Selon Erdogan, L’Europe prépare sa propre fin

Intervenant à l’occasion du 7e congrès du Parti de la justice et du développement (AKP) à Kayseri, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a violemment critiqué la politique des pays européens à l’égard des musulmans allant même jusqu’à évoquer un «fascisme européen».

Pour lui, l’Europe a «ouvert un front contre les musulmans» ce qui signifie le début de sa fin. «Le fascisme européen est entré dans une nouvelle étape avec ce type d’attaques contre les droits des citoyens musulmans. L’Europe prépare sa propre fin avec le front qu’elle a ouvert contre les musulmans. S’ils n’y mettent pas fin, cette maladie rongera toute l’Europe de l’intérieur», a-t-il affirmé.

Les propos d’Erdogan arrivent à un moment où le président français a décidé de rappeler l’ambassadeur de la France à Ankara suite aux déclaration du président turc mettant en question “la santé mentale” d’Emmanuel Macron en raison des mesures adoptées par ce dernier dans le contexte qui a suivi l’assassinat de Samuel Paty.

Pour rappel, les événements en France ont laissé place à une forte campagne visant à boycotter les produits français dans le monde musulman en réponse à la publication des caricatures du prophète Muhammad sur les murs de certains immeubles en France.

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La pandémie de coronavirus et le nouveau monde qu’elle a créé

COVID-19 va remodeler notre monde. Nous ne savons pas encore quand la crise prendra fin. Mais nous pouvons être sûrs que d’ici là, notre monde sera très différent. La différence dépendra des choix que nous faisons aujourd’hui.

La crise du COVID-19 n’est pas une guerre, mais elle est «guerrière» dans la mesure où elle nécessite la mobilisation et la direction de ressources à des niveaux sans précédent. La solidarité entre les pays et la volonté de faire des sacrifices pour le bien commun sont déterminantes. Ce n’est qu’en se ressaisissant et en coopérant au-delà des frontières que nous pourrons vaincre le virus et en contenir les conséquences – et l’UE a un rôle central à jouer. Telle était la position claire et unie des ministres des affaires étrangères de l’UE lorsque nous avons discuté de la crise le 23 mars par liaison vidéo.

On dit parfois que les guerres ne sont pas gagnées par la tactique ou même la stratégie, mais par la logistique et les communications. Cela semble également vrai pour COVID-19: celui qui réussit le mieux à organiser la réponse, en s’appuyant rapidement sur les enseignements tirés du monde entier et en communiquant avec succès vers les citoyens et le reste du monde, en ressortira le plus fort.

Il y a une bataille mondiale de récits en cours dans laquelle le timing est un facteur crucial. En janvier, le cadre dominant était qu’il s’agissait d’une crise locale dans la province du Hubei, aggravée par la dissimulation d’informations cruciales par les responsables du parti chinois. L’Europe envoyait beaucoup de matériel médical pour aider les autorités chinoises qui étaient débordées à l’époque. Depuis lors, la Chine a réduit le nombre de nouvelles infections locales à des chiffres uniques – et elle envoie maintenant du matériel et des médecins en Europe, comme d’autres le font également. La Chine insiste énergiquement sur le fait que, contrairement aux États-Unis, elle est un partenaire responsable et fiable. Dans la bataille des récits, nous avons également vu des tentatives de discréditer l’UE en tant que telle et certains cas où les Européens ont été stigmatisés comme si tous étaient porteurs du virus.

Le point pour l’Europe est le suivant: nous pouvons être sûrs que les perceptions changeront à nouveau au fur et à mesure que l’épidémie et notre réponse à celle-ci évoluent. Mais nous devons être conscients qu’il existe une composante géopolitique, y compris une lutte pour l’influence par le filage et la «politique de générosité». Armés de faits, nous devons défendre l’Europe contre ses détracteurs.

Il y a aussi une bataille de récits en Europe. Il est vital que l’UE montre qu’elle est une Union qui protège et que la solidarité n’est pas une expression vide de sens. Après la première vague au cours de laquelle les autorités nationales ont occupé le devant de la scène, l’UE revient désormais sur le devant de la scène avec des actions conjointes sur toutes les pistes dans lesquelles les États membres lui ont donné les moyens d’agir: avec l’approvisionnement conjoint en équipements médicaux vitaux, avec un stimulus économique conjoint et un assouplissement nécessaire des règles fiscales et des aides d’État.

En outre, le rôle de l’UE contient une grande composante externe. Nous aidons les États membres dans leurs efforts consulaires, en aidant à ramener les Européens bloqués chez eux. Par exemple, la semaine dernière, des efforts conjoints au Maroc ont permis le rapatriement d’environ 30 000 citoyens de l’UE. Cela montre que nous pouvons agir ensemble.

Il reste encore beaucoup à faire. Dans le monde, environ 100 000 voyageurs européens se sont enregistrés dans les ambassades ou consulats locaux, mais le chiffre réel de ceux qui doivent rentrer chez eux est beaucoup plus élevé.

Une pandémie mondiale a besoin de solutions mondiales et l’UE doit être au centre de la lutte. Je suis en contact avec des partenaires du monde entier, d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique, pour aider à construire une réponse internationale coordonnée. Dans une crise, l’instinct humain est souvent de se replier sur soi, de fermer les frontières et de se débrouiller seul. Bien que compréhensible, cette position est vouée à l’échec. L’urgence COVID-19 ne peut pas être résolue dans un seul pays, ou en faisant cavalier seul. Cela signifie simplement que nous allons tous lutter plus longtemps, avec des coûts humains et économiques plus élevés.

