L’étrange « WikiLeaks » marocain

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Charlotte Bozonnet

Pas de tremblement de terre, mais de petites secousses régulières qui, semaine après semaine, finissent par ébranler l’édifice. Depuis deux mois, un hacker anonyme publie sur Twitter – sous le compte @chris_coleman24 – des révélations sur les dessous de la diplomatie du Maroc. Celles-ci auraient été obtenues par le piratage des messageries de hauts responsables marocains : des agents des services secrets, des diplomates, des journalistes, jusqu’à celles du ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, et de la ministre déléguée, Mbarka Bouaida. Depuis le 3 octobre 2014, des centaines de documents ont ainsi été mis en ligne (câbles diplomatiques, courriels privés, documents confidentiels) dans une sorte de WikiLeaks marocain qui, s’il n’a ni l’ampleur ni le sérieux de son aîné américain, malmène la politique d’influence menée par le royaume chérifien.

La grande majorité des documents confirment avant tout l’obsession du Maroc pour le dossier du Sahara occidental, un territoire qu’il revendique et occupe à 80 % contre les visées indépendantistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie voisine. Cette « question nationale » semble être au cœur d’une foisonnante diplomatie parallèle, destinée à s’assurer le maximum de soutiens dans le monde sur le sujet et à contrer les plans de l’adversaire. Pour cela, Rabat déploierait toute une palette de jeux d’influence : auprès de journalistes et de centres de recherche afin qu’ils relaient les points de vue marocains ; de groupes de pression, dont le lobby israélien au Etats-Unis, de gouvernements étrangers ou dans les organisations internationales.

Précieux relais à l’ONU

Les documents mis en ligne dévoilent la relation tendue que le Maroc entretient avec le secrétariat général de l’ONU. Dans un fax du 22 août 2014, Omar Hilale, représentant du Maroc auprès des Nations unies à New York, préconise une nouvelle stratégie contre « la tentative de délégitimation de la marocanité du Sahara » menée par le secrétariat général, à l’origine d’un « véritable complot ». Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, semble particulièrement détesté. Il faut, écrit M. Hilale, « isoler Ross, l’affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements au sujet de son agenda caché sur le Sahara ». M. Ross est décrit dans un autre document comme un « vieil alcoolique ».

Le royaume déploie beaucoup d’énergie en direction de ses alliés traditionnels occidentaux, les Etats-Unis en premier lieu. Nombre de documents se réfèrent à l’épisode d’avril 2013, lorsque Washington avait présenté une résolution proposant d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (la Minurso) aux droits de l’homme. Le projet avait échoué mais décidé le Maroc à redoubler d’initiatives alors que les pays du Maghreb « semblent être relégués à une position de moindre importance sur l’échiquier des intérêts stratégiques de la diplomatie américaine ». De « petits » pays a priori très éloignés du conflit au Sahara occidental sont eux aussi courtisés. Ainsi l’Argentine, le Chili, appelés à siéger au Conseil de sécurité. En octobre 2013, on espère obtenir du nouveau gouvernement du Paraguay le « retrait de la reconnaissance de la pseudo-RASD » (République arabe sahraouie démocratique). Rien ne semble laissé au hasard.

Au sein du système onusien, le Maroc disposerait de précieux relais pour défendre les intérêts du royaume et être informé des faits et gestes de l’adversaire. Ainsi, la visite de Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD, au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève en mai 2013 fait l’objet d’une intense activité de lobbying. « Les démarches que j’ai effectuées, particulièrement auprès de mes interlocuteurs au sein des deux Hauts-Commissariats aux droits de l’homme et pour les réfugiés », ont permis de faire de cette visite « un échec à tous les égards », se félicite en juin 2013 Omar Hilale, alors ambassadeur auprès de l’ONU à Genève.

La sphère médiatique n’est pas épargnée par Chris Coleman. Mis en ligne le 29 décembre, des échanges de courriels fournis visent Samira Sitaïl, la directrice de l’information de la chaîne de télévision 2M, apparemment en cheville avec un interlocuteur qui pourrait être le chef de cabinet de Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, les services secrets extérieurs.

« Opération des services algériens »

Trois mois après le début de l’affaire, l’authenticité des documents publiés continue à faire débat. Le journaliste Jean-Marc Manach, spécialiste des questions de cybersécurité, a publié deux enquêtes sur le sujet pour le site Arretsurimages. Après avoir dénoncé dans un premier temps une « intox », il a estimé à la mi-décembre, après consultation de 58 courriels dans leur format original, qu’une bonne partie étaient « techniquement impossibles [à] authentifier » mais qu’une vingtaine d’entre eux étaient authentiques. « Vu la masse de documents et leur niveau de précision, il est exclu que ce hacker ait pu tout inventer ex nihilo. En outre, s’ils étaient faux, le gouvernement aurait protesté. Celui qui se cache derrière Chris Coleman a bien piraté un certain nombre de boîtes mail, même s’il n’est pas exclu qu’il ait modifié certains messages », estime le journaliste marocain Ahmed Benchemsi.

Les autorités marocaines ont longtemps gardé le silence sur l’affaire, sans toutefois nier, avant de pointer du doigt l’ennemi de toujours : l’Algérie. Le ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a dénoncé mi-décembre une « opération des services algériens » d’être derrière cette tentative de « déstabilisation ».

Si l’identité du hacker reste inconnue, sa sympathie pour la cause indépendantiste du Sahara occidental est évidente. La plupart des observateurs jugent sa démarche très éloignée de celle d’un Edward Snowden ou d’un Julian Assange. Ces lanceurs d’alerte avaient agi à visage découvert et fait appel à plusieurs médias pour authentifier et trier les documents détournés, avec un objectif affiché de transparence. Chris Coleman publie lui en vrac courriels, câbles diplomatiques mais aussi photos d’ordre privé et commentaires parfois acerbes, apparemment sans logique véritable, mêlant le vrai et le faux, dans le but de « déstabiliser le Maroc », a-t-il expliqué. « Après ça, la diplomatie marocaine va devoir reconfigurer ses réseaux d’influence. Elle est certes fragilisée mais elle retombera vite sur ses pattes », estime Ahmed Benchemsi.

Le Monde, 03/01/2015

#Maroc #DGED #Sahara_Occidental #Diplomatie_marocaine #Lobbying

Dénonciation de la stratégie diplomatique du Maroc

Maroc, Marocleaks, diplomatie, lobbying, Etats-Unis, hacker Chris Coleman, Sahara Occidental,

Par Abderrahman Chalfaouat

Abderrahim Chalfaouat, candidat au doctorat en publicité et communication à l’Université Hassan II, discute des incitations pour les dénonciateurs qui observent la stratégie diplomatique marocaine, en pesant les risques et les avantages à surveiller le traitement des données souveraines.

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Avec la numérisation croissante des documents et des communications, en particulier dans le domaine des politiques étrangères et des relations internationales, la concentration massive des données a facilité l’accès aux informations publiques lorsqu’un initié parvient à tirer la sonnette d’alarme. Il est vrai que le stockage et la concentration des données font l’objet de mesures de protection strictes dans le cadre de la souveraineté virtuelle et de la territorialité d’un État donné. La protection devient encore plus stricte lorsqu’il s’agit de données souveraines, dont la révélation peut ternir la réputation d’un pays ou exposer des big data secrètes à des adversaires étrangers. Pourtant, le potentiel de dénonciation inclut la révélation aux yeux du public de la mauvaise gestion officielle ou des paradoxes de l’élaboration des politiques, malgré le risque que cela peut comporter pour le dénonciateur lorsque les lois de protection font défaut.

La souveraineté que les États accordent aux données devient une arme à double tranchant lorsque des documents classifiés sont divulgués. Le secret et la sensibilité des documents deviennent une exposition d’agendas illégaux, de réunions malhonnêtes, de relations corrompues et de méfaits officiels ou d’abus de pouvoir, lorsqu’ils sont perçus du point de vue de la défense des droits. Pour l’opinion publique, la dénonciation sert « à protéger l’intérêt public et à défendre les droits de l’homme », comme le dit John Devitt, directeur général de la section irlandaise de Transparency International.

Dans la politique marocaine, différentes fuites de données internationales classifiées ont mis à jour des stratégies de diplomatie dynamiques et hyperactives, mais pas nécessairement efficaces. Dans les fuites de câbles diplomatiques américains de 2010, connues sous le nom de « Cablegate », les affaires politiques marocaines ont été mises en évidence, principalement les relations du Maroc avec les États-Unis en ce qui concerne les changements économiques, y compris l’oscillation de la démocratisation, l’affaire du Sahara, la guerre contre le terrorisme et l’implication du Maroc dans les questions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).

