Maroc : Nadia Jalfi, un relais de la DGED en Espagne

Maroc, Espagne, Nadia Jalfi, Gustavo de Arístegui, DGED, services secrets, espionnage, lobbying,

La femme d’Arístegui a aidé les services secrets marocains
-Quelque 150 courriels de l’épouse de l’ancien porte-parole du PP Foreign révélés
-Les ‘e-mails’ traitaient de sujets tels que l’image de presse du conflit du Sahara
-Son contact était le chef de cabinet du chef du renseignement étranger
Rabat a bloqué la diffusion de messages sur Twitter, mais ne les dément pas

Le diplomate et cinéaste espagnol « nous propose de capter en images, de manière pertinente, la souveraineté historique du Maroc sur le Sahara . Il affirme détenir des documents inédits à ce sujet. Il n’est pas nécessaire d’expliquer le bénéfice que nous pourrions tirer d’un projet de cette nature.

Celle qui écrit ces lignes à Rabat depuis sa messagerie Yahoo , au retour d’un voyage à Madrid fin 2008, c’est Nadia Jalfi . Ils sont envoyés à l’une des trois adresses mail ouvertes par Mourad el Ghoul . Il s’agit du directeur de cabinet du directeur de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), les services secrets étrangers marocains. La visite à Madrid, rappelle-t-il dans le message, a été effectuée après avoir obtenu « l’accord de principe » d’El Ghoul.

Le profil anonyme qui depuis le 2 octobre a révélé, via Twitter , des centaines de documents et de mails confidentiels de la diplomatie marocaine et de la DGED a mis en ligne le 16 janvier environ 150 mails envoyés ou reçus, entre 2008 et 2011, par Nadia Jalfi et El Ghoul. Les deux sont sur la base du prénom et sont écrits en français. De ses lectures on déduit que pendant ces trois années Jalfi a entretenu une relation étroite avec la DGED.

Peu de temps après ce post, Twitter a suspendu le compte de l’usurpateur du nom du sélectionneur de l’équipe nationale du Pays de Galles ( @chris_coleman24 ). Les autorités marocaines ont pris des dispositions pour que ce profil soit fermé, mais elles n’ont pas nié l’authenticité des documents qu’elle a mis au jour. Seul un homme d’affaires de la presse marocaine, Ahmed Charai , qui apparaît dans des centaines de courriels, a écrit qu’ils avaient été manipulés, mais sans préciser pourquoi.

Nadia Jalfi a épousé, en octobre 2010, Gustavo de Arístegui , 51 ans, alors porte-parole des Affaires étrangères du Groupe populaire au Congrès des députés. Leur relation amoureuse avait commencé deux ans plus tôt. De Arístegui est ambassadeur d’ Espagne en Inde depuis 2012 .

‘Travail de milieu de gamme’

« Nadia occupait un poste de milieu de gamme dans une agence de communication à Rabat, qui recevait des commissions d’administrations et d’entreprises privées », raconte une personne proche de l’épouse de l’ambassadeur et désignée par elle pour répondre aux questions d’EL MUNDO.

« Il était en correspondance avec plusieurs clients, mais il ne connaît pas cet El Ghoul », ajoute cette même source, qui nie toute relation avec la DGED. « Certains des e-mails publiés ont été manipulés », précise-t-il, sans expliquer pourquoi. « Beaucoup de leurs clients souhaitaient que je les aide à promouvoir, via la presse européenne, des événements qui se déroulaient au Maroc, comme le Festival du film de Marrakech », précise-t-il.

Nadia Jalfi « a cessé de travailler pour cette agence en 2008, bien qu’elle ait encore fait quelques collaborations sporadiques en 2009 », poursuit la même personne. « Si des mails ultérieurs sont apparus, c’est probablement parce que, par routine, certains de ses interlocuteurs ont continué à s’adresser à elle », soupçonne-t-elle. « Rien de ce qu’elle a fait n’est étrange ou illégal », souligne-t-il.

Nadia Jalfi a travaillé ces années-là pour l’ agence Mena Media Consulting , qui appartenait à l’homme d’affaires saoudien Othman Al Omeir, avec des investissements dans la presse au Maroc. L’agence a ensuite été rachetée par Fouad Ali el Himma , le bras droit du roi Mohamed VI, selon les médias marocains.

Une partie de l’activité professionnelle de Nadia Jalfi a été consacrée à essayer de faire connaître les aspects positifs du Maroc, en proposant par exemple aux radios espagnoles de diffuser leurs programmes vedettes en direct de Rabat. Il a envoyé ces invitations en coordination avec El Ghoul, selon les courriels divulgués.

D’autres invitations ont été adressées à des directeurs de journaux espagnols et ont consisté en un voyage éclair à Rabat pour avoir une longue conversation informelle avec Yassine Mansouri , directeur de la DGED. À une occasion, El Ghoul a présenté Nadia Jalfi à un interlocuteur français en tant qu' »attachée de presse » chargée de préparer la visite et d’accompagner le journaliste.

Le Sahara, sujet récurrent

Le Sahara occidental, cette ancienne colonie espagnole aux mains du Maroc depuis près de 40 ans, occupe une place importante dans la correspondance de Nadia Jalfi. Le 16 octobre 2008, il envoie un mail à El Ghoul pour son approbation et publication par l’agence de presse officielle ( MAP ). Elle y raconte la visite à Rabat de Pedro Sanz , président de La Rioja , qu’elle a contribué à organiser. L’invité espagnol estime que « la solution la plus logique et la seule viable pour résoudre le conflit du Sahara est une large autonomie », comme celle proposée par le Maroc.

Le 17 décembre de la même année, Nadia Jalfi reçoit un mail d’un journaliste du magazine italien Tempi , dont elle a également organisé la visite au Sahara. Il annonce qu’il tiendra sa promesse en publiant un rapport « de trois pages consacré aux anciens membres du Polisario qui ont rejoint le Maroc après de mauvaises expériences dans les camps de réfugiés ».

Deux ans plus tard, le 18 décembre 2010, El Ghoul confie à Nadia Jalfi que la chaîne de télévision américaine Fox News a enfin mis en ligne sur son site Internet un article « concernant les liens entre le Polisario et Al-Qaïda au Maghreb islamique « . Il vous exhorte à « le divulguer le plus possible à vos contacts ». Un mois plus tôt, le coordinateur antiterroriste du département d’État , Daniel Benjamin , avait cependant nié tout lien entre le Polisario et le terrorisme.

« Pourriez-vous mobiliser vos contacts médias en France pour prendre la parole et couvrir l’événement ? », demande El Ghoul à Nadia Jalfi le 12 janvier 2011, dans l’un des derniers mails échangés. Il s’agit pour les médias français de se faire l’écho de la conférence de presse que l’avocat Michel de Guillenchmidt a donnée le 17 janvier pour dénoncer « la manipulation haineuse » de la presse espagnole.

Après le démantèlement du grand camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en novembre 2010, l’agence Efe et plusieurs journaux espagnols (EL MUNDO, El País, La Vanguardia , etc.) ont publié une photo d’enfants palestiniens dans un hôpital de Gaza , se faisant passer pour Enfants sahraouis à l’ hôpital El Ayoun . Dans le flot d’instantanés envoyés à la presse par des individus du Sahara, auxquels la presse étrangère a opposé son veto, cette photographie a glissé. La plupart des journaux ont reconnu leur erreur et ont présenté leurs excuses à leurs lecteurs.

Les autorités marocaines n’étaient pas satisfaites de cela. Ils ont donné instruction à la DGED de rechercher à Gaza deux parents et un enfant palestinien qui s’en sont sortis vivants et de les transférer à Rabat, où ils ont exprimé leur indignation face à la manipulation. Au consulat d’Espagne , ils ont obtenu des visas Schengen avec lesquels ils se sont rendus à Madrid, Paris et Bruxelles , où ils ont donné des conférences de presse, accompagnés d’avocats, et déposé une plainte.

« Si Nadia avait été espagnole ou italienne, elle n’aurait pas été sous le commandement d’un espion », explique un ancien agent secret espagnol. « En Europe, si les pouvoirs publics veulent faire du lobbying à l’étranger pour améliorer leur image sur une certaine question, ils n’ont pas recours à un service secret », ajoute-t-il. « Mais au Maroc, c’est différent ; dès qu’on touche au Sahara, les services sont omniprésents », conclut-il.

El Mundo, 02/02/2015

#Maroc #Espagne #Nadia_Jalfi #Nadia_Khalfi #Lobbying #Espionnage #DGED #Mourad_el_ghoul

Guerre secrète des renseignements marocains contre l’Algérie (3/3)

Le Makhzen et l’alliance du terrorisme avec la mafia de la drogue

l’implication de la Gendarmerie Royale est sans cesse citée et souvent, lors d’arrestations de membres de réseaux de drogue, le nom de hauts officiers de la gendarmerie royale est évoqué. Le meilleur exemple est l’affaire dite de Nador, dans le sud-est marocain, où le réseau, composé de 67 personnes, avait été appuyé par 29 membres de la Marine Royale, 17 personnes relevant de la Gendarmerie royale et 23 de Forces de réserves, ainsi qu’un membre des Forces Armées Royales.

La presse et les sites marocains ont rapporté que mon livre intitulé « Les torrents de la corruption et la poussée (avancée) de Ben Laden en Algérie », vise le front Polisario comme l’a publié auparavant le site « Hespress » le 17 février 2009. Ce site prétend que j’ai découvert des dossiers impliquant le front Polisario dans le terrorisme. De son coté le journal « Maroc poste », qui parait à New York et protégé par les membres du congrès marocain, a publié également le 26 février 2009 une information sur ce point. Pour sa part le journal marocain « El Sabah » est revenu sur le livre dans sa première page (la Une) dans son numéro du 01 mai 2009, en le décrivant comme un rapport qui implique le Polisario dans le terrorisme. Mon livre a été également sujet de mémoire de fin d’études sans qu’il soit distribué dans les bibliothèques ou librairies. On cite le cas de l’étudiant nommé Abdallah Barakellah qui a traité le livre dans son mémoire de fin d’études en 2010 à l’école supérieure de l’administration du Maroc. Cet étudiant a été encadré par le docteur Abdelwahed Elnacer. Le mémoire est intitulé « Les perspectives de l’initiative marocaine sur l’autodétermination ». Suite à ce tapage médiatique qu’a soulevé ce livre, de nombreuses parties m’ont contacté pour son édition et sa publication. Je cite dans ce contexte l’initiative de Abderahmane Berrada le directeur général (DG) de la société « Hespress ». En effet, après la publication d’un exemplaire du livre aux Etats-Unis d’Amérique, M. Berrada m’a demandé de lui envoyer un exemplaire, une demande que j’ai satisfaite. Ainsi, je lui envoyé par mail deux exemplaires un pour lui et un autre pour son ami le docteur Mekkaoui. Soulignant dans ce contexte que ce dernier m’a même demandé de changer le titre du livre et m’a proposé dans ce sens un titre plus sensible, à savoir : « Les généraux d’Algérie de la corruption au terrorisme ». Le Dr Mekkaoui m’a demandé en outre d’ajouter au moins un chapitre sur mon expérience militaire et sur ce que j’ai vécu durant les années quatre-vingt-dix, et ce, afin de le publier par un centre d’études en Espagne, ce que j’ai refusé à cette époque là. Ainsi les choses sont arrivées à une impasse vu que le livre n’a pas satisfait tous leurs désirs du Makhzen vis-à-vis de l’institution militaire algérienne, d’autant plus qu’il contient des renseignements sur le front Polisario comme ils le prétendent.

1- Corrompre certains militants de la cause sahraouie pour les impliquer dans la thèse marocaine et cela par l’argent ou de hauts postes de responsabilité.

Des informations rapportées par des sources crédibles assurent que ceux qui ont annoncé leur rébellion contre le front Polisario et qui ont soutenu la thèse marocaine ont obtenu en contrepartie de l’argent et des logements. Par ailleurs, des postes de responsabilité ont été promis aux personnalités distinguées, mais aussi de l’argent et des résidences de luxe. Il suffit dans ce contexte citer Ould Souilem qui a été proposé pour occuper le poste d’ambassadeur du Maroc en Espagne. Comme ce fut toujours le cas, les services secrets marocains ne ménagent aucun effort pour atteindre les leaders du front Polisario pour gagner leur appui quelque soit le prix afin de créer un équilibre entre les sahraouis notamment dans les camps de réfugiés à Tindouf. Et ce pour déplacer le conflit à l’intérieur du Sahara Occidental et entre les sahraouis. Ce qui par ricochet rendraient beaucoup de services qui pourraient devenir gratuits dans le cas du respect. Plus loin encore, les marocains avec qui je me suis entretenu lors de ma visite au Sahara Occidental se sont dit écœurés par les importantes sommes d’argent offertes aux revenus des camps de réfugiés à leur détriment comme des sahraoui et des frontaliers. Pire encore, certains estiment que les sommes touchées par Ould Souilem pourraient servir à créer 10 associations et organiser des centaines de rencontres internationales pour soutenir la thèse marocaine. Parmi les dernières manœuvres marocaines ce qu’elles rapportent sur l’affaire du dénommé Ould Sidi Mouloud apparu dans un moment caractérisé par un grand tapage médiatique suite à mes investigations dans la région de Dakhla. Ces investigations que j’ai menées en tout professionnalisme, indépendance et transparence m’ont démontré que les Sahraoui ne croient qu’en une chose : l’autodétermination. Ould Sidi Mouloud a créé ce scénario urgent qui n’a pas été bien étudié pour amortir le choc qu’a subi le Makhzen et les services secrets marocains, après que je leur ai prouvé que je suis un algérien que nul ne peu acheter ou vendre. (Un algérien qu’on ne peut pas corrompre). Ainsi Ould Souilem se retrouvé comme un pompier qui a accouru pour éteindre le feu qu’a dévasté le Makhzen après le succès de l’opération d’infiltration et faire entendre la voix des sahraouis au plus haut niveau à travers le plus grand journal dans le monde arabe à savoir « Echourouk ».

1- Le financement du terrorisme par la rente de la drogue et le trafic d’armes

De nombreux rapports sécuritaires ont confirmé que le terrorisme et ce qui est appelé « l’organisation d’Al Qaida au Maghreb Islamique » (AQMI) est impliquée dans le trafic de drogue provenant du Maroc. Soulignant dans ce contexte que la quasi totalité de la drogue circulant en Algérie provient de ce royaume. Lors d’un séminaire qui a eu lieu à Sétif le 26 juin 2010, le directeur de l’Office National de Lutte Contre la Drogue (ONLCD) a estimé que 75 % de la drogue circulant dans notre pays provient du maroc. Rappelant par ailleurs que ce pays produit à lui seul 60 % de la drogue au niveau mondial. Le directeur de l’ONLCD, M. Abdelmalek Sayeh a indiqué, par ailleurs, dans une déclaration à la presse le 28 février 2010 que « la relation entre les trafiquants de drogue et les groupes terroristes n’est pas un secret ». Il a ajouté dans le même sens que les trafiquants qui transportent le haschich et même la cocaïne sont équipés par les groupes terroristes afin de les aider à transporter les armes.