Ce à quoi nous devrions plutôt travailler, c’est une intensification radicale de la coopération internationale entre scientifiques, économistes et décideurs. Aux Nations Unies, à l’OMS et au FMI. Au sein du G7 et du G20 et d’autres forums internationaux. Mise en commun des ressources pour travailler sur des traitements et un vaccin. Limiter les dommages économiques en coordonnant les mesures de relance budgétaire et monétaire et en maintenant le commerce des marchandises ouvert. Collaborer à la réouverture des frontières lorsque les scientifiques nous disent que nous le pouvons. Et la lutte contre les campagnes de désinformation en ligne. C’est le moment de la solidarité et de la coopération, pas de blâmer les jeux qui ne guériront pas une seule personne infectée.

Alors que les besoins sont importants au niveau national, l’UE devrait également être prête à aider d’autres personnes dans des situations fragiles qui risquent d’être dépassées. Pensez simplement aux camps de réfugiés en Syrie et à ce qui se passerait si COVID19 éclatait là-bas pour des gens qui ont déjà tant souffert. À cet égard, l’Afrique est une préoccupation majeure. Avec Ebola, il a peut-être acquis une expérience plus récente de la gestion des pandémies que l’Europe, mais dans l’ensemble, les systèmes de santé sont très faibles et une épidémie complète ferait des ravages. La distanciation sociale et la vie en milieu confiné sont exponentiellement plus difficiles dans les zones urbaines densément peuplées d’Afrique. Des millions en Afrique vivent de l’économie informelle et devront gérer l’épidémie sans aucun filet de sécurité sociale. Avant même que le virus n’atteigne le continent, les Africains, avec d’autres économies émergentes, doivent faire face à un niveau massif de retrait de capitaux.

Ailleurs, des pays comme le Venezuela ou l’Iran pourraient bien s’effondrer sans notre soutien. Cela signifie que nous devons nous assurer qu’ils ont accès à l’aide du FMI. Et avec l’Iran, nous devons nous assurer que le commerce humanitaire légitime peut se poursuivre malgré les sanctions américaines.

Nous devons également nous rappeler qu’aucun des autres problèmes sur lesquels nous nous sommes concentrés avant la crise corona n’a disparu. En fait, ils peuvent empirer. COVID-19 pourrait bien aggraver certains des conflits de plus longue durée dans le voisinage. En tant qu’Europe, nous devions déjà naviguer dans un monde de tensions géopolitiques croissantes, en particulier entre les États-Unis et la Chine. Ici aussi, le risque est que COVID-19 aggrave les tendances préexistantes.

Dans l’ensemble, la tâche de l’UE est de défier les critiques et de démontrer de manière très concrète qu’elle est efficace et responsable en temps de crise. Jean Monnet a écrit dans ses mémoires que « l’Europe se forgera dans les crises et sera la somme des solutions adoptées pour ces crises ». Que ce soit notre philosophie directrice alors que nous luttons contre cette crise et que nous nous préparons pour ce qui va suivre.

Josep Borrell

Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

Source

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L’OTAN, l’Europe, le Maroc, la Turquie… et la frustration

Pour des raisons de guerre froide qui ont disparu depuis la chute du mur de Berlin, l’OTAN et l’Europe ont serré leurs relations avec deux Etats de la rive sud du Méditerranée : la Turquie et le Maroc. Adulés et choyés par l’Occident, ces deux pays ont bénéficié de relations privilégiés sous le signe de « statut avancé » leur permettant d’écouler leurs produits dans le marché européen.

La France et la Belgique viennent de décider d’arrêter le flux d’imams provenant du Maroc, de l’Algérie et de la Turquie. Il est très probable que ces deux pays cachent les véritables raisons qui les ont poussés à adopter cette mesure, à savoir la nationalité des terroristes qui ont commis les attentats les plus sanglants connus par le vieux continent.

Tel un enfant gâté, Tayip Erdogan, s’est mis dans tous ses états parce que l’OTAN refuse de soutenir ses ambitions expansionnistes et sa manipulation de certains mouvement terroristes qui agissent sous l’emblème « d’opposition démocrate », les mêmes qu’il a expédiés à Tripoli pour défendre le GNA. Ses alliés ne s’attendaient pas à ce qu’il ouvre ses frontières aux candidata à l’émigration. La même mesure adopté par le roi du Maroc lorsqu’il est contrarié par l’Espagne ou lorsque l’Union Européenne refuse d’accepter ses conditions pour la signature de l’accord de pêche.

Erdogan et Mohammed VI ont prouvé leur véritable nature : des caïds d’un gang de mafieux sans foi ni loi qui ne mérite qu’une belle correction.

L’Europe a bien mérité ce qui lui arrive. Elle récolte le fruit de ses relations incestueuses avec des régimes despotiques et violents qui peinent à distinguer entre diplomatie et vitesse de lumière.

Tags : Maroc, Turquie, OTAN, Europe, Union Européenne, UE,

L’Europe fait la cuisine. La Turquie et le Maroc s’occupent de la vaisselle…

La Turquie à l’est et le Maroc à l’Ouest, les deux pièces maîtresses, les deux bouts supplétifs d’une géographie indigne.

