Quand Macron irrite les musulmans

Islamophobie en France : Quand Macron irrite les musulmans

Décidemment, le président français, Emmanuel Macron, ne s’attendait certainement pas à susciter autant de réactions de désapprobation s’agissant de ses propos sur l’Islam et les musulmans. C’est en effet à une véritable levée de boucliers que l’on assiste dans le monde musulman et jamais la France n’a été autant dans l’oeil du cyclone.

Des appels au boycott des produits français, des convocations des ambassadeurs de la Frane dans certais pays smusulan, comme c’était le cas hier au Pakistan, ainsi que des condamnations à la chaine et des manifestations de colère organisées ça et là pour dénoncer des propos considérés comme franchement assez blessants envers la communauté musulmane de France, en général, et la religion musulmane, en particulier.

Le Président français n’y est pas allé de main morte cette fois-ci, en mettant de coté les us et coutumes qui appellent à la pondération pour dire crument des propos pour le moins inédits d’un président de la République. Cela a commencé avec l’histoire du « séparatisme islamiste », un projet de loi défendu bec et ongles par le Président français, auquel est venu se greffer l’affaire de la décapitation du professeur français Samuel Patty, par un jeune furieux tchetchène.

C’est en effet lors de l’hommage rendu à ce professeur, que le Président français a défendu les caricatures offensantes à l’endroit du Prophéte Mohamed. Des caricatures qui ont été à l’origine de la décapitation, puisque ce jeune tchétchène n’a pas apprécié le cours donné par Samuel Patty sur les caricatures et la liberté d’expression. Emmanuel Macron avait déclaré : « Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent », car pour lui et les autorités françaises, cela relève de la liberté d’expression. Mais la communauté musulmane, de France et d’autres pays musulmans, ne l’entendaient pas de cette oreille, car pour eux, cela constitue, indéniablement, un grave dérapage et un acte avéré d’islamophobie.

Surpris par le concert de réactions de désapprobations, Macron et les autorités françaises ont bien tenté d’apaiser ce climat tendu. En vain, puisque le mal est fait et les musulmans continuent de dénoncer cette attitude du Président francais.

Dans ce grand vacarme, c’est surtout la polémique entre le presidnet Turc Recep Tayep Erdogan et son homologue francais qui a retenu l’atention et les relations entre les deux pays , déjà minées par tant de dossiers lourds litigieux, sont au plus mal. Erdongan a reproché à Macron d’étre un malade mental. La France, à l’évidence, n’a pas accepté de tels propos et a convoqué l’ambassadeur Turc à Paris pour protester. Le gouvernement français a appelé à l‘arrêt de la campagne de boycott des produit français, qui prend chaque jour de nouvelles proportions en estimant que ceci est l’oeuvre de « minorités radicales ». En tout cas, cette affaire a aussi eu des répercussions en France, puisque le débat et la polémique font rage. Certains intellectuels n’ont pas manqué de prendre la défense des musulmans, en appelant à faire preuve de sagesse et de cesser de stigmatiser cette importante communauté de France.

Le Midi Libre, 27 oct 2020

Tags : Emmanuel Macron, Macron, Islam, islamophobie, séparatisme, musulmans, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures,

Quand Emmanuel Macron “plagie” Réda Malek

Le président français Emmanuel Macron a déclaré -dans le cadre de ce qu’il qualifie de lutte contre le radicalisme islamiste- que « la peur va changer de camp », en reprenant la célèbre phrase du défunt chef de gouvernement Réda Malek prononcée dans les années 1990.

Selon la presse française, le locataire du palais de l’Elysée a lancé lors d’un conseil de défense et de sécurité nationale tenu dimanche soir, suite à l’assassinat d’un prof d’histoire à Paris, que « la peur va changer de camp » et que « les islamistes ne doivent pas pouvoir dormir tranquille dans notre pays [France, ndlr] ».

En effet, c’étaient les mêmes mots utilisés par feu Réda Malek -en pleine crise des années 1990- en martelant que « la peur doit changer de camp ». C’était lors de l’enterrement de l’une des icônes du 6e art en Algérie, en l’occurrence Abdelkader Alloula, assassiné par des terroristes en mars 1994.

