Espagne: Un passeur algérien condamné à 4 ans de prison

par K. Assia

Un passeur algérien, âgé de 38 ans, propriétaire d’un bateau a été condamné à 4 ans de prison par le Tribunal provincial d’Alméria, en Espagne, pour avoir mis en danger la vie de 12 personnes alors que la mer était déchaînée. Selon les médias espagnols, il transportait 12 migrants au péril de leur vie. Lors du verdict, le prévenu a affirmé être le seul responsable dans cette affaire qui a failli tourner au drame. Les faits se sont déroulés, le 11 février dernier, lorsque les services de sauvetage, relevant de la Guadia civil espagnole, avaient repéré le bateau.

Les candidats à l’émigration clandestine étaient tous de nationalité algérienne. Le tribunal a également relevé que le mis en cause avait également mis en garde les harraga pour ne rien dire au cas où ils seront interceptés. L’embarcation avait pris le large, le 10 février dernier, aux environs de 22 h, à partir d’une plage d’Oran. Les clandestins ne portaient même pas de gilets de sauvetage. Le tribunal a retenu 4 de prison à l’encontre du passeur.

La semaine dernière, un Algérien accusé d’être un passeur de migrants clandestins, à partir de l’Algérie vers les îles Baléares a été arrêté par la Guardia Civil espagnole. L’arrivée de migrants a pris de l’ampleur puisque la semaine dernière, les services concernés espagnols ont enregistré en 5 jours seulement une vague de clandestins sans précédent. Plus de 250 harraga, venus d’Algérie ont été interceptés dans les eaux de l’archipel, plus que ce qui est enregistré en une année (en 2018 par exemple, 150 clandestins ont été interceptés».

Le Quotidien d’Oran, 4 oct 2020

Tags : Algérie, Espagne, passeurs, harga. harragas, migration, émigration, pateras, clandestins, sans papiers,

France : Reconduites des sans-papiers

Par Faouzia Mahmoudi

Voilà des dizaines d’années que certaines personnalités politique françaises, notamment de droite, se plaignent du manque de réactivité de la justice et des autorités de leur pays quant aux sans-papiers, qui malgré des refus de cartes de séjour et malgré certains avis d’expulsions, demeurent sur le sol français. Après l’attaque à l’arme blanche de vendredi dernier qui a fait deux blessés et qui a été perpétrée à Paris par un immigrant clandestin, une forte pression s’exerce sur le gouvernement pour avancer des solutions à ce problème.

Ainsi, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a adressé mardi un courrier aux préfets pour leur demander de «reconduire systématiquement les étrangers» ayant commis des «infractions graves» ou «représentant une menace grave pour l’ordre public», a-t-il indiqué sur Twitter. «Je vous demande de mettre systématiquement en œuvre les procédures à même d’interrompre, dans les meilleurs délais, la présence de ces personnes sur notre territoire», écrit le premier policier de France dans ce courrier posté sur son compte Twitter dans lequel il demande aux préfets de lui rendre compte «personnellement» du nombre de reconduites chaque trimestre.

Dans ce courrier, écrit quatre jours après l’attaque au hachoir perpétrée par un ressortissant pakistanais devant les anciens locaux de «Charlie Hebdo», le ministre fait référence aux «événements survenus récemment» qui «doivent vous inviter à la plus grande vigilance».

L’auteur présumé de l’attaque n’était pas connu des services spécialisés et avait menti sur son âge pour bénéficier de la prise en charge accordée aux mineurs lors de son arrivée en France en 2018. Le ministre incite les préfets à privilégier trois «leviers». D’abord une «coordination étroite entre forces de sécurité, autorité judiciaire ou administration pénitentiaire pour préparer l’éloignement des étrangers incarcérés avec toute l’anticipation nécessaire». Il leur demande aussi une «mise en œuvre complète et systématique de toutes les procédures administratives pertinentes», en rappelant que le «droit actuel» permet de procéder à des «refus ou retraits de titre» voire de «la nationalité française».

