Maroc: L’article qui a coûté 20.000 dollars à la DGED

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L’article est paru dans le Magazine New Yorkais des Affaires « FORBES ». Son auteur est Richard Miniter, un blogueur présenté par Ahmed Charaï comme « Grand journaliste d’investigation ». « C’est l’un des meilleurs article écrit sur SM Le Roi depuis 10 ans, en plus par un Grand journaliste d’investigation comme Richard Miniter!). A mon avis, l’impact aux USA sera certainement fort, au Maroc, on doit le relayer au maximum. Je propose de le traduire, dès sa publication, et de le publier dans Al Ahdate, l’Economiste, sans oublier la presse électronique.

Suite à la rédaction de cet article, Miniter a demandé à Charaï le prix. « N’oublie pas mon cadeau (20.000 dollars) que tu m’as promis », dit-il dans un email daté du 24 avril 2012. « Je suppose que tu as mon numéro de compte bancaire, a-t-il ajouté.

Dans un autre mail envoyé le 3 mai 2012, Miniter rappelle qu’il attend toujours son cadeau et fait la publicité à son article. « J’ai reçu de nombreux appels de plusieurs membres du personnel du député à propos de l’article. J’espère que votre roi était très heureux et qu’un jour il me donnera une distinction », a-t-il dit.

Voici le texte intégral de l’article :

Le printemps arabe est-il mauvais pour les investisseurs ?

CASABLANCA – Depuis presque un an, diplomates, experts et journalistes disent aux investisseurs de ne pas s’inquiéter des nouveaux gouvernements islamistes qui émergent dans le sillage du Printemps arabe. Ils ont tort.
L’argument des optimistes était simple : « Les réalités démocratiques obligeront les islamistes à maintenir la croissance économique afin de remporter les prochaines élections. » Le printemps arabe ne se transformera pas immédiatement en hiver ; la responsabilité rend les politiciens responsables et ainsi de suite.

Certes, les islamistes ont parlé d’un bon jeu. Dans le programme de leur parti et dans leurs discours, les islamistes marocains ont souligné qu’une économie plus libre attirerait les investisseurs étrangers et stimulerait l’emploi. Ils ont déclaré que la réduction du chômage des jeunes était leur problème numéro un. Ils ont déclaré vouloir ramener la croissance annuelle du PIB à 7 % par an, faisant du Maroc un « tigre asiatique ». Ils ont déclaré vouloir conclure des accords de libre-échange avec leurs voisins. (Le royaume a déjà des accords de libre-échange avec les États-Unis et l’Union européenne). Ils se sont dits favorables à la déréglementation et à la privatisation et ont même proposé une modeste réduction des impôts. Les choses s’annonçaient donc bien.

Et la peur des électeurs inconstants était censée discipliner les islamistes. Lorsque les partis islamistes ont gagné en novembre dernier, ils ont même remporté Casablanca, le centre commercial du Maroc. Ils ont persuadé les propriétaires de petites entreprises et les professions libérales de passer des partis libéraux et socialistes, qui avaient recueilli leurs voix en 2007, aux islamistes, en novembre 2011. Ces électeurs s’attendaient à des réformes économiques et à des changements sociaux modestes, et non l’inverse. Si les islamistes ne tiennent pas leurs promesses en matière d’économie, ils seront éliminés.

Pour être sûr, le Maroc n’allait jamais adopter la constitution de la liberté de F.A. Hayek. Les dirigeants islamistes ont déclaré que leurs modèles économiques provenaient de la Turquie et des partis de centre-droit français, et non de Singapour ou du Chili. Mais, surtout, ils ne regardaient pas non plus du côté de l’Iran ou de la Chine. La Turquie était, jusqu’à récemment, un pays à forte croissance qui combinait l’esprit d’entreprise avec une déférence croissante pour l’Islam. (Au cours des 18 derniers mois, cependant, la Turquie a incarné les dangers de l’islamisme en politique ; l’AKP au pouvoir a lancé un djihad contre les généraux laïques de la république et ses dissidents, s’est rapproché de l’Iran sur le plan diplomatique, la croissance économique a stagné et les investisseurs cherchent la sortie).

Aujourd’hui, après quelques mois au pouvoir, le parti islamiste au pouvoir au Maroc dévoile un nouveau programme, qui effraie déjà les milieux d’affaires locaux et les investisseurs étrangers.
Un ministre du gouvernement islamiste – dans une série de discussions privées – a suggéré que les agences gouvernementales, et même les entreprises appartenant en partie à l’État, ne devraient plus faire de publicité dans les journaux et les magazines qui font également de la publicité pour l’alcool, un produit légal au Maroc. Cela signifie que la compagnie aérienne d’État, Royal Air Maroc, ne peut plus placer d’annonces dans la plupart des grands quotidiens. Le problème pour les éditeurs : Les compagnies aériennes et l’alcool sont tous deux de gros annonceurs, et la perte de l’un ou de l’autre serait douloureuse. En effet, certaines publications pourraient fermer, quel que soit le camp qu’elles choisissent. Jusqu’à présent, il ne s’agit pas d’une réglementation, mais d’une campagne de chuchotement. Mais les éditeurs locaux reçoivent le message.

Un autre islamiste, le ministre des communications, a envisagé publiquement de prendre un décret obligeant les chaînes de télévision à interrompre les programmes populaires pour diffuser des sermons à la place, aux heures de grande écoute les soirs de semaine. Cette mesure est fatale pour l’audimat et donc pour les recettes publicitaires. C’est aussi le signe que le Maroc est en train de changer ses habitudes d’accueil, passant philosophiquement de Paris à Riyad. Où un investisseur étranger préférerait-il passer un week-end ?

Avant même que la règle ne soit finalisée, elle était considérée comme un présage, un signe avant-coureur des idées destructrices des islamistes sur le plan économique. Dans le milieu des affaires, la conversation passe rapidement de l’observation à l’extrapolation. Chaque fois que les hommes politiques s’intéressent davantage aux symboles qu’aux réalités, ils sont séduits par une poésie empoisonnée qui pousse leur peuple dans l’étreinte moite de la pauvreté. Il n’y a pas forcément de conflit entre la mosquée et le marché, mais les islamistes ont appris leur économie des socialistes arabes et d’Europe de l’Est. Beaucoup d’entre eux aiment encore l’idée d’une économie dirigée et aiment l’idée de donner des ordres. Cela ne fonctionne pas mieux en Iran qu’en Biélorussie. Pourquoi l’essayer au Maroc, qui dispose d’une économie moderne diversifiée et relativement libre ? C’est pourquoi les investisseurs et les entrepreneurs locaux sont nerveux.

Il y a quelques jours, le roi a demandé à voir le chef du gouvernement et le ministre des communications. Il lui a rappelé que le nouveau gouvernement devait respecter la constitution, qui donne aux radiodiffuseurs la liberté de parole, et il a rappelé aux chefs de gouvernement de respecter la diversité des peuples au Maroc. Tous ne sont pas musulmans, a-t-il dit, et ne seraient pas nécessairement servis par un sermon.

Pour l’instant, les ministres islamistes ont compris le message. Le roi observe et tout geste extrême pourrait être contrôlé par le monarque constitutionnel.
Seuls deux hommes peuvent sauver le Maroc maintenant – et sauver la promesse du printemps arabe. L’un est le roi du Maroc, l’autre le président des États-Unis.

Pendant des années, la principale force libéralisatrice était le roi lui-même. Mohammed VI est un dirigeant jeune et poli, aussi à l’aise en français qu’en arabe, dans les sphères européenne et arabe. Cela lui a donné la capacité unique de défendre les cultures traditionnelles et tribales tout en voyant la sagesse de développer une économie diversifiée et moderne basée sur l’accomplissement individuel.

Plus important encore, Mohammed VI a été l’un des libéralisateurs les plus agressifs au monde.
Il a défendu et signé des accords de libre-échange avec les États-Unis et l’Union européenne. Il a encouragé les investissements étrangers par un traitement fiscal favorable et la réduction des formalités administratives. Il a maintenu une monnaie stable et combattu la corruption qui agit comme un impôt caché sur le développement. Il a versé des milliards pour investir dans les régions pauvres du sud de son royaume et a ensuite exploité les infrastructures pour attirer les investissements étrangers dans les hôtels, les fermes et les exploitations touristiques.

En encourageant les investissements étrangers par la déréglementation et les investissements locaux par un meilleur accès au crédit (le roi a réformé les lois bancaires), le Maroc a connu une croissance économique robuste. Le Maroc a connu une croissance moyenne de 3 % par an en termes de produit intérieur brut par habitant au cours des années précédant l’accession au trône de Mohammed VI (1990-1999). Ce chiffre est passé à une moyenne de 8 % par an sur la base du PIB par habitant pendant le règne de Mohammed VI (1999-2010), selon la Banque mondiale. (Les chiffres ne sont pas encore disponibles pour 2011).
La libéralisation des marchés et la modernisation des réglementations ont permis d’attirer davantage d’investissements étrangers. La formation brute de capital fixe, qui mesure les efforts d’investissement nationaux par rapport au PIB, a grimpé à 35 % du PIB en 2011. Il s’agit d’une forte augmentation par rapport aux 25 % enregistrés entre 1990 et 1999, selon les recherches de l’OCDE, dont le siège est à Paris.

En conséquence, l’investissement étranger net moyen a bondi sous le règne de Moahmmed VI à 1 456 millions de dollars par an, contre 213 millions de dollars par an sous le règne de son prédécesseur Hassan II, selon la Banque mondiale.
Le PIB total du Maroc a presque doublé au cours des onze dernières années, sous le nouveau roi réformateur. Selon un rapport présenté par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique à Addis-Abeba, le taux de croissance du PIB du Maroc (5,3 %) en 2009, dépasse celui de l’Égypte (4,7 %), de la Tunisie (3 %), de la Mauritanie (2,3 %), de l’Algérie (2,1 %) et de la Libye (1,8 %). Et ce, avant que le « printemps arabe » n’étouffe les taux de croissance partout en Afrique du Nord – partout, sauf au Maroc.

Le taux de pauvreté a été réduit presque de moitié, selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement. Au début du règne de Mohammed VI, quelque 4,5 millions de Marocains se trouvaient sous le seuil de pauvreté. Aujourd’hui, ils sont moins de 2,6 millions. Le PNUD attribue la réduction massive de la pauvreté à « l’Initiative nationale pour le développement humain que Mohammed VI avait lancée en 2004 ».

Pour lutter contre la corruption et les violations des droits de l’homme, le roi a créé le Conseil consultatif des droits de l’homme et l’Instance équité et réconciliation. Il s’agit d’organes indépendants qui ont versé des compensations financières aux victimes de brutalités policières et d’emprisonnements injustes pendant le règne des prédécesseurs du roi.

En outre, il a mis en œuvre de vastes réformes de la police locale et nationale et mis fin à la répression des dissidents politiques. En conséquence, un large éventail de personnes et de partis non conventionnels opèrent ouvertement au Maroc – des radicaux maoïstes aux salafistes. Pour autant qu’ils évitent la violence ou d’autres activités criminelles (trafic de drogue, enlèvement, etc.), ces groupes sont libres de s’exprimer lors de rassemblements, de publier des journaux et même de présenter des candidats aux élections. À bien des égards, le Maroc jouit aujourd’hui de plus grandes libertés politiques et d’une plus grande représentation politique que, par exemple, la Roumanie ou la Moldavie.

Conscient que les millions de pauvres et de quasi-pauvres constituent une menace pour la stabilité de son royaume, le roi a lancé un programme de soins de santé pour fournir des soins à 8,5 millions de personnes n’ayant pas accès aux soins de santé. Contrairement au National Health Service britannique, le programme RAMED du Maroc n’est pas gratuit pour tous. À l’exception des personnes très pauvres, chacun doit verser un co-paiement en fonction de ses revenus – en moyenne environ 1 dollar par mois. Cette somme n’est pas négligeable dans de nombreuses régions du Maroc, mais elle est abordable. Le principe du co-paiement réduit la demande, qui autrement mettrait le système en faillite en raison de coûts excessifs.
Il a également libéralisé la politique du Maroc. Les femmes et les minorités religieuses (y compris les juifs et les chrétiens) ont les mêmes droits en vertu de la nouvelle constitution. Il a transféré le pouvoir de lui-même à des gouvernements nationaux et régionaux élus.

L’administration Obama doit faire plus que des discours. Aussi fulgurant qu’ait été le discours d’Obama au Caire, il n’a pas été suivi de changements significatifs dans la politique. L’administration Obama a continué à travailler avec des partis, des factions et des personnalités qui n’acceptaient pas les valeurs libérales comme point de départ. Un signe révélateur : regardez le processus interne d’un parti pour sélectionner ses dirigeants. Si un parti n’élit pas ses dirigeants dans le cadre d’élections équitables et multi-candidates, il ne sera pas une force démocratique et pacifique s’il arrive au pouvoir. Les Frères musulmans d’Égypte et les islamistes de Tunisie répondent à ce critère. Le Hamas et le Front Polisario ne le font pas.

