Algérie : Distribution d’un second lot de 30 bus scolaires à Tlemcen

Une cérémonie de distribution d’une trentaine de bus scolaires s’est déroulée, dimanche, au siège de la wilaya de Tlemcen, présidée par le chef de l’exécutif de wilaya, Amoumene Mermouri, en présence des responsables et des élus locaux.

Cette opération qui intervient à quelques jours de la rentrée scolaire permettra selon le wali d’offrir les conditions nécessaires aux élèves résidant dans les zones éloignées et dans les zones d’ombre de rejoindre leurs établissements sans contraintes aucunes. Le wali, a par ailleurs, souligné que cette opération est la seconde après celle organisée en été dernier ou 40 bus ont été distribués à toutes les communes de la wilaya.

Après cette seconde opération, un autre lot d’une trentaine de bus scolaires sera également distribué le premier novembre prochain, a indiqué Mermouri qui a exhorté les maires à bien déterminer les zones ou le manque de transport se fait sentir, à utiliser les bus exclusivement pour le transport des élèves et à veiller à l’entretien régulier de ces bus.

Le renforcement des moyens de locomotion doivent permettre de faciliter les déplacements des jeunes élèves et aussi de consolider les bons résultats acquis cette année notamment au BAC, à travers la wilaya de Tlemcen, a-t-il souligné. La wilaya de Tlemcen qui s’apprête à l’instar des autres wilayas du pays à accueillir les élèves pour l’année scolaire 2020/2021 a réalisé selon le directeur de l’éducation de la wilaya quelques 14 écoles primaires dont la majorité va ouvrir ses portes aux jeunes élèves dès ce mois en attendant l’achèvement d’autres, dont les délais sont fixés à décembre prochain.

La réception de quatre CEM et deux lycées est également envisagée prochainement dans l’optique de faire face à la pression du nombre sans cesse croissant des élèves par classe.

Ouest Tribune, 19 oct 2020

Tags : Algérie, Tlemcen, bus scolaire, enseignement, transport public,

Services publics hexagonaux pas toujours au top sous covid: Education Nationale

Certains services publics dont l’Hexagone se vante régulièrement ont montré des lacunes pendant la pandémie et lors de la reprise. Au regard d’autres secteurs de la société, plus actifs.

L’hyper protection personnelle de certains fonctionnaires semble avoir dominé ce alors que la Fonction Publique hospitalière poursuivaient elle – ô combien- l’activité malgré tout, avec l’énergie qui est la sienne. Soignants applaudis chaque soir.

La POSTE: le courrier qui ne partait pas, renvoyé à l’envoyeur (cela s’est vu). Surtout le scandale des bureaux de poste fermés alors que le service de réglement/paiement des retraites et autres prestations passe par ces guichets. Les zones rurales et périphériques gravement impactées par ces bureaux fermés.

Les MUNICIPALITES. Premier parmi tous les Services publics… Certaines mairies refusent de réouvrir les écoles. Au point de se voir traînées en justice par l’Etat (Marseille. Bobigny).

L’Education Nationale présente elle une reprise difficile. Totalement déconnectée. Certes un protocole sanitaire délirant a été concocté par des hauts fonctionnaires du Ministère en surchauffe. Un ensemble normatif de 75 pages dit-on qui a refroidi personnels et maires rendant la reprise impossible.

Alors que l’accès à l’école à tous est un droit, seuls quelques enfants reprennent et quelques jours par semaine par roulement: incompréhension des parents. Les enfants handicapés eux ne reprennent pas le chemin de l’école !

Le retour s’apparente à de la garderie !

POURQUOI CES ATTEINTES A l’EDUCATION DES ENFANTS? QUE LEUR FAIT-ON ?

Les parents pointent aussi un personnel de l’Education Nationale en retrait en raison de ceux qui ne veulent pas retourner travailler.