Ces révélations de 2010 n’ont pas créé beaucoup de débats politiques ou d’agitation sociale pour de nombreuses raisons, notamment le contexte international des fuites. Les informations divulguées étaient généralement internationales, vastes et diverses. Il est possible que des complexités diplomatiques plus graves dans d’autres pays aient empêché l’effet attendu au Maroc. Deuxièmement, le débat politique au Maroc à l’époque était axé sur le « projet de monopole » en vue des élections parlementaires de 2012. Dans les quelques années qui ont précédé le printemps arabe, les politiciens marocains étaient occupés à discuter et à essayer de comprendre les objectifs du Parti pour l’authenticité et la modernité (PAM) nouvellement fondé par la monarchie. Le PAM a été créé pour freiner la montée des islamistes au pouvoir, en essayant de reproduire le modèle tunisien qui a asséché le terrain de la diversité politique lors des élections de 2012. Ainsi, la fuite de données sur les aspects cachés des relations maroco-américaines ne pouvait éclipser la densité d’une telle préoccupation locale. Enfin, les médias sociaux dans le Maroc d’avant le Printemps arabe étaient principalement axés sur le divertissement. La diffusion de documents classifiés sur ces plateformes n’a pas attiré beaucoup d’attention.

Les fuites de Coleman

Dans sa communication stratégique, le Maroc a promu une image d’exception dans la région. Chaque fois qu’une vague politique submergeait la région, le Maroc s’adaptait plutôt que de l’adopter sans modification. Dans l’ère post-Snowden, un Maroc qui se numérise rapidement a été confronté à une fuite de documents classifiés en septembre 2014 lorsque l’email de Mme MbarkaBouaida, ministre déléguée aux affaires étrangères et à la coopération, aurait été piraté. Le Maroc a cessé d’être une exception lorsqu’un pirate, utilisant un faux compte Twitter sous le nom du manager de football gallois Chris Coleman, a commencé à partager des documents classifiés sur la politique étrangère du Maroc.

Compte tenu des problèmes soulignés dans les documents partagés, l’État algérien ou un partisan du Polisario[2] était le coupable potentiel des fuites. Avec ces fuites, le Maroc a perdu un certain contrôle sur la souveraineté des données et les informations exposées ont mis en évidence des informations personnelles telles qu’un courriel du ministre marocain des affaires étrangères demandant au ministre français des affaires étrangères de trouver un emploi pour sa fille. Plus important encore, les 6 Go de données souveraines ont mis en évidence des activités de renseignement militaire et diplomatique avec des lobbies américains et des fonctionnaires de l’ONU.

Un compte Facebook a commencé à divulguer ces informations, mais le gouvernement marocain a apparemment bloqué ce compte peu après le début des fuites. Depuis octobre 2014, le compte Twitter « Chris Coleman » a relancé les dénonciations. Le compte, qui est maintenant suspendu, a partagé des données et des nouvelles principalement sur l’affaire du Sahara et le différend géopolitique maroco-algérien pour gagner la confiance internationale afin de diriger la région. Sans surprise, les fuites se sont produites après que l’AFP a mis en lumière un rapport d’enquête de 2007 rédigé par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) sur l’aide humanitaire de l’UE aux camps de réfugiés contrôlés par le Polisario dans le sud de l’Algérie. Dans un sens, la politique étrangère de l’internet croise la politique étrangère du monde réel par le biais de dénonciations échangées contre des attaques.

Les fuites se concentrent sur les relations maroco-américaines, le Maroc essayant de protéger ses intérêts par le biais des lobbies américains, des politiciens et des fonctionnaires de l’ONU. Les zones de contact, par lesquelles le Maroc doit approcher le cartel des parties prenantes internationales, concernent principalement les affaires maroco-sahariennes, les relations tendues entre le Maroc et l’Algérie, le processus de démocratisation interne, la guerre contre le terrorisme et l’implication du Maroc dans les questions arabes.

Une question clé révélée dans les fuites est le désaccord entre le Maroc et les États-Unis sur l’inclusion des violations des droits de l’homme dans l’extension du mandat de la MINURSO. En 2014, les États-Unis ont mené les efforts internationaux pour l’extension du mandat. Les fuites révèlent que le désaccord a atteint son point culminant lors de la visite du roi du Maroc à la Maison Blanche. Un accord a été conclu lors de la réunion de Washington. Les informations divulguées illustrent le rôle des acteurs internationaux dans la dynamique de la politique marocaine et le soutien que les responsables marocains reçoivent dans les affaires internes.

Une autre question révélée était le financement par le Maroc des politiciens américains. Le groupe de membres du Congrès qui soutient le Maroc est le plus important. En outre, il a été révélé que le Maroc a offert au moins un million (USD) à la candidate présidentielle Hillary R. Clinton comme parrainage pour sa réunion de Marrakech Clinton Global Initiative. L’aide financière accordée à la Fondation Clinton a suscité un tollé social et a conduit la Fondation à modifier sa politique en matière de dons étrangers[3]. La campagne de Clinton a également omis de répertorier le Maroc comme un lobbyiste enregistré contribuant à sa campagne.

Malgré ce coup de projecteur sur la politique marocaine, le scandale Coleman n’a pas attiré beaucoup d’attention publique au Maroc, peut-être parce que le dénonciateur a choisi un compte Twitter plutôt qu’un compte Facebook. La communauté Facebook marocaine est l’une des plus actives du monde arabe. Selon les statistiques de 2014, plus de sept millions de Marocains sont sur Facebook, ce qui les place au quatrième rang en Afrique pour le nombre d’abonnés à Facebook[4]. Un autre obstacle potentiel est que les fuites n’ont pas porté sur des questions liées à la sécurité ou à l’immoralité – des questions clés pour la population marocaine qui suscitent généralement une attention considérable sur les médias sociaux.

Aller de l’avant : Protéger les lanceurs d’alerte

L’effet démocratisant de la révélation des méfaits officiels ou de la dénonciation de la corruption ou du despotisme documentés nécessite deux amendements à la loi. Le premier consiste à garantir aux lanceurs d’alerte une protection juridique et une sécurité pour leur contribution à la transparence, à l’accès à des informations sérieuses et à la démocratisation de l’information.

Bien que « Chris Coleman » n’ait été ni retrouvé ni poursuivi, les cas précédents envoient des signes alarmants. En 2007, MounirAgueznay, ou Targuist Sniper, originaire de la ville de Targuist, dans le nord du Maroc, a mis en ligne quatre vidéos montrant des policiers recevant des pots-de-vin d’automobilistes. Cette révélation a également encouragé d’autres révélations liées à des affaires de corruption et de pots-de-vin. Agueznay est resté anonyme jusqu’en février 2013, mais a été la cible d’un harcèlement policier en raison de l’absence de protection des dénonciateurs. Le frère d’Agueznay a également été condamné à deux ans de prison – prétendument pour avoir vendu de la drogue – et Agueznay a été contraint de quitter le Maroc en mai 2013 pour éviter de nouvelles représailles. Aujourd’hui, de manière assez surprenante, il a rejoint le PAM qui est connu pour défendre les trafiquants de drogue dans le Nord du Maroc, peut-être à la recherche d’une protection politique.

Ali Anouzla, directeur du site d’information Lakome.com, a été le premier à révéler l’amnistie royale dont avait bénéficié le pédophile espagnol. Lorsque le scandale s’est calmé, Ali Anouzla a été poursuivi en justice au titre du code du terrorisme pour encouragement au terrorisme, lorsque son site d’information a cité un lien hypertexte vers une vidéo d’AQMI. La condamnation nationale et internationale de son arrestation a conduit à sa libération après quelques semaines de détention.

Le deuxième amendement rendu nécessaire par les méfaits officiels de ce type consiste à considérer la dénonciation comme un droit public, similaire au droit d’accès à l’information ou à la liberté d’expression. Lorsque le public est privé du droit à la dénonciation, les décideurs peuvent être plus enclins à poursuivre la corruption ou la nonchalance envers l’intérêt public.

La dénonciation et la collecte de données sont confrontées à des défis éthiques considérables, notamment la sensibilité des données et la frontière floue entre sécurité et transparence des documents classifiés. Quelle est la limite entre l’encouragement à la transparence et la mise en péril de la sécurité publique ? Dans les pays tristement célèbres pour leur négligence des droits individuels ou leur exploitation des informations privées, la quantité de données stockées sur les militants, par exemple, peut être préjudiciable aux individus. En ce sens, la dénonciation pourrait entraîner la fuite d’informations personnelles telles que des photos privées, même si le dénonciateur n’a pas cherché à révéler ces données de manière malveillante. Un autre défi est le dilemme potentiel entre l’encouragement de l’accès à l’information et les atteintes illégales à la sécurité. Dans le cas des fuites de Coleman, les informations révélées ont fourni aux journalistes et aux militants des droits de l’homme des informations sur lesquelles ils peuvent s’appuyer pour plaider en faveur d’un moindre gaspillage des fonds publics.

En outre, les fuites qui révèlent des réunions secrètes provoquent généralement un tollé public lorsqu’elles sont couvertes par les médias. La révélation conduira très probablement les fonctionnaires à éviter ces réunions à l’avenir, mais la dénonciation sélective et l’utilisation des informations piratées pour nuire aux intérêts de l’État font douter qu’il s’agisse du travail de dénonciateurs bien intentionnés ou d’agences d’espionnage d’États opposés dans une région géopolitique tendue.

