Le Conseil de sécurité échoue à adopter une résolution « commémorative » sur les femmes, la paix et la sécurité

Cet après-midi, le Conseil de sécurité n’a pas réussi à s’entendre sur l’adoption d’une résolution destinée à commémorer le vingtième anniversaire de la première résolution du Conseil sur « Les femmes et la paix et la sécurité », à savoir la résolution 1325 (2000).

Le projet de résolution présenté par la Fédération de Russie a recueilli 10  abstentions (Allemagne, Belgique, Estonie, États-Unis, France, Niger, République dominicaine, Royaume-Uni, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Tunisie) et seulement 5 voix en sa faveur (Afrique du Sud, Chine, Fédération de Russie, Indonésie, Viet Nam).

En raison de la pandémie de COVID-19, le Conseil de sécurité s’était déjà réuni hier par visioconférence pour son débat public annuel sur la question. Il a procédé au vote par voie de correspondance électronique. Les votes ont été envoyés au Directeur de la Division des affaires du Conseil de sécurité qui les a transmis au Président du Conseil. Le représentant de la Fédération de Russie, Président pour le mois d’octobre, a donc convoqué les membres du Conseil par visioconférence pour annoncer le résultat du vote.

Après des négociations difficiles, il semblerait que la majorité des délégations aient renoncé à appuyer un texte qui reprenait essentiellement les termes des résolutions précédentes, sans répondre à certaines de leurs préoccupations, notamment en ce qui concerne le rôle de la société civile, les violences sexuelles à l’égard des femmes en période de conflit ou encore leurs droits à la santé sexuelle et reproductive.

Tant qu’à commémorer le vingtième anniversaire de la première résolution sur la question des femmes et de la paix et de la sécurité, ces délégations auraient en outre penché pour un format plus percutant, l’essentiel étant la mise en œuvre du programme y relatif.

Par ce projet de résolution, le Conseil de sécurité aurait commémoré le vingtième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 (2000), « occasion unique de faire le bilan des progrès accomplis à ce jour ainsi que de s’engager à faire appliquer plus avant le programme pour les femmes et la paix et la sécurité », sachant que l’année  2020 coïncide aussi avec le vingt-cinquième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing sur les femmes.

Conscient qu’il doit accorder une attention plus systématique au respect des engagements pris à ce sujet dans son propre travail, le Conseil aurait exhorté les États Membres « à s’engager à appliquer le programme pour les femmes et la paix et la sécurité et les priorités qui y sont fixées en assurant et en facilitant la participation pleine et véritable des femmes, sur un pied d’égalité, à toutes les étapes des processus de paix, notamment en prenant systématiquement en considération les questions de genre ».

À l’entame de ce projet, le Conseil aurait exprimé « sa profonde inquiétude » quant à l’impact négatif disproportionné de la pandémie de COVID-19, notamment du point de vue socioéconomique, sur les femmes dans le monde, en particulier celles qui vivent dans des pays ravagés par des conflits armés ou dans des situations postconflit, et celles qui sont touchées par des crises humanitaires.

UN Press release, 30 oct 2020

Tags : UN, ONU, Conseil de Sécurité, femmes, paix, sécurité,

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 29 octobre 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

France

Le Secrétaire général condamne fermement l’attaque odieuse perpétrée aujourd’hui, 29 octobre, à la basilique Notre-Dame de Nice, au cours de laquelle plusieurs personnes ont été tuées. Il présente ses condoléances aux familles des victimes et réaffirme la solidarité des Nations Unies avec le peuple et le Gouvernement français.

De même, le Haut-représentant de l’Alliance des civilisations, Miguel Moratinos, a publié une déclaration dans laquelle il condamne fermement cette attaque barbare. Il a ajouté que de telles attaques odieuses visant des civils, y compris des fidèles, sont intolérables et totalement injustifiables – quel que soit le lieu où elles sont commises et quels qu’en soient leurs auteurs.

Conseil de sécurité

Ce matin, le Secrétaire général a pris la parole lors de la réunion du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité. C’est aujourd’hui le vingtième anniversaire de la résolution 1325, qui appelle à l’adoption d’une perspective sexospécifique pour tenir compte des besoins particuliers des femmes et des filles pendant les conflits.

Le Secrétaire général a déclaré qu’aujourd’hui, la pandémie a un impact négatif disproportionné sur les femmes et les filles.

Il a ajouté qu’au fur et à mesure que nous nous remettons de la pandémie, nous sommes confrontés à un choix: continuer sur la voie de la militarisation croissante, des conflits et des pertes intergénérationnelles, ou travailler à une plus grande inclusion, égalité et prévention des conflits et des crises de toutes sortes.

« Pour les gouvernements et les institutions internationales partout dans le monde, l’égalité des sexes est l’un des moyens les plus sûrs de renforcer la cohésion sociale et la confiance, tout en incitant les gens à être des citoyens responsables et engagés », a-t-il déclaré.

Le Secrétaire général a souligné que nous ne pouvons pas attendre encore 20 ans pour mettre en œuvre le programme pour les femmes, la paix et la sécurité, et il a appelé les pays à travailler ensemble pour atteindre cet objectif.

CARICOM

Cet après-midi, le Secrétaire général s’exprimera en direct par vidéoconférence à la quarante et unième réunion ordinaire de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes, connue sous le nom de CARICOM.

Il entend se féliciter de leur leadership, qui a permis aux pays de la CARICOM de ne connaître que de faibles niveaux de cas de COVID-19, et de leurs efforts pour aider les personnes et les entreprises à rester à flot pendant la pandémie.

Le Secrétaire général soulignera aussi le soutien de l’ONU pour appuyer les efforts en faveur d’un vaccin sûr, à la disposition de tous dès que possible, et pour une série de mesures de secours pour les économies en développement, qui représente au moins 10% de l’économie mondiale.

Il entend aussi réitérer le soutien de l’ONU aux pays des Caraïbes non seulement dans leurs efforts de relèvement, mais aussi dans la lutte contre la crise climatique.

Colombie

Au cours de son voyage virtuel en Colombie, la Vice-Secrétaire générale a rencontré virtuellement, hier après-midi, la Vice-Présidente de la Colombie, Marta Lucía Ramírez, qui lui a parlé du premier cabinet de la région à avoir la parité entre les sexes, du plan d’intervention socioéconomique en relation avec la pandémie qui vise spécifiquement les femmes, et des efforts pour faire face aux niveaux croissants de violence sexiste.

Elle a également rencontré le conseiller présidentiel sur la stabilisation qui lui a fait part de l’élan pris dans la mise en œuvre des dispositions fortes relatives à l’égalité des sexes contenues dans l’accord de paix. La Vice-Secrétaire générale était accompagnée de la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Phumzile Mlambo Ngucka, et de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Pramila Patten.

Mme Amina Mohammed et sa délégation ont également rencontré des femmes défenseures des droits de l’homme ainsi que des bénéficiaires de projets qui facilitent l’accès à la justice transitionnelle et à l’autonomisation économique.

Cet après-midi, Mme Mohammed rencontra le Président Ivan Duque, ainsi que l’équipe de l’ONU en Colombie. Elle sera accompagnée de Rosemary DiCarlo, Chef du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix. Le Président de la Colombie et Mme Mohammed s’adresseront aux journalistes à 17 heures, au cours d’une rencontre avec la presse qui sera diffusée en direct sur la chaîne YouTube de la présidence colombienne (https://www.youtube.com/SIGCOLOMBIA).

