Maroc : La corruption gangrène la santé – Des cliniques pourries par les pots-de-vin

Dans la plupart des établissements publics, la corruption dépasse les limites imaginables. Les clients ne cessent de dénoncer les comportement des infirmières et infirmiers. Ils sont quotidiennement malmenés.

Ils pointent du doigt ces employés qui, à défaut de payer un bakchich, ils seront privés du droit de soin. Personne n’est épargné parmile personnel des institutions sanitaires. «Ce qui se passe dans le milieu hospitalier est dramatique. Si un citoyen veut consulter un médecin, il doit payer rubis sur l’ongle son droit de passage à différents niveaux. S’il ne le fait pas, il sera abandonné, voire même injurié à l’occasion.

Ainsi, phénomène généralisé, toute personne désirant avoir accès aux soins ests victime de l’extorsion de fonds. C’est la raison qui se trouve derrière le scénario largement répandu de voir des femmes accoucher devant les portes des hôpitaux sans aucune pitié.

La sage-femme, le portier, le gardien de sécurité, l’infirmière, l’infirmier, bref chacun des membres du personnel actif dans l’établissement se voit dans le droit de toucher sa part du magot.

Gare à ceux qui se présentent avec les mains vides! Ils se verront traiter de la pire des manières. Même les cliniques privées ne sont pas épargnées où les infirmières sont comparées à des tortionnaires en raison de leur cruauté. Soit tu payes, soit tu es laissé pour compte. Le « droit » de graissage est devenu une loi non écrite, mais appliquée à la lettre.

« Dès que tu traverses l’entrée de l’établissement, la corruption est la règle prédominante dans le secteur de la santé au Maroc », confie une patiente qui vient d’offrir un panier de fruits à une infirmière pour ne pas être abandonnée à son sort.

Tags : Maroc, santé, établissements sanitaires, hôpitaux, soins, corruption, infirmiers, infirmières, personnel, graissage, bakchich, 

Coronavirus: Macron doit débloquer les milliards dont l’hôpital a besoin pour sauver des vies.

Les hôpitaux sont sous pression maximale: le matériel manque cruellement, le personnel soignant est à bout. Alors que la crise du coronavirus frappe de plein fouet les hôpitaux, Macron débloque 45 milliards pour soutenir les entreprises et les multinationales et “sauver les emplois”.

Macron met les multinationales sous perfusion pendant que les hôpitaux luttent contre le COVID-19 avec des moyens dérisoires: pour preuve, l’Etat d’urgence sanitaire ne prévoit aucun budget massif pour la santé.

Les dernières prévisions des scientifiques qui conseillent directement l’Elysée font froid dans le dos : le COVID-19 pourrait causer entre 300 000 à 500 000 morts. Et qui lutte en première ligne en risquant leur santé pour éviter l’hécatombe? Les personnels soignants. L’hôpital a plus que jamais besoin de notre aide. Exigeons que Macron débloque un budget massif et pérenne pour venir en aide aux hôpitaux face au coronavirus et aux futurs épidémies.

Je demande à Macron de débloquer les milliards dont l’hôpital a besoin pour sauver des vies.

Les scientifiques n’avaient pourtant cesser de nous prévenir: l’arrivée de la prochaine pandémie n’était qu’une question de temps. Nous y sommes. Et les hôpitaux manquent cruellement de lits et d’équipements nécessaires pour faire face à cette catastrophe sanitaire.

Pourtant, pas un mot sur le renflouement des hôpitaux dans la loi de finances rectificative qui vient d’être adoptée et qui va débloquer 45 milliards d’euros pour les multinationales. Mais où sont les milliards destinés aux hôpitaux?

Macron n’a eu de cesse de le répéter durant son discours que « nous sommes en guerre ». Et bien, où sont les protections dont ont besoin nos soignants qui partent au front sans armes ? Pour pallier au manque de personnel, des étudiants en médecine et des médecins de ville sont même venus prêter main forte. Les cliniques privées ont promis 4000 lits afin de soulager les hôpitaux publics. Mais c’est loin de compenser les 18 000 lits supprimés dans les hôpitaux depuis 2013.