Le dernier scandale enregistré en matière de trafique de drogue par Al Qaida remonte au 26 février 2010. À ce moment là les services de sécurité mauritaniens ont dressé sur les frontières mauritano-maliennes une embuscade à un groupe terroriste lourdement armé qui assurait la sécurité d’une camionnette transportant du haschich. Selon des sources militaires, ces terroristes appartiennent à l’organisation Al Qaida. Ainsi le financement marocain du terrorisme est confirmé par de nombreuses preuves irréfutables. Et ce, sans parler du trafic d’arme dans lequel est impliqué le réseau Belairedj ainsi que d’autres réseaux qui ne sont pas encore démantelés. On cite dans ce contexte le démantèlement par les gardes frontaliers algériens à Bechar d’une opération de trafic d’armes. Lors de cette opération 35 tonnes de kif en provenance du Maroc ont été saisies. Cette opération est considérée comme l’une des plus réussies contre l’alliance du terrorisme avec la mafia de la drogue. La drogue est devenue la principale source de financement du terrorisme dans la région du Sahel et dans le Sahara. Ses rentes dépassent 100 millions d’euros. A ceci s’ajoute l’argent des rançons provenant des enlèvements des étrangers dans la région du Sahel. Ces enlèvements ont apporté plus 50 millions d’euros à la caisse du sanguinaire Droudkal selon des rapports officiels algériens, cités par une feuille présentée par l’Algérie via le conseiller auprès de la présidence de la république, Rezak Barra, lors de la deuxième rencontre des Nation Unies qui s’est déroulée à New York le mois de septembre dernier, et qui a débattu de la stratégie internationale antiterroriste. Pour rappel, l’implication de la Gendarmerie Royale est sans cesse citée et souvent, lors d’arrestations de membres de réseaux de drogue, le nom de hauts officiers de la gendarmerie royale est évoqué. Le meilleur exemple est l’affaire dite de Nador, dans le sud-est marocain, où le réseau, composé de 67 personnes, avait été appuyé par 29 membres de la Marine Royale, 17 personnes relevant de la Gendarmerie royale et 23 de Forces de réserves, ainsi qu’un membre des Forces Armées Royales. Il y a, ainsi des officiers marocains impliqués dans des affaires de trafic de drogue. Certains de ces officiers ont le grade de colonel, tels que ceux qui ont été arrêté en 2007. En effet le chef de la Garde Royale, ainsi que le chef de la Gendarmerie Nationale Marocaine qui a le grade de colonel ont été accusés de trafic de kif traité. La perquisition du domicile de ce dernier a permis de mettre la main sur une importante quantité de haschich ainsi qu’une grande somme d’argent estimée à plus de 135 milliards de dirhams. Huit autres officiers appartenant au même réseau ont été également arrêtés pour trafic de drogue et blanchiment d’argent. Ceci n’est que la partie apparente de l’iceberg. Il faut souligner par ailleurs que certains officiers impliqué dans le trafic de drogue ne sont pas estés en justice vu leurs relations au sein des cercles du pouvoir et leur solides rapports avec les familles du Makhzen. Sur un autre plan, des rapports secrétaireries que la Katibate « al Moulathamine » (les cagoulés) a imposé des taxes aux trafiquants de drogue qui sont en majorité des marocains. Ces sommes d’argents constituent une importante source de financement de Al Qaida. D’autres sources estiment par ailleurs que les sentiers qu’empruntent les trafiquants sont devenus les mêmes qu’utilisent les terroristes pour transporter les armes et les explosifs au fiefs des groupes terroristes. Nos informations montrent d’un autre coté que les services secrets marocains ont tenté par divers moyens, notamment par des prisonniers marocains impliqués dans des affaires de terrorismes, d’atteindre des islamistes dans les prisons algériennes. Il n’est secret pour personne que des marocains sont accusés de terrorisme. On cite par exemple C. Abdelghani, dit Houdhaifa, et T- Salah Eddine accusé par le tribunal criminel de Tizi Ouzou le 31 janvier 2010 arrêtés alors qu’ils étaient à la recherche des fiefs terroristes. L’affaire de la tombe de Said Makhloufi, émir du groupe islamique armé (GIA) qui se trouve dans la région du Djbel Errich selon les services sécuritaires algériens. Dans un entretien accordé en mois de décembre 2009 au journal « El Hayat » qui parait à Londres, Idris Elbesri a indiqué que l’affaire de la tombe était au centre des discussions qu’il a eu avec le président Bouteflika en mois de juin 2009. Rappelant, par ailleurs, que Abdelhak Layada l’émir du Groupe Islamique Armé (GIA) qui a été remis par Rabat à Alger en 1993 après de longues discussions, a affirmé lors de son procès le 14 juin 1994 que les services secrets marocain lui ont proposé de le soutenir à Tindouf et lui ont demandé de frapper les intérêts du front polisario. Il a indiqué plus tard qu’il a subi des pressions pour recruter des sahraouis dans les groupes terroristes.

L’institution militaire algérienne au cœur des sales enjeux

1-Des plans pour atteindre les archives de l’armée, notamment celles qui concernent la guerre des sables et de lutte antiterroriste.

Parmi les objectifs que veulent atteindre les services de renseignement marocains figure les documents secrets de l’armée algérienne liés à la guerre des sables qui a éclaté en mois d’octobre 1963, ainsi que les dossiers de lutte antiterroriste et d’espionnage. Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver les mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore.

Des plans pour atteindre les archives de la “Guerre des Sables” de 1963

Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf.

Dans leur guerre secrète contre l’Algérie, les renseignements marocains ont de tout temps élaboré des plans pour atteindre les archives de l’armée, notamment celles qui concernent la guerre des sables et de lutte antiterroriste.

Parmi les objectifs que veulent atteindre les services de renseignement marocains figurent les documents secrets de l’armée algérienne liés à la guerre des sables qui a éclaté au mois d’octobre 1963, ainsi que les dossiers de la lutte antiterroriste et d’espionnage. Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf. Le but recherché par le Makhzen est de faire de ces camps des fiefs de radicalisme et de terrorisme, pour les utiliser comme des moyens de pression sur l’opinion mondiale dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Ces dossiers pourraient être également des moyens de pressions sur l’Algérie et la pousser à désinstaller les camps de réfugiés à Tindouf. Pire encore le Makhzen « rêve » de classer le front Polisario comme une organisation terroriste internationale, ce qui interdirait à tous les pays, organisations et volontaires d’œuvrer avec le front Polisario, de l’aider ou de le reconnaître. Dans ce cas là, le Maroc aurait mis fin à la cause sahraouie placée jusqu’à là comme une question de colonisation.

Après avoir pris connaissance de ses insinuations sans dire un mot, ce qui a été interprété par les services de renseignement marocains comme une réponse positive de ma part, ils ont pris attache avec moi via leur intermédiaire appelé Redha Toundji. Le Makhzen voulait m’utiliser pour atteindre leurs objectifs. C’est ainsi que j’ai rencontré leur intermédiaire dénommé Toundji deux à Agadir et deux autres fois à Toulouse au sud de la France. Apres notre première rencontre qui a eu lieu le 16 juin 2010 lors de laquelle nous avons abordé différents sujets, j’ai été contacté par Toundji le 22 juin 2010 et m’a informé qu’il était à Bruxelles. Ainsi il m’a fixé un rendez-vous pour le 23 juin à 10 AM à toulouse. Je m’y suis rendu et nous avons abordé divers sujet. Lors de cette rencontre, il m’a informé qu’il a rencontré à Bruxelles un éléments appartenant aux services secrets algériens qui lui a remis des documents impliquant le front Polisario dans des affaires de terrorisme afin de les publier dans son journal. A une questions que je lui ai posé sur l’identité de cette personne, il m’a promis qu’il allait me fournir tous les renseignements avec détails une fois sa missions accomplie. D’ailleurs, il a reconnu les faits par la suite dans un article publié dans son journal « le Sahara Hebdomadaire » dans son numéro 91 publié le 06 août 2010. Il m’a assuré par la suite qu’il a été envoyé par El Mansouiri pour débattre de certains sujets. Lors de nos rencontres, j’étais persuadé qu’il enregistrait discrètement mes propos pour ses responsables. Ainsi, je lui ai montré mon intérêt de connaître ce que veulent les services de renseignement marocains de moi. Pour le convaincre, j’ai même montré mon soutien à plusieurs sujets car je savais très bien que ceci lui fera plaisir. Suite à cela, il m’a informé que les services marocains étaient certains que je détenais des dossiers et des documents militaires très importants. En plus ils étaient convaincus que j’ai un réseau dans l’armée qu’ils pourraient exploiter pour assurer la réussite de l’opération d’infiltration. Durant les longues discussions que nous avions eues sur plusieurs sujets, je n’ai jamais soufflé un mot sur son objectif ainsi que celui du service pour lequel il travaille. Lors de nos entretiens, je lui ai fait comprendre que je n’ai rien à voir avec l’institution militaire algérienne et que je n’avais aucun document qu’ils peuvent exploiter.

Cependant, il n’a pas cessé d’insister vu qu’il a été chargé de cette mission et qu’il voulait coûte que coûte réussir. Ainsi, il a voulu me tenter avec de l’argent et m’a expliqué dans ce sens que les services de renseignements marocains sont prêts à m’offrir une très importante somme d’argent en contrepartie de leur fournir des documents classés secrets sur l’armée et le front Polisario. Toundji a insisté sur moi pour que je lui dévoile les documents en ma possession sur les sahraouis impliqués dans des affaires de terrorisme, d’autant plus que la presse marocaine a rapporté énormément d’informations sur ce sujet. Dans le même contexte il m’a proposé une importante somme d’argent dont il ne m’a pas précisé le montant qu’il envisageait de m’envoyer par la banque Western Union afin d’intenter des actions en justice contre des responsables algériens. Après qu’il ait dévoilé ses desseins, je me suis emporté. Je lui expliqué que je n’étais qu’un journaliste et écrivain, et que je n’avais rien avoir avec les affaires de renseignements militaires particulièrement celles visant à porter atteinte à ma patrie. Par ailleurs, je suis lui ai demandé de ne plus jamais me contacter.

Constatant ma colère, Toundji a tenté de se rattraper et de me convaincre. Alors il a essayé de me faire comprendre que je n’avais pas compris ce qu’il voulait dire. Ainsi, il m’a expliqué qu’il voulait juste m’aider financièrement afin de me venger du système algérien, dont je suis un fervent opposant. En guise de réponse, je lui ai fait comprendre que je n’étais pas opposant et que je ne suis qu’un journaliste qui suit l’actualité et les événements qui peuvent intéresser les peuples. Malgré ma grande colère, il m’a demandé de réfléchir à sa proposition. Puis il a abordé d’autres sujets. Avant de nous séparer, il m’a prié de nous fixer un autre rendez-vous. J’ai accepté de le revoir malgré tout ce qui s’est passé entre nous ce jour là car je voulais me tirer de cette affaire sans m’impliquer dans quoi que ce soit qui pourrait nuire à ma réputation et ma transparence. Soulignant par ailleurs, que mon objectif le plus cher était de dévoiler au monde entier les dessous des services secrets marocains. Je rappelle au passage que je me suis entendu précédemment avec le directeur du journal « Echourouk » pour dévoiler au grand jour cette grave affaire. Je signale par ailleurs que j’ai informé Toundji de l’invitation que j’ai reçue de l’ « Association des Sahraouis des Wahdawiyyine » et de la part de son président Ahmed Boumehroud afin de prendre part à une rencontre internationale à Dakhla sur la sécurité dans la méditerranée. A ce titre, j’ai fait semblant de ne pas vouloir y participer, mais il a essayé de me convaincre d’y prendre part. Ce que Toundji ignorait à ce moment là c’est que l’éventualité d’organiser cette rencontre à Dakhla était la mienne, quoi que je n’avait rien à voir avec la question de l’autodétermination du peuple sahraoui. En effet, j’ai proposé au président ce cette association d’organiser cette rencontre sur la sécurité dans la région du Maghreb. Mon objectif était d’avoir accès aux territoires sahraouis via les associations du Makhzen pour prendre connaissance de la vérité loin de tout contrôle. A ce moment là j’ai décidé de dévoiler tout ce que je savais au cas ou les affaires étaient en faveur du maroc.

Des plans secrets visant à frapper l’unité du territoire algérien

Ceux qui suivent l’agenda du Makhzen constateront que ce qui le fait rêver le plus c’est la frontière avec l’Algérie. Il n’est secret à personne que certains journaux font la propagande de ce qu’ils appellent « le Sahara oriental », en allusion au Sahara algérien. J’ai lu à ce propos les fadaises qu’inculque le makhzen au marocains sur ce Sahara qui comporte Tindouf et Bechar. Pis encore, il y a certains qui estiment que le pétrole sous terre à Hassi Messouad est une propriété marocaine !

Les services de renseignements marocains, à ma connaissance, n’ont pas pu infiltrer l’institution militaire du front polisario. Même ceux qui sont appelé « revenus des camps des réfugiés de Tindouf » qui étaient autrefois des leaders au front Polisario n’ont pas réussi à aider les services marocains dans leur tache. Ces revenus n’ont pu aider le Makhzen qu’à travers des campagnes médiatiques et des idées connues tirées du « vocabulaire » du Makhzen. De nombreux journalistes, écrivains et chercheurs marocains, que je connais bien, m’ont assuré que l’aile militaire du front Polisario est et sera toujours « un cauchemar » pour les institutions sécuritaires marocaines, après tous les échecs qu’ils ont subis. Par ailleurs leur inquiétude va crescendo vu les prémisses d’une guerre prochaine, à laquelle a insinué à plusieurs reprises le front polisario. Lors de ma visite qui m’a conduit à Dakhla où j’ai rencontré un bon nombre de sahraouis, j’ai constaté leur colère et leur indignation vis-à-vis des négociations supervisées par les Nations Unies. Ces sahraouis sont convaincus que la seule solution pour restituer leur droit et libérer leur pays de l’occupation marocaine illégale est de prendre les armes contre cet envahisseur. Vu les craintes marocaines d’une guerre contre les sahraouis qui croient plus que jamais de la légitimité de leur revendication, les services de sécurité marocains ont passé à une autre étape. Il s’agit d’une guerre de renseignements mais également médiatique contre les sahraouis, leur capacité militaire, leurs soutiens et ses techniques. Pour avoir tous ces renseignements, le Makhzen a recruté des mouchards, des espions, des indicateurs pour leur fournir des renseignements régulièrement.
La malédiction des frontières et l’unicité nationale visée
Ceux qui suivent l’agenda du Makhzen constateront que ce qui le fait rêver le plus c’est la frontière avec l’Algérie. Il n’est secret à personne que certains journaux font la propagande de ce qu’ils appellent « le Sahara oriental », en allusion au Sahara algérien. J’ai lu à ce propos les fadaises qu’inculque le makhzen au marocains sur ce Sahara qui comporte Tindouf et Bechar. Pis encore, il y a certains qui estiment que le pétrole sous terre à Hassi Messouad est une propriété marocaine ! Dans ce contexte, le journal « El Michaal » à qui j’ai accordé une interview a rapporté dans son numéro 120 paru le 11 septembre 2008 que j’ai reconnu que le pétrole algérien est la propreté du Maroc et que l’Algérie devrait le partager avec ce pays. Apres la publication de ce mensonge qu’i sur sa une, j’étais contraint de faire un démenti le 12 septembre 2008 que j’ai publié sur mon site personnel, après que le journal a refusé de le publier sur ses pages. A cette époque là, j’ai pris attache avec le rédacteur-en-chef de ce journal Idris Ould El Kabila, qui a réalisé l’interview avec moi, et ma présenté ses excuse oralement. Je lui ai signalé que c’était irresponsable et grave de publier ce que je n’ai pas dit. Ainsi je lui ai remis mon démenti qu’il a transmis aux responsables du journal qui ont refusé de le publier. Lorsque je l’ai rencontré à Agadir le 22 avril 2010 au journal « Sahara Hebdo », dont il est le rédacteur-en-chef, je lui ai encore parlé, mais il a jeté la responsabilité sur la direction du journal « El Michaal ». En effectuant récemment quelques recherches sur le net, je suis tombé sur la même interview, cette fois ci il l’a publié sur son blog, ce qui démontre clairement que tout était préparé d’avance et que ce qu’il me disait n’était que de purs mensonges. J’aimerai à ce propos aborder quelques points importants pour mettre à nu les plans marocains visant à frapper l’unicité du territoire algérien et j’aimerai aussi parler de ce que font les gardes frontaliers marocains à la frontière algérienne.
Le Maroc considère la cause sahraouie comme une affaire d’unicité nationale de même que les deux ville Ceuta et Mélilia occupées par l’Espagne. Cependant, l’approche marocaine vis-à-vis du Sahara Occidental est différente de celle des deux villes espagnoles. Le Maroc décrit le front Polisario comme étant un front séparatiste, c’est pour cela qu’il considère le soutien algérien indéfectible à l’autodétermination du peuple sahraoui comme un soutien à des activités séparatistes menaçant la « prétendue »unicité territoriale du royaume chérifien.