Une fois qu’un parti atteint ce seuil, l’administration doit continuer à s’engager afin de l’influencer dans une direction plus libérale, respectueuse de la diversité religieuse, de la propriété privée, de la liberté d’expression et des élections libres. La façon dont un parti traite les chrétiens et les juifs est un bon baromètre, la façon dont il traite les investisseurs étrangers en est un autre.
La plus grande gaffe historique de ces 30 dernières années a peut-être été celle des années Bush. Le président George H.W. Bush a assisté à la chute du mur de Berlin, à l’émergence d’États embryonnaires plus libres en Europe de l’Est et à une transition en Russie même. Pourtant, à part envoyer des conseillers économiques et des diplomates, Bush n’a pas fait grand-chose pour guider ce processus historique. L’administration pensait que tout conseil serait perçu comme une ingérence. Et certains de ses conseils n’ont pas été utiles. Lorsque les réformateurs ont voulu interdire aux anciens responsables communistes de se présenter aux élections dans les nouvelles nations, le département d’État les a vivement encouragés à ne pas céder à cette tentation. En conséquence, la Bulgarie, la Hongrie et même la Pologne ont été accablées par une décennie de luttes politiques inutiles avec les défenseurs « post-communistes » de l’ancien régime. (Des conseils similaires concernant les responsables baasistes en Irak ont également retardé les progrès dans ce pays). Dans le monde réel, la protection du libéralisme exige parfois des moyens illibéraux. Pour être accepté en tant que parti politique légitime, le parti doit adhérer ouvertement aux valeurs libérales : la liberté de conscience, une presse libre, la propriété privée, le libre échange sur des marchés ouverts. Ces valeurs ont fait de l’Occident la région la plus riche de la planète et elles fonctionnent partout où elles ont été expérimentées.

Au Maroc, l’administration Obama semble prête à répéter les erreurs des années Bush. Envoyer quelques professionnels, s’asseoir et espérer le meilleur. Après tout, c’est leur pays.
Jusqu’à présent, l’approche décontractée ne fonctionne pas. Il est temps pour Obama de rencontrer Mohammed VI. Ce sommet enverrait un signal aux réformateurs du monde arabe : Vous n’êtes pas seuls. La religion est une grande source de moralité, mais le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté, c’est l’ouverture des marchés et la croissance économique. Les partis religieux qui cherchent à moderniser les nations doivent d’abord moderniser leur propre pensée économique.

Si les réformateurs arabes cherchent un modèle, Obama pourrait dire qu’ils en ont un en Mohammed VI. Son bilan en matière d' »espoir et de changement » devrait être copié.
Si Obama décide de rester chez lui, les historiens le classeront dans la catégorie des Bush : Un observateur de l’histoire, pas un leader des transformations.

Richard Miniter

Forbes, 25/04/2012 (traduction non officielle)

#Maroc #Printemps_arabe #Richard_Miniter #Etats_Unis #Lobbying #Forbes

GGA et le conflit avec Rabia: C/R de la réunion avec Gerson

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Pendant mon séjour à New York j’ai rencontré Mr. Russ Gerson à deux reprises et j’ai même eu des réunions avec son équipe composée de consultants et de conseillers très talentueux.

Tout d’abord je voudrais souligner la qualité et la force de cette équipe au sein des think tanks, les medias et les institutions financières américaines. On eu des discussions très intéressantes sur la stratégie de travail à suivre pour promouvoir notre pays aux Etats Unis. Malheureusement j’ai tout de suite remarqué une absence de coordination due à un manque de communication entre Mr. Gerson et Rabie.

On a fait le tour de tous les projets que GGA a proposé et que Mr. Gerson et son équipe se sont déjà engagés à mettre en œuvre. D’après eux les responsables marocains ont déjà donné le feu vert pour l’exécution du programme proposé. Quand j’ai dit qu’à ma connaissance il n’a y’avait encore aucun engagement de la partie marocaine et que Mr. M a simplement exprimé son avis sur plusieurs projets sans donner aucun engagement, ils m’ont tout de suite répondu que c’est Rabie qu’il leur a demandé de mettre en œuvre tous les projets parce qu’il a eu l’accord de Mr. M. Mr. Gerson m’a réitéré le fait que ni lui ni son autre partenaire Stephen Norris n’ont un accès directe avec les responsables marocains et qu’ils dépendent entièrement de Rabie.

En plus, pour tous le déplacements si fréquents au Maroc avec plusieurs membres de l’équipe de GGA, Mr. Gerson m’a expliqué que c’était toujours Rabie qui insistait sur ces déplacements accompagné d’un nombre important de l’équipe de GGA. Pour ce qui est du dernier déplacement à Marrakech, Rabie leur a fait savoir qu’ils étaient tous des invités de Mr. M. Russ reconnaît que l’idée préalable était de faire connaître le Maroc à l’Amiral Blair mais malheureusement les gens ont abusé de l’hospitalité de Mr. M. J’ai signalé à Russ que pour le DG ce n’était pas une question d’argent mais plutôt une question de principe et de respect.

Dans ma deuxième réunion avec Russ, il m’a proposé que dorénavant il coordonnera mieux avec moi pour tous le prochains projets et qu’il aimerait que je sois présent à ses cotés pour mieux coordonner toutes les activités que GGA projette de lancer aux Etats Unis. J’ai insisté encore une fois, qu’avant le lancement de n’importe quelle activité il est primordial d’avoir un accord écrit et approuvé par les responsables marocains pour éviter tout malentendu.

Pour assurer une présence marocaine régulière à Washington et New York Mr. Russ propose de mettre a ma disposition ses bureaux et son réseau. Je lui ai promis de consulter le DG et Faycal sur cette proposition. Personnellement, je crois que c’est une très bonne proposition qui va nous assurer non seulement une présence mais aussi une meilleure coordination pour mettre en œuvre une stratégie intelligente et de qualité pour mieux défendre nos intérêts et promouvoir une image très positive de notre pays.

Constat

1- Absence de communication au sein de GGA.

2- Nécessité (avant le lancement de tel ou tel projet) d’avoir un accord écrit et approuvé par les deux cotés. (Marocains et GGA)

3- Revoir tout le programme proposé par GGA, inclus la liste (si coûteuse) des personnalités que GGA compte recruter.

Abdelmalek Alaoui

#Maroc #GGA #Lobbying #Etats_Unis

Maroc : Nadia Jalfi, un relais de la DGED en Espagne

Maroc, Espagne, Nadia Jalfi, Gustavo de Arístegui, DGED, services secrets, espionnage, lobbying,

La femme d’Arístegui a aidé les services secrets marocains
-Quelque 150 courriels de l’épouse de l’ancien porte-parole du PP Foreign révélés
-Les ‘e-mails’ traitaient de sujets tels que l’image de presse du conflit du Sahara
-Son contact était le chef de cabinet du chef du renseignement étranger
Rabat a bloqué la diffusion de messages sur Twitter, mais ne les dément pas

Le diplomate et cinéaste espagnol « nous propose de capter en images, de manière pertinente, la souveraineté historique du Maroc sur le Sahara . Il affirme détenir des documents inédits à ce sujet. Il n’est pas nécessaire d’expliquer le bénéfice que nous pourrions tirer d’un projet de cette nature.

Celle qui écrit ces lignes à Rabat depuis sa messagerie Yahoo , au retour d’un voyage à Madrid fin 2008, c’est Nadia Jalfi . Ils sont envoyés à l’une des trois adresses mail ouvertes par Mourad el Ghoul . Il s’agit du directeur de cabinet du directeur de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), les services secrets étrangers marocains. La visite à Madrid, rappelle-t-il dans le message, a été effectuée après avoir obtenu « l’accord de principe » d’El Ghoul.

Le profil anonyme qui depuis le 2 octobre a révélé, via Twitter , des centaines de documents et de mails confidentiels de la diplomatie marocaine et de la DGED a mis en ligne le 16 janvier environ 150 mails envoyés ou reçus, entre 2008 et 2011, par Nadia Jalfi et El Ghoul. Les deux sont sur la base du prénom et sont écrits en français. De ses lectures on déduit que pendant ces trois années Jalfi a entretenu une relation étroite avec la DGED.

Peu de temps après ce post, Twitter a suspendu le compte de l’usurpateur du nom du sélectionneur de l’équipe nationale du Pays de Galles ( @chris_coleman24 ). Les autorités marocaines ont pris des dispositions pour que ce profil soit fermé, mais elles n’ont pas nié l’authenticité des documents qu’elle a mis au jour. Seul un homme d’affaires de la presse marocaine, Ahmed Charai , qui apparaît dans des centaines de courriels, a écrit qu’ils avaient été manipulés, mais sans préciser pourquoi.

Nadia Jalfi a épousé, en octobre 2010, Gustavo de Arístegui , 51 ans, alors porte-parole des Affaires étrangères du Groupe populaire au Congrès des députés. Leur relation amoureuse avait commencé deux ans plus tôt. De Arístegui est ambassadeur d’ Espagne en Inde depuis 2012 .

‘Travail de milieu de gamme’

« Nadia occupait un poste de milieu de gamme dans une agence de communication à Rabat, qui recevait des commissions d’administrations et d’entreprises privées », raconte une personne proche de l’épouse de l’ambassadeur et désignée par elle pour répondre aux questions d’EL MUNDO.

« Il était en correspondance avec plusieurs clients, mais il ne connaît pas cet El Ghoul », ajoute cette même source, qui nie toute relation avec la DGED. « Certains des e-mails publiés ont été manipulés », précise-t-il, sans expliquer pourquoi. « Beaucoup de leurs clients souhaitaient que je les aide à promouvoir, via la presse européenne, des événements qui se déroulaient au Maroc, comme le Festival du film de Marrakech », précise-t-il.

Nadia Jalfi « a cessé de travailler pour cette agence en 2008, bien qu’elle ait encore fait quelques collaborations sporadiques en 2009 », poursuit la même personne. « Si des mails ultérieurs sont apparus, c’est probablement parce que, par routine, certains de ses interlocuteurs ont continué à s’adresser à elle », soupçonne-t-elle. « Rien de ce qu’elle a fait n’est étrange ou illégal », souligne-t-il.

Nadia Jalfi a travaillé ces années-là pour l’ agence Mena Media Consulting , qui appartenait à l’homme d’affaires saoudien Othman Al Omeir, avec des investissements dans la presse au Maroc. L’agence a ensuite été rachetée par Fouad Ali el Himma , le bras droit du roi Mohamed VI, selon les médias marocains.

Une partie de l’activité professionnelle de Nadia Jalfi a été consacrée à essayer de faire connaître les aspects positifs du Maroc, en proposant par exemple aux radios espagnoles de diffuser leurs programmes vedettes en direct de Rabat. Il a envoyé ces invitations en coordination avec El Ghoul, selon les courriels divulgués.

D’autres invitations ont été adressées à des directeurs de journaux espagnols et ont consisté en un voyage éclair à Rabat pour avoir une longue conversation informelle avec Yassine Mansouri , directeur de la DGED. À une occasion, El Ghoul a présenté Nadia Jalfi à un interlocuteur français en tant qu' »attachée de presse » chargée de préparer la visite et d’accompagner le journaliste.

Le Sahara, sujet récurrent

Le Sahara occidental, cette ancienne colonie espagnole aux mains du Maroc depuis près de 40 ans, occupe une place importante dans la correspondance de Nadia Jalfi. Le 16 octobre 2008, il envoie un mail à El Ghoul pour son approbation et publication par l’agence de presse officielle ( MAP ). Elle y raconte la visite à Rabat de Pedro Sanz , président de La Rioja , qu’elle a contribué à organiser. L’invité espagnol estime que « la solution la plus logique et la seule viable pour résoudre le conflit du Sahara est une large autonomie », comme celle proposée par le Maroc.

Le 17 décembre de la même année, Nadia Jalfi reçoit un mail d’un journaliste du magazine italien Tempi , dont elle a également organisé la visite au Sahara. Il annonce qu’il tiendra sa promesse en publiant un rapport « de trois pages consacré aux anciens membres du Polisario qui ont rejoint le Maroc après de mauvaises expériences dans les camps de réfugiés ».

Deux ans plus tard, le 18 décembre 2010, El Ghoul confie à Nadia Jalfi que la chaîne de télévision américaine Fox News a enfin mis en ligne sur son site Internet un article « concernant les liens entre le Polisario et Al-Qaïda au Maghreb islamique « . Il vous exhorte à « le divulguer le plus possible à vos contacts ». Un mois plus tôt, le coordinateur antiterroriste du département d’État , Daniel Benjamin , avait cependant nié tout lien entre le Polisario et le terrorisme.

« Pourriez-vous mobiliser vos contacts médias en France pour prendre la parole et couvrir l’événement ? », demande El Ghoul à Nadia Jalfi le 12 janvier 2011, dans l’un des derniers mails échangés. Il s’agit pour les médias français de se faire l’écho de la conférence de presse que l’avocat Michel de Guillenchmidt a donnée le 17 janvier pour dénoncer « la manipulation haineuse » de la presse espagnole.