Pour le Maroc, les dénonciateurs continueront à faire surface, étant donné la corruption et le despotisme dont le pays souffre depuis des décennies. Si l’on n’inclut pas la protection des dénonciateurs dans la future loi sur le droit à l’information et si l’on n’intègre pas la dénonciation dans les efforts de plaidoyer visant à atténuer la corruption et le despotisme, ce n’est pas seulement la liberté d’expression qui sera restreinte. Plus important encore, c’est le Maroc qui manquera le potentiel d’apporter plus de démocratisation dans la sphère publique.

À propos de l’auteur

Abderrahim Chalfaouat est doctorant au département de publicité et de communication de l’université Hassan II de Casablanca. Il travaille sur les intersections entre la fiction télévisée, la politique culturelle et la démocratisation au Maroc. Il a obtenu une maîtrise en études américano-marocaines en 2011 et une licence en linguistique anglaise en 2000 à l’Université Hassan II. Les intérêts de recherche d’Abderrahim comprennent les médias et la société, la politique culturelle, la politique de la région MENA, la démocratisation et les droits de l’homme.

Références
1. http://www.alaraby.co.uk/english/features/2014/12/23/moroccan-wikileaks-rattles-rabat
2. Chalfaouat, A. A paraître. L’Internet sous le printemps marocain : du divertissement à l’activisme. Dans Coban, Baris (ed.) Forthcoming. Social Media R/evolution. Istanbul.
[1] Doctorant à l’Université Hassan II de Casablanca, Maroc. Chercheur dans le domaine des médias, de la politique culturelle et des affaires de la région MENA, il écrit et commente fréquemment les questions marocaines et arabes et est un ancien élève d’AnOx 2015.
[2] Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro, soutenu par l’Algérie. Pour le Maroc, le Polisario est un groupe séparatiste qui résulte de la guerre froide des années 1970. Le Polisario cherche à obtenir l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, tandis que ce dernier propose un plan d’autonomie pour la région.
[3] En conséquence, le nombre de pays acceptant de faire des dons à la Fondation Clinton a été limité à six, sans compter le Maroc.
[4] On s’attend à ce que ce nombre atteigne dix millions avec l’introduction des installations 4G dans le pays.

Source: Academia.edu

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Mbarka Bouaïda, première victime des Marocleaks

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Début octobre 2014, un hacker prénommé « Chris Coleman » sur les réseaux sociaux publient des milliers de documents embarrassants pour le Makhzen marocain. Correspondances entre diplomates, mail personnels, dossiers confidentiels : ces documents concernent principalement le ministère marocain des Affaires étrangères, la mission marocaine à l’ONU, la DGED, les boîtes mail de la DGED, les services de renseignement extérieur, de la ministre délégué Mbarka Bouaïda et celle du chef de la diplomatie Saadeddine El Othmani.

Les premières publications ont visé la vie privée de Mbarka Bouaïda en raison de ses origines sahraouies et de ses activités de lobbying auprès de l’OUA en 2014. Le dénommé Coleman a publié des photos de son mariage ainsi qu’une lettre que la ministre marocaines a rédigée à l’attention de son mari dans laquelle elle fait part des problèmes de ce dernier avec l’alcool.

Voici quelques-unes de ces photos ainsi que le texte intégral de la lettre :

Le 25 mai 2014
Cher MEHDI
Que me reproches-tu au juste? Depuis notre mariage, depuis ma nomination, depuis le début de la grossesse…ça fait bcp de changement tout ça, sans parler du déménagement de casa a Rabat, ville « fantôme ».
Et maintenant la naissance de notre princesse Sarah.
Tu me reproches mes priorités: je suis dans un poste de responsabilité que tu méprises. C ton droit, je le considère comme une responsabilité que je dois honorer. Je n’y gagne peut etre rien, je perds bcp bien au contraire, mais c’est une responsabilite que je dois assumer. Tu penses que je le fais au détriment de notrte couple. Oui, surement c t le cas au début, mais avec le temps, j’ai pu corriger bcp de choses (ne pas travailler les we, ne plus répondre au téléphone ni aux mails le soir, ne plus lire le courrier le soir ni les we, prendre plusieurs vendredi ou je n ai pas travaille même si on n’en a même pas profite).
Tu me reproches qu’on s’installe a Rabat. Je te l’accorde, et on a décidé de rentrer a Casa en Septembre.
Tu me reproches de ne plus avoir de vie: je t’ai suivi toutes les fois ou j’ai pu…a casa. On a fait quelques diners, soirées a Rabat.
Tu me reproches de médiatiser notre fille, ce n’est pas de ma faute si la presse en a parle. Heureusement, ça a toujours été en bien. Personne ne te dira que ton epouse a une mauvaise presse.
Tu me reproches d’etre une mauvaise mere…tu n’en sais rien encore, moi non plus…mais je sais que je veux reussir ce pari. Sarah est ma priorite plus que tout au monde.
Tu me reproches d’avoir eu plus que ce que j’attendais a tous les niveaux, au point ou je pense que tout est acquis….oui, je suis reconnaissante au bon dieu de tout ce qu’il m’a toujours donne, en bien et en mal. Cela dit, tu sais très bien combien je suis détachée des choses matérielles…pour moi, l’acquis, ce sont nos valeurs, nos sentiments profonds. Ce ne sont pas les titres qui font la personne, c’est bien la personne qui fait son environnement.
Tu me reproches d’être dans le paraitre. Pour rien au monde, je ne suis ni serai dans le paraitre. Et pas la peine de te donner des preuves.
Si j’ai ecrit ces lignes, ce n’est pas pour me justifier, mais bien Pour essayer de comprendre.
Je comprends hélas une chose: ton amour pour moi s’est éteint, ou peut être il n’a jamais existe.
Maintenant, a moi de te dire ce que je pense de toi.
Je me suis mariée avec toi par amour, grand Amour. J’ai rêvé pour nous deux, même dans les moments les plus difficiles. Je tiens a notre couple, a notre vie de famille. Je crois en toi, en tes valeurs, en ta force.
Je ne te critique jamais, je n’interfère jamais dans tes choix professionnels, je te laisse tranquille. Oui, tu me diras que je te demande d’arrêter le cafe, ou de ne plus mettre le doigt dans ton nez…ce ne sont pas la des choses de fond. Je ne remets jamais en cause tes priorités, même quand je peux le faire, et a raison. Je ne te fais jamais de remarques malveillantes.
Même pour l’alcool, que j’avoue me préoccuper. Je ne te dis jamais rien.
Tout ca parce que je te fais confiance. J’ai confiance en ton intégrité, honnêteté intellectuelle, et en ton intelligence.


#Maroc #Marocleaks #Hacker_chris_coleman #Mbarka_bouaida

Maroc-leaks : les sulfureuses lettres de Mourad El Ghoul et Nadia Jalfi

— En date de : Mar 22.7.08, molva canal
a écrit :

De: molva canal

Objet: salutations
À: nadiajalfi@yahoo.fr
Date: Mardi 22 Juillet 2008, 15h16
Salut, j’espère que tu vas bien. Donne-moi de tes nouvelles! Appelle-moi ! Comment vont tes filles, ta maman, la balsamique aïeule  ? A plus.

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—– Message d’origine —-
De : Nadia Jalfi
À : molva canal

Envoyé le : Mardi, 22 Juillet 2008, 14h01mn
30s
Objet : Re : salutations

La balsamique est complètement paumée, ma mère va très bien, la présence des filles lui fait un bien fou, moi je fais une cure de sommeil et de outlets en Virginie. J’ai satisfait tes tocs mais en apportant des petites variantes, tees shirts imprimes et plus colores. je ne t’imagine pas une seconde en péripatéticienne surtout rue de la Pompe, Goasguen a interdit le racolage dans le 16eme. Tu me
balades comme toujours. Désolée pour les filles, et Reine elle a été kidnappée par un gang? elle a
disparu dans le Bronx?

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— En date de : Mar 22.7.08, molva canal
a écrit :

De: molva canal
Objet: Re : Re : salutations
À: nadiajalfi@yahoo.fr
Date: Mardi 22 Juillet 2008, 16h22

Aafrita. je suis vraiment content de te lire. Ecris-moi plus longuement, tout à l’heure et, surtout, je
veux entendre ta voix.

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—– Message d’origine —-
De : Nadia Jalfi
À : molva canal
Envoyé le : Mardi, 22 Juillet 2008, 15h06mn 33s
Objet : Re : Re : salutations

Qsq je fais de Stella?
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— En date de : Mar 22.7.08, molva canal
a écrit :

De: molva canal
Objet: Re : Re : Re : salutations
À: nadiajalfi@yahoo.fr
Date: Mardi 22 Juillet 2008, 18h00

Je te dis de m’écrire une missive à rallonge et tu me réponds que fais de Stella ? Elle peut attendre, elle est congé actuellement  et les femmes que tu veux lui faire rencontrer pareillement. C’est un monde.