Par conséquent, le Maroc n’arrête pas de s’attaquer à l’Algérie à toute occasion. En plus de cela, le Makhzen a soutenu indiscrètement les islamistes en algérie. Il faut préciser à ce propos que si l’Algérie n’avait pas « éradiqué » les islamistes armés, les Maroc serait la première victime du terrorisme, d’autant plus qu’il a ouvert son territoire aux trafiquants de drogue, à la mafia et aux réseaux de contrebande. En plus de tout cela, le Makhzen soutien certaines voix séparatistes en Algérie, comme le chanteur kabyle Farhat M’Henni. Selon certaines sources, ce dernier se rend régulièrement au Makhzen et comme il ne cache pas son soutien à la thèse marocain sur le Sahara Occidental. Pire encore, ces mêmes sources estiment qu’il reçoit régulièrement une aide financier très important pour mener ses activité douteuses en Algérie. Soulignant en outre, que le Maroc soutien également d’autres voix séparatistes dans la région des Aurès. Redha Toundji, que j’ai rencontré en mois d’octobre m’avait informé qu’il avait des contactes algériens afin d’annoncer un mouvement séparatiste dans la région des Aurès. Et quelle fut grande sa joie quand je l’ai informé que j’étais originaire de cette région.

Lors de nos deux rencontres à Toulouse, Toundji m’a demandé directement de présider ce mouvement séparatiste, et m’a indiqué qu’il était prêt à me mettre en contact avec ces activistes. Il m’a informé par ailleurs, qu’il finançait ce mouvement de l’argent provenant du Makhzen. J’ai refusé catégoriquement cette offre, alors il a tenté de se justifier en m’expliquant qu’il voulait m’offrir une couverture politique pour que je ne reste pas sans partie politique. Suite à mon refus il m’a proposé de créer une association de défense de droits de l’homme en Algérie.

Personne ne peut nier la « mentalité » expansionniste caractérisant le trône Alaouite dans le royaume du Maroc depuis une longue période. La situation n’a pas changé actuellement, au contraire : cette tendance expansionniste à doublé d’intensité. Comme nous l’avons dit auparavant, les documents, les études et la presse comportent des information qui ne font que confirmer la haine entre les peuples frères algériens et marocains, notamment les informations liées aux « appétits » marocains pour les terres algériennes. Si on se réfère à la culture du Makhzen, on constatera l’utilisation beaucoup de terme qui démontre la culture expansionniste qui défini la politique du palais royal, et c’est ce qui unit les familles du Makhzen.Outre ses désir expansionniste en Algérie, le Maroc ne cache ses son « appétit » pour les territoires mauritaniens, que le Makhzen considère comme des terres marocaines.Beaucoup a été écrit et a été dit sur le Sahara oriental. Certains estiment que l’Algérie a annexé après son indépendance en 1962 ce Sahara oriental qu’elle a « arraché » à son voisin le Maroc. Des histoires « à dormir debout » dans ce sens abondent dans la presse et les documents marocains infondés. Ainsi on constate que le Makhzen est capable de faire tout pour réprimer dans la violence la voix du peuple sahraoui.

Des réseaux sous des aspects associatifs et des diplomates « retournés »

Ces associations activant dans le Sahara Occidental visent à réaliser trois principaux objectifs. Il s’agit premièrement de mobiliser des populations sahraouies pour soutenir la thèse marocaine. Deuxièmement, la création d’une diplomatie parallèle pour la médiatisation de ce qui arrange l’agenda du Makhzen. Troisièmement, la mise en place d’alternatives dans le cadre du travail de proximité afin de se rapprocher des problèmes des sahraouis. En effet, le Makhzen cherche à les corrompre avec des services qu’il leur rend et des biens qu’il leur offre.

Les services de renseignements marocains veulent exploiter le travail associatif et diplomatique pour obtenir un soutien populaire et officiel à travers le monde. Le Makhzen avait préparé un travail associatif en ce qui concerne le Sahara occidental qu’il considère comme une « ligne rouge » qu’il a confiée exclusivement au palais royal et aux services secrets. Cependant, ces dernières, le roi Mohammed VI a décidé d’ouvrir le champs à la création d’association financées par l’officie royal dans le cadre de ce qu’est appelé « la nouvelle ère ». Ces associations activant dans le Sahara Occidental visent à réaliser trois principaux objectifs. Il s’agit premièrement de mobiliser des populations sahraouies pour soutenir la thèse marocaine. Deuxièmement, la création d’une diplomatie parallèle pour la médiatisation de ce qui arrange l’agenda du Makhzen. Troisièmement, la mise en place d’alternatives dans le cadre du travail de proximité afin de se rapprocher des problèmes des sahraouis. En effet, le Makhzen veut les corrompre avec des services qu’il leur rend et des biens qu’il leur offre. Le travail diplomatique quant à lui, vise à créer des blocs et des groupes à l’étranger. Ces groupes ont pour objectif le contrôle des sahraouis. Ils visent également à les impliquer dans des affaires illégales pour porter atteinte à leur réputation et nuire à leur cause sacrée. Dans ce contexte il est important de signaler quelques points.

Ne jamais désespérer de la création sur le sol sahraoui d’organisations anti-sahraouies.

Le travail associatif au Sahara Occidental est dirigé par des marocains qui habitent dans les territoires occupés. Nous avons lu à ce sujet le travail des « Sahraouis Wahdawiyine », en plus des associations qui luttent pour « la marocanité » du Sahara occidental. En outre, nous avons entendu parler d’autres associations qui s’occupent des villages et des nomades…etc. En vérité, ces associations qui activent sous divers couvercles et sous des dénominations attirantes, sont contre le Front Polisario. Ces associations ne ménagent aucun effort pour éradiquer le Front Polisario. Les services de renseignements marocains ont échoué dans la création d’au moins une seule association dirigée par un « libre » sahraoui. S’il arrive de rencontrer un sahraoui à la tête d’une association, tous les autres sahraouis le considèreraient comme un traître et un escroc qui fait du commerce avec la cause sahraouie afin de gagner de l’argent, d’autant plus que le Makhzen débloque d’importante sommes d’argent pour financer ces activités. Les personnes qui dirigent ses associations tentent de d’impliquer des étrangers tantôt sous la bannière des droits de l’homme tantôt au nom de l’unité du Maroc…etc. Les services de renseignements marocains continuent leurs activités au Sahara occidental afin de mobiliser des sahraouis dans des activités associatives douteuses contre le Front Polisario, notamment les personnalités issues de puissantes et grandes tribus.

Dramatiser la réalité sociale des algériens et manipuler le financement du Polisario

Les services de communication du Makhzen, avec la complicité des services de renseignements marocains dramatisent la réalité sociale des algériens. Ces medias exagèrent beaucoup dans leur description de la vie quotidienne des algériens. En effet, ils ne montrent que les coté négatifs de la société algérienne comme la pauvreté et le chômage. En revanche, ces medias se vantent de la réalité sociale des marocains ainsi que de la politique marocaine qu’ils qualifient de bonne et de sage. En plus, ils donnent des chiffres « gonflés » sur les aides qu’offre l’Algérie au front Polisario. Ainsi, ils parlent de sommes « astronomique » allant de 150 à 300 milliards de dollars. En donnant ces chiffres « imaginaires », le Makhzen veut créer une zizanie « Fitna » au sein des algériens ainsi que de les mobiliser contre le soutien de l’Etat algérien de la cause sahraouie. A ce propos, un « intellectuel » marocain m’a avoué que le Makhzen estime que seule solution pour mettre fin au soutien algérien à la cause sahraouie est de déclencher une guerre civile en Algérie. Pour atteindre ce dernier but, le palais royal ferait tout afin de prouver que l’aide financière algérien au Sahara occidentale provient du trésor public. Si on lit la presse marocaine, on constate le nombre impressionnant d’articles traitant la pauvreté, la cherté de la vie, la corruption et le chômage en Algérie. Pis encore, les réseaux sociaux sur la toile reprennent ces informations rapportées par la presse algérienne d’un moment à l’autre. Des grands débats sont soulevés sur l’objectif du soutien algérien à la cause sahraouie. Les algériens qui répondent aux présomptions du Makhzen rappellent grand passé historique et leur lutte pour arracher leur indépendance de l’une des plus grande puissance mondiale. Ces algériens se disent prêts à mourir de faim afin de porter secours aux peuples qui sont encore sous le joug du colonialisme tels que les sahraouis, les irakiens et les palestiniens. A une question de savoir la raison dernière l’intérêt particulier que porte l’Algérie au Sahara Occidental plus que celui qu’elle accorde à la cause palestinienne, un internaute algérien l’explique par le fait que le Sahara Occidental est un pays voisin. Par conséquent les algériens sont directement concernés par le soutien de ce pays. Le même algérien estime que si l’Algérie avait des frontières avec la Palestine, elle aurait agi de la même manière. L’Algérie soutient ouvertement le Front Polisario comme seul représentant du peuple sahraoui. Elle reconnaît, en outre, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Notant, dans le même sens, que l’Algérie a accueilli depuis toujours des réfugiés sur son territoire.
Gagner le soutien mondial même au détriment des causes de la nation
Si on constate attentivement le Makhzen marocain, on voit que le roi Hassan II et par la suite son fils Mohamed VI ont pris pour conseiller un juif, qui sans doute, est opposé aux causes de la nation. Il s’agit de Endré Azoulay qui se vante d’être un vrai nationaliste marocain dans une déclaration qu’il a faite à la chaîne « El Arabia » en mois de septembre 2007. Zoulay a déclaré un jour que « les juifs sont parmi les piliers de nation, du peuple et de l’Etat marocain. Je suis nationaliste et une partie de la vie historique et religieuse du Maroc ». Il n’est secret à personne que le Makhzen compte beaucoup sur ses relations avec l’Etat Hebreu afin de gagner le soutien des juifs sur la scène mondiale en ce qui concerne le Sahara Occidental.

Dans cette perspective, le Maroc a même accepté l’installation de base militaire américaine « Africom » sur son sol non loin de la ville de « Tantane » sur la frontière avec le Sahara Occidental. L’information a été donnée en 2008 dans un rapport secret américain qui a été publié par le journal « Africa Info Market ». Selon ce rapport 50 ingénieurs en aéronautique sont arrivés à Tantane. Ils font partie du groupe appelé « Seabees » (les beilles de la mer). Ce groupe est chargé d’installer les systèmes et les appareils militaires dans cette base. Les observateurs de la scène marocaine affirment, pour leur part, que l’acceptation du Makhzen de la base Africom sur son territoire à quelques encablures du Sahara Occidental vise à gagner le soutien américain de la thèse marocaine liée au Sahara Occidental. Cette position marocaine va à l’encontre de la position des pays africains et maghrébins, à leur tête l’Algérie, qui refusent l’ingérence extérieure sous prétexte de la lutte antiterroriste. Ainsi, on voit que le Maroc s’oppose toujours aux positions algériennes sur la scène internationale. Le royaume chérifien accepte tout ce que refuse l’Algérie même si ceci se passe au détriment de la nation.

S’agissant du rôle d’Israël dans l’histoire du Maroc, l’écrivain française d’origine juive, Anais Bensimon, auteur du livre « Hassan II et les juifs », a dévoilé dans une déclaration à l’émission « El Milaf » (le dossier) diffusée sur la chaîne Al Jazeera le 10 septembre 2010 qu’Israël a aidé le souverain marocain Hassan II à déjouer un complot mené par le général Oulfkir. Pire, l’Etat Hebreu l’aurait meme aidé dans son assassinat. Rappelant qu’Oulfkir était l’héritier du trône en 1960. Anais Bensimon a révélé en outre qu’Israël a aidé militairement le Maroc contre l’Algérie lors de la guerre des sables en 1963. Toutes ces vérités montrent le rôle très important que jouent les juifs dans les cercles du palais royal et l’armée marocaine. Dans le même contexte, l’historien israélien Igal Ben Noun a indiqué que l’année 1963 a marqué le début des relations entre l’Etat hébreu et le Makhzen. Ceci montre que cette « alliance s’est faite sur le dos de l’Algérie, vu le timing choisi, c’est-à-dire 1963 qui a connu le déclenchement de la guerre des sables.

On constate la « sionisation de la cause Amazigh » à travers notamment les activités de Ahmed El Darghini, le leader du Parti Amazigh, qui a déclaré ouvertement que les juifs sont meilleurs que les arabes. Un observateur de la scène politique marocaine m’a affirmé que El Derghini travaille selon un agenda élaboré secrètement par le Makhzen. Selon d’autres sources, Tel Aviv suit une démarche pour qu’elle puisse contenir les Amazighs d’Algérie, notamment ceux qui appellent à l’autonomie de la Kabylie menés par le chanteur Farhat M’heni. Ce dernier a indiqué dans son livre intitulé « La cause amazigh » que l’avenir dont rêve la Kabylie est avec Israël et que son mouvement appelé « mouvement pour l’autonomie de la Kabylie » (MAK) veut normaliser ses relations avec l’Etat Hébreu. Signalant enfin que le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran sous recommandation américaines. Comme il a rompu également ses relations avec le Venezuela, ce pays dont le président Hugo Chavez a soutenu Gaza lors de l’holocauste qu’a mené Israël contre la population gazaouie.

Fixation sur Alger et tentatives d’étouffer la voix du front Polisario sur la scène internationale

La dernière affaire dans ce sens remonte au mois de septembre 2010. A cette époque là, la justice néerlandaise a condamné à 240 heures de travaux d’intérêt général un ex-officier d’origine marocaine pour espionnage sur ses concitoyens au profit des services secrets marocains.