Enfin, il veut les voir utiliser «tous les outils opérationnels» pour procéder à ces «éloignements», à savoir, «rétention, assignation ou participation à des vols groupés». «Nous menons actuellement une réflexion sur les dispositions législatives que nous pourrions prendre dans les prochains mois afin de faciliter certaines procédures», écrit encore Gérald Darmanin. «Vous me rendrez compte trimestriellement et personnellement des éloignements (…) auxquels vous avez procédé», ajoute le ministre.

Reste à savoir si cette annonce sera suivie d’effets, alors que de nombreux acteurs sociaux se plaignent du manque d’actions dans les dossiers d’expulsions de sans-papiers, même après que des mesures aient été prises ces dernières années.

Toutefois, aujourd’hui avec cette dernière attaque et l’insécurité qui connaît des hausses records, avec en ligne de mire les mineurs isolés qui sont, selon les services de police, à l’origine de la hausse fulgurante des délits, un peu partout en France et surtout dans les grandes villes les thématiques sécuritaires sont de plus en plus importantes pour les Français.

Le Jour d’Algérie, 30 sept 2020

Tags : France, migration, clandestins, sans-papiers, terrorisme, reconduction, rapatriement, Emmanuel Macron, Gérard Darmanin, 

Algérie : l’ablation de l’espoir

Une hausse sans précédent du nombre de Harraga (migrants clandestins) a été constatée en Espagne durant la fin de cet été, et ce malgré la crise sanitaire actuelle liée au Coronavirus.

Selon le média Orient 21, du 6 septembre 2020, les garde-côtes espagnols ont appréhendé 5 343 Algériens sur l’ensemble des côtes de la péninsule ibérique, contre seulement 1 178 Marocains.

Ainsi le taux de migration clandestine depuis l’Algérie a augmenté de 60% par rapport à la même période de l’année 2019, dépassant ainsi le taux des migrants en provenance du Maroc, pays le plus rapproché de l’Espagne en terme géographique.

Ah El Harga ! Ce rêve coloré des désespérés qui, une fois sur deux, vire au cauchemar.

Chaque jour que Dieu fait, le périple excitant de la traversée se transforme en nécromant iodé du nouveau cimetière des rêves…La Méditerranée !

Untel parti depuis une semaine a appelé sa famille. D’un autre parti depuis un mois, la famille est sans nouvelles.

L’attente, figure atroce de l’arrêt du temps, étreint dans une angoisse sans pareille famille, amis, voisins. C’est l’insoutenable pic de la douleur quand l’appel du sang est aux abonnés absents.

En solo, en famille entière, en mode mineur(e)…La Harga, nouvelle substitution ( rêvée ) d’une vie meilleure à une vie impossible, emmène chaque jour plus de candidats à la traversée des miroirs…qui reflèteraient autre chose qu’un quotidien devenu insupportable.

50, 60, 70 millions de centimes est le coût d’une place pour la traversée.

Le prix ne rebute personne et les listes d’attente s’allongent. Car lorsqu’on a, depuis longtemps, subi l’ablation de l’espoir, le prix devient secondaire. Le débat sur El Harga est depuis longtemps clos dans les familles. Car l’axe obsessionnel ( qui consiste à tout reprocher aux familles), est le prétexte contre ceux qui les ont mis au monde. « Vous nous avez rien raconté sur vos combats. Et à cause de votre silence, nous portons aujourd’hui les tares de vos défaites et vos désillusions. Donc El Harga est notre seule planche de salut » (propos rapportés à nos oreilles par le père d’un migrant). Cela est peut-être vrai, mais c’est sans doute aussi faux, car aucune raison n’est bonne pour aimer autant le désespoir. En tous cas, El Harga se fiche déja de l’Algérie nouvelle.