Et au milieu de cet océan larbins, le naufrage d’une idée de civilisation.

Avec une Libye éclatée où rôdent les fauves…

Loin de traiter des causes, on traficote et on tergiverse. La Turquie, humiliée, plantée là au seuil de l’Union qui ne veut pas d’elle, continue à naviguer à vue, jouant au chat et à la souris avec l’UE et Washington, de ses liens avec la Russie (S-400 et gazoduc, tout en tenant au F35 et à l’OTAN) et avec le Qatar, menaçant de se tourner vers l’Asie centrale où elle retrouve ses racines, d’investir les gisements de gaz offshore de Chypre, d’envahir la Syrie et zigouiller les Kurdes que l’Amérique utilise pour ses basses besognes, comme en Irak et ailleurs où ces cocos qui rêvent de faire -comme d’autres, les bricoleurs ne manquent pas- une nation d’une culture imaginaire et, comme d’habitude, vont être abandonnés à leur sort après qu’ils aient servi…

Le Maroc qui mendie vainement un strapontin à une Union dont plus personne ne veut, fait chanter ses interlocuteurs, en premier lieu l’Espagne et négocie en coulisse un marché honteux : « je m’occupe de vos Africains et vous vous occupez de mes intérêts, sinon j’ouvre les vannes… » Bien entendu quand on parle d’intérêt, il ne s’agit pas de l’intérêt des Marocains et de la nation marocaine, mais des parasites armés qui exploitent cette monarchie de requins.

Quelle géopolitique triste et déprimante!

D’un côté des cyniques donneurs de leçons, de l’autre, des lombrics qui troquent leur dignité contre un soutien illusoire.

N’ont-ils pas vu ce qui est arrivés aux Chrétiens d’Orient qui ont oublié qu’ils sont de culture arabe ? Des émigrés de plus reçus comme des pouilleux (sauf évidemment ceux qui se sont barrés avec la caisse). Car on se fiche complètement de la religion des parvenus, chrétiens, animistes ou shintoïstes kif-kif-bouricot, tant qu’ils sont solvables…

L’Occident la plus blanc, comme dirait l’autre, l’honneur de la Confédération, le seul Suisse avec lequel je lèverai un verre.

N’ont-ils pas vu le sort réservé aux Arméniens qui crèvent la dalle entre Nagorno-Karabagh, Azerbaïdjan et Iran, oubliés par leurs « grands frères ». Seul Aznavour -ambassadeur itinérant de luxe- en a tiré gloire et notoriété. Quels ploucs !

Si on veut être libres, commençons non par nous battre contre nos ennemis, mais d’abord par nettoyer nos rangs. Et si des accidents se produisent que voulez-vous, l’histoire ne repasse pas les plats.

« L’histoire me sera indulgente, car j’ai l’intention de l’écrire » disait cette crapule de Churchill qui aurait mérité non un Noble de littérature, mais un siège d’accusé dans un tribunal pour crimes contre l’humanité.

Djeha,V. 06 septembre 2019

Bel Abbès Info

Tags : Maroc, Turquie, Union Européenne, Europe, migration,

« La Turquie n’empêchera plus les migrations vers l’Europe »

Les ambassadeurs de l’Otan vont se réunir à la demande d’Ankara, suite à la mort d’une trentaine de soldats turcs tués par des frappes syriennes. La Turquie menace de ne plus retenir le flux de migrants syriens vers l’Ouest.

34 militaires turcs sont décédés sous des frappes aériennes des forces gouvernementales syriennes jeudi, dans la province d’Idlib. Ankara a rapidement riposté en bombardant des positions de Damas, faisant craindre une escalade et un nouveau désastre humanitaire.

L’offensive des forces syriennes, avec l’appui de l’aviation russe, pour reprendre la province d’Idlib aux rebelles soutenus par la Turquie a déjà fait près d’un million de déplacés depuis décembre dernier, dont beaucoup cherchent à passer en Turquie. Il s’agit de la pire crise humanitaire depuis le début du conflit en 2011.

La Turquie menace

Le directeur des communications de la Turquie a déclaré que suite à cette attaque, toutes les cibles gouvernementales syriennes « connues » sont désormais sous le feu de l’aviation turque soutenue par des unités au sol.

Tous les réfugiés, dont les Syriens, sont désormais invités à pénétrer dans l’Union européenne. (Haut responsable turc sous couvert d’anonymat)

Un haut représentant turc a aussi affirmé qu’Ankara allait cesser d’empêcher les réfugiés syriens de rejoindre l’Europe; police, gardes-côtes et personnel de sécurité aux frontières auraient reçu l’ordre de se retirer des passages terrestres et maritimes utilisés par les migrants. Ce qui reviendrait à rompre l’engagement pris en 2016 en vertu duquel l’Union a fourni plusieurs milliards d’euros d’aide à la Turquie pour que celle-ci endigue l’afflux de migrants vers l’Europe. Cela changera-t-il l’attitude des puissances occidentales face au conflit?

Source: lecho.be, 28 fév 2020

Tags : Turquie, migration, Europe, Union Européenne, Syriem Idleb,

Maroc : Mohammed VI et ses sujets, les pestiférés du Maghreb

Le Maroc est le seul pays du monde à être en conflit avec tous ses voisins. Aveuglés par la haine incrustée par le Makhzen dans leur veines, les citoyens marocains, y compris les pseudo-démocrates de la pseudo-gauche, sont incapables de voir cette réalité.

