Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 janvier 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Déplacements du Secrétaire général

Le Secrétaire général prend part demain à la cérémonie organisée pour lancer le nouveau rôle de Lisbonne comme « Capitale verte européenne ». Ce titre, attribué par la Commission européenne, honore les villes qui ont montré la voie pour une vie urbaine écologiquement saine.

La cérémonie marquera aussi le lancement de la Décennie de l’action climatique sur la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris. Dans une autre manifestation liée à la désignation de Lisbonne comme « Capitale verte européenne » en 2020, le Secrétaire général assistera à l’inauguration d’une installation interactive intitulée « Un » à l’Océanarium de Lisbonne. La Conférence des Nations Unies sur les océans aura lieu cette année dans la capitale portugaise, au mois de juin.

Le Président et le Premier Ministre du Portugal, ainsi que le maire de Lisbonne, le Commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche et le Vice-Président de la Commission européenne sont parmi les personnalités qui prendront part à ces manifestations.

Lundi 13 janvier, le Secrétaire général ira à Pau, en France, pour participer à un dîner de travail organisé par le Président Emmanuel Macron dans le cadre d’un sommet avec les Chefs d’État du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, tous membres du G5 Sahel. MM. Joseph Borrell de l’Union européenne, Charles Michel du Conseil européenne, Moussa Faki de l’Union africaine et Mme Louise Mushikiwabo de l’Organisation internationale de la Francophonie devraient être présents. Les participants au dîner vont parler du règlement de la crise au Sahel grâce au renforcement de la collaboration internationale sur les questions de sécurité, humanitaire et de développement.

Le Secrétaire général devrait être de retour à New York mardi prochain.

Déplacements des hauts fonctionnaires de l’ONU

La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, arrive ce dimanche à Dakar, au Sénégal, en prélude à une visite d’une semaine qui la mènera aussi en Guinée-Bissau, au Niger, au Nigéria et au Burkina Faso.

Dans ses réunions avec les leaders nationaux et régionaux, Mme DiCarlo compte parler de la sécurité et de la situation politique et humanitaire dans la région et voir comment l’ONU peut renforcer son appui aux efforts déployés dans les domaines de la paix, de la sécurité et de la stabilité, y compris la lutte contre le terrorisme.

Haïti

Ce dimanche marquera le dixième anniversaire du moment où, à 16 h 53, un tremblement de terre d’environ 35 secondes a changé la face d’Haïti.

Dans un message vidéo publié aujourd’hui, le Secrétaire général rend hommage à la mémoire des centaines de milliers d’Haïtiens qui ont perdu la vie et aux millions d’autres qui ont perdu leur maison, des membres de leur famille et bien plus encore dans ce tremblement de terre dévastateur. Le Secrétaire général a aussi honoré la mémoire des 102 collègues de l’ONU qui ont perdu la vie ce jour-là et a renouvelé l’engagement des Nations Unies à aider Haïti et son peuple à bâtir un avenir meilleur.

Dimanche prochain, à Port-au-Prince, tout le personnel de l’ONU en Haïti est invité à assister à une cérémonie commémorative sur le site de l’hôtel Christopher qui abritait à l’époque le siège de l’opération de maintien de la paix des Nations Unies et qui s’est effondré lors du tremblement de terre. Le Sous-Secrétaire général de l’ONU, M. Miroslav Jenča, sera le haut fonctionnaire qui représentera l’ONU à la cérémonie et autres manifestations commémoratives organisées par le Gouvernement haïtien.

La semaine prochaine, un certain nombre d’autres manifestations auront lieu pour marquer l’anniversaire. Lundi à Tunis, l’ONU inaugurera le hall Hedi Annabi, à la mémoire du Chef de l’opération de maintien de la paix en Haïti, mort quand l’hôtel Christopher s’est effondré. Hedi Annabi a été pendant longtemps Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix ici au Siège de l’ONU. À Genève, mercredi, une autre manifestation aura lieu au Palais des Nations avec entre autres participants, le Ministre haïtien des affaires étrangères.

Enfin le vendredi 17 janvier, le Secrétaire général prendra part à une cérémonie ici au Siège avec les représentants des pays qui ont perdu leurs ressortissants en Haïti. Ceux qui souhaitent rendre hommage aux victimes pourrait aussi visiter le mémorial qui, venu d’Haïti, a été installé sur la Pelouse Nord pour honorer la mémoire de tous les collègues qui sont morts ce jour-là, il y a 10 ans.

République démocratique du Congo (RDC)

Un nouveau rapport indique que les tueries, les viols et les autres formes de violence contre la communauté hema dans la province de l’Ituri s’apparentent peut-être à des crimes contre l’humanité.

Le rapport, qui est le fruit d’une enquête du Bureau conjoint des droits de l’homme en RDC, indique que les groupes armés lendu sont de mieux en mieux organisés pour mener des attaques et que l’un de leurs objectifs est de prendre le contrôle des terres et des ressources appartenant aux Hema.