Seulement 50% a repris le travail ! Le mammouth Education Nationale reste dans sa grotte :(JDD 8/06/20) « Depuis le 11 mai, seuls 27% des écoliers et 18% des collégiens ont été accueillis en classe. Bien souvent à temps partiel, à raison d’un ou deux jours par semaine. Parmi les parents, désormais plus nombreux à vouloir remettre leurs enfants à l’école, le mécontentement monte. Les enseignants sont parfois montrés du doigt. « Une partie ne veut pas retourner à l’école pour un mois, parce que ça les ennuie ou qu’ils ne veulent pas faire garder leurs enfants, estime un médecin. Le mammouth existe! »

La réouverture semble un enfer pour les familles. Certains ont même organisé des classes sauvages dans la forêt pour dénoncer le dysfonctionnement du système éducatif!

Les pédiatres disent ne pas comprendre cette atteinte aux droits éducatifs. La société française de pédiatrie réclame le retour rapide à l’école de tous les enfants.

Idem. Les enfants doivent rejouer entre eux. Les normes sanitaires appliquées à outrance angoissent les petits. Au résultat, les enfants ne vont pas bien.

Que fait-on à l’enfance? Alors que les adultes reprennent leur mode social « relativement » normal certes avec masque, les enfants sont toujours séparés strictement. D’où le nombre très faible accueilli en milieu scolaire.

GENERATION COVID : GENERATION SACRIFIEE ? QUEL VOCABULAIRE…

La crise covid est terrible également pour les lycéens, étudiants également qui ne trouvent plus de stage, plus de contrats en alternance. On commence de parler de « génération sacrifiée ». Génération covid aussi …Quel vocabulaire.

Dans le genre surprise, alors que l’Education Nationale ne favorise pas la reprise scolaire pour tous, les enseignants ont reçu par le site Eduscol qui leur est dédié une note du Ministère qui invite les enseignants à signaler les élèves qui mettraient en doute les actions de l’Etat dans la crise covid-19. Un mode d’emploi de reprise très pointilleux (à l’image des 75 pages de normes)

Les enseignants s’insurgent !

Juste glaçant, alors que l’enseignement de base n’est plus (ou mal) assumé de voir un Etat donner beaucoup d’importance à la manière dont il est perçu. Jusqu’à demander aux personnels la délation si une discussion de classe critique le-dit Etat. C’est juste totalitaire comme démarche. Inadapté à la situation surtout.

Blog de Sylvie Neidinger

Tags : France, covid19, enseignement, coronavirus, pandémie,

Philippe avancera samedi des « propositions concrètes » sur la réforme des retraites

PARIS (Reuters) – Au terme d’une journée d’échanges avec les partenaires sociaux, Edouard Philippe a salué vendredi des progrès vers un compromis sur la réforme des retraites et annoncé des “propositions concrètes” pour samedi.

Les discussions, jugées “très constructives” par le Premier ministre, butent toujours sur les modalités financières du système et l’”âge d’équilibre” que l’exécutif maintient dans l’avant-projet de loi contre l’avis des syndicats réformistes.

Si les syndicats opposés à un système de retraites par points – CGT et FO au premier chef – restent inflexibles, le chef du gouvernement ne déroge pas non plus à sa ligne de fermeté et a réaffirmé sa détermination à présenter un texte en conseil des ministres le 24 janvier pour une adoption avant l’été.

“Je dirais que ce soir nous avons bien avancé dans la recherche du compromis que nous souhaitons obtenir, c’est donc une journée utile, mais il nous reste du travail”, a dit Edouard Philippe lors d’une brève déclaration à Matignon.

Il a précisé qu’il rencontrerait vendredi soir Emmanuel Macron et prendrait contact “avec un certain nombre de responsables de la majorité pour évoquer les avancées possibles”.

“Demain, par écrit, j’adresserai aux organisations syndicales et patronales des propositions concrètes qui pourraient être la base de ce compromis”, a-t-il annoncé.