Au Nord, avec l’Espagne, au sud avec le Sahara Occidental et la Mauritanie, à l’Est avec l’Algérie, toutes ses frontières sont en feu. En parfait disciple, Mohammed VI mène l’agenda de déstabilisation de la France en Afrique en vue de casser les derniers bastions de la résistance contre la Françafrique : l’Algérie et la RASD.

De leur part, les citoyens marocains se trouvent à la tête du crime organisé. La vente du haschich, c’est les marocains. La cocaïne, c’est les marocains. LE TERRORISME, C’EST LES MAROCAINS. La DGED marocaine manipule les sujets du roi du Maroc à sa guise. Non sans raison, le président français ne veut plus des imames marocains, ce sont eux qui se trouvent derrière la plupart des attentats terroristes en Europe. Tous ont été recrutés par les services secrets marocains et infiltré les services de renseignements européens en vue de mieux planifier leurs opérations de déstabilisation.

Maintenant, que le royaume se trouve acculé à cause de son occupation illégale du territoire sahraoui, le roi a demandé aux mosquées de diffuser son SOS destiné à la communauté marocaine résidente en Europe.

Selon une vidéo largement relayée par les réseaux sociaux, le roi Mohammed VI demande aux marocains de se mobiliser en vue de défendre la « cause sacrée » du Maroc. C’est dire qu’il faut s’attendre à de nouveaux attentats terroristes dont les auteurs seront les pestiférés du Maghreb.

Tags : Maroc, Sahara Occidental, Europe, terrorisme, DGED, imames, violence,

Comment les consulats instrumentalisent les ressortissants marocains en Europe (document confidentiel)

Poste consulaire du Royaume du Maroc :

Plan d’action (201 4-2018):

A- Introduction :

1. Le présent plan ambitionne de mettre la lumière sur les grands axes de l’action qui sera menée au niveau d’une circonscription consulaire.

2. La démarche poursuivie est simple, voire simpliste. Elle part d’une analyse de l’état actuel de fonctionnement du Consulat, de ses réalisations, et s’attelle aux insuffisances à pallier :

a. Etablir un diagnostic aussi complet que possible,

b. Mettre à profit les réalisations antérieures,

c. Etablir une feuille de route qui s’identifie à la stratégie du département en la matière et prend en considération la politique du pays d’accueil.

3. Conscient du fait que l’action consulaire est un travail de longue haleine, alors la capitalisation des expériences antérieures sera enrichissante à plus d’un titre. A cet égard, tout apport doit s’inscrire, tout simplement, dans une logique de continuité.

4. Chercher l’efficience en fonction des moyens disponibles, ayant en vue l’usager qui doit rester l’ultime objectif.

B- Diagnostic :

1. Prenant note des activités du poste et de ses réalisations,

2. Le contexte actuel, marqué par des changements dans les politiques d’immigration et par les tendances qui s’annoncent, laisse entendre de nouvelles orientations en matière d’accueil,

3. L’immigration se trouve au cœur des débats politiques, toutes tendances confondues. Les pays d’immigration par excellence, cherchent aujourd’hui à en limiter la vitesse et réduire l’effectif. Entre des raisons sécuritaires, sociales ou encore économiques, ces pays seraientt entrain de revoir leurs politiques d’immigration.

4. De génération en génération, la Communauté marocaine à l’étranger s’avère de plus en plus exigeante en matière des services demandés (célérité, commande de la prestation à distance en utilisant les nouvelles technologies, accessibilité,…),

5. La perception de la notion de la prestation chez le marocain à l’étranger est, généralement, calquée sur celle qui s’opère autour de lui, fournie par certains services du pays d’accueil.

C- Objectifs et orientations :

1. Assimiler la nature des besoins de la communauté dans le nouveau contexte qui serait entrain de se dessiner dans les pays d’accueil :

a. Dresser un bilan de l’immigration marocaine dans la circonscription,

b. Se mettre à l’écoute de toutes ses composantes,

c. Se mobiliser aux côtés de toutes les sensibilités pour s’enquérir de leurs aspirations,

d. Anticiper sur les défis à court, moyen et long terme.

2. S’intéresser à la communauté des étudiants, étant un grand potentiel à gérer en faveur des stratégies de développement de notre pays.

3. Sur le plan économique :

a. Identifier les secteurs clés,

b. Sensibiliser sur les atouts du Maroc et en informer sur ses plans et stratégies,

c. Présenter les différents avantages de l’économie marocaine,

d. Mettre en relations les acteurs économiques de part et d’autres,

e. S’activer en multipliant les contacts avec les différents opérateurs,

f. Informer, via le Net, sur Maroc en chiffre,

g. User de toutes les plates-formes (Université, Grandes Ecoles, Chambre de Commerce), qui seraient susceptibles de mettre la lumière sur les avancées du Maroc,

h. Mettre au premier plan le tourisme, en facilitant l’accès à des informations sur le secteur et faire du site web, un espace d’échange au sujet du tourisme au Maroc.

i. Encourager les RME à investir au Maroc : ils sont une source d’enrichissement et un facteur de développement inestimables, à tout égard, pour notre pays.

