Maroc / Accusations de pédophilie : des témoins étayent les déclarations de Luc Ferry

Plusieurs personnes ont raconté aux policiers que leurs vacances au Maroc avaient été perturbées par des affaires d’agressions sur mineurs.

Stéphane Sellami | Publié le 24.06.2011, 07h00

Alors que beaucoup la pensaient déjà terminée, l’« affaire » Luc Ferry connaît un prolongement inattendu. Selon nos informations, plusieurs personnes se sont présentées, ces dernières semaines, dans les locaux de la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris, après les déclarations de l’ancien ministre de l’Education nationale (2002-2004) sur des actes de pédophilie dont se serait rendu coupable un ancien ministre de la République au Maroc.

Ces témoins ont livré des éléments « concrets » aux enquêteurs, notamment sur les dates et les lieux des faits relayés par Luc Ferry, le 30 mai sur les plateaux de Canal +.

A l’époque, le philosophe avait déclaré avoir eu connaissance de l’histoire d’un ministre qui se serait fait « poisser » avec de jeunes garçons, il y a quelques années, alors qu’il se trouvait dans un hôtel à Marrakech. Luc Ferry avait assuré tenir cela des « plus hautes autorités de l’Etat » et notamment d’un Premier ministre, sans en préciser le nom.

« A la suite de ces déclarations et de l’audition de l’ancien ministre de l’Education nationale par les policiers, le 3 juin, différentes personnes ont décidé de témoigner spontanément, confie une source proche de l’affaire. Plusieurs ont notamment relaté s’être retrouvés bloquées, pendant plusieurs heures, dans leur hôtel par la police marocaine au cours de leur séjour à Marrakech. Elles ont ensuite été informées qu’elles avaient été retenues après la découverte de faits criminels commis sur des mineurs dans leur hôtel. »

Toujours selon nos informations, plusieurs des personnes entendues ont fourni des précisions sur leur période de présence dans le royaume chérifien. Les policiers de la BPM ont ainsi pu « resserrer » leurs investigations sur les années 2001 et 2004.

« Ces témoignages ont été recueillis avec beaucoup d’attention par les enquêteurs, poursuit la même source. Des vérifications sont en cours, notamment sur la liste des clients des hôtels désignés aux dates précisées par ces témoins. D’autres auditions sont à venir pour étayer ces informations. » A commencer par celles de diplomates français en poste au Maroc à l’époque des faits présumés. Le ministère des Affaires étrangères a été saisi, à ce sujet, d’une demande par les policiers de la brigade des mineurs.

Egalement entendu par les policiers de la BPM, le 10 juin, Yves Bertrand, l’ancien patron des renseignements généraux (1994-2002) — dont le nom avait été évoqué par Luc Ferry lors de son audition — avait assuré avoir « fait état », en 2001, auprès des « autorités de tutelle » de rumeurs d’actes pédophiles par un ex-ministre au Maroc. Dans ses célèbres carnets saisis par la justice dans l’affaire Clearstream, Yves Bertrand évoque une affaire de pédophilie au Maroc, qu’il date de novembre 2001, impliquant un ancien ministre. De son côté, Luc Ferry avait indiqué que ces faits supposés étaient « bien antérieurs » à 2002.

Le Parisien 

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JACK LANG « orgie avec des petits garçons » au Maroc.

L’un des partisans les plus proches de scandale a frappé le politicien français Dominique Strauss-Kahn est aujourd’hui liée à « une orgie avec des petits garçons» au Maroc.

Jack Lang, l’ancienne culture socialiste et secrétaire à l’éducation, se battait pour sauver sa réputation après Luc Ferry, un autre ex-ministre, a révélé le crime à la télévision.

Briser la loi du silence qui permet traditionnellement de telles infractions à conserver un secret, M. Ferry a déclaré: «Nous tous ici le savez probablement tous qui je parle. »

M. Ferry revendiqué l’attaque du sexe de l’homme sur les garçons – qui aurait eu lieu dans la ville touristique de Marrakech et a été découvert par la police qui ont fait irruption « palmeraie ‘a – a été un secret de polichinelle qui a été discuté ouvertement par un ancien Premier ministre.

Prié de dire s’il avait aucune preuve, M. Ferry a déclaré: «Bien sûr que non. Mais j’ai des témoignages de membres du cabinet au plus haut niveau, les pouvoirs publics au plus haut niveau. « 

M. Ferry dit co-panélistes sur le Grand Canal Plus du jury mardi qu’il n’avait pas l’intention de nommer l’ancien ministre, en disant: «Si je laisse son nom à maintenant, c’est moi qui va être chargée et sans doute condamné, même si je sais que l’histoire est vraie. « 

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Jack Lang : Rattrapé par ses casseroles…

Cette fois, c’est loupé : il ne sera pas le premier à occuper le poste de Défenseur des Droits.

Ce poste, qui remplace celui de Médiateur de la République qu’occupait Jean Paul Delevoye, et qui en élargit les prérogatives, vient donc d’échapper à Jack Lang. Officiellement, c’est pour ne pas avoir su tenir sa langue au journal de France 2 au lendemain de la révélation de l’arrestation de DSK. Lang avait en effet cru bon de préciser qu’en l’occurrence, pour la victime présumée, « il n’y avait pas mort d’homme »…

Mais ce n’est peut-être que la goutte qui a fait déborder un vase déjà bien trop plein.

En effet, parmi les responsabilités du poste convoité, il y avait aussi le rôle de Défenseur des Enfants. Et depuis que le nom de Lang circulait, de nombreuses associations qui oeuvrent pour venir en aide aux enfants victimes d’abus sexuels s’insurgeaient contre cette éventuelle nomination. Notamment à cause de plusieurs prises de position et rumeurs pour le moins douteuses et toutes très concordantes dans leur état d’esprit.

En 1977, Jack Lang a ainsi signé une pétition appelant à libérer 3 hommes emprisonnés pour avoir eu des relations sexuelles sans violence avec des mineurs de moins de 15 ans.

Plus tard, en 1991, il déclare, lors d’une interview au magazine Gay Pied, que « La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle d’en aborder les rivages. »

En 1997, le Capitaine Barril, un des patrons de la cellule anti-terrorisme de l’Elysée, a déclaré, lors d’une audience publique « Je me rappelle qu’on nous avait alerté pour stopper l’enquête sur le réseau pédophile « Coral » à cause des personnalités mises en cause. » Plus tard, il s’avèrera que le réseau Coral impliquait plus de 340 personnes issues du milieu des médias, de la politique, de la culture et du journalisme, qui auraient abusé d’enfants handicapés et autistes. Les noms de Jack Lang et de Frédéric Mitterand avaient été cités…

Enfin, plus récemment, lors de l’arrestation de Roman Polanski, Jack Lang faisait partie de ceux qui ont plaidé haut et fort pour la relaxe de celui-ci. Et on retrouvera au sein du comité de soutien au cinéaste pas mal de noms qui figuraient déjà dans le dossier Coral…

Bref, on voit bien que l’homme a de la suite dans les idées…

Rappelons ici, pour compléter le portrait de ce triste sire, qu’il est Député de la 6ème circonscription du Pas de Calais depuis 2007, et qu’à ce titre, il n’a fait aucune intervention en séance, n’a publié aucun rapport ni aucune proposition de loi. Son absentéisme sur les bancs de l’Assemblée est notoire et prouvé par cette absence quasi totale d’activité parlementaire. Mais gageons qu’il reviendra trainer ses guêtres en 2012 pour se faire réélire par des électeurs du Parti Socialiste qui se laisseront encore attraper par ses belles paroles…

Cela faisait déjà un bon moment que Jack Lang, prêt à tout pour continuer à grenouiller au plus haut de l’Etat, n’hésitait pas à accepter toutes les missions que pouvait lui confier Nicolas Sarkozy. Cette fois, c’est raté.