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—– Message d’origine —-
De : Nadia Jalfi
À : molva canal
Envoyé le : Mardi, 22 Juillet 2008, 19h28mn 04s
Objet : Re : Re : Re : salutations

Oui c est un monde, tu peux le dire! Correcto fait la fête a Temara pendant que Reine se perd dans Manhattan et que l’ex cruche s’éclate a DC. Correcto est amoral, antisocial et décadent, son empire prend l eau. Sympa la visite au congres, j ai vu ton copain Mel et ta copine Nancy, ils te transmettent leur bon souvenir.

Tu n es pas déprimé, tu dois te renouveler et tout ira bien. C est l’été, la saison s’y prête.

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— En date de : Mer 23.7.08, molva canal
a écrit :

De: molva canal
Objet: Re : Re : Re : Re : salutations
À: nadiajalfi@yahoo.fr
Date: Mercredi 23 Juillet 2008, 12h37

Tu as mangé un hamburger enragé ou quoi ? Correcto ne fait pas la fête, contrairement à ce que pense Cruella. Correcto est, au contraire, en repli spirituel. Correcto fait son autocritique et se rend compte qu’il n’a pas eu un comportement adéquat avec Cruella et il le regrette. Mais il va réparer à son retour. N’est-il pas Correcto ? Il s’agit d’un Save Our Soul.

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—– Message d’origine —-
De : Nadia Jalfi
À : molva canal
Envoyé le : Mercredi, 23 Juillet 2008, 14h25mn 48s
Objet : Re : Re : Re : Re : salutations

Cruella n a jamais fait mal a Correcto, JAMAIS. Correcto ne sait pas ce qu il veut, il avance, recule, marque le pas et Cruella rit, Cruella pleure, Cruella se perd.

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— En date de : Mer 23.7.08, molva canal a écrit :

De: molva canal
Objet: Re : Re : Re : Re : Re : salutations
À: nadiajalfi@yahoo.fr
Date: Mercredi 23 Juillet 2008, 18h53

Salut,

Correcto a fait son mea culpa. Il se bat, non, il se flagelle, la coulpe car il est conscient du fait qu’il
n’a pas bien agi. Mais Cruella est connue pour sa clémence et son amour du prochain et lui pardonnera ses égarements !

Au plaisir de te lire, dans l’attente de te revoir.

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De : Nadia Jalfi
Sujet : Re: Re : Re : Re : salutations
Pour molva canal

Point de pardon sans explication. POURQUOI?











— En date de : Mer 23.7.08, molva canal molva_canal@yahoo.fr a écrit :

De: molva canal molva_canal@yahoo.fr
Objet: Re : Re : Re : Re : Re : Re : salutations
À: nadiajalfi@yahoo.fr
Date: Mercredi 23 Juillet 2008, 19h55
Tu comptes vraiment pour Correcto ou Cruello. Il s’en rend compte maintenant le bougre !

—– Message d’origine —-
De : Nadia Jalfi nadiajalfi@yahoo.fr
À : molva canal molva_canal@yahoo.fr
Envoyé le : Mercredi, 24 Juillet 2008,
Objet : Re : Re : Re : Re : Re : salutations

Un peu court comme explication. Le bougre avance toujours masque.

P.S. : La date de ce courrier correspond à celle du début de la relation sentimentale de Nadia Jalfi avec Gustavo de Arístegui alors porte-parole des Affaires étrangères du Groupe populaire au Congrès des députés espagno. En octobre 2010 célébreront leur mariage.

Le 13 décembre 2015, De Arístegui démissionne de son poste d’ambassadeur de l’Espagne en Inde suite à une affaire de corruption.

Tags : Maroc, Marocleaks, DGED, Mourad El Ghoul, Nadia Jalfi,

L’affaire «Marocleaks», connaissez-vous ?

L’affaire «Marocleaks», connaissez-vous ? Il s’agit seulement du cas (dénoncé le 1er décembre 2014 et donc poursuivi pour diffamation – par le site d’informations en ligne français «Arrêt sur images» ; site qui avait repris et analysé des informations diffusées par un «corbeau marocain» ) de journalistes français très, très proches du pouvoir marocain : José Garçon (de «Libération», que les Algériens connaissent très bien, tout particulièrement pour ses positions anti-régime durant la décennie noire), Mireille Duteil (ancienne du «Point»… et collaboratrice de «l’Observateur du Maroc», que les Algériens des années 80 connaissaient très bien et,elle aussi, toujours bien accueillie… d’autant qu’elle est ou était l’épouse d’un haut fonctionnaire français ), Dominique Lagarde («L’Express») et Vincent Hervouet («Lci»)… Ils auraient été «achetés» pour produire des articles favorables au Maroc, soutenant la colonisation du Sahara Occidental.

Il est certain que le lobbyisme déployé, depuis toujours, par le Maroc est «infatigable et tentateur»… et payant, en tout cas auprès de bien des journaux et de journalistes (et d’hommes politiques) français, entre autres.

Le 3 octobre 2014, le compte Twitter de celui qu’on présente comme le «Snowden» marocain révèle des documents présentés comme confidentiels, visant notamment des responsables de la diplomatie marocaine et la DGED (Direction générale des études et de la documentation), les services de renseignement marocains, notamment sur le dossier sensible du Sahara occidental.

Si dans un premier temps, le gouvernement marocain s’est contenté, du bout des lèvres, de démentir ce flux d’informations en provenance d’un compte dont le propriétaire reste encore inconnu, il est passé à la contre-offensive, ce jeudi, en accusant, comme à son habitude, l’Algérie d’être derrière cette «campagne enragée».

Ainsi, et hormis la ministre déléguée aux Affaires étrangères, M’barka Bouaïda, qui a accusé des «éléments pro-Polisario» d’être derrière la divulgation de ces centaines de documents de la diplomatie marocaine et aussi des courriels où apparaissent des think tanks, des sociétés de relations publiques, des journalistes, marocains et étrangers, et des collaborateurs de la DGED, avec l’appui de l’Algérie, aucune partie officielle marocaine n’avait réagi. Il n’y a eu, par ailleurs, aucun démenti de l’authenticité des câbles.

Salaheddine Mezouar, le chef de la diplomatie marocaine à l’époque, a été cité par ces révélations. Il y est accusé de «trafic d’influence», car il aurait «engagé la société McKinsey pour réaliser une étude destinée à relancer l’économie marocaine». Le cabinet de conseil américain emploie, selon Coleman, la fille du responsable de la diplomatie marocaine, ce qui permettrait «des versements de commissions».

Tags : Maroc, Makhzen, wikileaks marocain, marocleaks, chris coleman, diplomatie marocaine, lobbying,

Maroc leaks révèle comment la banque « attijariwafa » blanchit l’argent de la drogue et finance le terrorisme

Les sous et les dessous du Makhzen commencent décidément à monter en surface et à être balancés sur la place publique.

Le site MarocLeaks vient de révéler un nouveau scandale suite à la découverte par la police marseillaise, dans le sud-est de la France, d’un vaste réseau de blanchiment de la drogue produite au Maroc et vendue à travers le monde

Et c’est Attijariwafa Bank, connue pour être la banque du roi Mohamed VI qui est prise en flagrant délit de dissimulation des fonds engrangés par le trafic de cannabis.

De fait, l’implication «personnelle» du monarque dans ces «activités criminelles», est clairement établie selon MarocLeaks.

Tout a commencé quand, en juin 2015, des douaniers français découvrent dans une bourgade du Vaucluse, la somme rondelette de 300 000 euros en espèces à l’intérieur d’un véhicule

L’affaire est confiée à des enquêteurs de Marseille, membres d’une section spécialisée dans la délinquance financière.

En coopération avec leurs confrères de plusieurs pays d’Europe, un travail de fourmi permet de remonter la filière aux ramifications importantes et dont le quartier général se situerait au «sommet de l’Etat marocain».

On y apprend ainsi, de la bouche de Xavier Tarabeux, qui représente le ministère public, cité par l’AFP, qu’une somme faramineuse de 400 millions d’euros a été blanchie durant ces quatre dernières années (2005-2019) et qu’une partie aurait transité par la France où Attijariwafa Bank possède plusieurs agences

Bien qu’une bonne partie de la presse française, copieusement arrosée par le makhzen ait évoqué une «Hawala (système traditionnel de paiement informel dans la culture arabe), les experts du domaine, eux, pointent la banque marocaine Attijariwafa Bank qui couvre un important flux financier, notamment en Afrique de l’Ouest qu’elle inonde de sa résine de cannabis.