Avec la progression de l’épidémie, les personnels hospitaliers ne pourront pas pour faire face à l’afflux de patients graves. Les mesures d’urgence ne suffiront pas, la vie de milliers de personnes est actuellement en danger face à cette situation. Les médecins se préparent tragiquement à trier les patients à sauver car le manque criant de moyens fait qu’il sera impossible de soigner tout le monde au moment du pic d’épidémie.

Le pire pourrait être évité en débloquant des ressources, MAINTENANT. Où est le soutien du gouvernement pour celles et ceux qui combattent la maladie en première ligne?

Dites à Macron de débloquer les milliards dont l’hôpital a besoin pour sauver des vies.

Depuis le début de l’ère Macron, le personnel des hôpitaux dénonce les coupes budgétaires dans la santé. Les promesses du candidat Macron en matière de budget des hôpitaux n’ont jamais été tenues. Au contraire, il a accentué les économies. La vie des patients est mise en danger depuis des années par la logique marchande appliquée à la santé, la poursuite de la rentabilité à tout prix, la réduction du déficit, la mise en place du lean management au nom de la productivité. Cette logique d’économiser sur l’hôpital a abouti à la situation actuelle: l’hôpital n’a aucune marge pour parer à l’imprévu. Et encore moins une crise de l’ampleur du coronavirus.

Macron affirme que les lois du marché ne devraient pas s’appliquer face à cette crise sans précédent. Mais au bout du compte, aucun budget massif et pérenne n’est prévu pour l’hôpital. Par contre pour sauver les entreprises et les multinationales, comme par magie, les milliards ne se sont pas faits attendre. En 2018, Macron répondait pourtant au personnel soignant lui expliquant la crise traversée par l’hôpital : “Y’a pas d’argent magique!”.

Nous avons tous un rôle à jouer pour éviter la propagation du coronavirus. Celui de Macron est de soutenir les hôpitaux, “quoi qu’il en coûte”, littéralement. Le but est d’éviter des morts. Point.

Macron doit mettre en place une politique publique concrète de soutien financier aux hôpitaux pour faire face à la crise sans précédent du coronavirus.

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Algérie : L’aveu

« Un peu de rigueur, de civisme et d’humanisme dans la gestion et le traitement des patients humaniserait nos hôpitaux et centres de soins, tout en les rendant autrement plus efficaces. La guérison et les soins résident aussi dans le mental ».

Par Mohamed Abdoun 

« Il est temps de compter sur les capacités nationales en vue de relancer le secteur de la santé. » Cette phrase, déjà lourde de sens et de puissance, prend un poids particulièrement fort, carrément incommensurable, lorsque l’on ajoute qu’elle a été prononcée par le Premier ministre lui-même, Abdelaziz Djerad en l’occurrence.

Elle sous-entend, en filigrane, que notre secteur de la santé est défaillant. Certes, n’importe quel citoyen lambda, qui a eu à faire un tour un jour ou l’autre dans l’un de nos hôpitaux ou dispensaires, le sait mieux que personne. S’en rend douloureusement compte, et à sa corps défendant.

Mais, lorsque cet aveu vient d’un si haut responsable, il prend automatiquement un tout autre sens. Preuve en est que l’ensemble des ministres de la Santés qui se sont succédés à ce poste depuis des dizaines d’années se sont évertués à nous convaincre que nous avions l’un des meilleurs système de santé du monde. Ils le faisaient, sans ironie, sans rire sous cape, mais sans oublier surtout de se soigner, eux et leurs proches et amis, en occident.