4. Sur le plan social et culturel :

a. Ranimer le rôle des associations et leur rôle dans l’encadrement des membres de la Communauté marocaine,

b. Accorder une place importante à l’enseignement de la langue l’arabe,

c. Porter un intérêt à la situation des enseignants et des prédicateurs, en concertation avec les départements concernés,

d. S’intéresser aux problèmes de la communauté dans son pays d’origine,

e. Réagir en concertation avec les Départements concernés pour mieux présenter le Maroc dans cette région,

f. Réserver une place privilégiée à la femme et à la jeunesse dans toutes les actions.

5. Sur le plan politique :

a. Servir les intérêts de notre pays, et sa cause principale,

b. Se mettre au diapason de l’évolution politique du pays d’accueil,

c. Etablir des analyses régulières sur la situation politique,

d. Emettre des points de vue à même d’aider à la prise de décision,

e. Concerter avec les autorités locales sur des questions d’intérêt commun,

f. Harmoniser des actions, s’il y a lieu, avec les autres postes (action à l’horizontale).

g. S’approcher et établir des relations avec les élus,

h. Etablir un annuaire des compétences marocaines dans la région.

i. En ce qui concerne la société civile, la protection des droits des étrangers est généralement l’œuvre de des organisations non gouvernementales. Celles-ci sont pour la plupart des structures puissantes et très influentes dans le milieu politique. Les associations marocaines qui entretiennent des rapports avec ces organisations peuvent contribuer efficacement à la protection de nos ressortissants, notamment contre tout traitement discriminatoire ou expulsion arbitraire du pays de résidence.

6. Sur le plan cultuel : les RME constituent un vecteur pour la propagation et le rayonnement de la culture de notre pays. Comme ils peuvent être les ambassadeurs d’un Islam de juste milieu ouvert, tolérant et respectueux des autres religions

a. Veiller à des relations d’écoute et d’échange avec les Imams et les représentants des lieux de culte ;

b. Œuvrer pour l’image d’un Islam modéré;

7. Le mode organisationnel est important à plus d’un égard :

a. Repartir l’organigramme en fonction des besoins et des prestations fournies,

b. Identifier chaque prestation, sa nature et les usagers cibles,

c. Quantifier la demande des prestations et anticiper les moyens,

d. Mettre en place un système d’information capable de répondre à toutes les tâches,

e. Optimiser les procédures et l’utilisation des moyens ;

f. Responsabiliser le personnel et le motiver ;

g. Informatiser les archives ;

h. Proposer les aménagements techniques nécessaires pour améliorer le système informatique.

i. Penser à l’ergonomie à l’enceinte du Poste,

8. la dématérialisation de la tâche consulaire:

a. Prendre en charge les membres de la communauté qui préfèrent faire appelle à des prestations via le net,

b. Développer un système de prestation à distance, et assurer son entretien,

c. Suivre de près toutes les innovations dans le monde des nouvelles technologies qui profitent à la prestation consulaire, et s’enquérir de l’expérience d’autres pays,

d. Doter le site web de toutes informations actualisées sur l’action consulaire,
e. Gérer le flux des usagers par le moyen de rendez-vous,
f. Instaurer des bornes interactives au niveau du consulat ;
g. Utiliser les nouvelles technologies pour communiquer avec les membres de communauté marocaine.

9. Le maintien d’une coopération étroite avec les autorités locales. Il s’agit de relations à entretenir et à faire évoluer :

a. Créer les conditions propices pour des relations régulières et à long terme avec les différentes composantes de l’autorité locale,

b. Garder un lien équilibré avec la société civile et autres formes de pouvoir sur place,

c. Etre attentif aux développements de la scène politique locale, et sur les questions liées à la problématique migratoire.
d. Chercher à élargir le cercle des amis du Maroc.

Dans toutes les actions, une importance particulière sera accordée à la femme et aux jeunes.

D- Moyens :

1. Améliorer l’état de la Chancellerie afin de répondre aux besoins de la Communauté Marocaine et la doter des moyens adéquats pour servir ses usagers,

2. L’exploitation de tous les moyens disponibles à l’effet de répondre aux attentes d’une communauté qui affiche de plus en plus ses préférences à l’usage des nouvelles technologies et aspire à des services comparables à ceux du pays d’accueil.

3. Deux chantiers seraient visés : Les ressources humaines et le développement d’une nouvelle politique de communication :

a. Développement d’un site web qui répond aux besoins des usagers,

b. User des nouvelles technologies pour répondre aux besoins spécifiques de la Communauté,

c. Formation continue au profit des agents à l’outil informatique et aux systèmes d’information.

4. S’intéresser aux Associations et lieux de culte:

a. Etablir avec elles un pont de communication permanent,

b. Se consulter régulièrement pour échanger des points de vue,

c. Etre à leur écoute et proposition,

d. Renforcer leur action,

g. Débattre des moyens et des objectifs qui leur sont assignées,
h. Sen sibiliser les différents acteurs sur les orientations de la politique de notre pays en matière d’émigration,

i. Se concerter sur différents sujets d’intérêt national.

5. Les orientations du département et autres instances en charge de la Communauté marocaine à l’Etranger :

a. Assimiler les directives des départements concernés,

b. S’inscrire dans les objectifs de la politique du département,

c. Agir selon les moyens disponibles avec efficience et rigueur,

d. Coordonner toute action avec les départements qui serait intéressés ou concernés par le citoyen marocain à l’étranger,

e. Défendre au mieux les intérêts de la Communauté marocaine.