La Nation, 30 sept 2020

Tags : Algérie, migration, émigration, harga, harragas, pateras, clandestins, sans papiers,

Paris: Un Algérien sans-papiers régularisé après un «acte héroïque»

Abderrahim Aissaoui, quadragénaire algérien, a obtenu son titre de séjour de la part de la préfecture de Seine-et-Marne. Il avait en effet sauvé une jeune femme d’une tentative de viol en faisait fuir l’agresseur, lequel était armé d’un couteau. Le préfet a estimé que cet «acte héroïque» méritait une récompense.

Samedi 6 juin, une jeune femme de 22 ans a été victime d’une agression à Chelles, en Seine-et-Marne. L’individu, armé d’un couteau, a tenté de la violer, mais c’était sans compter sur l’intervention d’Abderrahim Aissaoui, qui se baladait à proximité avec deux de ses quatre enfants, rapporte Le Parisien. Ce ressortissant algérien de 49 ans a mis en fuite l’agresseur, puis a prévenu la police et est resté aux côtés de la victime jusqu’à l’arrivée des secours.

Sans papiers, il était logé avec sa famille par le Samu social dans un hôtel de la ville. Il était arrivé en France en février 2019 grâce à un visa touristique.

«C’est mon sauveur, sans lui je ne serais certainement plus en vie ou alors je ne serais plus que le fantôme de moi-même!», s’est exclamée la jeune femme, hospitalisée pour une blessure au bras.

Quelques heures plus tard, le suspect de 22 ans a été interpellé et mis en examen pour tentative de viol avec arme, puis placé en détention provisoire. Le parquet de Meaux a demandé l’ouverture d’une enquête, indique le quotidien.

Un titre de séjour pour lui et sa famille

Pour ce geste qu’il qualifie d’«héroïque», le préfet de Seine-et-Marne, Thierry Coudert, a décidé mardi 9 juin d’attribuer à titre exceptionnel un titre de séjour à Abderrahim, à sa femme et à leurs quatre enfants. «C’est un geste que tout le monde aurait fait mais c’est tombé sur moi», a humblement répondu l’intéressé, ajoutant que la nouvelle est tombée le jour de son anniversaire.

La victime s’est également réjouie de sa régularisation: «lors de notre audition ce lundi au commissariat, il m’a dit que j’étais comme sa fille, nous nous sommes pris dans les bras et j’ai fondu en larmes. Je suis très agréablement surprise que la préfecture ait réagi si vite pour récompenser cet acte citoyen».

La demande a été introduite par Jean-François Chalot, président de l’association Droit au logement (DAL 77) où Abderrahim est venu plusieurs fois aider en tant que bénévole. «Il est couturier et lors de la crise sanitaire il nous a confectionné une vingtaine de masques en tissu pour l’association. Nous avons proposé de les lui acheter mais il a refusé», a-t-il témoigné auprès du Parisien.

Le ressortissant algérien souhaiterait se mettre à travailler dès la remise de son titre de séjour, assurant qu’il a «plusieurs pistes pour travailler comme couturier à Melun». Il espère ainsi pouvoir bientôt payer le loyer de son propre logement et laisser celui du Samu social à une autre famille dans le besoin.

Echouroukonline, 10 juin 2020

Tags : France, Algérie, clandestins, sans papiers,

Algérie : Harga à l’envers !