Après le démantèlement du grand camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en novembre 2010, l’agence Efe et plusieurs journaux espagnols (EL MUNDO, El País, La Vanguardia , etc.) ont publié une photo d’enfants palestiniens dans un hôpital de Gaza , se faisant passer pour Enfants sahraouis à l’ hôpital El Ayoun . Dans le flot d’instantanés envoyés à la presse par des individus du Sahara, auxquels la presse étrangère a opposé son veto, cette photographie a glissé. La plupart des journaux ont reconnu leur erreur et ont présenté leurs excuses à leurs lecteurs.

Les autorités marocaines n’étaient pas satisfaites de cela. Ils ont donné instruction à la DGED de rechercher à Gaza deux parents et un enfant palestinien qui s’en sont sortis vivants et de les transférer à Rabat, où ils ont exprimé leur indignation face à la manipulation. Au consulat d’Espagne , ils ont obtenu des visas Schengen avec lesquels ils se sont rendus à Madrid, Paris et Bruxelles , où ils ont donné des conférences de presse, accompagnés d’avocats, et déposé une plainte.

« Si Nadia avait été espagnole ou italienne, elle n’aurait pas été sous le commandement d’un espion », explique un ancien agent secret espagnol. « En Europe, si les pouvoirs publics veulent faire du lobbying à l’étranger pour améliorer leur image sur une certaine question, ils n’ont pas recours à un service secret », ajoute-t-il. « Mais au Maroc, c’est différent ; dès qu’on touche au Sahara, les services sont omniprésents », conclut-il.

El Mundo, 02/02/2015

#Maroc #Espagne #Nadia_Jalfi #Nadia_Khalfi #Lobbying #Espionnage #DGED #Mourad_el_ghoul

Relations et visées du Maroc en Afrique

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Le Maroc a toujours considére les relations avec l’Afrique une priorité de la politique étrangère pour plaider sa souveraineté sur le Sahara Occidental. Durant ces derniéres années, il a oeuvré inlassablement pour se positionner en tant qu’acteur important dans l’agenda africain, aussi bien sur le plan bilatéral que multilatéral.

Sur le plan multilatéral, Mohamed 6 a enchaîné les visites pour renforcer davantage les relations bilatérales avec les principaux partenaires de son pays, qui sont le Sénégal, la Cote d’Ivoire, la Guinée et le Gabon. Ce renforcement du partenariat stratégique avec ses pays-clés est inscrit dans la priorité de l’action diplomatique en Afrique.

Le deuxiéme cercle est composé de pays d’Afrique Occidentale et Centrale tels que le Burkina Faso, le Niger, le Togo, le Benin, le Tchad, la RDC, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Congo, les Comores et la RCA, avec lesquel le Maroc envisage d’établir également un partenariat stratégique.

Le Mali a été exclu du champ d’action diplomatique du Maroc, en raison de son soutien à la République Arabe Sahroui Démocratique d’une part et d’autre part du retour en force de l’Algérie sur la scène malienne.

Le troisième cercle est constitué de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Cap Vert, du Liberia, de la Sierra Leone, de Sao Tomé et Principe, de Djibouti, de l’Erythrée, du Burundi, du Ghana, du Kenya, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles.

Un quatrième cercle est constitué de l’Angola, de l’Ethiopie, du Rwanda et de la Tanzanie qui, selon leur analystes, offrent des perspectives encourageantes soit sur le plan politique soit sur le plan économique.

Le dernier cercle est constitué en majorité de pays de l’Afrique australe et orientale dont la majorité sont défaroble au Maroc sur le dossier du Occidental. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de la Namibie et de l’Ouganda.

Pour le Maroc, l’Afrique du Sud, du fait de son poids politique et économique au niveau continental et mondial et de l’influence déterminante qu’elle exerce dans sa région d’influence, est un pays incontournable avec lequel le Maroc envisageait une amélioration des relations, en établissant des canaux de dialogue politique ainsi qu’avec les autres pays.

SUR LE PLAN SOUS REGIONAL

Le Maroc considére vitale la conclusion d’un accord de partenariat économique avec la CEDEAO et avec la CEEAC. Cette nécessité devient urgente pour ce pays du fait de la conclusion par l’Union Européenne des APE avec ces pays, accords destinés à remplacer la Convention de Lomé qui régissait les relations sur le plan commercial entre l’UE et les pays ACP.

Au plan politique, la CEN-SAD est la seule et unique organisation, qui offre un espace d’ouverture régionale au Maroc, avant son adhésion à l’UA. Cette organisation, qui regroupe 24 pays africains dont la majorité appartient à la zone Saharo-Sahélienne, constitue le cheval de Troie du Maroc pour s’imposer dans la zone Saharo-Sahélienne avec pour objectif de faire échec à l’Algérie dans cette zone stratégique.

Au plan continental

L’Union Africaine constituait un obstacle aux aspirations du Maroc en Afrique. Le Maroc voyait d’un mauvais oeil que cette organisation ait entrepris un large processus visant à placer sous son égide tous les processus d’intégration continentale, car craignant que toutes les Conférences ministérielles africaines sectorielles qui préexistaient à l’Union Africaine et auxquelles le Maroc était membre, seront à court terme concernées par cette stratégie.

Le Maroc voyait également d’un mauvais oeil que l’Union Africaine voulait s’imposer comme l’interlocuteur privilégié voire exclusif des acteurs internationaux dans le cadre des partenariats régionaux avec l’Union Européenne, le Japon, la Chine, la France, les Etats Unis, la Corée, la Ligue Arabe, l’Amérique du Sud, la Turquie, l’Inde, la Russie, la Thaïlande, le Vietnam.

SAHARA OCCIDENTAL: STRATEGIE DU MAROC EN AFRIQUE

L’Afrique est au cœur de la politique étrangère du Maroc. Ce continent représente pour le Maroc une opportunité à même de lui permettre de se positionner en tant que leader de ce continent, en pleine mutation et en plein essor. L’Afrique constitue également pour le Maroc un espace vital pour lutter contre la présence de la RASD à l’Union Africaine.

Cependant la mise en œuvre de sa stratégie en Afrique nécessite le renforcement de son maillage diplomatique notamment dans les régions ou sa présence est faible voire quasi absente, ce qui est le cas en Afrique Orientale et Australe. En 2014, le Maroc ne disposait que de 19 Ambassades en Afrique au Sud du Sahara (8 en Afrique de l’Ouest qui compte 15 pays, 6 en Afrique Centrale qui compte 8 pays, 3 en Afrique Australe qui compte 13 pays et 2 en Afrique Orientale qui compte 10 pays) contre 24 pour l’Algérie, 33 pour l’Afrique du Sud et 32 pour l’Egypte.

Cette sous représentation en Afrique Australe et Orientale est préjudiciable à ses intérêts tant au plan politique qu’économique. C’est en effet dans ces deux sous régions que se trouve la totalité des pays qui reconnaissent la République Arabe Sahraoui Démocratique.

Pour y remédier, le Maroc a planifié dans le court terme à l’ouverture d’Ambassades dans les pays suivants : Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Zambie, Namibie et Botswana. Et dans un deuxième temps, en République du Congo, au Benin, au Togo, aux Comores et au Zimbabwe.

A travers l’ouverture d’Ambassades dans ces pays d’Afrique australe et orientale, le Maroc veut surtout envoyer un signal politique fort en direction de ces pays et de tous les autres partenaires qui y verraient la manifestation de l’intérêt du Maroc pour l’ensemble du continent et non pas seulement pour les régions francophones traditionnellement proches. Une telle démarche projetterait le Maroc dans une nouvelle dimension et en ferait un véritable pays pivot à l’échelle continentale, est-il envisagé à Rabat.

L’ouverture d’Ambassades dans ces régions donnerait également au Maroc une nouvelle et plus grande ouverture dans des zones en pleine mutation et en plein essor économique, se traduisant par une amélioration des relations politiques avec ces pays et ouvrant de larges perspectives de coopération pour les entreprises marocaines.

Les manoeuvres du Maroc au sein de l’Union Africaine

Depuis ces derniéres années, le Maroc a renforcé le travail de lobbying au niveau de l’Union Africaine car craignant que l’Union Africaine s’accapare et monopolise le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique. Pour limiter une telle perspective, le Maroc a toujours oeuvré auprés de ses alliés traditionnelles, de maniére que le rôle qui sera attribué à l’Union Africaine ne soit en aucun cas exclusif et que les Organisation sous-régionales africaines, comme la CEDEAO, la CEEAC, la CEN-SAD, soient confirmée comme des acteurs primordiaux et directement responsables dans ce cadre. Ce qui offrirait au Maroc de continuer à participer aux efforts de paix et de sécurité sur le Continent africain.

Le Maroc appréhendait que le Partenariat France-Afrique, traditionnellement fondé sur les relations entre la France et les pays africains, devient comme les autres partenariats avec l’Afrique, c’est à dire un partenariat France-Union Africaine. Ce pays voyait d’un mauvaise oeil que la France s’écarte de la « françafrique », au nom d’une certaine normalité, ce qui risquait de porter préjudice à ses relations privilégiées avec certains pays africains, notamment, francophones. « Une tendance lourde semble se dessiner à la veille du Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique qui aura lieu à Paris les 6 et 7 Décembre 2013, est que la France pourrait concéder dans le cadre de la nouvelle alliance France-Afrique, un rôle central à l’Union Africaine, notamment en matière de paix et de sécurité. A cet égard, et en vue de permettre à l’Afrique de capitaliser sur l’ensemble de ses acquis et des ses expériences, il sera de mise à ce que le rôle de l’UA ne pourra aucunement être exclusif et devra être conforté par le renforcement de la responsabilité directe des organisations régionales africaines qui au demeurant ont accumulé une grande expérience et expertise dans ce domaine et disposent d’atouts pertinents, eu égard à la particularité du continent africain, pour se positionner comme partenaire central en matière de paix et de sécurité », remarque Tagma.

Le renforcement de l’UA, sous hégémonie de l’Algérie et de l’Afrique du sud – et plus généralement de l’Afrique anglophone-, va affaiblir davantage l’Afrique francophone qui constitue le prolongement stratégique du Maroc.

Le Maroc appréhendait aussi que l’Union Africaine s’ingére dans le processus de règlement de la question du Sahara Occidental. Ce pays voulait que cela reléve du ressort exclusif du Conseil de Sécurité de l’ONU, en insistant sur la nécessité de la persévération du processus politique onusien en cours, tel que confirmé par la résolution 2152/2014 du Conseil de Sécurité et le maintien de la centralité de la proposition marocaine d’autonomie.

Le format des partenariats stratégique de l’Afrique avec le reste du Monde, constituait également un souci pour le Maroc car il impliquait l’Union Africaine dans ce processus. Il compte sur ses alliés traditionnels tels que le Sénégal qui a été toujours à l’avant garde du combat pour défendre la marocanité du Sahara Occidental, ainsi que la Cote d’Ivoire et le Burkina Faso

Le Maroc considère le Conseil Paix et sécurité (CPS), qui était à l’époque présidé par l’Algérien Chergui, un risque pour les intérêts du Maroc. Pour miniser ce risque, le Maroc compte mobiliser ses alliés, membres du Conseil Paix et Sécurité pour faire barrage à toute initiative visant à présenter un rapport sur le Sahara Occidental.

Lors du Sommet de juin 2014 à Malabo, le Maroc avait dépêché une délégation, conduite par Moha Ouali Tagma, Directeur des Affaires Africaines, pour mener des investigation sur le Conseil Paix et sécurité (CPS), afin de déceler toute manoeuvres contraires aux intérêt du Maroc. Sur place, cette délégation avait relevé que sur les 15 pays composant le CPS, 8 étaient défavorables au Maroc dans le cadre du dossier du Sahara Occidental (Algérie-Afrique du Sud-Nigeria-Tanzanie-Mozambique-Namibie-Ouganda-Éthiopie-). En face, le Maroc ne pouvait compter que sur la Guinee-la Guinee Équatoriale -la Gambie -le Niger -le Burundi et le Tchad-le 15eme étant la Libye.

Cette délégation avait également pour objectif de:

– contrer toute décision contraire au processus onusien de recherche d’une solution politique au différend du Sahara Occidental.
– promouvoir et vulgariser la Résolution 2152 du 29 Avril 2014.
– empêcher la modification du format des Partenariats et l’atteinte au Format du Caire.
– poursuivre les contacts avec les délégations des pays qui reconnaissent encore la République Arabe Sahraoui Démocratique.
– maintenir la connivence avec les délégations alliés du Maroc.
– contacter les Représentants des autres pays extra-africains (France ; Espagne ; Etats-Unis ; Russie ; Chine, et plus si nécessaire).
– effectuer quelques visites de courtoisies à des responsables d’institutions telles que la CEA et du Ministère des Affaires Etrangères Ethiopien.