6. Les enseignants relevant de la Fondation Hassan II.

Une bonne gouvernance devrait permettre d’optimiser l’utilisation des moyens disponibles et permettre d’atteindre les objectifs visés dans les meilleures conditions.

E. Suivi et évaluation :

1. Les objectifs fixés nécessitent un suivi permanent et une évaluation à intervalles réguliers :

a. Fixer pour chaque trimestre les objectifs à atteindre;

b. Fixer des indicateurs de suivi et d’évaluation ;

c. Evaluer les risques ;

d. Exiger de tous les Services des rapports trimestriels sur leurs activités,

e. Prendre note des difficultés et des solutions proposées,

f. Entamer des démarches participatives,

g. Rendre compte au département des avancées réalisées ;

F. Conclusion :

a. L’action consulaire évolue dans le temps. Elle s’inscrit de plus en plus dans les changements que connaît le monde d’aujourd’hui et subit de ce fait, elle aussi, les effets de la révolution numérique.

b. Toutes les prestations passent aujourd’hui par des systèmes d’information, qui appellent aussi bien des ressources humaines qualifiées dans ce domaine, que des usagers en mesure d’assimiler le changement qui s’opère autour d’eux.

c. Le Maroc s’est engagé sur la voie d’un programme numérique ambitieux. L’e-gouvernement (Maroc numeric 2013), lancé dans ce cadre, est un chantier qui appelle à la mobilisation et au redoublement d’efforts pour le mettre sur les rails.

e. S’il est vrai que les systèmes d’informations allègent et facilitent l’action consulaire dans ses actes administratifs, le contact humain demeure toutefois primordial.

f. Le domaine consulaire ne répond pas seulement à un besoin en prestation d’un citoyen établi à l’étranger. Il contribue, dans le cas d’un pays comme le notre et dont l’économie dépend en partie des transferts de sa communauté à l’étranger, à cerner la problématique de l’émigration/immigration dans son ensemble. Il participe, au final, à édifier des politiques adéquates à cet égard.

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La doxa occidentale et la diabolisation de l’Islam

«La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera.»

André Malraux

On assiste de nos jours en Europe à des tentatives lancinantes pour stigmatiser toujours et toujours la communauté musulmane, pour attiser les tensions, et semer la méfiance et la haine, tout cela accompagné par un contexte de crise qui ne fait qu’aggraver toutes les peurs. Tout ceci dans un contexte nébuleux de lieux communs concernant les préjugés contre l’Islam visant à ne présenter que le côté «fondamentaliste» propre à toutes les religions révélées. Les médias occidentaux acquis dans leur immense majorité à ce discours tendent graduellement vers une lepénisation des esprits par une doxa incantée comme une certitude. Qu’est au juste la doxa? Pour l’encyclopédie Wikipédia, la doxa est l’ensemble – plus ou moins homogène – d’opinions (confuses ou non), de préjugés populaires ou singuliers, de présuppositions généralement admises et évaluées positivement ou négativement, sur lesquelles se fonde toute forme de communication, sauf par principe, celles qui tentent précisément de s’en éloigner telles que les communications scientifiques et tout particulièrement le langage mathématique. La doxa (du grec äüîá, doxa, «opinion»), est, dans la philosophie de Parménide, l’opinion confuse que l’on se fait sur quelqu’un ou sur un aspect de la réalité, par opposition au vrai chemin d’accès à la vérité.

L’Express a publié une enquête début 2006 sur la montée de l’Islam en Europe. L’un des points d’appui de cette enquête tourne autour de la position de Malraux vis-à-vis de l’Islam. Malraux lors de la campagne présidentielle en 1974 écrivait: «Politiquement, l’unité de l’Europe est une utopie. Il faudrait un ennemi commun pour l’unité politique de l’Europe, mais le seul ennemi commun qui pourrait exister serait l’Islam.» Cette position sans nuance a été affirmée bien avant l’idélogie des néoconservateurs aux Etats-Unis qui ont tout fait pour créer le clash que l’on sait et qui a duré huit ans sous l’ère de G.W. Bush. Déjà en 1956 au plus fort de la guerre d’Algérie, Malraux en visionnaire traçait à sa façon le chemin à des idéologues comme Huntington et surtout Bernard Lewis. Que disait-il?: «La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera.» «C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’Islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. De même aujourd’hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l’Islam. En théorie, la solution paraît d’ailleurs extrêmement difficile. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s’établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis « musulmane », je pense moins aux structures religieuses qu’aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le pouvoir qu’en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l’islam, si elles avaient été appliquées à temps. Actuellement, il est trop tard! Les « misérables » ont d’ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l’intérieur d’une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d’eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l’avenir de leur race. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d’en retarder l’évolution.»(1)