MarocLeaks précise en effet que les brigades anti terroristes ont repéré, dès l’année 2012, les «mécanismes frauduleux du financement de groupes terroristes proches du Makhzen tel le Mujao dont les mercenaires ont tenté d’infiltrer les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en même temps qu’ils ont investi le nord du Mali avant de disparaître dans la nature»…En clair, la responsabilité du Makhzen dans le blanchiment de l’argent de la drogue et, pire encore, du financement des groupes armés terroristes pour travailler son agenda diplomatique (dans le dossier du Sahara occidental) n’est plus une simple vue de l’esprit

Mais MarocLeaks s’attend à ce que le Makhzen sorte son chéquier pour offrir de gros sous pour s’acheter des responsables européens chargés de l’enquête, en les dissuadant de révéler les dessous de cette dangereuse affaire d’Etat

Ceci, au moment où un coup de filet est lancé en France, en Belgique et aux Pays-Bas, où des dizaines de personnes liés aux narcotrafiquants sont arrêtés

Tags : Maroc, Marocleaks, Attijari wafabank, Hawala, blanchiment,

Le Maroc recrute des mercenaires français et américains pour s’en prendre à l’Algérie

Grâce aux révélations du mystérieux hacker Chris Coleman, nous avons appris que le lobbying marocain anti-algérien a de beaux jours devant lui.

Des documents confidentiels balancés sur le toile dans le cadre d’une opération appelée Marocleaks sur des journalistes recrutés pour mener une campagne de dénigrement de l’Algérie aux Etats-Unis et en France, les deux principaux alliés du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental.

Les activités et le financement du lobby pro-marocain dans ces deux pays et les rapports secrets entre les services de renseignement marocains et le Mossad ont été dévoilés par le hacker qui a déclaré vouloir « déstabiliser la diplomatie marocaine » et il faut reconnaître qu’il a gagné son pari.

Ainsi nous avons appris que parmi les journalistes américains se trouvent Richard Miniter et Joseph Braud qui, essayaient de transmettre à l’opinion publique américaine l’idée que le Front Polisario avait des connexions avec le «terrorisme djihadiste soutenu par l’Algérie». Miniter est présenté comme « journaliste d’investigation du New York Times et auteur de deux livres à succès : Losing bin Laden et Shadow War. Il a publié dans de nombreux journaux aux États-Unis, notamment dans le New York Times, le Washington Post, le Wall Street Journal et Christian Science Monitor, ainsi que dans The Atlantic Monthly, The New Republic, National Review et Reader’s Digest. Ses articles ont également paru dans des journaux en Europe, en Asie et en Australie ». Il a touché 20.000 dollars payés par la DGED pour un article initulé « La guerre la plus inutile du monde » paru dans les colonnes du magazine US Foreign Policy. Cela sans compter les nombreuses invitations à faire des voyages de luxe au Maroc.

Idem pour Joseph Braude, écrivain. Ses deux derniers  livres sont « The new Iraq » et « The Honored Dead ». Il a participé activement dans la campagne contre l’Algérie et le Polisario. Dans l’audio ci-joint, on l’entend parler en arabe de prétendus « mercenaires du Polisario, de l’Algérie et d’autres pays africains » ayant participé à la défense de Kadhafi.

Leur recruteur, Ahmed Charaï, un valet du Makhzen, avait été condamné en 2011 par la justice américaine pour fausse déclaration douanière, selon le site algeriepatriotique. le 14 septembre 2011 à son arrivée à l’aéroport international de Dulles (Washington DC), il avait déclaré 10 000 dollars en argent liquide. Après contrôle, il s’est avéré qu’il avait sur lui cinq fois plus, curieusement dans des «enveloppes» fermées et libellées, selon le rapport de la douane américaine.

Selon sa déclaration devant le juge, Ahmed Charaï était en possession de 15 000 dollars non déclarés. L’argent était destiné au paiement des lobbyistes pro-marocains, a attesté «Chris Coleman». Bien qu’il ait avoué sa culpabilité devant le juge, Ahmed Charaï a pu être libéré grâce à John J. Hamre, président du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), une entité de lobbyistes pro-marocains dans laquelle est membre Henry Kissinger, architecte en chef de la livraison du Sahara Occidental au Maroc.

Les réseaux d’Ahmed Charaï est beaucoup plus puissant en France. C’est lui qui se trouve derrière le recrutement des journalistes français dont les liens avec la DGED marocaine avait été confirmée par la documentation balancée par Chris Coleman. José Garçon (de Libération, que les Algériens connaissent très bien, tout particulièrement pour ses positions anti-régime durant la décennie noire), Mireille Duteil (ancienne du «Point»… et collaboratrice de «l’Observateur du Maroc», que les Algériens des années 80 connaissaient très bien et, elle aussi, toujours bien accueillie… d’autant qu’elle est ou était l’épouse d’un haut fonctionnaire français ), Dominique Lagarde (L’Express) et Vincent Hervouet (LCI)… Ils ont été «achetés» pour produire des articles favorables au Maroc, soutenant la colonisation du Sahara Occidental.

Vincent Hervouet a été chargé d’accuser le Polisario de collusion avec le terrorisme et de faire la promotion du MAK et du GPK. Il a interviewé Ferhat Mehenni et dénoncé une prétendu répression de kabyles (voir photos ci-jointes)

Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, marocleaks, France Etats-Unis, lobbying, USA, presse,

La principale tache des lobbistes marocains est salir l’image de l’Algérie et du Front Polisario

Des journalistes et personnalités étrangères achetées par le Maroc dans le but de déstabiliser l’Algérie

Déterminé à poursuivre son occupation du territoire du Sahara occidental, le Maroc ne lésine pas sur les moyens et fait une entorse aux principes pour organiser des complots contre l’Algérie qu’il considère comme seul obstacle devant la réalisation de ses rêves expansionnistes.

Cette machination marocaine passe par l’organisation également de propagandes médiatiques ayant pour but de dénigrer une Algérie dont le seul crime est défendre la légalité internationale notamment le principe sacré du droit des peuples à l’autodétermination. Une machination qui passe par «l’achat» de consciences de certains, prêts à sacrifier tout un peuple pour gagner des dizaines de milliers d’euros offerts gracieusement par le Makhzen.

Un «Snowden» marocain dévoile une partie des complots ourdis par le régime voisin. Agissant sous le pseudo de Chris Coleman, le mystérieux hacker a révélé en 2014 et 2017 des documents confidentiels mettant à nu les activités anti-Algérie menées par la Direction générale des études et de la documentation (DGED) qui est le service de renseignements extérieur marocain et dont le directeur, Yassine Mansouri, s’est avéré le véritable chef de la diplomatie marocaine.

Des journalistes américains et français sont cités ; les documents révélés par «Chris Coleman» mettent en cause les journalistes Richard Miniter et Joseph Braud qui, essayaient de transmettre à l’opinion publique américaine l’idée que le Front Polisario avait des connexions avec le «terrorisme djihadiste soutenu par l’Algérie», ajoute la même source.

Ces deux journalistes qui sont recrutés en tant qu’«analystes» par Ahmed Charaï, directeur du site l’observateur.ma, pour travailler avec les services secrets du Makhzen, font tout pour calomnier l’Algérie. Selon «Chris Coleman», les services de Richard Miniter ont été payés 60 000 dollars. Cela sans compter les nombreuses invitations à faire des voyages de luxe au Maroc. Idem pour Joseph Braud qui a également publié des articles diffamatoires à l’encontre du peuple sahraoui et de l’Algérie.

Chris Coleman a dévoilé plusieurs informations sensibles sur le royaume chérifien, mails, ordres de virement, diverses correspondances concernant en particulier les activités de la DGED.

Ce service est rattaché directement au Palais royal, est-il mentionné. Les documents dévoilées par ce «Snowden» marocain portent sur des virements de grosses sommes d’argent en dollars au profit d’un patron de presse, au Think Tank Républicain Center for the National Interest. 10 000 dollars pour une insertion publicitaire au profit d’une ONG spécialisée dans la résolution pacifique des conflits, 25 000 pour le think tank FPRI et des sommes aussi importantes au profit de titres de presse américains et britanniques.

Le pirate marocaine a en outre posté un avis de virement de 60 000 dollars au profit du journaliste Richard Miniter du New York Post, un blogueur qu’Ahmed Charaï a fait passer pour un « grand journaliste d’investigation ». Sa tache était celle de salir la réputation de l’Algérie et accuser le Front Polisario d’accointance avec Al Qaïda. accusé d’écrire des articles anti-algériens et de faire un supposé lien entre le Front Polisario et Al Qaïda. (http://nypost.com/2010/11/02/letting-another-qaeda-bastion-grow/). Il a mis à nu toutes les pratiques de la DGED visant à corrompre des journalistes internationaux en vue de les engager pour la mission de dénigrer l’Algérie, de l’accuser de tous les torts en contrepartie de fortes sommes d’argent en devises.

La campagne médiatique contre l’Algérie et le Front Polisario était l’axe principal du travail de lobbying des services de Mansouri, ami intime du roi du Maroc et l’un des hommes les plus influents du Maroc. Dans ce but, Rabat n’a pas hésité à espionner le secrétariat général ainsi que plusieurs personnalités de l’ONU.

Dans un document attribué à la mission permanente du Maroc à Genève, daté du 18 octobre 2012 et portant la référence HB 2626, et adressé au ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, il a révélé, également, un plan ourdi visant à pousser l’envoyé personne du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, à la démission, en raison de son attachement à une solution juste pour le contentieux sahraoui.

