Les 4 copains du roi Mohammed VI qui dirigent le Maroc

Maroc, Makhzen, Mohammed VI, Fouad Ali El imma, Mounir Majidi, Yassine Mansouri, Abdellatif El Hammouchi,

Les documents confidentiels révélés par le mystérieux hacker Chris Coleman ont mis en évidence une réalité déjà connue de tous : ce sont les copains de collège de Mohammed VI qui tirent les ficelles au Maroc. Une génération qui constitue un pur produit du Makhzen et dont il a hérité les méthodes de répression.

Fouad Ali El Himma, né le 6 décembre 1962 à Marrakech, ami intime du roi Mohammed VI et son conseiller depuis décembre 2011. C’est lui le Ministre de l’Intérieur dans l’ombre. Grand connaisseur des ruages de la politique interne du Maroc grâce aux nombreuses fonctions qu’il a assumées au sein de ce ministère.

Mohamed Mounir El Majidi, né le 19 janvier 1965 à Rabat, homme d’affaires marocain, secrétaire particulier du roi Mohammed VI depuis 2000 et président de la SIGER, la holding royale, depuis 2002. Il est le gardien de la fortune de Mohammed VI et ministre de l’économie dans l’ombre.

Abdellatif Hammouchi, né à Fès en 1966, actuel directeur général de la Direction général de la sûreté nationale ( DGSN) ainsi que directeur de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) 

Yassine Mansouri, né le 2 avril 1962 à Boujad, directeur du service de contre-espionnage (DGED) et véritable patron de la diplomatie marocaine.

En 2010, Majidi et El Himma ont été cités par Wikileaks dans des scandales de corruption, un phénomène qui « s’est institutionnalisé sous le règne de Mohammed VI». Un télégramme du consulat américain à Casablanca évoque  » l’avidité consternante de ceux qui sont proches du roi Mohammed VI ». En 2014, le nom de Majidi est cité dans l’affaire de la Banque HSBC appelée Swissleaks et en 2016, dans le Panama Papers.

El Himma et Majidi ont été aussi visés par le Mouvement 20 Février en 2011. 

Ils sont intouchables. Ceux qui ont osé s’en prendre aux amis du Roi ont été malmenés par le Makhzen. En 2011, le quotidien arabophone « Al Massae », révèle que Fouad Ali El Himma, serait impliqué dans une affaire de corruption et de violation des règles d’octroi des marchés publics. Son directeur, Rachid Niny a été condamné le 9 juin 2011, par le tribunal de première instance à Casablanca à un an de prison ferme avec une amende de 1000 dirhams (environ 90 euros) pour « atteinte à la sécurité du pays et des citoyens ».

Le 27 avril 2011, Rachid Niny a été arrêté par la police marocaine après que le procureur général du Roi à Casablanca l’ait accusé « d’atteinte à la sécurité du pays et des citoyens » suite notamment à des publications mettant directement en cause le directeur des services de renseignements marocains, Abdellatif al-Hammouchi, au sujet de l’existence d’un camp de détention et de torture secret basé dans la région de la ville de Témara3. L’existence de cette prison est un tabou pour le régime de Mohammed VI à cause du scandale des tortures perpétrées par la CIA contre des musulmans soupçonnés d’appartenir à Al-Qaida. La CIA a d’ailleurs confirmé l’existence de ce centre de torture dans un rapport de 6 600 pages rendu public en mai 2014.

En janvier 2014, El Hammouchi, lors d’un séjours à Paris avec le ministre de l’intérieur marocain, est convoqué par la justice française suite à une plainte déposée par le citoyen franco-marocain Zakaria Moumni pour séquestration et torture à la prison secrète de Témara. Parmi ses bourreaux, il a déclaré avoir reconnu El Hammouchi. Pour manifester son mécontentement, le Maroc a convoqué l’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries et suspendu quelques jours plus tard la coopération judiciaire avec la France. 

Les membres de l’équipe du Roi Mohammed VI sont tous de la génération des années 1960, à l’instar de la nouvelle star de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, un pur produit des services de Sdi Yassine, comme ils appellent Yassine Mansouri dans les documents confidentiels dévoilés par le dénommé Chris Coleman.

Nasser Bourita est né le 27 mai 1969 à Taounate. Après avoir exercé depuis 2011 la fonction de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, il a été nommé en février 2016 ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération.

L’équipe de Mohammed VI a fait du Sahara Occidental une cause sacrée, au détriment de la légalité et de la raison, faisant du Maroc un Etat presque hors-la-loi. 

Dans le but de s’accaparer des alléchantes ressources naturelles de l’ancienne colonie espagnole, ils vont mener ce qu’un journal marocain se disant indépendant a appelé, non sans fierté, une nouvelle doctrine diplomatique. Pour lui donner un caractère offensif, la nouvelle diplomatie se base sur une stratégie de tension comme arme principale de lutte pour imposer la pseudo-solution d’autonomie pour le conflit du Sahara Occidental. Sa première cible est l’Algérie que Rabat accuse d’être l’obstacle à ses desseins expansionnistes. 

Dans ce contexte, il y a lieu de citer:

– Les attaques verbales du roi du Maroc en personne contre l’Algérie dans chacun de ses discours officiels 

– La profanation du drapeau algérien au Consulat algérien de Casablanca, le 1er novembre 2013, par un nervi aux ordres du palais 

– La multiplication d’incidents frontaliers 

– L’agitation de la menace d’une confrontation armée avec l’Algérie pour impressionner la communauté internationale 

– L’inondation du territoire algérien avec des milliers de tonnes de cannabis produit dans la région marocaine du Rif 

– La création de sites hostiles tels qu’Algeria Times 

– La création et financement du mouvement amazigh de Ferhat Mhenni 

– La manipulation d’un mouvement terroriste (MUJAO) pour attaquer des objectifs algériens et enlever, en 2011, les 3 coopérants étrangers qui travaillaient à Tindouf. 

– La manipulation des incidents de la communauté Mzab à Ghardaia. 