Revenant sur sa déclaration qui est devenue célèbre, le défunt Réda Malek a rappelé que « j’étais alors chef de gouvernement et que la peur s’était emparée de l’opinion publique, journalistes, universitaires…j’ai dit que la peur devait changer de camp (groupes terroristes) car la lutte a porté et c’est grâce à elle que l’Algérie restera debout ».

Echourouk Online, 21 oct 2020

Tags : France, Emmanuel Macron, Reda Malek, plagiat, Islam, terrorisme, Samuel Paty,

Erdogan accuse Macron de «régler des comptes avec l’islam et les musulmans»


Lors d’un discours en visioconférence ce 20 octobre, Recep Tayyip Erdogan a fustigé les propos de son homologue français, tenus le 2 octobre, sur la création d’un «islam des Lumières» en France. Le dirigeant turc considère que ces initiatives visent à «régler des comptes avec l’islam et les musulmans».

Le Président turc a critiqué la volonté d’Emmanuel Macron de construire un «islam des Lumières» en France, lors de la visioconférence réalisée par l’Organisation de la coopération islamique ce 20 octobre.

«Ceux qui sont perturbés par la montée de l’islam attaquent notre religion à travers les crises qu’ils provoquent. La rhétorique anti-islam et anti-musulmane est l’outil le plus utile pour les politiciens occidentaux pour dissimuler leurs échecs», a déclaré le Président turc.

«”L’islam français”, “l’islam européen” et “l’islam autrichien” en sont des exemples récents», a souligné M.Erdogan, ajoutant que le véritable enjeu de ces initiatives menées par le Président Macron est de «régler des comptes avec l’islam et les musulmans». Il a déclaré que celles-ci visaient à créer un profil lâche, peu rassurant et timide pour les musulmans ainsi qu’un système anti-islamique dans lequel les rituels religieux ne peuvent être pratiqués qu’à domicile et où l’utilisation des symboles religieux est interdite.

«Le nom d’un tel système n’est pas démocratie, mais totalitarisme», a conclu M.Erdogan.

Loi «contre les séparatismes»

Lors de son discours prononcé aux Mureaux le 2 octobre, le Président français a dévoilé une partie des mesures du projet de loi «contre les séparatismes», principalement l’islamisme radical, dans son pays. Un texte qui sera présenté le 9 décembre en conseil des ministres.

Dans le cadre de la lutte contre le «séparatisme islamique», les autorités françaises ont l’intention d’accorder une attention particulière à l’éducation des enfants. Emmanuel Macron a également exprimé l’idée de créer, avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), une organisation qui permettra de construire un «islam des Lumières» dans le pays.

Pour ce faire, M.Macron a annoncé la fin des imams détachés, c’est-à-dire formés dans des pays étrangers (Turquie, Algérie, Maroc). Désormais, en accord avec le CFCM, la formation d’imams sera «labellisée» en France afin d’éviter l’ingérence de pays étrangers dans la pratique du culte sur le sol français, et de renforcer le contrôle du financement des mosquées.

Un projet vivement critiqué

«Ce texte sera un coup pour rien», a prédit le député Les Républicains Éric Ciotti. À son tour, Marine Le Pen a déploré que «rien» n’ait été dit sur l’immigration, «terreau du fondamentalisme islamiste», tout en reconnaissant qu’un «certain nombre de ces mesures vont dans le bon sens».

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, a qualifié ce discours de «mise en scène dramatisante absolument inutile», puisque «la loi telle qu’elle est aujourd’hui permet de réprimer les actes délictueux tels que d’éventuels prêches, de quelque religion que ce soit». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a regretté l’absence d’inflexion de la politique économique et sociale.

Ecourouk online, 21 oct 2020

Tags : France, Turquie, Emmanuel Macron, Erdogan, Islam,

Macron, l’amalgame regrettable entre les extrémistes islamistes et la religion musulmane pure !

En France, avec la montée de l’extrême droite, certains hommes politiques en déclin et en mal de reconnaissance politique et médiatique trouvent en l’Islam et les musulmans de France leur exutoire ou leur nouveau bouc émissaire. Le président Macron parait s’égarer malheureusement sur le chemin de cette surenchère mortifère en faisant l’amalgame entre une poignée d’extrémistes en mal d’angélisme et l’une des plus importantes religions du monde, mais aussi en France, l’Islam.