Au siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE), où il rencontrait les 150 membres de la Convention citoyenne sur le climat, Emmanuel Macron a redit vendredi soir que la philosophie du projet de réforme visait à “consolider” un système par répartition “où c’est les travailleurs qui vont continuer de financer ceux qui sont à la retraite”.

“Comment on fait alors que de moins en moins d’actifs financent des gens, et c’est très bien, qui vivent de plus en plus vieux ? Soit en disant on doit cotiser davantage, soit on doit travailler un peu plus longtemps, mais moi, je n’assume pas de baisser les retraites”, a-t-il ajouté.

DÉFENSE ET ILLUSTRATION DE L’”ÂGE D’ÉQUILIBRE”

Les consultations bilatérales organisées au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation contre le projet gouvernemental visaient à discuter de la méthode et du calendrier d’une “conférence de financement”, idée avancée par la CFDT de Laurent Berger et reprise par le gouvernement.

Le gouvernement souhaite que la conférence soit organisée en parallèle de l’examen parlementaire du projet de loi et complète ou modifie le texte via des amendements. Le texte sera soumis à partir du 17 février à l’Assemblée nationale.

L”‘âge d’équilibre” – l’option gouvernementale pour l’équilibre financier du système – figure dans l’avant-projet de loi qui a été communiqué au Conseil d’Etat : il entrera progressivement en vigueur à partir de 2022 pour atteindre 64 ans en 2027, sauf si les partenaires sociaux trouvent une solution alternative d’ici le 1er septembre 2021.

Un document gouvernemental a été remis vendredi aux partenaires sociaux pour attester de l’efficacité d’un “âge d’équilibre”.

Cette note chiffre le déficit du régime à 10 milliards d’euros en 2025 et 12 milliards en 2027. Mais l’introduction d’un âge pivot à 64 ans permettrait à l’Etat, selon ces estimations, de réaliser 3 milliards d’euros d’économies en 2022, 5 milliards en 2023, 6,5 milliards en 2024, 9 milliards en 2025, 11 milliards en 2026 et jusqu’à 12 milliards d’euros en 2027.

Dans le détail, 37% des assurés (“inaptes, invalides, handicapés”) ne seraient pas concernés par l’âge pivot ou seraient concernés par un âge pivot plus bas que le droit commun (carrières longues, pénibilité, métiers régaliens).

L’âge pivot décalerait l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans pour 32% et jouerait “positivement” pour 31% en leur permettant de partir plus tôt que dans le régime actuel.

Laurent Berger, pour qui cette mesure paramétrique est un casus belli, est resté sourd à ces arguments et a de nouveau exigé vendredi son retrait.

MARTINEZ PROPOSE DES PISTES FINANCIÈRES

“On a essayé de dire que la CFDT n’avait jamais été désintéressée sur la question de l’équilibre mais qu’une mesure aveugle et injuste comme celle-ci n’avait pas lieu d’être dans le projet de loi”, a-t-il dit à l’issue de son entretien.

“On a senti une volonté d’ouverture dans la parole mais encore une fois, tout ça se mesure in fine aux actes”, a-t-il ajouté.

L’Unsa, autre syndicat réformiste, avait demandé vendredi matin que l’âge pivot soit retiré “dans les prochaines heures”. “Un compromis ne peut se faire qu’à partir du moment où on n’a pas l’épée de Damoclès de l’âge pivot”, a fait valoir son secrétaire général, Laurent Escure.

Force ouvrière et la CGT ont réaffirmé leur désaccord avec le projet de système universel par points.

L’intersyndicale CGT-FO-Solidaires-CFE-CGC-FSU a appelé à une manifestation massive samedi avant une nouvelle journée interprofessionnelle le 14 janvier.

Philippe Martinez, dont le ton trahissait à la sortie de Matignon une forme de désabusement, s’est dit d’accord avec le principe d’une conférence de financement “qui ne soit pas déconnectée de l’examen du projet de loi”.