Allez Jack, fiche le camp. Il n’y a plus rien à gratter pour toi par ici !!!

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Jack Lang accusé de Pédophilie

Après l’affaire DSK le parti socialiste va devoir certainement affronter une nouvelle tempête .

Jack Lang accusé de pédophilie par Luc Ferry .

L’ancien ministre et philosophe Luc Ferry a lancé, sans le nommer, des accusations gravissimes à l’encontre de Jack Lang, qui aurait selon lui été arrêté au Maroc il y a plusieurs années à la suite d’une partouze pédophile. Arrêt sur images a donné le nom de la personne visée.

Si Luc Ferry n’a pas nommé Jack Lang, se contentant d’évoquer au cours du Grand Journal de Canal+ « un ancien ministre » dont il ne pouvait pas donner l’identité au nom du respect de la vie privée, la référence au député socialiste est plus qu’évidente et a même été soulignée sur le plateau par Alain Duhamel qui lui a répondu qu’il était « mauvaise Lang ».

Luc Ferry affirme que « les plus hautes autorités de l’Etat », notamment le Premier ministre (que l’on imagine être Jean-Pierre Raffarin) lui ont confirmé cette arrestation et la libération en toute discrétion (orchestrée par l’Elysée) de cet ancien ministre » qui se serait fait « poisser dans une partouze avec des petits garçons à Marrakech ».

Le philosophe poursuit en précisant que le tout-Paris est au courant de cette arrestation, mais qu’aucun journaliste n’a jamais écrit une ligne dessus au nom de la protection de la vie privée. Il a dénoncé du même coup (et à l’image de l’affaire DSK) l’hypocrisie de la presse française.

Des accusations pas tout à fait correctes, puisque le recoupement entre les propos de l’ancien ministre et des « rumeurs » publiées dans les médias depuis plusieurs années est facile à opérer et saute même aux yeux après quelques secondes de recherche.

Cette arrestation présumée de Jack Lang a été évoquée dès 2005 par L’Express et le site Arrêt sur Imagesfait également mention de la rumeur sur la pédophilie de Jack Lang. Le silence du reste des médias serait lié au fait qu’aucun élément tangible n’aurait été trouvé pour valider cette rumeur.

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[youtube https://www.youtube.com/watch?v=FlSs0jmKwsc&w=560&h=315]

Maroc : Les exilés fiscaux sous le soleil de « Marracash »

Le Canard Enchaîné du 7 mars 2012

Bien sûr, pour échapper à la rapacité du fisc français, il y a les adresses connues : la Suisse et l’Autriche pour leur secret bancaire, le Luxembourg pour ses holdings opaques à souhait, la Grande-Bretagne pour ses îles Anglo-Normandes, les Pays-Bas ou la Belgique, qui ont renoncé à l’ISF et à l’impôt sur les plus-values. Mais le Maroc et sa convention fiscale avec la France méritent un détour.

Les pensions des retraités français qui vivent plus de cent-vingt-trois jours par an dans le royaume chérifien bénéficient d’une réduction d’impôts de 80% si elles sont versées sur un compte bancaire en dirhams. Mieux encore, le Maroc ignore l’impôt sur la fortune et les droits de succession. Tout en disposant d’un appareil bancaire de qualité – les grands établissements français sont présents – qui permet, en toute quiétude et en toute sécurité, de gérer son patrimoine à distance.

Contrairement à la Suisse, qui se fait un plaisir de rendre publics les noms des grandes fortunes ou de sportifs hexagonaux réfugiés chez elle, le Maroc respecte une omerta de bon aloi. Et se refuse à préciser le nombre de retraités français, modestes ou aisés, qui passent leur hiver au soleil d’Essaouira ou de Marrakech. Tout comme le ministre français de l’Economie, qui ne publie aucune donnée chiffrée sur les exilés de l’autre côté de la Méditerranée.

Dans leur livre (*) consacré aux relations incestueuses entre la France et le Maroc, Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi assurent que cette convention fiscale fait perdre plusieurs centaines millions d’euros à Bercy.

Un chiffre que confirme, sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire : « Cette convention fiscale aurait dû être dénoncée et renégociée depuis longtemps. Car elle coûte très cher à Bercy, et le fisc marocain est tellement artisanal, quand il n’est pas corrompu, qu’il est facile d’y dissimuler une fortune en toute impunité. » Et le même d’ajouter : « Mais les liens entre les hommes publics français et le royaume sont tels qu’il est impossible de faire évoluer le dossier. »

Amis très chers

Pour s’en convaincre, il suffit de lire les chapitres, fort bien informés, qu’Amar et Tuquoi consacrent à Marrakech, « le XXIème arrondissement de Paris ». De Jacques Chirac à Dominique de Villepin en passant pas Nicolas Sarkozy et Douste-Blazy, de Hubert Védrine à DSK, sans oublier Elisabeth Guigou ou Manuel Valls, c’est toute l’élite politique hexagonale, de droite comme de gauche, qui entretient des liens privilégiés avec Mohammed VI, sa cour, ses ministres et ses hommes d’affaires.

Mohammed VI et Nicolas Sarkozy en octobre 2007

Invitations dans les hôtels de luxe, comme La Mamounia, mise à disposition de berlines avec chauffeur, distribution de décorations diverses, financement de clubs de réflexion ou de cercles d’influence, le royaume chérifien tient son chéquier ouvert pour les politiques français, comme il le fait parfois aussi pour les « grands journalistes » venus de Paris.

En ce domaine, au moins, les printemps arabes n’ont rien changé.

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Maroc : Marrakech, cité du vice ?

Un feuilleton saoudien nourrit actuellement, une large polémique au Maroc. L’objet de la discorde: l’épisode numéro 14 de cette série qui met en scène deux Saoudiens qui se sont rendus à Marrakech en quête de « bonne chair » pour assouvir leurs désirs. Les Marocains sont plus qu’indignés. Pour eux, c’est une atteinte à leur dignité.