Le phénomène peut paraître invraisemblable dans un pays où la jeunesse affiche un mal être qui frise l’hystérie et qui est prête à mettre sa vie en danger pour tenter l’aventure à haut risque de la «harga ». C’est pourtant bien réel. Oui des dizaines de jeunes haragas algériens en Espagne qui sont évidemment sans-papiers, prennent le chemin du retour ! 
C’est le journal espagnole El Pais qui révèle cet incroyable retournement de situation. Mieux (ou pire c’est selon) encore, nos jeunes laissés-pour-compte, mettent même plus de 5000 euros sur la table pour s’offrir une place dans une barque de fortune appartenant à une faune de passeurs qui écument les mers. Et pour cause ! Ces derniers qui étaient à sec depuis le déclenchement du coronavirus en raison du confinement imposé en Espagne et la restriction des déplacements, viennent de trouver un autre filon tout aussi lucratif que la «harga» au sens usuel. 
A en croire El Pais, ils proposent aux jeunes haragas algériens livrés à eux-mêmes en Espagne (sans avoir où manger, ni dormir encore moins travailler) de les faire revenir au pays ! Le prix de la place ? 5000 Euros au moins ! 
Eh oui ! Nos jeunes haragas partis d’Annaba, d’Oran, de Tipaza et d’ailleurs dans l’espoir de trouver un pays d’attache au dos de l’Europe en raclant toutes leurs économies, sont rattrapés par la triste réalité de devoir rentrer les bras ballants…En cause, le terrible COVID-19 qui a réduit la vie dans le paradis imaginé, à un enfer qu’il fallait quitter coûte que coûte au risque d’être dévoré sans pitié. Et à choisir entre survivre et mourir, le choix naturel de nos jeunes haragas est vite fait, même si revenir ici s’apparentait pour eux à mourir un peu… 
El PAIS nous apprend ainsi qu’au moins trois embarcations transportant 12 migrants faisant le chemin inverse (Espagne vers l’Algérie), ont été interceptées au large des côtes Oranaises. Mais si l’instinct de survie a poussé ces jeunes désespérés à payer cher leur retour au pays dans les mêmes conditions de leur départ, rien ne garantit qu’ils ne referont pas l’aventure en mer une fois le COVID mis hors d’état de nuire. Parce que, ces malheureux n’ont pas été attirés par une quelconque promesse que leurs conditions allaient changer à leur retour. Ils veulent juste se cacher un peu pour ne pas mourir du Corona quitte à en payer le prix fort.
Imane B.
Tags : Algérie, harga, harragas, émigration, clandestins, 

Lutte contre le coronavirus : Le diable est dans les détails

Les mesures de lutte contre le Coronavirus— indispensables — devraient inclure certaines dispositions spécifiques aux groupes vulnérables, tels que les migrants, les femmes victimes de violence de genre ou les personnes dont les revenus sont réduits par la crise. Sinon, elles risquent non seulement de perdre en efficacité mais aussi d’avoir des conséquences désastreuses.

Il nous faut d’abord saluer les efforts que divers groupes et, bien évidemment en première ligne tous les personnels de santé, font pour arrêter la propagation du virus et protéger, en particulier, les personnes les plus vulnérables. Si nous devons faire confiance aux spécialistes à propos des mesures qui sont prises pour lutter contre la pandémie, il est vital toutefois que les droits humains servent de repères aussi dès aujourd’hui dans tous les efforts de prévention, de préparation, de confinement et de traitement pour mieux protéger la santé publique et soutenir les groupes et les individus les plus à risque. C’est ainsi qu’un des droits fondamentaux, le droit à la santé, pourra être garanti.

Nous sommes confrontés à une situation extraordinaire et des mesures sévères doivent être prises. Il est aussi essentiel de se rappeler que le respect des droits humains n’est pas un luxe. L’attention, absolument nécessaire, de notre gouvernement envers les conséquences économiques des décisions qu’il a prises (notamment en ce qui concerne les indépendants et petites entreprises) doit aussi être dirigée vers l’impact de celles-ci sur la situation et les droits de parties entières de notre population. Car certaines situations risquent de passer inaperçues, les personnes concernées n’ayant pas toujours de porte-paroles.

Cela n’implique pas forcément des mesures extrêmement coûteuses, et elles peuvent même dans certains cas améliorer la lutte contre l’épidémie.

Le confinement peut engendrer des problèmes graves pour certaines personnes qui vivent déjà dans des conditions très difficiles. La privation de certains services essentiels (aides-familiales, banques alimentaires, soins ou repas à domicile, les repas à l’école…) peut entraîner des conséquences désastreuses, qui auront elles-mêmes un impact sur les capacités de traitement de notre système de santé.