Les actions prioritaires du Maroc en Afrique:

Parmi les actions prioritaires du Maroc en Afrique figure la CENSAD qui constitue la meilleure réponse pour contrecarrer les initiatives sur le dossier du Sahara Occidental. Cet espace qui s’étend de l’Atlantique à la mer rouge est l’endroit idoine pour le le Maroc afin de faire prévaloir son leadership et démontrer l’inanité du jeu des alliés de la République Arabe Sahraoui déocratique.

Dans sa stratégie, le Maroc avait prévu trois mesures:

– Organiser un sommet de la CENSAD au Maroc
– Réunir un atelier ministériel sur la Migration au Maroc
– Convoquer une réunion à Rabat des plénipotentiaires pour l’adoption de la Stratégie CENSAD pour le SAHEL.

Le deuxième axe de renforcement du positionnement du Maroc en Afrique concernait la création de l’espace Nord-Ouest-Africain, consistant de réunir dans le cadre d’un forum de coopération politique et économique les pays de cette région de l’Afrique : MAROC-SENEGAL-CAP VERT-MAURITANIE et l’Espagne à travers les ILES CANARIES. Une réunion préparatoire entre les hauts fonctionnaires devait être organisée par le Maroc au cours de laquelle les axes de coopération devaient être discutés. Une mission de consultation devait être entreprise auprès de ces pays avant d’entamer les démarches devant conduire à la tenue de cette réunion préparatoire.

Le troisième axe concerne la conclusion d’un accord de coopération économique et d’investissement avec l’UEMOA et avec la CEDEAO. A cet effet les Ministères marocains concernés devaient entreprendre des démarches dans ce sens.

Le quatrième axe concernait la tenue en priorité des Commissions Mixtes avec les pays de la zone SAHEL ainsi qu’avec certains pays fragiles (Guinée Bissau, Sao Tome et Principe, Liberia, Sierra Leone) et les forums économiques avec le TCHAD et le NIGER.

 NOTE SUR L’OUVERTURE D’AMBASSADES EN AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE  

L’Afrique, placée par Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, au cœur de la politique étrangère du Maroc, représente une opportunité à même de permettre à notre pays de se positionner en tant que leader d’un continent en pleine mutation et en plein essor.

L’Afrique constitue également pour notre pays son espace vital naturel de rayonnement politique, culturel et économique.

Cependant la mise en œuvre de la stratégie de notre pays en Afrique demande le renforcement du maillage diplomatique notamment dans les régions ou la présence de notre pays est faible voire quasi absente, ce qui est le cas en Afrique Orientale et Australe.

Notre pays ne dispose que de 19 Ambassades en Afrique au Sud du Sahara (8 en Afrique de l’Ouest qui compte 15 pays, 6 en Afrique Centrale qui compte 8 pays, 3 en Afrique Australe qui compte 13 pays et 2 en Afrique Orientale qui compte 10 pays) contre 24 pour l’Algérie, 33 pour l’Afrique du Sud et 32 pour l’Egypte.

Cette sous représentation en Afrique Australe et Orientale est préjudiciable aux intérêts de notre pays tant au plan politique qu’économique. C’est en effet dans ces deux sous régions que se trouve la totalité des pays (19) qui reconnaissent l’entité fictive. L’absence d’Ambassades explique dans une large mesure ce fait.

Une des mesures immédiates pour corriger cette carence consiste à procéder dans le court terme à l’ouverture d’Ambassades dans les pays suivants : Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Zambie, Namibie et Botswana. Dans un deuxième temps il serait souhaitable d’envisager l’ouverture de représentations diplomatiques en République du Congo, au Benin, au Togo, aux Comores et au Zimbabwe.

L’ouverture d’Ambassades dans ces pays d’Afrique australe et orientale serait un signal politique fort en direction de ces pays et de tous les autres partenaires qui y verraient la manifestation de l’intérêt du Maroc pour l’ensemble du continent et non pas seulement pour les régions francophones traditionnellement proches.

Une telle démarche projetterait le Maroc dans une nouvelle dimension et en ferait un véritable pays pivot à l’échelle continentale.

L’ouverture d’Ambassades dans ces régions donnerait également à notre pays une nouvelle et plus grande ouverture dans des zones en pleine mutation et en plein essor économique.

Cette ouverture se traduirait par une amélioration des relations politiques avec ces pays et ouvrirait également de larges perspectives de coopération pour les entreprises marocaines.

#Maroc #Afrique #Union_Africaine #Sahara_Occidental #RASD #Lobbying

Maroc: 5000 euros pour les ambassadeurs de 30 pays africains

Maroc, Union Africaine, Sommet de Malabo, Sahara Occidental, RASD, lobbying, corruption,

En date du 05/05/2014, Moha tagma, Directeur des affaires africaines transmet à plusieurs correspondants dont le Ministre des affaires Etrangéres et de la Copération, SalahEddine Mezouar, une note sur les propositions relatives à la préparation du prochain Sommet de l’Union Africaine:

Il joint à son mail trois documents:

-Le premier est une fiche sur la Mission à Addis Abéba

-Le deuxiéme sur le Sommet de l’Union Africaine

-Le troisième sur les Accords finalisés suite à la réunion préparatoire de la sixième session de la Grande Commission Mixte de coopération Royaume du Maroc/République de Guinée Equatoriale.

Interessons-nous au premier document concernant la fiche sur la Mission à Addis Abéba, car il renferme des indications précises sur les méthodes de corruption utilisées par les autorités marocaines afin d’amener les diplomates africains à défendre leurs revendications sur le Sahara Occidental.

En effet, Tagma rappelle l’existence de « enveloppes individuelles de 5 000 Euros pour les amis dont la liste est ci- jointe (30 pays) ». Ensuite, il énumère ces pays: « Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Benin, Togo, Comores, Djibouti, Niger, Mali, Erythrée, Gambie, Burundi, RDC, Congo, Cameroun, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale (Pays hôte du Sommet), Tchad, Sao Tomé et Principe, Sierra Léone, Liberia, Somalie, Soudan, Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Mauritanie (Préside le Conseil de l’UA) ».

Le document parle de lui même. Le Makhzen a remis de l’argent à la veille de la tenue du Sommet de Malabo dans le but de encourager les ambassadeurs des pays cités à s’opposer à l’inscription de la question sahraouie dans l’agenda du Sommet de l’Union Africaine célébré à Malabo, en Guinée Equatoriale.

Mission accomplie, écrira Tagma dans un courrier envoyé à ses supérieurs à Rabat après ce sommet qui s’est clôturé sans parler du conflit du Sahara Occidental.

Fiche sur la Mission à Addis Abéba


⦁ Période  : du 4 au 10 juin

⦁ Composition  de la délégation : Directeur Afrique – Inspecteur Général – Directeur des Nations Unies – Directeur Général de l’AMCI – Chef de Cabinet de madame la ministre déléguée.

⦁ Objet  : Mobilisation des Ambassadeurs Représentants des pays amis.

⦁ Objectifs  :

1- Contrer toute décision contraire au processus onusien de recherche d’une solution politique au différend du Sahara.

2- Promouvoir et vulgariser la Résolution 2152 du 29 Avril 2014.

3- Empêcher la modification du format des Partenariats et l’atteinte au Format du Caire.

4- Continuer les contacts avec les délégations des pays qui reconnaissent encore l’entité fictive.

5- Maintenir la connivence avec les délégations amies.

6- Contacter les Représentants des autres pays extra-africains (France  ; Espagne  ; Etats-Unis  ; Russie  ; Chine, et plus si nécessaire).

7- Effectuer quelques visites de courtoisies à des responsables d’institutions telles que la CEA et du Ministère des Affaires Etrangères Ethiopien.

⦁ Déroulement  :

⦁ Plusieurs visites.

⦁ Une ou deux réunions avec les Représentants Permanents.

⦁ Organisation de déjeuners  : – avec le Groupe des Pays amis – avec certains leaders de ce groupe.

⦁ Moyens  :

⦁ Prise en charge intégrale des frais d’hôtellerie.

⦁ Enveloppe pour les frais généraux  : location d’un ou deux véhicules, déjeuners…..

⦁ Enveloppes individuelles de 5  000 Euros pour les amis dont la liste est ci- jointe (30 pays).

Liste des pays

Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Benin, Togo, Comores, Djibouti, Niger, Mali, Erythrée, Gambie, Burundi, RDC, Congo, Cameroun, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale (Pays hôte du Sommet), Tchad, Sao Tomé et Principe, Sierra Léone, Liberia, Somalie, Soudan, Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Mauritanie (Préside le Conseil de l’UA).

———————–


Note à Monsieur le Ministre

Objet  : Sommet de l’Union Africaine

J’ai l’honneur de vous faire part de ce que le prochain Sommet de l’Union Africaine aura lieu à Malabo du 20 au 27 juin 2014. Conformément à la décision prise lors du Sommet de Janvier à Addis Abéba, le Rapport sur la question du Sahara demandé à la Présidente de la Commission, sera présenté à cette occasion.

Les travaux préparatoires au niveau d’Addis Abeba commenceront dès le 9 juin 2014.

Aussi et dans le but d’anticiper des décisions qui pourraient être prises lors du Sommet de Malabo, je vous suggère le programme de travail suivant  :

1 – Entreprendre dès que possible, une mission à Malabo pour examiner avec les autorités équato-guinéennes les modalités de la présence de la délégation marocaine en marge du Sommet (Appui, facilités etc.…)

Cette visite pourra être l’occasion de présider la 6ème Session de la Commission Mixte dont les travaux préparatoires avaient eu lieu à Malabo du 09 au 11 janvier dernier, et procéder à la signature des accords qui avaient été finalisés (liste en annexe).

2- Envoi d’une délégation dès le 4 juin 2014, à Addis-Abeba pour suivre le travail préparatoire au niveau des Ambassadeurs Représentants Permanents auprès de l’Union Africaine.

Cette délégation qui sera composée du Directeur des Affaires Africaines, de l’Inspecteur Général, du Directeur des Nations Unies, du Directeur Général de l’AMCI et du Chef de Cabinet de Madame la Ministre déléguée, aura pour mission de faire échec à toutes les tentatives du camp adverse de saper les acquis du Maroc au niveau des Nations Unies, sur la question du Sahara et d’empêcher aussi les modifications du format des partenariats bilatéraux avec l’Afrique.

Une fiche détaillée sur les aspects confidentiels de cette mission vous est présentée en annexe.

Une lettre de cadrage de la mission à destination de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Addis Abeba, vous sera également proposée.

Haute considération.

———————————————–


Dans le même sillage, la mission a été précédé de la signature de quelques accords avec le pays anfitrion qui assumera la présidence de l’organisation. Une note rappelle ces accords:

Accords finalisés suite à la réunion préparatoire de la sixième session de la Grande Commission  Mixte de coopération Royaume du Maroc/République de Guinée Equatoriale

(Malabo, 09-11 janvier 2014)

⦁ Projet d’Accord en matière de formation et de gestion des établissements pénitentiaires  ;

⦁ Projet d’Accord en matière de la jeunesse et des sports  ;

⦁ Projet d’Accord de coopération en matière de l’aviation civile  ;

⦁ Projet d’Accord pour la mise à niveau de la compagnie aérienne CEIBA  ;

⦁ Projet d’Accord entre le Ministère de l’Intérieur et la société marocaine MWPC sur l’alimentation en eau potable dans les communes de la région de Mongamo.

⦁ Accords en cours de finalisation  :

⦁ Projet d’Accord de coopération en matière de sécurité intérieur  ;

⦁ Projet de Protocole d’Entente relatif à la coopération dans le domaine de la santé  ;

⦁ Projet d’Accord de coopération dans le domaine de la communication  ;

⦁ Projet d’Accord relatif aux services aériens  ;

⦁ Projet de Convention tendant à éviter la double imposition et à prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôts sur le revenu  ;

⦁ Projet d’Accord de coopération en matière de défense nationale  ;

⦁ Projet d’Accord cadre en matière de formation portuaire  ;

⦁ Projet de Mémorandum de coopération entre l’Agence Nationale des Ports et l’Autorité Portuaire de la Guinée Equatoriale  ;

⦁ Projet d’Accord de coopération en matière de protection civile.

#Maroc #Union_Africaine #Sommet_de_Malabo #Sahara_Occidental #RASD

Le Maroc payait 330 mille € par an pour espionner l’Algérie

Maroc, Algérie, Communcation & Institution, lobbying, veille médiatique,

Dans leurs Research Data Management (R&M), les services secrets marocains se sont appuyés, fondamentalement, sur deux institutions : Global Intelligence Partners (marocaine dirigée par Fouad Ali El Himma et Abdelmalek Alaoui) et l’Institut Thomas More, un think tank français de droite qui a, longtemps, présenté l’Algérie comme facteur de blocage contre l’intégration économique maghrébine.

Suite à l’explosion du « Printemps Arabe » et la naissance du Mouvement 20 Février, le Makhzen a sollicité l’aide de la boîte « Communcation & Institution », « premier cabinet de conseil indépendant spécialisé en lobbying et en affaires publiques », selon sa fiche de présentation affichée dans sa page web.