Israël / Liban

S’appuyant sur les progrès réalisés à l’issue de leur réunion en date du 14 octobre, les représentants des gouvernements israélien et libanais ont eu hier et aujourd’hui des entretiens productifs, grâce à la médiation des États-Unis et à l’accueil du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban. Les États-Unis et le Bureau continuent d’espérer que ces négociations aboutiront à une résolution attendue depuis longtemps. Les parties se sont engagées à poursuivre les négociations le mois prochain.

Viet Nam

Au Viet Nam, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) affirme que le typhon Molave s’est abattu hier dans le centre du pays, faisant 15 victimes et 40 portés disparus. Près de 375 000 personnes ont été évacuées et des millions d’autres sont privées d’électricité.

On estime à 7,7 millions le nombre de personnes touchées dans le centre du Viet Nam par des inondations depuis le début du mois.

Avec ses partenaires, l’ONU soutient la réponse menée par le Gouvernement en distribuant des nécessaires de réparation à domicile, des ustensiles de cuisine, des trousses sanitaires d’urgence, des jeux d’ustensiles de ménage, de la nourriture, des produits pour purifier l’eau ainsi qu’une aide en espèces.

L’équipe de pays des Nations Unies prépare un plan de réponse et fournit un soutien dans la gestion de l’information, la couverture des évènements et la mobilisation des ressources.

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré aujourd’hui que cette dernière tempête portera le nombre d’enfants à risque à bien plus de 2,5 millions au Vietnam.

De nombreuses écoles de la région centrale du pays sont fermées depuis des semaines, une situation déjà entravée par la COVID-19. L’agence fournit une aide d’urgence, sous la forme d’eau, de nutrition, d’assainissement et d’assistance éducative.

Somalie

En Somalie, l’ONU a condamné fermement le meurtre de deux travailleurs humanitaires somaliens qui ont été tués plus tôt cette semaine à Mogadiscio par des terroristes présumés des Chabab.

Les deux hommes participaient à une campagne de vaccination contre la polio, organisée par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Ministère fédéral de la santé de la Somalie.

Les meurtres ont été perpétrés à un moment où 23 enfants ont été infectés par la polio en Somalie. Les travailleurs humanitaires s’efforcent de vacciner 1,65 million d’enfants contre la polio dans les régions du nord et du centre du pays, dont près d’un demi-million dans la capitale Mogadiscio.

Cette année, 191 attaques contre des opérations humanitaires ont été enregistrées, au cours desquelles 13 travailleurs humanitaires ont été tués, 12 autres blessés, 24 enlevés et 14 détenus ou arrêtés temporairement.

COVID-19 / Myanmar

Au Myanmar, l’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice résidente Ola Almgren, aide les autorités à faire face à la récente flambée des cas de COVID-19. Nous avons contribué à sécuriser près de 300 000 kits de test et plus de 260 000 articles de protection et d’hygiène, a indiqué le Porte-parole.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNCEF) ont produit des informations sur la COVID-19 en 90 langues, à destination de 16 millions de personnes.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont constaté que les personnes travaillant dans le secteur informel et les familles rurales ont été fortement touchées par la pandémie. Parallèlement, l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial fournissent une aide en espèces à plus d’un million de foyers, dont la moitié sont dirigés par des femmes, et visent également à atteindre les enfants et les personnes âgées.

Avec la fermeture des écoles, le Programme alimentaire mondial (PAM) livre chaque jour de la nourriture à 145 000 familles. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’UNICEF ont préparé des directives destinées à plus de 90 000 enseignants, élèves et familles, ainsi que du matériel scolaire pour étudier depuis le domicile.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a également distribué de l’eau et d’autres fournitures à près de 130 000 personnes retournant au Myanmar, qui ont perdu leur emploi à l’étranger.

COVID-19 / Éducation

Un rapport rendu public aujourd’hui par l’UNESCO et la Banque mondiale révèle que les écoliers des pays à revenu faible ou intermédiaire ont déjà perdu près de quatre mois de scolarité depuis le début de la pandémie, contre six semaines pour leurs homologues des pays à revenu élevé.

Biodiversité

Les futures pandémies émergeront plus souvent, se propageront plus rapidement et tueront plus de personnes que la COVID-19 à moins d’un changement déterminant dans l’approche globale de la lutte contre les maladies infectieuses. Tel est l’avertissement émis dans un nouveau rapport soutenu par l’ONU sur la biodiversité et les pandémies par 22 experts de premier plan du monde entier.

Le rapport, produit par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) estime qu’il existe jusqu’à 850 000 virus inconnus dans la nature susceptibles d’infecter des êtres humains. Leur coût économique, selon le rapport, représenterait 100 fois celui de la prévention.

Sénégal

Ce matin, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) s’est dite profondément attristée de la noyade d’au moins 140 personnes au large des côtes du Sénégal. Il s’agit du naufrage le plus meurtrier enregistré en 2020.

Des membres de la communauté locale ont déclaré à l’OIM que le navire, transportant environ 200 migrants, avait quitté Mbour, une ville côtière située dans l’ouest du Sénégal, le 24 octobre et tentait de rallier les îles Canaries. Le bateau a pris feu quelques heures après le départ et a chaviré près de Saint-Louis, sur la côte nord-ouest du Sénégal. Cinquante-neuf personnes ont été secourues. Les corps de 20 autres personnes ont été retrouvés, tandis que plus de 120 sont présumées décédées.

Le Gouvernement du Sénégal et l’OIM ont lancé une mission d’évaluation des besoins des survivants à Saint-Louis et pour fournir une assistance psychosociale immédiate.

L’OIM appelle à l’unité entre les gouvernements, les partenaires et la communauté internationale pour démanteler les réseaux de trafiquants et de contrebande qui profitent du désespoir de la jeunesse.

Avec ce tragique naufrage, au moins 414 personnes seraient mortes le long de cette route depuis le début de cette année. Ces données ont été compilées dans le cadre du Missing Migrants Project de l’OIM. En 2019, 210 décès avaient été enregistrés.

Point de presse demain

Demain, à 11 heures, le juge Abdulqawi A. Yusuf, Président de la Cour internationale de Justice (CIJ), donnera une visioconférence de presse aux côtés du Greffier de la Cour, Philippe Gautier. Le Président Yusuf parlera du rôle et de la compétence de la Cour, de ses dernières activités et méthodes de travail pendant la pandémie.

Tags : FRANCE, COLOMBIE, ISRAËL, LIBAN, VIET NAM, SOMALIE, MYANMAR, SÉNÉGAL, COVID-19, CONSEIL DE SÉCURITÉ,

Sahara Occidental : Renouvellement du mandat de la MINURSO par le Conseil de Sécurité

Demain (29 octobre), le Conseil de sécurité devrait entamer la procédure de vote écrit de 24 heures sur un projet de résolution renouvelant le mandat de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO). La Russie, président du Conseil ce mois-ci, devrait lire les résultats du vote vendredi 30 octobre. Il semble qu’il pourrait y avoir une ou plusieurs abstentions. Le mandat actuel de la MINURSO expire le 31 octobre.

