernement (5 500 euros par mois). S’il est difficile de quantifier le nombre de voitures dont dispose le palais, le budget dédié au parc automobile à 5,7 millions d’euros par an suggère quelques ordres de grandeur : il était prévu pour 2004 de commander pour 380 000 euros de «voitures utilitaires». Ces chiffres (auxquels on peut ajouter par exemple 2 millions d’euros en dépenses vestimentaires) donneront évidemment le vertige dans un pays où le salaire minimum ne dépasse pas 200 euros et où la communication royale a peaufiné à Mohammed VI au début de son règne une image de « roi des pauvres ». (…) le vrai tabou : la fortune personnelle – mobilière et foncière, au Maroc et à l’étranger – de Mohammed VI, comme de ses frères et soeurs. «4 à 5 milliards de dollars», affirmait il y a quelque temps Forbes, la célèbre revue américaine des affaires. C’est là en tout cas où s’arrête l’enquête de l’hebdomadaire. » (extrait d’un article de José Garçon, Libération, 4 janvier 2005)

Source: Bibliomonde