– La multiplication des attaques cybernétiques 

– La dystillation de messages accusant l’Algérie de manipuler Al Qaida en vue de s’attaquer au Maroc (emails envoyés à Hillary Clinton et dévoilés par Wikileaks) 

– Des publications hostiles apparues aux Etats-Unis via des lobbies financés par le Maroc: le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), Think Tank Républicain Center for the National Interest, Foreign Policy Research Institute 

– Financement de lobbies en France : les journalistes Vincent Hervouet, Mireille Duteil, José Garçon, Dominique Lagarde, etc 

Au niveau régionale:

– Transmettre à l’opinion publique américaine que le Front Polisario avait des connexions avec le «terrorisme djihadiste. Le journaliste américain Richard Miniter a reçu la faramineuse somme de 60.000 dollars pour un article paru au New York Times. 

– Les faux reportages de Vincent Hervouet sur TF-1 et iTélé. 

– Le recrutement de collaborateurs dans les médias mauritaniens pour dénigrer le Front Polisario et l’Algérie. Parmi eux, le nom le plus important est celui de Abdallahy Ould Mohamedi, directeur du groupe mauritanien Sahara Media 

– Le recrutement de Serge Daniel, correspondant de l’AFP et RFI à Bamako pour accuser le mouvement sahraoui d’accointances avec les terroristes de l’Azawad. 

– Accuser le Front Polisario de fournir des combattants pour défendre Gadhafi et l’Algérie de leur founir le moyen de transport. 

– Recrutement d’un ancien policier sahraoui, Moustpha Selma, pour semer la confusion 

– Accuser le mouvement sahraoui de dévier les aides humanitaires 

– L’envoi de centaines de resortissants marocains en Lybie pour rejoindre Daech et dont le transit se faisait par l’Algérie 

– Le financement du terrorisme avec l’argent de la drogue qui provient du Maroc (haschich) et qui transite par le Maroc (cocaine provenant de l’Amérique Latine). 

– La formation de 5000 jeunes marocains pour mener le cyber-terrorisme contre le Polisario et l’Algérie 

Au niveau internationale :

– Recrutement de journalistes et personnalités qui agissent pour donner une fausse image du Maroc 

– Confrontation directe avec ses anciens alliés : France, Etats-Unis, Union Européenne 

– Confrontation avec l’ONU : attaques contre le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyè Personnel pour le Sahara Occidental, Christopher Ross. 

– Manipulation de la communauté marocaine en Europe en vue de s’imposer comme allié indispensable dans la lutte contre le terrorisme. 

– Presser ses salafistes pour les pousser à rejoindre les rangs de Daech 

– Corrompre des fonctionnaires de l’ONU dans le but d’empêcher l’ONU de rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf. 

– Attaquer les journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet pour empêcher leur nouvelle publication sur le roi du Maroc et venger le régime de leur anciens ouvrages sur le royaume alaouite. 

Au niveau interne :

– Maintenir dans le pays une tension basse mais permanente afin de justifier son maintien au pouvoir

– Sévir contre quelques-uns pour que les autres rentrent dans le rang (Rachid Nini, l’historien et journaliste marocain Maâti Monjib, etc) 

– Le harcèlement et la punition de ses opposants : De nombreux militants du Mouvement 20 février ont été assassinés. Khalid Gueddar a échappé de justesse à une agression au couteau près de son domicile à Rabat, cambriolage du local de l’AMDH, le lynchage de l’actrice Loubna Abidar, les attaques contre les étudiants sahraouis dans les universités. 

– La barbouzerie : menaces et insultes téléphoniques en pleine nuit, intimidations, etc 

– Eliminer tous les supports de la presse réellement indépendante. 

– Travestir la vérité avec l’adoption de la mythomanie comme stratégie permanente au niveau intérieur et extérieur. 

Défait au Sahara Occidental, le Maroc s’accroche à la guerre médiatique contre l’Algérie

CETTE CAMPAGNE TROUVE PRÉTEXTE DANS LE CONFINEMENT VOLONTAIRE DU PRÉSIDENT TEBBOUNE : Intox et mensonges contre l’Algérie

L’édification de l’Algérie nouvelle dérange, au plus haut point, certaines officines qui ont sonné le clairon, à coups de fake-news et de désinformation, contre le pays et semer le doute dans l’esprit du peuple. L’état de santé du président de la République n’est qu’un alibi pour le Makhzen et ses affiliés pour sortir la grosse artillerie du mensonge et reprendre leur travail de casse contre notre pays.

Pourtant, le tweet du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, rassurant le peuple sur son état de santé, et les comptes rendus de ses activités depuis le début de son confinement volontaire sur conseil de ses médecins, sont là pour prouver qu’il se porte à merveille et qu’il n’y a aucun motif d’inquiétude quant à ses capacités de remplir ses charges et missions de chef suprême des Forces armées, de Premier magistrat du pays et de chef de l’État. Quel crédit donner aux rumeurs colportées sur son état de santé quand on sait que les services de la présidence n’ont pas hésité à rendre public un communiqué, informant l’opinion publique que sur conseil de ses médecins, il s’est imposé un confinement volontaire. Quoi de plus normal, des présidents de certains États, des Premiers ministres, des chefs de gouvernements et des hommes politiques, ont contracté la Covid 19, et cela n’avait dérangé personne. Même le président du plus puissant pays au monde, Donald Trump, avait été victime de la pandémie, mais cela ne l’a pas empêché de gérer les affaires courantes de son pays et de préparer la campagne pour sa réélection. Les cercles qui se cachent derrière la campagne de désinformation engagée depuis l’entrée du président de la République en confinement volontaire sont connus et leurs desseins sont clairs : entraver le processus de changement actuellement en cours dans le pays, isoler l’Algérie en jetant le trouble dans l’esprit de ses partenaires étrangers et gêner son action diplomatique sur le plan régional et mondial.

Des chefs d’Etat qui sont contraints de prendre un congé de quelques jours pour des soins ou pour du repos, c’est courant dans le monde et cela ne dérange outre-mesure le fonctionnement des institutions. Mais quand il s’agit de l’Algérie, c’est l’hallali, c’est le branle-bas de combat, c’est le bruit de bottes. Cela prouve que ce qui se passe dans notre pays dérange plusieurs parties et plusieurs cercles à leur tête les relais de l’oligarchie et le Makhzen qui s’agitent et actionnent leur machine de désinformation à chaque occasion pour s’attaquer à l’Algérie.