Entre décembre 2017 et septembre de l’année dernière, au moins 700 personnes ont été tués et 168 autres blessés pendant des affrontements interethniques entre Hema et Lendu. Au moins 142 personnes ont subi des violences sexuelles. Les actes de représailles des Hema contre les Lendu sont aussi documentés.

Le rapport exhorte les autorités à mener une enquête impartiale et indépendante sur la violence et à garantir le droit des victimes à la réparation et leur accès aux soins médicaux et psychosociaux.

Éthiopie

Les agences humanitaires indiquent qu’en raison de la crise climatique et d’autres crises créées par l’homme, quelque 8,4 millions de personnes ont besoin d’aide. C’est ce que confirme le rapport rédigé par l’ONU et d’autres partenaires, en consultation avec le Gouvernement éthiopien.

La plupart des gens dans le besoin vivent dans les régions d’Oromia, de Somali et d’Amhara.

Le Plan de réponse humanitaire pour 2020 est en train d’être finalisé.

El Salvador

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a salué aujourd’hui la nouvelle loi salvadorienne sur la protection des déplacés.

La loi ouvre à des dizaines de milliers de victimes des déplacements forcés dans le pays l’accès à une aide humanitaire vitale et au rétablissement de leurs droits, y compris le droit à la justice. La loi ouvre aussi la voie à la création d’un système national global réunissant un large éventail d’institutions publiques pour répondre aux déplacements forcés et les prévenir.

Le texte a été rédigé avec l’appui technique du HCR, en conformité avec les Principes directeurs de l’ONU sur les déplacements internes.

Jeux Olympiques

Le HCR doit être félicité pour avoir reçu la Coupe olympique du Comité international olympique pour l’aide qu’il apporte aux réfugiés et aux communautés d’accueil, à travers le sport.

En acceptant son prix, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a déclaré que la Coupe est un hommage aux personnes et aux communautés déplacées que le HCR sert, qui comprennent le pouvoir de transformation du sport et ont saisi les occasions qui leur ont été offertes. Le CIO a créé une deuxième équipe olympique de réfugiés qui prendra part aux Jeux olympiques d’été en 2020.

Contributions financières

Le 3 janvier, alors que beaucoup de gens étaient encore en vacances, les trois premiers États membres payaient déjà leur contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2020. Aujourd’hui, l’Inde s’est ajoutée à l’Arménie, au Portugal et à l’Ukraine.

Par ailleurs, 146 pays avaient payé l’intégralité de leur contribution au budget 2019.

UN Press Release, 10 jan 2020

Tags : Antonio Guterres, Rosemary DiCarlo, Haïti, République démocratique du Congo (RDC), Ethiopie, El Salvador, Jeux Olympiques,

La Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en garde contre des invasions de Criquets pèlerins au Yémen et dans la Corne de l’Afrique

Les dégâts causés aux cultures par de mauvaises conditions climatiques à l’origine de la multiplication et de la propagation des Criquets pèlerins

ROME, Italie, 25 juillet 2019/ — La saison estivale de reproduction des Criquets pèlerins, amplifiée par de fortes pluies, peut représenter une grave menace pour les zones de production agricole au Yémen, au Soudan, en Erythrée et dans certaines parties de l’Ethiopie et du Nord de la Somalie lors des trois prochains mois, a averti aujourd’hui la FAO. Cela pourrait également avoir des répercussions négatives sur les rendements saisonniers agricoles et sur les économies locales, en affectant la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations dans les pays concernés.

Cette année, des opérations de contrôle intensives sur le terrain et par voie aérienne ont été effectuées en Iran (sur 712 000 hectares), en Arabie Saoudite (sur 219 000 hectares) et au Soudan (sur 105 000 hectares) et ont permis de réduire la présence de Criquets pèlerins. Néanmoins, ces opérations n’ont pas réussi à empêcher complètement la formation d’essaims et le déplacement de ces derniers vers les zones traditionnelles de reproduction estivales au Yémen, au Soudan, dans la Corne de l’Afrique et le long de la frontière indo-pakistanaise.

Il existe un risque modéré, voire élevé que la situation des Criquets pèlerins s’aggrave dans l’intérieur du territoire yéménite et sur le littoral du pays, ainsi qu’à l’intérieur du territoire soudanais, ce qui aurait pour effet de former des essaims qui menaceraient la production agricole d’ici la fin de l’été. Ce phénomène serait suivi par des augmentations d’essaims le long de la mer Rouge, au cours de la prochaine saison hivernale débutant en Novembre.

Le Yémen, pays touché actuellement par la pire crise humanitaire au monde, est le plus concerné et à risque d’une infestation généralisée de bandes larvaires et de fortes pluies pouvant entraîner des formations d’essaims, et ce, dès cette semaine, ce qui pourrait avoir pour effet de voir émerger une autre génération de reproducteurs d’ici la fin du mois d’août, si les conditions climatiques demeurent favorables à la reproduction des criquets.