Les Marocains ne décolèrent pas. Sur les réseaux sociaux, on ne peut que constater cette furie qui se manifeste à travers des post au langage cru. « C’est une véritable atteinte à la femme et à la famille marocaine », pouvait-on lire dans les commentaires des gens qui ont pu garder leur calme.

Le feuilleton saoudien « Chirchat » a exploité à l’excès un cliché des plus préjudiciables : le tourisme sexuel. Dans cet épisode, deux Saoudiens se rendent à Marrakech pour répondre à leurs pulsions primaires. Ils y rencontrent un homme d’un certain âge, qui répond à toutes leurs requêtes quasi-instantanément. Des jeunes filles marocaines sont ensuite exposées aux regards vicieux des deux touristes. Elles sont alignées comme une vulgaire marchandise.

La scène a choqué et les Marocains se sont pris aux responsables du centre marocain du cinéma. C’est cet organisme étatique qui est chargé de délivrer les autorisations qui permettent aux équipes de tournage de filmer.

La scène a également choqué en Arabie saoudite, rapporte le site internet Maghreb Voices. Le média explique que les Saoudiens dénoncent également une atteinte à leur image. Ils se sont indignés de l’image négative de l’homme saoudien répercutée à travers ce feuilleton.

Est-on si loin de la réalité ? Quand elle n’engloutit pas soda et pieds de veau, Zeina (la « belle », en arabe) officie à l’Alcazar, un cabaret connu pour ses soirées de musique chaâbi. Les stars locales y maltraitent des violons à grand renfort de vocodeur. Le reste du temps, le raï coule à flots. Les bières Spéciale aussi. L’établissement est moins cher que ceux de l’Hivernage, le quartier des hôtels cinq étoiles, mais plus chic que les tavernes à soiffards de la rue de Yougoslavie. On est dans le milieu de gamme.

Car on ne vient pas à Marrakech pour admirer seulement le minaret de la Koutoubia, une mosquée construite au XIIe siècle, ou pour parcourir ses onze magnifiques golfs s’étirant au pied des montagnes de l’Atlas. La ville est mondialement célèbre pour ses autres plaisirs charnels. Hommes, femmes, enfants : il y en a pour tous les goûts, pour tous les prix. Une véritable industrie. L’actuel ministre du tourisme a eu beau affirmer sur un plateau de télévision en 2013 « qu’il n’y a pas d’industrie du tourisme sexuel au Maroc », « qu’on s’y rend pour sa culture, ses plages », il a bien dû concéder, gêné, l’existence « de comportements déviants ».

Comme d’autres lieux, l’Alcazar a sa petite mécanique. A l’entrée, les cerbères sont tout sourires. « Marhba, marhba » (« bienvenue », en arabe). C’est à la sortie qu’il faut payer. Zeina insiste pour acquitter elle-même les 100 dirhams quand elle ressort avec un client. Sa voisine blonde, bien qu’elle rentre seule, doit elle aussi graisser la patte des videurs. Et les gros bras du cabaret ne sont pas seuls à l’affût. Quand un motard de la police prend en chasse les voitures des filles, inutile de discuter. « L’argent achète tout. Le policier, c’est 100 dirhams, comme le videur », assure Zeina.

Le Code pénal marocain prévoit des peines sévères pour la prostitution et la débauche, de deux à dix ans d’emprisonnement et des amendes pouvant aller jusqu’à 1 million de dirhams (environ 90 000 euros). En réalité, le sexe tarifé est largement toléré, surtout dans les villes touristiques.

Le cabaret de Zeina est enfoui dans les sous-sols de l’hôtel Atlas Asni, dont les publicités, via un tour-opérateur, s’étalent sur les murs du métro parisien. Au sous-sol, à l’Alcazar, les clients ne sont pas tous étrangers. Loin de là. L’hôtel est tristement célèbre depuis une attaque terroriste islamiste en août 1994. Trois jeunes fils d’immigrés marocains avaient visé à la mitraillette un groupe de touristes, en majorité espagnols. Bilan : deux morts, un blessé. Marrakech y a perdu une partie de sa réputation de paradis pour touristes. L’Etat et les professionnels ont beaucoup investi pour remonter la pente. Un luxueux Radisson Blu vient tout juste d’ouvrir ses portes au centre-ville. En dépit d’une réplique terroriste récente – en 2011, une bombe placée dans le café-restaurant l’Argana sur la place Jemaa-El-Fna, avait fait dix-sept morts dont huit Français –, le tourisme reste l’activité principale de la quatrième plus grande ville du pays.

Certains clients font honneur à la carte postale du Marrakech cosmopolite. Il faut aller au Montecristo pour rencontrer une plus large paillette de touristes étrangers : Londoniens issus de l’immigration pakistanaise, fils d’immigrés venus passer des vacances entre copains, retraités européens, dont des expatriés français. Le monde s’y divise en deux. D’un côté, des filles, presque toutes Marocaines, perchées sur des stilettos, robes de soirées et pochettes de contrefaçon. Deux danseuses blonde platine rajoutent un zeste d’exotisme. En face, des hommes seuls au regard scrutateur.

Pour tromper l’ennui et se donner de la contenance, on boit dans les deux camps des cocktails vodka-soda ou plus rarement du champagne. Le lieu semble avoir aussi sacrifié à la mode des bouteilles à feux de Bengale, mais c’est plutôt pour les tables déjà constituées. Comme tout bar à hôtesse à travers le monde, les filles affichent un air hautain, sourient jaune quand on les touche. Et comme toujours dans ce type d’établissement, il y a un client lourdingue qui est rappelé à l’ordre par un videur : « La prochaine fois, je te mets dehors. »

Marrakech, cité du vice ?

« Ici, c’est Vice City, s’exclame un touriste britannique. Les filles sont magnifiques mais trop chères. » Il est venu en groupe avec des amis, directement de Londres. Deux compagnies à bas coût et British Airways desservent quotidiennement la ville ocre. Passé 23 heures, Le Montecristo s’anime à la fois restaurant, club et bar à chicha lounge, l’ambiance est plus feutrée. La nuit avance, et les filles affluent, seules ou en bandes. « Ça excite les clients qui sont comme au marché. Ils comparent, soupèsent et font leur choix », commente Roxane, une Ivoirienne qui fait ses premiers pas dans ce monde dont elle ne maîtrise pas encore tous les codes. Elle dit vouloir intégrer une école de commerce au Maroc.