Les dernières installations de certains consulats de pays africains dans la capitale sahraouie occupée Layoune, présentées par Rabat comme « un franc succès » diplomatique, ont été suivies d’une vague de protestations à travers le monde. Et ce qui avait été présenté comme une étape franchie vers « la reconnaissance de fait de la marocanité » des territoires sahraouis occupés s’est retourné contre la diplomatie marocaine et les lobbies du Makhzen et ses relais. La campagne de désinformation qui cible l’Algérie s’inscrit dans ce cadre, celui de maintenir le voisin de l’Est dans une position de défensive et rien d’autre. Le président de la République s’est imposé un confinement sanitaire de quelques jours. Il suit les affaires du pays et il gère au quotidien les affaires de la République. Il a rassuré le peuple sur son état de santé, que veulent-ils de plus…
Slimane Ben

Le Courrier d’Algérie, 27 oct 2020

Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, El Gargarat, Makhzen, propagande, intoxication, désinformation,

Malgré la main tendue de l’Algérie, le Maroc s’entête davantage dans ses attaques gratuites

MALGRE LA MAIN TENDUE DE L’ALGERIE: Le Makhzen s’entête davantage dans ses attaques gratuites

En ces temps assez complexes pour tous les pays du monde qui font face à une pandémie du Coronavirus qui dure dans le temps et dont les conséquences ont été ravageuses tant sur le plan économique que social, il se trouve que certains pays qui au lieu de gérer leurs propres problèmes internes, préfèrent plutôt faire dans la désinformation et dans les attaques gratuites contre d’autres pays. Ceci est le cas pour le royaume du Maroc qui semble avoir une dent contre l’Algérie en employant un langage dépassé dans un but unique, celui de faire oublier les gros problèmes auxquels fait face le peuple marocain et les difficultés qu’il rencontre dans son quotidien et quoi de mieux que de s’attaquer au voisin algérien, pour faire oublier aux sujets marocains, leurs propres préoccupations.

Une fois de plus, les médias à la solde du Makhzen, s’en prennent directement aux institutions algériennes, en tentant par une désinformation manifeste et des mensonges que plus personne ne croit, de donner une fausse image des institutions algériennes les plus sensibles, à savoir la Présidence et l’institution militaire.

Il est clair que la cadence imposée par la politique de la « Nouvelle Algérie » élargie sur tous les fronts, économique, social avec toutes les franges de la société en plus des grands projets et gros chantiers du logement à celui des prises en charges des zones d’ombres, cette cadence en pleine pandémie dérange quelques peu et fait des envieux, non seulement du coté des pays voisins mais mêmes plus loin de l’autre coté de la méditerranée.

Si la majeure partie des pays vivent dans une austérité certaine, ce qui signifie une nette stagnation du volet économique, il se trouve que l’Algérie avec son programme de relance économique dictée par le Président de la République et l’actuel gouvernement de Abdelaziz Djerrad aidé en cela par une diplomatie très dynamique sous la houlette d’un Sabri Boukadoum très actif dans les instances internationales et dans le règlement des conflits régionaux et internationaux, laisse perplexe de nombreux observateurs.

De son coté l’Armée nationale populaire (ANP), qui a su gagner la reconnaissance et le respect de tous les algériens avec le slogan devenu désormais célèbre de « Khawa-Khawa » n’a pas laissé indifférent hors des frontières du pays, à un moment ou des conflits éclatent un peu partout sur le continent et pas seulement, puisque d’autres régions du monde s’enlisent de plus en plus dans les guerres et les conflits.

Malgré toutes les contraintes qu’imposent la pandémie du Covid19 depuis son apparition, l’Algérie est venue comme à son accoutumée, à l’aide de plusieurs pays en difficultés économiques et n’ayant pas pu affronter faute de moyens, les affres du coronavirus. Par solidarité, l’Algérie avec son armée, a apporté des aides médicales et des soutiens logistiques en plus des aides matériels et des équipements de premières nécessités en plus des dons de nourritures aux pays qui en avait besoin, on citera entre autres pays, la Chine aux premières heures de la crise sanitaire, le Niger, le Mali, la Libye et un peu plus à l’est, le Liban et bien d’autres pays encore avec lesquelles l’Algérie, n’a pas lésiné sur les moyens pour leur venir en aide.

Tout ceci dérange quelque part et fait des envieux et le Maroc, malgré la main tendue à maintes reprises, ne cesse de s’attaquer à un pays voisin, alors que la Royaume aurait tout à gagner, s’il venait à accepter cette main tendue et ne plus obéir à des lobbys qui l’enfoncent de plus en plus dans une crise à laquelle, le Maroc ne semble pas encore trouver de solution.

Zitouni Mustapha

La Nation, 21 oct 2020

Tags : Algérie, Maroc, Makhzen,


Un Maroc de façade

par Alain Gresh, 3 juillet 2007
Le Monde diplomatiqueUn Maroc de façade↑
Lockerbie, une erreur judiciaire ?

C’est le 21 décembre 1988 qu’un Boeing du vol Pan Am 103 s’écrase au-dessus du village écossais de Lockerbie, faisant 270 morts. Bien que plusieurs autres pistes aient été évoquées, notamment celle de la Syrie, des groupes palestiniens, de l’Iran, c’est finalement la Libye qui sera visée par une longue enquête pleine de rebondissements. Deux suspects libyens seront livrés en avril 1999 à la justice écossaise pour jugement (ce qui permettra au colonel Kadhafi un retour sur la scène internationale et un allègement des sanctions prises contre lui par les Nations unies). Le 31 janvier 2001, un des suspects est condamné à la prison à vie, l’autre est acquitté.