Parmi ses objectifs se trouve l’étroite surveillance de tout ce qui concerne l’Algérie et le Front Polisario. “Monitoring sur l’Algérie” est le nom de code donné par cette société de lobbying au travail visant à déformer l’image de l’Algérie et du Front Polisario et édulcorer celle du Maroc en France et ailleurs.

Dans une lettre envoyée le 23 février 2011 à Fayçal Laaraichi, président à l’époque de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision et de Sore ad 2M (Sté d’études et de réalisations audiovisuelles), Mourad El Rhoul, précise les détails du contrat qui lie le cabinet Communication & Institution au Makhzen. Voici le texte intégral de cette lettre:

1 – Les objectifs définis :

-auditer sur la durée l’image du pays concerné, véhiculée par les propos tenus online par les internautes

-mesurer les conséquences de ces derniers en matière d’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers

-identifier les éventuels risques d’image majeurs, pour anticiper les mesures correctives à mettre en place

-localiser (tant que faire se peut) les principaux émetteurs (tentatives de déstabilisation, etc.)

-synthétiser l’ensemble de ces informations dans un reporting hebdomadaire ou mensuel simple d’accès, synthétique et opérationnel

-proposer un système d’alertes en «temps réel» pour agir rapidement en cas de menaces

2 – La mise en œuvre :

-C&I propose d’externaliser la stricte recherche sur internet des commentaires sur les blogs et autres à une société spécialisée. Mais dans un souci de sécurité et de confidentialité, les analyses seraient faites par notre équipe de consultants.

-A partir des données brutes fournies par ce prestataire, l’équipe de C&I fournira au R&M les alertes et analyses appropriées selon vos désidératas.

-Compte tenu de la difficulté que nous avons rencontrée à trouver des prestataires qui acceptent ce travail de veille sur internet pour un « pays » dans le contexte actuel, et du refus de plusieurs prestataires sous prétexte de « flicage » ou autres arguments de ce type, nous pensons qu’il conviendra de limiter strictement les demandes faites au prestataire à la recherche et à l’alerte.

-Un contrat de confidentialité sera signé avec le prestataire.

3 – La prestation de veille :

-Afin de pouvoir assurer la meilleure efficacité à ce service, nous vous proposerons plusieurs outils qui vous permettront d’une part de bien évaluer l’importance des « chats » sur internet sur vos sujets, pour les relativiser mais aussi pour en tirer les conclusions utiles à votre mode de gouvernance.

Parmi ces outils :

-un suivi de mots clefs préalablement définis sous forme de tableau de bord synthétique quantitatif ;

-les « key facts » qualitatifs ;

-un système d’analyse à partir de graphiques ;

-des « verbatims » et des liens pointant vers les sources les plus représentatives des tendances suivies ;

-l’identification de signaux faibles.

Ces outils seront adaptés peu à peu à votre demande et à vos désidératas dans un souci de plus grande efficacité.

4 – Méthodologie :

L’étalonnage des « mots clefs » est essentiel dans ce type de travail : nom du pays, nom du chef de l’Etat, des principaux dossiers en cours, des membres du gouvernement etc….

Puis le « périmètre » sera défini ensemble et pourra évaluer dans le temps (pour commencer : les 30 sources les plus représentatives actuellement sur le net)

Tout cela sera « paramétré » avec les équations de recherche, les pages de résultats Google, Facebook, Twitter, blogs pour chaque équation portant sur vos demandes.

Les résultats obtenus sont ensuite analysés par nos consultants et, après mise en forme, envoyés au R&M.

Un système d’alerte immédiat est également mis en place en cas de besoin.

5 – Estimation budgétaire :

Nous prenons pour l’instant comme hypothèse que sont surveillés, uniquement, les « commentaires » en français (une langue) ; et que le nombre de sites à « monitorer » est raisonnable.

En cas de crise une réévaluation du budget par le prestataire est possible et serait fait après votre accord préalable

Le budget demandé par le prestataire serait de : 3 à 5 K€ pour la définition du « paramétrage » le premier mois uniquement.

Puis sur une base régulière mensuelle, 5 K€ pour la surveillance et 1 à 2 K€ pour l’alerte régulière.

Soit au total un budget hors taxes de 7 K€ mensuels pour le prestataire soit 84 K € annuels HT environ (budget à affiner en fonction de vos désidératas)

C&I intégrerait cette nouvelle prestation dans son système de monitoring hebdomadaire.

On parle ici, donc, de « COMMUNICATION & INSTITUTION » !!

Olivier Le Picard et Gaëtan De Royer sont des responsables de la société de conseil en lobbying « COMMUNICATION & INSTITUTION », sise au 105 Boulevard Haussmann 75008 Paris. Cette société sert, depuis plusieurs années, de couverture aux activités de la DGED « le bureau marocain de renseignement extérieur » en France, activités dirigées contre l’Algérie et le Polisario, sous forme de campagnes médiatiques hostiles.

Des documents récupérés dans une des boites mails, utilisées par Mourad El ghoul, Chef de cabinet du tortionnaire Yassine Mansouri, ont permis de confirmer, encore une fois, que les responsables de cette société travaillent depuis 2005 directement avec la DGED sous les clauses d’un contrat appelé « Programme de communication institutionnel en France pour le Royaume du Maroc ». (Mentionné dans le contrat ci-dessous)

“Monitoring sur l’Algérie” est le nom de code donné par la société de lobbying “Communication & Institution” au travail visant à déformer l’image de l’Algérie et du Front Polisario et édulcorer celle du Maroc en France et ailleurs.

Ils facturent aussi le « monitoring presse (alertes, commandes de vidéo et pages de textes), les « frais correspondant au sondage réalisé par TNS Sofres », la « revue de presse quotidienne » et la « mission assistance conseil », toute un assortiment de services pour lesquels ils touchent des sommes faramineuses.

Les deux lascars recevaient des directives de Mourad El Ghoul, ainsi que de Mohamed Bellahrach, Laarbi Boucharaa, Youness Idrissi et Salem Mrani.

A l’instar de tous les français qui faisaient du lobbying pour « sa majesté le Roi Mohammed VI », ils étaient récompensés aussi avec des «luxueux» tours dans les villes touristiques du Maroc où ils pouvaient, en toute liberté, s’adonner aux pratiques interdites à l’Hexagone (tourisme sexuel, pédophilie, adultère, etc).

Ils étaient aussi invités à participer aux festivités du trône, aux rendez-vous sportifs tels que les trophées de Golf Hassan II ainsi qu’aux festivals de cinéma de Marrakech où ils étaient dans les hôtels les plus huppés du royaume.

Budget 2010 : Programme de communication institutionnelle en France pour le Royaume du Maroc

Ce présent budget est établi sur la base des précédents budgets annuels et des missions définies par le Royaume du Maroc. Il comprend des honoraires pour les missions de conseil et d’accompagnement, ainsi que des frais liés au développement du programme en France (hors billets d’avion et logement au Maroc).

Mission « Maroc » : Assistance conseil :

-mise à disposition d’une équipe de consultants sous la direction de MM. Olivier Le Picard et Gaëtan de Royer ;

-contribution à l’élaboration de la stratégie de communication institutionnelle ; adaptation de la stratégie en fonction du contexte français (rédaction de notes / conseils) ;

-études thématiques ponctuelles (analyse de perception de sujets liés à l’actualité politique et économique du Royaume auprès des prescripteurs et relais d’opinion ; évolution de cette perception dans le temps) ;

-identification des circuits de propagation de l’information (rumeurs, polémiques,…) ;

-construction d’argumentaires ;

-entretien d’un réseau de contacts (leaders d’opinion, ONG, journalistes, universitaires et think tanks,…) alimentation de ce réseau en
informations (plan de contacts à l’occasion de déplacements à Paris de personnalités marocaines,…) ;

-communication de crise (polémiques intérieures ; événements exceptionnels…) ;
réunions de coordination à Paris et à Rabat.

-2. Monitoring « Maroc » :

-identification des sujets d’intérêt des médias concernant le Maroc ;
-analyse de la forme et de l’ampleur de la couverture médiatique liée à l’actualité marocaine (synthèses hebdomadaires et alertes quotidiennes) ;
-examen des éléments de perception / Royaume du Maroc ;
-suivi des rumeurs, pour alertes et suivi.

-3. Opérations exceptionnelles :

organisation d’opérations de communication dans le cadre du programme, selon les besoins du Royaume du Maroc et/ou en cas de crise (voyage de presse, édition,…) ;

TOTAL HONORAIRES ANNUELS « MAROC »

1.1. Honoraires / Assistance conseil……………………………………..90 000 €

1.2. Honoraires / Monitoring.…………………………..………………. 90 000 €

Total « Maroc »………………………………………………………………. 180.000 €

Budget provisionnel annexe, en fonction de l’actualité

(réserve opérationnelle) ………………………………………30.000 €

Les frais spécifiques (déplacements au Maroc, hébergement, etc.) ou relevant d’opérations exceptionnelles (sondage, location de salle pour rencontres avec la presse, travaux d’impression, frais de surveillance en cas de circonstances exceptionnelles…), sont refacturés sur justificatifs à l’euro près, après acceptation préalable de devis par le responsable du budget.

Mission de surveillance « Algérie » : Monitoring « Algérie »

-identification des sujets d’intérêt des médias concernant l’Algérie ;

-analyse de la forme et de l’ampleur de la couverture médiatique liée à l’actualité algérienne (synthèses hebdomadaires et alertes quotidiennes) ;

-examen des éléments de perception / République algérienne ;

-comparaison des données obtenues entre le Maroc et l’Algérie ;

-identification des circuits de propagation de l’information ;

-études thématiques ponctuelles ;

-suivi des rumeurs, pour alertes et suivi.

TOTAL HONORAIRES ANNUELS « SURVEILLANCE ALGERIE »

Total « surveillance Algérie »………………………………………120.000 €

RECAPITULATIF ANNUEL (Honoraires + Frais)
Honoraires « Maroc » : (assistance conseil et monitoring)…… 180 000 €

Honoraires « surveillance Algérie »………………………………120.000 €

Frais courants forfaitaires………….……………………………………30.000 €

Total réglé en quatre virements trimestriels de 85.000 € ……330.000 €

Ajoutant le Budget provisionnel annexe, en fonction de l’actualité

(Réserve opérationnelle) …………………………………………………30.000 €

#Maroc #Algérie #France #Communcation_Institution #C&I #Lobbying #Veille-médiatique

Le Maroc malade du Sahara occidental

Maroc, Sahara Occidental, ONU, Mohammed VI, Hassan II, diplomatie, lobbying, MINURSO,

Le Sahara occidental constitue une véritable obsession du pouvoir. Érigé en « cause nationale » selon la phraséologie officielle, il est au centre des préoccupations politiques du pays depuis près de quatre décennies. Mais à mesure que le conflit s’enlisait et que la « récupération des provinces du Sud » rencontrait de multiples obstacles, l’obsession du régime devenait plus importante encore. Le poète marocain Abdellatif Laâbi ne s’est pas trompé en considérant son pays « malade du Sahara ».

Lorsqu’elle éclate, au milieu des années 1970, cette « affaire du Sahara » — ainsi que la nomment les Marocains — est assez banale dans le contexte de l’époque. Quelque peu décalée par rapport à l’ère des décolonisations, la revendication d’une ancienne colonie espagnole par le Maroc et par un groupe d’indépendantistes ne surprend pas. Elle est perçue comme une lutte entre des États-nations qui se construisent en affirmant leur souveraineté sur des territoires aux frontières incertaines et aux populations partagées et somme toute peu concernées.

Compte tenu de la disproportion des forces entre le Maroc et la poignée de guérilleros du Front Polisario, le conflit ne devait être que de courte durée dans l’esprit de Hassan II. Le temps qu’un formidable consensus politique se fasse autour du trône alaouite dans ce Maroc miné par des tensions et des divisions politiques, et après deux coups d’État perpétrés par l’armée contre la personne du roi en 1971 et 1972.

Hassan II, qui avait d’abord opté pour la stratégie du dossier clos était loin d’imaginer que ce conflit, qui s’est engouffré dans la brèche du contentieux entre son pays et le voisin algérien, serait long et coûteux. Le coût est d’abord politique, le Maroc ayant hypothéqué la vie du pays à la cause sacrée de la récupération de ce que les Marocains appellent les « provinces sahariennes ». C’est précisément ce lien entre le succès du régime et la propriété du Sahara reconnue par la communauté internationale qui est en cause. Hassan II, qui pensait que le temps jouerait forcément en faveur de son pays, aimait à dire que « tôt ou tard, il faut que notre titre de propriété du Sahara soit déposé à la conservation foncière des Nations unies » [1]. L’incapacité du pouvoir à obtenir ce titre de propriété explique sa nervosité, palpable dans les documents révélés par le hacker qui se fait appeler Chris Coleman, comme dans le discours sur le Sahara prononcé par Mohammed VI le 6 novembre 2014.