Le secrétaire général de la CGT a avancé des pistes : réintégration pour “plusieurs milliards d’euros” de cotisations sociales patronales après un “bilan des exonérations”, “taxation d’un certain nombre de transactions financières”.

“L’âge pivot c’est un faux problème, une fausse polémique. Il existe déjà!”, a-t-il lancé.

L’Unsa a proposé pour sa part une taxation des revenus supérieurs à 10.000 euros mensuels et un recours partiel au Fonds de réserve des retraites (FRR), doté fin 2017 de quelque 36 milliards d’euros.

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, tout comme François Asselin (CGPME), a jugé “absolument indispensable” une mesure d’âge. Les représentants patronaux refusent une hausse des cotisations.

Reuters, 10 jan 2020

Tags : France, Enseignement, réforme des retraites, gilets jaunes, Edouard Philippe,

La réforme des retraites, point d’orgue du profond malaise enseignant

DIRECTEMENT CONCERNÉ PAR LA SUPPRESSION DES RÉGIMES SPÉCIAUX, LE CORPS ENSEIGNANT A ÉTÉ L’UN DES PREMIERS À EMBRASSER LE MOUVEMENT CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES. MAIS POUR LES JEUNES PROFS EN DÉBUT DE CARRIÈRE, CETTE MOBILISATION CACHE UNE COLÈRE PLUS PROFONDE. ENTRE LARMES, COLÈRE ET COMBATIVITÉ, RENCONTRE AVEC DEUX JEUNES PROFESSEURES DE BANLIEUE PARISIENNE.

Elles exercent depuis deux et trois ans dans des lycées de banlieue parisienne. Mobilisées comme des milliers d’enseignants contre la réforme des retraites, elles incarnent cette nouvelle génération de profs, habituée des baisses de budget et des réformes contestées. Pour elles, la réforme portée par le gouvernement est un symbole de la rupture de confiance entre les enseignants et l’État. « Je la vois comme le symptôme du mépris avec lequel on est traité », explique Justine, 27 ans, prof depuis plus de deux ans dans un lycée de Seine Saint-Denis.

« Peut-être que je ne me battrais pas autant si je faisais ce métier dans de bonnes conditions. Ce qui me pousse à me mobiliser encore plus, c’est le manque de compréhension total de notre ministre envers notre travail et nos conditions », ajoute-t-elle.

« Cette mobilisation, on la vit comme un moment décisif. Je vais ressentir un très grand désespoir si la réforme passe », renchérit Agathe, professeure dans un lycée d’Aulnay-Sous-Bois depuis trois ans. En grève les 5, 10, 12 et 17 décembre, cette prof de 34 ans embrasse la lutte actuelle comme la continuité logique des précédentes mobilisations contre les réformes du ministre de l’Éducation, Jean Michel Blanquer : celle de Parcoursup, du baccalauréat et de « l’école de la confiance ».

LES JEUNES PROFS EN PREMIÈRE LIGNE FACE À LA RÉFORME DES RETRAITES

Aujourd’hui, la retraite d’un professeur est calculée sur les six derniers mois de sa carrière, soit, pour des revenus basés sur le plus haut échelon, entre 3000 et 3800 euros bruts par mois. Lorsqu’ils commencent leurs carrières, les profs touchent entre 1500 et 2000 euros par mois. Si la réforme passe, leurs retraites seront calculées sur la base des revenus d’une période bien plus large. Seront donc pris en compte des revenus bien plus faibles qu’avant, sans compter les arrêts de travail ou les congés parentaux.

Malgré les garanties avancées par Jean-Michel Blanquer, qui promet une « sanctuarisation » des pensions de retraite des professeurs, les syndicats – qui s’inquiètent du « flou » des propositions du ministre – assurent que la réforme viendra diminuer les pensions des enseignants.