Dans un texte de Jean-Pierre Langellier, son correspondant à Londres, et intitulé « Unique condamné pour l’attentat de Lockerbie, Al-Megrahi est autorisé à refaire appel, » Le Monde explique : « Ancien agent des services secrets libyens, Abdel Basset Ali Al-Megrahi, 55 ans, « pourrait avoir été victime d’une erreur judiciaire », a estimé une commission indépendante écossaise, sur la base d’éléments nouveaux recueillis pendant trois ans d’enquête. »

« Dans leur rapport, les huit membres de la Commission pour l’examen des affaires criminelles estiment que « certaines des choses (…) découvertes pourraient signifier que le condamné est innocent, certaines qu’il est coupable », mais « c’est à un tribunal d’en décider ». »

« L’affaire est donc renvoyée à la cour d’appel d’Edimbourg. Trois de ses juges examineront le rapport lors d’une procédure pouvant durer jusqu’à un an. La cour aura à choisir entre rejeter l’appel, ordonner un nouveau procès ou libérer le condamné. Al-Megrahi, détenu près de Glasgow, a toujours clamé son innocence. »

En conclusion, Langellier écrit : « Dans une lettre adressée à l’ONU en août 2003, la Libye a reconnu sa responsabilité dans l’attentat. Elle a signé peu après avec Londres et Washington un accord d’indemnisation des victimes – portant sur 2, 7 milliards de dollars – qui a permis la levée des sanctions imposées à Tripoli par l’ONU et les Etats-Unis. »

Rappelons que Pierre Péan, dans son livre Manipulations africaines (Plon, 2001), avait contesté la crédibilité de la piste libyenne. On pourra lire des extraits de ses thèses dans « Les preuves trafiquées du terrorisme libyen », Le Monde diplomatique, mars 2001. On notera le rôle du juge Bruguière, celui-là même qui a mordu la poussière lors des élections législatives de juin 2007 (sous la bannière de l’UMP).

Gaza, la Palestine et l’Arabie saoudite

Alors même que Mahmoud Abbas multiplie les déclarations intransigeantes concernant un éventuel dialogue avec le Hamas, l’Arabie saoudite, qui a parrainé les accords de La Mecque, semble développer une autre stratégie. Lors de sa tournée au Proche-Orient (après son voyage en France et en Europe), le roi Abdallah devait rencontrer Abbas à Amman. Cette rencontre a été annulée ,et la presse de la région donne comme explication le mécontentement du roi devant le refus obstiné d’Abbas d’explorer la voie du dialogue national. De plus, le président Moubarak, inquiet de la situation à Gaza, serait sur la même longueur d’onde que le souverain saoudien.

D’autre part, Le Monde diplomatique de juillet publie un article que j’ai écrit sur la crise actuelle en Palestine, intitulé « Comment le monde a enterré la Palestine », dont vous aurez un aperçu sur notre site, mais pour le lire intégralement il faut acheter le journal 🙂

A ceux qui douteraient encore que la création d’un gouvernement d’urgence par Abbas créerait les conditions d’une avancée de la paix, je conseille la lecture de l’analyse de Yezid Sayigh, « Hamas coup in Gaza », publiée par The International Institute for Strategic Studies, Londres.

Un Maroc de façade

Le Comité pour la protection des journalistes publie le un rapport accablant intitulé joliment Un Maroc de façade, signé de Joel Campagna et Kamel Labidi. Ce texte existe aussi en anglais et en arabe.

En voici quelques extraits.

(…) « Ce printemps, des responsables du gouvernement ont commencé à parler d’amendements au Code de la presse et de l’édition, appelant à la création d’un conseil national de la presse ayant le pouvoir de priver de publicité et d’interdire des journalistes pour de prétendues violations des règles déontologiques. Le projet de révision ne touche pas aux actuelles interdictions formulées en termes vagues sur le manque de respect à la monarchie, à l’islam, et sur la diffamation envers les institutions de l’Etat comme l’armée et l’appareil judiciaire. S’il limite le nombre d’infractions pouvant conduire un journaliste en prison, le projet de loi augmente cependant les amendes maximales pour des violations présumées de la loi. »

« En réaction à ces tendances inquiétantes, le CPJ a envoyé une délégation à Rabat et à Casablanca, qui a passé dix jours à rencontrer des journalistes marocains et des membres du gouvernement, enquêter sur les restrictions faites aux médias, évaluer leur impact, et exprimer leur inquiétude aux autorités. S’il se vante d’avoir une presse écrite vivante, estime le CPJ, le Maroc a fini par compter sur un système feutré de contrôle judiciaire et financier pour continuer à tenir sous surveillance les journalistes entreprenants. Le bilan montre que les conditions de la liberté de la presse sont loin de la reluisante version fournie par les autorités et par beaucoup de journalistes. »

(…) « Mais malgré un soi-disant régime parlementaire et une société civile dynamique, le pouvoir réel demeure fermement entre les mains du roi et du makhzen, un cabinet fantôme composé principalement de représentants du Palais, de dirigeants de l’appareil de sécurité et de l’armée, qui agissent en sous-main et donnent les principales orientations. Les critiques du régime disent que le roi et un petit groupe de proches collaborateurs accumulent le pouvoir plutôt qu’ils ne le libèrent, comme l’exigerait une vraie démocratie. La menace grandissante du terrorisme a aggravé les choses. Plusieurs attaques-suicides ont secoué Casablanca le 16 mai 2003, tuant 44 personnes. D’autres attaques, de plus faible ampleur, ont eu lieu depuis. Cet extrémisme violent combiné à un mouvement islamiste croissant a maintenu le Palais sur les dents et a peut-être poussé certains Marocains à vouloir donner la priorité à la sécurité sur les libertés publiques. »

Diffférents moyens sont utilisés pour faire pression contre la presse, notamment les tribunaux qui condamnent les journaux à de lourdes peines. La publicité est un autre « argument ».