Dans son allocution, le monarque annonce une réorganisation de sa politique saharienne, désigne nommément l’Algérie comme responsable du blocage actuel et somme ses sujets de faire preuve de patriotisme en défendant la cause sacrée du Sahara considéré comme marocain. Quant aux États alliés, et en particulier les États-Unis, ils doivent nécessairement « sortir de l’ambiguïté ». Les documents dévoilés par celui que l’on appelle le « Wikileaks marocain » révèlent les méthodes et moyens qu’utilise Rabat pour mettre en œuvre cette politique.

UNE RÉVISION RADICALE

« Nous avons appelé à une révision radicale du mode de gouvernance de nos provinces du Sud » déclarait le roi Mohammed VI dans son discours prononcé à l’occasion du 39e anniversaire de la « marche verte » [2]. Si implicitement les propos insinuent l’échec des politiques précédentes, le roi égrène malgré tout les multiples actions conduites par le Maroc au Sahara : investissements massifs et années de sacrifices de la part des Marocains pour recouvrer « l’intégrité territoriale » de leur pays.

Malgré cela, le monarque reconnaît des dysfonctionnements dans la gestion du Sahara — qu’il entend corriger. Mais il s’agit moins d’un changement de cap que de la mise en œuvre d’une nouvelle méthode, même si la « rupture » avec le mode de gouvernance précédent est clairement affirmée.

En exprimant sa volonté de substituer un système fondé sur le « respect de l’égalité des chances et de la justice sociale » à une « économie de rente et de privilèges indus », Mohammed VI se réfère au schéma d’intégration des Sahraouis à la société marocaine qui avait été adopté par son père. Hassan II s’était en effet appuyé sur une élite sahraouie pour gouverner ce territoire que le Maroc administre depuis le milieu des années 1970, sans que l’ONU n’ait statué sur sa souveraineté. En contrepartie de leur allégeance et de leur fidélité, les Sahraouis qui lui sont venus en aide ont été associés aux activités les plus dynamiques de la région (pêche, bâtiment, commerce). Des postes de fonctionnaires ou de conseillers du roi leur ont également été attribués. Le souverain avait ainsi réussi à constituer une élite cooptée qui lui servait à la fois d’appui et de vitrine, dans la mesure où ces Sahraouis triés sur le volet symbolisaient à la fois la réussite possible et l’intégration des Sahraouis à l’intérieur du système politique marocain.

Mohammed VI sait que ces liens clientélistes, qu’il n’a pas su entretenir, ne répondent plus aux attentes des jeunes générations sahraouies. Imprégnés par le changement politique amorcé dès la fin des années 1990 au Maroc, les jeunes Sahraouis se sont exprimés différemment pour revendiquer du travail, un accès au logement et davantage de justice quant à la redistribution des richesses du Sahara. C’est pour mieux répondre à ces demandes puisées dans un nouveau registre référentiel, celui des droits humains, des libertés individuelles et politiques et de la légalité internationale, que le souverain entend modifier son offre en proposant une régionalisation qualifiée d’avancée. Cette régionalisation correspondrait à « des zones et des régions solidaires, complémentaires, qui s’entraident et se soutiennent mutuellement ». Régulièrement annoncée, cette régionalisation, qui concerne d’abord le Sahara, n’est pas mise en œuvre. Le projet est pourtant censé favoriser la gestion des affaires sahariennes par les populations de cette région.

DES DROITS FONDAMENTAUX DANS LE COLLIMATEUR

L’annonce faite par le souverain en 2014 d’une réorganisation de la politique saharienne a pour objet de tirer un trait sur la mauvaise gestion de la région, essentiellement en matière des droits humains. Depuis près de dix ans, en effet, de nombreuses affaires attestent des mauvais rapports politiques entre Sahraouis et pouvoir marocain. Prenant en compte ces tensions récurrentes, les États-Unis ont, en avril 2013, demandé l’élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) aux droits humains, avant de se rétracter. Un document officiel publié par le hacker Chris Coleman révèle l’accord tenu secret entre Barack Obama et le roi Mohammed VI en novembre 2013. Les États-Unis auraient ainsi abandonné leur requête moyennant trois conditions : que les Sahraouis ne soient pas jugés par des tribunaux militaires [3] ; que Rabat facilite les visites au Sahara des fonctionnaires du Haut Commissariat aux droits de l’homme et qu’il accepte de légaliser les associations qui revendiquent l’indépendance du Sahara.

Face à ces revendications, le monarque décide d’établir un cadre rigide. Dans son discours, il appelle à l’ouverture d’un dialogue sur les différentes façons dont il est possible de répondre aux « préoccupations des populations de la région ». L’offre royale porterait notamment sur des conditions de vie plus dignes, mais en retour l’ordre public doit être respecté et la souveraineté du Maroc sur le Sahara n’est en rien négociable. Le monarque est clair : « L’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional. »

PATRIOTES OU TRAÎTRES

Plus qu’un cadre dessiné à l’adresse des Sahraouis, les propos du roi s’apparentent à une véritable sommation lorsqu’il qualifie de « traître » quiconque le dépasserait : « ou on est patriote ou on est traître, il n’y a pas de juste milieu », précise le souverain dans le même discours. Ce jeu d’inclusion et d’exclusion ne vaut pas uniquement pour les Sahraouis et les Marocains. Le roi désigne l’Algérie comme principal responsable du blocage. Il demande également aux États-Unis, aux Nations unies et aux puissances internationales de « sortir de leur ambiguïté ». Dans son esprit, les éloges formulés au sujet des avancées marocaines en matière d’ouverture politique ou du rôle joué par le Maroc dans la lutte internationale contre le terrorisme doivent nécessairement se traduire par un appui inconditionnel aux positions marocaines sur le Sahara.

Cette posture est une constante dans la politique étrangère du Maroc, en particulier en ce qui concerne le Sahara. L’image du pays et son rôle joué dans la géopolitique régionale sont monnayés pour obtenir des alliances sur le Sahara. Comptabilisés avec minutie, les États qui ne reconnaissent pas la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée par le Front Polisario et reconnue par l’Union africaine doivent également condamner l’Algérie et soutenir le plan d’autonomie proposé par Rabat en 2007. Quiconque contrevient à cette politique s’expose aux foudres du pouvoir en se voyant reprocher d’être à la solde d’Alger. L’accusation, qui vaut pour les chercheurs et les journalistes, s’applique aussi aux fonctionnaires des Nations unies qui osent transgresser les règles dictées par Rabat en matière d’intrusion dans le conflit saharien.

Manifestation contre Ban Ki-moon au Maroc

TENSIONS AVEC L’ONU

En avril 2004, Rabat avait rejeté le plan de paix proposé par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, James Baker. L’ancien secrétaire d’État américain avait en effet proposé un plan qui maintenait le principe d’autodétermination avec élection d’une autorité locale à l’intérieur d’un Maroc souverain. Mais le statut final du Sahara devait être déterminé par un référendum au terme de 4 à 5 ans après son entrée en vigueur. Le Maroc, qui avait écarté tout projet d’autodétermination a alors évoqué une proximité entre Baker et le régime algérien.

Le 17 mai 2012, le Maroc décidait unilatéralement de retirer sa confiance à l’émissaire de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross, l’accusant de conduire un travail partial et déséquilibré. Un mois plus tôt, le rapport du secrétaire général des Nations unies — fondé sur les rapports de Chris Ross — épinglait en effet sans ménagement les entraves au bon fonctionnement de la Minurso par le Maroc. Le rapport interrogeait très justement ce qui est légitime et ce qui est légal dans l’action au Sahara. Il interpellait également sur la crédibilité de la Minurso au Sahara. Malgré cela, le diplomate n’a pas été désavoué par sa hiérarchie. Bénéficiant ouvertement du soutien de Ban Ki-moon, il fut maintenu à son poste.

Cet appui, devenu possible dans le contexte régional de l’après-2011 donnait un caractère inédit aux relations entre le Maroc et l’ONU. Les documents mis en ligne révèlent les stratégies déployées par la diplomatie parallèle marocaine pour marginaliser Ross. Dans un fax du 22 août 2014, Omar Hilale, le représentant du Maroc auprès des Nations unies à New York, évoque une stratégie pour « isoler Ross, l’affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements au sujet de son agenda caché sur le Sahara ».

Sur l’ensemble des questions relatives au dossier très sensible du Sahara, les documents révélés ces derniers mois recoupent et rejoignent les propos du souverain sur la politique saharienne du Maroc. Bien plus qu’un protagoniste dans ce vieux conflit régional, le Maroc définit les acteurs, dicte la politique des puissances étrangères et exclut la négociation en vue du règlement de la question.

Khadija Mohsen-Finan
Politologue, enseignante (université de Paris 1) et chercheuse associée au laboratoire Sirice (Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe).

Source : Europe solidaire sans frontières, 14/01/2015

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Le Maroc accuse l’Algérie d’être derrière le hacker Coleman

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Le Maroc confirme la cabale organisée contre l’Algérie – Tout en accusant le DRS d’avoir dévoilé le vaste complot

En accusant le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) d’être derrière la fuite de documents «confidentiels» mettant à nu les pratiques honteuses de la diplomatie marocaine envers l’Algérie et le dossier du Sahara occidental, le régime marocain use certes de ses habituels faux-fuyants consistant à accuser l’Algérie de tous ses maux, mais il confirme surtout les graves informations contenues dans ces notes secrètes.

Dans son édition du mercredi 10 décembre en cours du quotidien arabophone marocain Akhbar Al Yaoum, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a estimé, en évoquant l’affaire de la «fuite» de centaines de documents, dont certains sont classés «confidentiels», que c’est une «opération des services algériens». Le Maroc «n’aura de cesse de présenter les preuves attestant que le voisin de l’est (l’Algérie, ndlr) nourrit le conflit autour du Sahara», a ajouté Salaheddine Mezouar.

Ces propos confirment l’authenticité de ces documents qui dévoilent, pourtant, de très graves faits puisque révélant que le Maroc a tenté de soudoyer des parlementaires et des journalistes occidentaux pour mener une campagne médiatique contre l’Algérie et, également, tenté de corrompre des diplomates dans le dossier du Sahara occidental.

Dans une correspondance adressée par l’ambassadeur du Maroc à Genève, en date du 22 janvier 2012, révélée par «l’Edouard Snowden» marocain qui se fait appeler «Chris Coleman», l’ambassadeur marocain en Suisse informe sa tutelle, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, avoir «appris que le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et le Département des affaires politiques (DPA) ont déjà commencé la préparation du prochain rapport du SG de l’ONU au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain.

Dans cette perspective, ils ont instruit la Minurso de demander aux deux Représentants du Haut conseil aux réfugiés (DPA), à El Ayoun et à Tindouf, de préparer des éléments à insérer dans ledit rapport». Parallèlement, la direction Mena a informé le DPKO et le DPA que seule la contribution préparée, validée et adressée directement par le siège du HCR, à New York, fera foi.

«La démarche de la Direction Mena vise à éviter que la contribution des deux Représentants du HCR à El Ayoun et Tindouf ne soit modifiée par la Minurso ou par la représentation du HCR à New York et ce, afin d’éviter toutes éventuelles tensions avec le Maroc», est-il ajouté dans ce document. «A cet égard, notre « ami » au HCR m’a confié que la contribution du HCR sera factuelle et sera discutée, en off, avec cette Mission avant sa transmission à New York», écrit encore l’ambassadeur du Maroc à Genève.

En utilisant le terme «ami», cet ambassadeur reconnaît la partialité de la personne à laquelle il fait allusion, en faveur de son pays dans le but de poursuivre la colonisation du Sahara occidental.

Le Maroc espionne le HCR

L’ambassadeur marocain à Genève, plus espion qu’ambassadeur d’ailleurs, aoute dans cette correspondance adressée à sa tutelle, qu’«à la lumière de ce qui précède, il est fort probable que la même démarche aurait été effectuée par le DPA auprès du Haut-commissariat aux droits de l’homme (HCDH).
C’est pourquoi, j’ai prévu un déjeuner de travail, demain, avec mon ami au HCDH, le responsable des opérations sur le terrain», est-il rappelé. Il s’agit là d’un seul document parmi les centaines publiés par le «hacker» marocain sur son compte Twitter (chris_coleman24).

Il a également fait part d’une tentative marocaine d’«acheter» une responsable de cette institution onusienne au profit de son pays. «Dans ce contexte, je voudrais rappeler l’impératif de transférer le reliquat de 250 000 dollars, au titre de la contribution du Maroc au Budget du HCDH, pour 2011 et dont la Haut Commissaire a exprimé à deux reprises son souhait de le recevoir (mes fax).

Ce transfert aidera à rendre Mme Pillay plus attentive à nos préoccupations au sujet du contenu de la contribution de son Bureau au prochain rapport du SG de l’ONU sur le Sahara», écrit, effectivement, le même ambassadeur dans cette correspondance, révélée par «l’Edouard Snowden» marocain.

Il s’agit là d’un acte d’«espionnage» d’une institution onusienne de la part du Maroc.

Le ministre marocain des Affaires étrangères accuse, sans apporter bien évidemment la moindre preuve, les services de renseignements algériens d’avoir révélé ces documents, et ne reproche pas à son gouvernement d’avoir opté pour la corruption pour nuire à l’Algérie.