Zeina pense « tous les jours » à sortir de la prostitution. Mais il y a les factures à payer : le loyer (3 000 dirhams), le salaire de la nounou qui garde ses enfants (1 500 dirhams), bientôt l’école. Elle boit beaucoup et fume autant. Pour la nuit, elle peut demander 700 à 1 500 dirhams à ses clients. « Pour sortir, il faut se faire belle, s’habiller. Tout coûte de l’argent. Les soirs sans client, je perds de l’argent. Ce soir j’ai déjà bu trois bouteilles chez moi. » Les filles se battent pour les clients, si elles forment parfois des petits comités c’est pour aguicher et ne pas s’ennuyer. Evoquant une autre prostituée de l’Alcazar, Zeina s’agace : « L’autre est sale, elle le fait sans préservatifs et accepte les relations anales. » La discussion dérive sur les clients : les gentils, les mauvais payeurs, les beaux gosses, les violents, les Européens. Ce sont ces derniers que Zeina préfère. « Ils sont plus respectueux. Ils savent pourquoi ils sont là, mais je n’ai jamais eu à me plaindre. Et puis, ils paient. » Il lui est arrivé de recevoir de la fausse monnaie. Elle a dû retrouver son client et menacer de le dénoncer avant d’obtenir son dû.

« Pour en vivre, la prostitution demande de la jeunesse et de la force, dit-elle. C’est un métier éphémère, sinon on se retrouve à faire le trottoir. » Elle rêve d’un mari qui la préserve et l’aiderait à élever ses enfants. Elle a déjà travaillé comme domestique, dès l’âge de 10 ans, quand ses parents ont disparu. Elle y a connu les mauvais traitements, la faim, les viols. Une vie d’esclavage qui lui a donné envie d’ailleurs. Récemment, un petit ami lui fait miroiter un mariage blanc pour aller en Italie. Elle a vu des images à la télévision qui donnent l’espoir de reprendre ses études, et de devenir quelqu’un. « Mais je le payerai, je ne veux dépendre de personne. Si je vais en Europe, je pourrai refaire ma vie, et élever mes enfants dignement même s’ils n’ont pas de père à l’Etat civil. »

Le risque pour Zeina est de dégringoler dans le monde de la nuit. L’économie des amours tarifées profite à des acteurs divers et sans états d’âme : tenanciers de bars et de clubs, videurs, taxis et policiers. C’est un marché avec de l’offre et de la demande, des gammes de produits, et des crises de surproduction. Les loueurs d’appartements et autres intermédiaires veulent de la chair fraîche et il en afflue, comme Zeina, de tous les coins du Maroc, et même d’ailleurs.

Dans un bar cradingue de la rue de Yougoslavie, dans le centre-ville, règne une ambiance plus lourde. Sous la lumière rouge, un chanteur à la voix aussi élimée que son costume-cravate distribue les dédicaces pour les clients et leurs accompagnatrices. Des campagnardes massives, qui ne décollent presque pas les lèvres de leur chicha. Ici les cadavres de bières Spéciale restent sur la table pour faciliter le décompte final. L’une des prostituées regarde, sans se cacher, un film pornographique sur un smartphone en mode cinéma. Et ce n’est pas Much Loved.

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Pédophilie au Maroc : les révélations choc d’un ex-amant de Bergé et Saint-Laurent

Scandale. Fabrice Thomas affirme, dans un livre nauséeux, avoir été témoin d’un acte illégal dans la villa du couple, à Marrakech. Une scène qui n’avait pas choqué le couturier à l’époque.

Dans son livre “Saint Laurent et moi : une histoire intime” (Hugo Document), paru le 12 octobre, Fabrice Thomas, qui fut l’amant du célèbre couturier Yves Saint-Laurent et de son pygmalion Pierre Bergé, révèle la face sombre du couple infernal, “deux icônes, deux hommes d’exception, mais deux hommes malades sexuellement”, comme il les qualifie dans une interview à la chaîne canadienne TVA Nouvelles, diffusée le 27 octobre.

“Huit ans durant, de 1984 à 1992, ma vie auprès d’Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé a ressemblé à un tourbillon”, écrit Fabrice Thomas, qui fut le chauffeur du patron de la maison de couture, puis du designer, avec qui il a entretenu une liaison de trois ans. Une descente aux enfers surtout, jalonnée de pratiques sexuelles violentes et extrêmes. “J’avais été l’objet sexuel de Pierre et j’étais devenu l’amant dominateur d’Yves. J’étais passé de l’un à l’autre, d’un côté puis de l’autre du fouet, mais je me trouvais encore entre les deux”, résume-t-il.

“Sa puissance libidinale était impressionnante”

“Pierre, (…), grâce à la libre-pensée de ses parents anarchistes, instruits et insoumis, avait toujours vécu son homosexualité comme une forme de sexualité parmi d’autres, sans culpabilité ni entrave”, explique l’auteur, engagé par le groupe de mode après être passé dans sa chambre du Plaza Athénée. Mais progressivement, sa “passion sadique” prend le dessus.

“Sa puissance libidinale était impressionnante. J’en ai bien connu, pour ma part, la face destructrice. Elle a profondément atteint Yves”, souligne Fabrice Thomas. “À partir de là, j’ai rejoint sa cohorte d’amants soumis à des séances de dressage qui sont ensuite devenues la norme entre nous, jusqu’en 1989 où j’y ai mis fin.” L’auteur, en laisse et à quatre pattes, raconte ainsi une scène, où Bergé, dit “Monsieur”, l’a giflé, fouetté au sang et fixé des pinces à molettes à ses tétons, avant de lui uriner dessus, en l’injuriant, en le droguant au “poppers” et en regardant des films pornos, avec son assistant.

Quand il ne conduit pas le fondateur de la maison YSL, le jour, Fabrice Thomas escorte le couturier drogué dans ses folles équipées, la nuit. “Yves était une proie sexuelle. C’est ce qu’il aimait à être, ses préférences sexuelles le portant à une soumission immodérée”, raconte-t-il. “Il opérait de la même manière avec Pierre du temps de leur vie commune. Il s’esquivait par la fenêtre de sa chambre pour aller s’encanailler sur les quais et dans les parcs où il ‘recousait des boutons’ à quelques Marocains ou Algériens qui ne demandaient pas mieux que de recevoir quelques francs pour ce service pour lequel ils auraient eux-mêmes payé.”

Les “jeunes hommes” du Jardin Majorelle

Fabrice Thomas accompagne également Saint-Laurent dans sa villa de Marrakech, au Maroc, où lui et Bergé ont acheté le Jardin Majorelle, en 1985. Y défileront Andy Warhol, les Rolling Stones et Catherine Deneuve. La villa Oasis est “une villégiature sexuelle, une de plus, pour lui et pour Pierre Bergé”, écrit-il. À propos du tourisme sexuel, en vogue à l’époque chez de nombreux artistes, l’auteur précise qu’“Yves et Pierre n’étaient pas des touristes, ils avaient développé des relations suivies, voire amicales, avec certains de leurs jeunes amants.”

Une scène, décrite dans le livre, relate même un acte de pédophilie. Yves Saint-Laurent a pris l’habitude d’accueillir de “jeunes hommes” qui se présentent à la porte du jardin. “La bambouseraie, c’est les Tuileries de Marrakech”, plaisante-t-il. Un lieu de rencontre gay. “J’y vis passer des hommes, des étrangers et des locaux, de tous âges. Jusqu’au jour où je vis l’impensable”, relate Fabrice Thomas, saisi par la colère et la rage. “L’intendant agenouillé devant un adolescent prépubère debout devant lui, nu comme un ver. Tenant ses fesses à pleines paumes, il suçait avidement l’enfant qui se laissait faire en regardant en l’air, tenant à la main un billet.”