«Pendant des décennies, écrivent Eric Conan et Christian Makarian, la plupart des pays ont compté sur leur force d’attraction et d’intégration pour que ces nouveaux fidèles se fondent dans leurs modèles. Ils s’aperçoivent aujourd’hui que certaines revendications remettent en question leurs propres valeurs. En France et chez ses voisins.(…) l’actualité européenne de ces derniers mois donne en effet l’impression que dans la plupart des pays membres, l’Islam est devenu sinon un ennemi, du moins un problème commun. Partout semble décrétée «la fin de la dictature de l’euphémisme», selon la formule du ministre français de l’Intérieur annonçant que nous sommes « en guerre » contre le « djihadisme global ». En 1989, l’Europe avait cru sortir des tensions de l’Histoire avec l’effondrement de l’hydre soviétique. (…) Comme si, dans l’histoire longue du continent, la parenthèse refermée de la courte confrontation Est-Ouest du XXe siècle laissait à nouveau la place au face-à-face entre Islam et Occident balisé par quelques dates immémoriales dans l’histoire de l’Europe et du monde musulman: 732, la victoire de Poitiers; 1492, la reconquête de la péninsule Ibérique; 1571, la bataille de Lépante; 1683, le siège de Vienne, et 1918, la chute de l’Empire ottoman. Une histoire qui a laissé des traces profondes dans la vie quotidienne des Européens, dont beaucoup trempent tous les jours un « croissant » dans leur café sans savoir que ce rite date de la défaite de la « Horde » (l’armée turque) devant les remparts de Vienne»(2)

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«Aujourd’hui, la plupart des pays européens révisent cette vision optimiste en reconnaissant, de manière simultanée, avoir négligé deux phénomènes plus puissants que prévu. D’une part, l’intensité de la crise du monde musulman face à la modernité: les violents conflits internes que connaît cette religion, au bénéfice croissant des islamistes – dont des milliers de musulmans dans le monde sont les premières victimes – se propagent sur le sol européen. D’autre part, la redécouverte de la prégnance religieuse dans une Europe qui s’en était affranchie au point de ne même pas vouloir en garder trace dans le préambule de sa Constitution. L’Européen moyen qui feuillette vaguement un quotidien gratuit dans le métro, s’étonne de voir son voisin psalmodier sur le Coran avec une ferveur oubliée, y compris en Espagne ou en Italie.»(2)

Deux voies

«Gilles Kepel, qui l’étudie depuis vingt ans, explique que cet islam de l’Ouest, divisé, n’a pas encore choisi entre deux destins: soit un aggiornamento à valeur exemplaire pour le reste du monde, soit devenir la tête de pont d’un prosélytisme qui, à en croire les plus exaltés, assurerait la troisième – et victorieuse – expansion islamique sur le sol européen» (…)Cet abandon par l’Europe de ses propres valeurs a ainsi livré des millions d’individus à la propagande très organisée du Conseil européen de la fatwa et de la recherche, créé en 1997 pour fédérer 27 organisations islamiques sur le continent. (…) Si la vieille Europe est malade, c’est surtout d’oublier le prix des valeurs que son histoire a forgées. Elle semble en être lasse ou honteuse au point de ne pas entendre ceux qui, au sein de cet islam en convulsion, lui rappellent combien ce trésor doit être protégé et préservé des extrémistes qui veulent le détruire. (…) Publiée l’été dernier, la fiction Mosquée Notre Dame de Paris, d’Elena Chudinova, fait un tabac dans les librairies de Russie. L’auteur imagine la France en 2040, sous l’emprise de l’Islam, devenu majoritaire et proclamé religion d’Etat, avec application de la charia. Un groupe de chrétiens se lance dans la résistance armée.(2)

On remarque que l’Islam est chaque fois associé à la violence en faisant l’impasse sur les textes sur la violence occidentalo-judéo-chrétienne qui est apocalyptique. Entre immigration et conversions, la religion musulmane fait de plus en plus d’adeptes sur le Vieux Continent. Voilà trempé dans le vitriol l’état d’esprit des biens-pensants européens qui dénient à l’Islam tout apport civilisationnel, le contenant dans un catalogue de règles antidémocratiques et surtout qui asservissent la femme; cheval de bataille de l’Europe qui veut libérer la musulmane pour en faire un objet, certes libre mais esclave d’une vision matérialiste et consumériste qui lui fait perdre son rôle de matrice de la cohésion familiale et partant responsable de l’effritement des valeurs de la société occidentale. Pourtant, à toutes les époques il s’est trouvé des penseurs, des poètes, des intellectuels, en un mot, occidentaux qui ont loyalement décrit l’Islam.

Alphonse de Lamartine (1865) a écrit: «Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mohammed! A toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand?» Georges Bernard Shaw, protestant, dramaturge, prix Nobel de littérature en 1925, disait du Prophète Mohammed, dans l’Islam authentique,1935: «J’ai toujours eu une grande estime pour la religion prêchée par Mohammed parce qu’elle déborde d’une vitalité merveilleuse. Elle est la seule religion qui me paraît contenir le pouvoir d’assimiler la phase changeante de l’existence, pouvoir qui peut la rendre si alléchante à toute période. J’ai étudié cet homme merveilleux, et, à mon avis, loin d’être un antéchrist, il doit être appelé le Sauveur de l’humanité.»

A défaut de citer tous les spécialistes de l’Islam conquérant, citons un deuxième intellectuel qui a idéologisé la croisade contre l’Islam, Bernard Lewis, dont la plus grande majorité de sa carrière l’avait fait connaître à l’époque comme un spécialiste de la Turquie qui, au passage, ne reconnaissait pas en tant qu’historien la doxa occidentale là aussi, qui veut que les Arméniens aient subi un génocide de la part des Turcs. Depuis, il a enfourché, le dada de la croisade contre l’Islam.