Au pire des cas, en automne, les essaims de criquets pourraient migrer du Yémen vers la Corne de l’Afrique pour finalement atteindre le Kenya d’ici la fin de l’année, à moins que des mesures préventives de contrôle ne soient prises de manière urgente dans la région. La dernière invasion de Criquets pèlerins au Kenya remonte à 2007 et des opérations de contrôle aériennes ont été nécessaires afin de reprendre le contrôle de la situation.

Au Nord-Est de la Somalie, des essaims matures de criquets ont été signalés à divers endroits ces dernières semaines. Ces derniers ont provoqué des dégâts majeurs sur les cultures. Des bandes larvaires sont maintenant en train de se former le long de la côte Nord-Ouest et probablement sur la côte Nord-Est à partir des œufs laissés par les essaims. Cette situation pourrait donner lieu à la création de nouveaux essaims d’ici la fin août.

Des phénomènes semblables devraient apparaître dans l’Est de l’Ethiopie, lorsque des groupes de criquets adultes vont avoir l’occasion de partir de la région Amhara au Nord du pays vers les zones de reproduction estivales à l’Ouest de l’Erythrée et à l’intérieur du territoire soudanais.

Au Soudan justement, nombreuses sont les populations adultes de criquets à être présentes dans la Vallée du Nil, tandis que des populations adultes sont apparues récemment et de manière dispersée sur la côte de la mer Rouge et au Nord du Kordofan, là où les reproductions estivales ont lieu.

Des créatures dangereuses

Après être devenus aériens, des essaims regroupant plus de dix millions de criquets peuvent parcourir jusqu’à 150km par jour, le vent aidant. Les Criquets pèlerins (Schistocerca gregaria) ont une durée de vie d’environ trois mois et un Criquet pèlerin femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs. Un Criquet pèlerin adulte consomme une quantité de nourriture fraîche équivalente à son propre poids chaque jour – soit près de deux grammes par jour. Un tout petit essaim consomme la même quantité de nourriture en une journée que près de 35 000 personnes.

Il est nécessaire d’agir de manière urgente afin de prévenir la propagation des criquets et de sauver les cultures

Des opérations de contrôle urgentes des Criquets pèlerins sont indispensables afin de protéger les cultures et d’atténuer les risques d’invasions au Yémen et d’empêcher les essaims de criquets d’envahir les pays voisins.

Au Yémen, les opérations de contrôle sont freinées par l’insécurité qui prévaut dans les zones de reproduction des criquets et par le manque d’équipements et de fonds opérationnels. Afin de remédier partiellement à la situation, la FAO a pu mobiliser 100 000 dollars grâce au soutien de la Belgique à travers le Fonds spécial pour les activités d’urgence et le relèvement (SFERA) et 200 000 dollars issus de ses propres ressources afin de mettre en œuvre une campagne anti-criquets. La FAO travaille déjà à mettre en place des mesures urgentes afin de renforcer les opérations de surveillance et de contrôle dans les zones de reproduction.

L’agence onusienne a également commencé à acquérir de l’équipement supplémentaire en vue de renforcer les capacités du Ministère de l’agriculture, afin de mieux contrôler les populations de criquets dans les zones infestées. De plus, la FAO a lancé un appel général en direction de la communauté internationale.

Les premiers bénéficiaires sont les agriculteurs, les éleveurs de bétail et les populations nomades vivant dans les zones infestées. L’objectif étant de protéger leurs moyens d’existence et d’empêcher les éventuels dégâts que pourraient causer des invasions de criquets plus importantes sur leurs productions agricoles et leurs pâturages. Cette initiative bénéficierait à près de 100 000 personnes dans les provinces de Lahij, de Shabwah, d’Hadramout, d’Abyan, de Sana’a et d’Al-Hodeidah en sauvant leurs cultures, ce qui aurait pour effet de réduire les pertes agricoles et par conséquent de réduire le taux de faim et de pauvreté dans les zones rurales déjà impactées par le conflit en cours.

Si le Soudan est mieux équipé et préparé que certains autres pays de la région, la situation politique actuelle du pays peut jouer en sa défaveur et diminuer l’efficacité des opérations mises en œuvre cet été. Les capacités en Erythrée, en Ethiopie et dans le Nord de la Somalie sont également relativement limitées.

Etant donné la gravité de la situation actuelle des criquets, tous les pays se doivent de surveiller les conditions de leurs champs en organisant régulièrement des inspections sur le terrain et en prenant les mesures de contrôle nécessaires lorsque des invasions importantes de criquets sont détectées.

La FAO propose un Service d’information sur le Criquet pèlerin, qui reçoit et analyse les données provenant des pays affectés par les criquets afin d’évaluer la situation actuelle des criquets, de fournir des prévisions et, lorsque nécessaire, d’émettre des avertissements et des alertes destinées à tenir au courant la communauté internationale des développements et menaces liés aux criquets.

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