Avant les négociations sur le projet de résolution de la MINURSO, les membres du Conseil ont rencontré le 14 octobre le Représentant spécial et Chef de la MINURSO Colin Stewart et le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix Bintou Keita. Stewart aurait cité une augmentation des violations par le Maroc et le Front Polisario de l’Accord militaire n ° 1, qui réglemente les tâches de surveillance du cessez-le-feu. Stewart n’a pas semblé indiquer que la menace de conflit armé est élevée, bien que le processus politique soit actuellement au point mort. Tous les membres du Conseil ont apparemment exprimé l’importance de nommer prochainement un Envoyé personnel, car celui-ci pourrait contribuer à créer un environnement propice à la coopération entre les parties à un moment où les relations se détériorent.

Le 21 octobre, les États-Unis, le porte-plume du Sahara occidental, ont diffusé le projet de résolution initial aux membres du Conseil. Les États-Unis ont proposé de proroger le mandat contenu dans la résolution 2494, adoptée le 30 octobre 2019, sans modifications de fond. Cependant, l’Afrique du Sud, avec le soutien d’au moins trois autres membres, a appelé à des négociations. Celles-ci ont eu lieu pratiquement le 22 octobre. L’Afrique du Sud estime que la situation politique stagnante justifiait un libellé plus fort dans la résolution de cette année au lieu d’adopter un texte très similaire à la résolution de l’année dernière. Ils ont apparemment souligné spécifiquement le poste vacant d’Envoyé personnel, l’augmentation des violations par les parties et le renforcement du langage des droits de l’homme comme questions à examiner.

Plusieurs autres membres ont également estimé qu’il était temps d’inclure un appel plus ferme pour que le Secrétaire général nomme quelqu’un au poste d’Envoyé spécial, étant donné que ce poste est vacant depuis 17 mois. L’année dernière, on a tenté d’introduire un tel libellé dans la résolution 2494. Si la plupart estimaient qu’il était prématuré de le faire l’année dernière, il n’y avait pas cette appréhension cette année. À cet égard, le projet de résolution en bleu comprend un nouveau libellé reflétant la nécessité de nommer un Envoyé personnel dès que possible. En outre, de nombreux membres ont souhaité ajouter un libellé mettant l’accent sur la situation préoccupante sur le terrain, telle qu’elle est décrite dans le récent rapport du Secrétaire général. Les membres ont incorporé un texte appelant toutes les parties à coopérer avec la MINURSO et l’ONU, en particulier à la lumière des préoccupations exprimées par le Représentant spécial au sujet des violations par les parties.

Après les négociations virtuelles, les États-Unis ont mis un projet de résolution sous silence jusqu’à 13 heures vendredi. Le silence a été rompu par l’Afrique du Sud. Néanmoins, plus tard dans la journée, les États-Unis ont mis le projet de résolution en bleu. Si le projet demande que le poste d’Envoyé spécial soit pourvu le plus tôt possible et donne des exemples de la situation difficile sur le terrain, le texte final ne semble pas répondre aux préoccupations soulevées par l’Afrique du Sud concernant le renforcement du langage des droits de l’homme. En raison de l’annulation des réunions en personne à l’ONU suite à l’annonce lundi d’un groupe de cas de COVID-19 dans la mission d’un membre du Conseil, le projet de résolution sera voté par le biais du processus écrit provisoire utilisé par le Conseil pendant une grande partie de 2020.

Les négociations de la MINURSO ont été difficiles ces dernières années et le dernier renouvellement unanime du mandat a eu lieu le 28 avril 2017. Depuis lors, les membres élus Bolivie (2017-2018), Éthiopie (2017-2018) et Afrique du Sud (2019-2020) et permanents la Chine et la Russie se sont abstenues sur une ou plusieurs résolutions de la MINURSO. La Russie a déclaré dans le passé qu’elle estimait que la résolution tentait de guider injustement les négociations entre les parties et de modifier les paramètres préalablement convenus, y compris une solution mutuellement acceptable au conflit et l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Entre-temps, l’Afrique du Sud a estimé que le texte n’était pas équilibré, ne reflétait pas fidèlement les mesures prises par les parties et n’avait pas reconnu la nécessité d’une surveillance des droits de l’homme. Ces positions peuvent être réitérées cette année dans toute explication de vote.

Source : What’s in blue, 28 oct 2020

Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité,

Sahara Occidental : Premier examen au Conseil de Sécurité du projet de résolution

CONSEIL DE SÉCURITÉ- SAHARA OCCIDENTAL : Premier examen du projet de résolution

Le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir, hier, pour examiner le projet de résolution proposé par les États-Unis sur la prolongation du mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO).

Selon le site électronique sahraoui El confidentiel sahraoui qui a eu une copie du texte, le projet de résolution présenté par les États-Unis au «Groupe des amis du Sahara occidental» demande une prolongation du mandat de la mission jusqu’au 31 octobre 2021. Le texte proroge le mandat de la MINURSO pour une autre année et « se concentre sur le besoin urgent pour les parties de poursuivre le processus actuel dirigé par les Nations unies pour parvenir à une solution juste » réaliste, pratique et crédible « au conflit au Sahara occidental.

Le projet des États-Unis souligne également que toute solution au problème doit être fondée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Au cours de la semaine prochaine, des experts des quinze membres du Conseil de sécurité se réuniront pour tenter de parvenir à un consensus sur une résolution finale qui serait mise aux voix le 28 de ce mois. Selon le texte , « Le Conseil de sécurité réaffirme son engagement d’aider les parties au conflit à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, fondée sur un compromis qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’accords compatibles avec les principes et les objectifs de la Charte des Nations unies, et en observant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard. »

Le projet de résolution souligne également « l’importance d’améliorer la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis, et encourage les parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc à travailler davantage avec la communauté internationale pour développer et mettre en œuvre des mesures indépendantes et crédibles pour garantir le plein respect des droits de l’Homme, en tenant compte de leurs obligations pertinentes en vertu du droit international. » Le projet de résolution indique que le Conseil de sécurité appelle « les parties à poursuivre leurs efforts respectifs pour améliorer la promotion et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental » (…) et encourage une meilleure coopération avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH), notamment en facilitant les visites dans la région ».

Le Conseil de sécurité, selon le projet, demande au Secrétaire général de faire rapport périodiquement au Conseil de sécurité, et à tout moment qu’il juge approprié pendant la durée du mandat, y compris dans les trois mois suivant le renouvellement de ce mandat et à nouveau avant son expiration, l’état et les progrès des négociations sous ses auspices, sur la mise en œuvre de cette résolution, les défis pour les opérations de la MINURSO.

Le projet souligne qu’après examen du rapport du Secrétaire général du 2 octobre 2020, la résolution américaine décide notamment :

« – De prolonger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2021. – Souligne la nécessité de parvenir à une solution politique réaliste, viable et durable à la question du Sahara occidental fondée sur l’engagement et l’importance d’aligner l’approche stratégique de la MINURSO et d’affecter les ressources des Nations unies à cette fin.

– Exprime son plein soutien aux efforts en cours du Secrétaire général et à son soutien au processus de négociations pour parvenir à une solution au conflit au Sahara occidental.

– Réaffirme la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la MINURSO concernant le cessez-le-feu et appelle les parties à adhérer pleinement à ces accords, à honorer leurs engagements envers l’Envoyé personnel et à s’abstenir de toute action qui pourrait compromettre les efforts de l’ONU.

– Prie instamment les parties de respecter leurs obligations et garanties pertinentes et de s’abstenir de toute action qui pourrait saper les négociations facilitées par l’ONU ou déstabiliser davantage la situation au Sahara occidental.