Il est en effet aberrant de réduire la grande civilisation musulmane et l’Islam à une seule forme de son expression marginale représentée par les agissements hideux et condamnables de certains extrémistes, et affirmer que « cette grande religion connait une crise mondiale ». Mal nommer les choses, comme disait Camus, c’est contribuer au malheur du monde. Un pas regrettable que le président Macron a franchi allégrement dans sa dernière conférence de presse, qui, en confondant l’Islam avec l’islamisme et plus encore avec le djihadisme terroriste, tombe dans le piège de Dae’ech.

Car l’Islam véritable est aussi calme et serein comme le fond d’une mer immaculée ; il ne se reconnait pas dans les dérives extrémistes, comme d’ailleurs la religion chrétienne ; il s’y oppose fermement à ces dérives simplistes et violentes, en contradiction flagrante avec l’esprit de miséricorde qui est celui de l’Islam pur. N’est-ce pas , nulle part que dans l’Andalousie, sous l’égide de l’Islam, la coexistence des civilisations et des cultures n’a été aussi féconde ?

Nous devons interroger notre mémoire commune et nous fonder sur les leçons de l’Histoire pour dégager une voie commune qui conjugue unité et diversité, loin du calcul politicien, de la xénophobie, du racisme et des humeurs passionnées ; mais aussi loin du tourbillon de la haine et du fanatisme de quelque acabit qu’il soit où la conscience se laisse bâillonner, impuissante, emportée par les doutes et les calculs immédiats de politique politicienne qui font que les convictions s’émoussent, les grandes valeurs républicaines de la France s’effritent.

Docteur Abdallahi Ould Nem

Source : Alwiam

Tags : France, Macron, Emmanuel Macron, Islam, extrême droite, amalgame, musulmans, terrorisme, attentats, 

France : Reconduites des sans-papiers

Par Faouzia Mahmoudi

Voilà des dizaines d’années que certaines personnalités politique françaises, notamment de droite, se plaignent du manque de réactivité de la justice et des autorités de leur pays quant aux sans-papiers, qui malgré des refus de cartes de séjour et malgré certains avis d’expulsions, demeurent sur le sol français. Après l’attaque à l’arme blanche de vendredi dernier qui a fait deux blessés et qui a été perpétrée à Paris par un immigrant clandestin, une forte pression s’exerce sur le gouvernement pour avancer des solutions à ce problème.

Ainsi, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a adressé mardi un courrier aux préfets pour leur demander de «reconduire systématiquement les étrangers» ayant commis des «infractions graves» ou «représentant une menace grave pour l’ordre public», a-t-il indiqué sur Twitter. «Je vous demande de mettre systématiquement en œuvre les procédures à même d’interrompre, dans les meilleurs délais, la présence de ces personnes sur notre territoire», écrit le premier policier de France dans ce courrier posté sur son compte Twitter dans lequel il demande aux préfets de lui rendre compte «personnellement» du nombre de reconduites chaque trimestre.

Dans ce courrier, écrit quatre jours après l’attaque au hachoir perpétrée par un ressortissant pakistanais devant les anciens locaux de «Charlie Hebdo», le ministre fait référence aux «événements survenus récemment» qui «doivent vous inviter à la plus grande vigilance».

L’auteur présumé de l’attaque n’était pas connu des services spécialisés et avait menti sur son âge pour bénéficier de la prise en charge accordée aux mineurs lors de son arrivée en France en 2018. Le ministre incite les préfets à privilégier trois «leviers». D’abord une «coordination étroite entre forces de sécurité, autorité judiciaire ou administration pénitentiaire pour préparer l’éloignement des étrangers incarcérés avec toute l’anticipation nécessaire». Il leur demande aussi une «mise en œuvre complète et systématique de toutes les procédures administratives pertinentes», en rappelant que le «droit actuel» permet de procéder à des «refus ou retraits de titre» voire de «la nationalité française».

Enfin, il veut les voir utiliser «tous les outils opérationnels» pour procéder à ces «éloignements», à savoir, «rétention, assignation ou participation à des vols groupés». «Nous menons actuellement une réflexion sur les dispositions législatives que nous pourrions prendre dans les prochains mois afin de faciliter certaines procédures», écrit encore Gérald Darmanin. «Vous me rendrez compte trimestriellement et personnellement des éloignements (…) auxquels vous avez procédé», ajoute le ministre.

Reste à savoir si cette annonce sera suivie d’effets, alors que de nombreux acteurs sociaux se plaignent du manque d’actions dans les dossiers d’expulsions de sans-papiers, même après que des mesures aient été prises ces dernières années.

Toutefois, aujourd’hui avec cette dernière attaque et l’insécurité qui connaît des hausses records, avec en ligne de mire les mineurs isolés qui sont, selon les services de police, à l’origine de la hausse fulgurante des délits, un peu partout en France et surtout dans les grandes villes les thématiques sécuritaires sont de plus en plus importantes pour les Français.

Le Jour d’Algérie, 30 sept 2020

Tags : France, migration, clandestins, sans-papiers, terrorisme, reconduction, rapatriement, Emmanuel Macron, Gérard Darmanin, 

France : les étrangers à l’avant-garde de la lutte contre la pandémie (vidéo)

Quelle était grande la surprise du président Emmanuel Macron lors de sa visite à l’hôpital de Marseille pour rencontrer le Professeur Didier Raoult !

Portant un masque, Macron bavarde avec le personnel médical et leur pose une question de leur provenance. Il ne s’attendait pas à une telle réponse : Maroc, Algérie, Mali, Sénégal, Burkina Faso…

Devant telle réponse, le mandataire français est resté bouche bée même si elle était cachée derrière le masque. La France est prise en charge par des médecins et des infirmiers étrangers alors que le gouvernement français mène une lutte implacable contre la migration et a bâti un mur devant les demandes de visa en Afrique et ailleurs.

Tags : France, Emmanuel Macron, migration, coronavirus, covid19, pandémie, Maroc, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Algérie,

Coronavirus: Macron doit débloquer les milliards dont l’hôpital a besoin pour sauver des vies.

Les hôpitaux sont sous pression maximale: le matériel manque cruellement, le personnel soignant est à bout. Alors que la crise du coronavirus frappe de plein fouet les hôpitaux, Macron débloque 45 milliards pour soutenir les entreprises et les multinationales et “sauver les emplois”.

Macron met les multinationales sous perfusion pendant que les hôpitaux luttent contre le COVID-19 avec des moyens dérisoires: pour preuve, l’Etat d’urgence sanitaire ne prévoit aucun budget massif pour la santé.

Les dernières prévisions des scientifiques qui conseillent directement l’Elysée font froid dans le dos : le COVID-19 pourrait causer entre 300 000 à 500 000 morts. Et qui lutte en première ligne en risquant leur santé pour éviter l’hécatombe? Les personnels soignants. L’hôpital a plus que jamais besoin de notre aide. Exigeons que Macron débloque un budget massif et pérenne pour venir en aide aux hôpitaux face au coronavirus et aux futurs épidémies.

Je demande à Macron de débloquer les milliards dont l’hôpital a besoin pour sauver des vies.

Les scientifiques n’avaient pourtant cesser de nous prévenir: l’arrivée de la prochaine pandémie n’était qu’une question de temps. Nous y sommes. Et les hôpitaux manquent cruellement de lits et d’équipements nécessaires pour faire face à cette catastrophe sanitaire.

Pourtant, pas un mot sur le renflouement des hôpitaux dans la loi de finances rectificative qui vient d’être adoptée et qui va débloquer 45 milliards d’euros pour les multinationales. Mais où sont les milliards destinés aux hôpitaux?

Macron n’a eu de cesse de le répéter durant son discours que « nous sommes en guerre ». Et bien, où sont les protections dont ont besoin nos soignants qui partent au front sans armes ? Pour pallier au manque de personnel, des étudiants en médecine et des médecins de ville sont même venus prêter main forte. Les cliniques privées ont promis 4000 lits afin de soulager les hôpitaux publics. Mais c’est loin de compenser les 18 000 lits supprimés dans les hôpitaux depuis 2013.

Avec la progression de l’épidémie, les personnels hospitaliers ne pourront pas pour faire face à l’afflux de patients graves. Les mesures d’urgence ne suffiront pas, la vie de milliers de personnes est actuellement en danger face à cette situation. Les médecins se préparent tragiquement à trier les patients à sauver car le manque criant de moyens fait qu’il sera impossible de soigner tout le monde au moment du pic d’épidémie.

Le pire pourrait être évité en débloquant des ressources, MAINTENANT. Où est le soutien du gouvernement pour celles et ceux qui combattent la maladie en première ligne?

Dites à Macron de débloquer les milliards dont l’hôpital a besoin pour sauver des vies.

Depuis le début de l’ère Macron, le personnel des hôpitaux dénonce les coupes budgétaires dans la santé. Les promesses du candidat Macron en matière de budget des hôpitaux n’ont jamais été tenues. Au contraire, il a accentué les économies. La vie des patients est mise en danger depuis des années par la logique marchande appliquée à la santé, la poursuite de la rentabilité à tout prix, la réduction du déficit, la mise en place du lean management au nom de la productivité. Cette logique d’économiser sur l’hôpital a abouti à la situation actuelle: l’hôpital n’a aucune marge pour parer à l’imprévu. Et encore moins une crise de l’ampleur du coronavirus.

Macron affirme que les lois du marché ne devraient pas s’appliquer face à cette crise sans précédent. Mais au bout du compte, aucun budget massif et pérenne n’est prévu pour l’hôpital. Par contre pour sauver les entreprises et les multinationales, comme par magie, les milliards ne se sont pas faits attendre. En 2018, Macron répondait pourtant au personnel soignant lui expliquant la crise traversée par l’hôpital : “Y’a pas d’argent magique!”.

Nous avons tous un rôle à jouer pour éviter la propagation du coronavirus. Celui de Macron est de soutenir les hôpitaux, “quoi qu’il en coûte”, littéralement. Le but est d’éviter des morts. Point.

Macron doit mettre en place une politique publique concrète de soutien financier aux hôpitaux pour faire face à la crise sans précédent du coronavirus.

Source 

Tags : France, coronavirus, Emmanuel Macron, pandémie, hôpitaux, confinement, covid19,

Cameroun : Paul Biya « surpris » par les propos de Macron

– La présidence camerounaise rejette les « pressions » annoncées par le président français.

Lassaad Ben Ahmed | 25.02.2020

AA / Yaoundé / Peter Kum

La présidence camerounaise a rejeté, par voie de communiqué, lundi soir, ce qu’elle a qualifié d’« allégations mensongères » d’un activiste camerounais et des « propos surprenants » de Macron.

La présidence camerounaise s’exprimait en réaction à une polémique qui ébranle les réseaux sociaux au Cameroun et à l’étranger, au sujet des « pressions » annoncées par le président français, Emmanuel Macron, qui répondait à une interpellation d’un activiste camerounais lors de l’ouverture du salon de l’agriculture, samedi dernier à Paris.

« La présidence de la République du Cameroun rejette formellement tant les allégations mensongères dudit activiste que les propos surprenants du président de la République française », a souligné un communiqué de la présidence camerounaise.

« Le président de la République du Cameroun est comptable devant le seul peuple camerounais souverain et non devant un dirigeant étranger, fusse-t-il d’un pays ami », poursuit Biya.

Le président Biya a souligné qu’il est « pleinement engagé dans l’accomplissement de la lourde et exaltante mission que Dieu le Tout-Puissant et le peuple souverain lui ont confiée et n’a pas besoin -pour ce faire- de pressions extérieures ».

Le président camerounais a rappelé à son homologue français que les Camerounais dans leur « immense majorité » lui ont, à l’occasion de la dernière présidentielle, « renouvelé massivement leur confiance » pour les guider dans la lutte pour la paix, la sécurité, le développement, la consolidation de l’État de droit, de la démocratie et de l’unité nationale.

La présidence camerounaise a réitéré son appel aux « pays qui abritent les promoteurs de la haine et de la violence au Cameroun d’agir contre ces criminels et leur demande de se garder de se laisser instrumentaliser par leur propagande mensongère» contre le régime en place.

Biya a invité, par ailleurs, les Camerounais à garder leur calme, rappelant les liens historiques entre le Cameroun et la France.

Samedi dernier, un activiste camerounais, Thiam Abdoulaye alias Calibri Calibro avait interpellé Emmanuel Macron sur un présumé « génocide » en cours au Cameroun dans les régions anglophones.

Le chef de l’État français lui avait répondu qu’il allait s’entretenir au téléphone avec Biya durant cette semaine. Macron avait évoqué que la situation qui sévit en zones anglophones est « intolérable ».

Le président français avait aussi promis un « maximum » de pression sur le président Biya pour que les violations des droits de l’homme cessent au Cameroun et surtout en zone anglophone.

Le 14 février courant, un massacre de dizaines de civils a eu lieu à Ngarbuh, dans la région du Nord-ouest anglophone camerounais, suscitant de vives réactions aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun.

L’armée camerounaise avait reconnu sa responsabilité, évoquant un « malheureux accident » faisant 5 morts, alors que la société civile camerounaise évoque un bilan d’au moins 32 morts, dont des femmes et des enfants.

Une enquête a été engagée pour déterminer les faits et les responsabilités.

Anadolou

Tags : Cameroun, Cameroon, Paul Biya, France, Emmanuel Macron,

Amateurisme

François Hollande, à deux ans des prochaines élections présidentielles françaises, continue sa bataille médiatique contre son ancien ministre de l’Économie, devenu depuis président de la République française, Emmanuel Macron.

Le succès totalement imprévisible du jeune novice en politique a en effet pris de court celui qui malgré des sondages très pessimistes sur ses chances de réélection, envisageait de se présenter une fois encore au suffrage universel en 2017. Depuis une année, après avoir resurgi dans les médias à la faveur de la mobilisation des «gilets jaunes», l’ancien président ne manque jamais une occasion de critiquer l’action du gouvernement et implicitement son ex-ministre.

Cette semaine, Hollande a profité d’une déclaration de Macron sur l’«ancien monde» et le renouvellement historique de l’échiquier politique français pour appuyer avec insistance sur l’inexpérience du gouvernement en place ainsi que des différents élus de La République En Marche.

Si François Hollande «ne sait pas» si c’était sa «personne qui était visée», l’ancien président socialiste a tenu à répondre à Emmanuel Macron. «L’amateurisme, cela peut-être une qualité : le sport, le fait de se donner aux autres, de faire en sorte que nous puissions tous être unis…

D’une certaine façon, c’est bien, a d’abord souligné François Hollande. Mais il y a quand même un certain nombre de domaines où on veut des professionnels, où c’est quand même mieux de savoir qu’il y a des garanties».

François Hollande a poursuivi, rappelant les fondamentaux : «C’est quand même préférable de savoir de quoi on parle, de savoir ce que représentent les Français et savoir qui ils sont». Avant de conclure, lapidaire : «Ça s’appelle le respect».

Il a aussi estimé que le régime actuel pouvait «quelques fois être loin des Français» avec des décisions prises «sans les avoir consultés, sans les avoir écoutés». «On ne peut pas non plus accepter que notre démocratie se réduise à des images qu’on a vues depuis deux ans : des violences dans la rue, contre les personnes, contre les biens, a-t-il déploré. Ça, c’est un échec grave de la démocratie quand la colère ne peut pas trouver son expression autrement que par la violence».

Ainsi, François Hollande intensifie sa campagne contre le président en fonction et semble se positionner pour une possible candidature en 2022. Néanmoins, pour qu’une candidature de sa part fasse sens, il devra non seulement se munir d’un programme attractif pour les Français mais surtout réussir à les convaincre qu’un éventuel nouveau mandat à l’Élysée serait effectivement dans leur intérêt.

Or, aujourd’hui, comme durant la majorité de son quinquennat, Hollande ne brille pas par sa popularité et seulement 3 % des Français le considèrent comme un présidentiable crédible. Un chiffre qui ne semble toutefois pas atteindre le moral de l’ex-chef d’État qui continue tranquillement sa guéguerre avec le clan Macron, en attendant le moment, s’il se présente, de se lancer dans la course à la présidentielle.

Le Jour d’Algérie, 16 fév 2020

Tags : France, Emmanuel Macron, François Hollande, gilets jaunes,

Mouvement des Gilets jaunes: savoir reconnaître ses leaders, ses héros

Si le mouvement des Gilets jaunes veut perdurer, s’il veut garder le soutien de la population et ne pas s’enfermer dans des discussions en interne sans lendemains, il va devoir reconnaître ses leaders, célébrer ses héros.

« Le mouvement des Gilets Jaunes a été sublime, comme celui de Mai 68, mais il a aussi marqué les mêmes déficiences bien françaises du genre pas de chef, le pouvoir à tous, moins on sera capables de décider, mieux on se portera » (Emmanuel Todd lors d’un débat « Gilets jaunes » organisé par Le Vent se lève et Le Média le 28 juin 2019).

En réalité, aucun mouvement de l’histoire ne s’est jamais imposé sans leaders qui galvanisent et fédèrent les troupes, sans héros qui cimentent et rassemblent les populations. Pas de Révolution française sans Robespierre, Danton ou Saint-Just, pas de Résistance française sans De Gaulle et Jean Moulin, pas de mouvement de libération des noirs américains sans Martin Luther King et Malcom X, pas de lutte victorieuse contre l’apartheid sud-africain sans Nelson Mandela.

« L’anarchisme français central, traditionnel » (Emmanuel Todd), cette croyance aveugle en la toute puissance du peuple et rien que du peuple est une posture stérile, marginalisante, au bout du compte asphyxiante, le syndrome improductif du militant politique déconnecté. C’est tout le problème de l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes qui se réunit périodiquement – sans jamais qu’aucune des « figures » du mouvement n’y soit convié – pour discuter dans l’entre soi de choses qui n’intéressent au final que les participants de ces réunions et restent ignorées du grand nombre faute de relais après de l’opinion et pour n’y avoir pas priorisé les préoccupations urgentes de la population. Emmanuel Todd :

« Débattre sur des questions de procédures, c’est-à-dire, on se réunit, on discute, on fait tellement mieux que les autres, on n’a pas de chef, on réclame le RIC, ce n’est pas un programme politique dans une période de difficultés économiques. Ce dont les gens ont besoin, ce n’est pas d’une meilleure démocratie dans l’abstrait, c’est de solutions économiques à des problèmes économiques. »

Après plus de sept mois de soulèvement Gilets jaunes, des leaders se sont naturellement imposés comme tels, même s’ils s’en défendent

Ne crachons pas dans la soupe, l’Assemblée des assemblées fait un travail remarquable de fondation politique du mouvement des Gilets jaunes. Mais un travail en interne qui ne débouchera sur une révolution nationale que si ce travail est écrémé dans le sens des priorités, relayé et amplifié auprès de la population par les leaders, magnifier par les héros. Un leader, un héros, ne se décrète pas, n’est pas élu, ni même tiré au sort. Son autorité, sa stature, s’impose naturellement à ceux qui finissent par la reconnaître. C’est ainsi que fonctionnent tous les groupes humains, fussent-ils anarchistes français.

Après plus de sept mois de soulèvement Gilets jaunes, des leaders se sont naturellement imposés comme tels, même s’ils s’en défendent : François Boulo, Éric Drouet, Priscillia Ludosky, Maxime Nicolle, Juan Branco, Jérôme Rodrigues. Des héros populaires sont nés : Christophe Dettinger, Geneviève Legay ou encore Jérôme Rodrigues, toujours lui, pour sa poursuite courageuse du combat malgré son œil perdu.

Ces personnes doivent assumer clairement leurs statures, être reconnues comme telles par leurs congénères. Soyez sûr que le camp d’en face sait déjà distinguer la grille hiérarchique naturelle du soulèvement qui lui fait tant peur. Mais ce qui affole le plus un ordre corrompu, c’est que certains de ceux qui le combattent soient reconnus comme les nouveaux leaders et héros populaires par la population.

Source : Chroniques de Yéti

Tags: Gilets Jaunes, Macron, soulèvement, Emmanuel Macron,