Il en va de même en ce qui concerne les démarches que doivent normalement respecter certaines personnes : accès au CPAS, détermination de la garde d’enfants, suivi des dossiers pour l’accès aux allocations de chômage,… Même si la digitalisation des services a beaucoup progressé, encore faut-il disposer du matériel et de la connexion nécessaire pour en bénéficier.

Il faut garantir à tous et à toutes l’accès à la sécurité sociale, y compris les congés de maladie, les soins de santé et les congés parentaux, s’ils sont malades ou en quarantaine ou doivent prendre soin des personnes à charge touchées, y compris les garçons et les filles en raison de fermetures d’écoles. Certaines des mesures appliquées pour améliorer la santé publique peuvent avoir des conséquences négatives sur le droit au travail et les droits du travail, ce qui affecte de manière disproportionnée les personnes occupant des emplois précaires. Il s’agit notamment des travailleurs migrants, des personnes soumises à des conditions de travail dangereuses ou précaires typiques de l’économie à la demande (ceux qui effectuent leur travail sur la base de commandes ou de tâches spécifiques à accomplir dans un certain temps), des personnes faible revenu, les migrants en situation administrative irrégulière et les personnes employées dans le secteur informel. Les États doivent veiller à ce que tous et toutes aient également accès aux mêmes droits économiques et sociaux.

Les Agents de santé sont en première ligne de cette épidémie, car ils doivent continuer à fournir des services malgré les risques personnels pour eux-mêmes et leurs familles : la possibilité de contracter COVID-19, les heures supplémentaires de travail, l’angoisse psychologique et la fatigue. Il est nécessaire de fournir un équipement de protection individuelle adéquat et de qualité, des informations, une formation et un soutien psychologique pour faciliter le travail des infirmières, des médecins et des autres personnels impliqués dans la riposte. Ces aspects doivent également être pris en compte dans le cas d’autres professionnels particulièrement exposés au risque, tels que les gardiens et autres employés des prisons ou d’autres membres des forces de l’ordre chargés d’appliquer les mesures sanitaires. L’État doit également veiller à ce que des mécanismes soient mis en place pour apporter un soutien aux familles des agents de santé et autres personnes décédées ou tombées malades à la suite de leur exposition professionnelle au COVID-19 .

Les biens, installations et services de soins de santé, y compris l’accès aux soins et les futurs vaccins et remèdes développés, doivent être disponibles en quantité suffisante pour toutes les personnes[JP2] qui doivent en bénéficier, en particulier les secteurs les plus vulnérables ou marginalisés de la population, qui doivent y avoir accès sans discrimination.

Cet accès doit être abordable pour tous et toutes . Cela signifie que les États devraient travailler avec les parties concernées (y compris les sociétés pharmaceutiques) pour y parvenir, afin que la garantie des droits humains soit une priorité pour tous les acteurs.

Le droit à la santé comprend à la fois la santé physique et la santé mentale. La Belgique doit veiller à ce qu’un soutien psychosocial soit disponible pour les conséquences possibles de l’épidémie de COVID-19 sur la santé mentale et les mesures de confinement ultérieures, telles que l’anxiété ou la dépression.