– Demande à toutes les parties de coopérer pleinement avec les opérations de la MINURSO, y compris leur libre interaction avec tous les interlocuteurs, et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité, la liberté de mouvement et l’accès immédiat de l’ONU et du personnel associé pour remplir leur mandat, conformément aux accords existants. ».

Ce premier projet de résolution pourrait connaitre des modifications, d’autant qu’il n’apporte aucune observation critique du rapport du Secrétaire général, fortement critiqué par le Front Polisario et sur la part belle qu’il fait au Maroc qui bloque le processus de paix et ses violations des droits de l’Homme, notamment à El-Ayoun où est assiégée l’icône du peuple sahraoui Aminatou Haider.
Mokhtar Bendib

AIDE HUMANITAIRE AUX RÉFUGIÉS SAHRAOUIS
L’Union européenne appuie l’action du HCR

L’Union européenne soutient le HCR (Haut-commissariat pour les réfugiés) pour poursuivre la distribution d’eau aux réfugiés sahraouis, selon L’Agence des Nations unies pour les réfugiés, indique un communiqué du HCR- Alger. L’organisation humanitaire s’est félicitée de la contribution de 600 000 € de l’Union européenne (UE) pour une aide humanitaire essentielle aux réfugiés sahraouis dans les cinq camps de réfugiés dans la région de Tindouf, ajoute le communiqué. “Il est prioritaire pour l’UE d’assurer à tous les réfugiés sahraouis l’accès à l’eau potable pour leur usage domestique.

La menace du coronavirus étant toujours présente, une quantité d’eau suffisante est plus que jamais nécessaire afin de maintenir un niveau d’hygiène minimal, permettant le lavage des mains de manière fréquente ‘’, estime le HCR. ‘’ L’UE est pleinement engagée à continuer de soutenir les réfugiés sahraouis », a déclaré Patrick Barbier, Responsable des opérations d’aide humanitaire de l’UE en Algérie. L’UE est un donateur humanitaire actif et de longue date dans les camps. Elle soutient les activités humanitaires vitales de nombreuses organisations des Nations unies et partenaires dans divers domaines, allant d’une assistance alimentaire et des soins de santé à l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH)’’.

“Le HCR tient à remercier l’UE pour son soutien continu à la population réfugiée sahraouie, en particulier pour l’approvisionnement en eau potable de la communauté sahraouie », a déclaré de son côté le Représentant du HCR, Agostino Mulas. Les services et infrastructures WASH sont en cours d’amélioration dans les camps de Tindouf.

Le HCR fournit environ 700,000 m3 d’eau potable par an en assurant en permanence le fonctionnement et l’entretien des installations existantes, en installant de nouvelles et en contrôlant la qualité de l’eau. Pour son programme 2020, le HCR Algérie est actuellement financé à 44%, avec environ 16,6 millions de dollars US reçus sur un total de 37,4 millions de dollars US requis.
M. Bendib

Le Courrier d’Algérie, 20 oct 2020

Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité,


République centrafricaine: briefing et consultations au Conseil de Sécurité

Lundi 19 octobre, le Conseil de sécurité se réunira pour une réunion d’information, suivie de consultations, sur le dernier rapport du Secrétaire général (S / 2020/994) sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Représentant spécial pour la République centrafricaine et chef de la MINUSCA Mankeur Ndiaye; Matias Bertino Matondo, Représentant spécial de l’UA et chef du Bureau de l’UA en République centrafricaine; et Koen Vervaeke, directeur général pour l’Afrique au Service européen pour l’action extérieure, feront un exposé.

Les briefers feront probablement le point sur la situation politique et sécuritaire en République centrafricaine (RCA), notamment dans le contexte des prochaines élections. Le premier tour des élections présidentielles est prévu le 27 décembre, tout comme les élections législatives et locales, avec un éventuel second tour des élections présidentielles en février 2021. Selon le rapport du Secrétaire général du 9 octobre, l’environnement politique de la RCA est «de plus en plus caractérisé par tension et méfiance »à l’approche des élections. Le 23 septembre, l’Assemblée nationale de la RCA a adopté une loi modifiant le code électoral et prolongeant la date limite d’inscription d’un mois sans retarder la date des élections du 27 décembre. Selon le rapport du Secrétaire général, le processus d’enregistrement a été retardé en raison de «l’insécurité et de l’obstruction de plusieurs groupes armés», dont le groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) et les anti-Balaka.

Les récents amendements de l’Assemblée nationale au code électoral n’ont cependant pas inclus de disposition permettant aux réfugiés centrafricains à l’extérieur du pays de voter aux prochaines élections, malgré une recommandation du cadre consultatif multipartite de la RCA sur les élections, ainsi que le plaidoyer des Nations Unies, pour inclure une telle disposition. Les membres du Conseil peuvent soulever des inquiétudes quant à la privation du droit de vote d’environ 250 000 réfugiés centrafricains et voudront probablement savoir quel effet cela pourrait avoir sur le processus électoral.

Lors d’une réunion ministérielle virtuelle de haut niveau sur la RCA tenue le 1er octobre en marge de l’Assemblée générale, le Président de la République centrafricaine Faustin Touadéra, parlant des élections, a déclaré que l’autorisation de la participation des réfugiés présentait des «obstacles insurmontables». Cependant, il a assuré la réunion que le pays était déterminé à «respecter les délais constitutionnels et à tenir des élections libres, justes, transparentes, inclusives et crédibles».

Les membres du Conseil voudront peut-être entendre parler du rôle envisagé pour la MINUSCA en matière de sécurité pour les élections. Le 2 octobre, le Premier Ministre de la RCA a signé un plan de sécurité pour les élections, qui couvre les rôles que joueront les acteurs de la sécurité du pays (ainsi que la MINUSCA) pendant la période électorale.

Les membres du Conseil voudront peut-être aussi savoir quelles mesures sont prises pour s’assurer qu’une pénurie de financement ne compromette pas le processus électoral. Le rapport du Secrétaire général note qu’un fonds géré par le PNUD créé pour soutenir les élections présidentielles, législatives et locales en RCA jusqu’en 2022 fait face à un déficit global de 19,5 millions de dollars, y compris un déficit de 5,7 millions de dollars pour les prochaines élections présidentielles et législatives de 2020 et 2021 en RCA.

Les parties prenantes internationales présentes à la réunion de haut niveau du 1er octobre ont, quant à elles, semblé unifiées dans leur soutien à la RCA. À l’issue de la réunion, les coprésidents ont souligné la nécessité «d’élections pacifiques, crédibles, transparentes et inclusives dans les délais constitutionnels», tout en offrant leur «engagement sans faille» à soutenir la RCA. Les coprésidents étaient: le président Touadéra, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat, et le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Gilberto Da Piedade Veríssimo.

Les rapporteurs et les membres du Conseil peuvent également se concentrer sur l’instabilité politique potentielle à l’approche des élections et de leurs conséquences. Les tensions politiques se sont intensifiées ces dernières semaines. Les analystes centrafricains ont noté que le retour des anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia en RCA à la fin de l’année dernière et au début de 2020, respectivement, pourrait avoir un effet déstabilisateur sur le climat politique déjà fragile du pays. L’annonce du 25 juillet par Bozizé de sa candidature aux prochaines élections présidentielles pourrait exacerber les tensions; Bozizé a été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité en 2014, y compris une interdiction de voyager, pour «avoir pris part à des actes qui portent atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la RCA ou à leur soutien». De plus, le 5 septembre, Djotodia a annoncé à Bangui qu’il était «définitivement» rentré en RCA; après son retour initial en RCA en janvier, il a ensuite voyagé à l’extérieur du pays. Au moment de la rédaction de cet article, Djotodia n’avait pas annoncé qu’il participerait aux prochaines élections. Quinze candidats, dont trois femmes et le sortant Touadéra, ont jusqu’à présent annoncé leur intention de se présenter aux élections présidentielles.