Jean-Michel Blanquer n’a d’ailleurs rien arrangé en déclarant que les profs seraient en grève « parce qu’ils ne comprennent pas tout » à la réforme. Une sortie méprisante qui n’a fait que renforcer la colère des enseignants.

Mais s’ils sont si mobilisés (42 % de grévistes selon le ministère de l’Éducation, 75 % selon les syndicats pour la journée du 5 décembre), c’est aussi pour dire stop à leurs conditions de travail qui se dégradent d’année en année.

AU-DELÀ DE LA RÉFORME, DES PROFS BROYÉS PAR UN SYSTÈME DÉFAILLANT

Pour Justine, après deux ans d’enseignement dans un lycée de Sarcelles, en banlieue parisienne, le constat est sans appel. « Nos jeunes sont abandonnés par l’Éducation nationale », lâche-t-elle d’emblée.

« On est dans un lycée où il n’y a rien pour les élèves : pas de foyer, pas de médiateurs, pas de projets. On entend tout le temps la même chose de la part des élèves : « C’est normal, on est à Sarcelles ». Comme si c’était une fatalité. Ici, il pleut dans l’établissement, les élèves font sport en doudoune, la salle de sport est un genre de hangar sans fenêtres. C’est normal, on est à Sarcelles », répète-t-elle.

Lorsqu’elle entre en poste dans un lycée d’Aulnay-Sous-Bois il y a trois ans, Agathe découvre des élèves pauvres ghettoïsés dans un établissement où la mixité sociale n’existe pas. Et forcément, les moyens ne suivent pas.

Petit à petit, elle réalise que l’école, sensée offrir les mêmes chances à tous, faillit à sa mission dans ce lycée juché entre les cités des 3000 et des 1000-1000, dans une commune où un jeune sur trois vit sous le seuil de pauvreté.

« Quand on demande d’acheter un livre et qu’un élève me dit qu’il n’a pas d’argent, ma première réaction était de me dire que 5 euros, c’est la prix d’un kebab. Plus tard, j’ai vu la mère de cet élève mendier dans le RER, et j’ai vu différemment ce que c’était pour lui, cinq euros », confie-t-elle.

Agathe s’inquiète des conséquences pratiques des décisions du ministre, comme la suppression de la moitié des fonds sociaux prévus en 2020, qui passeront de 59 à 30,6 millions d’euros l’an prochain. Ces fonds permettent aux élèves les plus précaires d’obtenir une aide, en plus des bourses, pour acquérir du matériel scolaire ou acheter des livres. Argument du ministère : ces fonds ne sont pas bien alloués, ou pas alloués du tout. Ce sont les assistantes sociales d’établissement qui les accordent normalement sur demande des parents. Mais à Aulnay, dans le lycée d’Agathe, il n’y a qu’une assistante sociale pour 1200 élèves.

« Je vois une assistante sociale dépassée par les événements. Si elle n’alloue pas ces fonds, c’est par manque de temps. Nos élèves ont besoin de cet argent : ça a un impact concret sur notre quotidien et celui de nos élèves. Ce qui me met en colère, ce n’est pas les problèmes de discipline ou de violence, c’est d’être confronté dans notre travail quotidien à des politiques comme celle-ci. Et cette colère s’est décuplée en trois ans », déplore la jeune professeure.

Confrontée quotidiennement aux inégalités et à la précarité de ses élèves, elle considère que « la réforme des retraites va encore plus impacter les travailleurs pauvres, dont nos élèves vont grossir les rangs ».

DU MANQUE DE CONSIDÉRATION AU MÉPRIS

Justine a vécu les pires années de sa jeune carrière à la rentrée 2019. « Le soir, lorsque je rentrais chez moi, je ne pouvais pas parler de ce qu’il se passait dans mon travail, alors je pleurais. Le matin, j’allais au lycée la boule au ventre », confie-t-elle, deux mois après les événements.