“C’est toléré, ce genre de choses ?”, demande-t-il le soir même au couturier. “Oh… Dans la palmeraie, il se passe bien plus de choses encore. Les autorités préfèrent faire comme si elles ne savaient pas. Et pourtant, tout le monde sait, évidemment.” Effaré, Fabrice Thomas insiste : “Mais là, ça se passe chez toi ! C’est un de tes employés qui fait ça avec un gamin…” Réponse de Saint-Laurent : “Pas chez moi, non. Le Jardin Majorelle est public.” Dans son livre Lettres à Yves (Gallimard), Pierre Bergé se souvenait aussi : “Comme ils étaient gentils et beaux, ces garçons marocains ! Ils jouaient tous au football, avaient le corps musclé. On avait avec eux des rapports qui ne sentaient ni l’argent ni la vulgarité.”

Pierre Bergé : “Je ne suis pas pédophile”

Jusqu’à ce jour, aucun témoin n’avait pu confirmer la rumeur. En mai 2011, Luc Ferry avait accusé sans le nommer un ex-ministre français de s’être livré à la pédophilie au Maroc. Deux ans plus tard, un rapport d’enquête, révélé par VSD en mars, évoquait un prêtre français ayant séjourné au Maroc, qui faisait état de cas de “prostitution de mineurs à la villa Majorelle”. L’ecclésiastique précisait au magazine : “Dans la médina, des parents de jeunes victimes se sont confiés à moi.”

À l’époque, Bergé avait nié catégoriquement : “Je ne suis pas pédophile. Je n’ai jamais organisé de partouzes dans ma maison de Marrakech. Maintenant prouvez le contraire au lieu de dire n’importe quoi.” L’affaire a été depuis classée sans suite. Bergé et Saint-Laurent n’ont jamais été poursuivis. En novembre 2016, l’homme d’affaires et compagnon d’Yves Saint Laurent décédé en 2008, ajoutait dans l’émission “Stupéfiant !”, diffusée sur France 2 : “Les mœurs étaient plus libres qu’aujourd’hui, spécialement au Maroc. A l’époque, la sexualité était plus débridée, on n’y faisait moins attention.”

Une tentative d’assassinat

Dans son livre, Fabrice Thomas fait d’autres confidences à propos de Saint-Laurent. “Je me souvins qu’il m’avait raconté, bizarrement assez content de lui, qu’il avait tenté d’assassiner Pierre Bergé avec un bronze de dix kilos”, affirme-t-il. Il remarque aussi que la “mascotte de ladite gauche caviar” devenue président du Sidaction, “ne se protégeait pas du tout” comme Saint-Laurent. Aujourd’hui, Fabrice Thomas est marié et vit au Québec. Pierre Bergé, est lui décédé le 8 septembre dernier, à l’âge de 86 ans. L’ancien actionnaire du Monde et parrain de la gauche, qui avait apporté son soutien au candidat Emmanuel Macron à la présidentielle, repose désormais dans le Jardin Majorelle, au côté de son compagnon Yves Saint-Laurent.

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Les millions de DSK et le Brexit…

« Ce que je vois aujourd’hui me désespère un peu, moi qui ai consacré beaucoup de ma vie à ce travail. Je crains que l’Europe aujourd’hui ne soit en train de passer en seconde division. » (Dominique Strauss-Kahn, JDD le 12 octobre 2019).

Le procès de François Fillon, prévu le 24 février 2020 et reporté ce mercredi 26 février 2020 pour cause de grève des avocats, fait penser à un autre candidat à l’élection présidentielle, soi-disant favori lui aussi, qui a été empêché de se présenter. C’était le 14 mai 2011 : Dominique Strauss-Kahn, homme le plus populaire de France, imposant Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), devait gagner l’Élysée l’année suivante sur un plateau d’argent (comme Édouard Balladur en 1995 et Alain Juppé en 2017). Il était tellement sûr de lui que cela ne le gênait pas d’être vu à Paris en compagnie de son épouse au volant de la Porsche Panamera d’un ami (son conseiller en communication), alors qu’on reprochait déjà à Nicolas Sarkozy de fréquenter un peu trop les « riches ». DSK, lui, fréquentait surtout les chefs d’État et les patrons de grandes multinationales et allait déclarer sa candidature présidentielle le 28 juin 2011 (selon une indiscrétion de BFM-TV).

L’affaire du Sofitel (qui fit le bonheur de François Hollande) a définitivement discrédité Dominique Strauss-Kahn et même si aujourd’hui, il en est ressorti sans condamnation (comme après d’autres affaires dont celle, sordide, du Carlton de Lille), sa capacité à rebondir dans la vie politique française est complètement nulle. Qu’importe, puisque DSK a choisi une autre vie.

Il est devenu un homme d’affaires et un financier. Certes, il a parfois mal choisi ses associés, son alliance avec l’un d’eux a terminé par le suicide d’un escroc qui a volatilisé 100 millions d’euros de plus de 150 créanciers, dont 1 million de la propre poche de l’ancien ministre. Cependant, ses relations internationales lui ont permis de proposer ses services dans différents pays, notamment en Chine, en Serbie, en Russie, au Soudan du Sud, au Togo, à la République du Congo, etc.

L’hebdomadaire « L’Obs » a sorti ce mardi 25 février 2020 une enquête sur ce qu’est devenu Dominique Strauss-Kahn et il en a déduit qu’il était actuellement millionnaire. En effet, dans ses recherches, celui qui habite désormais à quelques kilomètres de Marrakech, serait « heureux », « libre » et « riche ». Il n’aurait jamais été aussi riche. Les journalistes du magazine ont ainsi pu vérifier dans les registres du commerce de Casablanca que l’entreprise de Dominique Strass-Kahn, l’unique actionnaire, affichait un bénéfice cumulé de plus de 20 millions d’euros entre 2013 et 2018 et que lui-même avait une rémunération d’un patron du CAC40, à savoir plus e 5 millions d‘euros annuels.

Faut-il le fustiger pour cela ? J’imagine qu’en France, on serait tellement jaloux qu’on voudrait le mettre au pilori pour cause de trop grande réussite pécuniaire. Pourtant, qu’un éminent spécialiste de l’économie internationale, dont les compétences n’ont jamais été réfutées par personne (ce qui fait que son affaire de mœurs est un grand gâchis pour le personnage mais aussi pour beaucoup d’institutions), puisse gagner très largement sa vie en créant et dirigeant une entreprise est plutôt rassurant. En effet, les économistes sont souvent des « praticiens non pratiquants » de l’économie et en plus, ils se trompent souvent. Là, au moins, il est capable de faire gagner une entreprise, et cela malgré quelques choix hasardeux (comme un mauvais associé, déjà écrit plus haut).