Certains membres du Conseil peuvent également craindre que toute détérioration de la dynamique électorale ne compromette l’application de l’accord de paix. Le rapport du Secrétaire général note qu’il y a eu à la fois une augmentation des violations de l’accord de paix au cours des quatre derniers mois et une «résurgence de la violence» dans le nord-ouest de la RCA. La situation dans le nord-est de la RCA reste stable, malgré une reprise antérieure de la violence. En réponse à la violence et à l’appui de son mandat de protection des civils, la MINUSCA a entrepris une série d’opérations ces derniers mois, dont une lancée le 17 mai dans la ville de Ndélé dans le nord du pays, pour aider à stabiliser la situation. , et un autre, lancé en coordination avec les forces armées centrafricaines (FACA) le 17 juin, pour mettre fin aux violences contre les civils dans le nord-ouest de la RCA commises par le groupe armé 3R. Certains membres du Conseil souhaiteront peut-être en savoir plus sur l’état de ces opérations.

La situation humanitaire en République centrafricaine est un autre objectif prévu des briefers. Selon OCHA, la situation humanitaire en RCA reste préoccupante. Environ 2,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire en RCA et 2,36 millions de personnes sont considérées comme en situation d’insécurité alimentaire. Selon le Secrétaire général, les tensions intercommunautaires et les attaques contre les civils ont eu des effets néfastes sur la situation humanitaire. En outre, la pandémie du COVID-19 a aggravé la situation socio-économique du pays. Alors que le nombre total de personnes infectées par le coronavirus reste relativement faible (au 10 octobre, il y avait officiellement 4 850 cas), la RCA souffre d’une capacité de test limitée, masquant potentiellement les chiffres réels. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la RCA est «l’un des pays les moins préparés à faire face à l’épidémie de COVID-19».

Les rapporteurs et les membres du Conseil peuvent également se concentrer sur l’instabilité politique potentielle à l’approche des élections et de leurs conséquences. Les tensions politiques se sont intensifiées ces dernières semaines. Les analystes centrafricains ont noté que le retour des anciens pré sidents François Bozizé et Michel Djotodia en RCA à la fin de l’année dernière et au début de 2020, respectivement, pourrait avoir un effet déstabilisateur sur le climat politique déjà fragile du pays. L’annonce du 25 juillet par Bozizé de sa candidature aux prochaines élections présidentielles pourrait exacerber les tensions; Bozizé a été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité en 2014, y compris une interdiction de voyager, pour «avoir pris part à des actes qui portent atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la RCA ou à leur soutien». De plus, le 5 septembre, Djotodia a annoncé à Bangui qu’il était «définitivement» rentré en RCA; après son retour initial en RCA en janvier, il a ensuite voyagé à l’extérieur du pays. Au moment de la rédaction de cet article, Djotodia n’avait pas annoncé qu’il participerait aux prochaines élections. Quinze candidats, dont trois femmes et le sortant Touadéra, ont jusqu’à présent annoncé leur intention de se présenter aux élections présidentielles.

Certains membres du Conseil peuvent également craindre que toute détérioration de la dynamique électorale ne compromette l’application de l’accord de paix. Le rapport du Secrétaire général note qu’il y a eu à la fois une augmentation des violations de l’accord de paix au cours des quatre derniers mois et une «résurgence de la violence» dans le nord-ouest de la RCA. La situation dans le nord-est de la RCA reste stable, malgré une reprise antérieure de la violence. En réponse à la violence et à l’appui de son mandat de protection des civils, la MINUSCA a entrepris une série d’opérations ces derniers mois, dont une lancée le 17 mai dans la ville de Ndélé dans le nord du pays, pour aider à stabiliser la situation. , et un autre, lancé en coordination avec les forces armées centrafricaines (FACA) le 17 juin, pour mettre fin aux violences contre les civils dans le nord-ouest de la RCA commises par le groupe armé 3R. Certains membres du Conseil souhaiteront peut-être en savoir plus sur l’état de ces opérations.

La situation humanitaire en République centrafricaine est un autre objectif prévu des briefers. Selon OCHA, la situation humanitaire en RCA reste préoccupante. Environ 2,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire en RCA et 2,36 millions de personnes sont considérées comme en situation d’insécurité alimentaire. Selon le Secrétaire général, les tensions intercommunautaires et les attaques contre les civils ont eu des effets néfastes sur la situation humanitaire. En outre, la pandémie du COVID-19 a aggravé la situation socio-économique du pays. Alors que le nombre total de personnes infectées par le coronavirus reste relativement faible (au 10 octobre, il y avait officiellement 4 850 cas), la RCA souffre d’une capacité de test limitée, masquant potentiellement les chiffres réels. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la RCA est «l’un des pays les moins préparés à faire face à l’épidémie de COVID-19».

Source : What’s in blue, 16 oct 2020

Tags : République Centrafricaine, RCA, Bangui, Conseil de Sécurité, Balaka, anti-Balaka, MINUSCA, Mankeur Ndiaye, Matias Bertino Matondo, Koen Vervaeke, Faustin Touadéra,

Mali: Briefing et consultations au Conseil de Sécurité

Aujourd’hui, jeudi 8 octobre, le Conseil de sécurité entendra un exposé de Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Il s’agit de la première réunion formelle dans la salle du Conseil depuis la mise en place des restrictions COVID-19 en mars, bien qu’il y ait eu plusieurs réunions récentes du Conseil dans la salle de l’ECOSOC. Des consultations sont prévues après la séance publique. La France, en tant que porte-parole du Mali, devrait proposer une déclaration présidentielle qui fera le bilan des progrès récents dans la mise en place d’une transition politique après le coup d’État du 18 août et exposera les attentes quant à la voie à suivre. Il abordera également probablement la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali de 2015, ainsi que les efforts de stabilisation au centre du pays.

Une grande partie de la réunion d’aujourd’hui sera consacrée à l’évolution de la situation depuis le coup d’État et aux efforts visant à instaurer une transition politique. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et son médiateur désigné au Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, ont mené des négociations avec le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), formé par les soldats qui ont mené le coup d’État contre le président Ibrahim Keïta. La crise, qui aurait commencé comme une mutinerie avant de se transformer en coup d’État, faisait suite aux manifestations depuis juin de l’opposition et de groupes de la société civile appelant à la démission de Keïta pour mauvaise gestion, corruption, insécurité au Mali et décision controversée de la Cour constitutionnelle qui a annulé les résultats des élections législatives plus tôt cette année en faveur du parti au pouvoir de Keïta.

Les négociations ont abouti à un accord pour une période de transition de 18 mois avant les nouvelles élections. La CEDEAO a insisté sur une transition politique menée par des civils comme condition pour lever les sanctions économiques que le bloc régional a imposées immédiatement après le coup d’État. Le 21 septembre, le CNSP a nommé président de transition Bah N’daw, ancien colonel et ministre de la Défense en 2014. Il a également nommé le chef du CNSP, le colonel Assimi Goïta, vice-président de transition. Le 28 septembre, Moctar Ouane, ancien ministre des Affaires étrangères et diplomate, a été nommé Premier ministre de transition. Un nouveau gouvernement de 25 membres, annoncé le 5 octobre, prévoit la nomination de colonels de l’armée aux postes de défense, de sécurité, d’administration territoriale et de réconciliation nationale.