Les services de renseignements marocains usent de tous les stratagèmes et utilisent toutes les cartes qu’elles soient médiatiques, politiques ou associatives, afin de salir et ternir l’image de l’Algérie sur la scène internationale. A ce propos, la chose la plus dangereuse que font les medias marocains, ce qu’ils rapportent sur l’Algérie comme informations ayant trait au terrorisme, explosions, assassinats, suicides etc. L’objectif étant de présenter l’Algérie comme un pays dangereux, instable et surtout le présenter comme un pays qui alimente le terrorisme international. Apres l’échec de ces tentatives, les même medias se sont retournés vers les bidonvilles et les quartiers populaires pauvres qu’ils qualifient de base arrière de l’intégrisme et du fanatisme salafiste. Le Makhzen veut faire croire aussi que les camps des réfugiés sahraouis sont une autre source du terrorisme. Ainsi, on voit que les services de renseignements marocains sont à la recherche du moindre indice matériel et la moindre preuve qui les aideraient à convaincre l’opinion internationale que les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf sont une source qui alimente le terrorisme. Les stratagèmes du Makhzen sont voués à l’échec vu que les sahraouis ont découvert ce sal jeux, et ont ainsi « tué » toutes les cartes du Makhzen sur le plan international, africain et maghrébin.
Mise en place de projets d’intégration des marocains et des arabes à l’étranger

En plus de des différentes fins peu orthodoxes du Makhzen, ce dernier œuvre pour l’intégration des marocain, des arabes et même des sahraouis, si c’est possible, dans des projets économiques et sociaux afin de gagner leurs soutiens à ses thèses. Cette intégration des projets facilite aux services de renseignements marocains la manipulation, l’espionnage et l’orientation des adhérents à ces projets. Les intentions machiavéliques des services de renseignements marocains ont été mises à nue à plusieurs reprises. La dernière affaire dans ce sens remonte au mois de septembre 2010. A cette époque là, la justice néerlandaise a condamné à 240 heures de travaux d’intérêt général un ex-officier d’origine marocaine pour espionnage sur ses concitoyens au profit des services secrets marocains. Apres la découverte de cette affaire en 2008, deux agents des services de renseignements marocains ont été expulsés de La haye après que le gouvernement néerlandais a pris connaissance de cette opération d’espionnage. L’ex-officier avait travaillé avec des jeunes marocains à Rotterdam et était l’initiateur d’un projet visant à les intégrer dans la vie active au Pays-Bas afin de leur permettre de bénéficier d’une formation qui leur permet de travailler à l’aéroport de Rotterdam. Cet ex-officier a appelé son projet « Maxima » en référence au prince Wiliam Alexandre, l’héritier du trône des pays-bas. Lors de l’évaluation de ce projet en mois de février 2008, il a été décidé de designer ce prince comme son ambassadeur d’honneur. L’objectif des services de renseignements marocains n’était pas d’avoir des informations secrètes sur les Pays-Bas, mais d’accéder à des renseignements secrets sur les activistes marocains dans les domaines religieux, politique et juridique dans ce pays. Lors de l’audience, l’ex-officier a avoué le harcèlement qu’il subit chaque fois qu’il est en visite au Maroc. Il a en outre, expliqué que les services secrets du Makhzen l’ont contraint à travailler avec eux.

Tentatives d’impliquer les algériens dans les actes de vandalisme et dans le crime organisé

Les banlieues parisiennes et d’autres régions en France connaissent des actes de vandalisme et des crimes commis par des réseaux et des groupes souvent inconnus. Ces actes visent à déclencher des affrontements entre les services de l’ordre français et les immigrants. Le curieux dans cette histoire, c’est que ces affrontements sont souvent enregistrés dans les quartiers où résident une grande communauté algérienne. En revanche, les cités où vivent des marocains connaissent rarement ce genre d’affrontements. Des sources bien informées assurent que ces actes de vandalisme qui se déroulent dans « le périmètre » des algériens sont préparé, organisés et déclenchés par des activistes marocains. Ces actes de barbarie visent sans aucun doute à salir et ternir l’image de la communauté algérienne en France et à l’étranger. Si on suit les activités religieuses, on remarquera que la quasi-totalité des marocains travaillant dans un cadre parrainé par le Makhzen, ont envahi les mosquées en Europe afin d’avoir les rennes de ces centres qui ont une grande influence sur les communautés. À travers ces mosquées, les marocains orientent les masses populaire vers des horizons que les services secrets marocains exploitent pour contrôler, espionner, infiltrer et diriger les initiatives qu’elles soient d’aspect politique, civile ou religieuse etc.

Créer une zizanie entre l’Algérie et les pays amis

Nous avons parlé de toutes les tentatives marocaines visant à porter atteinte à l’Algérie, à son Etat, à sont peuple, à son histoire, à son passé, à son présent, à son futur, à sa politique, à sa pensée, et à son armée. Le Makhzen ne s’est pas arrêté là, mais ils a tenté et tente toujours de créer une zizanie « Fitna » entre l’Algérie et ses pays amis, y compris les pays maghrébins. Dans ce contexte, les services de renseignements marocains ont médiatisé, à travers leur site appelé « Algérie Times » le 20 avril 2010 une information dangereuse. Ce site rapporte que l’opposition mauritanienne a mis en place un plan visant à renverser le pouvoir de Mohamed Abdelaziz avec le soutien de l’Algérie. La publication de cette information a créé une grande polémique sur les manchettes de la presse mauritanienne. J’ai accordé une interview à propos de ce site et de son contenu au journaliste El Mahdi Ould Elmourabet le 26 avril 2010. J’ai souligné dans cette interview que le site est dirigé par les services de renseignements marocains. Suite à mon interview, beaucoup de journaux ont pointé un doigt accusateur vers les services marocains qui veulent « mettre à mort » les relations algéro-mauritaniennes. Les services de renseignements marocains ont fait tout, à travers ce site, pour créer une zizanie entre l’Algérie et la mauritanie. Sa dernière manœuvre dans ce contexte remonte à la publication d’un rapport le 2 septembre 2010. Le rédacteur de ce rapport prétend que l’attentat suicide qui a visé le commandement de la 5e région militaire dans la région de El Naama sur la frontière mauritano-malienne le 25 août 2010 est planifié par l’Algérie en réaction à la délivrance du dénommé Omar Essahraoui aux autorités maliennes. Cette remise, rappelle-t-on, était derrière la libération des deux otages espagnoles Albert Vilalta et Roque Pascual. Ces derniers ont été libérés suite au paiement d’une rançon dont la somme reste inconnue, mais que le journal El Mundo a évalué à sept (7) millions d’euros. Celui qui a rédigé le rapport a médiatisé cette information, alors que le véritable auteur n’est qu’un mauritanien appelé Idris Ould Yareb qui a rejoint Al Qaida en 2005. Soulignant par ailleurs, que cette organisation terroriste a revendiqué dans un communiqué publié sur Internet au début du mois de septembre 2010 cet attentat suicide. Cette organisation a même dévoilé l’identité de ce kamikaze. Enfin, il faut noter, fort heureusement, que la presse mauritanienne n’a pas pris au sérieux ce mensonge. Elle a même appris la vérité sur le site qui usurpe l’identité algérienne. Soulignant enfin que le site en question est dirigé de rabat et de New York sous la direction directe des services de renseignements marocains. Le Maroc veut gagner le soutien de la Mauritanie qui a préféré la neutralité vis-à-vis de la question sahraouie. Cette tentative visant à créer un conflit entre l’Algérie et la Mauritanie qui ont de très bonnes relations, n’est pas un cas isolé, mais s’inscrit dans une série de complot que veut monter le Makhzen contre l’Algérie.

Echourouk, 2010

Tags : Maroc, Algérie, services secrets marocains, DGED, espionnage,

Quand Le Canard Enchaîné révélait que le Maroc achète des logiciels espions

La haute technologie française fait le bonheur des tyrans

Le numéro du Canard Enchaîné qui contient cet article a été censuré au Maroc. Non seulement à cause de la caricature qu’il contient, mais aussi à cause du scandale qu’il révèle.

En effet, il raconte comment la société française Amesys, spécialiste en matériel informatique d’espionnage et de sécurité, a vendu du matériel de surveillance informatique à la Syrie, au Qatar et au Maroc, permettant à ces pays de surveiller leurs dissidents.

Interceptions téléphoniques, surveillance d’Internet, espionnage de courriels, des livraisons sont en cours au Qatar, au Maroc et en Syrie. Les opposants n’ont qu’a bien se tenir.

La France, va-t-elle s’enorgueillir du titre de premier exportateur mondial de matériel informatique d’espionnage et d’écoute ?, se demandait le Canard Enchaîné.

Tags : Maroc, Amesys, espionnage, répression, logiciels espions,

Le Maroc n’oubliera jamais un cauchemar appelé Chris Coleman

Il était une fois, un mystérieux allié de la cause sahraouie nommé Chris Coleman

C’était une journée d’octobre 2014. Soudain, un pirate qui s’appelle Chris Coleman sort de nulle part et se déclare allié de la cause sahraouie. Selon ses mots, il veut déstabiliser le régime marocain. Il a commencé à révéler des documents sensibles et confidentiels (courriers, ordres de virement, notes secrètes et autre correspondance officielle).

Il a notamment découvert les pratiques de corruption de journaux français, nord-américains et britanniques pour produire de fausses « analyses » dont l’objectif est de dénigrer l’Algérie et d’accuser le Front Polisario de collusion avec des mouvements terroristes. Il a fourni des documents de paiement à ces lobbyistes qui ont reçu de grosses sommes pour réaliser les rêves ambitieux du Maroc.

Il a gagné le surnom de « marocain Snowden » et son opération a été baptisée par la presse internationale sous le nom de « Wikileaks marocains » et ses publications ont été un véritable cauchemar pour le Majzén de Mohamed VI.

Grâce à lui, les Sahraouis et les Marocains ont découvert que Paris avait suscité la colère de sa « maîtresse dont il n’est pas particulièrement amoureux mais qu’il doit défendre » selon les mots de l’ancien ambassadeur de France à Washington. Pourquoi ? La justice française avait, un an auparavant convoqué le patron des services secrets marocains, Abdellatif El Hammouchi, pour une plainte déposée contre lui pour torture.

On a également découvert que Rabat était en bagarre permanente avec l’ONU pour le Sahara occidental. Des dizaines de documents confidentiels de l’ONU étaient en possession de Rabat, il les avait obtenus avec des méthodes peu orthodoxes. Les correspondances et les activités du secrétariat de l’ONU étaient sous le contrôle du Maroc grâce à des programmes d’espionnage sophistiqués acquis auprès d’entreprises israéliennes, françaises et italiennes.

Grâce à lui, de précieux documents ont été obtenus sur les activités de lobbying aux États-Unis et notamment en Afrique. Son objectif était principalement les pays pauvres d’Afrique de l’Ouest, principalement francophones.

Tags : Maroc, Sahara Occidental, ONU, Chris Coleman, lobbying, espionnage,

Principes simples de cryptographie expliqués

La plupart des responsables sécurité et des informaticiens considèrent la cryptographie, ou « crypto », comme une « boite noire » où l’on ne souhaite pas forcément comprendre comment cela fonctionne, car cela fait appel à des concepts mathématiques complexes et inaccessibles au commun des mortels. C’est vrai, mais les principes de base sont très simples à comprendre. L’objectif de cet article est de passer ces principes en revue, mais aussi de voir lequel il faut utiliser, dans quel cas, et avec quel degré de sécurité réelle.

NOTA BENE : Pour éviter toute confusion, on appellera « crypté » tout élément non « lisible », et « décrypter » les techniques qui permettent de le rendre lisible. Si on dispose de la clef on parlera de « déchiffrer » au lieu de « décrypter ». « Décrypter » c’est donc rouler dans une voiture sans avoir la clef de contact, alors que « déchiffrer » c’est rouler dans une voiture où l’on a la clef (ce qui ne veut pas forcément dire que l’on est le propriétaire)…

Un peu d’histoire…

Dans son histoire courte « The Gold bug » éditée en 1843, Edgar Allan Poe explique les rudiments du cassage de code secret, et imagine que l’esprit humain pourra casser n’importe quel code que l’ingéniosité humaine pourrait concevoir. Pendant le siècle et demi suivant, la bagarre entre les fabricants de codes et les briseurs de code a connu des intrications et les complications qui auraient enchanté Poe. Un code réputé incassable a bien été inventé en 1918, bien que son invulnérabilité n’ait pas été prouvée avant les années 1940. Le code dit « symétrique » était plutôt impraticable parce qu’il exigeait de l’expéditeur et du récepteur de convenir à l’avance d’une clef -un chiffre aléatoire secret-, avec dans certains cas une utilisation unique chaque fois qu’un message secret a été transmis. Des codes plus pratiques, avec des clefs courtes et réutilisables, voire aucune clef secrète du tout, ont été développés dans les années 70, mais à ce jour ils demeurent dans un flou mathématique, sans qu’aucune preuve de « cassabilité » ou d’invulnérabilité ne soit établie.

L’art de la cryptographie a commencé il y a au moins 2.500 ans, avec les Egyptiens, Les Grecs puis les Romains, Jules César et son fameux « code 3 », et a joué un rôle important dans l’histoire depuis. Un des messages codés ou « cryptogramme » le plus célèbre, la note de Zimmermann, a probablement précipité l’entrée des États-Unis dans la 1ère Guerre Mondiale. Quand le cryptogramme a été cassé en 1917, les Américains comprirent que l’Allemagne avait essayé d’attirer le Mexique à adhérer à son effort de guerre, en promettant des territoires Américains au Mexique en cas de victoire.

Pratiquement simultanément, les Américains Gilbert S. Vernam d’ATT Company et Joseph Mauborane des transmissions de l’armée Américaine, ont développé le premier code réputé incassable appelé le chiffre de Vernam. Une particularité distinctive de ce code est son besoin de clef unique utilisée pour crypter le message transmis, en n’étant jamais réutilisée pour envoyer un autre message. (Le chiffre de Vernam est également connu comme le carnet à feuilles jetable des espions, chaque feuille étant utilisée pour coder un message puis détruite soigneusement, comme le magnétophone dans « Mission Impossible »….) La découverte du chiffrement de Vernam n’a pas généré beaucoup d’utilisations industrielles à l’époque parce que l’invulnérabilité n’a été prouvée que beaucoup plus tard, et parce que ses conditions d’utilisation étaient peu pratiques pour les particuliers et les entreprises, jusqu’à l’apparition de l’ordinateur personnel en 1980.