En octobre 2019, des violences ont lieu dans son lycée après l’agression d’un prof par un élève, pour une histoire de casquette. Suivent plusieurs jours de révoltes. Les élèves se montent contre le lycée et son personnel, bloquent les entrées et l’envahissent à plusieurs reprises, causant d’importants dégâts dans l’établissement. Les profs reçoivent la consigne de se cloîtrer dans leur salle, pendant que des pétards explosent dans les couloirs, que des vitres sont brisées, que des extincteurs sont vidés.

L’équipe pédagogique tente d’alerter la direction et le rectorat en posant un droit de retrait et en faisant des demandes concrètes pour apaiser la situation : embauche de surveillant, d’un deuxième CPE, réparation des bâtiments décrépis. Le rectorat est au courant des problèmes du lycée, qui s’accumulent depuis des années.

Mais le droit de retrait n’a pas été reconnu par la direction, et le rectorat a refusé toutes les autres demandes, faute de moyens, dit-on.

À bout, le personnel du lycée à lancé un ultime appel à l’aide, dans un courrier adressé à la médecine du travail, demandant une consultation d’urgence pour tout le personnel, « traumatisé » par les événements et abasourdi par le manque de considération de leurs supérieurs. Le courrier se termine par ces mots lapidaires : « AU SECOURS ! ».

Toujours aucune nouvelle du rectorat.

Justine garde un sentiment d’abandon. « J’ai perdu la foi après ça. Je fais mon boulot pour les élèves, mais il y a quelque chose de rompu. Je sais qu’au-dessus, on n’en a rien à foutre de nous. On se sent complètement abandonnés. C’est pour ça que je n’y crois plus », lâche-t-elle. Sa colère n’est pas dirigée vers les élèves, mais vers ses supérieurs qui ont estimé qu’il valait mieux fermer les yeux sur des problèmes qui vont bien au-delà du comportement des élèves.

« Quand tu mets 1200 gamins dans un lycée prévu pour 800 personnes, des élèves qui vivent dans des conditions de vie difficiles, et qu’il n’y a rien pour les gérer, à un moment ça explose », analyse-t-elle.

Ces événements ne sont d’ailleurs pas des cas isolés, et tous les profs le savent. Il y a eu le suicide de Christine Renon, directrice d’école à Patin, en septembre 2019, la mort de plusieurs lycéens, tués lors de règlements de compte. Des appels à l’aide, des droits de retrait, partout en France. « La violence à l’extérieur des lycées se répercute directement à l’intérieur. C’est un problème global est rien n’est fait pour le résoudre », s’indigne Justine.

Combatives, Justine et Agathe comptent faire « bloc » avec leur collègues contre ce qu’elles perçoivent comme un « tournant historique ».

Le Média, 3 jan 2020

Tags : France, enseignement, gilets jaunes, réforme des retraites,

Manifestations des enseignants au Maroc: Rien à voir avec le contexte algérien

Alors que les Algériens exigent un changement de régime dans leur pays, les cadres éducatifs au Maroc exigent la fin du système de passation des marchés. Les protestations peuvent différer en substance, mais elles se rencontrent pour d’autres objectifs. Comment la situation en Algérie peut-elle affecter ce qui se passe au Maroc?

En Algérie, les manifestations continuent pour lieur 6 ème vendredi consécutif. De nombreuses voix ont appelé à une nouvelle manifestation pour le vendredi (29 mars 2019) réclamant le départ du régime et de ses symboles.

Au Maroc, les manifestations dirigées par les « enseignants handicapés » se poursuivent à ce jour. On pourrait dire que les deux contextes (algérien et marocain) sont différents, mais beaucoup voient dans les manifestations dans le secteur de l’éducation au Maroc un transfert dans d’autres secteurs, tels que la santé, ce qui pourrait rendre la situation plus explosive dans le pays.