En revanche, même s’il est très discret sur le plan politique, Dominique Strauss-Kahn, le symbole de la mondialisation et un chaud partisan de la construction européenne, considérant que l’Union Européenne a pour but d’être un interlocuteur économique fort dans la planète qui s’organise, a laissé entendre qu’il était heureux du Brexit. Au point que le Huffingtonpost a titré le 13 octobre 2019 : « Dominique Strauss-Kahn se définit comme un « brexiter » ». Serait-il bojolien ?

Dans une interview accordée au « Journal du dimanche » le 12 octobre 2019, DSK a effectivement précisé sa pensée sur le Royaume-Uni : « C’est très bien que les Anglais fassent leur chemin de leur côté (…). Une bonne partie de la difficulté de construction de l’Europe depuis quarante ans est liée à la présence de nos amis britanniques, qui n’ont jamais voulu jouer le jeu. ». Au moins, c’est dit avec grande franchise, mais ce n’est pas sûr que ce discours débridé aurait été le même s’il était resté dans la vie politique.

Mais peut-on encore entendre DSK ? Certainement pas. Il est inaudible. Sa parole est définitivement dévaluée et la seule chose qui peut lui rester, c’est de rester discret et de se fondre dans l’anonymat national, même si je ne doute pas que la raison des bénéfices et des millions qu’il accumule aujourd’hui est liée à sa notoriété dans le domaine de l’expertise économique (dont il est, rappelons-le quand même, un docteur et un agrégé).

Quant à s’investir personnellement dans le monde des affaires après la fin de leurs illusions élyséennes, Dominique Strauss-Kahn n’est pas le seul puisque Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy et François Fillon, parmi d’autres, l’ont imité…

Sylvain Rakotoarison (25 février 2020)

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Maroc : D’où vient le riad du couple DSK-Sinclair?

De notre envoyé spécial Boris Thiolay

DSK et Anne Sinclair ont acheté ce petit palais du XIXe siècle en octobre 2000 pour un peu moins de 500 000 euros. Avant d’y entreprendre d’importants travaux. L’Express dresse l’histoire de cette demeure.

A 500 mètres de la célèbre place Jemaa el-Fna, le quartier Sidi Mimoun est un havre de tranquillité. Après avoir longé le palais du roi Mohammed VI, gardé par des sentinelles en uniforme d’apparat, il faut s’enfoncer dans l’une de ces ruelles tortueuses de la médina de Marrakech. Des gamins tapent dans un ballon et interpellent gaiement quelques touristes égarés. A côté de la mosquée, une façade discrète, peinte en rose et blanc. Seule la hauteur de la porte en bois, à double battant, permet de supposer qu’elle s’ouvre sur une riche demeure traditionnelle, dotée d’un patio, avec fontaine et jardin arboré.

Depuis la rue en impasse, orientée au sud, impossible de savoir jusqu’où s’étend cette propriété. Mais c’est bien ici que se trouve l’entrée du riad où Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair viennent se reposer, deux ou trois fois l’an, en famille. Ils y reçoivent à l’occasion les barons de la « Strauss-Kahnie » – Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Paul Huchon -, les conseillers en communication Stéphane Fouks et Ramzy Khiroun, et les vieux amis: l’avocat Jean Veil, le chanteur Patrick Bruel, le journaliste Michel Field ou le philosophe Bernard-Henri Lévy, propriétaire de l’immense palais de la Zahia, deux pas plus loin.

Bien sûr, ces rares privilégiés sont d’une discrétion exemplaire sur le logement du couple DSK-Sinclair. Ce qui a pour effet d’alimenter la machine à fantasmes: ce riad -le jardin, en arabe- serait digne d’un « conte des Mille et Une Nuits », avec son immense parc et son labyrinthe d’alcôves toutes plus luxueuses les unes que les autres…

La résidence sert de « base arrière » à Dominique Strauss-Kahn et à son épouse, qui viennent s’y reposer plusieurs fois par an.

Anne Sinclair précise régulièrement qu’elle a acheté ce petit bijou grâce aux indemnités de départ que TF1 lui a versées. Dans un ouvrage paru en 2006, Dominique Strauss-Kahn fournissait une autre explication: « Anne possédait une maison à Valbonne, dans le Midi. […] Elle l’a revendue pour acheter, il y a cinq ans, un riad au coeur de Marrakech. Tout était à refaire. Il n’y avait ni eau ni électricité. Aujourd’hui, c’est parfait. Marrakech, c’est ma base arrière. »

Dans le voisinage immédiat, personne ne semble connaître l’identité des propriétaires actuels. Cependant, le vénérable Mohamed, qui tient depuis des lustres une petite échoppe, se souvient que « la maison a changé plusieurs fois de mains. Autrefois, elle était habitée par une grande dame de Marrakech ». D’ailleurs, tout le monde ici connaît la demeure sous le nom de Dar Cherifa: littéralement, la maison d’une femme noble, appartenant à la famille royale, et descendant en ligne directe du prophète Mahomet…

Un jardin très secret pour un véritable rêve d’Orient

Une résidence princière, donc. Certes, la famille Strauss-Kahn-Sinclair n’est pas la plus somptueusement lotie au sein des happy few européens de Marrakech. Un ancien secrétaire d’Etat français, Thierry de Beaucé, exploite, en compagnie d’un associé, un hôtel de luxe avec jardin, sur 3500 mètres carrés. Un héritier de la maison Hermès possède un riad pharaonique, avec piscine sur le toit et ascenseur. Mais la demeure marrakchie d’Anne Sinclair et de DSK a d’autres charmes: plus que d’un riad, ils jouissent en fait d’un « petit » palais du XIXe siècle. Un jardin très secret, dont l’histoire, l’emplacement et la valeur composent un véritable rêve d’Orient.

« Ils ont fait une très bonne affaire », commente malicieusement un Marrakchi, fin connaisseur du business des riads de luxe.

Le premier occupant dont la tradition a retenu le nom fut le cadi Si Mustapha, l’un des quatre principaux juges de Marrakech. L’homme, expert en droit musulman, épouse une parente du sultan Hassan Ier, qui régna de 1873 à 1894. C’est ainsi que la demeure a acquis ses titres de noblesse. C’est aussi ce qui explique sa situation géographique, à proximité du mausolée de Youssef ben Tachfine, le fondateur de Marrakech, de la grande mosquée de la Koutoubia et du palais royal.

Transmise au fil des générations, elle est enregistrée pour la première fois au cadastre en avril 1944, sous la dénomination de « riad Moulay Abdallah ». Superficie au sol: 1270 mètres carrés. Elle vaut alors 51 200 dirhams, une petite fortune à l’époque. Après la mort, en 1988, de Lalla Aïcha, une descendante de Si Mustapha, les héritiers décident de s’en séparer. Un entrepreneur juif marocain en fait l’acquisition un an plus tard, pour la somme de 1,9 million de dirhams (167 000 euros). La propriété comprend huit pièces, plus un salon et une cuisine, ouvrant sur deux patios avec jardins.