Un exemple de crypto symétrique : Le code de Che Guevara

Quand en 1967 l’armée bolivienne a capturé et a exécuté le révolutionnaire Che Guevara, elles ont trouvé sur son corps un brouillon de message à transmettre au Président cubain Fidel Castro. Le Che a employé le fameux chiffrement réputé incassable inventé par Gilbert Vernam en 1918. Les lettres composant le message du Che (en Espagnol) sont traduites une première fois en un nombre décimal à deux chiffres par une règle fixe, à savoir :

Par lui-même ce procédé n’aurait assuré pratiquement aucune protection. Les chiffres du message sont alors répartis dans des blocs à cinq chiffres. Ils deviennent la ligne supérieure de chaque groupe de trois lignes sur la feuille de brouillon. La ligne au milieu de chaque groupe est la clef, une combinaison de chiffres aléatoires connus seulement de Guevara et Castro :

On additionne alors le chiffre de la première et deuxième ligne pour produire un cryptogramme, formant le résultat sur la troisième ligne, qui est la seule envoyée par des moyens classiques interceptables comme le télégraphe ou la radio ondes courtes. En raison de l’addition des chiffres principaux avec ceux aléatoires, ce cryptogramme est lui-même une chaine décimale aléatoire, ne diffusant aucune information sur le message original, excepté à quelqu’un qui connait la clef. A l’autre bout, le bureau du code de Castro soustrait les mêmes chiffres au message reçu reconstruisant alors dans l’ordre les nombres de la rangée supérieure, ce qui donne le message en clair. Beaucoup d’espions et de diplomates ont employé le chiffre de Vernam tout au long du 20ème siècle. La clef, plutôt que d’utiliser des chiffres décimaux, utilise maintenant des éléments binaires 0 et 1, et les additions et les soustractions étant effectuées en base 2 par la machine, plutôt qu’en base 10 à la main. Néanmoins, la clef doit encore être disponible à la fois où elle produit le code et à l’endroit du déchiffrement, et donc elle doit être parfaitement gardée pendant toutes les phases de la livraison et de stockage pour l’empêcher de tomber dans les mains d’un adversaire.

En raison de cette limitation les soldats et les diplomates ont continué à utiliser des systèmes plus faibles utilisant des clefs plus courtes ou réutilisées. En conséquence, pendant la deuxième guerre mondiale, les alliés ont pu lire la plupart des messages secrets transmis par les Allemands et les Japonais. Il n’était nullement facile casser ces codes, mais c’était une question de temps. Par exemple certaines lettres ont une fréquence plus élevée dans une langue, le « e » ou le « s » que par exemple que le « q » ou le « x »… En comptant les occurrences d’une série on pouvait éventuellement en déduire des lettres, voire des syllabes utilisées d’avantage dans une langue, comme « et » ou « par »… Ce dispositif s’appelle la cryptanalyse. Les américains ont donc utilisé des indiens Cherokee pour leurs messages « source » ce qui brouillait le message en clair pour les Japonais qui cherchaient des mots en Anglais… Mais en essayant toutes les combinaisons possibles avec 26 lettres et 10 chiffres, ont finira fatalement par casser le code. On appelle cette technique le « brute force ». La tâche formidable de casser des codes de plus en plus sophistiqués fût donc l’un des facteurs qui ont stimulé le développement des ordinateurs capables d’exécuter des millions d’opérations donc de tentatives par seconde.

CRYPTO Asymétrique

Sous l’impulsion de l’armée Américaine, l’intérêt universitaire pour la cryptologie s’est développé au milieu des années 70, quand Whitfield Diffie, Martin E. Hellman et Ralph C. Merkle, de l’Université de Stanford, ont découvert le principe de la cryptographie à clefs publiques (PKC).

Un peu après, en 1977, Ronald L. Rivest, Adi Shamir et Leonard M. Adleman, du MIT, ont conçu une application pratique : L’infrastructure à clefs publiques asymétriques ou PKI. Ces systèmes diffèrent de tous les codes précédents, du fait que les parties souhaitant communiquer n’ont pas besoin de convenir d’une clef secrète à l’avance. L’idée de la PKI pour un utilisateur, que nous appellerons Alice, est de choisir aléatoirement une paire mutuellement inversible employée à la fois pour le chiffrage et le déchiffrage ; Elle publie alors les instructions pour effectuer le chiffrage (clef publique) mais pas le déchiffrage (clef privée).

Un autre utilisateur, appelé Bob, peut alors utiliser l’algorithme public d’Alice pour préparer un message que seule Alice peut déchiffrer. Ainsi, n’importe qui, y compris Alice, peut utiliser l’algorithme de chiffrement public de Bob pour préparer un message que seulement lui peut déchiffrer. C’est simple il suffisait d’y penser ! Ainsi, Alice et Bob peuvent converser secrètement sans partager le moindre secret préalable. Les PKI sont donc particulièrement appropriées pour chiffrer le courrier électronique et les transactions commerciales, qui se produisent souvent entre les parties qui, à la différence des diplomates et des espions, n’ont pas prévu préalablement leur besoin de communiquer secrètement. En contrepartie on ne sait pas si ces systèmes utilisés dans toutes nos transactions bancaires -par exemple à travers SSL et HTTPS- sont réellement solides. En effet, Shamir en 1982, maintenant à l’institut de Weizmann de la Science en Israël, à craqué l’un de ces systèmes le knapsack cipher. En Juillet 2004, deux jeunes femmes de l’Université de Shanghai ont annoncé la possibilité de calcul d’inversion de MD5 et SHA1, protocoles largement utilisés dans toutes nos communications chiffrées. Edgar Poe va sourire dans sa tombe : il se pourrait qu’il y ait une méthode d’attaque intelligente, jusqu’ici non découverte, qui pourrait casser tout code secret actuel en quelques minutes, voire « au fil de l’eau ». Il se peut qu’Alice et Bob aient du souci à se faire si une puissance nationale ou économique disposait d’une telle puissance de calcul… Diffie et Hellman ont d’ailleurs alerté de nombreuses fois la communauté scientifique dans les années 90, en expliquant qu’il y avait une faille grossière dans le codage de deux bits de DES (triple DES est largement utilisé dans nos communications chiffrées notamment dans HTTPS). Il se pourrait que cette faille ait été introduite volontairement lors de la conception du code pour permettre à une puissance nationale de décoder facilement les échanges cryptés sur son territoire. Ainsi la confidentialité des données et des flux chiffrés ne la serait pas pour tout le monde…

Le talon d’Achille de la crypto

En fait le talon d’Achille des solutions existantes de cryptographie est le processus d’échange des clefs. Tandis que les techniques conventionnelles de distribution se fondent sur la clef publique ou l’échange manuel. Une entité qui « renifle » le flux peut donc intercepter l’échange de clef, générer une fausse clef et se faire passer pour l’entité émettrice. Le récepteur va donc coder son message avec la fausse clef ce qui aura pour conséquence, primo que le message sera décodé par l’intrus en temps réel, et deuxio que le destinataire ne recevra pas le message d’origine, mais éventuellement un message modifié…

Voici un exemple d’interception de flux SSL dans un aéroport en WIFI, basé sur le principe du « man in the middle » et de la génération d’une fausse clef publique.

La STEGANOGRAPHIE : dissimuler l’information au lieu de la crypter.

La steganographie a été inventée par les Grecs pour dissimuler des informations à leurs ennemis. Ils inscrivaient sur le crane d’un esclave une information sensible, les cheveux repoussaient, puis le moment venu ils décapitaient l’esclave et récupéraient l’information… Ce « one time password », bien que cruel, leur garantissait de cacher une information de manière parfaite. En effet, le mot steganographie vient du Grec « steganos » qui veut dire « caché » mais dans le sens de « enfoui », comme un sous-marin… Le mot Grec « crypto » veut dire également « caché », mais dans le sens « on ne comprend pas la signification ». Deux mots de Grec donc, pour deux traitements des informations sensibles, distincts et complémentaires.

Dans la « crypto » si on reprend notre mot Grec, on chiffre le message avec une clef et on transmet la clef à tous les destinataires potentiels, permettant ainsi le déchiffrement ; En cas d’interception, le message ne pourra pas être lu sans la clef. Par exemple, le message chiffré sera « DAH » et la clef « 3 ». Le message en clair sera donc « AVE », « D-3=A » et ainsi de suite. En décalant de trois caractères la lettre d’origine on obtient le message en clair.

Le problème est, qu’une donnée cryptée attire l’attention dans une masse de données en clair. Il est évident pour un hacker ou une puissance étrangère, que les données chiffrées sont les données les plus « intéressantes ».

Il faut donc appliquer une autre stratégie pour les données dites « secrètes », les plus sensibles de toutes, celles qui ne doivent pas attirer l’attention. La steganographie moderne utilise un programme qui va encapsuler le fichier secret à protéger dans un autre fichier dit « hôte », plus grand, et qui sera anodin comme une photo ou une musique. Ce logiciel rend le fichier secret totalement invisible et perdu dans la masse de fichiers « en clair »…

Plusieurs avantages à cette technique : Lors de la perte d’un ordinateur portable, les fichiers réellement sensibles ne seront pas visibles par le voleur. Les douanes et autres systèmes de scan qui se concentrent sur les fichiers cryptés ne verront pas ces contenus. Des données secrètes au niveau même de l’entreprise ne seront pas visibles par d’autres personnes que celles au courant de l’existence du fichier. Même les informaticiens ne seront pas au courant de ces fichiers et ne pourront pas les lire.

Quelques inconvénients : Au niveau de la sécurité d’un pays, tous les délinquants peuvent utiliser ces techniques pour éviter d’être interceptés dans leurs agissements frauduleux. Les fuites d’informations à travers l’envoi d’un email sont facilitées pour les personnels indélicats.

Il faut donc connaître ces techniques et les expliquer aux dirigeants des entreprises afin de mieux protéger les données secrètes. « Un secret n’existe pas, sinon ce n’est plus un secret …», comme disent les militaires.

De quels programmes dispose-t-on pour mettre en œuvre la steganographie ? J’en utilise deux : Invisible Secrets 4, un shareware Roumain…

Et Truecrypt qui me permet de cacher un volume virtuel de mon disque dur, lui-même crypté…

Voici la photo « hôte » et la photo contenant le fichier caché ; Bien entendu on ne voit aucune différence à l’œil nu. La différence est dans le contenu du fichier, et dans la « vraie vie » le fichier d’origine n’étant pas disponible, il faut d’abord trouver quel fichier parmi des centaines de milliers, celui qui contient l’information steganographiée. Bien entendu on peut renforcer la sécurité en combinant la steganographie avec un chiffrement à l’intérieur du fichier… J’ai fait un challenge sur mon blog sur ces fichiers pour bien comprendre le mécanisme : www.netwizz.com

Image hôte « normale »

Image contenant le fichier steganographié

Si vous arrivez à déchiffrer le document vous aurez l’email qui prouvera votre exploit…

La CRYPTO Quantique

Un développement inattendu et récent est l’utilisation de la mécanique quantique afin d’exécuter des exploits cryptographiques irréalisables par les seules mathématiques. Les équipements cryptographiques quantiques utilisent typiquement des photons de lumière polarisés et tirent profit du principe de Heisenberg, un principe d’incertitudes, selon lequel la mesure d’un système quantique modifie l’état du système qu’il cherche à mesurer. L’écoute clandestine d’un flux crypté par la crypto quantique permettrait donc de manière absolue de modifier les données par une perturbation inévitable, alertant les utilisateurs légitimes. La cryptographie quantique exploite cet effet pour permettre à deux parties qui ne se sont jamais réunies ou vues, et donc qui ne partagent aucune information secrète à l’avance, de communiquer dans un secret absolu sous le nez d’un adversaire. Les techniques quantiques aident également à l’accomplissement des buts cryptographiques plus subtiles, importants dans un monde « post guerre-froide », tels que permettre à deux parties mutuellement méfiantes de prendre des décisions communes basées sur une information privée, tout en compromettant sa confidentialité le moins possible. Vous n’avez pas tout compris ? Voici donc la métaphore du « petit chat est mort »…

Pour décrire ce phénomène, on parle parfois du paradoxe du chat de Schrödinger qui est pour l’observateur à la fois mort et/ou vivant. Lorsque le chat dort, il est immobile, et l’on ne peut pas dire en le regardant s’il dort ou s’il est mort. Le chat peut donc être dans deux états différents que l’on ne peut différencier uniquement par l’observation.

L’observateur qui veut étudier avec une certitude absolue l’état de mort du chat ne pourra s’assurer qu’il est bien mort qu’en essayant de le réveiller. Si le chat est bien mort, le chat ne se réveille pas, donc ne change pas de position, donc l’état n’est pas perturbé, et l’on peut étudier cet état de mort du chat en étant certain que le chat que l’on observe est bel et bien mort.
Mais l’observateur qui veut étudier avec une certitude absolue l’état de sommeil du chat ne pourra s’assurer de cet état qu’en réveillant le chat. C’est ici qu’est le paradoxe : en réveillant le chat, l’observateur altère l’état qu’il voulait étudier, et il ne peut donc plus l’étudier. L’astuce consiste donc à supposer que le chat est endormi (probabilité = 50% = 1 chance sur 2), à l’observer d’abord, puis à vérifier ensuite en essayant de le réveiller. On ne conserve les résultats de l’observation que si le chat se réveille.

Avec seulement 2 états possibles, le raisonnement est simple. Tout se complique si l’on considère qu’il y a plusieurs chats à étudier en même temps et qu’il y a 3 états possibles, c’est à dire que chaque chat peut être soit mort, soit endormi, ou bien les 2 états à la fois en superposition…
Cependant au niveau quantique, il ne s’agit pas seulement d’un modèle permettant de rendre compte de notre ignorance du système. Les particules sont véritablement dans cet état superposé, et il en découle un certain nombre de propriétés inédites à notre échelle. Une mesure sur un système quantique va le forcer à choisir un des états. On parle de projection.

La cryptographie quantique résout définitivement le problème de la distribution de clés. Cette technologie de rupture protège de manière absolue les communications voix, données et images. Au lieu de transmettre les clés, ce procédé les fabrique de manière dynamique grâce aux principes universels de la physique quantique. Pour la première fois dans l’histoire de la cryptographie, les clés ainsi obtenues sont invulnérables.

La nette différence entre la crypto traditionnelle et la cryptographie quantique réside dans le fait que l’émetteur transmet au récepteur une chaîne continue de bits véhiculés par des grains de lumière appelés photons. Si un intrus essaie de les intercepter, leur état changera de manière irréparable. L’émetteur et le récepteur détecteront la tentative d’espionnage. La chaîne corrompue est alors rejetée. Aucun de ces bits douteux ne sera utilisé pour établir une clé. Seuls les photons intègres fournissant une information sans risque participent à la génération de clés secrètes.

En cryptographie traditionnelle, le risque d’une attaque par « man in the middle » reste indétectable. Les pirates réalisent alors une copie des messages transmis et procèdent ensuite à leur cryptanalyse en vue de briser les codes secrets. Les crypto systèmes actuels n’offrent aucune résistance contre de telles interceptions.

En revanche, la cryptographie quantique détecte systématiquement les intrusions et supprime le risque d’espionnage. Si un intrus tente de cloner les informations transportées par les photons envoyés sur la fibre optique reliant deux interlocuteurs, la mécanique quantique garantit que cette attaque entraînera une perturbation détectable. Les utilisateurs légitimes de la ligne retarderont alors l’envoi d’informations sensibles jusqu’à ce que la sécurité du lien soit de nouveau assurée.

Pour la toute première fois dans l’histoire de la cryptographie, la sécurité absolue des communications via liaisons optiques est rendue possible grâce aux lois de la physique quantique. Mais Edgar Poe aurait-il encore raison ? N’y a-t-il pas un moyen de casser le code ?