Dans ce document, l’ambassadeur marocain à Genève révèle les ambitions derrière la relation qui le lie au chef de de cabinet du Haut-Commissariat pour les réfugiés, M. Athar Sultan Khan.Il prétend que ce dernier mène une campagne discrète pour promouvoir sa candidature potentielle pour succéder à M. Ross». Le palais royal marocain a tout fait pour se débarrasser de Christopher Ross à cause de son refus à adopter l’autonomie comme seule solution au conflit sahraoui.

Dans le même document, l’ambassadeur marocain à Genève ajoute que «la candidature de M. Khan, au cas où elle se formaliserait, serait importante pour notre pays».

Christopher Ross a fini par jeter l’éponge face à la partialité de certaines puissances occidentales qui encouragent le Maroc à durcir sa position. Il a été succédé par l’ancien président allemand qui, pour les mêmes raisons, a fini par démissionner. Guterres vient de proposer au ministre slovaque des affaires étrangères, Miroslav Lajcak, le poste d’envoyé pour le Sahara Occidental mais il a opté pour travailler pour l’Union Européenne dans le dossier des balkans.

Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Algérie, USA, France, Lobbying, marocleaks,

Les confidences de l’ambassadeur américain à son homologue marocain

Les deux étaient en poste à Alger, en 2012: Les confidences de l’ambassadeur américain à son homologue marocain

Alors que le dossier de l’espionnage des trois ministres algériens, dont un est encore en activité, par les services marocains en France est toujours d’actualité, un autre scandale, et pas des moindres, prend forme. Selon le site électronique Maroc Leaks, et dans une double correspondance en date du 31 janvier 2012 et du 1er février 2012, Abdallah Belkeziz, alors ambassadeur du Maroc en Algérie, explique aussi bien, à Taïeb Fassi Fihri, un conseiller du roi Mohamed VI et à son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération ,comment l’ambassadeur des Etats-Unis à, Alger en poste à l’époque, lui avait fourni des informations censées être confidentielles, sur l’Etat algérien. Le site dédié aux révélations du cyber-activiste Chris Coleman révèle, en effet, que la correspondance de Belkeziz adressée au chef de la diplomatie marocaine fait part qu’il avait reçu Henry S. Ensher, l’ambassadeur américain, à Alger de 2011 à 2014, «à sa demande» pour se faire débriefer sur la visite du ministre marocain, en Algérie, une semaine plus tôt. Le diplomate américain, de retour, d’une réunion tenue en Allemagne avec ses homologues dans les pays du Maghreb, lui a confié «de la mise à disposition de fonds spéciaux aux pays de la région (essentiellement les services secrets) pour faire face aux opérations de sécurité et de renseignements». Le Maroc bénéficiant, bien sûr, de cette aide comme l’expliquera l’ambassadeur marocain.

Pourtant, les confidences de Ensher vont déborder sur des questions ne concernant en rien le Maroc puisqu’il s’agit de son travail, en tant que diplomate agréé, à Alger. Il fera à son hôte un compte rendu de sa mission qu’il avait effectuée à Tamanrasset, lui apprenant que les représentants des partis les plus importants, citant le FLN, le RND, le MSP et le PT «se considèrent tous comme les alliés du pouvoir actuel». Evoquant, avec lui, les élections législatives de mai 2012, il affirmera que les partis minoritaires ne pèseront pas lourd à ce rendez-vous électoral.

Il précisera, lors de ces confidences, sans que cela ne soit un secret d’Etat, que le Sud reste très attaché à ses traditions quand ses habitants ne se réfèrent pas au droit coutumier dans la gestion de leurs affaires. L’ambassadeur américain fera aussi un compte rendu de sa visite à Ouargla où il n’a pu s’entretenir avec les élus locaux suite au véto du wali. Ensher a aussi évoqué le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) qui regroupes les chefs d’état-major de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Mali lui faisant part de l’intérêt de son pays à voir le Maroc y jouer un rôle important. Belkeziz rapportera, également, les propos de l’Américain concernant une éventuelle adhésion d’autres pays au CEMOC, parlant de la Libye, du Nigéria et du Tchad «et dans une phase ultérieure la Tunisie et peut-être le Maroc». Des informations apparemment, sans fondements puisqu’à ce jour le CEMOC est resté un club réservé.

Le document revient aussi sur les relations entre Alger et Washington à propos de la coopération militaire puisqu’il est dit à ce propos que «depuis 2007, les Algériens, dans ce cadre, s’opposent à toute relation avec les USA, à cause des mésententes entre l’armée algérienne et la délégation américaine». Les Américains voulant des relations directes avec les militaires algériens et l’Algérie préférant le canal civil. Confidences pour confidences, le diplomate marocain a fait un récit complet de la visite du ministre marocain des Affaires étrangères à Alger et de ses entretiens avec son homologue Belkhadem et le Président Bouteflika.

Le Quotidien d’Oran, 11 sept 2017

Tags : Maroc, Marocleaks, Union Africaine, Sahara Occidental, Front Polisario,

La République Démocratique du Congo vue par le Maroc

Fiche succincte sur la République Démocratique du Congo

I- Données générales :

– Superficie : 2.345.410 km2 (05 fois la France) dont 37 km de côte atlantique

– Population : 77.433.744 hab. (Juillet 2014 est.)

– Capitale : Kinshasa

– Villes principales : Lubumbashi, Kisangani, Kananga, Mbuji-Mayi, Bukavu

– Provinces : 11 provinces : Bas Congo, Bandundu, Equateur, Kasaï-Orientale, Kasaï- Occidental, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Kinshasa)

– Forêt : 128.004.198 ha (45 % de la forêt équatoriale africaine)

– Fête nationale : 30 juin 1960 (Indépendance)

– Président : M. Joseph Kabila Kabange (1er mandat depuis décembre
2006 ; et 2ème mandat depuis novembre 2011)

– Premier Ministre : M. Augustin Matata Ponyo Mapon (nommé le 18 avril 2012)

– Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la
Francophonie : M. Raymond TSHIBANDA N’TUNGAMULONGO (avril 2012)

– Religions : catholiques (50%), protestants (20%), kimbanguistes (10%),
musulmans (10%)

– Indice de développement humain : 186ème sur 187 (PNUD, 2012)

– PIB/Habitant : 400 USD (2013 est.)

– Dette extérieure : 6.874 milliards USD (Décembre 2013 est.)

– Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Kinshasa : M. Mohamed BEN KADDOUR
Présentation des lettres de créances (07 juillet 2009)

– Chargé d’Affaires de la RDC à Rabat : M. Bamialy Wawa (M. WAWA assure, depuis des années (juillet 2002), la représentation de la République Démocratique du Congo à Rabat en qualité de Chargé d’Affaires a.i.. Après de multiples démarches, rien n’a été fait pour élever le niveau de cette représentation au rang d’Ambassadeur. Il semble que cette situation est due à des restrictions d’ordre budgétaire).

– Date de l’établissement des relations diplomatiques : 1960

– Communauté marocaine en RDC : 100 personnes

II- Situation intérieure :

2-1) Politique intérieure :

Indépendant depuis le 30 juin 1960, l’ancien Congo belge porte le nom de Zaïre de 1971 à 1997, lorsque Laurent-Désiré Kabila, à la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) s’empare de Kinshasa, met fin au régime du Maréchal Mobutu Sese-Seko et donne au pays son nom actuel de République Démocratique du Congo.

En janvier 2001, Joseph Kabila succède à son père assassiné avant d’être élu président en 2006, puis réélu en novembre 2011, dans des conditions contestées.

Le processus de transition s’est achevé avec l’organisation, dans de bonnes conditions, du référendum sur la Constitution de la IIIèmeRépublique (18 décembre 2005) et des élections présidentielles, législatives et provinciales (scrutins des 30 juillet et 29 octobre 2006), marquées par une participation importante de la population (65% en moyenne).

Le Président sortant J. Kabila est sorti vainqueur des élections présidentielles (58% au second tour) devant le vice-président J.P. Bemba (la cérémonie d’investiture a eu lieu le 6 décembre 2006).

Les résultats officiels des élections présidentielles et législatives organisées le 28 novembre 2011 et publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 9 décembre 2011, ont annoncé la victoire de M. Joseph Kabila avec 48,95 % contre l’opposant Etienne Tshisekedi (32,33 %).

A l’étranger, la plupart des capitales occidentales (Bruxelles, Paris, Londres, Washington) ont appelé les acteurs politiques à faire preuve de retenue et d’esprit de responsabilité, à éviter toute forme de violence et à recourir aux voies légales pour toute contestation éventuelle. La France a relevé que l’élection a été marquée « par nombreuses et sérieuses défaillances et irrégularités » et a exhorté les autorités congolaises à « assurer l’ordre public dans le respect de l’Etat de droit ».

Le 28 avril 2012 a été marqué par la nomination d’un nouveau gouvernement par le Président, composé de 36 membres, dont 2 vice-premiers Ministres, 25 Ministres, un Ministre Délégué et 8 vice-Ministres. La configuration du nouveau gouvernement congolais, composé essentiellement de technocrates et dépourvu, à quelques exceptions près, de figures emblématiques des chefs des partis politiques, a suscité diverses réactions au sein de la classe politique au niveau de sa structure politique et géopolitique.