Dans son communiqué du 6 octobre levant les sanctions, la CEDEAO a cité les récentes nominations du président et du Premier ministre, entre autres développements. Alors que la CEDEAO aurait eu des inquiétudes quant au rôle de Goïta, celles-ci ont apparemment été atténuées lorsque la CNSP a publié la charte transitoire le 1er octobre, qui limite les responsabilités du vice-président à la défense et à la sécurité et exclut une disposition d’un projet antérieur de -président pour remplacer le président de transition, selon l’annonce de la CEDEAO. En levant les sanctions, la CEDEAO a réitéré les demandes que les nouvelles autorités libèrent tout le personnel militaire et civil toujours détenu depuis le coup d’État et dissolvent la CNSP. (Keïta a été libéré de détention fin août et s’est rendu aux EAU le 7 septembre pour y recevoir des soins médicaux).

Les membres du Conseil de sécurité ont suivi les développements au Mali et la médiation menée par la CEDEAO. Dans un communiqué de presse du 19 août et une résolution du 31 août renouvelant le régime de sanctions au Mali, le Conseil a exprimé son soutien aux efforts de la CEDEAO. Lors de la réunion d’aujourd’hui, les membres pourront souligner l’importance pour le gouvernement de transition de respecter la période de 18 mois pour la transition, tout en exprimant leur intention de soutenir les nouvelles autorités. Les députés insisteront probablement sur le fait que la période de transition sera utilisée pour faire avancer les réformes visant à renforcer la démocratie et les institutions du Mali, y compris la réforme du secteur de la sécurité. Le coup d’État du 18 août était le deuxième coup d’État du Mali en huit ans et faisait suite à d’importants investissements financiers et humains internationaux en faveur de la gouvernance et de la sécurité.

Alors que les troubles politiques à Bamako sont susceptibles d’être au centre des discussions de ce jeudi, les séances d’information trimestrielles du Conseil sur le Mali examinent généralement les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015 et les efforts visant à stabiliser le centre du Mali au milieu des violences terroristes et intercommunautaires. Le dernier rapport du Secrétaire général sur le Mali – partagé avec les membres la semaine dernière – note que les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’accord de paix sont «quasiment au point mort» depuis le début des manifestations en juin. Il indique également que les attaques de groupes extrémistes dans le nord et le centre du Mali, ainsi que les violences intercommunautaires dans le centre, se sont poursuivies «sans relâche». De son côté, le CNSP n’a pas tardé à affirmer, dès sa formation, son attachement à l’accord de paix et à coopérer avec diverses présences internationales, dont la MINUSMA, l’opération française Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel. Entre autres défis, le rapport du Secrétaire général souligne l’impact du COVID-19, observant que la récession économique mondiale déclenchée par la pandémie est susceptible de pousser 800000 Maliens supplémentaires sous le seuil de pauvreté et de contribuer à l’escalade des tensions socio-économiques et politiques.

Au cours de cette session, les membres encourageront probablement la MINUSMA à poursuivre les priorités qu’elle a fixées pour soutenir l’accord de paix et aider à stabiliser le centre du Mali, tout en encourageant la mission à soutenir la transition politique du pays. La CEDEAO a annoncé la création d’un comité de suivi pour superviser la transition politique qui inclut Annadif.

Les membres peuvent soulever des inquiétudes quant à une tendance à l’augmentation des violations des droits de l’homme et des abus liés à l’extrémisme violent, aux opérations de lutte contre le terrorisme et à la violence communautaire. Ces abus comprennent des allégations de cinquante exécutions arbitraires commises par les forces de défense et de sécurité maliennes et les forces internationales au cours d’une période de trois jours en mai dernier au cours d’opérations antiterroristes, comme indiqué dans le rapport du Secrétaire général.

Dans d’autres développements auxquels les membres peuvent faire allusion, la principale politicienne malienne Soumaïla Cissé, qui a été enlevée en mars, et la travailleuse humanitaire française Sophie Petronin, qui est détenue en captivité depuis près de quatre ans, auraient été libérées hier dans le cadre d’un échange de à 200 combattants extrémistes, négocié par les nouvelles autorités maliennes.

Avec What’s in blue

Tags : Mali, Conseil de Sécurité, CNSP, MINUSMA, CEDEAO, junte militaire, gouvernement de transition, ONU, Soumaïla Cissé, Sophie Petronin,

ONU : Examen de la question du Sahara occidental

La question sahraouie est de retour, le mois en cours, devant le Conseil de sécurité qui devrait renouveler le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la faveur des consultations qui doivent se tenir le 14 octobre, selon le programme de l’organe exécutif de l’ONU pour le mois d’octobre.

Il sera question de renouveler le mandat de la Minurso qui expire le 31 octobre, et avant cela, le représentant spécial pour le Sahara occidental, Colin Stewart, doit faire un compte rendu sur la Minurso.

Ces consultations interviennent, alors que le secrétaire général n’a pas encore nommé un nouvel envoyé personnel depuis que l’ancien président allemand Horst Kohler, a renoncé à sa mission de médiation en mai 2019. Au Conseil de sécurité, plusieurs membres sont « frustrés » par la lenteur qu’accuse le processus de désignation d’un nouvel émissaire et par l’absence « concomitante » de progrès politique et préoccupés par le statu quo de fait .

Les membres du Conseil peuvent se concentrer, les prochains jours, sur l’absence persistante d’envoyé personnel et, par ricochet, sur l’absence de tout progrès politique sur l’une des questions les plus anciennes traitée par le Conseil de sécurité. La Minurso a été créée en 1991 dans le but principal de faciliter un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Aujourd’hui et en raison des constructions et du manque de volonté du Maroc , ses tâches consistent principalement à surveiller le cessez-le-feu.

En parallèle l’avant projet dès résolutions de l’ONU concernant ce territoire non autonome sont initialement discutées au sein du groupe des amis du Sahara occidental, composé de la France, de la Russie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, rejoints par l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale. D’aucuns regrettent d’ailleurs, le fait qu’il n’y ait pas de représentation du continent africain au sein du Groupe d’amis.

La dernière résolution sur la Minurso, adoptée en octobre 2019, a été sévèrement critiquée, notamment par la Russie et l’Afrique du Sud qui avaient, alors, dénoncé un texte » déséquilibré » visant à diluer le principe de l’autodétermination par un libellé ambiguë et peu clair. C’est la Russie qui a présidé le conseil de sécurité et l’on a observé un harcèlement de la diplomatie marocaine en direction de Moscou .Une attitude traditionnelle de Rabat qui dans le même temps active ses relais de propagande pour faire pression sur le conseil .

En 2019 ,la délégation sud-africaine qui assurait la présidence tournante du Conseil de sécurité avait critiqué des passages de résolution et affirmé que les concepts » réalisme et compromis utilisés dans la résolution sont une tentative visant à saper le principe d’autodétermination établi par l’AG et les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité « .

La Russie qui s’est abstenue de voter le texte de la résolution avait déclaré qu’elle n’ »acceptait pas les tentatives visant à redéfinir l’axe du processus de négociations mené sous l’égide de l’ONU ou à modifier les approches convenues dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité ».

