Algérie : Sombres perspectives

On savait que la pandémie du Coronavirus au-delà de ses dégâts humains allait également provoquer des dommages collatéraux extrêmement préjudiciables à l’économie nationale. Huit mois après son apparition, les effets du terrible virus se déclinent en chiffres monstrueux de pertes. Ce sont en effet des milliards de dollars qui partent en fumée dans le sillage de la paralysie de l’appareil de production national lourdement impacté par la fermeture des frontières mais aussi par le fonctionnement au ralenti des entreprises.

Et comme il fallait s’y attendre, le poumon de l’économie nationale, la Sonatrach qui dépend exclusivement du marché international a subi de plein fouet la crise. Son manque à gagner s’élève en effet à environ 10 milliards de dollars à fin du mois de septembre dernier selon le bilan établi lors d’une réunion entre le ministre de l’Energie Abdelmadjid Attar et les directeurs des wilayas de son secteur.

En clair, le chiffre d’affaires de la compagnie nationale a connu une chute de l’ordre de 41% par rapport à l’année 2019 ! Et pour ne rien arranger, le tableau de bord du secteur de l’énergie s’en trouve obscurci par les résultats du groupe Sonelgaz qui vient lui aussi d’enregistrer des pertes estimées à 18,7 milliards de DA dûes à la baisse de la consommation en raison de la réduction de l’activité économique et l’augmentation des créances de la société de distribution.

Ces résultats financiers de deux «majors» de l’économie nationale sur lesquels repose le budget de l’Etat, ont de quoi inquiéter et le gouvernement et le peuple. L’Algérie vit une crise financière aigue du fait de la conjonction d’une double crise sanitaire et pétrolière.

Tout compte fait, notre pays ne dispose que d’un répit de 16 mois d’importation avant que le matelas des réserves de change qui fondent chaque mois un peu plus, ne tarisse. Le projet de loi de finances 2021 prévoit ainsi la chute de notre bas de laine à hauteur de 47 milliards de dollars à la fin de l’année 2021. C’est le stock en devises le plus bas depuis plus de vingt ans.

Une année et demi après la chute de Bouteflika et sa meute de corrompus ayant saigné les caisses de l’Etat, l’Algérie se voit rattrapée par les politiques suicidaires de ses responsables qui, plutôt que de diversifier pour de vrai l’économie et la sortir de la rente pétrolière, ont profité pour gonfler leurs comptes en devises et s’offrir des acquisitions royales sous d’autres latitudes. C’est dire, une fois de plus, que c’est au bon peuple de payer la facture salée des errements politiques et la folie des grandeurs de Bouteflika que le FLN et le RND nous présentaient quasiment comme un «messie».

Imane B.

L’Est Républicain, 22 oct 2020

Tags : Algérie, économie, Sonatrach, Sonelgaz, budget, importations, devises, stock, corruption, Bouteflika, coronavirus, covid 19,

Algérie : ETONOBILE, par Madjid Khellassi

La voiture promise par le ministre de l’industrie tarde à se faire voir…Serait- elle devenue cet obscur objet du désir…que nous palperons jamais ?

Aux dernières nouvelles , il y’aurait 133 demandes d’agréments de concessionnaires déposées sur le bureau du ministre.

Ah la voiture et l’algérien ! Une histoire qui date du calèche.

De toutes les belles inventions que le siècle dernier aura mis en usage, l’automobile est la seule. qui soit apparue avec l’indiscutable modestie d’un nom, qui s’est tout de suite transformé en diminutif…L’auto.

El lottto, disent les oranais, toujours plus proches de la réalité matérielle que le reste du pays. Etonobile dit-on au centre et Tomabile à l’Est du pays.

Il était une fois la voiture…Jusqu’à la fin des années 60, le quidam pouvait acheter sa voiture chez le concessionnaire dans toutes les villes d’Algérie .

Les années 70, marquèrent un tournant à 360° du mode d’acquisition des véhicules pour les particuliers. Les nationalisations tous azimut touchèrent le secteur automobile qui prit carrément un virage RDA.*

Désormais , c’est l’état, et non le concessionnaire, qui régira le commerce automobile.

Une société nationale ( la SONACOM) est créée pour la circonstance…et vogue la galère carrossée . Bon de commande qu’il faut plastifier car le délai est une éternité pas très socialiste. Pas pour l’état et ses commis qui troquent les 404 et les DS pour les Mercedes et autres berlines de renom , toutes noires, pour rajouter la boule de gomme au mystère .

Ce fut la première arme de distinction massive. Le système oui le peuple non !

Boumedienne disparut , Chadli vint.( Il roulait déjà en BMW avant de devenir président). Les premières ouvertures ( économiques ) du pays sur le monde, nous amenèrent l’affreuse 604, que des plus malins que d’autres, conduisaient déjà.

Puis rebelote, et re-SONACOM mais cette fois-ci avec un penchant Japonisant…Bonjour la Honda dans tous ses modèles : Civic, Accord Quintet, Wagon et tutti quanti. Mais toujours pour l’état et les petits copains de la république . Cette fois- ci, c’est carrément une arme de dictature massive.

Boutef s’amena et amena sa clique… »A star is born ». La voiture devint une arme de dilapidation massive . Concessionnaires marrons , mafieux, et clientèle du même bord.

Nous eûmes un salon de l’auto quotidien sur nos routes …Audi, Mercedes , Porsche , Jaguar,Ferrari, le diable est dans les détails de la rapine.

Oligarchie carrossée et peuple zieuteur…la boîte automatique guida ce beau monde à El Harrach. Il était une fois la voiture .

Ferhat Ait Ali nous dit qu’il n’y a plus d’argent ! Roulons tous à vélo et vous le premier monsieur le ministre. Chiche ! Décidément , la voiture est toujours une arme de distraction massive…pour occuper le peuple .

*RDA ( République démocratique allemande)

La Nation, 7 oct 2020

Tags : Algérie, automobile, voitures, importations, voitures d’occasion, concessionnaires, 

Espagne: Campagne contre les camions de transport marocains

Selon le port de Motril (Grenade), les exportations marocaines de légumes vers l’Europe ont augmenté de 12%.

Cette croissance est en grande partie due à la fraude à laquelle certaines entreprises andalouses ont recours pour doper leurs tirelires.

Les pratiques frauduleuses comprennent, à titre d’exemple, l’importation de fruits et légumes du Maroc pour une vente ultérieure en Espagne et dans d’autres pays européens grâce au ré-étiquetage des produits marocains. Même de l’huile marocaine a été vendue avec des étiquettes de sociétés espagnoles.

Non sans raison, la société civile espagnole a lancé une campagne contre les camions marocains sur le sol espagnol. Le dernier a été saccagé à La Carolina, province de Jaén. 

La société civile espagnole pourrait mettre en cause le « statut avancé » octroyé au Maroc par l’UE et pour lequel se sont battu les gouvernements espagnol et français. 

Tags : Maroc, Espagne, produits agricoles, fruits, légumes, importations, fraude, étiquettage,