Avec l’approche des élections présidentielles de 2016, la classe politique congolaise est agitée par des débats autour d’une éventuelle candidature du Président Joseph KABILA à ces prochaines électorales. Alors que la constitution en vigueur interdit à l’actuel Président de briguer un nouveau mandat, des voix s’élèvent parmi l’opposition, l’église et la société civile pour contrecarrer toute démarche de la majorité tendant à revoir les dispositions constitutionnelles qui ouvriraient la voie à une candidature pour un troisième mandat.

En réaction aux déclarations sur le prochain scrutin tenues par le Secrétaire d’Etat américain, M. John KERRY, qui était en visite à Kinshasa, les 03 et 04 mai 2014, le porte-parole du Gouvernement congolais a souligné que lesdites élections se tiendront conformément à la constitution et que le Président Kabila « n’a jamais annoncé une quelconque candidature, ni entrepris de violer la constitution ».

2-2) Situation sécuritaire en RDC :

La République Démocratique du Congo reste confrontée aux lourdes conséquences des guerres qui ont eu lieu depuis près de vingt ans dans la région des Grands Lacs et sur son sol. La sécurité n’est pas complètement rétablie : l’Est du pays demeure instable du fait des nombreux groupes armés encore actifs. Les infrastructures, embryonnaires, restent très insuffisantes vu l’étendue du pays. La communauté internationale apporte un appui important à la RDC, où est déployée la MONUSCO, première opération des Nations Unies au monde par son ampleur.

La situation, qui s’était fortement dégradée dans la région du Kivu au second semestre 2008, a connu une évolution positive à partir de la fin 2008, marquée par une nouvelle dynamique de coopération entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda.

Toutefois, depuis mai 2012, la République Démocratique du Congo est en proie à une mutinerie dans l’armée dans l’est. Le pays voisin, la République du Rwanda, est soupçonné par les autorités congolaises d’abriter sur son territoire quelques 300 éléments armés faisant partie de ce mouvement de rébellion.

Les mutins se réclament du M23 (Mouvement du 23 mars), crée par le Colonel Makenga début mai 2012 après les défections, et revendiquent la pleine application des accords de 2009, notamment en ce qui concerne leur intégration. Ils dénoncent des problèmes de salaires, de nourriture, de santé, d’obtention de grades et de fonctions.

Les violences déclenchées par la mutinerie et le regain d’activité des groupes armés (congolais -CNDP-, ougandais -LRA, ADF/NALU-, rwandais -FDLR- et burundais -FNL-) dans la région depuis mai 2012 ont forcé plus de 100.000 personnes à fuir leur foyer, et plus de 20.000 autres à se réfugier au Rwanda et en Ouganda.

Les puissances étrangères (Etats-Unis et Union Européenne -dont la Belgique-) ainsi que certaines ONG (Human Rights Watch et International Crisis Group) se sont dites préoccupées de la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, tout en réitérant leur soutien aux efforts déployés par le gouvernement congolais visant à rétablir l’ordre dans le pays et à traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’Homme et ce, en en coordination avec la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO).

Après plusieurs mois de combat contre l’armée congolaise, le M23 a annoncé, le 05 novembre 2013, la fin de sa rébellion et son intention de poursuivre la recherche d’une solution aux causes qui ont été à l’origine de son insurrection.

Suite à la décision d’arrêt des actes de rébellion du M23, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est sensiblement améliorée sous le contrôle des forces onusiennes et congolaises. Ces dernières ont pu restaurer l’autorité de l’Etat sur la majeure partie de cette région du territoire congolais.

Après avoir échoué à parvenir à un accord pour la conclusion des pourparlers de Kampala le 11 novembre 2013, le Gouvernement congolais et le M23 ont pu finalement signer, le 12 décembre 2013, à Nairobi, deux déclarations séparées par lesquelles :

• Le M23 confirme son engagement à renoncer à sa rébellion armée tout en se réservant le droit de se constituer en parti politique dans le respect des lois de la RDC

• Le Gouvernement congolais s’engage à faciliter la mise en œuvre de la renonciation du M23 à sa lutte armée et du programme de démobilisation, désarmement et réinsertion des anciens rebelles et à présenter au Parlement un projet de loi d’amnistie.

En février 2014, le Président congolais Joseph KABILA a promulgué la loi portant amnistie qui couvre les faits insurrectionnels, les faits de guerre et les infractions politiques commis sur le territoire congolais à partir de la promulgation de la constitution du 18 février 2006 jusqu’au 20 décembre 2013, date de l’expiration de l’ultimatum lancé à tous les groupes armés à déposer les armes.

III- Situation économique

Le potentiel économique du pays est considérable, mais son exploitation nécessitera de profondes réformes en matière de bonne gouvernance et la mise en place d’un environnement juridique favorable aux investissements.

En outre, la situation d’insécurité en RDC favorise le commerce illicite des métaux précieux. Certains experts de l’ONU ont estimé en décembre 2013 que 98 % de la production aurifère est exportée illégalement vers les pays de transit, principalement l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie.

Par ailleurs, le projet du centre hydroélectrique d’Inga, sur le fleuve Congo, à 200 km de Kinshasa, a bénéficié, en novembre 2013, d’un financement de la Banque Africaine de Développement (BAD), dans le cadre du Projet d’Appui au Développement du Secteur de l’Electricité (PASEL). Représentant 43 % du coût total du projet (169 millions USD), ce financement favorisera le développement de la centrale hydroélectrique d’Inga dont le potentiel hydroélectrique est estimé à 44.000 MW, soit la moitié de la capacité électrique sur tout le continent.

IV- Politique Extérieure :

3-1) Relations régionales :

Dans les Grands Lacs, la situation régionale a été marquée par des évolutions encourageantes à partir de la transition congolaise entamée en 2003. Après un premier sommet historique à Dar-Es-Salaam en 2004, le second sommet de la Conférence internationale sur la région des grands Lacs (CIRGL) s’est déroulé les 15 et 16 décembre 2006 à Nairobi et a abouti à la signature du Pacte de Sécurité, de Stabilité et de Développement pour la région des Grands Lacs, entré en vigueur en juin 2008. Le Secrétariat exécutif permanent de la CIRGL, dirigé par l’Ambassadrice tanzanienne Mulamula, a été inauguré le 3 mai 2007 à Bujumbura.

L’année 2009 a vu le rétablissement des relations diplomatiques entre la RDC et ses voisins de l’Est, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.

S’agissant des organisations régionales, la RDC est membre de la CEEAC (dont elle a assuré la Présidence en 2008), de la SADC (dont elle assure la Présidence en 2009-2010), de la COMESA et de la CEPGL.

Par ailleurs, la RDC a abrité pour la première fois le 14ème sommet des chefs d’Etats et de Gouvernement des pays ayant le français en partage dont les assises se sont tenues à Kinshasa du 12 au 14 octobre 2012.

3-1) Relations avec l’Union Européenne et ses pays :

Concernant les relations avec l’Union Européennes et ses pays, impliqués dans le règlement politique de la crise des Grands Lacs, la mission EUFOR RDC, déployée d’août à décembre 2006, a permis d’apporter un soutien à la MONUC pour la sécurisation du processus électoral (2400 hommes déployés). Son intervention a été décisive pour permettre le retour au calme lors des incidents survenus à Kinshasa en août 2006 entre les hommes de J. Kabila et de J.P Bemba.

L’UE s’est ensuite impliquée dans la reconstruction des forces armées et de la police congolaises.

Au premier jour de sa tournée éclair en Afrique le 27 mars 2009, le Président français a clarifié à Kinshasa son initiative controversée de paix pour la RDC puis plaidé à Brazzaville en faveur de la rénovation des relations franco-africaines. Le Président français s’est notamment attaché à lever les malentendus causés par sa proposition d’un partage des richesses entre la RDC et le Rwanda.

En mars 2010, M. Pieter De Crem, le Ministre belge de la Défense a effectué une visite de travail en RDC et qui s’inscrit dans le cadre de l’intensification des relations entre les deux pays.

En mars 2014, le Commissaires européen au développement, M. Andris PIEBALGS, en visite à Kinshasa, a annoncé l’octroi d’une nouvelle aide de l’UE d’un montant de 620 millions d’euros en faveur de la RDC pour la période 2014-2020. Cette aide sera destinée au développement des secteurs de la santé, l’environnement, l’agriculture durable ainsi qu’au renforcement de la gouvernance et l’Etat de droit, des infrastructures de base du pays et des systèmes de défense et judiciaire congolais.

3-3) Rôle des Nations Unies :

Les Nations Unies sont un acteur majeur de la résolution de la crise des Grands Lacs, présentes à la fois en RDC (MONUC) et au Burundi (BINUB).