La dernière résolution sur le Sahara occidental marquait également un retour à un mandat de 12 mois au lieu de six mois, imposé en 2018 par les Etats-Unis, porte plume des résolutions sur le Sahara occidental, pour faire pression sur les deux partis au conflit afin qu’ils reprennent les négociations.

Le statu quo l’emporte aussi lorsqu’il s’agit de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. À ce titre, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet a déclaré récemment que son bureau poursuivait à distance la situation au Sahara occidental. Elle a déclaré que les dernières missions techniques avaient eu lieu il y a cinq ans et que de telles missions étaient « vitales pour identifier les problèmes critiques des droits de l’homme » dans ce territoire non autonome.

De son côté, le groupe de soutien de Genève qui compte plus de 240 ONG a demandé, en juillet, dans une lettre ouverte au président du Conseil de sécurité de l’ONU, de reprendre la Mission technique initiée en 2015, et à inclure un chapitre sur les droits de l’Homme dans le mandat de la Minurso. Le 29 août, à l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, célébrée le 30 août, le groupe de soutien de Genève avait plaidé dans un communiqué pour la création d’un mandat de rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.

Dans son rapport le Sg de l’Onu consacre un paragraphe à la question des droits de l’homme au moment où à El Ayoun occupée, le Maroc redouble de férocité et accentue sa répression à l’égard des Sahraouis et de leur icone Aminatou Haider.
M. Bendib

Le Courrier d’Algérie, 6 oct 2020

Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU; MINURSO, Conseil de Sécurité,

Guterres : Le Maroc restreint le mouvement de la MINURSO au Sahara Occidental occupé

Alors qu’il a exprimé sa satisfaction par rapport à la liberté de mouvement dont jouit la MINURSO, le secrétaire général de l’ONU a critiqué son manque d’accès avec les inteerlocuteurs dans les villes sahraouis occupées par le Maroc.

« A l’est du mur de sable ou dans les camps de réfugiés situés à proximité de Tindouf, le personnel humanitaire de la MINURSO et des Nations Unies a conservé un accès sans entrave aux réfugiés et aux autres interlocuteurs locaux et internationaux. La Mission a continué de renforcer ses capacités d’analyse et d’alerte rapide en surveillant les informations tirées des médias sociaux ou, à Tindouf, provenant des communautés locales, en plus de celles fournies par les médias grand public ». a affirmé le Chef de l’ONU dans son dernier rapport sur la situation au Sahara Occidental et l’activité de la mission onusienne qui y opère.

Ce n’est pas le cas dans le paragraphe 55, où il indique qu’à cause du « manque d’accès à des interlocuteurs locaux à l’ouest du mur de sable, la Mission a eu des moyens très limités de recueillir de manière indépendante des informations fiables sur la situation ainsi que d’évaluer l’évolution de la situation dans sa zone de responsabilité et d’en rendre compte ».

Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, Antonio Guterres, Conseil de Sécurité, société civile sahraouie, liberté de mouvement, interlocuteurs, 

Paragraphes intéressants du rapport du SG-ONU sur le Sahara Occidental

Le Maroc renforce le mur de défense militaire

-« À l’ouest du mur de sable, la MINURSO a constaté que les activités d’entretien le long de tronçons du mur de sable à Oum Dreyga et Auserd avaient dépassé le cadre autorisé, de nouvelles rangées de blocs de pierre ayant été installées sur les lieux. Ces activités ont été désignées comme étant des violations d’ordre général, respectivement en mai et en juin 2020, puis ajoutées, respectivement en juillet et août, à la liste des violations persistantes. La Mission a essayé de faire retirer ces rangées de blocs mais l’Armée royale marocaine s’y est opposée, indiquant notamment, dans une lettre du 16 avril 2020 adressée à la Mission, qu’elles avaient été installées pour limiter la circulation de véhicules utilisés pour le trafic de drogue. La position de l’Armée royale marocaine n’est pas conforme aux règles définies dans l’accord militaire no 1 ».


-« En mai, la MINURSO a observé le redéploiement de membres de l’Armée royale marocaine sur la ligne de postes d’observation installés le long du mur de sable, dans la zone d’accès restreint, en plusieurs points d’Auserd et Oum Dreyga. Désignés en août 2012 comme constituant une violation persistante, ces postes d’observation avaient été abandonnés en 2019 par l’Armée royale marocaine à l’issue de négociations avec la MINURSO. La rubrique correspondante de la liste d es violations persistantes avait alors été supprimée. La MINURSO avait par la suite donné son accord pour qu’ils soient utilisés de manière strictement encadrée et à court terme au titre de la lutte contre le trafic de drogue, mais l’Armée royale marocaine l’a informée verbalement, lors d’une réunion de coordination officielle, qu’elle entendait aller au – delà des termes de cet accord et continuer d’en faire usage. L’utilisation de ces postes a été déclarée en juillet comme une violation d’ordre général de l’accord militaire n o 1 et la rubrique correspondante a été réinscrite en août sur la liste des violations persistantes.

-« La MINURSO a constaté une divergence entre la dotation en armes et en équipements consignée dans l’ordre de bataille et le nombre d’armes lourdes déployées sur le terrain à Oum Dreyga et l’a qualifiée de violation en mars. Une violation commise par l’Armée royale marocaine a également été enregistrée en janvier, celle-ci ayant pénétré dans la zone tampon, à proximité d’Auserd, pour tenter d’en retirer un camion des forces militaires du Front POLISARIO [dont la présence a conduit également à la déclaration d’une violation commise par ce dernier (voir par. 29)]. Une autre violation ayant trait à la restriction de la liberté de circulation de la MINURSO dans la région de Mahbas a été consignée en juin ».

Le Maroc continue de s’opposer à un changement dans les plaques des véhicules de la MINURSO

-« En outre, la confiance de la population en l’impartialité de la Mission continue d’être compromise par le fait que le Maroc exige que les véhicules de la MINURS O utilisent des plaques d’immatriculation marocaines à l’ouest du mur de sable, ce qui contrevient à l’accord sur le statut de la Mission. En mars 2014, mon Représentant spécial et le Gouvernement marocain ont convenu verbalement de remplacer progressivement les plaques d’immatriculation marocaines par des plaques d’immatriculation de l’ONU (S/2014/258, par. 50), mais aucune suite n’a encore été donnée à cet accord. Cette question en suspens, ainsi que l’apposition par le Maroc de cachets sur les passeports de la MINURSO, continue d’être régulièrement dénoncée par le Front POLISARIO ».

Guterres demande au Front Polisario de nommer un coordinateur avec la MINURSO

J’engage S/2020/938 20-12400 17/21 également le Front POLISARIO à nommer un nouvelle personne chargée de la coordination avec la MINURSO dans la zone de la Mission.

L’intérêt de Guterres pour les droits de l’homme n’inclue pas les prisonniers politiques sahraouis

-« J’exhorte à nouveau les parties à respecter et promouvoir les droits humains de toutes les personnes au Sahara occidental, notamment en réglant les questions en suspens en la matière et en resserrant leur coopération avec le HCDH et les mécanismes des Nations Unies chargés des droits humains, et à faciliter leurs missions de suivi ».