« L’usage par les autorités de la publicité en guise de récompense ou de punition est un autre outil effectif. Selon de nombreux journalistes, compagnies d’Etat et agences gouvernementales privent les journaux critiques de ressources publicitaires cruciales. »

« Les compagnies privées proches du roi et du gouvernement ont aussi retiré leurs annonces de journaux ayant eu une prise de bec avec le gouvernement. Quand Le Journal a été provisoirement interdit en 2000, le magazine a perdu 80 % de ses publicités, selon Jamaï. L’éditeur de Al-Ousbouiya Al-Jadida, Abdelaziz Koukas, note que son hebdomadaire indépendant gagnait auparavant environ 100 000 dirhams (12 000 $) par mois en recettes publicitaires mais que, depuis qu’il a été accusé d’offense au roi pour avoir publié, en 2005, un entretien avec Nadia Yassine, fille du dirigeant islamiste Abdel Salam Yassine, il n’a perçu qu’un total de 250 000 dirhams (30 000 $) en publicité. De grandes compagnies comme Royal Air Maroc, ONA et Meditel ont toutes arrêté d’acheter des espaces publicitaires, dit-il. »

« La disparité des recettes publicitaires entre publications indépendantes et progouvernementales est évidente. Des journaux soutenant le régime, comme les quotidiens Aujourd’hui le Maroc et Le Matin, sont remplis de pages de publicité. « Dans Le Matin, il n’y a pas une page sans publicité », observe Anouzla en feuilletant l’édition du 2 avril. »

En conclusion, les auteurs du rapport écrivent :

« En dépit de l’amélioration par rapport aux années 1990, le CPJ conclut que la liberté de la presse a régressé notablement au cours des cinq dernières années. Malgré les progrès du Maroc, il reste encore beaucoup à faire dans un pays qui se décrit lui-même comme une monarchie constitutionnelle. »

« Huit ans après le début du règne du roi Mohammed, les dirigeants marocains doivent joindre les actes à la parole afin de démontrer leur engagement public en faveur de la démocratisation et de la liberté de la presse. La loi sur la presse actuellement en révision fournit une occasion propice à l’abolition de mesures qui permettent au Maroc d’emprisonner ou d’interdire des journalistes de la même manière que ce qui se passe dans d’autres pays arabes, présentés comme beaucoup plus répressifs. Une réforme judiciaire est nécessaire pour éliminer les poursuites à caractère politique et les coups bas. Car enfin, quand des juges rendent des verdicts alors que la défense ne se trouve pas dans le prétoire, le soutien déclaré du Maroc à la modération et à l’Etat de droit ne peut que sonner creux. »

Alain Gresh

Le Monde diplomatique, 3 juillet 2007

Tags : Maroc, Makhzen, réformes, Etat de droit, démocratie, répression, libertés, expression, presse, journaux, journalistes,

Maroc : 40 ans avant de retrouver le corps de son fils, victime des années de plomb


Fatima, 74 ans, a attendu plus de 40 ans avant de récupérer le corps de son petit garçon de 11 ans abattu en pleine rue par des militaires pendant une grève réprimée avec violence.

Il faut grimper un escalier bien raide dans un petit immeuble de la casbah pour atteindre l’appartement de Fatima Mazioudi. Elle vit seule avec ses souvenirs et une de ses filles. Depuis la minuscule lucarne réservée aux femmes, elle jette un oeil dans la rue… “Ce jour-là, c’était un peu comme aujourd’hui, calme. J’étais à la maison et j’attendais que mon mari rentre du travail. Ahmed a lui aussi regardé par la fenêtre, il a vu que le magasin d’en bas était ouvert alors il est sorti. Je le revois encore, il voulait en profiter pour voir si l’école serait ouverte le lendemain”, se souvient Fatima Mazioudi. Malgré les quarante années qui se sont écoulées, elle n’a rien oublié de ce 23 mars 1965. Le jour, où son petit garçon Ahmed, âgé de 11 ans, n’a pas résisté à la tentation d’aller faire un tour chez le marchand, comme tous les gamins.

En bas, quelques grévistes continuaient à manifester leur mécontentement contre le gouvernement, contre ces années de plomb où le roi du Maroc, Hassan II, menait le pays d’une main de fer. “Il y avait eu des grèves 2 jours plus tôt et là, c’était plus calme”, poursuit Fatima. “Ils avaient envoyé les tanks dans le quartier… Ce sont les voisins qui m’ont avertie. On m’a dit que mon enfant avait été blessé et que les militaires l’avaient emmené. Il avait reçu des balles et certains m’ont expliqué que l’enfant reviendrait une fois soigné. Des témoins ont dit qu’il avait été touché au ventre. Mais ceux qui l’ont tué ne voulaient laisser aucune trace. Mon mari l’a cherché partout jusqu’à sa mort. Il a contacté le ministère de la Justice, de la Défense. Quarante ans que j’attends qu’il me ramène mon fils”.

Le 16 juin 2006, après des années de recherches, Fatima Mazioudi reçoit une étrange nouvelle. “C’est le CCDH (Conseil Consultatif des Droits de l’Homme) à qui j’avais fait une demande pour récupérer le corps de mon fils qui m’a téléphoné. Il avait été retrouvé. Mon fils n’a jamais été déclaré mort mais seulement disparu. Et pourtant, il avait été enterré. Je suis même allée sur sa tombe. Depuis je ne dors plus. J’espérais tellement le retouver vivant”.

Source : Six pieds sur terre

Tags : Maroc, années de plomb, répressionm Hassan II, Makhzen,


Maroc : Il y a six ans, le cauchemar du hacker Chris Coleman

C’était au début de mois d’octobre de l’année 2014. Un mystérieux hacker a commencé à distiller des documents classés confidentiels sur la toile. L’Etat marocain vit épreuve sur épreuves ses publications et ses provocations verbales. Surtout Mbarka Bouaida, à l’époque ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires Etrangères que le Makhzen avait avancée en raison de la fortune de sa famille. Mbarka a été littéralement terrorisée par le hacker qui semble l’en vouloir à cause de ses origines sahraouies. Les photos de son mariage et une lettre adressée à son mari ont été étayées sur la toile.