Les 55.000 enseignants contractuels non permanents du Maroc sont en grève depuis début mars. Et ils manifestent depuis plusieurs mois dans plusieurs villes pour exiger leur intégration dans la fonction publique avec des contrats de travail à durée indéterminée. Le gouvernement marocain a répondu à leurs demandes mais sur la base de leur intégration dans les académies régionales d’éducation et de formation, qu’ils refusent d’insister pour une intégration au niveau même du ministère et de bénéficier des mêmes droits que leurs homologues.

LA POLICE A CHARGÉ DES MILLIERS DE PERSONNES

Le ministre marocain de l’Education, Said Amazazi, s’est exprimé devant des médias locaux et internationaux, affirmant que les enseignants qui avaient organisé une grève de quatre semaines avec des stagiaires qui les avaient rejoints avaient été démis de leurs fonctions. Lors de la même conférence de presse, le ministre a ajouté: « Les professeurs en grève doivent cesser de faire obstacle à l’étude » et reprendre leur travail ou faire l’objet d’un licenciement. Il n’a pas donné de chiffres exacts.

En 2016, le gouvernement marocain a lancé le système de passation de marché, affirmant qu’il avait employé 70 000 enseignants en quatre ans, contre 60 000 au cours des huit années précédentes. Mais les enseignants marocains considèrent le système comme injuste dans leur droit et leur font toujours craindre l’avenir à être instable, ce qui peut se répercuter sur leur performance dans leur travail, selon certains, cités dans différentes plateformes médiatiques. Leur situation les a amenés à faire grève et à descendre dans les rues de la capitale, Rabat, sous le slogan « intégration ou blocage », « dignité » et autres.

DES MILLIERS D’ENSEIGNANTS SE SONT RASSEMBLÉS DEVANT LE PARLEMENT

Samedi dernier (du 23 au 24 mars), un dimanche matin extraordinaire, des milliers d’enseignants se sont rassemblés devant le Parlement, où ils sont arrivés après avoir défilé devant le ministère de l’Éducation, qui ont décidé de rester dans la rue malgré le siège de sécurité et l’utilisation de tuyaux et de méthodes. Beaucoup d’entre eux ont été blessés Il est à noter que le parlement marocain peut ajouter d’autres amendements dans le secteur, étudie actuellement un projet de loi pour la réforme globale du système éducatif est controversé car il prévoit l’enseignement du matériel scientifique en français et la « contribution des familles abordables » au financement de l’éducation publique.

En ce qui concerne ceux qui comparent les manifestations d’enseignants à ce qui se passe en Algérie, Rachid Ouraz voit que ce qui s’y passe, compte tenu de la proximité géographique entre les deux pays, pourrait contribuer à alimenter les manifestations du pays. « Mais cela n’a rien à voir avec cela … Les raisons sont purement internes, liées à la tentative de l’Etat de mener à bien une réforme structurelle de la fonction publique », explique l’expert marocain.

L’opinion marocaine est clairement divisée en ce qui concerne les protestations d’enseignants sous contrat, ce qui se reflète dans les sites de réseaux sociaux. Certains le soutiennent, arguant que la situation économique est mauvaise et doit être réformée. Certains la critiquent parce que la confiance du citoyen marocain dans l’école publique est faible et non seulement de la responsabilité de l’État mais aussi de la part de l’enseignant.

L’expert marocain, qui estime que les moyens de communication sociale » C’est dans la communauté. « Alors que les utilisateurs de médias sociaux parlent d’enseignants et du gouvernement, il existe une autre catégorie qui demande aux deux parties de réfléchir à l’avenir de l’étudiant qui est la « première victime » de cette crise.

Rabah Karali/Agence

Tribune des Lecteurs, 30 mars 2019

Maroc : sauver l’enseignement de la dégradation, c’est sauver l’avenir de la nation marocaine (Prince Hicham)

Le Prince Hicham, cousin du roi Mohamed VI, a publié un tweet soulignant que le Maroc pourrait perdre la boussole du progrès s’il ne sauve pas dès que possible l’enseignement de la détérioration qu’il souffre.