En RDC, le déploiement de la MONUC a commencé en mars 2001. La mission est dirigée depuis janvier 2008 par le britannique Alan Doss, qui a succédé à l’américain William Swing en poste depuis juillet 2003. Les effectifs (22 000 hommes) et le mandat de la MONUC ont été progressivement renforcés et concentrés sur la résolution de la crise dans l’Est. Environ 98% des troupes onusiennes sont déployées dans les provinces de l’Est, où la MONUC a pour mandat prioritaire d’assurer la protection de la population civile.

Le 01 juillet 2011, la Mission de l’ONU en République Démocratique du Congo (MONUC), présente dans ce pays depuis fin 1999, est devenue la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), et ce, en application de la résolution 1925 du Conseil de Sécurité, adoptée le 28 mai 2010.

Jusqu’en mars 2014, grâce à l’intervention de la MONUSCO en RDC, presque 80 % du territoire congolais a été réunifié sous l’autorité de l’Etat avec une police nationale, des institutions de sécurité, une armée et des institutions administratives qui fonctionnent.

Le 28 mars 2014, le Conseil de Sécurité a adopté la résolution 2147, prorogeant le mandat de la MONUSCO et, à titre exceptionnel, le mandat de sa brigade d’intervention jusqu’au 31 mars 2015.

V- Relations bilatérales :

4-1) Relations politiques :

La RDC n’a jamais reconnu la fantomatique rasd, et l’actuel Gouvernement ne semble pas chercher à se départir de cette position. Celle-ci a été d’ailleurs consolidée lors de la Visite Royale effectuée, du 27 février au 1er mars 2006. A cette occasion, les autorités congolaises ont réitéré leur soutien à la marocanité du Sahara.

Les relations entre les deux pays sont également marquées par la participation active du Maroc, avec un contingent militaire composé d’environ 700 hommes, aux efforts déployés par la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), dont l’intervention a permis la réunification, en mars 2014, de presque 80 % du territoire congolais sous l’autorité de l’Etat.

4-2) Cadre Juridique :

De nombreux Accords lient le Maroc à la RDC, dont le dernier a été le mémorandum d’entente relatif aux négociations aéronautiques, signé à Rabat le 29 février 2008.

Lors de la Visite Royale réalisée en 2006, ce cadre juridique a été enrichi par la signature d’un Mémorandum d’Entente pour l’établissement de consultations politiques entre les deux Ministères des Affaires Etrangères, de plusieurs Protocoles d’Accords de coopération dans les domaines, agricole, Pêches Maritimes, Santé, Coopération Industrielle et Commerciale et d’un Protocole d’Accord relatif au financement du projet de Renforcement des Capacités d’Analyse des laboratoires de l’Office Congolais de Contrôle.

4-3) Coopération bilatérale :

a) Coopération économique et financière :

A l’occasion de la Visite Royale en RDC du 27 février au 1er mars 2006, S.M. le Roi a remis un don en médicaments et matériel médical en plus d’une campagne de vaccination lancée en faveur d’enfants et personnes âgées. Une Convention relative à l’octroi d’une aide financière, pour un montant de 5,3 Millions de DH, a été également signée lors de cette visite. Elle porte sur le financement de projets à caractère socio-économique

Le Centre Marocain de Promotion des Exportations (CMPE) -Maroc Export- a organisé, les 10 et 11 décembre 2010, les journées économiques et commerciales maroco-congolaises. La délégation multisectorielle marocaine était conduite par Monsieur Abdellatif MAAZOUZ.

Dans le cadre de la 7ème Caravane de Partenariat en Afrique organisée par Maroc Export, une importante délégation marocaine s’est rendue à Kinshasa, du 25 au 27 juin 2013. Elle était présidée par M. Abdelkader AMARA, Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies et composée d’une centaine d’hommes d’affaires. Cette mission visait le renforcement des échanges commerciaux et du partenariat économique avec les deux pays dans les secteurs du commerce, de l’Industrie et des Technologies de l’Information…

b) Coopération Technique :

◦ Le 21 janvier 2008, un don d’équipements et de matériels a été remis à l’Office Congolais de Contrôle conformément à la convention signée lors de la Visite Royale à Kinshasa en février 2006 (pour un montant de 5,3 Millions de DH).

◦ Du 14 au 20 avril 2008, a été organisée une semaine gastronomique marocaine coïncidant avec l’inauguration d’une ligne aérienne Casablanca- Kinshasa.

◦ Au titre de l’année académique 2012/2013, un quota officiel de 45 places avec bourse a été accordé à la RDC. En 2013, l’effectif total des étudiants congolais lauréats du Maroc a atteint 486, dont 30 en 2012.

◦ Au titre de l’année académique 2013/2014, l’AMCI a accordé à cinq (05) médecins congolais la possibilité de poursuivre leurs études en cycle de spécialité médicale dans les facultés de médecines et de pharmacie au Maroc.

• Coopération dans le secteur minier :

La Société marocaine MANAGEM exploite le gisement de Pumpi, riche en cobalt et en cuivre, et s’étalant sur une superficie de 400 km².

• Secteur privé :

Le groupe marocain Addoha a entamé, en 2014, des négociations avec les autorités congolaises pour la conclusion d’un accord en matière d’habitat social, prévoyant la construction de 15.000 logements sociaux.

En juin 2014, un accord a été signé entre le groupe marocain et le gouvernement congolais pour la construction d’une cimenterie (CIMAF) qui sera opérationnelle en 2016, avec une capacité de production annuelle d’un million de tonnes.

La cérémonie de pose de la première pierre du projet de construction de CIMAF a eu lieu dans la commune de Kasangulu (province du bas-Congo), le 26 juin 2014.

IV- Echange de visites :

Plusieurs visites ont été enregistrées dont notamment :
• Coté marocain :

• Visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en RDC, du 27 février au 1er mars 2006.

• Le 29-30 juin 2010, MM. Mohammed Cheikh Biadillah et Mohamed Laenser ont représenté SM le Roi aux festivités marquant le Cinquantenaire de l’indépendance de la RDC.

• Participation de la délégation parlementaire marocaine présidée par Mr Abdelwahed Radi, ex-Président de la Chambre des Représentants, aux travaux de la 37ème session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie à Kinshasa, du 05 au 08 juillet 2011.

• Participation de M. El Yazghi, ex-Ministre d’Etat à la cérémonie d’investiture et de prestation de serment du Président J. Kabila, réélu pour un nouveau mandat de cinq ans.

• 7ème Caravane de Partenariat en Afrique, à Kinshasa du 25 au 27 juin 2013. Elle était présidée par M. Abdelkader AMARA, Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies.

• Coté congolais :

• Mars 2011, Une délégation présidée par Monsieur EVARISTE BOSHAB, Président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo.

• Participation d’une délégation de la RDC conduite par M. Nkoy BAUMBU, Secrétaire Général à la Coopération Régionale, à la IV Conférence Ministérielle de la TICAD, tenue à Marrakech, les 05 et 06 mai 2012.

• Visite de travail au Maroc du Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo du 12 au 14 février 2013.

• Visite au Maroc, du 15 au 28 février 2014, du Secrétaire Général du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPDR), parti de la majorité présidentielle.

• Visite au Maroc, du 17 au 22 juin 2014, du Président du Sénat de la RDC, M. Léon Kengo WA DONDO, dans le cadre de la promotion de l’échange de visites entre les groupes d’amitié parlementaire maroco-congolais.

V- Perspectives :

• Finalisation d’un projet d’accord relatif à la coopération dans le domaine de la Marine Marchande ;

• Signature d’un accord sur la promotion et la protection des investissements et d’une convention sur la non double imposition ;

• La partie congolaise a exprimé le souhait de renforcer ses relations de coopération avec notre pays dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des transports, de l’éducation, de la communication et des pêches maritimes. Dans le domaine de l’agriculture, des opportunités d’affaires et d’investissement sont offertes grâce à l’existence d’exonérations fiscales pour l’importation des intrants et autres facteurs de production. En matière d’exploitation et de revalorisation de gisements de phosphates, les régions Bas Congo et Ituri offrent des potentialités énormes d’investissement.

• Projet de visite au Maroc du Président J. KABILA (Invitation adressée en mai 2001 au Président congolais par le biais d’un Emissaire Spécial reçu par Sa Majesté le Roi lors d’une audience Royale).

• Réunion de la 6ème session de la Commission Mixte de Coopération (prévue en avril 2007 puis reportée à une date ultérieure). La 5ème session a été tenue à Rabat, les 20 et 21 avril 1987.

• Souhait exprimé par la partie congolaise en 2010 pour l’instauration d’un jumelage entre Rabat et Kinshasa.

• Poursuivre la formation au Maroc des forces militaires et des éléments de la garde rapprochée du Président congolais.

• Souhait exprimé par les autorités congolaises de réaliser une mission d’études au Maroc, au profit des cadres de la Direction chargée de la gestion des Zones Economiques Spéciales (ZES), relevant du Ministère de l’Industrie, des Petites et Moyennes Entreprises de la République Démocratique du Congo (RDC).

• Projet de visite à Kinshasa, du 22 au 26 octobre 2014, du Président de la Chambre des Conseillers.

Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

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