Interrogé sur ses fins, il déclare vouloir déstabiliser la diplomatie marocaine et rendre service à la cause sahraouie. Le chef de la diplomatie marocaine à l’époque, Salaheddine Mezouar, a pointé du doigt la France, avec laquelle les relations traversaient une période glaciale en raison de l’affaire El Hammouchi. Lors d’une visite en France,ce dernier a été convoqué par la justice française suite à una plainte déposée par un citoyen franco-marocain et un autre franco-sahraouie. En effet, derrière ce hacker, l’ombre des services secrets plannent en vue de faire pression sur le Maroc pour l’amener à reprendre la coopération judiciaire qu’il avait suspendue pour protester contre le traitement réservé au chef de ses services de sécurité.

Le contenu desdits documents divulgués sont exposés sous les rubriques suivantes :

-les menaces du Makhzen contre l’Algérie ;

-le dossier du Sahara occidental ;

-l’offensive marocaine en Afrique ;

Ces révélations confirment que le Maroc regarde toujours l’Algérie comme son ennemi stratégique exclusif. Dans cette veine, il met en branle une stratégie élaborée, cohérente et touffue visant à consumer l’Algérie. Pour cela, le Makhzen n’hesite à endosser le costume de sous-traitant fidèle au bénéfice de la France dont le soutien est vital pour Rabat.

Les révélations du hacker dénommé Chris Coleman se sont limités au lobbying dans une question considérée névralgique pour le Makhzen, le Sahara Occidental, sans vouloir atteindre aux questions stratégiques, tels que le jeu du Makhzen avec la menace terroriste, l’émigration, le trafic de drogue et les pratiques marocaines avec les personnalités françaises à Marrakech, notamment la prosotitution et la pédophilie. L’opération a été clôturée par le succès puisque, trois mois après, au mois de février 2015 plus précisément, Mohammed VI s’est rendu à Paris rencontrer François Hollande et mettre fin à la brouille entre les deux pays.

Celui qui a été qualifié de « Snowden marocain » a semé la zizanie dans les milieux du pouvoir marocain qui a gardé le silence total sur cette sorte de boîte de pandore qu’il aurait fallu pour le Makhzen qu’elle ne s’ouvre jamais. Il n’a pas hésité à prouver l’authenticité de ses documents lorsque des responsables marocains l’ont accusé de faux.

Qu’il a inquiété les hautes sphères de l’Etat marocain, il n’y a aucun de doutes là-dessus. Pour certains, il a mimé ceux qu’il prétendait vouloir déstabiliser. Une chose est sûre, avec sa déclaration d’amour envers la cause des sahraouis, il a signé son acte de divorce avec les marocains, toutes couches confondues. A l’instar de leur Makhzen, la question sahraouie est une ligne rouge.

Pourquoi le dossier du Sahara Occidental ?

Parce que c’est le talon d’Achille du régime. Un épineux dossier empoisonné légué par le roi Hassan II à son fils Mohamed VI qui a été envahi par l’armée chérfienne en vue de sauver la monarchie alaouite menacée par plusieurs tentatives de coup d’Etat. C’était le soupapa de sécurité qui a fini par échapper à son contrôle. Un dossier qui « schlingue » à tous les niveaux, tant les montants alloués à la corruption des élites marocaines et internationales, pour plaider la cause de la souveraineté chérifienne ont été (et sont toujours) faramineuses. Tant la crédibilité des uns est souillée par une partie de jambes en l’air ou une invitation au luxueux palais de La Mamounia. Le hacker a pris le soin d’étaler les factures payés par Mourad El Ghoul dont l’ordinateur hébergeait le programme Amadeus pour faire les réservations en live.

Par la force des choses, la question sahraouie est devenue le lieu d’une surdétermination ; elle semble condenser toutes les inimitiés que le Makhzen nourrit à l’endroit de l’Algérie, mais ce n’est plus à travers ce dossier qu’il faut envisager la question du leadership régional ; c’est à l’inverse, à travers le prisme de la question de l’hégémonie au plan régional qu’il faut administrer le dossier du Sahara occidental. C’est cette inversion du sens de la détermination provoquée par les retournements géostratégiques en cours, que le Makhzen semble avoir intégré dans sa stratégie visant à bousculer l’Algérie, comme en atteste le contenu des documents officiels marocains dévoilés par Chris Coleman.

Des sommes faramineuses ont été versés à des journalistes étrangers, notamment américains, pour que leurs articles et leurs reportages lient le Front Polisario au terrorisme jihadiste. Richard Miniter, prétendu expert en investigation journalistique, a reçu 20.000 dollars pour la rédaction d’un seul article.

Les journalistes français à la solde du Makhzen

Le hacker a dénudé les relations de quatre journalistes français avec les services secrets marocains dont le contact était Ahmed Charaï, patron d’un groupe de presse dont fait partie L’Observateur du Maroc qui relayait régulièrement des chroniques rédigées par Mireille Duteil ( du Point), José Garçon (ancienne journaliste à Libération) Dominique Lagarde (ancienne rédactrice en chef à l’Express) et Vincent Hervouet, éditorialiste sur TF1 et présentateur sur LCI.

Grâssement payés par l’Etat marocain, les articles des journalistes français visaient à édulcorer le régime de Mohammed VI et plaidaient ses thèse sur le Sahara Occidental. Le journal algérien a relevé entre 22 et 26 chroniques consacrées à la question du Sahara Occidental, toujours favorables à la position de Rabat. Dans ces révélations, les algériens ont trouvé enfin le secret de l’acharnement de la presse française contre l’Algérie et surtout à l’image positive extérieure travaillée à coups de centaines de millions de dollars.

Ces révélations ont contribué à ternir davantage l’image de la presse française et ont remis sur la table la question de la fiabilité des informations livrées par les médias de l’Hexagone sur l’Afrique.

La préparation du retour à l’Union Africaine

Parmi les documents révélés, les activités marocaines visant à préparer le retour du Maroc à l’organisation panafricaine qu’il avait quitté en 1984 suite à l’adhésion de le République Arabe Sahraouie Démocratique à l’Organisation de l’Unité Africaine.