L’ordinateur quantique : le passage de la télé « noir et blanc » à la télé couleurs…

L’algorithme de Shor est un algorithme quantique pour factoriser un nombre N en temps O((log N)3) et en espace O(log N), nommé en l’honneur de Peter Shor. Beaucoup de crypto systèmes à clé publique, tels que le RSA, deviendraient cassables par un tiers si l’algorithme de Shor était un jour programmé dans un calculateur quantique pratique. Un message chiffré avec RSA peut être déchiffré par factorisation de sa clef publique N, qui est le produit de deux nombres premiers. Il est connu que les algorithmes classiques ne peuvent pas faire cela en temps O((log N)k) pour n’importe quel k, donc, ils deviennent rapidement impraticables quand N augmente, à la différence de l’algorithme de Shor qui peut casser le RSA en temps polynomial. Autrement dit, un ordinateur quantique changerait une durée exponentielle en durée linéaire en utilisant tous les états intermédiaires entre 0 et 1. Un peu comme si l’ordinateur au silicium actuel était une télé en « noir et blanc – zero et un » alors que l’ordinateur quantique était une télé « couleurs » avec une palette d’états entre le blanc et le noir…

Comme tous les algorithmes pour calculateur quantique, l’algorithme de Shor est probabiliste : il donne la réponse correcte avec une haute probabilité et la probabilité d’échec peut être diminuée en répétant l’algorithme. L’algorithme de Shor fut utilisé en 2001 par un groupe d’IBM, qui factorisa 15 en 3 et 5, en utilisant un calculateur quantique de 7 qubits. Le qubit est le bit de base d’un ordinateur quantique. Si une entité était capable de fabriquer un ordinateur quantique de, par exemple, 8 qubits, il serait équivalent à la puissance de 256 ordinateurs (2 puissance 8)… Avec un ordinateur à 40 qubits on aurait l’équivalent de puissance de 1 099 511 627 776soit 1099 milliards d’ordinateurs au silicium… Sachant que si l’on utilisait simultanément tous les ordinateurs de la planète on aurait une puissance de calcul maximum de 1 milliard d’ordinateurs soit 1000 près de fois moins…

Autrement dit un mot de passe de 12 caractères qui résisterait près de 43.000 ans à une attaque « brute force », ne résisterait plus que 1,2 secondes avec un ordinateur quantique, ou un code de 16 caractères (128 bits, c’est-à-dire nos communications SSL) qui résisterait à une attaque brute force pendant 2,8 x 10 puissance 35 années (c’est-à-dire 35 zéros derrière 2,8), ne résisterait plus que 2 minutes et demi avec un ordinateur quantique à 64 qubits… Aujourd’hui certaines compagnies annoncent des ordinateurs quantiques de 512 voire 1024 qubits en préparation, sans pour autant que l’on ait vu le moindre prototype…

Conclusion (temporaire)

Edgar Poe aura-t-il finalement tort ou raison ? A chaque avancée de la cryptographie, il y a des possibilités nouvelles de décryptage. Ce qui apparaît clair, est que toute puissance économique et militaire qui voudra se maintenir à la pointe devra constamment engager des recherches, et la voie semble toute tracée pour l’ordinateur quantique, la cryptographie quantique et les nanotechnologies nécessaires pour l’atteindre.

Source

Tags : Crypto, cryptographie, espionnage, Etats-Unis, 5G, Chine, informatique,

Les Etats-Unis ressortent une vieille histoire d’espionnage pour avertir que les autres pays espionnent aussi

Le Washington Post réchauffe la vieille histoire de la société (suisse) crypto :

Pendant plus d’un demi-siècle, les gouvernements du monde entier ont fait confiance à une seule entreprise pour garder secrètes les communications de leurs espions, soldats et diplomates.

La société, Crypto AG, a obtenu son premier contrat pour la construction de machines de codage pour les troupes étatsuniennes pendant la Seconde Guerre mondiale. Riche en argent, elle est devenue un fabricant dominant de dispositifs de cryptage pendant des décennies, naviguant sur des vagues de technologie allant des engrenages mécaniques aux circuits électroniques et, enfin, aux puces de silicium et aux logiciels.

La firme suisse a gagné des millions de dollars en vendant du matériel à plus de 120 pays pendant une bonne partie du 21e siècle. Parmi ses clients figuraient l’Iran, les juntes militaires d’Amérique latine, les rivaux nucléaires de l’Inde et du Pakistan, et même le Vatican.

Mais ce qu’aucun de ses clients n’a jamais su, c’est que Crypto AG était secrètement détenue par la CIA dans le cadre d’un partenariat hautement secret avec les services de renseignement ouest-allemands. Ces agences d’espionnage ont truqué les dispositifs de la société afin de pouvoir facilement casser les codes que les pays utilisaient pour envoyer des messages cryptés.

Cet arrangement, qui dure depuis des décennies et qui compte parmi les secrets les plus étroitement gardés de la guerre froide, est mis à nu dans un historique classifié et complet de l’opération, obtenu par le Washington Post et la ZDF, un radiodiffuseur public allemand, dans le cadre d’un projet de reportage commun.

Le fait que Crypto AG était une opération de la CIA/NSA/BND est connu depuis des décennies. On se demande pourquoi l’histoire de la CIA a maintenant été divulguée au Washington Post et à la chaîne de télévision publique allemande ZDF.

Scott Shane @ScottShaneNYT – 14:38 UTC – Feb 11, 2020

En 1995, à l’@baltimoresun, avec @TBowmanNPR, j’ai écrit une longue histoire sur les relations secrètes de la NSA avec Crypto AG, permettant aux États-Unis de lire les secrets de nombreux pays : lien. Maintenant @gregpmiller a l’histoire officielle de la CIA de ce projet qui dure depuis des décennies.

L’histoire de Greg est une lecture fascinante sur ce que nous avons décrit en 1995 comme l’une des grandes opérations de renseignement de la guerre froide, remplissant des détails que nous ne pouvions que deviner il y a 25 ans. Je suis heureux de voir que nous avons bien compris l’histoire.

Je me souviens très bien qu’à la fin de mon voyage en Suisse en 1995 pour retrouver d’anciens employés de Crypto AG, l’un d’eux a réussi à trouver un mémo de 1975 qui montrait qu’une mathématicienne de la NSA du nom de Nora Mackebee avait participé à une réunion de conception de la Crypto.

Deux ans après que Scott Shane ait divulgué l’histoire, Wayne Madsen l’a essentiellement plagiée pour écrire une histoire similaire pour un magazine d’amateurs de conspiration :

Sanho Tree @SanhoTree – 13:48 UTC – Feb 11, 2020

Pour mémoire, j’ai publié l’histoire de Crypto AG il y a 23 ans, lorsque j’étais rédacteur en chef de Covert Action Quarterly.

Si vous voulez comprendre pourquoi la communauté du renseignement étatsunien est si effrayée par Huawei, c’est parce qu’elle joue le même jeu depuis des décennies. Crypto AG : La pute de Troie de la NSA ?

Scott Shane @ScottShaneNYT – 15:05 UTC – Feb 11, 2020

Répondre à @SanhoTree
Et pour mémoire, l’histoire du CAQ de 1997 s’appuyait principalement sur l’histoire @baltimoresun que j’ai écrite avec @tbowman en 1995 : TRUQUER LE JEU

La société suisse Crypto AG est devenue inutile pour la NSA lorsque les gens sont passés à des ordinateurs standard pour chiffrer leurs informations et ont utilisé Internet pour les envoyer. Elle avait besoin d’autres sociétés qu’elle pouvait manipuler.

À cette époque, cet auteur était le directeur technique d’une grande société d’accès à Internet. Lorsque nous avons dû choisir une plateforme de pare-feu pour nos réseaux internes, nous avons discuté cyniquement pour savoir s’il était préférable d’acheter du matériel Cisco, pour être ensuite espionné par la NSA, ou d’acheter à la société israélienne Checkpoint qui avait probablement une porte dérobée du Mossad. (Nous avons acheté les deux et les avons empilés).

Le fait qu’un tel cynisme était tout à fait justifié est devenu évident lorsque Edward Snowden a révélé les machinations de la NSA. Peu de temps après, Juniper Networks, un fournisseur de gros équipements de backbone, a été découvert comme ayant au moins deux portes dérobées de la NSA dans son système d’exploitation. D’autres sociétés « occidentales » d’équipement de télécommunication ont été manipulées de la même manière :

Même les entreprises de pays neutres ne sont pas à l’abri des manipulations de la NSA. Un ancien employé de Crypto AG a confirmé que de hauts fonctionnaires étatsuniens ont approché des pays européens neutres et ont fait valoir que leur coopération était essentielle à la lutte contre les Soviétiques pendant la guerre froide. La NSA aurait reçu le soutien des sociétés de cryptographie Crypto AG et Gretag AG en Suisse, de Transvertex en Suède, de Nokia en Finlande, et même de sociétés nouvellement privatisées dans la Hongrie post-communiste. En 1970, selon un document secret des services de renseignement allemands du BND, fourni à l’auteur, les Allemands prévoyaient de « fusionner » les opérations de trois sociétés de cryptographie – Crypto AG, Grattner AG (une autre société de chiffrement suisse), et Ericsson de Suède.

Alors pourquoi l’histoire prétendument secrète de la CIA d’une histoire déjà connue a-t-elle été divulguée à l’heure actuelle ? Et pourquoi a-t-elle également été divulguée à une chaîne de télévision allemande ?

Sanho Tree en donne la raison probable :

Si vous voulez comprendre pourquoi la communauté du renseignement étatsunien est si effrayée par Huawei, c’est parce qu’ils jouent le même jeu depuis des décennies.

L’histoire du WaPo elle-même établit également ce lien :

On retrouve également des échos de Crypto dans les soupçons qui tourbillonnent autour de sociétés modernes ayant des liens présumés avec des gouvernements étrangers, notamment la société russe anti-virus Kaspersky, une application de textos liée aux Émirats arabes unis et le géant chinois des télécommunications Huawei.

L’histoire réchauffée de Crypto AG est une subtile calomnie contre Huawei et Kapersky.

Les États-Unis veulent convaincre les pays européens de ne pas acheter de produits Huawei pour leurs réseaux 5G. Ils veulent leur rappeler que les produits de télécommunication peuvent être manipulés. Ils veulent faire craindre que la Chine utilise Huawei pour espionner les pays étrangers, tout comme les États-Unis ont utilisé Crypto AG.

C’est aussi la raison de ce récent titre trompeur de Reuters que l’histoire elle-même a démystifié :

Germany has proof that Huawei worked with Chinese intelligence: Handelsblatt (« L’Allemagne a la preuve que Huawei a travaillé avec les services secrets chinois : Handelsblatt »)

« A la fin de 2019, les Etats-Unis nous ont transmis des renseignements selon lesquels Huawei aurait coopéré avec les autorités de sécurité chinoises », selon un document confidentiel du ministère des Affaires étrangères, cité par le journal.

Les « renseignements étatsuniens » qui nous sont transmis pour manipuler quelqu’un ne sont bien sûr pas des « preuves » pour quoi que ce soit.

Les États-Unis font pression sur leurs alliés à un très haut niveau :

Le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré jeudi que le Parti communiste chinois était « la menace centrale de notre époque », alors même qu’il cherchait à évoquer les perspectives d’un accord commercial entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, ce qui a repoussé la pression étatsunienne visant à interdire à une entreprise chinoise l’accès aux futures infrastructures de télécommunications.

La critique cinglante du gouvernement chinois a été le langage le plus fort utilisé par Pompeo alors que l’administration Trump cherche à convaincre les alliés étatsuniens des risques que représente l’utilisation d’équipements de Huawei, un géant chinois de la technologie.

Une semaine après le message de panique de Pompeo, Trump a pris le téléphone pour convaincre Boris Johnson qui n’était pas impressionné :

Les relations précédemment étroites de Donald Trump avec le Premier ministre britannique Boris Johnson semblent sur le point de s’effondrer, suite aux nouvelles révélations que le président lui a faites au téléphone.

Le comportement de Trump lors de l’appel de la semaine dernière a été décrit par les officiels comme « apoplectique », et Johnson aurait maintenant mis en suspens les plans d’une visite imminente à Washington.

L’appel, qu’une source a décrit au Financial Times comme « très difficile », est arrivé après que Johnson ait défié Trump et ait accordé à la société de télécommunications chinoise Huawei les droits de développer le réseau 5G du Royaume-Uni.

La fureur de Trump a été déclenchée par le soutien de Johnson à Huawei malgré les multiples menaces de Trump et de ses alliés selon lesquelles les États-Unis retireraient leur coopération en matière de sécurité avec le Royaume-Uni si l’accord était conclu.

Les menaces de Trump auraient « irrité » le gouvernement britannique, Johnson étant frustré par le fait que le président n’ait pas proposé d’alternatives à l’accord.

Les produits Huawei sont assez bons, relativement bon marché et facilement disponibles. Ils sont tout aussi buggés que les produits des autres fournisseurs d’équipement. La véritable raison pour laquelle les États-Unis ne veulent pas que quiconque achète les produits Huawei est qu’ils sont la seule grande entreprise de réseau que les États-Unis ne peuvent pas convaincre de leur fournir des portes dérobées.

Les pays européens ne craignent pas la Chine, ni même l’espionnage chinois. Ils savent que les États-Unis font la même chose à une échelle beaucoup plus grande. Les Européens ne voient pas la Chine comme une menace et ils ne veulent pas être impliqués dans l’escalade des prises de bec entre les États-Unis et la Chine :
« De quel côté votre pays devrait-il se ranger dans un conflit entre les États-Unis et la Chine ? »

Les États-Unis réchauffent leurs propres histoires d’espionnage pour démasquer l’espionnage chinois présumé (Moon of Alabama)
Source

Les États-Unis viennent d’inculper quatre officiers militaires chinois pour le piratage d’Equifax en 2017, au cours duquel des millions d’adresses et de données financières ont été volées. L’ancien directeur général de la CIA, Michael Hayden, avait défendu ce type de piratage comme étant de l' »espionnage honorable » et Equifax avait rendu ridiculement facile l’accès à ses systèmes :

Cinq jours seulement après qu’Equifax ait rendu publique sa violation, KrebsOnSecurity a annoncé que le compte administratif d’un portail de règlement des litiges d’Equifax destiné aux consommateurs argentins était grand ouvert, protégé par la combinaison de mots de passe peut-être la plus facile à deviner : « admin/admin ».

Inculper des officiers militaires étrangers pour espionnage alors qu’ils ont simplement volé des serveurs à peine protégés est considéré comme offensant. Que feront les États-Unis lorsque la Chine fera de même ?

Chaque nation espionne. C’est l’un des plus vieux métiers du monde. Que les États-Unis fassent autant de bruit autour de l’espionnage chinois présumé alors qu’ils sont eux-mêmes les plus grands pécheurs est indigne.

Le Saker Francophone, 11 fév 2020

Tags : Etats-Unis, Allemagne, Suisse, Crypto, espionnage, Chine, 5G, 

 

Le Maroc espionnait l’Algérie à travers le Secrétariat Général de l’ONU (document confidentiel)

Dans un document révélé par le hacker Chris Coleman, un mail envoyé par Lotfi Boucharaa, à l’époque représentant permanent du Maroc aux Nations Unies, au ministre marocain des affaires étrangères, souligne le caractère « internet et confidentiel » de ce document onusien.

Bouchaara indique qu’il s’agit des « éléments de langage preparés pour Ban Ki-moon pour sa rencontre avec le chef de la délégation algérienne en marge de l’AG de l’ONU ».