Dans son tweet le dimanche 24 mars, il dit: «nous pouvons être en désaccord sur le rôle des institutions étatiques en raison des différences politiques, mais ce désaccord ne devrait pas toucher l’enseignement, non seulement exige un consensus et l’unanimité, au contraire, il exige une vision scientifique précise et rigoureuse.

Il Souligne l’importance de l’enseignement pour le pays et la nation “l’enseignement est la boussole de la nation marocaine qui permettrait de garder la faille loin, ce qui menace la coexistence ethnique, culturelle et sociale.”

Il demande également dans son tweet « la tenue d’une conférence nationale pour élaborer un plan national visant à sauver ce secteur stratégique. Une conférence nationale réunissant divers acteurs pour aborder les problèmes de l’éducation est nécessaire pour assurer l’avenir des générations présentes et futures ».

Il indique que le Maroc a raté certaines opportunités, soulignant sans doute l’échec de la transition démocratique, mais il considère que la perte du rôle de l’éducation sera catastrophique pour l’avenir du Maroc. Avec une tonalité d’avertissement « Oui, le Maroc a perdu de nombreuses opportunités dans son histoire, mais l’éducation est la seule opportunité qu’il ne doit pas perdre s’il veut Atteindre le train du progrès et de la dignité pour le peuple ».

Le prince publie ce Tweet à un moment où le secteur de l’éducation au Marocpasse par une crise profonde sans précédent au cours des trois dernières décennies. Une crise résultant d’un manque de vision stratégique, d’un détournement de fonds publics et de la mise en œuvre des recommandations du FMI.

A cet égard, les enseignants contractuels sont engagés dans une série de grèves pour revendiquer leurs droits matériels et moraux. Environ 50 000 d’entre eux ont protesté samedi soir à Rabat. Au lieu de leur de chercher une solution, l’Etat marocain est intervenu violemment pour mettre fin à lhttps://alifpost.org/prince-hicham-sauver-lenseignement-de-la-degradation-cest-sauver-lavenir-de-la-nation-marocaine/a manifestation. Les syndicats ont annoncé une grève de trois jours pour protester contre la violence.

Alif-Post, 25 mars 2019

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Maroc : manifestation enseignants violemment réprimée

Les enseginants contractuels ont manifesté mercredi devant la délégation de l’enseignement d’Al Hoceima.

Les institutions syndicales locales ont participé à la manifestation dans le cadre de la deuxième semaine de protestations contre la contratation dans le secteur de l’enseginement et l’éducation.

En dépit du caractère pacifique du sit-in, les autorités d’occupation du Maroc ont riposté avec une violence inouïe.

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Maroc : De la prison d’Okacha, Mohamed Jalloul exprime sa solidarité avec le combat des enseignants

De la prison d’Okacha, le militant Mohamed Jalloul a envoyé une lettre de solidarite avec les enseignants qui se battent au Maroc pour leurs droits légitimes.

Texte :

Depuis le centre de détention, j’aimerais d’abord féliciter le secteur de l’enseignement qui a été contraint d’embrasser la responsabilité de défendre l’école publique dans une conjoncture très délicate et sensible, dans laquelle l’État tend à se soustraire de sa responsabilité envers un secteur important et vital.

Je déclare aussi ma solidarité de principe et inconditionnelle avec les enseignants qui ont été forcés au travail contractuel dans leur bataille juste et légitime en vue d’être intégrés dans la hiérarchie de la fonction publique dans des conditions d’égalité avec leurs confrères dont les contrats sont à durée indéterminée dans le secteur de l’éducation.

Je ne peux que condamner fermement toutes les pratiques répressives et immorales à leur égard.

Je renouvelle, enfin, mon soutien et ma solidarité à toutes les batailles justes et légitimes que les travailleurs de l’enseignement, toutes catégories confondues, mènent pour défendre la dignité du professeur et de l’école publique.

Que Dieu vous préserve sur la voie de la lutte

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