GROUPES VULNÉRABLES
Les personnes âgées et celles qui ont des problèmes de santé préexistants (tels que l’asthme, le diabète ou les maladies cardiaques) semblent être plus exposées à devenir gravement malades du virus et les États doivent donc faire tout leur possible pour les protéger. Mais nous ne pouvons pas oublier qu’il existe d’autres groupes vulnérables. Les personnes vivant dans la pauvreté et ayant moins accès aux mesures préventives, y compris les masques et les désinfectants ; les sans-abri obligés de vivre dans la rue, les migrants en situation administrative irrégulière ; les personnes à faible revenu et à l’emploi précaire ; ceux qui n’ont d’autre choix que de vivre ou de travailler à proximité d’autres personnes qui n’ont pas accès à des mesures préventives adéquates, comme dans les prisons ou dans des environnements de travail qui présentent des risques pour la santé ; ou des personnes sans accès adéquat à l’eau et à l’assainissement. Tous et toutes doivent faire l’objet d’une attention particulière de la part des autorités et leurs besoins doivent être pleinement pris en compte dans les plans et stratégies, afin qu’ils puissent accéder aux mêmes services que le reste de la population sans discrimination. Il est capital, par exemple, que les demandeurs d’asile soient correctement accueillis et bénéficient des services de santé. Sans quoi, les risques de propagation de l’épidémie n’en seront que renforcés.

Les femmes et les jeunes filles peuvent subir des impacts particuliers et disproportionnés. Malgré le fait que jusqu’à présent, il n’y avait pas d’informations détaillées sur l’impact de l’épidémie de COVID-19 sur le genre, lors des précédentes urgences de santé publique, on a vu combien les femmes, qui sont celles qui remplissent les fonctions de soins dans une plus large mesure, à la fois dans le secteur informel ainsi que dans le secteur social et de la santé, sont dès lors confrontées à un plus grand risque d’exposition à la maladie. Par conséquent, tous les efforts de réponse doivent inclure une analyse de genre pour garantir que les droits des femmes et des filles sont protégés et reçoivent un soutien adéquat.

Il est aussi un problème important qui demande une attention particulière : celui des victimes de violences conjugales. Le confinement augmente sensiblement, si l’on en croit les experts, les dangers que courent ces femmes. Appeler les services de secours peut être parfois très compliqué et lorsque cela se passe, il n’est pas certain que les mesures adéquates puissent être prises. Il est dès lors capital que les services de police, qui vont pouvoir consacrer plus de temps sur le terrain afin de garantir les mesures de confinement, soient aussi plus attentifs à tous les signaux (témoignages de voisins,…) qui pourraient leur parvenir. Des campagnes de rappel des numéros verts (violences conjugales, viol) devraient être relancées afin que les femmes concernées puissent profiter de toutes les opportunités qu’elles rencontreraient pour y faire appel.

SOLIDARITÉ ET COOPÉRATION, PLUS QUE JAMAIS NÉCESSAIRES
Dans des moments comme ceux de crise sanitaire, la coopération et la solidarité internationales sont décisives. Les gouvernements qui ont la capacité économique et technique de le faire doivent aider ceux qui ont le moins de ressources à se préparer à toute flambée et à y faire face. De même, les États doivent fournir à d’autres États et organisations internationales des informations pertinentes sur le degré de propagation du COVID-19 dans leur juridiction et ses conséquences, ainsi que les informations dont ils disposent concernant son traitement éventuel.

C’est ainsi que la situation en cours à Lesbos et de façon générale l’accueil des migrants en Europe doivent faire l’objet d’une révision complète et urgente.

C’est ainsi aussi que dans d’autres parties du monde [1] [2] [3], on doit relever des violations parfois massives des droits humains sous le couvert de la lutte contre le virus. Enfin, des situations terribles disparaissent de nos écrans, laissant les victimes aux mains de leurs bourreaux [4]. …

L’épidémie en cours nous montre à quel point une politique pensée et respectueuse des droits fondamentaux est capitale. Les victimes qu’a faites le Coronavirus — et qu’il fera malheureusement encore— ne seront pas seulement les personnes qui en auront été atteintes. Bien d’autres personnes en souffriront pour d’autres raisons. Charge à nous de ne pas les considérer comme des “dégâts collatéraux”.