Texte intégral du mail :

Tr : algerie /onu

Lotfi Bouchaara

Date d’envoi : mardi 2 septembre 2014 17:47

À : SALAHEDDINE MEZOUAR

Doc interne et conf de l onu.Les elements de langage prepares pour ban kemon pour sa rencontre avec chef de delegation algerienne en marge de l ag de l onu.lotfi

Envoyé depuis mon smartphone Samsung Galaxy.

——– Message d’origine ——–

De : I T

Date :02/09/2014 17:37 (GMT+00:00)

A :

Objet : Fwd:

pour info. (TP pour le voisin)

[Objectives of the meeting: (i) To inquire about the implementation of political reforms; (ii) encourage Algeria to continue to support the mediation process for Western Sahara and MINURSO; (iii) thank Algeria for leading the Malian peace process and advocate for an inclusive peace process ; (iv) to discuss the situation in Libya and (v) the Sahel.]

Political Reforms

· Quels sont les derniers développements dans la mise en œuvre des réformes constitutionnelles lancées par le Président ? [What are the latest developments in the implementation of the constitutional reforms launched by the President?]

Western Sahara

· Je remercie l’Algérie de son soutien constant au processus de médiation sur le Sahara occidental mené par mon Envoyé personnel, M. Christopher Ross. Je m’inquiète du manque de progrès dans les négociations et espère que mon Envoyé personnel pourra bientôt relancer le dialogue entre les parties avec l’appui des pays voisins. Que pouvons-nous faire pour rendre le processus de médiation plus efficace? [I thank Algeria for its continued support to the mediation process on Western Sahara led by my Personal Envoy, Mr. Christopher Ross. I am concerned by the lack of progress in the negotiations and hope that my Personal Envoy will soon be able to renew the dialogue between the parties with the assistance of the neighboring States. What more can we do to make the mediation process more efficient?]

· Je remercie également l’Algérie de sa coopération avec la MINURSO et encourage la poursuite de relations constructives entre les autorités algériennes et la Mission. [I would also like to thank Algeria for its cooperation with MINURSO and look forward to continued, constructive relations between the Algerian authorities and the Mission.]

· J’espère sincèrement que le Maroc et l’Algérie poursuivront leurs efforts pour améliorer leurs relations bilatérales. Les Nations Unies demeurent prêtes à continuer à soutenir ce processus. [It is my sincere hope that Algeria and Morocco will resume their efforts to improve bilateral relations. The UN remains ready to continue to support this process.]

Mali (See also generics)

· L’Algérie joue un rôle clé dans le processus de paix au Mali. Je me réjouis de la collaboration de l’Algérie, des pays voisins du Mali, des organisations régionales et de mon Représentant spécial dans l’élaboration d’une feuille de route à Alger. Il est essentiel que tous les acteurs concernés continuent à travailler ensemble pour soutenir le processus politique. [Algeria is playing an important role in supporting Mali’s peace process. I was encouraged to see Algeria and Mali’s neighbours, regional organizations and my Special Representative working together in Algiers to produce a roadmap. It is essential that all actors involved continue to coordinate their support to the political process.]

· Seul un processus inclusif peut déboucher sur une paix durable. Nous espérons que les parties et l’équipe de médiation incluront l’ensemble de la société malienne dans les pourparlers. [Only an inclusive process can create sustainable peace. We hope the parties and the mediation team will ensure that broader Malian society is included in the talks.]

· Je comprends que le calendrier des pourparlers est ouvert. Avez-vous établi avec la médiation des jalons ou des mesures spécifiques provisoires qui pourraient aider à faire avancer les discussions? [I understand that the timetable for the talks is open-ended. Have you and the mediation established milestones or specific interim steps that could help advance the discussions?]

The Sahel (See generics)

Libya (See also generics)

· J’encourage l’Algérie à soutenir les efforts de mon nouveau Représentant spécial, M. Bernardino León, pour parvenir à un accord d’ensemble sur le futur de la transition en Libye. Il est important d’accroître la coopération régionale pour sécuriser les frontières. [I would like to encourage Algeria to support the efforts of my new Special Representative, Mr. Bernardino León, to facilitate broad agreement on the way forward for the transition in Libya. Increased cooperation with neighbours on border security is important.]

Source : Maroc Leaks, 7 fév 2020

Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, ONU, Ban Ki-moon, Secrétariat Général de l’ONU, espionnage, Mali, Libye,

Quand l’ONU accusait le Maroc d’espionner des militants des droits de l’homme

Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de rassemblement et d’association, Clément Nyaletsossi Voule, a accusé le Maroc et des pays du Moyen-Orient d’espionner les activités des militants et défenseurs des droits de l’homme.

Dans un nouveau rapport sur les libertés de réunion et d’association, le rapporteur précise que » des rapports bien étayés ont établi un lien entre la suite de logiciels espions Pegasus et les attaques de logiciels espions contre des militants et des défenseurs des droits de l’homme » au Maroc.

Ces attaques ont été également recensées aux Emirats arabes unis, en Arabie Saoudite, à Bahreïn au Kazakhstan et au Mexique, souligne ce rapport soumis à la 41 session du Conseil des droits de l’homme qui a débuté ses travaux lundi à Genève.

Plus grave encore, le rapporteur explique que » ces attaques permettent de pirater et de surveiller en temps réel les communications, la localisation et les activités des personnes ciblées, et peuvent viser des cibles dans un Etat ou en dehors de celui-ci » .

« L’utilisation de logiciels espions commerciaux, comme la technologie de surveillance FinFisher et la suite de logiciels espions Pegasus pour lancer des cyberattaques contre des acteurs de la société civile illustre cette tendance » , relève-t-il.

Si l’ère du numérique a ouvert de nouvelles possibilités concernant la jouissance des droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, elle fait aussi peser un ensemble de menaces et de risques nouveaux sur ces droits fondamentaux « , constate le responsable onusien qui appelle à interdire la surveillance numérique.

Pegasus, un logiciel espion très sophistiqué fabriqué par la société israélienne NSO est depuis quelque temps dans le viseur de l’ONU. ans un rapport séparé établi par le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’opinion et d’expression, David Kaye, l’ONU a appelé à mettre en place un moratoire sur l’utilisation de Pegasus.

David Kaye a expliqué que la surveillance de certaines personnes, très souvent des journalistes, des militants ou des opposants politiques pouvait conduire aux détentions arbitraires, à la torture et éventuellement à des exécutions extrajudiciaires.

Citant Citizen Lab, un organisme de surveillance de la cybersécurité basé à Toronto, David Kaye a précisé que ce logiciel permettait de surveiller les personnes ciblées à distance.

Tags : Maroc, espionnage, ONU, Pegasus, logiciels, Citizen Lab, Hacking Team,

Le Maroc et le Mossad (4 épisodes du Journal Hebdo)

Le Maroc et le Mossad 

Dès le début des années 60, le Maroc et les services secrets israéliens ont tissé des liens. Ils débutèrent avec la question de l’exode des juifs marocains vers Israël pour s’étendre à une coopération plus étroite.

L´histoire des relations entre l’un des services secrets les plus emblématiques du monde, le Mossad israélien, et le royaume chérifien remonte aux premières années de l’indépendance du Maroc. A l’époque, Israël, polygone territorial façonné par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, recherche à tout prix des moyens de survivance dans un environnement arabe en ébullition et forcément hostile. L’Etat hébreu est conscient que son avenir dépend avant tout de sa démographie et de sa capacité à entretenir des relations stratégiques avec nombre de jeunes nations encore non-alignées. Le Maroc correspond aux desseins des sionistes.

Selon Agnès Bensimon, auteur du célèbre « Hassan II et les Juifs », c’est parce que les services secrets israéliens ont fourni des renseignements très précis quant à un complot visant à tuer le prince héritier en février 1960 que les relations entre le Maroc et Israël ont débuté. L’historien Yigal Bin-Nun dément une telle version des faits. Pour lui, c’est en 1963 que la coopération officielle entre les deux pays a commencé.

Quel intérêt pour Hassan II ?

Les Israéliens avaient contacté Emile Benhamou, un ami d’enfance de Mohamed Oufkir, afin qu’il les fasse entrer en contact avec le chef des services de sécurité marocains. Après plusieurs tentatives, la rencontre est finalement arrangée en février 1963 chez Benhamou lui-même, rue Victor Hugo à Paris, entre l’agent Yaakov Karoz et Oufkir. Les Marocains craignent qu’un membre de l’opposition ne se fasse passer pour un représentant du Palais pour acheter des armes. Le Mossad confirmera plus tard qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Les relations entre le Maroc et Israël deviennent dès lors officielles. Hassan II craignait que son trône ne soit menacé par le panarabisme. Il faisait mine de sympathiser avec la vague nassérienne qui submergeait le monde arabe ; en réalité, il le faisait pour ne pas se laisser distancer par l’opposition. Selon Yigal Bin-Nun, le Roi a peut-être voulu se rapprocher d’Israël parce qu’il était attiré par ce qu’on appelait alors le « miracle israélien ». Beaucoup étaient fascinés par la capacité qu’avait eu ce jeune Etat à « fleurir le désert », selon l’expression consacrée. L’inexistence des relations israélo-arabes était propice à un rapprochement entre le Palais et les dirigeants israéliens, d’autant plus que Ben Gourion avait décidé d’opter pour la politique dite des Etats périphériques : il fallait développer une ceinture d’Etats lointains mais conciliants.

L’intrusion du Mossad au Maroc s’est faite par des voyages clandestins de nombreux agents du Mossad et de leur chef Isser Harel, entre 1958 et 1960. Le premier eut lieu le 1er septembre 1958. Si les autorités marocaines eurent vent de sa visite, elles n’en laissèrent rien paraître, préparant ainsi le terrain à « l’accord de compromis » conclu entre le Palais et Israël favorisant l’exode des Juifs marocains. Plus tard, les officiers Oufkir, Dlimi et bien d’autres se rendirent clandestinement en Israël et des politiques et militaires israéliens firent durant de longues années le chemin inverse.

Des liens ambivalents

Les archives nationales d’Israël regorgent de documents historiques qui retracent ces liens. Les Marocains auraient souvent demandé aux Israéliens de les renseigner sur les Etats arabes favorables à un renversement de la monarchie alaouite. Israël aurait aussi soutenu le Maroc dans sa « Guerre des Sables » avec l’Algérie en livrant des blindés . Des officiers de Tsahal et du Mossad ont formé et encadré la jeune armée royale et les services de sécurité dont le célèbre Cab-1, l’embryon de la DST. En retour, et malgré l’envoi de troupes au Golan jugé « anecdotique », le Maroc n’a eu de cesse de normaliser l’existence de l’Etat hébreu auprès du monde arabe, en jouant par exemple un rôle capital dans l’accord de paix avec l’Egypte qui coûta la vie à Anouar Sadate ou encore d’ouvrir à Rabat et à Tel-Aviv des antennes diplomatiques. Plus récemment, Israël aurait continué à aider « technologiquement » le Maroc au Sahara, notamment dans la sécurisation du Sud par la construction du Mur de défense, ceinture modernisée de la fameuse ligne Barleev expérimentée dans le Sinaï ou diplomatiquement via le lobby pro-israélien aux Etats-Unis.

Hassan II, Descartes et l’Etat hébreu

La longue et tumultueuse histoire des relations entre Israël et le Maroc est marquée par une émigration progressive des Juifs marocains vers la « Terre promise ». Une émigration tolérée à la veille de la création de l’Etat d’Israël dans les années 48-49, clandestine à l’orée de l’indépendance marocaine et monnayée à partir de 1961 par le gouvernement marocain néo-indépendant. Un processus ayant pour corollaire les circonvolutions inhérentes à la politique interne marocaine et à l’analyse du phénomène par un homme, le défunt Roi Hassan II.

De 1956 à 1961, le gouvernement marocain est dans une logique de durcissement quant à la liberté de circulation de ses ressortissants israélites. Des mesures restrictives accompagnées de brimades administratives (fin des relations postales entre les Etats) inquiètent fortement les gouvernements israéliens à cette période. Si les exactions commises à l’encontre de la minorité juive sont rares, Israël est dans une logique de peuplement de ses territoires, une logique dans laquelle la communauté marocaine constitue un réservoir important. C’est dans ce climat tendu que le prince Moulay Hassan, Premier ministre de fait, accomplit une visite au Caire, où il y rencontre le raïs Gamel Abdel Nasser qui lui promet soutien et collaboration, un rapprochement qui agace fortement l’Etat hébreu. Imaginer des solutions pour exfiltrer les ressortissants juifs devient dès lors une priorité pour Israël, mais la voie diplomatique devait être maintenue coûte que coûte. C’est dans ce cadre que l’éditeur français René Julliard organisa le 2 décembre 1959 une rencontre entre le consul d’Israël à Paris, Mordekhay Shneurson, et l’ambassadeur marocain Abdellatif Benjelloun.

Une discussion tendue s’engagea entre les deux hommes et le consul israélien, dans une lettre adressée au directeur de cabinet de la ministre des Affaires étrangères, conclut de la manière suivante : « Cet entretien prouve qu’il n’y a aucun bénéfice dans nos tractations actuelles avec les Marocains. Tous nos efforts n’aboutissent à rien, il ne reste que l’action ». La solution politique s’éloignait, elle sera ravivée quatre mois plus tard par un canal inattendu. L’opposant marocain Mehdi Ben Barka prendra attache avec les Israéliens dans un contexte politique national extrêmement tendu. En mars 1960, Ben Barka assurera les Israéliens de sa défiance envers le régime de Nasser et de son admiration pour le modèle socialiste israélien. Il demandera un soutien moral et financier dans sa lutte contre le régime de Hassan II. Dès lors, les officiels israéliens demeureront quatre mois durant dans une logique dubitative. Fallait-il maintenir le contact avec un gouvernement marocain fermé aux discussions ou envisager une solution alternative mais plus risquée avec l’opposition au régime ? La réponse viendra du prince Moulay Hassan qui jeta les ponts à une ouverture progressive des frontières pour les ressortissants juifs marocains. Moulay Hassan exigea la discrétion absolue sur le sujet et rencontra à Rabat l’envoyé officieux du gouvernement israélien, le représentant du Congrès juif mondial Alexandre Easterman. Le prince eut alors l’analyse suivante, une analyse à deux niveaux qui permettra d’amorcer les modalités définitives d’un accord entre les deux parties. D’un côté, il craignait que si les portes de l’émigration s’ouvraient, les Juifs ne quitteraient en masse le pays et par conséquent un grave problème économique se déclenche. Même si un petit nombre seulement de Juifs quittait le Maroc, ils seraient rapidement imités par d’autres, ce qui risquait de provoquer « une force grégaire ». Mais le futur Roi contrebalança cet argument par une analyse pragmatique sur l’avenir de la communauté juive au Maroc : « soyons réalistes, l’expérience nous a appris que dans le processus de développement de pays venant d’accéder à l’indépendance, la classe défavorisée de la population, désenchantée par les difficultés, s’attaque d’abord aux étrangers, ensuite elle s’en prend aux minorités religieuses »(1). Avec cet argument, Moulay Hassan rejoignait les thèses alarmistes du Mossad sur la précarité à long terme de la communauté. Dès lors un accord dédommageant le pays de la perte d’une partie de ses forces vives, d’une élite productive mais qui aurait du mal à s’intégrer dans le Maroc indépendant, pouvait sérieusement être envisagé. Cette attitude permit au futur Roi de s’installer de manière pérenne dans un sillage moderniste. Analysant la position paternaliste de son père le roi Mohammed V à Easterman, le prince décrivit à froid son futur positionnement quant à la question israélienne : « Il ne pense pas comme vous et moi. Nous sommes des Occidentaux et lui, contrairement à nous, n’examine pas la question d’une manière cartésienne ». Une position confortable pour les deux parties. Pour Israël, elle permettait d’asseoir les relations avec un pays arabe éloigné du Proche-Orient et qui pourrait faire office d’intermédiation en cas de conflit (il en sera ainsi de même avec la Turquie et la Jordanie).Ben Barka était dans la même logique mais l’éviction quelques mois plus tard du gouvernement socialiste d’Abdallah Ibrahim et l’arrivée officiellement aux affaires du prince comme Premier ministre sonneront le glas d’une option qui avait très peu de chances d’aboutir.