Ces documents révélés par un «hacker» marocain, qui se fait appeler «Chris Coleman», mettent de la même façon le palais royal marocain au pied du mur. Le makhzen n’est, cependant, pas au bout de ses peines puisque le «Julian Assange» marocain continue de publier des notes diplomatiques «confidentielles» qui mettent en cause des membres de la famille royale, des ministres, dont Mezouar et sa déléguée aux AE.

Ce dernier qui confirme le vaste complot orchestré par la diplomatie marocaine contre l’Algérie a menacé, dans sa conférence de presse, de passer à la vitesse supérieure dans cette cabale diplomatique et médiatique.

Mounir Abi

Le Temps d’Algérie, 15-12-2014

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L’étrange « WikiLeaks » marocain

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Charlotte Bozonnet

Pas de tremblement de terre, mais de petites secousses régulières qui, semaine après semaine, finissent par ébranler l’édifice. Depuis deux mois, un hacker anonyme publie sur Twitter – sous le compte @chris_coleman24 – des révélations sur les dessous de la diplomatie du Maroc. Celles-ci auraient été obtenues par le piratage des messageries de hauts responsables marocains : des agents des services secrets, des diplomates, des journalistes, jusqu’à celles du ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, et de la ministre déléguée, Mbarka Bouaida. Depuis le 3 octobre 2014, des centaines de documents ont ainsi été mis en ligne (câbles diplomatiques, courriels privés, documents confidentiels) dans une sorte de WikiLeaks marocain qui, s’il n’a ni l’ampleur ni le sérieux de son aîné américain, malmène la politique d’influence menée par le royaume chérifien.

La grande majorité des documents confirment avant tout l’obsession du Maroc pour le dossier du Sahara occidental, un territoire qu’il revendique et occupe à 80 % contre les visées indépendantistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie voisine. Cette « question nationale » semble être au cœur d’une foisonnante diplomatie parallèle, destinée à s’assurer le maximum de soutiens dans le monde sur le sujet et à contrer les plans de l’adversaire. Pour cela, Rabat déploierait toute une palette de jeux d’influence : auprès de journalistes et de centres de recherche afin qu’ils relaient les points de vue marocains ; de groupes de pression, dont le lobby israélien au Etats-Unis, de gouvernements étrangers ou dans les organisations internationales.

Précieux relais à l’ONU

Les documents mis en ligne dévoilent la relation tendue que le Maroc entretient avec le secrétariat général de l’ONU. Dans un fax du 22 août 2014, Omar Hilale, représentant du Maroc auprès des Nations unies à New York, préconise une nouvelle stratégie contre « la tentative de délégitimation de la marocanité du Sahara » menée par le secrétariat général, à l’origine d’un « véritable complot ». Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, semble particulièrement détesté. Il faut, écrit M. Hilale, « isoler Ross, l’affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements au sujet de son agenda caché sur le Sahara ». M. Ross est décrit dans un autre document comme un « vieil alcoolique ».

Le royaume déploie beaucoup d’énergie en direction de ses alliés traditionnels occidentaux, les Etats-Unis en premier lieu. Nombre de documents se réfèrent à l’épisode d’avril 2013, lorsque Washington avait présenté une résolution proposant d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (la Minurso) aux droits de l’homme. Le projet avait échoué mais décidé le Maroc à redoubler d’initiatives alors que les pays du Maghreb « semblent être relégués à une position de moindre importance sur l’échiquier des intérêts stratégiques de la diplomatie américaine ». De « petits » pays a priori très éloignés du conflit au Sahara occidental sont eux aussi courtisés. Ainsi l’Argentine, le Chili, appelés à siéger au Conseil de sécurité. En octobre 2013, on espère obtenir du nouveau gouvernement du Paraguay le « retrait de la reconnaissance de la pseudo-RASD » (République arabe sahraouie démocratique). Rien ne semble laissé au hasard.

Au sein du système onusien, le Maroc disposerait de précieux relais pour défendre les intérêts du royaume et être informé des faits et gestes de l’adversaire. Ainsi, la visite de Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD, au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève en mai 2013 fait l’objet d’une intense activité de lobbying. « Les démarches que j’ai effectuées, particulièrement auprès de mes interlocuteurs au sein des deux Hauts-Commissariats aux droits de l’homme et pour les réfugiés », ont permis de faire de cette visite « un échec à tous les égards », se félicite en juin 2013 Omar Hilale, alors ambassadeur auprès de l’ONU à Genève.

La sphère médiatique n’est pas épargnée par Chris Coleman. Mis en ligne le 29 décembre, des échanges de courriels fournis visent Samira Sitaïl, la directrice de l’information de la chaîne de télévision 2M, apparemment en cheville avec un interlocuteur qui pourrait être le chef de cabinet de Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, les services secrets extérieurs.

« Opération des services algériens »

Trois mois après le début de l’affaire, l’authenticité des documents publiés continue à faire débat. Le journaliste Jean-Marc Manach, spécialiste des questions de cybersécurité, a publié deux enquêtes sur le sujet pour le site Arretsurimages. Après avoir dénoncé dans un premier temps une « intox », il a estimé à la mi-décembre, après consultation de 58 courriels dans leur format original, qu’une bonne partie étaient « techniquement impossibles [à] authentifier » mais qu’une vingtaine d’entre eux étaient authentiques. « Vu la masse de documents et leur niveau de précision, il est exclu que ce hacker ait pu tout inventer ex nihilo. En outre, s’ils étaient faux, le gouvernement aurait protesté. Celui qui se cache derrière Chris Coleman a bien piraté un certain nombre de boîtes mail, même s’il n’est pas exclu qu’il ait modifié certains messages », estime le journaliste marocain Ahmed Benchemsi.

Les autorités marocaines ont longtemps gardé le silence sur l’affaire, sans toutefois nier, avant de pointer du doigt l’ennemi de toujours : l’Algérie. Le ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a dénoncé mi-décembre une « opération des services algériens » d’être derrière cette tentative de « déstabilisation ».

Si l’identité du hacker reste inconnue, sa sympathie pour la cause indépendantiste du Sahara occidental est évidente. La plupart des observateurs jugent sa démarche très éloignée de celle d’un Edward Snowden ou d’un Julian Assange. Ces lanceurs d’alerte avaient agi à visage découvert et fait appel à plusieurs médias pour authentifier et trier les documents détournés, avec un objectif affiché de transparence. Chris Coleman publie lui en vrac courriels, câbles diplomatiques mais aussi photos d’ordre privé et commentaires parfois acerbes, apparemment sans logique véritable, mêlant le vrai et le faux, dans le but de « déstabiliser le Maroc », a-t-il expliqué. « Après ça, la diplomatie marocaine va devoir reconfigurer ses réseaux d’influence. Elle est certes fragilisée mais elle retombera vite sur ses pattes », estime Ahmed Benchemsi.

Le Monde, 03/01/2015

#Maroc #DGED #Sahara_Occidental #Diplomatie_marocaine #Lobbying

Conseils de Mehrez pour réussir le Statut Avancé du Maroc

Maroc, Union Européenne, UE, statut avancé, conseils, Abdellah MEHREZ, communication, lobbying,

M. Abdellah MEHREZ Mohammedia 16.06.12

Expert Principal en Communication & Visibilité
http://amehrez-consultant.com http://maroconsultants.com http://cemcis.org

Mission d’Appui à la Cellule d’Accompagnement du Programme « Réussir le Statut Avancé »

ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION ET DE COMMUNICATION POUR RÉUSSIR LE STATUT AVANCÉ DU MAROC

Problématique Générale :

Le Maroc revendique un partenariat plus équilibré avec l’Europe. Il invite celle-ci à mettre en place une politique de « macro-région », tandis que l’UE estime être dans le flou tant que le Maroc n’a pas défini son ambition. On voit d’emblée l’existence d’une certaine forme de susceptibilité voire d’incompréhension sur la définition et la perception du rôle de chacun en fonction de l’attente de l’autre. D’où la nécessité d’une meilleure communication pour optimiser les convergences et expliquer les divergences sans pour autant bloquer l’avancement et l’aboutissement du processus.

En effet, l’existence d’une volonté politique de décision aussi positive et ambitieuse soit-elle ne suffit en l’absence d’une méthodologie d’action pour définir les modalités d’application et le niveau d’engagement de chacun afin de déterminer les responsabilités et les échéances et les indicateurs de performance.

Par conséquent l’objectif principal de la communication est de rapprocher les positions, de comprendre le fonctionnement respectif des institutions marocaines et européennes, les spécificités culturelles et organisationnelles et expliquer le sens et les conséquences du Statut Avancé et des enjeux exprimés, des défis affrontés, des acteurs mobilisés, des moyens engagés et des avantages escomptés pour le réussir.

Les raisons du choix européen pour le Statut Avancé du Maroc :

Le déclenchement du Printemps Arabe au sud de la Méditerranée a suscité autant d’espoirs de démocratie et de liberté que d’inquiétudes de désordre et de risques d’instabilité qui planent sur la majeure partie des pays arabe de l’Algérie jusqu’en Syrie d’insurrections en guerres civiles, de coup d’état en révolutions inachevées, en mal d’aboutissement ou totalement confisquées.

Dans ce paysage peu rassurant, le Maroc fait réellement exception de par le caractère pacifique et démocratique de ses mutations maitrisées et de ses institutions séculaires stabilisées d’une monarchie capable d’évoluer et de répondre même relativement aux attentes des populations pour éviter la contagion des explosions.

D’autre part la tenue relative du Maroc face à la crise avec une croissance positive malgré les aléas géopolitiques et climatiques, la position stratégique à l’interface des cultures et des civilisations et à la porte de l’Afrique le continent du futur font que ce pays très courtisé reprend peu à peu son rôle régional d’antan et devient incontournable lorsqu’on cherche un pays arabe et africain stable avec autant de facilités, de possibilités et d’accord de libre échange pour conquérir de nouveaux marchés.

Aux deux portes Est et Ouest de la Méditerranée se trouvent aujourd’hui comme au haut Moyen Age les deux puissances régionales qui comptent de par leur voisinage pour l’Europe à savoir le Maroc et la Turquie.

Du côté de l’Union européenne l’enlisement des conséquences de la crise systémique sur l’économie mondiale et sur la cohésion européenne elle-même avec le risque de la dislocation de la zone euro d’une part, les rigidités de la rigueur, la montée du chômage et du populisme, la faiblesse de la croissance et la puissance montante de la concurrence des nouveaux pays émergents amènent l’Europe à reconsidérer son positionnement stratégique en direction du Sud qu’elle avait négligée au bénéfice de son extension à l’Est.

Le soutien occidental direct et indirect de régimes dictatoriaux en Tunisie, en Lybie et en Egypte qui a abouti aux révolutions actuelles et le silence du coup d’état militaire contre les élections en Algérie qui a plongé ce pays dans une guerre civile ont été contreproductifs et surtout contraire à l’éthique et aux principes européens affichés de démocratie, de liberté et de droit de l’homme.

Et pour cause, le Maroc était le seul pays qui représentait un partenaire sérieux et stable dans la profondeur géopolitique et stratégique de l’Europe et qui ne pouvait se contenter d’une simple coopération classique et que faute d’adhésion complète il aspirait à une association autant que possible parfaite que le statut avancé semble promettre pour identifier un exemple concret de succès de rapprochement Nord-Sud que l’Union Pour la Méditerranée peut parfaire et transmettre.

Pour toutes ces raisons l’octroi du Statut Avancé au Maroc en 2008 la même année du déclenchement de la crise systémique actuelle n’est pas un hasard mais le fruit d’une lecture prospective pragmatique de l’avenir de l’Europe dans l’espace méditerranéen et du choix judicieux du Maroc pays stable, ouvert et tolérant lorsque d’autres pays se révèlent imprévisibles et turbulents.

Que signifie le Statut Avancé octroyé par l’union Européenne au Maroc ?

Le Statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne lui permet de bénéficier de toutes les attributions d’un pays membre, sauf la participation aux institutions politiques de l’Union. C’est une feuille de route qui permettra au Maroc à terme d’intégrer le marché unique européen.

Ce statut permet également dès maintenant au Maroc pays de participer aux Agences et programmes de l’Union européenne. Les moyens pour atteindre les objectifs du Statut avancé sont le dialogue politique renforcé, l’appui à la modernisation de l’économie, et l’assistance financière notamment par l’appui aux réformes structurelles.

L’une des conditions principales pour la réalisation du Statut avancé pour le Maroc est le rapprochement législatif et la convergence réglementaire avec l’Union européenne. Ceci a été réalisé par les pays est-européens qui ont intégré dans leur législation l’acquis communautaire lorsqu’ils ont adhéré à l’Union européenne.

Pour le Maroc, il s’agit d’une convergence sélective et séquencée, fixée d’un commun accord par les deux parties.

Afin d’atteindre cet objectif, et après un long travail et préparation, a été signée le 23 février 2012 une Convention de financement qui accorde au Maroc un budget de 2
Milliards de dirhams plus de 200 millions d’Euros qui est le plus vaste programme de coopération financé par l’Union européenne au Maroc.