NOTES

[1] https://www.amnesty.org/en/latest/news/2020/03/usa-trump-coronavirus-pandemic-discriminatory-ban-asylum-seekers/

[2] https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/inde-faut-retablir-acces-internet-reduire-risques-lies-covid

[3] https://www.amnesty.org/en/get-involved/take-action/coronavirus-end-censorship-in-china/

[4] https://teargas.amnesty.org/iraq/

Source : Amnesty.be, 20 mars 2020

Tags : coronavirus, démunis, migrants, clandestins, SDF, sans abris,

Royaume Uni : Boris Johnson propose de régulariser le statut des immigrés clandestins

Boris Johnson, favori pour devenir le prochain Premier ministre britannique, a proposé de régulariser le statut des immigrés clandestins, une idée qu’il avait déjà évoquée quand il était maire de Londres.

Un sondage révèle que Boris Johnson a le soutien des deux tiers des électeurs conservateurs

La plus grosse avancée sur Jeremy Hunt concerne le Brexit, 69% déclarant que Johnson pourrait sortir le Royaume-Uni d’ici le 31 octobre

Les électeurs conservateurs soutiennent désormais Boris Johnson sur Jeremy Hunt comme prochain chef du parti conservateur et premier ministre, avec une marge de près de deux contre un, selon un nouveau sondage Opinium / Observer révélé par The Guardian.

Quelque 53% des personnes interrogées, qui ont voté pour le parti conservateur aux élections générales de 2017, déclarent qu’elles voteraient pour Johnson, contre 29% qui choisiraient Hunt.

Johnson est considéré comme le meilleur choix pour le Premier ministre par 47% des partisans du Conservateur, contre 25% pour Hunt, et comme le plus susceptible de battre Jeremy Corbyn aux prochaines élections par 61% comparé à 19% qui choisissent Hunt.

Le sondage confirme que Johnson est le favori pour succéder à Theresa May lorsque le résultat du vote qui se déroule actuellement parmi 160 000 membres du parti conservateur est annoncé le 22 juillet.

Un plus grand nombre de partisans conservateurs ont maintenant une meilleure impression de Johnson qu’ils ne l’avaient au début du bousculement (33%) que d’avoir une opinion plus négative de lui (21%). Environ 34% ont déclaré être plus optimistes à propos de Hunt qu’à la fin du mois de juin, contre 22% qui étaient plus négatifs.

La plus grande avance de Johnson concerne la question du Brexit, 69% des sondés estimant qu’il serait le plus susceptible de faire sortir le Royaume-Uni de l’UE d’ici le 31 octobre, contre seulement 11% qui affirment que Hunt le ferait probablement.

James Crouch et Jack Tadman, responsables de la recherche chez Opinium, ont écrit sur theguardian.com que le sondage indiquait que Hunt n’avait pas réussi à faire les progrès nécessaires dans la campagne.

«Alors que nous entrons dans les dernières semaines de la course au leadership», écrivent-ils, «M. Hunt n’a pas réussi à réduire l’écart et à exploiter le début« chaotique »perçu de la campagne Johnson. décisions contre 27% qui disent que Hunt peut.

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Maroc : un migrant tué à l’arme blanche dans le port de Ceuta

Un migrant a perdu la vie près du port de Ceuta au Maroc. Cet individu est un jeune maghrébien, la police n’a toutefois pas communiqué sur son pays d’origine. Il a été poignardé vers 6h du matin, il a été rapidement transféré à l’hôpital universitaire de Ceuta mais cela n’a pas suffit pour lui sauver la vie.

« Le motif de l’attaque peut être une tentative de vol à laquelle la victime a résisté » a indiqué le journal local.

Peu après le drame, la police a effectué des perquisitions et procédé à l’arrestation d’un suspect.

Pour certains, il est possible que ce drame soit aussi le résultat d’une nouvelle dispute entre le clan des migrants algériens et le clan des migrants marocains.

Depuis quelques semaines, de nombreuses tensions ont éclaté entre ces deux communautés.

Pour rappel, le port de Ceuta a déjà été secoué par des affrontements entre les deux clans à la fin du mois de février, ce qui a provoqué l’arrestation de 18 marocains.

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