Durant les années suivantes, l’ensemble change encore deux fois de propriétaire. En 1997, il devient le pied-à-terre de Laura Gomez, ex-femme de Kyle Eastwood, le fils du grand Clint. C’est finalement le 30 octobre 2000 qu’Anne Hélène Sinclair et Dominique Gaston Strauss-Kahn l’achètent. Selon un document marocain officiel que L’Express a pu consulter, Madame possède neuf dixièmes des parts. Montant de la transaction: 5,5 millions de dirhams (moins de 500 000 euros). « Ils ont fait une très bonne affaire », commente malicieusement un Marrakchi, fin connaisseur du business des riads de luxe.

Une vue imprenable sur le minaret de la Koutoubia

Combien vaut une telle propriété aujourd’hui? « Tout dépend des travaux de rénovation effectués, indique un agent immobilier français installé dans la ville ocre. Quoi qu’il en soit, une demeure de cette dimension, dans la médina, est extrêmement difficile à trouver aujourd’hui. Même à rénover entièrement, ce genre de bien ne se négocie pas à moins de 3 millions d’euros. »

Les travaux d’embellissement ont d’autant plus dopé la valeur de ce petit palais qu’ils ont été effectués dans les règles de l’art. Le couple a fait appel aux meilleurs artisans locaux pour restaurer à l’identique les plafonds en cèdre, les stucs et les zelliges, ces petits carreaux colorés d’argile émaillée dont on décore le sol et les murs. Le chantier a duré environ 18 mois. A ce propos, un témoin rapporte une scène cocasse : « En 2002, on a apporté le permis d’habiter au maire de Marrakech, pour qu’il le signe de toute urgence. Ce qu’il a fait, le parapheur posé sur le capot d’une voiture garée devant l’hôtel de la Mamounia. »

L’aile nord de la propriété borde un terrain en friche convoité par les promoteurs. Mais les projets immobiliers y sont tous refusés.

Que cachent réellement les grandes portes du riad? L’entrée, encadrée par deux colonnes de marbre, débouche sur une première cour intérieure, bordée, sur deux côtés, d’appartements de plain-pied. C’est l’endroit réservé aux invités. Le tout est embelli par une végétation luxuriante, à l’ombre d’un énorme palmier. Au-delà de cet espace doté d’une piscine, on pénètre dans la demeure proprement dite. Les salons et appartements du couple se distribuent au rez-de-chaussée et à l’étage, sur quatre côtés, autour d’un deuxième patio intérieur. Là, une fontaine centrale, des parterres de cyprès, orangers, bananiers et rosiers apportent fraîcheur et agrément. L’ensemble est chapeauté par une grande pergola.

Dans son riad -symbole du paradis sur terre dans la tradition arabo-musulmane-, le couple ne risque pas d’être dérangé par de nouveaux voisins. L’aile nord de la propriété est longée par un vaste terrain en friche très convoité par les promoteurs immobiliers, car proche de lieux prestigieux (Mamounia, mausolée, etc.). Mais tous les projets sont systématiquement refusés. Surplombant cet étrange no man’s land, un balcon couvert, à l’angle du riad, offre une vue imprenable sur le minaret de la Koutoubia. Lors de ses séjours à Marrakech, accoudé à la balustrade, peut-être DSK songe-t-il à un autre palais.

L’Express, 11/05/2011

Tags : Maroc, Marrakech, DSK, Anne Sinclair, tourisme sexuel,

On juge Matzneff et on se tait sur le scandale du ministre poissé au Maroc

JE NE LIRAI PAS « LE CONSENTEMENT » DE VANESSA SPRINGORA

Non, je ne lirai pas « Le Consentement » de Vanessa Springora, le récit de sa relation amoureuse durant 3 ans avec l’écrivain Gabriel Matzneff, entre ses treize et seize ans. Une relation sous emprise selon elle, liée à sa propre carence familiale.

La parution tardive de cet ouvrage de Vanessa Springora, désormais âgée de 47 ans, me rend perplexe. Le scandale autour de cette publication, l’opprobre contre Gabriel Mazneff et l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre pour fait de pédophilie me paraît surréaliste.

Les journaux titrent « A 83 ans, Matzneff rattrapé par son passé »

Quelle hypocrisie !

De qui parle-t-on ? De celui qu’encensait François Mitterrand, celui dont les amis étaient Philippe Sollers, Emil Cioran, Christian Giudicelli, Yann Moix, Jean d’Ormesson, Frédéric Beigbeder, celui que Bernard Pivot invita à six reprises dans son émission littéraire « Apostrophe », avec l’arrière pensée, sans doute, de faire un bon audimat avec le parfum de scandale entourant son invité.

Gabriel Matzneff n’a jamais caché son goût pour les adolescentes. Son journal publié au fil de l’eau comprend plus de 10 volumes dans lesquels il ne dissimule rien de ses préférences sexuelles interdites. Son essai « Les moins de seize ans » ne présente aucune ambiguïté non plus.

Aujourd’hui, les éditeurs ouvrent le parapluie moral pour ne pas être contaminés, pratiquant hypocritement la censure en retirant de la vente les livres de l’écrivain : Gallimard, La Table Ronde (groupe Madrigall, contrôlé par Antoine Gallimard), Léo Scheer et Stock.

Foutaise ! On sait que les livres sont relus par l’avocat des éditeurs pour éviter des procès, a fortiori ceux de Matzneff dont ses éditeurs connaissaient les transgressions.

Et Antoine Gallimard de prétendre être opposé à « toute forme de censure ».

Dans cette célèbre maison qui a édité des « palpeurs » comme Gide, Montherlant ou René Schérer, les couloirs risquent d’être encombrés de diables chargés de livres destinés au pilon !

À croire que certains perdent la mémoire.

Où sont ceux qui sur le plateau d’«Apostrophe» écoutaient attentivement avec des rires complices les récits du dandy de la littérature couvert de très jeunes filles au sens propre et au sens figuré ?

Complaisamment, on nous a ressorti la séquence dans laquelle la Canadienne Denise Bombardier fustige la justice française et l’impunité de Matzneff. Quelques jours plus tard, avec un élan de solidarité, Sollers traita celle-ci de « mal baisée ». Plus récemment, Josyane Savigneau , qui chroniqua avec fidélité ses livres dans « Le Monde », fut l’une des seules à ne pas l’avoir lâché dans la tourmente en dénonçant « une chasse aux sorcières ».

Bien entendu, aussi bon écrivain qu’il le soit, Gabriel Mazneff n’est pas au-dessus des lois, pas plus que ne l’était Michel Tournier dont l’œuvre comporte également des déclarations pédophiles.