Mais, depuis le déclenchement de cette épidémie de coronavirus, il est devenu clair que cet échappatoire leur était désormais interdit. Tous logés à la même enseigne. Il est donc temps de « compter sur les capacités nationales en vue de relancer le secteur de la santé ». Celui-ci ne souffre pas tant du manque de moyen que d’une mauvaise gestion et un laisser-aller pratiquement installé dans les gènes du personnel de ce secteur. Par exemple, on fait tomber en panne exprès des appareillages coûteux rien que pour ne pas travailler, en se souciant bien peu de la santé des malades qui en ont impérieusement besoin.

On peut aussi mentir, en déclarant que telle ou telle machine n’est pas opérationnelle, mais qui est quand même mise à la disposition des copains et des gens recommandés. Dans la même veine, au lieu de mettre à profit l’argent alloué par l’Etat et par la CNAS pour améliorer les conditions d’accueil et d’hébergement des malades, on préfère se doter de véhicules de services flambants neufs, multiplier les missions à l’étranger, les séminaires et autres artifices qui ne servent absolument pas la santé publique.

Plus bas dans l’échelle sociale, on n’hésite pas à détourner médicaments et nourritures, ne laissant aux malades que les miettes, ainsi que leurs yeux pour pleurer. Là encore, donc, une thérapie de choc est requise si on veut vraiment que les choses changent, dans le bon sens s’entend. Cela est d’autant plus urgent, que même sur le plan de la formation, les médecins formés aujourd’hui, victimes de l’école algérienne, ne sont franchement pas dotés des compétences -techniques et psychologiques- requises.

J’en ai moi même fait la triste expérience à maintes reprises. Un peu de rigueur, de civisme et d’humanisme dans la gestion et le traitement des patients humaniserait nos hôpitaux et centres de soins, tout en les rendant autrement plus efficaces. La guérison et les soins réside aussi dans le mental. Beaucoup de malades hospitalisés sont » achevés » dans nos hôpitaux-mouroirs. Là encore, j’en garde de tristes et inoubliables expériences. Conclusion, « il est temps de compter sur les capacités nationales en vue de relancer le secteur de la santé ».

M. A.

La Tribune des lecteurs, 18 mars 2020

Tags : Algérie, coronavirus, santé, équipements, hôpitaux,

Un petit exemple de ce qui est le système de Santé au Maroc

Petit thread sur l’état du système de Santé au Maroc, suite à l’expérience de mon oncle dans une clinique mutualiste de Mohammedia la semaine dernière, d’une grande banalité mais représentative de ce que vivent les marocains au quotidien.

Souffrant d’anémie aiguë, il se fait prendre en charge dans cette clinique où les chambres sont en piteux état, les prises d’oxygène de travers, les prises électriques à moitié arrachées, et les règles élémentaires d’hygiène pour un établissement hospitalier superbement ignorées.

Mais la clinique brille avant tout par sa quasi-absence de personnel soignant. Ma tante se transforme alors en infirmière de circonstance, en restant à son chevet jour et nuit et en gérant elle-même les épisodes d’agitation extrême qui le secouent d’un moment à l’autre.

La recherche du médecin titulaire est un exercice vain, son emplacement dans l’hôpital étant en évolution perpétuelle et sujette à des indications contradictoires de la part d’un personnel administratif serviable, mais visiblement mal informé et le regard rivé sur leur portables.

L’attente du retour hypothétique de ce médecin se poursuit. Lorsqu’il est enfin localisé, c’est au volant de sa voiture, en train de quitter le parking pour se rendre tranquillement chez lui.

Une transfusion s’impose pour traiter l’anémie. Sauf que pour transfuser… il faut du sang. La clinique en est totalement dénuée. Mon cousin se tape 2h de route pour aller se procurer une poche de sang à Casablanca, équipé de sa petite glacière de pique-nique.

Les inégalités d’accès aux soins au Maroc n’ont pas échappé au rapport d’Oxfam MENA. Un système à deux vitesses où 50% des frais sont à la charge des patients. Les marocains méritent mieux que cela.

Samy Ahmar

Source : Twitter, 2 mai 2019

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