Dans ce but, Rabat comptait sur le soutien de la France et ses pays satellites : Sénégal, Côte d’Ivoire, République Centrafricaine, Guinée Conakry…

Avec les africains, les diplomates marocains n’hésitaient pas à faire des dons monnétaires de la main à la main. Selon un document confidentiel, les ambassadeurs de plusieurs pays ont reçu 5000 dollars en guise d’encouragement dans l’entreprise marocaine visant à exclure la question du Sahara Occidental de l’agenda de l’Union Africaine. Le Ministre sénégalais des affaires étrangères à l’époque, Mankeur Ndiate, avait l’habitude de passer chaque année à l’ambassade du Maroc à Dakar pour recevoir la quantité de 140.784 dirhams (13.000 euros) sous couvert de cadeau pour permettre à des membres de sa famille de réaliser le pèlerinage à La Mecque.

Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Lobbying, Hacker Chris Coleman, Afrique, Makhzen, 

Maroc : Le pillage de la RASD ne remplit plus les caisses du Makhzen

La machine de propagande du makhzen, chargée généralement d’étouffer toute voix dénonçant l’illégalité de l’occupation des territoires du Saharaoui, est également appelée à soigner l’image du royaume. Très souvent, des articles de presse et des reportages vantant la réussite politique et économique du royaume de Mohammed VI sont diffusés sur différents supports.

Mais la crise du covid-19 a vite fait de rappeler la réalité aux marocains. Dès le début de la pandémie, le Maroc va solliciter une aide du FMI en recourant à la ligne de précaution et de liquidité d’un montant de 3 milliards de dollars. Mais le gouvernement marocain a besoin de plus d’argent pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie. Selon le gouvernement marocain d’autres demandes de crédits seront faites auprès d’autres institutions financières internationales tout au long de l’année en cours.

La raison, le Maroc à une dette extérieure de 34 milliards de dollars et doit payer 4,15 milliards de dollars à de service de la dette en 2020. Face à cet endettement plus ou moins élevé, le Maroc ne dispose pas d’importantes réserves de change. Ces dernières s’élevaient à 24,4 milliards de dollars à fin février 2020, alors que l’Algérie dispose de 60 milliards de dollars. Mais la situation se complique davantage quand on aborde la structure du commerce extérieur de nos voisins de l’ouest. Le déficit commercial des biens s’est élevé à plus de 21 milliards de dollars en 2019, alors qu’il n’a été que de 6,11 milliards de dollars pour l’Algérie.

Les performances économiques du Maroc, tant chanté par le makhzen, étale au grand jour une fragilité structurelle. L’économie marocaine doit importer deux dollars pour exporter un seul dollar. Ce lourd déficit du commerce extérieur des biens est plus ou moins atténué grâce aux rentrés en devises du tourisme et des transferts de l’argent de la diaspora. Enfin, les investissements directs étrangers ont chutés de 45% en 2019 pour n’atteindre que 1,8 milliards de dollars. Remettant en cause l’attractivité de l’économie marocaine.

Le gouvernement marocain s’attend à une année très difficile sur le plan économique et social. La sécheresse qui frappe l’agriculture va réduire du tiers la production céréalière. Les principaux secteurs économiques exportateurs sont presque à l’arrêt. Le tourisme sera long à la reprise vu que les principaux pays émetteurs maintiennent leurs frontières fermées. Tandis qu’on s’attend à une baisse mondiale des transferts d’argent des émigrés de l’ordre de 20%. Une situation tellement critique que le gouvernement marocain n’a d’autres choix que de s’endetter encore plus.

Puis il y a le Sahara occidental. La colonisation de ce territoire coute cher à Rabat. Le mur qui sépare les territoires libérés de ceux occupés par le Maroc, long de2700 kilomètres, doit être régulièrement entretenu. Des dizaines de milliers de soldats marocains, avec leurs équipements, sont mobilisés tout au long de ce mur. Le gouvernement accorde des avantages financiers pour encourager les marocains à s’implanter dans les territoires occupés pour modifier la démographie.

La facture est tellement élevées que les richesses pillées du Sahara occidental, phosphate et poissons, ne couvrent que faiblement les dépenses engagées par le palais royal pour maintenir la colonisation d’une partie des territoires Sahraouis. A titre d’exemple, les exportations de phosphate du Sahara occidental n’ont rapportés que 90,4 millions de dollars en 2019 contre 164 millions de dollars en 2018, tandis que le pillage des ressources halieutiques a généré 100 millions de dollars la même année. Ces montants sont loin de couvrir le cout annuel de la colonisation, qui est en réalité supporté par le peuple marocain.

Le Jeune Indépendant, 20 mai 2020

Tags : Maroc, Sahara Occidental, Makhzen, Front Polisario, phosphates, pillage, ressources naturelles, armée, mur de la honte,

Maroc : Campagne d’intimidation contre le journaliste sahraoui Mohamed Radi Ellili

Le journaliste sahraoui Mohamed Radi Ellili a été visé, récemment, par une féroce campagne d’intimidation orchestrée par les services secrets marocains. La raison ? Son excellent travail, depuis son exile en France, qui met à nu les pratiques de corruption du système instauré par le régime et des hauts responsables au Maroc, dont le palais royal et son entourage.

M. Ellili sait de quoi il parle du fait de son expérience acquise après 14 ans de travail dans une des chaînes de télévisions publiques marocaines.

Après les menaces contre sa famille, Ellili dénonce les pratiques de la chaîne « Chouf-TV » dont le propriétaire, Ahmed Charaî est connu pour ses accointances avec la DGED, accointances révélées par le hacker Chris Coleman.

Cette chaîne s’est fait la spécialité de viser les vies privées des personnes qui dérangent le Makhzen, à l’instar de certains responsables du parti islamiste qui détient actuellement les gouvernails du Makhzen.

Faute d’arguments pour l’attaquer et répondre à ses révélations, Chouf-TV pourchasse la vie privée de Radi Ellili et celle de son fils qui se trouve en Espagne. C’est dans ce but que les services secrets marocains ont piraté son courrier électronique et son téléphone portable en quête d’information sur sa vie privée.

Connaissant les accointances entre le régime marocain et certaines institutions françaises, aujourd’hui, Radi a exprimé ses craintes de se voir visé aussi par ces dernières.