Dans « Le consentement », Vanessa Springora quitte le rôle de la victime pour endosser celui du témoin nous dit-on. Un témoin qui se révèle bien tardivement après que Mazneff ait publié un roman, un recueil de poèmes et un tome de son journal, voilà bien des années, sur cette relation amoureuse qui n’avait jusqu’à présent donné lieu à aucune réaction de l’intéressée.

Les « révélations » du livre contenu dans le livre de Vanessa Springora ont incité le parquet de Paris à ouvrir une enquête du chef « de viols commis sur la personne d’un mineur de 15 ans au préjudice, notamment, de Vanessa Springora », a écrit le procureur, Rémy Heitz, dans un communiqué, le vendredi 3 janvier.

Dans la dernière loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, adoptée le 1er août 2018, le délai de prescription pour les crimes sexuels (le viol) a été porté à 30 ans, à partir de la majorité de la victime. Cela veut dire qu’en théorie, une victime peut donc porter plainte – et les faits doivent être jugés – jusqu’aux 48 ans de la victime. Vanessa Springora est âgée de 47 ans, elle en aura 48 en mars prochain et elle peut encore porter plainte. Mais pourquoi avoir écrit ce livre avant de porter plainte pour autant qu’elle le fasse ?

L’enquête dira donc rapidement si les faits sont prescrits ou pas, concernant Vanessa Springora, demeurant entendu que « les investigations s’attacheront à identifier toutes autres victimes éventuelles ayant pu subir des infractions de même nature sur le territoire national ou à l’étranger », a précisé le parquet.

Ainsi l’hyper moralisme ambiant rattrape celui qui n’a jamais fait mystère de sa pédophilie, ou plutôt de sa philopédie comme il aime à la définir dans son œuvre littéraire.

L’enquête sera facilitée par ses propres témoignages depuis les années 1970, et à ce compte-là, la justice découvrira peut-être d’autres victimes potentielles, à moins que celles-ci ne se reconnaissent pas dans ce rôle.

Vous l’avez compris, cette affaire provoque en moi des sentiments mitigés.

Je n’en fais pas mystère : j’apprécie l’écriture de Gabriel Matzneff , son dandysme, son courage politique. En effet, dans les années 90, il fut l’un des rares intellectuels français à prendre la défense du peuple serbe, collectivement diabolisé. Les rares qui ont eu le courage de le faire – Handke, Philippe Besson, Alain Paucard, Jean Dutourd ou Thierry Séchan – se sont ont pris des coups, car il fallait être pro bosniaque en oubliant que les Serbes étaient nos alliés durant la Seconde Guerre mondiale, et les Bosniaques les alliés des nazis.

La grande indignation théâtrale et tardive des ex-amis de Gabriel Matzneff n’est rien d’autre qu’une tartufferie indigne.

D’ailleurs, où est donc le scoop du livre de Vanessa Springora, qui s’étonne du retentissement de son livre.

Hypocritement, on semble découvrir les pratiques d’une période libertaire irresponsable, nous entendons même dire que : « Les mœurs ont changé ».

Tout cela est faux. La justice a su poursuivre les crimes d’une population de gens ordinaires composée de curés et de professeurs, prenant toutefois le soin de jeter un voile pudique – c’est-à-dire en n’ouvrant pas d’enquête – sur les mœurs d’un ancien ministre français participant à des partouzes pédophiles à Marrakech (1) ou encore sur les déclarations de Daniel Cohn-Bendit sur l’initiation sexuelle des enfants.

Rappelons-nous du silence qui suivit la publication dans « Le Monde » du 26 janvier 1977, d’une lettre à l’initiative de Gabriel Matzneff, dont maints signataires étaient, entre autres, pédopsychiatres, psychanalystes ou psychologues, en soutien à des pédophiles emprisonnés (affaire dite de Versailles) dont la durée de prison préventive semblait trop longue (2).

Ces derniers jours, certains justiciers de la dernière heure contestaient le prix Renaudot – essai accordé à Gabriel Matzneff en novembre 2013. Veulent-ils que le prix lui soit retiré comme on dégrade un officier déserteur ?

Je me souviens du commentaire de Gabriel Matzneff à la sortie du restaurant Drouant : « Des écrivains sulfureux et libres sont indispensables à la respiration de cette nation ».

Pas sûr, mais il faut reconnaître que la littérature est riche d’ouvrages portant sur les émotions amoureuses de certains adultes pour des jeunes gens des deux sexes. Le « Lolita » de Nabokov bien sûr, mais aussi les ouvrages de René Schérer, Pierre Louys, de Tony Duvert et de bien d’autres. Faudrait-il également retirer de la vente tous leurs livres ?

Dans ce cas, il faudra aussi s’attaquer aux innombrables chansons qui évoquent également ces amours interdits. La liste qui suit n’est pas exhaustive !

Henri Salvador, Gigi, 1959

Charles Aznavour, Donne tes seize ans, 1963

Antoine, Je l’appelle Canelle, 1966

Léo Ferré, Le Conditionnel de variété, 1970

Maurice Alcindor, Détournement de mineur, 1971

Serge Gainsbourg, Ballade de Melody Nelson, 1971

Georges Brassens, La Princesse et le Croque-notes, 1972

Maxime Le Forestier, Fontenay aux Roses, 1972

Michel Sardou, Je veux l’épouser pour un soir, 1974

Maxime Le Forestier, La poupée, 1975

Serge Gainsbourg, Sea, Sex and Sun, 1978

Hubert-Félix Thiéfaine, Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs), 1978

Georges Moustaki, Fugue en la mineure, 1979

Charlotte Gainsbourg, Lemon Incest, 1984

Serge Gainsbourg, No comment, 1984

C Jérôme, Femme enfant femme enfin, 1991

La Fouine, TLT, 2013

Booba, AC Milan, 2013

La Fouine, Autopsie, 2013

Aujourd’hui, il est plus facile à une justice complice, en raison de sa passivité passée, de s’en prendre à un octogénaire et d’en faire un bouc émissaire, que de s’attaquer à une époque où « il était interdit d’interdire ».

Non décidément, je ne lirai pas « Le consentement » de Vanessa Springora, car je n’ai pas envie de hurler avec les loups.

Olivier Blochet

24 janvier 2020

© Olivier Blochet – 24 janvier 2020

(1) Voir la déclaration fracassante de Luc Ferry le 30 juin 2011 sur Canal +de Luc Ferry au sujet de partouzes pédophiles à Marrakech impliquant un ministre français.

(2) Le 23 mai de la même année, il signe — avec notamment Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto ou Jacques Derrida — une lettre ouverte à la commission de révision du Code pénal, les signataires demandant « que le dispositif pénal soit allégé, pour que de telles affaires passibles de la cour d’assises soient jugées par un tribunal correctionnel », car « la détention préventive, en matière correctionnelle, ne peut excéder six mois ».

Source : Le blog d’Olivier Blochet, 20 jan 2020

Tags : Gabriel Matzneff, Luc Ferry, Jack Lang, pédophilie, Vanessa Springora, Le consentement, Maroc, Marrakech, tourisme sexuel,