Cette convention a été signée du côté marocain par le ministre de l’Économie et des Finances, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, et aussi pour la première fois par le Secrétaire général du gouvernement renforce l’engagement du Maroc.

La première partie de la convention de financement qui s’élève à un montant de 1 milliard de dirhams couvre neuf secteurs jugés prioritaires, ll s’agit des normes industrielles, des transports, de la pêche maritime, de l’agriculture, de l’emploi, de l’eau, de l’enseignement supérieur, de la protection des consommateurs et de la promotion des droits humains.

Concrètement, des commissions bipartites, composées des ministères marocains concernés, et des représentants de l’Union européenne, vont examiner pour chacun de ces secteurs les textes existants, et tenter de les harmoniser avec ceux de l’Union européenne. C’est un travail exigent, éprouvant et de longue haleine.

Ce travail d’harmonisation des règlementations exige beaucoup de détermination de part et d’autre, un management interculturel du fonctionnement des administrations marocaines et européennes respectives, et pour réussir ce défi cela exige :

-Un effort soutenu de concertation de communication.
-Un management interculturel de l’administration.
-Une facilitation de l’accès aux sources d’information.
-Une optimisation ciblée d’échange des expériences.
-Une démystification des objectifs de convergence.
-Une assimilation aisée des jargons techniques.
-Une interprétation utile des législations respectives.
-Une coordination efficace du travail des équipes.

L’Exigence européenne d’une stratégie marocaine pour Réussir le Statut Avancé :

-La clarification de la vision et de la visibilité du Maroc.
-La définition de l’ambition exprimée et des moyens engagés.
-L’identification des domaines de prédilection de coopération.
-La planification actualisée des actions et des délais de réalisation.
-Le renforcement de la transparence, de la justice et de l’état de droit.
-La consolidation de la trilogie marocaine de gouvernance pour RSA.
-L’approfondissement des réformes institutionnelles et administratives.
-La qualification et l’amélioration de la gouvernance du Statut Avancé.
-La convergence règlementaire des normes de qualité et de sécurité.
-La formation de l’administration marocaine à l’application des normes.
-La coordination de l’efficience des politiques publiques marocaines.
-L’inspiration des bonnes pratiques des nouvelles adhésions à l’Union.
-La consécration d’une instance spécialisée des relations européennes.
-Le rapprochement règlementaire et transfert de l’acquis communautaire.
-L’importance d’associer les opérateurs économiques et financiers.
-L’utilité d’impliquer et de mobiliser les acteurs de la société civile.
-Le suivi effectif des résolutions et recommandations communes.

La Convention Financière pour Réussir le Statut Avancé du Maroc :

La signature de cette convention financière est une nouvelle étape dans la consolidation des relations entre le Maroc et l’Union européenne. Elle renforce également la mobilité pour les Marocains en ce qui concerne les étudiants, les chercheurs et les doctorants.

Elle intervient alors que le Parlement européen a ratifié le 16 février 2012 l’Accord agricole Maroc-Union européenne, qui va permettre une progression de nos exportations de fruits et légumes.

Elle est en phase également avec le programme indicatif national doté de 580 millions d’euros pour la période 2011-2013.

La prochaine étape sera la finalisation de l’Accord sur le commerce des services et l’élaboration in fine d’un Accord de libre-échange global et approfondi.

Le Maroc se félicite de cette coopération stratégique avec l’Union européenne, qui va lui permettre de capitaliser intelligemment l’expérience et l’acquis européens à tous les veaux du développement institutionnel, politique, économique, social, culturel et stratégique.

Cependant, le Maroc tout en valorisant la motivation politique et financière européenne en sa faveur souligne la nécessité de traduire cette volonté par des efforts plus importants concernant la mobilité des personnes, qui est indispensable pour accompagner l’intégration économique et sociale.

De même, la promotion et l’accroissement des investissements privés européens au Maroc est indispensable, à l’instar de ce qui a été réalisé dans les pays est-européens à la suite de leur adhésion dans l’Union européenne.

Enfin, un dossier qui n’a pas encore été traité est celui de l’accompagnement de l’Union européenne dans la nouvelle politique marocaine de régionalisation avancée.
Beaucoup des régions marocaines sont encore pauvres et nécessitent un développement accéléré.

Les revendications marocaine d’un engagement européen pour Réussir le Statut Avancé :

-Une définition claire et engageante du contenu du statut avancé.
-Un sens visionnaire de rapprochement euro-marocain stratégique.
-Une Synergie politique, économique, culturelle et humaine globale.
-Une approche partenariale régionale euro-marocaine intégrée réelle.
-Une coordination euro-marocaine efficace régionale et internationale.
-Une reconnaissance valorisante des efforts de mise à niveau entrepris.
-Un engagement durable équilibré fondé sur la confiance et la responsabilité.
-Un élargissement du champ d’application du statut avancé à tous les domaines.
-Une dynamique ambitieuse pour une complémentarité économique optimale.
-Une mutualisation des intérêts et des solidarités pour la paix et le développement.
-Une gestion pragmatique optimale des mobilités et des investissements réciproques.
-Un échange des expériences au niveau des politiques sectorielles et stratégiques.
-Une levée des entraves techniques à la liberté du commerce marocain en Europe.
-Une communautarisation de différents aspects de la coopération euro-marocaine.
-Une participation marocaine active aux divers programmes des agences européennes.
-Une modélisation exemplaire du partenariat Euro-Marocain pour toute la région.

Ventilations des Attentes du Maroc par Secteur pour Réussir le Statut Avancé :

Ce que le Maroc attend du «statut avancé» et ce qu’il revendique dans ses relations spécifiques avec l’Union Européene se décline à travers l’interaction des volets ci- après détaillés pour améliorer le contenu, la qualité et l’applicabilité du statut avancé.

Ces volets sont les suivants :

Le volet politique :
Concertations politiques plus profondes et plus régulières avec les instances communautaires.
Faire participer les ministres marocains, sur une base ad hoc, aux réunions ministérielles européennes.
Possibilité de participer à la gestion civile des crises dans le cadre de la PESD (Politique européenne de sécurité et de défense)
Coopération plus approfondie dans les domaines judiciaire et des affaires intérieures.
Participation aux programmes et aux travaux des agences européennes.
Mise en réseau des secteurs d’énergie, de transports et de nouvelles technologies de communication et d’information.
Renforcement de la coopération sectorielle dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’environnement, du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies.
Respect réciproque de la souveraineté, des institutions et des Etats et application application du principe de non-ingérence.

Le volet parlementaire :

Développer des canaux de contact approfondis entre les Parlements respectifs.
Organiser les rencontres et les débats collectifs sur les problématiques d’intérêt commun.
Améliorer la connaissance des systèmes et des mécanismes parlementaires respectifs.

Le volet économique :
Coopération tous azimuts dans un large éventail de domaines porteurs de croissance tels que le tourisme, les transports, les infrastructures, l’agriculture, les télécoms, les connexions énergétiques et les technologies de l’information.
Une levée des entraves techniques à la liberté de circulation dans les deux sens des biens et des personnes et des capitaux.
Facilitation de la recherche développement et des transferts de technologie civiles.
Une aide communautaire accrue (réponse à cette sollicitation : les actions de l’UE sont actuellement encadrées dans le budget communautaire 2007-2013, que les marges de manœuvre sont très difficiles).

Le volet socioculturel :
Circulation des personnes. Le Maroc a demandé à ce que, notamment les étudiants, les chercheurs, les hommes d’affaires mais aussi les jeunes Marocains, puissent circuler librement dans les pays membres de l’UE.
Coopération accrue dans les domaines clés que sont l’emploi des jeunes et l’éducation.
Dialogue des cultures, tolérance et lutte contre toutes les formes de discrimination, de xénophobie et d’atteinte à la liberté et à la dignité humaine.
Dynamique de la société civile, organisations non-gouvernementales et syndicats.
Participation au comité de régions européens et accompagnement de la nouvelle régionalisation au Maroc.
Echanges au niveau du Conseil Economique et Social marocain et européen.

Objectifs Généraux de la Communication pour Réussir le Statut Avancé :
L’objectif principal de la stratégie de communication vise à générer, notamment auprès du grand public, une meilleure compréhension des politiques et programmes de développement inhérents à la mise en application du Statut avancé.

Pour ce faire, la communication agit à deux niveaux, à savoir :

1- Le niveau institutionnel, technique et gouvernemental pour faire travailler ensemble les intervenants européens et marocains sur les objectifs d’harmonisation des règlementations et d’intégration des législations pour améliorer le partenariat.

2- Le niveau économique, social et civil pour impliquer les opérateurs économiques et les acteurs de la société civile dans l’appropriation et la mise en œuvre des finalités du Statut Avancé en termes de rapprochement européen et marocain, d’intégration de l’espace économique et de solidarités.

Par conséquent pour élaborer la communication afin de réussir le statut avancé doivent s’articuler autour des objectifs suivants :

1- Instaurer un climat de confiance, de respect et de transparence. 2- Adopter une approche constructive pour simplifier les démarches. 3- Comprendre la logique et l’exigence des institutions européennes.
4- Apprécier la valeur ajoutée de l’expérience et de l’exception locale. 5- Faciliter les échanges des informations utiles dans les deux sens.
6- Ecouter et répercuter les attentes des populations marocaines. 7- Elargir la concertation euro-marocaine autour du statut avancé.
8- Sonder la position des opinions publiques en Europe et au Maroc. 9- Evaluer l’opportunité et l’utilité des actions de sensibilisation.
10- Adapter les bonnes pratiques européennes à la réalité marocaine. 11- Adopter un langage direct, simple, compréhensible et pratique.
12- Identifier des actions novatrices et motivantes des publics.
13- Elaborer d’outils adéquats d’évaluation et de suivi des actions.
14- Capitaliser les meilleures pratiques de coopération internationale. 15- Etablir un calendrier précis de mobilisation et de sensibilisations.

Approche Globale de la Communication Pour Réussir le Statut Avancé :
Ainsi pour réussir le statut avancé on doit mieux communiquer pour améliorer en amont les le contenu et les priorités conséquences de ce statut, et communiquer en aval pour apprécier les résultats et les conséquences de l’aboutissement de ce statut sur l’amélioration et l’approfondissement des relations euro-marocaines exprimées à
travers les diverses réalisations concrètes qui donne un sens réel à l’avancement de ce statut.

Il s’agit, d’une part, d’annoncer et d’expliquer les choix stratégiques et opérationnels du statut avancé qui sont toujours inspirés par la recherche d’une plus grande efficacité de l’aide au développement et, de l’autre, de montrer et rendre compte des résultats accomplis et, le cas échéant, restant à accomplir.

La communication externe pour réussir le statut avancé vise des publics et des partenaires directs concernés ou mobilisés au Maroc et au sein de l’Union Européenne par ce statut.

A cet effet les médias et les vecteurs choisis pour la communication doivent refléter un souci de clarté, d’accessibilité, d’efficacité, de proximité et de réactivité pour communiquer et traduire fidèlement et objectivement les réalisations, les propositions, les ambitions les critiques, les réserves, les convergences et les divergences marocaines et européennes relatives à l’élaboration du statut avancé à la définition de son ampleur, de sa teneur et de sa durabilité en élargissant le champ de l’écoute, de la concertation et de l’appréciation à tous les acteurs, les destinataires et les bénéficiaires officiels et officieux de la nouvelle dynamique du statut avancé.

Dans cette logique, l’approche de communication pour réussir le statut avancé s’inspire sur le plan technique des exigences du guide européen de communication et de visibilité, et sur le plan pédagogique elle adopte une approche partenariale de consultation, d’explication et d’association des acteurs et des publics concernés et sur le plan stratégique elle obéit aux orientations et aux accords négociés et réciproquement approuvés et consolidés qui régissent et organisent les relations euro-marocaines depuis leur commencent antérieur jusqu’à leur aboutissement actuel.

Le Management Interculturel des Méthodes de Communication :

Cependant cette communication doit se faire dans la nuance pour ménager de part et d’autre les éventuelles susceptibilités et autres filtres culturelles d’interprétation ou d’extrapolation des concepts et des comportements pour éviter toutes formes de blocages ou de vexation.
Ainsi, exigence ne doit pas signifier rigidité, suivisme ou influence de subordination car le principe de coopération et encore celui de partenariat signifie une forme d’équivalence favorable à l’échange et à la complémentarité dans les deux sens.

Conclusion :

Des valeurs de respect, de dignité, d’humilité, de partage et de modestie doivent être au cœur du dispositif de communication pour réussir le statut avancé car la finalité comme les révolutions arabes ou les manifestations en Europe nous le rappelle c’est bien l’homme, ses droits, ses devoirs et son ambition légitime à une qualité de vie meilleure, à la paix et à la sécurité tout aussi valable, vitale et nécessaire pour le Nord comme pour le Sud de la Méditerranée berceau de l’humanité et des civilisations.

Source : Boîte mail de Saadeddine El Othmani

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