Pour rappel, le champion de boxe marocain Zakaria Moumni, s’est vu obligé d’émigrer vers le Canada après avoir été agressé en France par des éléments mobilisés par le pouvoir marocain. M. Ellili est conscient que le Maroc jouit d’une impunité totale en France.

Tags : Maroc, France, Mohamed Radi Ellili, Makhzen, corruption, DGED, services secrets marocains,

Maroc : Le Makhzen tente de serrer l’étau autour des réseaux sociaux

Approuvé par le Conseil du gouvernement du 19 mars, un projet de loi qui n’a pas encore été rendu public et visant à réglementer l’utilisation des réseaux sociaux a suscité une énorme vague d’indignation au Maroc
Qualifié par certains partis politiques d’opposition d’atteinte à la liberté d’expression, le texte du projet de loi 22.20 a été divulgué par Mustapha Swinga, un influenceur connu et a suscité une une grande controverse.
Les articles divulgués prévoient des sanctions sévères allant jusqu’à 3 ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 50.000 DH (4 500 euros) contre ceux qui appellent au boycott de produits, entreprises ou services spécifiques, une allusion claire au boycott récent de trois entreprises appartenant à des cercles proches du roi.
Ceux qui appellent les citoyens à retirer leur argent d’une certaine banque ou établissement de crédit, ainsi que ceux qui remettent en question la qualité d’un produit, n’échappent non plus aux foudres du Makhzen.
Le projet a été largement dénoncé et a donné lieu à des « Coronavirus passera, mais la loi 22.20 ne passera pas ».
La question que se pose l’opinion publique marocaine est : qu’est-ce qui pousse le gouvernement à s’acharner pour l’élaboration d’une loi de contrôle pareille ? Les circonstances actuelles ont-ils une main dans cette décision ? Que craint-t-il le gouvernement ?
Dans une déclaration accordée au site Lakome, Khadija Al-Riyadi, secrétaire générale de Freedom Now, a affirmé que ce qui préoccupe l’État, c’est la capacité de l’espace numérique à se mobiliser, car la précédente campagne de boycott pour certains des produits a semé la panique parmi leurs victimes et les autorités à leur service ».
Mme Riyadi a estimé « l’Etat qui a préparé le projet est leur Etat, mais la réponse rapide qui exprimait une colère extrême et un rejet total de ce projet catastrophique, a été impressionnante et reflète l’importance de cet espace dans la lutte pour les libertés ».
L’ancienne présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme, a averti que « l’État a fermé tous les espaces de débat public, et l’espace numérique a offert une marge de liberté d’expression, alors les autorités ont lancé, il y a quelques mois, une campagne flagrante contre les utilisateurs de Facebook et YouTube, et maintenant veulent couvrir donner une couverture légale à ces violations ».
Tags : Maroc, loi 22.20, réseaux sociaux, boycott, Makhzen, liberté d’expression, 

Le Maroc actionne ses mercenaires contre l’Algérie

IL SE VOILE LA FACE SUR LA MAL-VIE ÉPROUVANTE AU MAROC : Le Makhzen actionne ses mercenaires contre l’Algérie
Dans un long pamphlet se basant sur une supposée analyse des indicateurs de la situation économico-financière actuelle de notre pays, le Makhzen, par le billais de son relais médiatique le360.ma, mise sur une crise économique qui précipiterait l’Algérie dans le gouffre.
Ainsi, sa plume mercenaire s’est intéressée, aussi surprenant qu’elle peut l’être, au dernier Conseil des ministres algérien, lors duquel le président de la République a décidé d’une batterie de mesures allant dans le double défi de surpasser les aléas du marché pétrolier que de contrer l’épidémie du Covid-19 en Algérie.
Dans cette tribune, l’auteur a tablé sur une déroute économique dans notre pays, oublieux que le Maroc fait face à une situation sociale éprouvante pour son peuple. Et comme à chaque fois le Makhzen se détourne de cette réalité amère et place son viseur sur l’Algérie.
Au lieu de s’intéresser à l’Algérie qui se suffit largement de ses autorités pour sortir des difficultés financières qu’elle partage par ailleurs avec tous les pays, notamment ceux du cartel de l’Opep, le Makhzen fera mieux de se focaliser sur la mal-vie dans son pays dont les fléaux sociaux pullulent chaque ville et village. C’est dans cette dynamique justement que l’Algérie vise à s’affranchir de la rente pétrolière, où rien que le secteur agricole national a rapporté 30 milliards USD en 2019.
Et ce ne sont surtout pas les exemples de cette déchéance sociale au Maroc qui fera oublier le malaise dans lequel s’est retrouvée Rabat face à des responsabilités qu’elle a toujours tenté, en vain, de maquiller.
Aux dernières nouvelles, ce ne sont pas la police et l’armée algériennes qui pourchassent leurs propres citoyens et commerçants pour n’avoir pas respecté les mesures de confinement imposées par la pandémie du Coronavirus. C’est en effet le monde entier qui a vu défiler des vidéos de la descente punitive opérées par les corps de sécurité marocains contre les commerçants et autre citoyens lambda qui n’auraient pas répondu à l’appel du confinement.
Qu’en est-il des phénomènes de banditisme et de voyoutisme où les malfrats marocains sévissent de jour, au vu et au su de tout le monde, pour délester les gens de tous ce qu’ils ont comme objets de valeur. Et lorsqu’ils y résistent, les malheureux citoyens sont massacrés au couteau de boucher.
Les exemples n’en finissent pas. Le plus vieux métier du monde ; la prostitution, aussi bien masculine que féminine, devenue même un fondement de la société, se pratique en famille, de jour comme de nuit, devant le silence des autorités marocaines face à un phénomène auquel elles assistent impuissantes. Des pratiques révolues aussi, comme la sorcellerie, qui est devenue un référent social des plus anodins, dans le pays, dirigé par un souverain se prétendant descendant du prophète (Amir El Moueminine).
Il y a surtout, et par-delà tout, la drogue dont les seuls champs de production de cannabis cultivés par le Roi, peuvent alimenter tout le « marché » mondial, avec, en prime, un « quota » important à livrer à son voisin algérien.
Farid Guellil
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