Source : Rapport du SG-ONU du 23 septembre 2020

Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, Antonio Guterres, Conseil de Sécurité, 

Sahara occidental : Action prévue du Conseil de Sécurité

En octobre, le Conseil devrait renouveler le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) qui expire le 31 octobre. Auparavant, il espère recevoir un exposé sur la MINURSO, conformément à la résolution 2494. Colin Stewart, le Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, le fera probablement. Les séances d’information sur le Sahara occidental ont généralement eu lieu lors de consultations.

Développements récents clés

La situation politique concernant le Sahara occidental reste inchangée. Le Secrétaire général n’a pas encore nommé de nouvel Envoyé personnel depuis que le précédent envoyé, l’ancien président allemand Horst Köhler, a démissionné de son poste le 22 mai 2019 en raison de problèmes de santé. L’envoyé personnel a pour mandat de faire avancer le processus politique vers le règlement du différend du Sahara occidental, et l’année précédant sa démission, Köhler avait mené avec succès plusieurs tables rondes avec le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. (Le Sahara occidental a fait l’objet de différends territoriaux depuis le retrait de l’Espagne en 1976. Au départ, le Maroc et la Mauritanie ont présenté des revendications, mais la Mauritanie a renoncé à sa revendication en 1979. Le mouvement indépendantiste, connu sous le nom de Front Polisario, représente les habitants nomades de la Région du Sahara Occidental connue sous le nom de Sahraouis).

Le processus en cours pour désigner un nouvel envoyé personnel est peu connu du public, même s’il semble que certains candidats aient été approchés. Les membres du Conseil se sont réunis pour la dernière fois pour discuter de la situation au Sahara occidental dans une visioconférence à huis clos le 9 avril, et le Représentant spécial Stewart a fait un exposé.

Le 22 juillet, le bureau du Secrétaire général António Guterres a présenté à l’Assemblée générale un rapport marquant la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, pour examen à sa 75e session. Le rapport notait l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2494, dernier renouvellement de la MINURSO, le 30 octobre 2019, ainsi que le désir de voir les parties poursuivre le dialogue malgré la démission de Köhler. Le rapport indique également que le Secrétaire général continue d’utiliser ses bons offices pour faire progresser la situation au Sahara occidental.

La situation du COVID-19 dans la zone est difficile à évaluer en raison de la nature contestée du territoire. La base des données en ligne de l’Organisation mondiale de la santé n’inclut aucun numéro du Sahara occidental et répertorie plutôt le Maroc et l’Algérie. Le 22 avril, les agences humanitaires ont soumis un rapport complet sur les besoins de prévention et d’intervention contre le COVID-19 pour les réfugiés du Sahara occidental à Tindouf, en Algérie. Le camp de Tindouf est le plus grand camp de réfugiés sahraouis et est situé dans le désert juste à l’intérieur de la frontière algérienne. Sa population est d’environ 150 000 habitants, bien qu’il n’y ait pas de décompte exact, et abrite des réfugiés sahraouis depuis 1975. À Tindouf, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est la principale agence humanitaire, soutenue par le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF. La MINURSO est l’acteur principal responsable de la sécurité. Le HCR et les dirigeants sahraouis ont lancé un groupe de travail COVID-19 qui a établi un processus pour renvoyer les cas suspects potentiels à l’hôpital de Tindouf. Le HCR coordonne également la réponse aux besoins des réfugiés comme indiqué dans le rapport

Le 30 octobre 2019, le Conseil a adopté la résolution 2494, renouvelant le mandat de la MINURSO pour un an. Les États-Unis, en tant que porte-plume, ont choisi de ne pas apporter de modifications significatives au texte. Treize membres du Conseil ont voté pour, la Russie et l’Afrique du Sud se sont abstenues (comme elles l’ont fait lors du vote précédent, en avril 2019). Dans leurs déclarations, les deux pays ont souligné leur soutien aux travaux de la MINURSO. La Russie a toutefois indiqué qu’elle était convaincue que d’autres tentaient d’utiliser le renouvellement pour «prédéterminer la direction du processus de négociation mené sous les auspices des Nations Unies ou pour changer les approches établies affirmées dans des résolutions adoptées antérieurement». Expliquant son vote, l’Afrique du Sud a énuméré plusieurs aspects du texte dont elle n’était pas pleinement satisfaite, notamment sa préférence pour un renouvellement de mandat de six mois qui aurait conduit à une discussion plus fréquente du Sahara occidental par le Conseil et sa conviction que la MINURSO aurait dû un mandat formel en matière de droits de l’homme pour mener «le suivi des éventuelles violations des droits de l’homme de toutes parts».
Développements liés aux droits de l’homme

S’adressant au Conseil des droits de l’homme à l’ouverture de sa 45e session, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet a déclaré que son bureau avait poursuivi son suivi à distance de la situation au Sahara occidental. Elle a déclaré que les dernières missions techniques avaient eu lieu il y a cinq ans et que de telles missions étaient «vitales pour identifier les problèmes critiques des droits de l’homme de toutes parts et contribuer à prévenir l’escalade des griefs».

Principaux problèmes et options

Les membres du Conseil peuvent se concentrer sur l’absence continue d’envoyé personnel et, par ricochet, sur l’absence de progrès politique sur l’une des questions les plus anciennes du Conseil. La MINURSO a été créée en 1991 dans le but principal de faciliter un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Aujourd’hui, ses tâches consistent principalement à surveiller le cessez-le-feu à travers le Berm, un mur de sable de 1700 km de long qui sépare la partie du Sahara occidental administrée par le Maroc de celle gérée par le Front Polisario. Les membres voudront être informés de tout défi sur le terrain pour la MINURSO ou de difficultés à s’acquitter de son mandat. Il n’y a eu aucun progrès vers la tenue d’un référendum: les membres du Conseil peuvent y réfléchir, car 2020 marque le 44e anniversaire du début du conflit sur des revendications concurrentes sur le territoire.
Conseil et dynamique plus large

De nombreux Etats membres sont frustrés par l’absence d’envoyé personnel et par l’absence concomitante de progrès politique. Ils peuvent exprimer ces préoccupations. Si beaucoup ne veulent pas être accusés d’avoir enfreint la prérogative du Secrétaire général de nommer ses propres envoyés personnels, les membres du Conseil sont néanmoins préoccupés par le fait que rien ne s’est passé depuis plus d’un an.

Depuis qu’il a rejoint l’UA en 2017, après une absence volontaire de 33 ans parce que l’organe prédécesseur de l’UA a admis le Sahara occidental en tant que membre sous le nom de «République arabe sahraouie démocratique», le Maroc a intensifié ses efforts pour maintenir sa gouvernance de facto en partie du Sahara occidental et tenter d’amener certains membres de l’UA autour de sa thèse. L’Algérie a également renouvelé son implication au Sahara Occidental après s’être récemment retirée pendant qu’elle formait un gouvernement.

L’Afrique du Sud reste l’allié le plus fidèle du Polisario au Conseil. Elle est susceptible de continuer à faire pression pour plus de négociations pour déterminer le statut du Sahara occidental et pour une focalisation sur les droits de l’homme dans tout renouvellement du mandat.

Les États-Unis sont le porte-plume du Sahara occidental. Les résolutions sont initialement discutées au sein du Groupe des Amis, composé de la France, de la Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis, rejoints par l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale et un pays qui fournit beaucoup de soutien logistique et humanitaire aux Sahraouis de Tindouf. De manière controversée pour certains, il n’y a aucune représentation du continent africain au sein du Groupe des amis.

Source : Security Council Report (traduction non officielle)

Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité,