L’Algérie : puissance régionale incontournable dans la crise libyenne

El-Serraj reçu par Tebboune: La crise libyenne s’invite à Alger

La détérioration de la situation générale en Libye était hier au centre d’entretiens à Alger qui plaide pour une solution pacifique au conflit, exclusivement inter-libyenne.

Le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Fayez El-Serraj, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Taher Siala, et du ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, a effectué hier une visite d’une journée à Alger. Il a été reçu par le président Tebboune au siège de la présidence de la République. Le responsable libyen a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum et le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Kamel Beldjoud. Selon un communiqué de la présidence de la République, la rencontre entre Tebboune et El-Serraj «s’inscrit dans le cadre des concertations permanentes entretenues avec les frères libyens et permettra d’échanger les vues sur l’aggravation de la situation en Libye et d’explorer les voies susceptibles de surpasser cette conjoncture difficile».

Dans le même contexte, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, dont le pays a décidé d’envoyer des troupes en Libye pour soutenir le GNA, était attendu hier à Alger pour une visite officielle de deux jours, selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

Initiatives algériennes

Jeudi dernier, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait indiqué que l’Algérie prendra «dans les prochains jours» plusieurs initiatives en faveur d’une solution pacifique à la crise Libyenne, réitérant le rejet de l’Algérie de la présence de toute force étrangère, quelle qu’elle soit, dans ce pays voisin. «L’Algérie prendra dans les prochaines jours plusieurs initiatives en faveur d’une solution pacifique à la crise libyenne, une solution exclusivement inter-libyenne», avait-il déclaré en marge de l’envoi d’aides humanitaires en Libye, ajoutant que l’Algérie «n’accepte la présence d’aucune force étrangère, quelle qu’elle soit, dans ce pays». Après avoir rappelé la position de l’Algérie concernant la non-ingérence dans les affaires internes des Etats, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé que «la voie des armes ne peut guère être la solution, laquelle réside dans la concertation entre tous les Libyens, avec l’aide de l’ensemble des pays voisins et en particulier l’Algérie».

Début du déploiement de soldats turcs en Libye

Dimanche soir, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé le début du déploiement de soldats turcs en Libye. «La mission de nos soldats là-bas est la coordination (…) Nos soldats sont en train d’être déployés progressivement», a-t-il déclaré sur la chaîne CNN Turk. Ce déploiement intervient après le vote par les députés turcs d’une motion permettant à Erdogan d’envoyer des militaires en Libye pour soutenir le GNA, basé à Tripoli, contre les forces de Khalifa Haftar soutenu par les Emirats arabes unis et l’Egypte, alliés des Saoudiens. Le président turc a affirmé que l’objectif de son pays n’est «pas de combattre» mais de «soutenir le gouvernement légitime et d’éviter une tragédie humanitaire». Et d’expliquer que «la Turquie n’engagera pas ses propres soldats dans des combats mais des officiers supérieurs turcs seront chargés de la coordination au sein de la force combattante, la faisant bénéficier de leur expérience et de leurs informations, en soutien au GNA». Cette «force combattante» sera composée de «différentes unités», a-t-il indiqué sans préciser qui seront les combattants ni d’où ils viendront.

Hier, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé à une solution politique en Libye. «Les derniers événements en Libye indiquent qu’une escalade de la violence autour de Tripoli pourrait être imminente», a déclaré le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères dans un communiqué. «Aujourd’hui il est plus urgent que jamais de travailler véritablement à une solution politique à la crise en Libye. L’Union européenne appelle toutes les parties à s’engager dans un processus politique sous l’égide des Nations unies», a ajouté M. Borrell, alors qu’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU devait se tenir hier sur la Libye à la demande de la Russie.

Dans un appel téléphonique à Tebboune: Merkel invite l’Algérie à la conférence de Berlin sur la Libye

Le Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a reçu hier un appel téléphonique de la chancelière allemande Angela Merkel, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi 6 janvier, un appel téléphonique de la chancelière allemande, Angela Merkel qui a duré près d’une demi heure», lit-on dans le communiqué. «A l’entame de leur entretien téléphonique, Mme Merkel a adressé ses chaleureuses félicitations au Président de la République suite à son élection à la magistrature suprême», indique-t-on de même source, ajoutant que «la chancelière allemande a également présenté, suite au décès du Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, ses condoléances au Président de la République, au peuple algérien ainsi qu’à la famille du défunt». Les deux parties ont, ensuite, «passé en revue le développement des relations bilatérales convenant de leur donner un nouveau souffle dans divers domaines, particulièrement le domaine économique», selon le communiqué, soulignant qu’au «plan extérieur, le Président et la Chancelière allemande ont procédé à un échange d’analyses sur la situation en Libye et les perspectives d’instauration de la paix dans ce pays frère». Le Président Tebboune et la chancelière allemande Angela Merkel ont noté, à ce titre, «une convergence des vues concernant l’impératif de trouver une solution politique à la crise libyenne, cesser le conflit armé et mettre un terme aux ingérences militaires étrangères».

A ce propos, «Mme Merkel a adressé officiellement une invitation à l’Algérie en vue d’assister à la Conférence internationale sur la Libye prévue à Berlin», ajoute le communiqué de la présidence de la République. La Chancelière allemande a également adressé une invitation au Président de la République, M. Tebboune, pour effectuer une visite officielle en Allemagne, a noté la même source, relevant que cette invitation a été acceptée par le Président de la République, la date de cette visite devant être arrêtée ultérieurement d’un commun accord.

Le Quotidien d’Oran, 7 jan 2020

Tags : Algérie, Libye, Turquie, Haftar, Emirats Arabes Unis, EAU, Qatar, Egypte, Tripoli,

Crise avec l’Arabie et les EAU: le Maroc expose ses conditions pour son règlement

Plus question pour le Maroc d’être pris à la légère par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. 4 déterminants devraient désormais gérer la continuation de la coordination avec ces deux pays avec lesquels une crise a éclaté ces derniers mois, rapporte le site d’information qatari en ligne Watanserb.

« La coordination avec les pays du Golfe, plus précisément l’Arabie et les EAU devrait être conforme à la volonté des deux protagonistes », a affirmé le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Nasser Bouritat, le jeudi 28 mars à Casablanca. En présence de son homologue jordanien Ayman al-Safadi.

« La politique étrangère est une question de souveraineté pour la Maroc », avait dit souligné auparavant.

Concernant le troisième déterminant de cette coordination, elle « ne devrait pas se faire à la carte », a-t-il indiqué.

Et la quatrième est qu’elle devrait traiter de toutes les questions essentielles au Moyen-Orient et en Afrique du nord, a l’instar de la crise libyenne.

« La volonté de préserver cette relation devrait provenir des deux protagonistes et être partagée, sinon il est normal de ne point exclure les alternatives », a-t-il précisé.

Les liens entre Rabat et Riad s’étaient envenimés ces derniers mois après la diffusion sur la télévision saoudienne Al-Arabiyat d’un documentaire qui accuse le Maroc d’avoir occupé le Sahara occidental après le retrait de l’occupant espagnol en 1975.

Ce territoire de 266.000 km2 est revendiqué par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976. Une revendication d’ailleurs soutenue par l’Algérie.

Directement après le programme, le gouvernement marocain a convoqué son ambassadeur en Arabie. Par la suite, il s’est retiré de la Coalition arabe qui mène une guerre dirigée par l’Arabie saoudite et les EAU contre le Yémen.

Le Maroc était avant outré par la position de Riad et d’Abu Dhabi hostile à sa candidature pour accueillir la Coupe du monde de football en 2026, alors qu’il comptait sur les voix arabes pour l’emporter contre le dossier formé conjointement par les USA, le Canada et le Mexique.

Almanar

Tags : Maroc, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, EAU, Qatar, monarchies arabes, CCG,

Algérie : Les EAU se seraient ingérés dans les évènements algériens à la demande de la France

Les Emirats arabes Unis semblent tenter vouloir s’immiscer dans les récents évènements algériens, émaillées par des manifestations qui refusent que le président Abdel Aziz Bouteflika brigue un 5ème mandat. Et ce à la demande de la France.

Selon un célèbre compte Twitter baptisé « Without Shaddow », dont l’opérateur se présente comme étant un officier des services de sécurité émirati, le prince héritier d’Abu Dhabi a accordé son soutien au chef d’état-major algérien et vice-ministre de la Défense Ahmad Kayed Saleh qui a visité les EAU dernièrement.

« Cheikh Mohamad ben Zayed voudrait en soutenant le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense Ahmad Kayed Saleh l’utiliser comme une carte de chantage contre le roi du Maroc », a-t-il tweeté le samedi 9 mars.
Il y indique aussi que ce même soutien devrait lui accorder une carte gagnante en faveur du maréchal libyen Khalifat Haftar en Libye et contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Toujours selon le même tweeter, c’est le président français qui aurait donné son feu vert à MBZ pour s’ingérer dans les affaires internes algériennes et de rentrer en contact avec le général Saleh. D’autant que des manifestants français d’origine algérienne ou détenant la double nationalité ont commencé eux aussi à manifester en France.

manif_algerie_eauSelon une vidéo diffusé par le site en ligne d’informations alKhaleej Online, durant les manifestations du vendredi 8 mars, les manifestants algériens ont arboré des pancartes hostiles à MBZ, au côté de ceux contre la 5ème candidature de M. Bouteflika. On y voit inscrit : « A bas les EAU ».

Les médias algériens ont évoqué amplement cette ingérence émiratie, relayant des militants et tweeters qui s’expriment au nom des EAU, lesquels ont semblé être particulièrement réjouis par les contestations qui ont éclaté dans ce pays.

La contestation est même montée d’un cran lorsque l’agence de presse officielle émiratie a diffusé les photographies de l’accueil réservé par cheikh Mohammad ben Zayed, le vice-président des EAU et gouverneur de Dubaï au général algérien et à la délégation qui l’a accompagné.

Un colonel algérien à la retraite, Hussein Ben Hadid a même accusé ce dernier de prendre ses ordres des EAU, et de contribuer à exacerber la crise en semant la peur parmi les manifestants.

L’Arabie saoudite aussi se trouve dans le collimateur des manifestants algériens. Le vendredi, ils ont scandé des slogans anti-saoudiens, poussant la chaine de télévision saoudienne al-Arabiyyat à suspendre son direct.

Al Manar, 10 mars 2019

Tags : Algérie, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, EAU, Bouteflika, Présidentielles 2019, 5ème mandat,

Le Maroc accuse les EAU et l’Arabie saoudite de menacer la stabilité des pays arabes

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a jeté une lourde pierre dans la mare des relations arabo-arabes en accusant certains pays arabes de menacer la stabilité d’autres pays arabes et de s’immiscer dans leurs affaires.

Ces propos ont été tenus au sommet de Charm el-Cheikh, qui s’est ouvert le dimanche 24 février dernier en Égypte.

« Je ne peux pas manquer de souligner que les graves défis auxquels le monde arabe est confronté menacent sa sécurité et sa stabilité, cela est parfois dû aux politiques et au comportement de certains pays arabes à l’égard d’autres pays arabes », a déclaré le roi, selon le site en ligne de la télévision iranienne Press Tv.

Et d’ajouter : « À cet égard, nous soulignons que l’élimination de cette menace dépend toujours du respect du principe de bon voisinage, du respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale des États et de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures. »

Parmi ces pays figurent sans aucun doute l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis avec lesquels le Maroc est en brouille.

Au début du mois de février, au lendemain de la diffusion par la télévision saoudienne al-Arabiyyat d’un documentaire sur le Sahara occidental, accusant le Maroc de l’avoir conquis après le retrait espagnol en 1975, le Maroc a convoqué ses deux ambassadeurs dans ces deux pays . Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la dégradation des relations entre ces trois pays.

Quelque temps plus tard, il a retiré sa participation dans la coalition arabe menée par Riyad contre le Yémen. Rabat estime qu’il n’a pas tiré profit de sa participation, bien au contraire il a perdu sa réputation et l’un de ses soldats, confie pour le site de la chaine de télévision qatarie al-Jazeera le directeur de l’Institut marocain pour l’analyse des politique Mohammad Mousbah, selon lequel la relation entre ces trois protagonistes n’est pas batie sur le principe des intérêts mutuels.

L’un des évènements qui avaient aussi empoisonné leurs relations bilatérales est que l’Arabie et les EAU ont votée contre le Maroc pour accueillir la finale de la coupe du monde en football de l’an 2026.

Autre signe de la détériorarion des relations a été l’abstention du prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane de visiter le Maroc, lors de sa tournée nord-africaine, après l’assassinat du journaliste dissident jamal Khashoggi au consulat de son pays en Turquie.

Et en fin une autre raison de poids pour cette tiédeur des relations : Riadh et Abu Dhabi n’ont pas honoré leur engagement financier d’accorder à Rabat la somme de 500 millions de dollars et se sont contentés de lui donner 200 millions seulement.

Ce qui a contribué à creuser le déficit du budget du royaume.

Source: Al Manar