Ben Barka et Israël

« Je sais qui a tué Ben Barka, je sais pourquoi et je sais où son corps se trouve aujourd’hui ». Yigal Bin-Nun dit ce qu’il veut bien dire de « l’affaire Ben Barka ». L’historien prépare un livre sur l’icône de la gauche marocaine et dit ne pas souhaiter voir ses révélations faire la Une des journaux sans véritable appareil argumentatif. Tout ce que l’on saura, c’est que Mehdi Ben Barka a été tué par erreur et que son corps repose quelque part en France. Que la fameuse histoire de la cuve est fausse et que le livre de Boukhari est un tissu de boniments. Qu’il n’y a rien sous la mosquée de Courcouronnes. Que Mohamed Oufkir n’a probablement rien à voir avec l’enlèvement et l’assassinat et que le seul nom récurrent est celui de Dlimi. Que tout a été organisé par Miloud Ettounsi, alias « Chtouki »…

Bien plus que « saheb lihoud »

Mais ce n’est pas tout. Yigal Bin-Nun veut bien donner quelques détails sur un autre sujet explosif : les relations de Mehdi Ben Barka avec Israël et le Mossad. Il affirme que Ben Barka était bien plus que « Saheb Lihoud » ; il aurait eu des contacts presque quotidiens avec le Mossad, notamment avec le numéro 2, Yaakov Karoz. Des relations idylliques qui commencèrent à se ternir lorsque Ben Barka parla ouvertement de prendre le pouvoir au Maroc et demanda non seulement de l’argent, mais aussi des armes à Israël. De là date la rupture supposée entre le Mossad et lui, qui explique les propos véhéments contre la présence d’Israël dans les pays d’Afrique et d’Asie lors d’un discours qu’il a tenu au Caire en 1963. Mehdi Ben Barka, tel que le décrit Yigal Bin-Nun, était également attiré par le modèle de développement israélien. Il aurait demandé à ses interlocuteurs du Mossad des livres pour apprendre l’hébreu ainsi que des manuels concernant le développement rural et agricole en Israël afin de s’en inspirer au Maroc. Le chercheur israélien s’est basé sur des témoignages d’acteurs de l’époque toujours en vie, mais aussi et surtout sur les archives déclassifiées de l’Etat hébreu. La relation de Mehdi Ben Barka avec Israël, daterait de mars 1960. Deux documents des comptes rendus classés aux archives nationales du ministère israélien des Affaires étrangères Israélien, dont l’auteur est André Chouraqui, dirigeant de l’Agence juive, rapportent le contenu des rencontres entre ce même André Chouraqui et Mehdi Ben Barka à Paris en Mars 1960. Le contexte politique marocain est pour le moins tendu. Le gouvernement Abdallah Ibrahim et Mehdi Ben Barka sont en conflit ouvert avec le prince héritier Moulay Hassan. Dans l’un des comptes rendus, Chouraqui écrit : « Au cours de son voyage en Orient, le sultan a mis Ibrahim à l’écart des conversations avec Nasser et les autres souverains du Proche-Orient ».

Le Sultan est revenu transformé au moins sur ce point. Il sait qu’on peut gouverner un Etat seul et « au besoin » en mettant en prison des milliers de personnes. Ibrahim, par contre, a vu que la politique arabe dont il était l’instigateur n’est plus payante et qu’elle se retourne actuellement contre lui ; d’où, pour lui et ses amis, la nécessité de trouver de nouvelles alliance. Il les cherche alors du côté de l’Occident, des juifs et des forces de gauche.

« Selon ce document, Mehdi Ben Barka affirmait à ses interlocuteurs que le gouvernement Ibrahim avait pris position pour le général Kassem, président de l’Irak dans le conflit qui l’opposait à Gamal Abdenasser au sein de la Ligue Arabe. Mehdi Ben Barka aurait dit lors de ces rencontres que le mouvement qu’il représentait avait fait le choix de la démocratie que pouvait représenter le général Kassem et les pays africains qui se démocratisaient, plutôt que de suivre le modèle nassérien anti-démocratique.

Rencontres soutenues

D’après le document, Ben Barka aurait proposé une solution pratique à un problème qui embarrasse Israël et la communauté juive marocaine : la rupture des rapports postaux entre Israël et le Maroc. Résultat de l’adhésion du Maroc à la Ligue Arabe, cette rupture avait suscité la mobilisation des organisations juives. Un intense travail de lobbying avait été effectué.

Pourquoi le leader du progressisme marocain fait-il autant d’efforts vis-à-vis des lobbies pro-israélien et d’Israël lui-même ? Dans ce fameux document, André Chouraqui écrit : « La deuxième chose qui résulte de ce premier entretien avec Ben Barka est que celui-ci a, avec empressement, accepté l’invitation de visiter Israël. Si cela se réalise, cela aura des conséquences lointaines non négligeables. Ben Barka, en s’ouvrant à nous, attend de nous un appui moral auprès des Juifs marocains et, très probablement aussi, un appui matériel s’il entre en guerre ouverte contre la monarchie. Il aura besoin d’argent et d’armes. Il m’a laissé entendre cela d’une manière assez claire ». Selon les archives israéliennes, André Chouraqui organisera, le 26 mars 1960 à Paris, une rencontre entre Mehdi Ben Barka et Yacoov Karoz , numéro deux du Mossad. Yigal Bin-Nun produit à l’appui de sa thèse un autre document d’archives provenant du Congrès mondial Juif (CMJ). Il s’agit là aussi d’un compte rendu d’une rencontre entre Mehdi Ben Barka et Alexandre Easterman du CJM, à Paris le mardi 5 avril 1960. Selon ce document, c’est à la demande du leader marocain que la rencontre eut lieu. Easterman y rapporte l’argumentaire déployé par Ben Barka pour s’assurer l’aide du CJM dans son combat contre le pouvoir réactionnaire représenté par la monarchie marocaine. Ben Barka aurait évoqué une fois encore, l’opposition de son mouvement à la politique anti-démocratique de Nasser, et le soutien dont il jouit auprès de nombreux pays africains. Alexandre Easterman écrit avoir questionné Ben Barka sur la rupture des rapports postaux entre le Maroc et Israël, le refus de permettre de délivrer des passeports aux Juifs marocains pour leur permettre d’émigrer en Israël et le refus d’Abdallah Ibrahim de le recevoir quand il s’était rendu au Maroc. Ben Barka aurait évoqué là aussi les forces réactionnaires qui rendent toute politique d’ouverture impossible vis-à-vis d’Israël. Il aurait promis à son interlocuteur qu’il s’arrangerait pour que Abdallah Ibrahim le rencontre lors de sa prochaine visite au Maroc.

Selon ce compte rendu, Mehdi Ben Barka a réitéré sa demande d’assistance. « Il (Mehdi Ben Barka) espérait que le CJM allait se joindre aux autres éléments libéraux pour soutenir son groupe par tous les moyens, et que c’était dans l’intérêt des Juifs que le Congrès devait le faire. Je lui ai demandé ce qu’il entendait par soutien, et il a répondu :  »Soutien moral et matériel ». Il n’a pas précisé ce qu’il entendait par là et je ne lui ai pas demandé », rapporte Easterman dans ce document. En conclusion, le dirigeant écrit très cyniquement : « J’ai appris à Paris que Ben Barka avait rencontré nombre de personnes et de délégations juives durant ces dernières semaines. Il apparaît donc qu’il ne m’a pas accordé un privilège spécial en me rencontrant si ce n’est le fait de s’être déplacé chez moi plutôt que le contraire. » Et d’ajouter : « La nouvelle, et sans précédente sollicitude de Ben Barka à l’égard des Juifs, montre indubitablement sa volonté de nous rassurer, à la lumière de ce qui s’est récemment passé au Maroc. Ses promesses de tout arranger signale son souhait d’obtenir un soutien juif, quel que soit le sens qu’il donne au mot soutien. D’un autre côté, tout ceci suggère que sa position est bien plus faible qu’il ne veut nous le laisser croire. »

« Affirmations gratuites »

« Tout cela est ridicule. Ce sont des affirmations gratuites qui ne se fondent sur aucune analyse historique ou sociale correcte. Tous ceux qui connaissaient Mehdi Ben Barka savent que c’est faux. Il a été l’un des premiers à ériger le problème palestinien en problème national. Nous n’accordons aucun crédit à ces élucubrations ». Béchir Ben Barka n’a pas de mots assez durs pour qualifier les affirmations de Yigal Bin-Nun. Même réaction chez Brahim Ouchelh, l’ancien adjoint du Fkih Basri, qui refuse catégoriquement l’éventualité d’une telle relation entre Mehdi Ben Barka et les Israéliens.

« Hoche », l’agent du réseau de la Misgeret

« Faire partir les gens ». C’est avec sobriété qu’il décrit l’émigration clandestine des juifs du Maroc vers Israël. Il ne semble pas prendre la mesure de ce qui s’est passé, ni en évaluer l’importance. Il souhaite pourtant garder l’anonymat : une peur, ou plutôt une prudence héritées des années où il a travaillé comme agent actif de la branche du Mossad qui s’occupait de « l’évacuation ». Il accepte qu’on l’appelle « Hoche », l’un des nombreux noms de code qu’il a dû porter à cette époque.

Hoche est né à Fès en 1932. Fils d’un militaire français (« nous, on n’est pas des Français du décret Crémieux ») et d’une mère marocaine, il fait son service militaire pour « voir du pays ». De retour au Maroc après être passé par l’Indochine, l’Egypte et le Liban, il est recruté, par l’intermédiaire de l’un de ses amis, pour faire partie du Mossad et aider à évacuer les juifs du Maroc vers Israël. « Je devais garder le secret absolu. On devait jurer sur la Torah qu’on ne dévoilerait rien de nos activités ; c’était un véritable rituel, une cérémonie où l’on ne voyait pas le colonel de l’armée israélienne qui supervisait tout ça ». En 1955, il est envoyé un mois et demi en Israël pour participer à un stage de formation collectif. « On nous a mis dans des camps isolés et clandestins, dont personne ne connaissait l’existence. On nous apprenait à nous battre et à nous défendre, à mener les opérations sans jamais nous faire repérer par la police. Nous étions une cinquantaine en tout et nous ne devions pas nous parler, ni connaître nos vrais noms ». Il se souvient que Moshé Dayan et Isser Harel sont venus les voir pour leur parler et les encourager. De retour au Maroc, il est affecté à « l’Etat-major », à Casablanca, dont les réunions se déroulent dans un appartement de l’immeuble Liberté.

C’est là qu’il reçoit les premiers ordres : superviser les opérations d’évacuation toutes les deux semaines environ, sans intervenir lui-même, sauf en cas de problème. « Nous arrivions la nuit sur une plage isolée. Nous attendions que le bateau nous envoie des signaux lumineux pour lui renvoyer un message codé. Les gens qui voulaient partir venaient de partout, de Marrakech, d’Essaouira. On en a fait des choses… ». Mais l’événement dont il est le plus fier s’est déroulé une nuit où il a utilisé sa voiture personnelle et a refusé de la faire entrer trop avant vers la plage, de crainte que quelqu’un ne note le numéro de sa plaque d’immatriculation et ne découvre son identité. Cette nuit-là, le reste des voitures des agents du Mossad a été encerclé par des Marocains -« les Arabes », comme les appelle Hoche-qui avaient observé le va-et-vient des bateaux et des véhicules et qui pensaient qu’il s’agissait de contrebandiers. Ils avaient donc bloqué la sortie en l’obstruant à l’aide de gros rochers. Il se trouve que cette nuit est celle qu’a choisie Isser Harel, le chef du Mossad en Israël, pour voir comment se passait l’émigration clandestine au Maroc. Sans la voiture de Hoche à l’extérieur, Harel était découvert. Hoche et le chef du Mossad se sont donc faufilés jusqu’au véhicule et ont réussi à se diriger vers l’aéroport où Harel est parti pour la France, puis pour Israël.

Mais après le démantèlement du réseau de la Misgeret, Hoche décide de s’installer en Israël après un séjour de quelques mois en France. Il effectue un stage au ministère de la Défense israélien pendant deux ans mais est très vite confronté à la réalité de la société israélienne de l’époque : « J’étais suivi par une Polonaise, alors, moi évidemment, qui venais du Maroc… Aujourd’hui, il paraît que ça a changé. Mais je peux vous dire que pour les juifs d’Afrique du Nord, ce n’était pas facile. Un jour, on m’a même dit « Ici, on n’aime pas les Noirs ». C’est comme ça qu’ils appelaient les sépharades ». Hoche perd l’illusions d’une vie paisible en Israël et s’installe en France. Aujourd’hui, il nie avoir agi pour l’unique intérêt d’Israël : « On m’accuse d’avoir fait tout cela contre le Maroc ; mais à l’époque, on croyait vraiment qu’il était urgent de faire partir les gens parce qu’on craignait un danger futur ».

(1) rapport d’Alexandre Easterman. Archives sionistes centrales Jérusalem Z6/1763

Source : Le Journal Hebdomadaire, juillet 2005

Tags : Maroc, Mossad, espionnage, juifs, Israël, lobby juif, lobby sioniste,

Le Maroc soupçonné d’avoir espionné la force de l’ONU et entravé son travail

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki‑moon, a suggéré que le Maroc aurait espionné la force de l’ONU au Sahara Occidental et entravé sa capacité de fonctionner, selon un rapport publié par l’agence Reuters. Ce rapport d’évaluation intervient après l’échec de la dernière série de pourparlers qui s’est tenue le mois dernier entre Rabat et le Front Polisario.

Dans son rapport transmis au Conseil de sécurité de l’ONU, Ban Ki‑moon s’est plaint que la force de l’ONU au Sahara occidental, connue sous le nom de Minurso, soit « incapable d’exercer pleinement ses fonctions de contrôle, de maintien de la paix, d’observation et de reporting, ou d’utiliser son autorité à inverser l’érosion ». Il a exhorté les quinze pays du Conseil de sécurité à l’aider « à réaffirmer le rôle confié à la Minurso, le respect des normes de maintien de la paix et la neutralité (de l’ONU), et de s’assurer que les conditions minimales pour le bon fonctionnement de la Mission soient remplies ».
Tags : Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, espionnage,