Ce brusque revirement sur le tard de Bernard Lewis qui se mit à attaquer lui permit de servir de référence à l’adminsiration américaine sous Goerges Bush. Examinons l’analyse d’Alain Gresh du Monde Diplomatique à ce propos : « M.Bolkestein a déclaré incompatibles au début des années 1990 les valeurs des immigrés musulmans et celles de son pays. Evoquant récemment le projet d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et la «pression migratoire», il mettait en garde: «Si cela devait arriver, la libération de Vienne, en 1683, n’aurait servi à rien.» Nous «les» avions arrêtés à Poitiers…Nous «les» avions arrêtés devant Vienne…Nous «les» arrêterons encore…Pour renforcer sa démonstration, il citait l’historien Bernard Lewis: «L’Europe sera musulmane d’ici à la fin du siècle.»(3)

«(…) Depuis l’accession de M.George W.Bush à la présidence des Etats-Unis, Bernard Lewis est devenu un conseiller écouté, proche des néoconservateurs, notamment de M.Paul Wolfovitz. (..) Pourtant, sans réduire ses recherches à ses engagements, les uns comme les autres sont traversés par un fil rouge: le monde musulman est pétrifié dans une opposition fondamentale à l’Occident. Dès 1957, il « découvre » le choc des civilisations: Les ressentiments actuels des peuples du Moyen-Orient se comprennent mieux lorsqu’on s’aperçoit qu’ils résultent, non pas d’un conflit entre des Etats ou des nations, mais du choc entre deux civilisations. Commencé avec le déferlement des Arabes musulmans vers l’Ouest et leur conquête de la Syrie, de l’Afrique du Nord et de l’Espagne chrétiennes, le « grand débat », comme l’appelait Gibbon, entre l’Islam et la chrétienté s’est poursuivi avec la contre-offensive chrétienne des Croisades et son échec, puis avec la poussée des Turcs en Europe, leur farouche combat pour y rester et leur repli. Depuis un siècle et demi, le Moyen-Orient musulman subit la domination de l’Occident – domination politique, économique et culturelle, même dans les pays qui n’ont pas connu un régime colonial (…). Je me suis efforcé de hisser les conflits du Moyen-Orient, souvent tenus pour des querelles entre Etats, au niveau d’un choc des civilisations.» (…) «Le coeur de l’idéologie de Bernard Lewis à propos de l’Islam est que celui-ci ne changera jamais, souligne Edward Saïd, (…) que toute approche politique, historique ou universitaire des musulmans doit commencer et se terminer par le fait que les musulmans sont des musulmans.» Et sans doute quelque scientifique américain découvrira bientôt un gène de l’Islam, gène qui expliquera ce qui «les» différencie du reste de l’humanité civilisée.(3)

Alors comment les différents Etats européens doivent réagir vis-à-vis de ce phénomène? Et surtout quelle est la position de cette coalition impérialiste et sioniste qui domine, tire les ficelles et tente d’orienter nos sociétés. Devant cette veillée d’armes entretenue entre un Islam piètrement défendu en se focalisant sur l’accessoire et en oubliant l’essentiel, comment aller vers l’autre avec une parole désarmée et se mobiliser et à mettre les moyens pour ouvrir les canaux de dialogue et de communication entre l’ensemble des citoyens, pour mieux se connaître, se comprendre, dissiper les peurs, les préjugés et les malentendus et oeuvrer ensemble à construire la nouvelle communauté internationale.

Les musulmans ont besoin de retrouver l’essence du message originel. Ils ont besoin d’un nouveau souffle capable de faire en sorte que la Foi ne se refroidisse pas en rites pervertis par les hommes. Ils ont besoin de nouveaux Djamel Eddine Al Afghani qui seront de leur temps des penseurs qui pensent non pas en fonction de la doxa occidentale, mais en fonction d l’apport réel à la communauté humaine . Nous devons tourner le dos aux exégèses auto-proclamés ces intellectuels européens d’origine arabe qui s’autorisent au nom de leur racine et de leur « Islam dit des Lumières », et qui , en voulant plaire voire se faire une « place au soleil en Occident » font assaut d’allégeance pour présenter, en fait, un Islam soft discrédité, sans aspérité un Islam édulcoré où la foi s’est refroidie en rites et en folkhlore. une grande partie Pour être crédibles, il nous faut l’être d’abord chez nous en militant pour l’avenir de sociétés endogènes fascinées par l’avenir. Malek Bennabi disait que les sciences morales, sociales et psychologiques sont aujourd’hui plus nécessaires que les sciences de la matière qui constituent plutôt un danger dans une société où les hommes restent ignorants d’eux-mêmes. Mais il est infiniment plus difficile de connaître et de faire de l’homme une civilisation que de fabriquer un moteur ou d’habituer un singe à porter une cravate….(4) Nous sommes d’accord.

1.André Malraux, le 3 juin 1956 Valeurs Actuelles n° 3395 paru le 21 Décembre 2001-

2.Eric Conan, Christian Makarian, Enquête: montée de l’islam en Europe. L’Express 26/01/2006

3.Alain Gresh: Bernard Lewis et le gène de l’Islam. Le Monde Diplomatique

4.Malek Bennabi : Vocation de l’Islam. p. 32. Rééditions Anep 2006.

Pr Chems Eddine CHITOUR

Blog Chitour, 3 jui 2009

Tags : Islam, Europe, islamophobie, extrême droite, crise financière, racisme,